8, rue Bréa
75006 Paris
France
E-mail : clio.histoire@free.fr
Phone number : 01 43 54 43 61 Flammarion, 1972, in-12, 180 pp, biblio, index, broché, état correct (Coll. Questions d'histoire)
Laffont, 1966, gr. in-8°, 451 pp, 24 pl. de photos et documents hors texte, biblio, index, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. L'Histoire que nous vivons)
"M. Henri Michel nous fait découvrir les arcanes, jusqu'ici encore quelque peu enténébrées, de « Vichy, année 1940 ». L'indignation de M. Michel devant les bassesses et les turpitudes de certains dirigeants vichyssois est plus d'une fois perceptible sous sa plume, qu'elle fait alors vibrer de colère. Mais, la plupart du temps, c'est l'historien et l'historien seul qui conduit cette plume et ce qu'il lui fait révéler est plus accablant que les plus farouches diatribes. La vérité, objet unique de ses recherches et qui se dérobe de moins en moins à ses coups de sonde successifs, n'est ni belle, ni édifiante. En la traquant avec une adresse digne des plus fins limiers, M. Henri Michel a signé un des plus terribles réquisitoires que le régime de Vichy ait eu à subir (...) C'est enfin et surtout la politique de collaboration avec l'Allemagne hitlérienne à laquelle M. Michel consacre le plus de pages, qui constitue, selon moi, la partie la plus précieuse de son étude. (...) Le livre de M. Henri Michel se lit avec un constant intérêt, grâce au style à la fois précis et brillant de l'auteur, dont maintes formules font mouche. Les qualités de l'analyse politique sont ainsi excellemment mises en valeur." (Léon Liebmann, Revue belge de philologie et d'histoire, 1967)
PUF, 1954, in-8°, xi-410 pp, préface de Georges Bidault, avant-propos de Lucien Febvre, broché, bon état (Coll. Esprit de la Résistance)
"Un livre important, dû à Henri Michel, le très actif et excellent secrétaire général du Comité d'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale et Boris Mirkine-Guetzevitch, juriste de haute qualité, spécialiste des problèmes constitutionnels contemporains, dont l'action aux Etats-Unis, pendant les années 40-45 fut si remarquable et si importante en faveur de la France résistante." (Lucien Febvre, Annales ESC, 1955)
Hachette, Club pour vous, 1975, in-8°, 442 pp, écrit avec la collaboration de Louis Nucera, reliure simili-cuir de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état (Prix littéraire de la Résistance 1975)
"Mémoires d'un des esclaves de Himmler dans l'enfer du camp de concentration de Dora où les savants nazis préparaient la conquête de l'espace." — "Ce livre est un hurlement dans le silence. Il saisit, à bras le corps, le grand secret du XXe siècle. Il dit comment des processions de martyrs permirent à l'homme de faire ses premiers pas sur la Lune, sans quitter le cercle d'un Enfer que Dante n'avait su imaginer. Le tunnel de Dora fut "l'enfer de tous les camps de concentration". Dora abrita, dans ses flancs, les fusées secrètes de Hitler. Trente mille hommes, déportés des quatre coins de l'Europe, sont morts pour construire les pyramides de la science. Cela, on devait l'oublier, car les savants de Dora sont, aujourd'hui, les conquérants encensés de l'espace. Jean Michel fut un des esclaves de Himmler dans les entrailles de la terre. Il a décidé, trente ans après, en collaboration avec Louis Nucera, de dynamiter la conspiration du silence. Un document de fin du monde. Une apocalypse vécue, écrite comme le plus captivant des romans où la chaleur humaine survit encore, alors que tout nous entraîne vers la souffrance sans limite et le gel de la mort." (4e de couverture) — Célèbre témoignage dont le but n’est pas l’unique compte-rendu de l’expérience concentrationnaire de l'auteur. L'ambition de Jean Michel est de réparer l’injustice subie par les déportés du camp de Dora, usine des V.1 et V.2, dont les souffrances ont été occultées par la célébrité de von Braun et la politique spatiale occidentale.
