8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 P., Encyclopaedia Universalis, 1988, 2 vol. pt in-4° à l'italienne, 352 et 384 pp, illustrés de 681 gravures dans le texte et hors texte, 26 cartes en 2 couleurs, texte sur 2 colonnes, impression sur papier vergé chiffon des Papeteries Arjomari-Prioux, reliures pleine toile à rayures bleu-blanc-rouge, une vignette aux 1er plats, auteur et titre au dos, emboîtage, bon état
P., Encyclopaedia Universalis, 1988, pt in-4° à l'italienne, 336 pp, illustré de 370 gravures dans le texte et hors texte, 6 cartes en 2 couleurs, texte sur 2 colonnes, petit répertoire révolutionnaire, imprimé sur papier vergé chiffon des Papeteries Arjomari-Prioux, reliure percaline tricolore de l'éditeur, une vignette représentant une citoyenne sabre au poing contrecollée au 1er plat, auteur et titre au dos, bon état
Chronologie abondamment illustrée du 20 août 1786 au 28 juillet 1794. Importantes pièces annexes donnant, sous la forme de grands tableaux récapitulatifs : le signalement de la France en 1789, les noms des principaux ministres et commissaires et ceux des membres du Comité de Salut public (du 6-IV-1793 au Neuf-Thermidor an II), etc.
Livre Club Diderot, 1975, in-8°, 309 pp, 6 gravures, biblio, reliure simili-cuir bleu-nuit de l'éditeur, bon état (Coll. Précurseurs)
"De tous les hommes de la Révolution, Marat, le plus décrié ( « Caligula de carrefour » , « Triboulet populaire » selon Chateaubriand), demeure le plus méconnu. De cette incompréhension, de cette haine, l'explication n'aurait-elle pas été donnée dès l'époque par Petion (Marat, « un homme qui a conseillé le pillage » ) ou par Roederer soulignant chez l'Ami du peuple « nul respect pour la propriété » ?... Son rôle a été amplifié par les uns qui le couvrent du sang de Septembre, sous-estimé par d'autres arguant qu'il ne subit jamais l'épreuve du pouvoir. Ce discrédit s'inscrit dans la bibliographie. Il n'existe aucune édition valable des oeuvres de Marat, aucune biographie, les ouvrages apologétiques de Bougeart (1865) et de Chèvremont (1880) étant aujourd'hui dépassés, ceux plus récents de Gottschalk (1929), de Gérard Walter (1933, 2e éd. 1960), de Gaston-Martin (1938) se présentant plutôt comme des essais. Jean Massin, en se fondant essentiellement sur l'imprimé, mais en analysant les textes d'un oeil neuf, tente une explication en profondeur..." (Albert Soboul, Annales historiques de la Révolution française) — "Attachant plaidoyer pour le responsable des massacres de. septembre. J. M. voit dans l'Ami du peuple un prophète méconnu, dont le rôle principal, dans la Révolution et plus encore dans l'histoire française, a été de favoriser la « prise de conscience par les masses populaires que leurs revendications n'étaient pas celles des riches du Tiers Etat » (p. 6). Déchiré, ardent, violent, courageux, ainsi paraît le Marat de J. M. qui ne craint pas de susciter la controverse." (Revue française de science politique)
Livre Club Diderot, 1975, in-8°, 316 pp, préface à la 2e édition, 19 illustrations, biblio, concordance des calendriers grégorien et révolutionnaire, reliure simili-cuir bleu-nuit de l'éditeur, bon état (Coll. Précurseurs)
