8, rue Bréa
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France
E-mail : clio.histoire@free.fr
Phone number : 01 43 54 43 61 P., Didier et Cie, 1865, in-8°, x-498 pp, biblio, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs filetés soulignés à froid, titres et fleurons dorés, filet à froid sur les plats (rel. de l'époque), bon état
"« Les papes ont-ils réellement, avant le XVIe siècle, exercé un pouvoir temporel ? Comment ce pouvoir a-t-il fonctionné ? N'a-t-il pas été combattu ? Pourquoi, comment, par qui a-t-il été combattu ? » Telles sont les questions que M. de l'Epinois pose au début de son livre, et auxquelles il vient donner une solution péremptoire et définitive. Quand on aura lu l'histoire du “gouvernement des Papes”, quand on aura étudié l'organisation, les vicissitudes, les déchirements de ce pouvoir pontifical si décrié parce qu'il est si mal connu, on ne pourra plus répéter ces tranchantes et mensongères assertions qui retentissaient naguère à la tribune française : les empereurs français et allemands succédèrent aux droits des empereurs grecs et romains ; le pape ne fut, jusqu'à Grégoire VII, que le vassal de l'empire ; le saint-siège ne posséda réellement qu'à partir de 1346 la plupart des domaines pontificaux ; la souveraineté des papes n'exista jusqu'en 1449 qu'a l'état de prétention, et n'a jamais, durant tout le moyen âge, été exercée dans les Romagnes. M. de l'Epinois, grâce à la publication des documents édités par le P. Theiner, à de laborieuses explorations dans les registres de brefs conservés dans les archives secrètes du Vatican, grâce enfin à de patientes recherches dans les collections, les recueils, les ouvrages spéciaux publiés en France, en Italie et en Allemagne, a pu tracer une histoire complète, sérieuse, authentique du pouvoir pontifical. Je dis complète, bien que l'auteur se soit borné à résumer brièvement les temps antérieurs au XIIe et postérieurs au XVe siècle. Il a pensé qu'il y aurait plus de profit « à creuser profondément un sillon, si court qu'il fût qu'à effleurer tout un vaste champ. » Mais toutes les parties de son livre sont soigneusement étudiées, puisées aux sources les plus sûres, et permettent de formuler un jugement d'ensemble en pleine connaissance de cause. Deux faits ressortent clairement du livre de M. de l'Epinois et ne peuvent plus être contestés ; d'une part, la continuité de l'exercice du pouvoir pontifical ; de l'autre, la continuité des attaques dont il ne cessa d'être l'objet. On pourrait désirer plus de méthode et plus de netteté dans l'exposé de l'auteur. Obligé de se restreindre dans les limites d'un volume, l'auteur a dû resserrer certaines parties, retrancher plus d'un détail : il en est résulté parfois un peu d'obscurité et de sécheresse. Malgré tout, si la forme nous laisse quelques regrets, le fond est excellent, les conclusions sont établies d'une manière irréfutable : M. de l'Epinois a acquis par cette publication un nouveau titre à l'estime du monde savant et à la reconnaissance de tous les amis de la vérité historique." (Gaston de Beaucourt, Revue des questions historiques, 1866)
Seghers, 1986, gr. in-8°, 252 pp, 8 pl. de gravures hors texte, notes bibliographiques, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Etonnants voyageurs)
Imagine-t-on ce que pouvait être la "Belle Epoque" vue par des émissaires chinois ? Le monde, alors, s'ouvre à la libre circulation des idées et des hommes, cependant que s'accomplissent des progrès spectaculaires dans tous les domaines. Décortiquée, analysée, observée avec une minutie sans pareille par ces "visiteurs d'un autre monde", hommes de savoir et de raison, l'Europe prend tout à coup, en ce XIXe siècle finissant, un visage inattendu, comme si elle se reflétait dans un miroir déformant. Cet ouvrage rassemble des récits de voyages véridiques, traduits directement du chinois classique et présentés par André Lévy avec un luxe de détails et d'érudition d'autant plus remarquable que les textes sur l'Europe en chinois sont extrêmement rares et succincts. Pourtant, ces lettres dénotent une ouverture d'esprit, une curiosité et finalement une tolérance qui tranchent avec la rigidité des célèbres “Lettres édifiantes et curieuses de Chine par des missionnaires jésuites”, auxquelles le titre de ce livre adresse un malicieux clin d'oeil. Dans le délicieuse évocation d'une époque révolue on reconnaîtra les caractéristiques politiques, sociales, sexuelles, de notre civilisation ; mais le choix des observations, les jugements et réflexions nous en apprendront plus encore sur l'étonnant et indéchiffrable Empire du Milieu. Une importante introduction replace ces lettres dans leur contexte et initie le lecteur à la très complexe histoire des relations entre la Chine et le monde extérieur, depuis la Route de la soie, les grandes expéditions maritimes chinoises, en passant par l'introduction progressive des religions étrangères comme l'Islam, le Christianisme ou le Bouddhisme, les guerres de l'opium et la rébellion des Boxers. Une histoire "exotique" qui nous concerne de très près...
