8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 P., Imprimerie Royale, 1789, in-4°, 8 pp, broché, bon état
Discours sur la nécessité d'un emprunt de 30 millions prononcé en août 1789.
P., Jouaust, Libraire des Bibliophiles, 1881, in-12, 112 pp, reliure demi-toile bleue, pièce de titre basane rouge, date en queue, couv. et dos conservés (rel. de l'époque signée), un des 30 ex. numérotés sur papier Whatman (seul grand papier après 30 Chine), bon état (Coll. Les Petits Chefs-d'Oeuvre)
L'édition originale de cet ouvrage de morale contre le divorce de Mme Necker a paru à Lausanne en 1794.
P., Lecoffre, 1878, in-12, 287 pp, 7e édition revue et considérablement augmentée, reliure demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs et fleurons (rel. de l'époque), dos très frotté, quelques rousseurs,
Tome 2 seul (sur 2) : De la mort du duc d'Enghien à 1851.
P., Charles Douniol, 1865, in-8°, x-412 pp, table, reliure demi-percaline verte, dos lisse, titres dorés et filets à froid, un mors fendu sur 4 cm, qqs rousseurs, restauration aux 2 derniers feuillets, bon état. Edition originale
Édition originale posthume (1777-1863) publiée par Maurice Barberey, neveu de l’auteur. Issu d’une famille proche de la cour, le comte de Neuilly (1777-1863), colonel de Cavalerie, dont le nom s’est éteint avec lui, est resté fidèle à Louis XVIII. — "C'est essentiellement le récit de l'émigration de Neuilly après Varennes : armée de Condé, l'exil aux Pays-Bas, à Hambourg, Berlin, en compagnie des Russes en Suisse." (Fierro, 1092). — Le comte de Neuilly servait au régiment autrichien d'Eichler (infanterie) en qualité de sous-lieutenant en 1800. Dans l'appendice pages 372-401 figurent des notes sur la chute de l'Empire, des portraits de Louis XVIII et Charles X, et une évocation de l'insurrection de juillet 1830.
P., Charles Douniol, 1865 in-8°, x-412 pp, table, reliure demi-veau glacé vert, dos lisse avec titres filets et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale
Édition originale posthume publiée par Maurice Barberey, neveu de l’auteur. Issu d’une famille proche de la cour, le comte de Neuilly (1777-1863), colonel de Cavalerie, dont le nom s’est éteint avec lui, est resté fidèle à Louis XVIII. — "C'est essentiellement le récit de l'émigration de Neuilly après Varennes : armée de Condé, l'exil aux Pays-Bas, à Hambourg, Berlin, en compagnie des Russes en Suisse." (Fierro, 1092). — Le comte de Neuilly servait au régiment autrichien d'Eichler (infanterie) en qualité de sous-lieutenant en 1800. Dans l'appendice pages 372-401 figurent des notes sur la chute de l'Empire, des portraits de Louis XVIII et Charles X, et une évocation de l'insurrection de juillet 1830.