"Jean Massin fait une part importante à l'activité de l'homme politique. Son récit est bien documenté et au courant des nombreuses études qui ont été publiées sur Robespierre (...) Ses conclusions nous semblent fort pertinentes. Quel est le bilan de Robespierre ? demande Jean Massin. « Contre la plus grande partie de la bourgeoisie elle-même, répond-il, Robespierre a conduit à la victoire la Révolution bourgeoise. » « II a sauvé la France de l'invasion étrangère. Il a maté suffisamment la contre-révolution monarchique et aristocratique pour qu'elle devienne impuissante à effectuer aucune restauration durable. Il a poussé la démocratie encore bourgeoise des droits de l'homme jusqu'aux extrêmes limites de l'égalité dont elle est susceptible. Il a amorcé une trajectoire d'égalité sociale et de limitation du droit de propriété qui rendra possible à ses successeurs d'aller jusqu'au socialisme... » II a pour la première fois expérimenté la dictature révolutionnaire." (Jacques Godechot, Annales ESC, 1957)
Club français du livre, 1956, in-8°, 318 pp, 19 gravures, un dépliant volant contenant un plan des sections de Paris et 2 cartes, biblio, reliure toile brique décorée de l'éditeur, bon état. Édition originale, numérotée. Bien complet du dépliant volant
"Jean Massin fait une part importante à l'activité de l'homme politique. Son récit est bien documenté et au courant des nombreuses études qui ont été publiées sur Robespierre (...) Ses conclusions nous semblent fort pertinentes. Quel est le bilan de Robespierre ? demande Jean Massin. « Contre la plus grande partie de la bourgeoisie elle-même, répond-il, Robespierre a conduit à la victoire la Révolution bourgeoise. » « II a sauvé la France de l'invasion étrangère. Il a maté suffisamment la contre-révolution monarchique et aristocratique pour qu'elle devienne impuissante à effectuer aucune restauration durable. Il a poussé la démocratie encore bourgeoise des droits de l'homme jusqu'aux extrêmes limites de l'égalité dont elle est susceptible. Il a amorcé une trajectoire d'égalité sociale et de limitation du droit de propriété qui rendra possible à ses successeurs d'aller jusqu'au socialisme... » II a pour la première fois expérimenté la dictature révolutionnaire." (Jacques Godechot, Annales ESC, 1957)
P., Ollendorff, s.d. (1910), in-12, xxiii-360 pp, broché, bon état. Edition originale, envoi a.s.
Malmaison ; Magenta ; La Corse ; La Maison des Carmes ; On meurt dans les Casernes ; Messieurs de la Science ; Les Maubreuil ; Les émigrés et la Restauration. — Recueil d’articles parus dans le Gaulois et l’Echo de Paris au long de l’année 1910, plus le texte de trois conférences données à l'Université des Annales sur les émigrés et la Restauration. Le livre comprend également un texte inédit sur la crue de janvier 1910, non publié car jugé trop sévère pour les ingénieurs auxquels il attribue la responsabilité de l’inondation de Paris : « l’eau n’est point venue de la rivière, elle est venue des trous qu’ont faits les ingénieurs de l’Etat, de la Ville et des compagnies particulières... » (p. 166-173).
P., Ollendorff, 1905 in-12, iii-368 pp, reliure demi-chagrin noir, dos à 5 nerfs filetés, titres et caissons dorés, tête dorés, couv. et dos conservés (rel. de l'époque), un mors fendu recollé, état correct
Le Déisme pendant la Révolution. Les Jeunes de langues. Les comptes d'une grande dame en 1738. Les Pauvres et l'Ancien Régime. Les courses de chevaux en France 1651-1814. L'image vraie de Napoléon. Bonaparte et la Louisiane. L'alliance franco-russe en 1807. L'argent à la cour de Napoléon. Napoléon et les banquiers. Les quadrilles à la cour de Napoléon 1806-1813. Malmaison pendant le Consulat. Fils du duc de Reichstadt. Murat : les débuts d'un roi. Le major général Alexandre Berthier.
P., Ollendorff, 1907, in-12, viii-346 pp, broché, bon état
Napoléon et les femmes. Napoléon à cheval. Napoléon était-il croyant ? Partie carrée (Naples, 1812). Le général comte de Flahaut. Rubans, dotations et majorats. Marie-Louise à Orléans. La Princesse Mathilde. Etc.