Calmann-Lévy, 1984, in-8°, 190 pp, biblio, broché, couv. illustrée, trace de pliure au 1er plat, sinon bon état
"Nous avons tous - ou presque - appris à lire avec la comtesse de Ségur, sans savoir pour autant quelle histoire se dissimulait derrière les aventures de Sophie. De mères en filles lève le voile de ce mystère. Dépassant les clichés rassurants, Marie-Françoise Lévy montre quels sont, sous le Second Empire, l'organisation du temps et l'apprentissage de la vie. C'est sous les regards tutélaires de la mère et de la Vierge que la jeune fille se prépare à affronter le siècle. Grâce à des journaux intimes et à des documents de première importance, Marie-Françoise Lévy retrace le cheminement affectif et intellectuel suivi par la fillette jusqu'à son entrée dans le monde. Avec esprit et sagacité, De mères en filles fait apparaître, dans toutes ses dimensions, une histoire des passions secrètes, une histoire du quotidien féminin de l'époque." (2e de couv.)
Aubier-Montaigne, 1978, in-8°, 252 pp, texte présenté et annoté par Gilles Manceron, 2 cartes, vocabulaire des mots chinois, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Etranges Etrangers)
"En 1792, le roi d'Angleterre envoya comme ambassadeur à Pékin Lord Macartney ; c'étaient les négociants chinois de Canton qui avaient suggéré cette mission. Ils avaient assuré les directeurs de la compagnie anglaise, qui monopolisait alors le commerce dans ce pays, qu'une ambassade du roi d'Angleterre ayant pour objet de complimenter l'empereur le jour anniversaire de sa naissance, ne pouvait manquer de lui être agréable. Lord Macartney arriva avec sa suite au lieu où se trouvait l'empereur, et il lui présenta « en fléchissant le genou, » dit-il, la lettre du roi d'Angleterre, un jour de fête publique, en présence de nombreuses ambassades de pays vassaux et de milliers de personnes. Cela ne servit qu'à augmenter la splendeur de l'anniversaire de la naissance du Fils du Ciel et à démontrer au peuple que les rois des nations les plus éloignées lui envoyaient des tributs..." (Le Globe, 1895)
Flammarion, 1951, in-12, 250 pp, édition originale, un des 110 exemplaires numérotés sur papier Alfa, broché, bon état
P., Armand Le Chevalier, 1872 in-12, (8)-365 pp, 4e édition, reliure demi-percaline noire avec décor végétal brun, dos lisse, pièce de titre basane carmin et filets dorés (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire
Paris & Bruxelles, chez tous les libraires, 1854-1871, in-16, 200 pp, reliure demi-chagrin noir, dos à 4 nerfs pointillés, titres et caissons dorés (rel. de l'époque), coins émoussés, rousseurs, 3 feuillets déchirés sans mque, un feuillet abîmé avec pt mque de texte (pp. 195-196), MANQUE les 2 derniers feuillets (pp. 197-200), état correct
Sous le titre “Le Pilori”, Hippolyte Magen (1814-1886), proche de Ledru-Rollin, rédigea en 1854 une brochure contenant la liste par départements de tous les proscripteurs d’octobre 1851, imprimée à Amsterdam et éditée à Paris et Bruxelles, 1854-1871. (Maitron)
Londres, Jeffs & Bruxelles, Briard, 1852 et Jersey, Imprimerie de Falle, 1853, 1852-1853, 2 vol. in-16, 110 et 119 pp, les 2 volumes reliés ensemble en un volume plein vélin, dos lisse, pièces de titres chagrin rouge et vert, signet (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état