JC Lattès, 1975, in-8°, 440 pp, écrit avec la collaboration de Louis Nucera, broché, couv. illustrée, bon état (Prix littéraire de la Résistance 1975)
"Mémoires d'un des esclaves de Himmler dans l'enfer du camp de concentration de Dora où les savants nazis préparaient la conquête de l'espace." — "Ce livre est un hurlement dans le silence. Il saisit, à bras le corps, le grand secret du XXe siècle. Il dit comment des processions de martyrs permirent à l'homme de faire ses premiers pas sur la Lune, sans quitter le cercle d'un Enfer que Dante n'avait su imaginer. Le tunnel de Dora fut "l'enfer de tous les camps de concentration". Dora abrita, dans ses flancs, les fusées secrètes de Hitler. Trente mille hommes, déportés des quatre coins de l'Europe, sont morts pour construire les pyramides de la science. Cela, on devait l'oublier, car les savants de Dora sont, aujourd'hui, les conquérants encensés de l'espace. Jean Michel fut un des esclaves de Himmler dans les entrailles de la terre. Il a décidé, trente ans après, en collaboration avec Louis Nucera, de dynamiter la conspiration du silence. Un document de fin du monde. Une apocalypse vécue, écrite comme le plus captivant des romans où la chaleur humaine survit encore, alors que tout nous entraîne vers la souffrance sans limite et le gel de la mort." (4e de couverture) — Célèbre témoignage dont le but n’est pas l’unique compte-rendu de l’expérience concentrationnaire de l'auteur. L'ambition de Jean Michel est de réparer l’injustice subie par les déportés du camp de Dora, usine des V.1 et V.2, dont les souffrances ont été occultées par la célébrité de von Braun et la politique spatiale occidentale.
Editions Médicis, 1945, in-8°, 374 pp, broché, état correct
Textes des réquisitoires du Procureur Général Mornet, plaidoiries de Maîtres Isorni et Lemaire, dépositions des témoins, et déclarations du Maréchal Pétain.
Lausanne, Editions Rencontre, s.d. (v. 1970), coll. La Guerre 1939-1945, pt in-8°, 315 pp, 44 pl. de photos hors texte, reliure skivertex éditeur, bon état
"Août 1940. Dans le ciel de Londres commence la bataille d'Angleterre. Six mois plus tard, la RAF et le peuple Anglais ont infligé à l'Allemagne nazie sa première défaite." L'auteur, né à New York, travaillait en Europe de 1939 à 1942 pour le compte de l'Associated Press. Bonne édition "Club" reprenant des titres parus chez Laffont augmentés d'une chronologie et de photos.
MIKOLAJCZYK (Stanislas, ancien Premier Ministre de Pologne).
Reference : 75710
(1949)
Plon, 1949, pt in-8°, 371 pp, un portrait de l'auteur en frontispice, broché, bon état
"M. Mikolajczyk, leader connu du parti paysan polonais, fit la guerre de 1939 comme simple soldat ; il réussit à passer en Hongrie, et de là à gagner la France, où le général Sikorski le chargea de réunir à Paris un parlement polonais dont il devint vice-président. Ministre de l'intérieur dans le cabinet Sikorski, il fut, de par sa fonction, fréquemment en relations avec la résistance intérieure polonaise ; il devint président du conseil du gouvernement polonais à Londres en juillet 1943, après l'accident qui coûta la vie au général Sikorski. A ce titre, il mena les négociations avec les Anglo-Saxons et les Russes sur les frontières et le régime de la Pologne d'après guerre ; il alla deux fois en Russie, dut donner sa démission de premier ministre le 24 novembre 1944 ; en désaccord avec ses collègues, il accepta d'entrer dans le premier gouvernement de la Pologne libérée, mais dut quitter à nouveau son pays en octobre 1947. Le but de