P., Librairie historique A. Margraff, et Baltimore, The John Hopkins Press, 1929, in-8°, 139 pp, minuscule perforation au milieu de l'ouvrage sans gêne pour la lecture
Lettres de Beaumarchais (1767-1792), lettres de Mme de Beaumarchais (1786-1816), lettres de la fille de Beaumarchais, une note inédite de Beaumarchais.
Gallimard, 1949, in-12, 718 pp, préface, variantes, notes, bibliographie par Maurice Allem, reliure plein cuir souple de l'éditeur, dos lisse orné de filets dorés, jaquette, étui carton, bon état (Coll. Bibliothèque de la Pléiade)
Ce volume contient : Théâtre : Eugénie - Les Deux amis - Le Barbier de Séville - Le Mariage de Figaro - Tarare - La Mère coupable. Lettres. Volume épuisé. Une nouvelle édition des “Œuvres”, annotée par Pierre et Jacqueline Larthomas, augmentée des mémoires judiciaires, a été publiée en 1988 dans la Pléiade.
Flammarion, 1921, in-12, 286 pp, notes, broché, couv. lég. salie, bon état
"A propos de M. Huet, l'évêque d'Avranches, et de Gilles Ménage, son ami, André Beaunier a tracé un jour un éloge charmant de la futilité qu'on trouve aux personnes savantes. J'imagine qu'en écrivant ce joli morceau, dans son livre sur “La jeunesse de Madame de La Fayette”, Beaunier dut penser un peu à lui-même, qui avait cette futilité exquise, laquelle, s'amusant de philologie, de grammaire, de style, y apporte une minutie exemplaire, une complaisance d'horloger. Quand il poursuivait avec une fine application le soin d'élucider quelques subtils problèmes d'histoire littéraire, comme dans sa “Lafayette”, son “Joubert” ou ses “Trois Amies de Chateaubriand”, André Beaunier semblait toujours écrire d'un crayon pointu, dérobé à l'atelier de quelqu'un de ces dessinateurs parfaits du XVIIIe, qui nous ont laissé à côté de toiles plus illustres ou plus ambitieuses de si vivants, gracieux et parlants portraits. Cet art du portrait littéraire, hérité de Saint-Beuve, Beaunier aura peut-être été le dernier à le posséder. Il excellait à mettre en lumière ces physionomies souvent confuses, qu'on aperçoit difficilement dans la pénombre du passé, autour des éclatantes images des grands hommes. Il savait restituer à la vie ces êtres incertains, charmants, plus faits pour le demi-jour du cabinet que pour la vive lumière des tréteaux, mais qui, souvent, plus que ces grands hommes eux-mêmes, fixent une manière de sentir et représentent au juste point le goût, l'intelligence, la sensibilité d'une époque. J'admire beaucoup, pour ma part, cette capacité de sympathie, de pénétration dont Beaunier faisait montre à l'égard de ces minores, de ces délicats, de ces précieux et de ces grotesques, qui s'appellent Joubert, Fontanes, Ménage, Restif de la Bretonne ou Grimod de la Reynière ; de ces créatures délicieuses, Pauline de Beaumont, Hortense Allart de Meritens ou Juliette Récamier, dont il nous a décrit les mouvements, d'une touche si ajustée, si méticuleuse et si jolie. Autant que le romancier, et plus peut-être, l'historien littéraire est le peintre exceptionnel de la vie. Pour ranimer exactement celle des fantômes qu'il aimait, André Beaunier disposait d'une érudition nourrie, et d'une très vive intelligence critique. Voyez ce que des lettres de Mme de La Fayette à Ménage, par exemple, il a su tirer, faire miraculeusement foisonner, pour la meilleure compréhension de l'auteur de la Princesse de Clèves. Si quelqu'un jamais a su lire, expliquer, déduire et faire comprendre, ce fut notre ami, cet inflexible et sinueux, ce sévère et courtois Beaunier, qui ne vécut que de l'amour des lettres... Dans un temps où personne, à peu près, ne se soucie plus de bien écrire, il écrivait bien. C'est, somme toute, une vertu chez un écrivain." (Émile Henriot, L'Ami du lettré, 1927)