Rares pamphlets particulièrement virulents contre les Bonaparte, par Hippolyte Magen (1814-1886). Le premier, paru anonymement, fut d'abord attribué à Aug. Callet. Le second est signé P. Stelli, un pseudonyme de Magen. Les deux ouvrages furent condamnés à la destruction par le tribunal de Lille. Hippolyte Magen est, pendant la Deuxième République, l'un des journalistes en vue parmi les démocrates socialistes parisiens. Il collabore à “La Réforme” et à “La Révolution”. Arrêté au matin du 2 décembre, il est conduit à Brest pour être transféré à Cayenne avant que sa peine soit commuée en exil. Sous l'Empire, il habita successivement la Belgique, d'où le gouvernement français obtint son expulsion, et ensuite l'Angleterre et l'Espagne, continuant toujours sa lutte ardente et récoltant des condamnations par contumace. Malgré les décrets d'amnistie, il voulut rester en exil et ne revint en France qu'après le 4 septembre 1870.
P., Arthur Rousseau, 1902, gr. in-8°, 188 pp, biblio, broché, bon état. Rare
Introduction historique : I. Prédécesseurs du Préfet de la Seine sous l'Ancien Régime ; II. Période révolutionnaire. Administrations de département ; III. Le Préfet de la Seine depuis l'an VIII. – Les attributions du Préfet de la Seine : I. Le Préfet de la Seine et les autres préfets ; II. Le Préfet de la Seine, Maire de Paris, et les autres maires. – Les actes du Préfet de la Seine.
P., Librairie Historique des Provinces, 1897, in-12, 318 pp, un portrait gravé en frontispice, reliure demi-basane verte, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), dos uniformément passé, bon état. Peu courant
"On comprendra que nous n'entrions pas dans un examen approfondi de ce livre, qui appartient à la Bretagne par le nom de son auteur, le très honorable et très érudit M. Em. Maillard. Notre compatriote s'est constitué l'historîographe de M. Félix Faure, et il enregistre les moindres discours ou déplacements, tous les faits et gestes du plus actif des hommes d'Etat. Son héros s'impose, à l'entendre, deux devoirs principaux : faire aimer la République et assurer le fonctionnement normal de la Constitution. La tâche est souvent difficile. Il ne déplait pas aux Français d'aujourd'hui que M. Félix Faure soit le fils de ses œuvres. M. Maillard parle avec une parfaite convenance des modestes origines et des humbles débuts du président, qui ne fut jamais armateur au Havre. comme on le répète, mais négociant commissionnaire en gros. Le voyage des souverains russes à Paris marque la plus mémorable étape de la carrière présidentielle de M. Félix Faure. Le voyage de Bretagne offre aussi de l'intérêt à nos yeux. M. Maillard retrace tous les incidents de ce voyage, distinctions honorifiques comprises." (O. de Gourcuff, Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, 1897)
MAINE de BIRAN (Marie François Pierre Gonthier de Biran, dit).
Reference : 96988
(1913)
dans le Correspondant, 1913, gr. in-8°, 23 pp, broché, dos abîmé, état correct
On trouve dans le même numéro des études sur Une révolution probable dans l'art naval : le navire sans fumée ni cheminée, avec 4 croquis (E. de Geoffroy), L'odyssée d'un ami de Mme de Staël : Ferdinand Christin (2ème et dernière partie, Frédéric Barbey), La langue espagnole chez les Juifs du Levant (Mise de San Carlos de Pedroso), etc.
MAINE de BIRAN (Marie François Pierre Gonthier de Biran, dit).