M. Mikolajczyk, dans son livre de souvenirs, n'est pas d'écrire l'histoire de la Pologne pendant la guerre. Il donne, toutefois, d'intéressantes précisions sur l'effort militaire polonais après la défaite de septembre 1939. En 1940, l'armée polonaise en France se montait à 84.000 hommes ; deux divisions furent écrasées sur la ligne Maginot, une troisième passa en Suisse ; deux autres purent être transportées en Angleterre ainsi que la brigade de retour de Narwick. (Notons, en passant, que M. Mikolajczyk se plaint amèrement que le général Weygand ait englobé la capitulation des forces polonaises dans celle de l'armée française.) D'autres précisions sont apportées, de çà de là, sur la Résistance intérieure polonaise. Elle avait réussi à fabriquer des armes dans de petites usines souterraines ; quelques jours avant l'insurrection de Varsovie, les Allemands découvrirent 40.000 grenades dans une cachette ; sur les 40.000 hommes qui se soulevèrent à Varsovie, 20.000 étaient armés de fusils et de mitraillettes. Par contre, M. Mikolajczvk ne dit rien, ni de l'effort militaire polonais à l'Ouest, ni de l'existence du gouvernement polonais à Londres. Son propos est ailleurs. Il est devenu premier ministre peu après que l'affaire de Katyn ait fourni aux Russes l'occasion de rompre les relations diplomatiques avec le gouvernement polonais de Londres ; peu avant que, à Téhéran, Churchill et Roosevelt aient accordé à Staline que la ligne Curzon servirait de frontière orientale à la Pologne. Sa tâche n'était pas facile ; c'est à raconter ses difficultés et à justifier son attitude qu'il consacre le plus de pages ; la majeure partie l'étant d'ailleurs à la politique qu'il a suivie à l'égard des Russes et du comité de Lublin après la fin de la guerre..." (Henri Michel, Cahiers d'histoire de la guerre, 1950)
Seuil, 1975, pt in-8°, 238 pp, préface de Roland Barthes, 8 cartes, broché, couv. illustrée, édition originale, ex-dono sur la page de faux-titre, bon état
Laffont, 1970, gr. in-8°, 390 pp, 28 photos sur 16 pl. hors texte, 5 cartes, 15 illustrations (profils d'avions, uniformes, croquis) dans le texte et à pleine page, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
La guerre du Pacifique a si peu concerné l'Europe que l'on ne retient généralement de ce gigantesque conflit que certains noms prestigieux ou souvent répétés, tels que Pearl Harbour, Midway, Leyte et Hiroshima. Peu d'Européens connaissent les mobiles profonds et surtout la mentalité de ce peuple japonais poussé à cette étonnante expansion. C'est sans doute dans L'épopée kamikaze qu'apparaissent le mieux ces caractères si surprenants, que l'on comprend assez mal en Occident. Bernard Millot a su, grâce à ses patientes recherches et à ses correspondants au Japon, discerner les origines profondes de cette exaltation patriotico-mystique qui conduisit beaucoup de Japonais à accepter, puis à rechercher la mort héroïque pour la plus grande gloire de l'Empereur, symbole sacré de l'Etat. Le phénomène kamikaze est exposé ici avec rigueur et précision, mais aussi avec beaucoup d'humanité. L'auteur déroule le film des événements auxquels les volontaires de la mort participèrent. Il nous livre également le cheminement psychologique, l'évolution progressive du comportement nippon jusqu'à sa manifestation concrète et spectaculaire que représentent les attaques-suicides. Plus de cinquante illustrations, photos, cartes, schémas et plans achèvent de faire de cet ouvrage clair et très accessible, une synthèse neuve et vivante d'un épisode fascinant de la guerre.