Flammarion, 1921, in-12, 286 pp, notes, reliure demi-percaline gris-clair, dos lisse, pièce de titre basane noire et fleuron doré, couv. (lég. salie) conservée (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état
"A propos de M. Huet, l'évêque d'Avranches, et de Gilles Ménage, son ami, André Beaunier a tracé un jour un éloge charmant de la futilité qu'on trouve aux personnes savantes. J'imagine qu'en écrivant ce joli morceau, dans son livre sur “La jeunesse de Madame de La Fayette”, Beaunier dut penser un peu à lui-même, qui avait cette futilité exquise, laquelle, s'amusant de philologie, de grammaire, de style, y apporte une minutie exemplaire, une complaisance d'horloger. Quand il poursuivait avec une fine application le soin d'élucider quelques subtils problèmes d'histoire littéraire, comme dans sa “Lafayette”, son “Joubert” ou ses “Trois Amies de Chateaubriand”, André Beaunier semblait toujours écrire d'un crayon pointu, dérobé à l'atelier de quelqu'un de ces dessinateurs parfaits du XVIIIe, qui nous ont laissé à côté de toiles plus illustres ou plus ambitieuses de si vivants, gracieux et parlants portraits. Cet art du portrait littéraire, hérité de Saint-Beuve, Beaunier aura peut-être été le dernier à le posséder. Il excellait à mettre en lumière ces physionomies souvent confuses, qu'on aperçoit difficilement dans la pénombre du passé, autour des éclatantes images des grands hommes. Il savait restituer à la vie ces êtres incertains, charmants, plus faits pour le demi-jour du cabinet que pour la vive lumière des tréteaux, mais qui, souvent, plus que ces grands hommes eux-mêmes, fixent une manière de sentir et représentent au juste point le goût, l'intelligence, la sensibilité d'une époque. J'admire beaucoup, pour ma part, cette capacité de sympathie, de pénétration dont Beaunier faisait montre à l'égard de ces minores, de ces délicats, de ces précieux et de ces grotesques, qui s'appellent Joubert, Fontanes, Ménage, Restif de la Bretonne ou Grimod de la Reynière; de ces créatures délicieuses, Pauline de Beaumont, Hortense Allart de Meritens ou Juliette Récamier, dont il nous a décrit les mouvements, d'une touche si ajustée, si méticuleuse et si jolie. Autant que le romancier, et plus peut-être, l'historien littéraire est le peintre exceptionnel de la vie. Pour ranimer exactement celle des fantômes qu'il aimait, André Beaunier disposait d'une érudition nourrie, et d'une très vive intelligence critique. Voyez ce que des lettres de Mme de La Fayette à Ménage, par exemple, il a su tirer, faire miraculeusement foisonner, pour la meilleure compréhension de l'auteur de la Princesse de Clèves. Si quelqu'un jamais a su lire, expliquer, déduire et faire comprendre, ce fut notre ami, cet inflexible et sinueux, ce sévère et courtois Beaunier, qui ne vécut que de l'amour des lettres... Dans un temps où personne, à peu près, ne se soucie plus de bien écrire, il écrivait bien. C'est, somme toute, une vertu chez un écrivain." (Émile Henriot, L'Ami du lettré, 1927)
Flammarion, 1927, in-12, 281 pp, reliure demi-basane rouge, dos à 4 nerfs filetés, titres dorés, couv. et dos conservés (rel. de l'époque), dos passé, bon état. Edition originale, un des 35 ex. numérotés sur papier vergé pur fil Lafuma (seul grand papier)
L'amie en question n'est autre que Madame de La Fayette.
