8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 P., Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1941, in-8°, 283 pp, biblio, broché, traces de papier collant sur les gardes, bon état
"Robert Mallet entame sa démonstration par l'affirmation d'une « surindustrialisation au XIXe siècle » (p. 41), surproduction qui a entraîné la crise de 1929 et la nécessité économique d'un retour à la terre dans le monde entier. Il distingue nécessité économique, nécessité politique et nécessité morale, mais pour lui, la première est la plus importante : « La nécessité économique d'un retour à la terre est donc une nécessité de base, commune à toutes les nations, elle peut en être le seul fondement (...). A cette nécessité peuvent s'en ajouter d'autres, d'ordre moral ou politique ». De toute façon elles conduisent inéluctablement à une action économique sans laquelle ces buts ne pourraient être atteints ». Comme Victor Boret, il considère le retour à la terre impossible. L'hérédité paysanne se défait plus vite qu'elle ne s'acquiert, une classe rurale se détruit plus facilement qu'elle ne se crée. « En règle générale, il faut admettre que ceux qui ont abandonné la terre sont à jamais perdus pour elle, car il est vain de replanter un arbre déraciné quand il est mûr » (p. 256). La solution est ailleurs : disperser les industries dans les campagnes, fixer ceux qui ne sont pas encore partis, etc. Les vicissitudes des guerres entraînent donc une certitude et même plusieurs : les agriculteurs doivent être nombreux ; loin de les chasser, la modernisation poussera à leur maintien, qui est possible, alors que leur retour est une utopie. (...) Après toutes les assertions sur la primauté de la nécessité économique, Robert Mallet en vient, à propos de la France de 1941, à parler d'une nécessité économique temporaire » pour subsister et d'une « nécessité morale permanente » (p. 242-243), car on a aussi besoin de nourriture spirituelle..." (Isabel Boussard, “Les arguments économiques en faveur du retour à la terre dans le discours agrarien”, 1988)
Laffont, 1982, gr. in-8°, 618 pp, traduit de l'américain, 16 pl. de photos hors texte, 8 cartes, chronologie, biblio, index, cart. éditeur, sans la jaquette, bon état
"...C'était un homme fait d'étonnants paradoxes, noble et ignoble, attachant et révoltant, arrogant et timide, aux facettes changeantes, extrême en tout, allant du ridicule au sublime – le meilleur et le pire des hommes. Jamais soldat plus déconcertant ni plus exaspérant n'a porté l'uniforme. Personnage original, autoritaire et sujet à des emportements homériques, il plastronnait volontiers, refusait de reconnaître ses erreurs et s'efforçait de les dissimuler par des astuces ou des mensonges puérils. Doté cependant d'un grand charme personnel, d'une volonté de fer, et d'une grande hauteur d'idées, ce fut incontestablement le militaire le plus doué qu'aient produit les États-Unis. Il était aussi d'un courage extraordinaire." (William Manchester) — Reconnu comme l'un des plus grands stratèges de tous les temps – l'égal de César et de Napoléon – salué par les uns comme un héros, rejeté par les autres comme un fauteur de guerre et un imposteur, Douglas MacArthur est sans aucun doute l'une des figures les plus légendaires et les plus controversées de l'Amérique contemporaine. Sa prodigieuse destinée nous fait revivre un siècle d'histoire américaine et mondiale: des États-Unis de la "Frontière" au début du siècle, au front français de 1917-1918 où MacArthur conquiert ses premiers lauriers de colonel et de général ; des Philippines perdues puis reconquises au Japon anéanti d'Hiroshima dont, en quelques années, ce conservateur flamboyant fait une nation moderne, démocratique et libérale, avant – à soixante-dix ans – de redresser la situation en Corée et de terminer sa carrière à Washington dans un tempête politique sans précédent. Grandiose, insupportable, génial, mesquin, déroutant : c'est le vrai MacArthur, dans toute la richesse de ses contradictions qui ressort de ces pages où Ia vie dans ce qu'elle peut avoir de plus romanesque le dispute sans cesse à Ia rigueur historique.