Les Editions Noir sur Blanc, 2018, gr. in-8°, 403 pp, traduit de l'anglais, 16 pl. de photos hors texte, notes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Au printemps 1939, une organisation top secret est fondée à Londres, surnommée "l'armée secrète de Churchill" : elle a pour objectif de détruire la machine de guerre d'Hitler, au moyen d'actes de sabotage spectaculaires. La guérilla s'avéra aussi extraordinaire que les six gentlemen qui dirigèrent les opérations. Churchill les avait choisis pour leur créativité et leur mépris des convenances. L'un d'eux, Cecil Clarke, était un ingénieur fou qui avait passé les années 1930 à inventer des caravanes futuristes. Son talent fut employé dans un but bien plus dangereux : c'est lui qui construisit la bombe destinée à assassiner le favori d'Hitler, Reinard Heydrich. Un autre membre de l'organisation, William Fairbairn, était un retraité corpulent à la passion peu commune : il était le spécialiste mondial des techniques d'assassinat sans bruit. Sa mission consistait à entraîner les hommes parachutés derrière les lignes ennemies. Dirigés par Colin Gubbins, un pimpant Ecossais, les six hommes formaient un cercle secret qui planifia les sabotages les plus audacieux de la Deuxième Guerre mondiale. Winston Churchill les appelait "son ministère de la Guerre sale". Les six "ministres", assistés d'un groupe de femmes formidables, furent si efficaces qu'ils changèrent le cours de la guerre. Raconté sur le ton d'un récit d'aventure, avec la verve remarquable de Giles Milton et son subtil sens du détail, Les Saboteurs de l'ombre se base sur de vastes recherches historiques et sur des archives inédites jusqu'ici.
P., IHTP, 1991, gr. in-8°, 614 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Colloque international, Paris, 28-29 novembre 1991
44 études érudites (34 en français, 5 en espagnol et 5 en italien) par Emile Témime, Renée Bédarida, Stéphane Courtois, Ralph Schor, Gérard Noiriel, Juliette Bessis, Pierre Milza, Geneviève Dreyfus-Armand, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Denis Peschanski, etc. — "... Il s'agissait de comparer l'évolution des immigrations italienne et espagnole, représentant alors deux des principales populations étrangères en France, confrontées au choc de la guerre qui les précipite dans le règne de l'urgence. Le choix de bornes chronologiques larges visait à mesurer pleinement la spécificité et les incidences de cette conjoncture exceptionnelle, en insérant le temps court de l'événement dans des processus de plus longue durée : quelles ont été les conséquences de l'afflux des réfugiés espagnols ? La guerre mondiale, entraînant déplacements et contraintes, n'a-t-elle constitué qu'une parenthèse dans l'intégration des étrangers en France ? Celle-ci a-t-elle été freinée ou accélérée ? Autant dire que la problématique de l'assimilation et de la francisation, plus spécifique à l'historiographie française, fut un thème majeur du colloque..." (Caroline Douki, Vingtième Siècle, revue d'histoire, 1992)
Sans lieu (Londres), 1945, in-4°, 44 pp, agraphé, bon état
P., Imprimerie Nationale, 1939, in-8°, xlvii-431 pp, broché, état correct
Sur la période de négociations de 1939 on dispose côté français du “Livre Jaune français” publié dès 1939 par le Quai d'Orsay, c'est à dire un recueil de la correspondance diplomatique entre les différents ambassadeurs et le ministère des affaires étrangères à Paris, entièrement consacré à la crise des Sudètes, à l'annexion de la Bohème Moravie puis à la crise polonaise. Utile sur la perception par les diplomates des évènements de l'immédiat avant-guerre et la valse-hésitation des négociations anglo-franco-soviétiques.
Editions Orizons, 2019, gr. in-8°, 15 photos et 4 documents sur 12 pl. hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
Tourangeau de naissance, Jacques Minot (1904-1982), a été mobilisé à Nevers en 1939. Lors de la drôle de guerre, il a pris la mesure du patriotisme de certains de ses camarades, mais aussi de l'impréparation de l'armée. Il a été capturé, placé dans un Stalag, s'en est évadé. Il a rejoint à Tours le Réseau F.F.I. Tour d'Auvergne. Jacques Minot n'a mis au propre ses souvenirs qu'en 1968 ; il y a joint des photos et divers documents dans un classeur qu'il a, beaucoup plus tard, confié à son neveu et filleul, Pierre Nougaret.