Les Belles Lettres, 1992, in-8°, 297 pp, une carte, index biographique, biblio, broché, couv. à rabats, bon état
Dans un rapport au Directoire du 1er août 1797, Bonaparte relate ainsi l'arrivée des Français dans les îles Ioniennes : « Un peuple immense était sur le rivage pour accueillir nos troupes avec les cris d'allégresse et d'enthousiasme qui animent les peuples lorsqu'ils recouvrent la liberté. À la tête de ce peuple était le Papas ou chef de la religion du pays, homme instruit et déjà d'un âge avancé. Il s'approcha du général Gentili, et lui dit : "Français, vous allez trouver dans cette île un peuple ignorant dans les sciences et les arts qui illustrent les nations; mais ne le méprisez pas pour cela ; il peut devenir encore ce qu'il a été; apprenez en lisant ce livre à l'estimer." Le général ouvrit avec curiosité le livre que lui offrait le Papas, et il ne fut pas peu surpris en voyant que c'était l'Odyssée d'Homère. » Cette anecdote résume à elle seule le fantasme de la France révolutionnaire sur les Grecs modernes : on y trouve la Grande Nation libératrice, le peuple ignorant mais rempli de gratitudes, le lien miraculeusement rétabli avec la Grèce ancienne, et la réappropriation par la France en marche de l'héritage antique. La représentation de l'autre est ainsi faite de ces diverses tensions entre un passé glorieux et un présent amnésique, la liberté et l'esclavage, l'estime et le mépris... Ce livre, tissé dans des textes d'époque, donne à voir une représentation collective où le Grec dégénéré joue comme miroir du Français régénéré par la Révolution. L'auteur a, pour ce faire, exhumé une correspondance consulaire jusqu'ici inédite qui, à côté des récits de voyage, constitue un remarquable témoignage des espoirs et inquiétudes de fonctionnaires en perdition. Car comment traduire en actes la nouveauté révolutionnaire lorsque les Anglais contrôlent les mers, et que le modèle antique oblitère la réalité ?... Comment passer d'une Grèce à l'autre ? (4e de couverture)
La Nouvelle Edition, 1947, in-8°, 124 pp, 12 gravures hors texte, broché, bon état, envoi a.s.
Un abbé, un oratorien, un évêque. Tels sont, à la veille de la Révolution les personnages que nous allons voir vivre et évoluer pendant près d'un demi-siècle... Sous cinq régimes différents et une dizaine de constitutions variées, ces trois hommes, ayant tour à tour jeté le froc aux orties, coiffé le bonnet phrygien, puis endossé l'uniforme chamarré de croix et de dorures de dignitaires de Cour, vont occuper presque sans cesse le centre de la scène, remplir les plus hautes charges de l'Etat. (...) Sieyès, bourgeois, fils de bourgeois, est le juriste du trio, le théoricien, le rédacteur de Constitutions ; même au pouvoir, il ne sera jamais vraiment un homme d'action. Honnête au sens le plus habituel du mot, il ne le paraîtra pas aussi complètement en politique. Oscillant entre les partis, plus riche de prudence que de courage, il sera tour à tour suspect à tous. Mais après les coupes sombres de la Convention, la pénurie d'hommes de talent assurera autant que son assiduité au travail sa brillante carrière. Fouché, au contraire, est le type même de l'homme d'action, mais sans ménagements et sans scrupules. D'origine fort modeste, plébéien dans l'âme, il restera dans une certaine mesure, même sous l'habit doré de Ministre de la Police,l'ancien révolutionnaire audacieux, le mitrailleur de Lyon. Risquant le tout pour le tout chaque fois qu'il le faudra, il se présente à nous avec la vie la plus romanesque, la plus bouleversée, la plus féconde en contrastes que l'imagination puisse rêver. Talleyrand, enfin, de très haute et vieille lignée, est et reste, en réalité, tout au long de sa carrière, le partisan avoué ou non, de l'Ancien Régime. Diplomate dépravé, sans droiture et sans foi, mais d'une intelligence hors de pair et d'un esprit étincelant, il s'imposera à tous et partout par sa valeur personnelle et par son talent. Ce n'est pas un grand exemple, mais c'est une grande figure...(Avant-propos)
Dunod, 1994, gr. in-8°, 482 pp, 5 gravures et photos, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