Plon, 1995, in-4° à l'italienne, 255 pp, préface de Maurice Schumann, texte sur 2 colonnes, 219 photographies et documents, chronologie, biblio, lexique, cart. éditeur, bon état
Parce qu'ils étaient résistants, ils sont tombés aux mains des nazis. Ils ne savaient pas où on les conduisait. Chacun a vécu une saison en enfer, ils sont morts par milliers. Aujourd'hui, les survivants racontent comment les choses se sont réellement passées. Pour qu'une trace demeure, et que ce soit celle de la vérité.
Stock, 1965, in-8°, 219 pp, 8 pl. hors texte (16 notices biographiques de conjurés, avec photos), un plan, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
On connait les faits. Le 21 juillet 1944, l'audacieux colonel von Stauffenberg réussit à s'introduire au quartier-général d'Hitler, à Rastenburg, jusque dans la salle de conférence ; il y dépose une bombe dans un porte-documents, quitte la salle, entend le bruit de l'explosion et s'envole aussitôt pour Berlin. Persuadé de la mort du Führer, il tente de déclencher un putsch qui échoue de justesse. Ce que l’on connaît moins ce sont les multiples ramifications du complot à Berlin et à Paris, ses rouages patiemment montés et les raisons profondes de l’échec : avant tout, le manque de cohésion entre les organisateurs du complot. Documents publiés ou inédits, témoignages d’officiers SS, d’employés du gouvernement nazi en fonction ce jour-là et des personnes apparentées aux conjurés, etc. Manvell et Fraenkel – auteurs d’un remarquable « Goering » – n’ont rien négligé pour écrire leur livre. Pour la première foison peut lire un compte rendu détaillé et précis des sinistres procès qui envoyèrent les conjurés à la potence. C’est la relation la plus complète à ce jour, la plus claire et la plus vivante d’un des complots les plus extraordinaires de toute l’Histoire. — "Bien informé, ce livre n'apporte cependant pas d'éléments nouveaux à l'histoire du 20 juillet 1944. Les auteurs expliquent comment la résistance est née, ils présentent ceux qui en firent partie et étudient leurs idées et leurs rapports avec l'étranger, ils décrivent avec beaucoup de détails la journée du 20 juillet et les nombreuses hésitations et erreurs qui ont provoqué l'échec du complot. Ils évoquent l'arrestation des conjurés, leur procès, leur attitude en face de la mort." (Revue française de science politique, 1965)
Stock, 1971, in-8°, 346 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Le 10 mai 1941, à 5h45 de l'après-midi, Rudolf Hess, l'un des adjoints d'Hitler, atterrissait, seul à bord d'un avion, dans la campagne anglaise pour faire des proposition de paix au gouvernement Churchill. A l'époque et par la suite, l'événement fit couler beaucoup d'encre. Rudolf Hess avait-il agi de sa propre initiative ou sur un ordre de son Führer ? Etait-il devenu fou, comme les nazis le prétendirent ? Y avait-il sous ce coup de théâtre une manœuvre des Anglais comme le craignirent les Russes ? Hitler lâchait-il son alliée italienne comme le crut un instant Mussolini ?
Stock, 1969, in-8°, 257 pp, 12 pl. de photos hors texte, chronologie, biblio, couv. illustrée à rabats, bon état
Canaris chef de l'Abwehr. – La résistance allemande dans l'armée. – La trahison devient un devoir. – L'attentat manqué contre Hitler. – Répression des conspirateurs. — "Des études de qualité et d'importance très variables ont déjà été publiées sur l'organisation et le rôle de l'opposition à la politique hitlérienne dans la Wehrmacht pendant la guerre. R. M. et H. F. présentent ici une bonne synthèse de l'ensemble de ces recherches et apportent quelques éléments nouveaux sur le rôle de l'amiral Canaris et de ses amis et sur la coordination des complots qu'ils préparaient. Mais ce livre est loin d'épuiser les nombreuses controverses que ce thème a déjà fait naître, et il ne répond pas à toutes les questions que l'action de Canaris a pu provoquer." (Revue française de science politique, 1969)
Stock, 1968, in-8°, 319 pp, 5 plans hors texte, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
"Un livre accablant sur la nature et l'importance des crimes nazis. R. L. et H. F. essaient d'en faire mieux comprendre l'aspect diabolique en étudiant les caractères des principaux acteurs et en restituant l'atmosphère des camps de concentration d'après des témoignages de déportés. On regrettera que le problème de la dénazification et de l'attitude des Allemands à l'égard de leur passé ait été traité trop succinctement. Une vingtaine de pages rappellent les tristes précédents de l'entreprise nazie." (Revue française de science politique)
Hachette, 1985, in-8°, 248 pp, un plan hors texte, biblio, broché, bon état
P., Marcel Rivière, 1950 in-8°, 273 pp, préface de Pierre-Olivier Lapie, broché, bon état (Bibliothèque des Sciences politiques et sociales). Edition originale, un des 25 ex. numérotés sur papier vélin Crévecoeur des papeteries du Marais (seuls grands papiers), envoi a.s.