Fayard, 1986, fort in-8°, 646 pp, 27 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Au printemps de 1940, ceux qui attendent les chars et les avions nazis sont essentiellement des Français. Ils ne disposent pour tout secours étranger que des avions livrés par l'Amérique et de rares divisions britanniques. Le rôle de la Grande-Bretagne est surtout maritime : elle barre le Pas de Calais et tient la mer du Nord. L'Occident compte sur les Français pour tenir la ligne Maginot. Nul ne peut cependant ignorer que la France, saignée à blanc par la dernière guerre, dispose de trop peu d'hommes jeunes pour résister à son puissant voisin : la classe 1936 ne compte que 165 000 conscrits contre 480 000, la même année, en Allemagne. Quelle que soit la valeur des combattants français (on se souvient dans le monde entier de la Marne et de Verdun), comment pourraient-ils résister à une masse d'hommes entraînés, fanatisés, bardés de chars et casqués d'avions ? Les premiers interrogatoires de prisonniers allemands ont permis de mesurer la détermination de l'adversaire : il se battra de toutes ses forces. Les Français ont-ils la possibilité de sortir de leurs casemates pour prendre l'offensive ? Nullement : Belges et Néerlandais sont neutres. Ils ont juré aux Allemands qu'ils construiraient des fortifications au sud de la Belgique pour s'opposer à tout envahisseur, quel qu'il soit. La France est donc la sentinelle sacrifiée du monde atlantique. En est-elle consciente ? Ceux qui sont en permission au mois de mai ne montrent aucune hâte à rejoindre leurs corps. Personne ne s'attend à l'agression. Le 10 mai 1940, avant l'aube, les avions allemands, par milliers, grondent au-dessus des lignes, de la Hollande à la frontière suisse. Cette fois, la guerre est déclarée. (4e de couverture)
Perrin, 2005, in-8°, 331 pp, aperçu biographique, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Née en 1893 à Marseille, Berry Albrecht épouse un banquier et fonde une famille à Londres. Dans les années 1930, revenue en France, elle devient surintendante d'usine et milite en faveur des droits des femmes avant de vivre une grande passion avec Henri Frenay, saint-cyrien catholique de douze ans son cadet qu'elle entraîne dans sa lutte contre le nazisme : ils fondent ensemble le mouvement de résistance Combat. Le 28 mai 1943, elle est arrêtée et incarcérée à la prison de Fresnes ; trois jours plus tard, elle y meurt dans des circonstances longtemps restées mystérieuses. Le 26 août suivant, de Gaulle lui décerne la Croix de la Libération faisant d'elle l'une des six femmes Compagnons de la Libération.
Gallimard, 1979, in-8°, 368 pp, traduit du polonais, préface de André Szczypiorski, broché, couv. illustrée, pelliculage de la couv. lég. décollé, bon état (Coll. Témoins)
Le bourreau, c'est le général SS Jürgen Stroop, liquidateur du ghetto de Varsovie. — Le bourreau, c'est le général SS Jürgen Stroop... Condamné à mort en 1947 par le tribunal américain de Dachau pour l'assassinat de pilotes prisonniers de guerre, il fut remis deux mois plus tard aux autorités polonaises pour répondre de la liquidation du ghetto de Varsovie en avril-mai 1943. Quant à Kazimierz Moczarski, résistant de l'Armée de l'Intérieur (A.K.), résistance libérale rattachée au gouvernement démocratique réfugié à Londres, il a été arrêté en 1945 par les services de sécurité communistes, condamné à mort après un procès truqué et enfermé pendant une partie de sa détention dans la même cellule que Stroop. Perversion ? Torture d'un raffinement suprême ? Toujours est-il que de cette cohabitation contre nature de la victime et du bourreau, Kazimierz Moczarski a tiré un document stupéfiant, tragique mais parfois aussi cocasse, et qui n'a pas intéressé que les historiens. Faisant taire sa haine et les souvenirs des combats de la veille, oubliant sa propre condamnation à mort et les tortures auxquelles il était soumis, Kazimierz Moczarski a tenté pendant 225 jours de comprendre les mécanismes qui ont pu conduire un Allemand très ordinaire à prendre part au génocide après s'être hissé jusqu'aux sommets de l'équipe dirigeante du IIIe Reich. Sans autre secours, dans cette extraordinaire enquête, que celui d'une patience à toute épreuve et d'une mémoire prodigieuse forgée par les années de clandestinité. Jürgen Stroop a été pendu à Varsovie le 6 mars 1956. Gracié, puis réhabilité après l'Octobre 1956, au cours du seul procès du stalinisme qui eut jamais lieu, Kazimierz Moczarski est décédé en 1975.