"Du 22 janvier au 12 mai 1795, les 1 200 élèves de l'École Normale entendirent cinq leçons d'histoire, treize de géographie et huit d'économie politique, qui furent dûment sténographiées. Les premières, professées par Volney, denses et brillantes, n'ont cessé d'être rééditées ; celles des géographes Buache et Mentelle tombèrent dans l'oubli ; les dernières dues à Vandermonde sont considérées comme l'inauguration d'une nouvelle discipline académique. La multidisciplinarité était un des principes de l'enseignement de l'École et les matières pouvaient s'interpénétrer. La liaison entre histoire et géographie était ancienne, née dans les collèges jésuites où les deux disciplines, d'abord servantes de l'explication des textes anciens, gagnèrent leur autonomie. En revanche, l'économie politique, nouvelle venue, fut conçue par Vandermonde comme une matière à traiter « d'une manière abstraite », théorique et logique, sans se préoccuper des applications à tel pays ou à telle époque, même si les nécessités pédagogiques entraînèrent l'utilisation d'exemples historiques..." (C. Michaud, Dix-huitième Siècle, 1995) — "Voici une publication érudite d'un intérêt exceptionnel. Un admirable appareil de contextualisation fait resurgir un moment méconnu de la fondation des sciences sociales en France. Si l'enseignement de l'histoire allait de soi dans une institution pionnière du nouveau système de vulgarisation du savoir, la présence de la géographie, et encore plus de l'économie politique, est remarquable, au sens propre du mot. (...) Lire ces pages qui transcrivent des propos à la fois préparés et improvisés (l'arrêté du 24 nivôse an III, créant l'École, n'enjoignait-il pas de tout soumettre aux sténographes « qui écrivent aussi vite qu'ils parlent » ?), suscite une réelle émotion : on perçoit un troublant mélange de simplicité encore républicaine, de certitudes fondatrices et de conjuration naïve de l'événement (le terrible hiver de l'an III pénètre dans l'Ecole avec les discussions sur le pain blanc et le pain noir au milieu des cours de Vandermonde)." (François Hincker, Annales historiques de la Révolution française, 1997)
Plon, 1896 2 vol. in-8°, xxxvi-426 et (4)-418 pp, 2 portraits hors texte, reliures pleine toile noire, pièces de titres basane rouge (rel. de l'époque), rousseurs éparses, état correct. Manque le troisième et dernier volume
"Ces souvenirs s'interrompent en 1812. Leur intérêt n'en est pas moins très grand et leur authenticité incontestable. A noter dans le tome II les portraits de Mme de Staël et de Benjamin Constant, les débuts à la préfecture de la Seine, et surtout l'un des récits les plus vivants qu'il soit possible de lire sur l'expédition de Saint-Domingue. On lira dans le tome III des descriptions de la campagne de Friedland et de l'organisation du royaume de Wesphalie." (Tulard, 1097).
P., EDHIS, 1967, in-8°, 43 pp, broché, bon état. Reprint de l’édition originale publiée à Paris en 1793, d’après l’exemplaire des Archives Nationales, un des seuls connus. Tirage limité à 500 exemplaires numérotés
Précurseur important du socialisme, l’auteur démontre dans cet écrit la fiction de l’égalité idéale et juridique, et préconise la nationalisation du sol.
Gallimard, 1963, in-8°, xiii-293 pp, 32 pl. de documents hors texte, chronologie, biblio, index, broché, bon état (Coll. Trente journées qui ont fait la France)
"Albert Ollivier éclaire ici, pour « ceux qui s'intéressent à la vérité en se gardant des simplifications établies et en respectant la part du hasard », le jeu serré de Bonaparte dans sa marche au pouvoir. Une quarantaine de pages de documents (témoignages de contemporains), d'éléments chronologiques, bibliographiques, et d'index termine l'ouvrage ; on remarquera aussi la documentation iconographique." (Revue française de science politique)
Nelson, 1949, in-12, 280 pp, reliure toile crème décorée éditeur, jaquette illustrée, bon état
Nelson, 1949, in-12, 280 pp, reliure toile crème décorée éditeur, jaquette illustrée, bon état
Betton, Chez l'Auteur, 1988, gr. in-8°, 363 pp, un plan dépliant de Betton, une carte ecclésiastique de la Bretagne, qqs illustrations et fac-similés, broché, bon état