Peu courant et particulièrement rare en grand papier. — "C'est un travail très complet sur le Plan Marshall que présente M. Marcel Marantz, sur ses origines, ses modalités, les réactions des différents pays de l'Europe, son application et les difficultés de celle-ci, ses conséquences, etc. Inutile de dire que l'auteur apprécie tous les bienfaits du plan en ne dissimulant rien de ce qu'il entraîne. « L'Europe, écrit-il en conclusion, devra renoncer à caresser le mythe présomptueux de la Troisième Force si elle ne veut pas céder à un rêve aussitôt dissipé que conçu ; les Etats-Unis auront à résister à la tentation de dominer leur associé et, par delà sa misère présente, ils devront s'efforcer de découvrir sa persistante et durable grandeur. » Dans sa lumineuse préface, M. P.-O. Lapie, appelle l'attention sur les mérites du plan en qui il voit « un des éléments de possibilité de relèvement européen et, nous l'espérons, de construction pacifique de l'Europe elle-même. »" (Revue des Deux Mondes, 1950)
Lille, La Voix du Nord, 1994, gr. in-8°, 265 pp, préface de Maurice Schumann, 137 photos, 4 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Septembre 1944. Sur les talons de l'armée allemande aux abois, les Alliés traversent le Nord Pas-de-Calais en bourrasque. Ce livre fait appel à de nombreux témoignages et documents d'archives.
Albin Michel, 2002, in-8°, 200 pp, index, broché, couv. illustrée, bon état
L'intérêt récemment accru pour les années noires de la Seconde Guerre mondiale s'est moins porté sur l'histoire des entreprises, en particulier bancaires, que sur les aspects politiques de l'Occupation. Les textes ici réunis, fondés sur des communications présentées par cinq historiens lors d'une journée d'étude organisée par la Mission historique de la Banque de France le 4 juin 1999, proposent une approche historique du système bancaire français incluant la banque centrale. On y a délibérément articulé les aspects relatifs à la conjoncture et ceux relevant des spoliations antisémites, au-delà des contributions précieuses fournies par les rapports de la Commission Mattéoli, publiés en 2000. Il s'est agi de resituer, dans un système complexe de contraintes multiples - combinant celles provenant de la conjoncture de guerre et de pénurie, celles issues des pressions de l'occupant et celles tributaires des velléités réformatrices du régime de Vichy à travers la Révolution nationale -, les marges de manoeuvre des banques et des banquiers à leur tête. Ni réquisitoire ni plaidoyer, ce volume tente d'abord d'interroger et de donner à comprendre.
Editions Sociales, 1955, in-12, 239 pp, traduit du polonais, 3 cartes et plans, broché, couv. illustrée, bon état
"Malgré son titre, l'ouvrage de M. Bernard Mark se propose un but plus large que la narration de l'insurrection du ghetto de Varsovie, d'avril à juillet 1943. Certes, les combats sont racontés avec beaucoup de détails, et des cartes permettent d'en suivre le déroulement avec précision ; mais ils ne sont que l'aboutissement inéluctable de la condition faite par les nazis aux Juifs de Varsovie, conditions qui étaient – c'est une des intentions de l'auteur de le démontrer – celles de toute la Pologne. Constamment M. Bernard Mark rappelle que la même lutte était menée du côté « aryen » en même temps que du côté juif ; il affirme avec beaucoup de netteté : « L'insurrection a été partie intégrante de la lutte menée par la nation polonaise pour sa libération » ; par nation polonaise il entend essentiellement les classes populaires ; l'antisémitisme en Pologne n'aurait été que le fait des classes bourgeoises et aristocratiques, dont la « clique de Pilsudski » était la représentation la plus parfaite. La démonstration ne va pas sans ton polémique ni accent de propagande. Le parti communiste polonais est représenté comme le meneur, dès 40, de l'opposition à l'occupant. (...) Malgré ces fins de propagande (dont la dernière manifestation est une condamnation du réarmement de l'Allemagne, opéré par les mêmes forces anti-communistes qui avaient laissé écraser sans réagir le ghetto ; il n'est rien dit de l'attitude de l'armée rouge quand un peu plus tard l'occupant détruisit la ville entière de Varsovie), l'ouvrage apporte des renseignements intéressants." (Henri Michel, Annales ESC, 1956)
Fleuve Noir, 1950, in-12, 224 pp, broché, couverture illustrée en couleurs par Michel Gourdon, cachets, pt mque au coin du 1er plat, état moyen (Coll Spécial-Police n° 10). Edition originale (achevé d'imprimer du 25 octobre 1950)
"Ça a donc commencé un beau soir, place Pigalle, avec une môme comme on en voit rarement, et puis ça a continué, avec des filles bien roulées, des machab's en veux-tu en voilà, des flics et des pompiers, et tout le tremblement."