P., Ollendorff, 1908 in-12, viii-346 pp, broché, bon état
"Ce recueil d'articles du Gaulois et du Temps contient, à côté d'articles de violente polémique, des articles historiques très intéressants sur les Orphelines de la Légion d'honneur, sur Maret, dont M. Masson loue l'honnêteté, le patriotisme et le désintéressement (Napoléon le fit duc de Bassano), sur Jomini et sur les négociations par lesquelles, dès 1810, la Russie prépara la défection de l'habile stratégiste suisse, qui se jugeait victime d'une injustice et qui se fit bien payer sa désertion ; sur la campagne d'Ièna, sur le Cabinet noir, depuis l'Ancien Régime jusqu'au XIXe s.; sur les journées de septembre 1792, sur la légende du tsar Alexandre Ier, moine en Sibérie, sur le jour des Morts en 1794, sur le couronnement de Napoléon, où M. Masson résume la thèse qu'il a démontrée dans son volume : Le sacre, à savoir que les détails de la cérémonie étaient d'avance concertés entre le pape et l'empereur, sur l'avènement de Bonaparte, sur Louis XVIII avant la Restauration, sur la vénerie, de Napoléon à Charles X." (G. Monod, Revue Historique, 1908)
P., Ollendorff, 1909, in-8°, xxxix-290 pp, 15e édition revue, corrigée et considérablement augmentée, reliure demi-maroquin vert à grains longs, dos lisse orné de symboles napoléoniens dorés (dos uniformément passé), tête dorée (rel. de l'époque), bon état
"L'existence de Joséphine depuis sa naissance jusqu'à son union avec le général Bonaparte. C'est ce livre pour lequel l'historien de Napoléon avouait « sa complaisance »." (Revue militaire française) — Frédéric Masson (1847-1923), historien et membre de l’Académie française, fut le plus grand spécialiste de Napoléon au début du XXe siècle. Secrétaire et ami du prince Jérôme Napoléon, il régnait sur une armée de documentalistes qui, dans son hôtel particulier de la rue de la Baume, dépouillaient des milliers de documents et lui préparaient les notes nécessaires à l’écriture de ses nombreuses études historiques sur le Premier Empire, en particulier sur l’entourage proche de Napoléon et surtout la famille de celui-ci (Napoléon et sa famille : 13 volumes de 500 pages). Même si les historiens contemporains ont, depuis, beaucoup défriché et fait avancer l’état de nos connaissances sur cette période, Frédéric Masson, auteur de plus de 50 volumes, nous offre une documentation encore aujourd’hui irremplaçable. Dans son œuvre, trois ouvrages sont dédiés à Joséphine.
P., Ollendorff, 1908, in-8°, 300 pp, reliure demi-chagrin brun, dos à nerfs orné de fleurons
"L'existence de Joséphine depuis sa naissance jusqu'à son union avec le général Bonaparte." (Revue militaire française)
P., Ollendorff, 1899, in-8°, xxxix-300 pp, 5e édition, reliure demi-basane violine, dos lisse (uniformément passé), coiffe sup. frottée (rel. de l'époque), bon état
"L'existence de Joséphine depuis sa naissance jusqu'à son union avec le général Bonaparte." (Revue militaire française)
Editions Douin, 2014 3 vol. in-8°, 242, 422 et 374 pp, brochés, couv. illustrées, bon état
Frédéric Masson (1847-1923), historien et membre de l’Académie française, fut le plus grand spécialiste de Napoléon au début du XXe siècle. Secrétaire et ami du prince Jérôme Napoléon, il régnait sur une armée de documentalistes qui, dans son hôtel particulier de la rue de la Baume, dépouillaient des milliers de documents et lui préparaient les notes nécessaires à l’écriture de ses nombreuses études historiques sur le Premier Empire, en particulier sur l’entourage proche de Napoléon et surtout la famille de celui-ci (Napoléon et sa famille : 13 volumes de 500 pages). Même si les historiens contemporains ont, depuis, beaucoup défriché et fait avancer l’état de nos connaissances sur cette période, Frédéric Masson, auteur de plus de 50 volumes, nous offre une documentation encore aujourd’hui irremplaçable. Dans son œuvre, trois ouvrages sont dédiés à Joséphine : 1. Joséphine de Beauharnais, 1763-1796 ; 2. Joséphine, impératrice et reine ; 3. Joséphine répudiée, 1809-1814.