Bloomsbury, 2015, in-8°, xi-340 pp, preface by William Boyd, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état. Texte en anglais
Born at the close of World War II, 2014 Nobel Prize winner Patrick Modiano was a young man in his twenties when he burst onto the Parisian literary scene with these three brilliant, angry novels about the wartime Occupation of Paris. The epigraph to his first novel, among the first to seriously question Nazi collaboration in France, reads: "In June 1942 a German officer goes up to a young man and says: 'Excuse me, monsieur, where is La Place de l'Étoile?' The young man points to the star on his chest." The second novel, The Night Watch, tells the story of a young man caught between his work for the French Gestapo, his work for a Resistance cell, and the black marketeers whose milieu he shares. Ring Roads recounts a son's search for his Jewish father who disappeared ten years earlier, whom he finds trying to weather the war in service to unsavory characters. Together these three brilliant, almost hallucinatory evocations of the Occupation attempt to exorcise the past by exploring the morally ambiguous worlds of collaboration and resistance. Award-winning translator Frank Wynne has revised the translations of The Night Watch and Ring Roads – long out of print – for our current day, and brings La Place de l'Étoile into English for the first time. The Occupation Trilogy provides the perfect introduction to one of the world's greatest writers. — La Place de l'Étoile : En exergue de cet étonnant récit, une histoire juive : "Au mois de juin 1942, un officier allemand s'avance vers un jeune homme et lui dit : Pardon, monsieur, où se trouve la place de l'Étoile ? Le jeune homme désigne le côté gauche de sa poitrine." Voici, annoncé en quelques lignes, ce qui anime le roman : l'inguérissable blessure raciale. Le narrateur, Raphaël Schlemilovitch, est un héros hallucinatoire. À travers lui, en trajets délirants, mille existences qui pourraient être les siennes passent et repassent dans une émouvante fantasmagorie. Mille identités contradictoires le soumettent au mouvement de la folie verbale où le Juif est tantôt roi, tantôt martyr et où la tragédie la plus douloureuse se dissimule sous la bouffonnerie. Ainsi voyons-nous défiler des personnages réels ou fictifs : Maurice Sachs et Otto Abetz, Lévy-Vendôme et le docteur Louis-Ferdinand Bardamu, Brasillach et Drieu la Rochelle, Marcel Proust et les tueurs de la Gestapo française, le capitaine Dreyfus et les amiraux pétainistes, Freud, Rebecca, Hitler, Eva Braun et tant d'autres, comparables à des figures de carrousels tournant follement dans l'espace et le temps. Mais la place de l'Étoile, le livre refermé, s'inscrit au centre exact de la "capitale de la douleur". — The Night Watch (La ronde de nuit) : Comment devenir traître, comment ne pas l'être ? C'est la question que se pose le héros du récit qui travaille en même temps pour la Gestapo française et pour un réseau de résistance. Cette quête angoissée le conduit au martyre, seule échappatoire possible. Par ce livre étonnant, tendre et cruel, Modiano tente d'exorciser le passé qu'il n'a pas vécu. Il réveille les morts et les entraîne au son d'une musique haletante, dans la plus fantastique ronde de nuit. — Ring Roads (Les Boulevards de ceinture) : Le narrateur part à la recherche de son père. Le voici dans un village, en bordure de la forêt de Fontainebleau, du temps de l'occupation, au milieu d'individus troubles. Qui est ce père ? Trafiquant ? Juif traqué ? Pourquoi se trouve-t-il parmi ces gens ? Jusqu'au bout le narrateur poursuivra ce père fantomatique. Avec tendresse.