Fayard, 1948, in-12, 222 pp, broché, couv. lég. salie, état correct
Mémoires de Mary Marquet sur son arrestation en 1944. Actrice de la Comédie Française, elle donna des chroniques dans Aujourd’hui en 1941. Elle fut dénoncée pour sa réprobation des bombardements et pour des sentiments germanophiles.
Jean Dullis Editeur, 1975, gr. in-8°, 215 pp, lettre-préface de Jean Rostand, 32 pl. de photos et fac-similés hors texte, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Second volume des souvenirs de l'actrice Mary Marquet (1895-1979) qui fut la maîtresse de Firmin Gémier, l'égérie d'André Tardieu, l'amante de Serge Lifar, etc. Sa carrière, de plus de soixante ans, débutée dans les années 1910, se termine peu avant la fin de sa vie dans les années 1970 : elle est présente au cinéma, à la télévision à partir des années 1960, et surtout au théâtre où elle a notamment été sociétaire de la Comédie-Française pendant dix-sept ans, de 1928 à 1945. — "Avec le quatre-vingtième mille de “Ce que j’ose dire”, Mary Marquet fête ses quatre-vingts ans. Elle a osé dire ce qui se tait le plus souvent. Elle vous livre le second tome de ses mémoires : “Ce que je n’ai pas dit”. Sa franchise lui a conquis tous les cœurs. Aujourd’hui, elle pousse plus loin encore ses aveux. Sans y être forcée, par un souci constant de vérité, elle nous dit ses erreurs et ses faiblesses, ses audaces et ses doutes. Le dernier chapitre est consacré à son fils, François. Le drame pressenti dans son premier tome, éclate dans le second. Mais “Ce que je n’ai pas dit”, c’est aussi le reflet d’une vie exceptionnelle, où le rire fuse et atténue les rigueurs du destin. Il ne se tait que face à la douleur, et cette douleur elle-même s’estompe devant « l’explication finale », où la vie d’une âme rayonne." (4e de couverture) — Durant cinquante ans, Mary Marquer a été l'une des figures de proue de la scène française, passant avec un égal bonheur de Rostand à Géraldy, de Claudel à Giraudoux. Son premier livre de souvenirs, “Ce que j'ose dire”, a dépassé les 80.000 exemplaires. Si franche et hardie que l'on se veuille, quand on parle de soi-même pour la première fois, on garde certains silences, on laisse planer des ombres... En ce second volume. Mary Marquet ose tout dire : le plus piquant, le plus fou, le plus intime, le plus grave... Au fil d'un demi-siècle, la grande comédienne nous entraîne dans le tourbillon de sa carrière, de sa vie – riche en liaisons plus ou moins dangereuses, en amitiés fidèles... Apparaissent ainsi, dans la chaude lumière du souvenir, Gémier, le président Tardieu, Victor Francen – le mari des Années folles –, Anna de Noailles, Courteline, Mermoz... Le livre s'achève sur les images d'un fils, tendre et héroïque, trop tôt disparu. La voix puissante et gaie n'est plus alors qu'un douloureux murmure...