Flammarion, 1926, in-12, 190 pp, broché, bon état (Coll. “Leurs amours”)
P., EDHIS, 1973, in-12, 35 pp, tableaux hors texte, reliure skivertex marron de l’éditeur, bon état. Reprint de l’édition originale publiée à Paris en 1757. Tirage limité à 250 exemplaires numérotés, d’après le seul exemplaire connu provenant de la bibliothèque d’Alfred Sauvy
Ouvrage démographique, d’une valeur exceptionnelle. L’auteur traite avec une clarté remarquable : d’espérance de vie, de natalité, de nuptialité et de politique démographique.
Les Belles Lettres, "Etudes Françaises" 1934 1 vol. broché petit in-8, broché, 121 pp. Dos un peu gauchi, sinon bon état général.
Paris Imprime pour les Amis des livres, coll. "Curiosités révolutionnaires" 1891 1 vol. relié plaquette in-8, bradel de velours rouge, titre à froid, non rogné, couvertures conservées (Henry-Joseph), 25 pp., fac-similé d'une lettre de Marie-Antoinette. Tiré à part imprimé à 25 exemplaires de l'Annuaire de la Société des Amis des Livres, dont l'avocat et historien Alfred Bégis (1829-1904) était secrétaire, avec un envoi autographe signé de ce dernier à Edmond de Goncourt. Ex-libris manuscrit à l'encre rouge Edmond de Goncourt avec note autographe : "détails sur l'épouvantable assassinat de la princesse de Lamballe et le mangement de son coeur". Ex-libris manuscrit Barbier Sainte Marie (Collection des Goncourt, Bibliothèque du XVIIIe siècle, n° 802).
Hachette, 1881, in-8°, viii-506 pp, biblio, broché, bon état
"Etude pionnière qui reste utile. Elle a été traduite en anglais par E. O. Lorimer et publiée en 1948 par Routledge & Kegan Paul. Voir surtout la seconde partie sur Addison et sur le rôle du “Spectator” dans la formation du public (pp. 225-338)." (Alain Bony, Addison & Steele et l'essai périodique - Bibliographie critique, 1999)
P., Henri Vivien, 1900, in-8°, vi-680 pp, reliure demi-toile brique, dos lisse, pièce de titre basane fauve (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état
Table : Les fils de Henri II. La cour, la ville et la société de leur temps. – François II. — "M. le marquis de Belleval connaît sur le XVIe siècle et l'époque des derniers Valois en particulier une quantité d’anecdotes, de petits faits, de menus détails. Dans le volume qu’il vient de publier, M. de Belleval fait revivre en un tableau d'ensemble la cour, la ville et la société francaise pendant tout le règne des fils de Henri II. Il a rassemblé là un certain nombre de questions qu’il ne voulait pas fragmenter en les étudiant sous chacun de ces rois... Il traite du costume et des armes sous François II, sous Charles IX et Henri III. Il décrit l'organisation des Huguenots, détaille le trousseau d'une fille de France, propose des chapitres sur le clergé, les femmes françaises, les denrées et comestibles..." (Revue d'histoire moderne et contemporaine)
Club des Editeurs, 1956, in-8°, 512 pp, traduit de l'italien, 32 pl. de gravures hors texte, tableau généalogique des principaux Borgia, notes, biblio, glossaire, tirage numéroté imprimé sur alfa d'Avignon, reliure de l'éditeur toile carmin avec un portrait de Lucrèce en médaillon au 1er plat, dos lisse avec titres dorés, gardes illustrées, bon état
L'étude de Maria Bellonci est la plus fouillée et la plus complète de toutes celles existant sur Lucrèce Borgia. Elle n'a rien négligé de ce que lui fournissait la « littérature » de son sujet, et l'a considérablement enrichie du fruit de ses recherches dans les archives de son pays, en particulier l'Archivio Segreto du Vatican. Et elle a su tirer de tout cela une narration facile, colorée, variée, ne tombant pas dans les prétentieuses banalités de l'histoire romancée à la moderne et évitant, d'autre part, les redoutables écueils de la méthode érudite pure. (Camille Pitollet)
Le Caire Institut français d'archéologie orientale 1970 1 vol. relié in-8, cartonnage éditeur, jaquette, étui, LXV + pp. 89 à 139 de l'ouvrage de Pierre Belon tel que publié en 1555, illustrations in-texte et une planche dépliante. Petite déchirure à la coiffe supérieure, sinon bon état général.