P., Amicale des Anciens détenus patriotes de la Centrale d'Eysses, 1962, gr. in-8°, 270 pp, 32 pl. de photos et fac-similés hors texte, avec en fin d'ouvrage la liste nominative de tous les patriotes, condamnés et internés, qui furent emprisonnés à la Centrale d'Eysses donnant les noms, prénoms, date et lieu de naissance, condamnations ou interné administratif, préau et matricule d'Eysses, kommandos et matricule de déportation (1480 noms), reliure pleine toile écrue de l'éditeur avec une vignette tricolore au 1er plat, bon état
"L'Amicale des Anciens détenus de la Centrale d'Eysses, publie un beau volume, soigneusement imprimé, qui comporte, en tête, 32 planches photographiques et, à la fin, la liste (nom, numéro matricule, camp, etc.) de tous les patriotes (1500 environ) emprisonnés à Eysses d'octobre 1943 à juin 1944. II est dedié à la mémoire des douze détenus fusillés à la centrale, de Louis Aulagne, tué au cours de la mutinerie, et de tous ceux qui sont morts dans les camps de concentration. Après avoir fait l'historique de la prison et l'avoir décrite (les photos permettent de s'en faire une idée précise), l'ouvrage, écrit d'après les multiples témoignages d'anciens internés, présente le groupe de détenus qui formèrent ce qu'il appelle le Bataillon d'Eysses, composé de prisonniers politiques venus de diverses prisons de la zone sud et arrivés à Eysses à partir d'octobre 1943. Certains y resteront jusqu'en juin 1944. Des l'automne 1943, « le Bataillon » s'organise solidement, et fait preuve d'une discipline exemplaire. II est dirigé et encadre par des communistes et des syndicalistes. II comprend aussi des patriotes d'opinions politiques et religieuses diverses. (...) Finalement, les détenus, livrés aux Allemands, furent deportés en deux convois. Le premier partit le 30 mai, fut en vain attaqué par la Résistance et, après un long voyage en zig zag par Tours, le Mans, Paris, Compiègne, arriva à Dachau le 20 juin. Un autre groupe, comprenant 36 prisonniers, envoyé d'abord à Blois, fit partie du convoi terrible du 2 au 5 juillet, appelé « convoi de la mort » (1000 hommes périrent au cours du voyage...). (...) Les conditions de vie à Dachau sont longuement décrites : baraques, appels, nourriture, épidémies, brutalités, etc. L'ouvrage apporte des renseignements précis sur Eysses et Dachau." (Marie Granet, Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1964)
Editions Sociales, 1972 pt in-8°, 310 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, broché, couv. illustrée lég. salie, bon état (Coll. Souvenirs)
"Qui connaît la déportation en Afrique de nombreux antifascistes et patriotes, dès le printemps 1941 ? Bien peu ! Car il s'agit d'une déportation méconnue. Avec la collaboration d'une centaine de ceux qui vécurent ce drame, utilisant des témoignages directs, l'auteur a reconstitué l'itinéraire de ces hommes et de leurs frères de combat d'Algérie, du Maroc et de Tunisie. Pour beaucoup il s'agira de véritables révélations. L'ouvrage constitue aussi une auscultation psychologique de la vie concentrationnaire et une analyse historique d'événements trop restés dans l'ombre, notamment pour l'Afrique du Nord." (4e de couv.) — "Recueil de souvenirs et de témoignages de Français déportés en Afrique du Nord dès 1939-40, ce livre ajoute à la masse des documents historiques concernant la dernière guerre mondiale. A. M. revendique pour ces insoumis de la première heure la qualité de « résistants » glorieusement reconnue à leurs successeurs dans la France occupée. Le dossier est intéressant, la thèse soutenue fragile." (Revue française de science politique, 1973)
Fayard, 1993, in-8°, 382 pp, 9 cartes, documents, index, broché, couv. illustrée, bon état