Editions Eshel, 1990, gr. in-8°, 254 pp, traduit de l'anglais, 2 cartes, biblio, broché, état correct
"Tout en reconnaissant au génocide des Juifs un caractère unique et sans précédent, M. Marrus a réussi son pari de faire de l'holocauste un objet d'étude historique. Pour cela il a étudié minutieusement la très volumineuse littérature consacrée à ce sujet en utilisant les outils de l'analyse historique et sociologique afin que la rigueur et l'objectivité scientifique prennent le pas sur la passion et l'émotion. Parmi les questions essentielles que M. Marrus aborde : l'évolution de la politique nazie vers l'extermination de masse ; le rôle des alliés de l'Allemagne ; la réaction de l'opinion publique en Europe ; l'attitude des victimes juives, la diffusion des nouvelles sur l'extermination de masse (à partir de 1942). Cet ouvrage, précis et clair, fait sur ce sujet douloureux le « tour de la question ». Il constitue un utile antidote intellectuel aux falsificateurs de l'histoire (dits « révisionnistes »)." (Revue française de science politique, 1992)
Marseille, 1951, gr. in-8°, 64 pp, 37 photos et documents hors texte,
London, Leo Cooper, Secker & Warburg, 1984 in-8°, vi-257 pp, 24 photos sur 16 pl. hors texte, notes, index, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état
"Sir James est né en 1887 et est toujours en vie, ce qui fait de lui probablement le plus vieux général de l'armée britannique encore en vie [il est décédé le 25 décembre 1985]. Sa carrière militaire n'était pas non plus typique, car il aimait les langues étrangères et en a appris un nombre considérable au cours de sa vie. De plus, il était de la bonne génération pour passer par la Première Guerre mondiale, l'école d'état-major et les commandements, ainsi que pour vivre des expériences au sein de la Commission des frontières balkaniques et d'autres expériences exotiques, de sorte qu'en 1940, il s'est retrouvé un des commandant de division qui s'est sorti sain et sauf du pétrin en France, avant d'être transféré en Turquie, étant l'un des rares à parler turc, pour tenter de convaincre les réalistes de ce pays de se joindre aux Alliés. C'était, bien sûr, une tâche sans espoir en 1940-41, et il s'est retrouvé de nouveau en Grande-Bretagne en raison de son âge. Après la guerre, il a quitté l'armée, s'est essayé au commerce des armes et a finalement trouvé sa voie en tant qu'historien. “Wars and Rumours of Wars” est un livre agréable, rempli d'aperçus de personnes célèbres et d'autres moins connues, et de relations avec d'autres que l'on ne trouve pas dans la plupart des autobiographies de la Seconde Guerre mondiale, à l'exception peut-être de celles de Sir Edward Spears." (Military Affairs, 1986) — "L'auteur de ces souvenirs pleins d'entrain est né James Cornwall en 1887 et s'est engagé dans l'artillerie royale en 1907. On pourrait s'attendre à ce que l'autobiographie d'un auteur nonagénaire soit nostalgique et discursive ; au contraire, “Wars and Rumours of Wars” nous emmène rapidement, mais avec une clarté admirable, à travers deux guerres mondiales, une série de missions officielles et de voyages indépendants au Moyen-Orient et au-delà, des entreprises commerciales à la retraite et une dernière carrière d'auteur – le tout en 257 pages, notes et index compris ! En raison de ses remarquables capacités linguistiques, Sir James a passé une grande partie de sa carrière militaire dans l'Intelligence Service. Une aptitude pour les langues, un esprit curieux et un tempérament sociable l'ont amené à passer à l'étranger les longues permissions dès avant la Première Guerre mondiale et, comme "j'ai toujours détesté être dans un pays où je ne pouvais pas communiquer avec les indigènes", il est rapidement devenu polyglotte. En 1914, il est devenu interprète de première classe en allemand, français, norvégien et italien, et de deuxième classe en espagnol. Après la guerre, une mission diplomatique en Turquie lui donne l'occasion de maîtriser le turc et le grec moderne. Au cours des deux guerres mondiales, il a donc travaillé dans les services de renseignement plutôt qu'au combat, mais les chapitres les plus intéressants de son livre