Genève, Slatkine-Mégariotis, 1977, in-8°, xvi-570 pp, index, reliure simili-cuir de l'éditeur, bon état. (Réimpression de l'édition de Paris, 1877)
"Ce livre n'embrasse que l'histoire intime d'un ministère pendant dix-sept années, mais le récit des vicissitudes qu'a traversées le département des Affaires étrangères pendant cette période si courte et si remplie qui s'étend de 1789 au Consulat, emprunte aux événements d'alors un intérêt exceptionnel, et jette sur les hommes et les choses de ce temps des lumières nouvelles dont profitera largement l'histoire générale. On ne peut résumer ce travail, dont le plan a été exécuté avec une compétence à laquelle la critique la plus sévère rendrait éloge... M. Masson suit dans tous ses détails l'organisation des bureaux, leurs attributions diverses, le personnel, depuis le ministre et les premiers commis jusqu'aux employés, étudiant le rôle et le sort de chacun, notant les réformes et signalant les abus..." (Revue des questions historiques, 1877)
P., Société d'éditions littéraires et artistiques, Librairie Paul Ollendorff, 1911, in-8°, x-385 pp, 2 fac-similés repliés hors texte, reliure demi-maroquin vert à grains longs, dos lisse orné de symboles napoléoniens dorés (dos uniformément passé), tête dorée (rel. de l'époque), bon état
Poitiers, Société des Antiquaires de l'Ouest, 1968, in-8°, xxxviii-182 pp, 5 gravures hors texte, sources et biblio, index, broché, bon état (Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 4e série, tome IX, année 1965)
"Puisant largement dans les Archives nationales, départementales et privées, l'auteur nous restitue la figure de ce juge seigneurial poitevin emporté dans le tourbillon révolutionnaire. Conventionnel, membre du Comité de Législation, puis chargé du contrôle des marchés de l'Etat, cet homme intelligent et débordant de vitalité fut un terroriste qui, directement ou par personnes interposées, domina Poitiers, sa cité. Poursuivant Thibaudeau et sa famille de sa vindicte, il ne sut pas toujours dominer ses passions personnelles. Mais comme beaucoup de terroristes, il fut intègre et, à la chute de Robespierre, sa condition de fortune n'avait guère changé. La réaction thermidorienne le conduisit à gagner sa vie comme fabricant de savons, avocat et journaliste, faisant flèche de tout bois pour subsister mais aussi pour rentrer en grâce. Contraint de s'éloigner de Paris, après la découverte du complot babouviste auquel il était pourtant étranger, il finit par obtenir un poste de magistrat. Ce sera, comme bien d'autres, un homme de loi compétent, minutieux et précis que la Révolution léguera à Napoléon Bonaparte. Ce dernier l'utilisera aussi bien en Allemagne qu'en Belgique. L'auteur, qui précise par touches successives la psychologie de son personnage, sait toujours le replacer dans son milieu et nous en donner ainsi une plus exacte mesure. Chemin faisant, il nous donne d'utiles précisions sur la France révolutionnaire et impériale." (Jean-Paul Bertaud, Le Mouvement social, 1961)
Calmann-Lévy, 1974, in-8°, 366 pp, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Archives des sciences sociales)
L'incompatibilité entre la révolution et le droit.
dans la Revue de Paris, 1901, gr. in-8°, 22 pp, broché, dos recollé, état correct. On trouve dans le même numéro une étude d'André Le Breton sur les Origines du Roman Populaire (15 pp).