Flammarion, 1979 fort in-8°, 858 pp, 8 pl. de gravures hors texte, chronologie, généalogie, biblio, index, reliure pleine toile bordeaux de l'éditeur, titres blancs et dorés au 1er plat et au dos, bon état
Qui était Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1734-1838), celui qui fut évêque d'Autun à trente-quatre ans, qui devint chef du clergé constitutionnel sous la Révolution, que l'on retrouve en 1793 sur la liste des émigrés ? Qui était cet homme qui fut ensuite ministre des Relations extérieures sous le Directoire, le Consulat et l'Empire, qui devint Président du Gouvernement provisoire puis ministre des Affaires étrangères sous la Restauration, pour finir ambassadeur à Londres sous le règne de Louis-Philippe ? Talleyrand est à coup sûr le fils de plusieurs époques et même de plusieurs mondes. A travers les cataclysmes de l'histoire, il a été l'irremplaçable véhicule des grandeurs, des vies, des élégances et du charme du passé. Il a été infidèle à ce qui paraissait éphémère dans le monde issu de la Révolution, les hommes politiques, les régimes bâclés, leur éloquence et leurs sentiments. En revanche, il a été fidèle à ce qui transcende les individus : la Civilisation et la France en étaient pour lui l'incarnation. On lui a reproché sa démarche, celle de son pied bot et celle de sa conduite, on a dénoncé son cynisme, son opportunisme... Mais peu importe les qualificatifs et les jugements, la curiosité passionnée dont s'inspire cet homme est inextinguible : il appartient à une race dont la carrière n'a pas de fin et dont la sagesse, fardée de vices, vieille comme le monde, durera autant que lui.
Plon, 1973-1974, 2 forts vol. in-8°, xxi-340 et 523 pp, généalogie, 2 cartes, qqs fac-similés, index, reliures toile éditeur, jaquettes bleu nuit avec titres dorés, bon état (Club Histoire & Documents)
Edition originale de ces mémoires dont la rédaction commença en 1802. Ces souvenirs portent sur son enfance, son étonnante formation par Mme de Genlis, son attitude face aux événements depuis 1789 jusqu'à la chute de la monarchie, sa participation aux premières campagnes des armées de la Révolution, de la victoire de Valmy à la défaite de Neerwinden, etc., de 1773 à 1793. (Fierro, 924)
Plon, 1973-1974, 2 forts vol. in-8°, xxi-340 et 523 pp, généalogie, 2 cartes, qqs fac-similés, index, reliure skivertex bleu nuit éditeur, titres dorés, bon état
Edition originale de ces mémoires dont la rédaction commença en 1802. Ces souvenirs portent sur son enfance, son étonnante formation par Mme de Genlis, son attitude face aux événements depuis 1789 jusqu'à la chute de la monarchie, sa participation aux premières campagnes des armées de la Révolution, de la victoire de Valmy à la défaite de Neerwinden, etc. (Fierro, 924)
Bernard Giovanangeli, 2006, in-8°, 286 pp, qqs gravures et cartes, broché, couv. illustrée, bon état
Sans doute le plus grand marin français de l'époque révolutionnaire. Né en 1747, l'amiral Louis Thomas Villaret-Joyeuse s'engage à 18 ans dans la Marine royale. Promu officier puis amiral pendant la Révolution, il s'illustre dans les combats de prairial face aux Anglais. Lui qui a connu l'apogée de la marine française va vivre aussi sa décadence et les tentatives de son relèvement. Il abandonne tout commandement à la mer après la campagne de Saint-Domingue, en 1802...L'amiral Louis Thomas Villaret-Joyeuse est le grand marin de la Révolution. Son histoire est celle d'un enfant d'Auch, né en 1747, qui s'engage à dix-huit ans dans la Marine royale. Devenu officier par ses seuls mérites, il fait plusieurs campagnes, dont celle des Indes avec le bailli de Suffren, qui lui manifeste son estime pour ses qualités de courage. Promu amiral pendant la Révolution, Villaret-Joyeuse s'illustre dans les combats de prairial face aux Anglais. Lui qui a connu l'apogée de la marine française va vivre aussi sa décadence et les tentatives de son relèvement. Il abandonne tout commandement à la mer après la campagne de Saint-Domingue, en 1802, pour occuper des fonctions de gouverneur, notamment à Venise où il finit ses jours. L'époque bouleversée qui va de l'Ancien Régime jusqu'au Premier Empire est la toile de fond de cette biographie, la première jamais consacrée à cette grande figure militaire.