prouvent que Marshall-Cornwall pouvait être aussi efficace sur le terrain que derrière un bureau. Ceux-ci relatent son expérience dans le cadre de diverses missions difficiles au cours de la Seconde Guerre mondiale, en particulier la tâche de liaison avec la dixième armée française lors des retraites chaotiques de mai et juin 1940, qui ont abouti à la capitulation de la France. Il était responsable du retrait des troupes britanniques par Cherbourg, une opération moins médiatisée que Dunkerque mais tout aussi périlleuse. Le titre de l'ouvrage est on ne peut plus clair : il s'agit du récit d'une carrière et non d'une vie privée. Il y a cependant quelques anecdotes agréables, notamment celle de la redoutable Marjorie Marshall-Cornwall qui s'est cachée déguisée en musulmane lorsque les épouses des militaires ont reçu l'ordre de quitter Constantinople pendant la révolution d'Atatürk. Il y a aussi un chapitre hilarant décrivant un dîner à Chequers avec un Churchill fort capricieux. Sir James ne cache pas ses désaccords avec le grand homme à diverses occasions, notamment en ce qui concerne la "conduite en retrait" qui a tant entravé la guerre en Afrique du Nord. Il surmonte les revers professionnels et les chagrins privés avec le stoïcisme d'un soldat et est récompensé par une vieillesse sereine et active, qui l'a conduit en Espagne et en Mandchourie, en Israël et aux États-Unis, en Belgique, en Italie et, en fait, presque partout où des batailles ont été livrées. Ses biographies de Massena, Napoléon, Grant, Foch et Haig témoignent d'une connaissance particulière qui a fait de Sir James un membre précieux pendant tant d'années des conseils de la Royal Geographical Society." (Dorothy Middleton, The Geographical Journal, 1984)
Lavauzelle, 1987, in-4°, 135 pp, préface de la Maréchale Leclerc, texte sur 2 colonnes, 127 photos, 7 cartes, reliure simili-cuir vert de l'éditeur, sans la jaquette, bon état
L'officier de tradition ; Le Français libre ; La deuxième Division blindée ; Le devenir de l'Union Française. Riche iconographie.
Ottawa, Montréal, Les Editions du Lévrier, 1946, gr. in-12, 187 pp, broché, bon état
Tome I seul (sur 2) de ces souvenirs d'un correspondant de guerre canadien (La Presse, de Montréal). De façon originale, Paul de Martigny raconte sa détention dans un camp d’internement français à Besançon (Doubs) en décembre 1940 en tant que ressortissant d’un pays ennemi...
P., André Bonne, 1949, in-8°, 464 pp, 4 cartes (Afrique, Syrie, Madagascar, Indochine), broché, bon état
Ouvrage bien informé et bien écrit, mais d'une évidente partialité sur la "dislocation de l'Empire français" – le duel Pétain-De Gaulle dans la France d'outre-mer. — Maurice Martin du Gard est un essayiste et journaliste littéraire qu'il ne faut pas confondre avec son cousin plus connu Roger Martin du Gard. Correspondant de la "Dépêche de Toulouse" à Vichy, il fréquente le petit monde pétainiste qui lui inspirera une "Chronique de Vichy" savoureuse et précieuse pour les historiens. Dans sa "Carte impériale", d'inspiration pro-vichyste, il croque le petit monde des colonies et nous donne un portrait à charge de de Gaulle à Brazzaville en 1940 : « Il s'approche, le pied lourd. On le voit. Il est là, haut, singulier, sans ailes, né ennuyé, les bras immenses, une main longue aux doigts délicats qu'il ne laisse pas longtemps aux pressions enthousiastes, la tête petite pour les épaules, des yeux gris qui vous quittent volontiers, mais un regard qui promet d'être beau sous la paupière lasse quand on ne sait quoi qui enrage dans ce grand corps incommode aura rencontré l'équilibre de l'amour et la durée du succès ; un menton sans force ni ténacité, trompeur comme le front bas et cette ombre incertaine sur tout le masque, qui dissimulent un esprit vaste, envahi de songes et irrité d'exploits ; les oreilles larges et décollées, mais le nez impérieux... »
P., André Bonne, 1949, in-8°, 464 pp, 4 cartes (Afrique, Syrie, Madagascar, Indochine), broché, bon état. Edition originale, un des 225 ex. numérotés sur Alfa mousse Navarre (seul grand papier)