P., Delahaye, aux bureaux du Progrès Médical, 1883, in-8°, cxiv-98 pp, broché, bon état- (Coll. Bibliothèque diabolique)
Relation du procès verbal, établi en 1591, concernant la possession et la guérison de Françoise Fontaine, infortunée servante à Louviers. — "De la Bibliothèque diabolique du Dr. Bourneville. Fort intéressante étude sur une possédée de Louviers, Françoise Fontaine, peu connue et généralement oubliée de ceux qui se sont occupés du satanisme et des possessions." (Caillet I, 946). Voir aussi Dorbon, 280.
Armand Colin, 1973, gr. in-8°, 360 pp, repères chronologiques, 11 cartes, tableaux et généalogies, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. U, série Histoire moderne, dirigée par Pierre Goubert)
Préparé par la vive fermentation du XVe siècle finissant et fécondé par les voyages d'exploration qui mettent le vieux monde occidental en contact avec d'autres civilisations, le XVIe siècle apparaît comme une période riche en événements, en conflits, en transformation et renouvellements politiques, économiques, philosophiques et artistiques. Avec lui naissent les Temps Modernes. Ce précis clair et commode permet au lecteur de s'initier à l'histoire du XVIe siècle. Sans négliger l'indispensable trame des événements, il tient compte des recherches les plus récentes ainsi que des curiosités contemporaines à l'égard de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique espagnole à peine conquise. Des cartes, des bibliographie sélectives, une chronologie constitue des éléments utiles de documentation.
Strasbourg, Editions Oberlin, 1947, gr. in-8°, 280 pp, broché, état correct
"Le principe générateur du calvinisme, la clef de tout le système théologique comme de toute la piété, c’est la souveraineté absolue de Dieu ... si bien que cette souveraineté divine constitue l’axe même du calvinisme, l’affirmation centrale à laquelle tout le reste s’articule."
Paris Presses Universitaires de France - PUF, coll. "L'historien" 1980 1 vol. broché in-8, broché, 263 pp. (passages soulignés au crayon), bibliographie. Exemplaire convenable.
Gallimard/Julliard, 1974, in-12, 240 pp, 2 cartes dans le texte, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Archives)
Drapeaux et fourches, marches et contre-marches : Du XVIe au XIXe siècle, des révoltes contre la gabelle aux troubles quarante-huitards, le soulèvement épisodique, débonnaire ou sauvage, terrifiant ou dérisoire, constitue la seule expression collective de la France campagnarde. Y.-M. Bercé présente ici la plus longue durée des insurrections paysannes. Dans le fait divers et la chronique, il retrouve la permanence des gestes et des rites, les cérémonies symboliques de la violence, l'attente utopique des pauvres, l'antagonisme sourd de la ville et du plat pays. Et l'enjeu même de ces révoltes sans espoir : au son du tocsin, pendant trois siècles, elles ont tenté de protéger le monde menacé, bientôt perdu, des solidarités communautaires.