P., Renaissance du Livre, 1919, in-12, viii-262 pp, index, broché, bon état. Edition originale. Peu courant
"M. Mathiez aura peut-être mieux réussi que certains enragés réactionnaires à priver de leur auréole tant de révolutionnaires fameux... La Révolution reste grande malgré tout, mais combien de ses « héros » sont des énergumènes ou des coquins ! Dans son ouvrage, “Danton et la paix”, on se demande vraiment si la statue colossale du tribun ne sera pas déboulonnée bientôt sous les coups formidables que lui portent la logique acérée et l'impitoyable érudition du professeur de Dijon... Déjà, la vénalité de Danton, jouisseur vulgaire, n'est plus sérieusement discutée entre les juges compétents ; le nouveau travail de M. Mathiez semble mettre en doute son intelligence politique. Il nous montre le fougueux orateur, qui criait à la tribune : « De l'audace, de l'audace et encore de l'audace, et la France est sauvée ! » comme un « défaitiste » au moment de la crise qui menace d'anéantir la France et la République. Quelque étrange que puisse paraître, au premier abord, une accusation pareille, il faut bien reconnaître que l'auteur a su lui donner, par l'interprétation des textes allégués et l'abondance des détails groupés par lui, un tel air de vraisemblance que les admirateurs de Danton – il en reste – se verront obligés d'examiner de très près les arguments réunis dans ce livre, et qui nous paraissent d'autant plus pressants que la valeur morale de l'homme ne peut plus être alléguée désormais pour protéger sa mémoire contre les pires soupçons ; car M. Mathiez ne lui impute pas seulement « la poursuite aussi infructueuse qu'opiniâtre d'une paix insaississable » (p. 140), alors « qu'il prodiguait les airs de bravoure en public », mais d'avoir été pendant tout ce temps « l'agent de l'Angleterre » et « l'instrument de la coalition » (p. 234). II finit par le caractériser comme un « aventurier sans scrupules, très capable de se vendre à l'ennemi », comme le « chef honteux, mais redoutable, de tous les défaitistes », comme « traître à la France et à la République » (p. 250)..." (Rod Reuss, Revue Historique, 1920)
P., Renaissance du Livre, 1919, in-12, viii-262 pp, index, reliure demi-chagrin bleu nuit, dos à 5 nerfs soulignés à froid (rel. de l'époque), dos lég. frotté, état correct
"M. Mathiez aura peut-être mieux réussi que certains enragés réactionnaires à priver de leur auréole tant de révolutionnaires fameux... La Révolution reste grande malgré tout, mais combien de ses « héros » sont des énergumènes ou des coquins ! Dans son ouvrage, “Danton et la paix”, on se demande vraiment si la statue colossale du tribun ne sera pas déboulonnée bientôt sous les coups formidables que lui portent la logique acérée et l'impitoyable érudition du professeur de Dijon... Déjà, la vénalité de Danton, jouisseur vulgaire, n'est plus sérieusement discutée entre les juges compétents ; le nouveau travail de M. Mathiez semble mettre en doute son intelligence politique. Il nous montre le fougueux orateur, qui criait à la tribune : « De l'audace, de l'audace et encore de l'audace, et la France est sauvée ! » comme un « défaitiste » au moment de la crise qui menace d'anéantir la France et la République. Quelque étrange que puisse paraître, au premier abord, une accusation pareille, il faut bien reconnaître que l'auteur a su lui donner, par l'interprétation des textes allégués et l'abondance des détails groupés par lui, un tel air de vraisemblance que les admirateurs de Danton – il en reste – se verront obligés d'examiner de très près les arguments réunis dans ce livre, et qui nous paraissent d'autant plus pressants que la valeur morale de l'homme ne peut plus être alléguée désormais pour protéger sa mémoire contre les pires soupçons ; car M. Mathiez ne lui impute pas seulement « la poursuite aussi infructueuse qu'opiniâtre d'une paix insaississable » (p. 140), alors « qu'il prodiguait les airs de bravoure en public », mais d'avoir été pendant tout ce temps « l'agent de l'Angleterre » et « l'instrument de la coalition » (p. 234). II finit par le caractériser comme un « aventurier sans scrupules, très capable de se vendre à l'ennemi », comme le « chef honteux, mais redoutable, de tous les défaitistes », comme « traître à la France et à la République » (p. 250). La parole est maintenant aux défenseurs du tribun des Cordeliers, et l'on doit attendre équitablement leur réponse pour savoir s'il y a lieu de reviser ou de ratifier cette terrible sentence de dégradation posthume." (Rod Reuss, Revue Historique, 1920)