Plon, 1926, pt in-8°, 312 pp, introduction de Lewis Stanton Palen, traduit de l'anglais, broché, bon état. Edition originale, un des 125 ex. numérotés sur papier pur fil Lafuma (seul grand papier)
Ferdynand Ossendowski (1876-1945) raconte ici ses souvenirs de la guerre russo-japonaise et de son emprisonnement dans les geôles du tsar après l'échec de la révolution de 1905. Le récit que l'auteur de “Bêtes, Hommes et Dieux” fait de la vie des prisonniers russes en Extrême-Orient, et qui offre des révélations si curieuses sur le régime et la mentalité des détenus, lui valut de nouvelles persécutions. Le volume fut saisi par la police et les poursuites engagées contre lui menacèrent un temps de le renvoyer derrière les murailles dont il avait si dramatiquement décrit l'horreur. Mais une seconde édition parut sous un titre légèrement modifié, et un exemplaire en fut placé sur le pupitre de chacun des membres de la Douma le jour même de la publication. Les représentants du peuple russe furent si émus par ce récit qu'ils forcèrent la main au gouvernement et exigèrent des réformes. Né en 1876, Ferdynand Ossendowski sera tour à tour chercheur d'or en Sibérie orientale au compte du Tsar, puis au côté des révolutionnaires libéraux en 1905 et haut-fonctionnaire en Sibérie en 1917. Lorsqu'éclate la Révolution d'Octobre, il se rallie aux groupes contre-révolutionnaires, et accomplit différentes missions pour Alexandre Vassilievitch Koltchak, qui fait de lui son ministre des finances. Condamné à fuir avec d'autres compagnons, il raconte son épopée dans “Bêtes, Hommes et Dieux”, qui sera publié en 1923. Le récit, qui se présente comme un livre d'aventures vécues, commence au moment où Ossendowski vient d'apprendre qu'on l'a dénoncé aux Bolcheviks et que le peloton d'exécution l'attend. Il emporte un fusil et quelques cartouches et gagne la forêt dans le froid glacial. Commence ainsi une course-poursuite dont il ne sortira vivant, pense-t-il, que s'il réussit à gagner à pied l'Inde britannique, par les passes de Mongolie, puis le désert de Gobi, puis le plateau tibétain, ensuite l'Himalaya. En réalité, il ne pourra pas atteindre le Tibet et il devra revenir en Mongolie en proie aux troubles de la Révolution mongole de 1921... Ce livre lui vaudra dans les années 1920 un succès planétaire.
Gallimard, 2005, in-8°, 433 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Les Journées qui ont fait la France)
L'équipée de Varennes ne figure pas dans le canon des "journées révolutionnaires" : ni foules anonymes en fureur, ni sang versé, ni exploits individuels, ni vaincus. À Varennes, un roi s'en est venu, un roi s'en est allé, avant de retrouver une capitale sans voix et une Assemblée nationale appliquée à gommer la portée de l'événement. Autant dire une journée blanche. Et pourtant, ce voyage apparemment sans conséquence fait basculer l'histoire révolutionnaire : il éteint dans les esprits et les cours l'image paternelle longtemps incarnée par Louis XVI ; met en scène le divorce entre la royauté et la nation ; ouvre inopinément un espace inédit à l'idée républicaine ; et, pour finir, projette la Révolution française dans l'inconnu. Le livre de Mona Ozouf reconstitue cette histoire à la fois énigmatique et rebattue. Il en éclaire les zones obscures, pénètre les intentions des acteurs et observe le démenti que leur inflige la fatalité ; avant d'interroger les lendemains politiques d'une crise qui contraint les révolutionnaires à "réviser" la Révolution. Réapparaissent ainsi des questions aujourd'hui encore irrésolues : y a-t-il une politique distincte du roi et de la reine ? Peut-on faire de Varennes l'origine de la Terreur ? Quelle figure de république voit-on se dessiner dans le chaos des passions du jour ? Ce moment tourmenté, écrit l'auteur, ouvre une vraie fracture dans l'histoire de France. Il allonge déjà sur le théâtre national l'ombre tragique de l'échafaud. Dix-huit mois avant la mort de Louis XVI, Varennes consomme l'extinction de la royauté.