Hachette, 1976, in-8°, 253 pp, notes, biblio, broché, bon état (Coll. Le Temps et les hommes). Edition originale
"La fête, nous rappelle tout d'abord Y.-M. B., peut déboucher sur la violence. Ainsi en est -il, de 1500 à 1800, dans les campagnes comme dans les villes, où se déroulent charivaris, chevauchées de l'âne, mises à mort de boucs émissaires, etc. La fête peut aussi plus précisément se marier à la révolte (Carnaval de Romans en 1580 ou de Bordeaux en 1651). Pour cette raison, semble dire l'auteur, moururent certaines fêtes populaires : "le passage à la violence signifiait la fin de fête" (p. 79). La seconde moitié du livre est consacrée à cette disparition des "triomphes citadins", de la religion populaire et des fêtes agraires. Les raisons en sont multiples. Elles tiennent à des interdictions clairement énoncées, mais aussi à l'évolution vers une religion plus exigeante, vers un état centralisé, vers un nouveau type de société. Ces mutations entraînent la disparition des autonomies urbaines, génératrices de brillantes festivités au XVIe siècle, la répression d'une religion populaire familière et sensible, l'évacuation du sacré hors de l'existence quotidienne et surtout l'effacement du rôle de la campagne dans l'activité du pays. Solidement appuyé sur des sources nombreuses et variées – qui font d'ailleurs la part belle à nos provinces septentrionales – l'ouvrage décrit avec précision les rapports entre la fête et certaines révoltes, ainsi que l'affaiblissement des festivités rurales et urbaines après le XVIe siècle. L'accent est cependant surtout porté sur la fin de l'Ancien Régime, voire sur la Révolution et sur la première moitié du XIXe siècle..." (Robert Muchembled, Revue du Nord, 1977)
La Colombe 1955 1 vol. broché fort vol. in-8, broché, 463 pp., 51 planches hors-texte en noir, index, bibliographie. Très bon état.
Editions Arthaud, Collection Art et Paysage, N°23 - 1966 - Fort In-8, Cartonnage toilé gris clair sous sa jaquette illustrée et son rhodoïd - 540 p. - Très nombreuses reproductions photgraphiques des oeuvres de la Renaissance en N&B (très belle qualité des reproductions)
Bon état.
Arthaud, 1966, gr. in-8°, 540 pp, 100 reproductions en héliogravure à pleine page, tableaux généalogiques, biblio, index, reliure pleine toile éditeur, jaquette illustrée, rhodoïd, étui carton, bon état
La Colombe 1951 1 vol. broché in-8 (228 x 142 mm), broché, 302 pp. Petite trace de frottement au dos, sinon très bon état, non coupé. Nouvelle édition revue et corrigée. Bande de l'éditeur conservée.
Genève, Cercle du Bibliophile, 1970, in-8°, xiv-427 pp, préface de Martine Cadieu, avant-propos d'Yvonne Rosso, un portrait en frontispice et 20 gravures hors texte, dont 3 en couleurs, chronologie, tableau généalogique, annexes, reliure skivertex vert de l'éditeur, dos lisse à caissons fleuronnés, titres dorés, 1er plat décoré, bon état (Coll. Les Femmes célèbres)
"La femme de la Renaissance la plus célèbre mais la moins connue." "Pour comprendre ce long drame, dit Bérence, qu'est la vie de Lucrèce Borgia, il faut connaître le milieu dans lequel elle est née et les intrigues dont elle fut le centre." Enfant chérie de l'étonnant pape Alexandre VI, sœur de César Borgia, dont la vie n'est qu'une succession de conspirations sanglantes, la triste carrière de Lucrèce commence très tôt par certains péchés innommables dont elle n'est nullement la plus grande pécheresse. À l'âge de 14 ans, la belle jeune fille blonde est mariée à Giovanni Sforza. Ce mariage est rapidement annulé, par l'intermédiaire du père et du frère de la jeune femme, sous prétexte que Sforza est impuissant. Très vite remariée, cette fois-ci à Alphonse d'Aragon, fils illégitime du roi Alphonse II, elle est choquée d'apprendre, peu après avoir donné naissance à son premier enfant, que son mari a été étranglé par son frère... Après un court veuvage, Lucrèce, alors âgée de 21 ans, épouse un troisième mari, Alphonse d'Este, ce qui fait d'elle la duchesse de Ferrare. Bérence soutient que sa liaison avec Pietro Bembo, homme d'église et grand écrivain, était plus ou moins platonique. Du début à la fin de sa vie, il estime que ses défauts sont dus principalement aux fautes des autres. Lorsqu'elle est relativement à l'abri des influences extérieures néfastes, il la dépeint comme une épouse loyale et une matrone consciencieuse et industrieuse... (Arnold Bleyberg, Books Abroad, 1938)
Cessenon, chez l'Auteur, 1990, gr. in-8°, xv-514 pp, préface de Michel Péronnet, postface de Guy Chaussinand-Nogaret, 81 gravures et portraits dans le texte et à pleine page, 11 tableaux généalogiques, broché, couv. illustrée à rabats, bon état, envoi a.s.