Payot, 1927, in-8°, 620 pp, broché, très frais, bon état (Bibliothèque historique). Edition originale, premier tirage, février 1927
"D'après M. Mathiez, la Terreur serait la résultante des difficultés de ravitaillement qu'éprouvait la population des villes, de Paris surtout, par suite d'une des crises économiques les plus épouvantables que l'histoire ait connues : L'inquiétude provoquée à l'intérieur par les pillages, les réquisitions nécessitées par la guerre contre la première coalition, l'abus des assignats – de nos jours, on dirait l'inflation – , d'autres causes encore provoquèrent le renchérissement des vivres. Le renchérissement des vivres amena la masse, peu au courant des lois inéluctables de l'économie politique, à réclamer d'abord toutes espèces de réglementations, parfois plus nuisibles qu'utiles, puis des taxations particulières et enfin le maximum général. Les grands chefs, tels que Danton, Marat, Hébert et Robespierre, qui au fond sont tous acquis aux théories du libéralisme économique, voient très bien où ce système va conduire la France. Ils résistent devant les enragés. La surenchère l'emporte. Et au fur et à mesure que les principes de la réglementation et de la taxation se développent, l'organisation de la Terreur s'impose davantage..." (H. Van Houtte, Revue belge de philologie et d'histoire)
P., Champion, 1910, gr. in-8°, iv-392 pp, index, broché, bon état. Edition originale
"Il est indispensable de connaître l'histoire des clubs pour connaître celle de la Révolution, puisque ce sont les clubs ou sociétés populaires qui ont dirigé, et même qui ont créé le mouvement démocratique et républicain. Ce sont eux qui ont tiré des « principes de 89 » toutes les conséquences qui en découlaient logiquement et qui ont substitué au gouvernement, ou plutôt aux apparences de gouvernement bourgeois du début de la Révolution, le gouvernement direct du « peuple ». Le club des Cordeliers, surtout, a joué en 1791 un rôle prépondérant au moment de la fuite à Varennes, il a rallié tous les ennemis de la monarchie, et si l' « intérim républicain », qui cessa avec la Constituante, se termina par la victoire des monarchiens, cette victoire ne fut qu'illusoire et infiniment précaire. (...) L'ouvrage de M. Albert Mathiez est donc fort précieux. Il comprend surtout des documents, pour la plupart inédits, tirés des Archives nationales de la Bibliothèque nationale et de la ville de Paris : Journal du Club (contenant le récit, très incomplet, des séances du 21 juin au 4 août 1791), pièces du procès intenté, sur l'ordre de la Constituante, aux émeutiers (information secrète et publique, rapports des officiers municipaux, conclusions de l'accusateur public, etc.). De substantiels« éclaircissements » constituent une monographie du club avant la fuite à Varennes (p. 1-41) et exposent l'historique des poursuites (p. 191-225). L'ouvrage se termine par une table des noms de personnes." (Gustave Gautherot, Revue des questions historiques, 1910)
Calmann-Lévy, 1890, in-12, xi-393 pp, un portrait en frontispice, broché, qqs pâles rousseurs, bon état
Plon, 1910, pt in-8°, vii-331 pp, broché, bon état