Gallimard, 1979, in-8°, 436 pp, traduit de l'anglais, une carte, bibliographie choisie, références, index, broché, couv. illustrée, dos passé, bon état (Coll. Leurs Figures)
Seul volume paru. — George Painter nous offre le premier volume d'une nouvelle biographie de Chateaubriand. Il y décrit l'enfance bretonne de son héros à Saint-Malo et au château de Combourg, ses aventures et ses amitiés dans le Paris révolutionnaire, sa traversée de l'Atlantique en 1791 et l'extraordinaire périple qui, au départ de Baltimore, le mènera jusqu'aux zones frontalières encore mal connues dans l'ouest des États-Unis. Le livre se termine avec son mariage, la campagne à laquelle il participe sans conviction dans l'armée des Princes et l'exil en Angleterre. Une étude approfondie des sources originales et de nombreux documents, en grande partie inconnus ou mal utilisés jusqu'ici, ont permis à l'auteur d'apporter plusieurs informations inédites et de rectifier bien des idées reçues, en particulier sur l'itinéraire américain de Chateaubriand, sa visite au président Washington, la personnalité de son compagnon Francis Tulloch, son activité politique à Paris et en Bretagne au début de la Révolution, la manière dont il a vécu le siège de Thionville et son arrivée à Jersey. Comme dans sa célèbre biographie de Proust, George Painter a magistralement étudié les rapports entre l'art et la vie d'un jeune homme et la manière dont ils ont façonné un écrivain de génie. Il remplace pour nous le personnage vaniteux et faux d'une légende hostile par un Chateaubriand sincère et tout semblable à l'homme des Mémoires d'outre-tombe.
P., Firmin-Didot Frères, fils, J. Dumaine, 1874 3 vol. gr. in-8°, viii-451, 478 et 434 pp, un portrait en taille-douce et fac-similé de la signature du général en frontispice du tome I, un portrait gravé du général rajouté en frontispice du tome II, reliures demi-maroquin bleu-nuit, dos à 5 nerfs filetés et soulignés à froid, titres et tomaisons dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale. Ouvrage couronné par l'Académie française (Prix Halphen)
1. 1772-1796.– 2. 1797-1811.– 3. 1812-1844 — Le rarissime Atlas de 8 cartes manque, mais l'auteur donne les numéros des cartes de Reymann qui peuvent servir aux détails des campagnes de Pajol. — Pierre Claude Pajol - né « Pajot » le 3 février 1772 à Besançon, mort le 20 mars 1844 à Paris, fut une grande figure de la cavalerie légère de Napoléon Ier. A la bataille de Montereau, le 18 février 1814, la charge épique des cavaliers de Pajol décide du sort de la journée ; le soir, Napoléon déclare au héros : « Si tous mes généraux m'avaient servi comme vous, l'ennemi ne serait pas en France ». Né en 1772 à Besançon et destiné d'abord au barreau, Pajol s'engage en 1791 dans un bataillon de volontaires : ainsi commence son ascension fulgurante, pendant laquelle il cueillira de nouveaux grades et d'innombrables blessures, ne cédant en rien sur ce dernier point à son futur beau-père Oudinot. Aide de camp de Kléber en 1794 à l'armée de Sambre-et-Meuse, il passe au 4ème hussards comme chef d'escadron, puis devient chef de brigade (colonel) du 6ème régiment de cette arme en 1799. Jusqu'en 1807, Pajol n'a pas la chance de participer aux grandes batailles de l'Empire, mais il se rattrapera bientôt : nommé général de brigade en mars 1807 et placé dans la division Lasalle, il se