Les origines familiales et la percée commerciale ; Nicolas Bergasse, sa carrière, ses rapports avec Lafayette, Jefferson, Mesmer, Beaumarchais, Mme de Krüdener ; Georges Bergasse-Laziroules. — "Richement illustré de documents d'époque, ce volumineux ouvrage s'attache à la carrière de deux cousins éloignés, élus députés du tiers état aux Etats généraux de 1789, l'un à Pamiers, l'autre à Lyon. Jean-Denis Bergasse a exploité les archives familiales mais aussi les fonds publics pour retracer l'histoire de cette lignée de lointaine origine agenaise et d'ancien établissement en Ariège, afin d'expliquer le choix porté par deux circonscriptions éloignées sur deux parents. De précieux tableaux généalogiques facilitent la compréhension d'un récit où les homonymies ne manquent évidemment pas. L'installation à Lyon, avant le milieu du XVIIIe siècle, de Joachim Bergasse et la réussite commerciale de ce commis venu de Tarascon-sur-Ariège ouvrent la voie à ses fils dans le négoce sur place mais aussi à Marseille, qui élira au XXe siècle le troisième député Bergasse. Parmi les cinq frères nés à Lyon entre 1747 et 1754, Nicolas se distingue en choisissant de devenir avocat à Paris. Il semble n'avoir guère plaidé, mais accède à la célébrité grâce à l'affaire Kornmann, qui aurait pu n'être qu'un banal procès d'adultère sans l'implication indirecte de diverses personnalités, dont Beaumarchais. Vainqueur devant le parlement en 1789, ce dernier garde suffisamment de rancune contre Bergasse pour lui attribuer, sous un anagramme transparent, un rôle odieux dans la troisième pièce de sa trilogie, La mère coupable, représentée en 1792. Aux Etats généraux, Nicolas Bergasse se range dans le courant monarchien partisan du bicamérisme, d'où son effacement parlementaire après les journées d'octobre 1789 et ses contacts avec Louis XVI. Agé de vingt-six ans seulement en 1789, son cousin Georges ne bénéficie pas, en arrivant à Versailles, d'une notoriété comparable, d'autant qu'il écrit beaucoup moins. Sans avoir émigré, l'un et l'autre réussissent à survivre à la Terreur qui a abattu à Lyon l'un des frères de Nicolas. Si ce dernier ne sollicite plus jamais les suffrages des électeurs, Georges siège au conseil des Cinq-Cents, mais, républicain, il se retire en Ariège après le coup d'Etat du 18 brumaire. Lui aussi dans l'opposition au Consulat et à l'Empire, le royaliste Nicolas ne joue pas de rôle actif sous la Restauration, mais sa rencontre avec la baronne de Krudener le met, à l'été 1815, en relation avec le tsar Alexandre Ier à qui il semble avoir inspiré le pacte de la Sainte-Alliance signé le 26 septembre avec le roi de Prusse et l'empereur d'Autriche. Si ce traité n'a eu, par lui-même, qu'une portée limitée, et si les deux cousins Bergasse n'ont finalement pas accédé aux premiers rôles, l'ouvrage a le mérite de montrer la vie d'une famille à travers une époque dramatique, tout en évoquant des épisodes pittoresques, comme celui du « magnétisme animal » de Mesmer, ou en décrivant les implications de la Terreur dans l'Ariège, retraite de Georges, et les Hautes-Pyrénées, refuge de Nicolas." (Roland Andréani, Annales du Midi, 1995)