"L'enquête scientifique annoncée sur une page méconnue de notre histoire devient plaidoyer, pour que soient reconnus martyrs de la foi les prêtres et laïcs (une cinquantaine) à qui leur engagement dans l'action catholique clandestine en Allemagne a coûté la vie. Une documentation utile et des notations convaincantes dans ce dossier, mais aussi d'étranges silences ou raccourcis, un ton polémique et des raisonnements déconcertants pour l'historien." (Annales ESC, 1993) — Cette recherche historique, menée avec une grande rigueur, révèle enfin un épisode jusqu'alors presque inconnu. Il s'agit du décret de persécution nazi du 3 décembre 1943, et de ses dramatiques conséquences, contre l'apostolat catholique français au sein des travailleurs envoyés en Allemagne. Sans polémiquer, l'auteur relève au passage les complicités du régime de Vichy contre ces Français, mais aussi les soutiens apportés à leur apostolat par le clergé catholique allemand. C'est le récit de la vie au jour le jour, des persécutions et de la fin de nombre de ces victimes, fidèles jusqu'à la mort à leur "résistance spirituelle". En définitive, de la sobriété de cette étude se dégage la manifestation d'une grandeur qui brille et brûle "au zénith de l'humanité" car les humbles et les petits – qui revivent au fil de pages très documentées – emportent même notre émotion et notre admiration. Il n'est que justice de les voir enfin sortir de l'ombre. Que l'auteur soit remercié de nous avoir donné ce travail sobre et solide dont on admirera une fois encore l'étendue des recherches, la rigueur de la méthode et la qualité des analyses. — Mgr Charles Molette, né en 1918, a été chercheur au CNRS pendant quelque vingt-cinq ans. Sa grande thèse (Sorbonne, 1968) sur l'histoire de l'Association catholique de la Jeunesse française, ainsi que ses recherches sur les congrégations féminines, dans le domaine des archives, ont ouvert des voies neuves en France et à l'étranger. Ses publications, souvent couronnées par l'Institut, demeurent des ouvrages de référence et sont à l'origine de nombreuses initiatives. Son travail comme fondateur (1973) et président de l'association des Archivistes de l'Eglise de France a instillé dans le pays une impulsion décisive et lui a valu d'être nommé membre de la Commission pontificale pour la sauvegarde du patrimoine de l'Eglise. Mgr Molette a également mis sa compétence au service d'un Centre de recherches hautement spécialisé, la Société française d'études mariales, qu'il préside depuis 1974, ce qui lui a valu de devenir membre de l'Académie pontificale mariale internationale. Ses recherches et ses activités mettent en lumière le "fait de civilisation spécifique" que constituent les pages de l'histoire de l'Eglise qu'il étudie avec une rigueur scientifique très exigeante et, en même temps, en se refusant à tout dogmatisme comme à tout antidogmatisme préjudiciel. (4e de couverture)
Annecy, SADAG, 1980, gr. in-8°, 217 pp, 16 pl. de photos et 13 cartes hors texte, nombreux fac-silimés, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Munich, Heyne Verlag, 1975, pt in-8°, 232 pp, 248 illustrations en couleurs (dont 231 reproductions d'uniformes), broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Traduction allemande de "Naval, Marine and Air Force Uniforms of World War 2").
Olivier Orban, 1989, in-8°, 293 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
L'arrestation de Paul Touvier en mai 1989, après 45 ans de clandestinité quasi-ininterrompue, a suscité de multiples interrogations et réveillé les fantômes des heures les plus noires de l'Occupation. Claude Moniquet a suivi, pour un grand hebdomadaire d'abord, puis en concevant ce livre, la piste de Paul Touvier pendant trois ans. Il a rencontré sa famille, il a su s'imprégner de l'atmosphère extraordinaire de cet homme si longtemps traqué. L'auteur a su tisser des liens privilégiés avec les enquêteurs qui lui ont confié certaines archives fermées depuis la guerre. Grâce à ces multiples documents, il éclaire les responsabilités de l'Eglise dans cet épisode si controversé.