Reference : 97047
(1949)
PUF, 1949, in-8°, xvi-440 pp, introductions par Pierre Tisserand et Henri Gouhier, broché, qqs soulignures au crayon rouge, bon état (Coll. Bibliothèque de philosophie contemporaine). Peu courant
En 1920 paraissait le tome I de l'édition des oeuvres de Maine de Biran de Pierre Tisserand. Cette édition se limitait volontairement aux textes d'intérêt philosophique. La mort de P. Tisserand survenue en 1935 ne devait pas interrompre cet important travail. Il s'achève par la publication du dernier tome. Le tome XIV présente la “Note sur l'idée d'existence”, les “Nouveaux essais d' anthropologie” et les “Notes sur l'évangile de saint Jean”. Précédé de deux introductions historiques, le texte de la “Note sur l'idée d'existence” comporte d'abondantes notes destinées à en faciliter la compréhension. Les volumes de cette édition auront fait connaître le grand intérêt du travail de Pierre Tisserand qui rendra les plus grands services à tous ceux qui désirent approfondir leur connaissance de la riche pensée du psychologue français. (H. Haroux, Revue Philosophique de Louvain, 1949)
Perrin, 1990 in-8°, 298 pp, préface de Gabriel Matzneff, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Longtemps enfermé par ses admirateurs et ses détracteurs dans son rôle de doctrinaire monarchiste et de représentant majeur de la réaction traditionaliste contre la Révolution, Joseph de Maistre, né à Chambéry en 1753, mort à Turin en 1821, est encore trop souvent considéré comme ce penseur austère et de mauvaise foi que dénonçait Sartre. A la lumière des inédits et des travaux universitaires menés ces quinze dernières années, la personnalité de Joseph de Maistre, dont les Considérations sur la France (1797) révélèrent le génie, apparaît enfin avec plus de vérité. Ni ange ni démon, noble d'origine bourgeoise, Savoyard de souche niçarde, Français de cœur mais rattaché au Piémont, catholique maçon, monarchiste réformateur, rationaliste mystique, Maistre multiplie les paradoxes qui l'éprouvent jusque dans sa chair. Ainsi voit-on ce Janus, qui porte haut ses contradictions, osciller entre la passion et l'abattement, le doute et l'engagement, le goût du dogme et l'attrait de la fronde, la foi et le désespoir, l'ironie et le sérieux, tandis qu'il lance d'insolents défis au rationaliste qu'il ne cessera d'être malgré lui, et que rien n'apaisera. Réfugié à Lausanne après l'invasion de la Savoie par la France (1792), appelé à Cagliari par Charles-Emmanuel IV qui le place au sommet de la magistrature sarde, il est ensuite, de 1803 à 1817, envoyé extraordinaire de Sardaigne à Saint-Pétersbourg. Là, son esprit et son analyse des événements séduisent le tsar et la société russe et il compose ses autres grands ouvrages, dont les débuts des Soirées de Saint-Pétersbourg. On n'a pas hésité à qualifier de "Voltaire chrétien" ce grand penseur et ce grand écrivain dont Henri de Maistre, son descendant direct, qui a disposé d'une très importante documentation inédite, renouvelle la connaissance.
Garnier, 1980, in-8°, 135 pp, introduction, notes et bibliographie par Jean Tulard, broché, bon état (Coll. Les Classiques de la Politique)
"La republication des Considérations sur la France se défend d'elle-même, ne serait-ce que par l'écho rencontré par l'ouvrage après la chute de l'empereur (1814). Ce texte fit figure de prophétie tant le scénario de la Restauration se conformait aux prévisions de de Maistre. Ce n'était pas là son seul intérêt, et cette analyse, à chaud, de la Révolution doit être replacée dans la liste des grandes historiographies révolutionnaires, dont son providentialisme par trop passionnel semble l'avoir écartée. Cette réédition s'assortit d'une préface, véritable essai qui parvient à brosser une fresque intellectuelle tout en cernant les contours spécifiques de l'oeuvre ; de notices biographiques et bibliographiques qui guident le lecteur en quête d'informations ; de notes qui savent garder la bonne mesure entre l'érudition et la vulgarisation ; d'un choix de variantes qui renseigne sur le travail de la pensée sans alourdir le texte. Des documents divers, lettres, témoignages etc., joints en annexe contribuent à cet éclairage historique qui semble être le souci majeur de la collection." (Françoise Gaillard, Romantisme, 1982)
Anvers, Janssens et Van Merlen, 1821, in-8°, xxxii-515-(2 ff) pp, reliure demi-basane époque lég. abîmée, traces de mouillures sur les derniers feuillets, état correct
Le comte Joseph de Maistre (1753-1821) est l'un des grands théoriciens des Contre-Lumières. Ses écrits ont nourri des penseurs tels que Saint-Simon, Auguste Comte, Baudelaire et Maurras, inspirant aussi des générations de royalistes français et de catholiques ultramontains.