"M. Maugras a publié, sous le titre : Journal d'un étudiant pendant la Révolution, des lettres écrites de Paris, de décembre 1789 à décembre 1792, par un jeune Bordelais, Edmond Géraud, fils d'un négociant protestant, envoyé à Paris pour achever son éducation. Ces lettres, écrites par un bon jeune homme, sans mérite transcendant, appartenant à la bonne bourgeoisie libérale, vivant en dehors du monde de la politique, sont très précieuses pour la connaissance des mouvements de l'opinion publique pendant les trois premières années de la Révolution. En 1790, il parle avec attendrissement de Louis XVI, « ce roi citoyen, si digne du nom de roi des Français, » et ne manifeste même aucun éloignement pour la reine. Il voit avec la plus sereine confiance, avec le plus naïf enthousiasme l'ère de bonheur et de liberté que la nouvelle Constitution ouvre à la France. Mais, à la fin de 1790, l'émigration, l'opposition du clergé à la Révolution commencent à exciter chez lui des craintes et de l'irritation. En 1791, cette irritation grandit avec les menaces de l'étranger et le soupçon que la cour est complice des émigrés et de l'Autriche. La fuite du roi change cette irritation en fureur, au moins contre Marie- Antoinette, « cette reine infâme, cette Médicis moderne. » Le roi est encore « bon, honnête, vertueux, victime de son coeur et de sa faiblesse. » Mais, avec 1792, avec la résistance du roi à la Constitution civile du clergé, avec l'attente d'une guerre prochaine, ce reste de respect disparaît. Louis XVI n'est plus qu'un « traître, un parjure, vrai tigre déguisé en cochon. » C'est qu'alors, indépendamment de l'attitude menaçante de l'étranger et des émigrés, de la certitude d'une complicité secrète des Tuileries et des agitations royalistes dans les départements, il y a dans Paris même une réaction très forte en faveur du roi et contre l'Assemblée législative. Les lettres du jeune Géraud sont des documents très précieux sur ce point; elles montrent par quelles angoisses passèrent alors les partisans de la Révolution. Ils se sentaient menacés de toutes parts, entourés de conspirateurs. De là la joie avec laquelle ils saluent le 20 juin, le 40 août, et, il faut le dire, le peu d'horreur que leur causèrent au premier abord les massacres de septembre. Nous avons des lettres d'Edmond Géraud du 4 et du 6 septembre ; il parle des massacres, mais sans s'y arrêter, comme d'une explosion naturelle de la fureur populaire, et il insiste surtout sur l'enthousiasme belliqueux qui anime toutes les classes de la population. « Le patriotisme est dans son triomphe, » dit-il le 6, «... la gaieté et la sécurité marchent au son du tambour... Nous n'avons pas l'air d'un peuple menacé ni d'un peuple abattu, mais d'une grande famille qui est en liesse. » Mais aussitôt se produit dans les âmes honnêtes cette réaction de pitié que Michelet a si bien observée. Edmond Géraud, jusqu'alors très sympathique aux Jacobins, n'a plus que des paroles de mépris pour Marat et Robespierre, et il écrit le 16 octobre : « Que voit-on dans Paris, dans cette ville qui devrait donner aux départements l'exemple du patriotisme et de la soumission la plus aveugle aux lois ? Ils y voient un amas impur d'hommes dont tous les projets tendent à perpétuer l'anarchie sans laquelle ils ne sont rien , des hommes tout dégoûtanls encore du sang qu'ils ont versé dans les journées de septembre. » Le 11 novembre, il demande que les Bordelais marchent sur Paris pour délivrer l'Assemblée des assassins qui l'entourent. A la fin de 92, il s'enrôle et se rend au camp de Toulouse. On peut dire qu'on retrouve dans les lettres d'Edmond Géraud l'état d'âme girondin. A ce point de vue, elles sont un document d'une grande valeur..." (G. Monod, Revue historique) — "Ce n'est pas vraiment un journal, mais une biographie de ce jeune bourgeois bordelais fasciné par la Révolution, qui arrive à Paris en décembre 1789 (...). On y suit sa déception croissante devant les excès de la Révolution jusqu'en 1793 (...)" (Fierro, 618)
Plon, 1958, in-8°, 48 pp, broché, bon état (Coll. Tribune libre)
"Sous un titre ambitieux, cette plaquette est destinée à montrer, à la lumière de l'insurrection hongroise, l'effondrement du marxisme et du capitalisme au XXe siècle. L auteur propose l'instauration d'une « économie de besoin » où le salaire devienne plus un « pouvoir de consommation » que la rétribution du travail." (Revue française de science politique, 1958)