"La dislocation de l'empire français." — Le duel Pétain-De Gaulle dans la France d'outre-mer. — Maurice Martin du Gard est un essayiste et journaliste littéraire qu'il ne faut pas confondre avec son cousin plus connu Roger Martin du Gard. Correspondant de la "Dépêche de Toulouse" à Vichy, il fréquente le petit monde pétainiste qui lui inspirera une "Chronique de Vichy" savoureuse et précieuse pour les historiens. Dans sa "Carte impériale - Histoire de la France outre-mer", d'inspiration pro-vichyste, il croque le petit monde des colonies et nous donne un portrait à charge de de Gaulle à Brazzaville en 1940 : « Il s'approche, le pied lourd. On le voit. Il est là, haut, singulier, sans ailes, né ennuyé, les bras immenses, une main longue aux doigts délicats qu'il ne laisse pas longtemps aux pressions enthousiastes, la tête petite pour les épaules, des yeux gris qui vous quittent volontiers, mais un regard qui promet d'être beau sous la paupière lasse quand on ne sait quoi qui enrage dans ce grand corps incommode aura rencontré l'équilibre de l'amour et la durée du succès ; un menton sans force ni ténacité, trompeur comme le front bas et cette ombre incertaine sur tout le masque, qui dissimulent un esprit vaste, envahi de songes et irrité d'exploits ; les oreilles larges et décollées, mais le nez impérieux... »
Hatier, 1995, in-8°, 304 pp, 16 pl. de photos en noir et en couleurs hors texte, biblio, repères chronologiques, index, broché, qqs surlignures stabilo sur 7 pages de la bibliographie, bon état
"Francine de Martinoir livre avec «La littérature occupée» un passionnant panorama de la France littéraire de 1939 à 1945. L'auteur, loin de chercher à distribuer des bons et mauvais points, cherche avant toute chose à établir des faits, quitte à bousculer, parfois férocement, quelques légendes auto-édifiées, telle celle de Sartre. Evitant l'écueil de l'aplatissement sur la biographie, elle tente de repérer ce qui dans l'oeuvre d'avant-guerre peut, selon elle déterminer une affinité pour un camp, et, à l'inverse, de monter en quoi la montée des fascismes et la guerre induiront, ou non, une modification de l'écriture. On suivra ainsi avec intérêt le parcours d'écrivains évoluant vers une plus grande simplicité, Desnos, Eluard, Aragon, Pierre Emmanuel, et ceux qui, tels Michaux ou Ponge, séparent leur engagement résistant de leur écriture. Ce panorama montre, également, que, de l'ultra-collaborationnisme à la résistance active, toute la gamme des attitudes, aux frontières parfois peu nettes, est représentée : beaucoup d'indifférents, d'égoïstes, de prudents, de malins, mais aussi d'évolutions et de remises en causes courageuses... On trouvera des analyses fines de personnages tels que Blanchot, Paulhan ou Bataille, des pendules remises à l'heure (Giono, Junger). On côtoiera Pierre Seghers, Jean Prévost, hautes et fraternelles figures méconnues. Ce précieux petit livre, qui balaye, parfois au sens propre, plus de 70 écrivains, nous en apprend beaucoup sur l'histoire, et plus encore sur la littérature." (Alain Nicolas, l'Humanité, 12 janvier 1996)
Perrin, 1994, in-8°, 553 pp, 14 cartes, notes, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Instrument des crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande a incarné un modèle de puissance, analogue à ce que fut l'armée napoléonienne au XIXe siècle. De 1939 à 1942, elle remporte des victoires spectaculaires qui assoient la domination du Reich – pour le malheur de l'Europe – avant d'opposer une résistance acharnée à une coalition qui dispose d'une écrasante supériorité en effectifs et en matériel. Philippe Masson expose magistralement ce qui s'est passé sur tous les fronts : stratégie, tactique, évolution des moyens, renseignement... Il évoque naturellement le rôle central du Führer, qui suit les mouvements de chaque division et marginalise ses généraux jusqu'à précipiter la chute du "Reich de mille ans".
Larousse, 1979-1980, 2 forts vol. in-4°, xxiii-1938-xxx pp, pagination continue, environ 1500 photos et cartes dans le texte, 64 planches de photos en couleurs hors texte, index (30 pp), reliures simili-cuir de l'éditeur, sans les jaquettes, bon état
Tome 1 : Aa-Ino ; tome 2 : Int-Zero. Un ouvrage de synthèse, très complet.