distinguera à Guttstadt et Heilsberg. En 1809, faisant partie de la division Montbrun, sa brigade fournira des charges à Eckmühl, Ratisbonne et Wagram. Pendant l'expédition de Russie, Pajol commandera l'avant-garde du corps d'armée de Davout, sera nommé général de division et chargera à La Moskova, mais il sera grièvement blessé deux jours plus tard... Remis en selle en 1813, il sera de nouveau blessé à Wachau en octobre. De sa participation à la campagne de France en 1814, on retiendra surtout sa brillante charge à Montereau. En 1815, après avoir combattu à Ligny, Pajol marchera avec Grouchy : par conséquent, il ne sera pas présent à Waterloo. Grâce à sa parenté avec le maréchal Oudinot, il pourra résider en France sous la Restauration ; cependant, ses convictions bonapartistes le pousseront à prendre la tête des insurgés parisiens pendant la marche sur Rambouillet contre Charles X en 1830. Choyé par le nouveau régime de Louis-Philippe, qui en fera pair de France et grand-croix de la Légion d'honneur, Pajol s'éteindra à Paris en 1844. Le récit est très circonstancié et décrit minutieusement toutes les opérations militaires auxquelles Pajol avait participé tout au long de sa carrière, avec force détails intéressants, des guerres de la 1ère République jusqu'à la révolution de 1830.
Les Belles Lettres/Ophrys, 1929, gr. in-8°, xxxii-328 pp, un portrait de G. Pariset en frontispice, une biographie et une bibliographie des travaux de Georges Pariset (1865-1927) par Christian Pfister, index, broché, couv. de relais des éditions Ophrys, bon état (Publications de la Faculté des Lettres de l'Université de Strasbourg)
Georges Pariset, 1865-1927, par Chr. Pfister. Bibliographie de G. Pariset, suivi de 14 études érudites : Sieyès et Spinoza ; Nouveautés révolutionnaires ; L'état social et économique sous la Convention ; Le pays sous le Directoire ; L'armée républicaine ; Les antécédents de Bonaparte ; Le lieutenant Napoléon Bonaparte, étudiant à Strasbourg ; Napoléon Ier en Espagne ; Un transport de prisonniers français en Angleterre, 1804 ; Les aventures de Louis-François Vanhille, prisonnier de guerre chez les Anglais de 1806 à 1814 ; L'utopie des deux Lorrains sous Napoléon Ier ; Eloge de Gambetta, 1921 ; La bourgeoisie française depuis la Révolution ; Histoire du régionalisme français.
Reims, Imp. P. Dubois, 1869, in-8°, ix-117 pp, broché, bon état
"Le livre de M. Paris, comme la plupart des ouvrages spéciaux sur les opérations électorales de 1789, se compose de deux parties : la première comprend une introduction sur les anciens États généraux, un aperçu sur le règne de Louis XVI, et quelques détails historiques sur la convocation et les délibérations des assemblées électorales ; la seconde renferme les procès-verbaux, cahiers et autres documents authentiques extraits, soit des archives de province, soit du grand recueil des Archives de l'Empire. Bon nombre de provinces ou de bailliages eut été l'objet de travaux semblables ; celui de M. Paris sur la ville et les environs de Reims est sagement conçu, simplement écrit et bien digne de figurer dans la collection déjà nombreuse des recueils de cahiers de 89." (Revue des Questions historiques, 1870)
P., Au Passé Simple, 1992, in-8°, 220 pp, broché, couv. illustrée, très bon état
Recense les publications sur Louis XVII de 1785 à nos jours (1100 références décrites).