Fayard, 1940, in-12, 346 pp, broché, bon état (Coll. Les grandes études politiques et sociales)
"On ne saurait qu'applaudir en principe aux initiatives qui tendent à mettre à la portée de tous sous forme de textes choisis les oeuvres des maîtres de la pensée humaine. Lorsqu'il s'agit d'une doctrine aussi saine que celle de Joseph de Maistre, l'initiative paraît doublement heureuse. On pardonnera donc très volontiers à l'éditeur un titre qui laisse deviner une interprétation tendancieuse, un découpage de la pensée de Maistre selon un plan rationnel, enfin le morcellement et la brièveté des textes pour le remercier d'avoir offert au public des pages utiles à méditer et dont quelques-unes, on le devine, sont d'une brûlante actualité." (Georges Tessier, Revue d'histoire de l'Église de France, 1941)
Vienne, Manz éditeur, s.d. (1921), in-12, 306 pp, cart. bradel papier fantaisie, tête rouge (rel. de l'époque), cachet "importé d'Autriche", coiffes lég. frottées, bon état. Texte en français
La Jeune Sibérienne – Voyage autour de ma chambre – Expédition nocturne autour de ma chambre – Le Lépreux de la cité d'Aoste – Les Prisonniers du Caucase – Poésies diverses.
Les Editions Ouvrières, 1952, pt in-8°, 173 pp, préface d'Edouard Dolléans, biblio, index, broché, jaquette illustrée, bon état. Edition originale
Biographie de Paul Delesalle (1870-1948), ouvrier ajusteur-mécanicien, anarchiste et syndicaliste français. Très jeune, il s’oriente vers l’anarchisme. Sa participation au mouvement, à Paris, est attestée à partir de 1891. En 1893, il adhère à la Chambre syndicale des ouvriers en instruments de précision de Paris. Proche de l'anarchiste Jean Grave, en 1897 il devient secrétaire adjoint de la Fédération des Bourses du travail, en même temps que secrétaire adjoint de la CGT. Il participe au congrès d'Amiens à l'écriture de la charte d'Amiens et est considéré comme un des fondateurs de l'anarcho-syndicalisme. À partir de 1907, Delesalle devient éditeur et il publiera de nombreux ouvrages et brochures syndicalistes et anarchistes jusqu'à sa mort. Il avait ouvert une librairie militante, rue Monsieur-le-Prince au Quartier Latin. Georges Sorel, qui fut son ami, s'y rendait souvent pour causer.
Julliard, 1964, in-12, 213 pp, 16 pl. de photos et documents hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Archives)
"J. M. a consacré sa thèse à l'Histoire du mouvement anarchiste en France. Des textes que ce travail lui a permis de retrouver, il publie ici les plus pittoresques : rapports de police et comptes rendus de procès, autobiographie de Ravachol dictée par lui à ses geôliers, profession de foi d'Emile Henry, mémoires de Callemin qui fit partie de la « bande à Bonnot », extraits de congrès syndicaux, etc. Parce que les idées anarchistes ce sont d'abord les hommes qui s'en réclament, un fil ténu mais incontestable relie ces témoignages, plus crus et directs en ce qui concerne les partisans de l'action individuelle, plus rares et surtout plus élaborés pour les anarcho-syndicalistes. Une bonne introduction à l'état d'esprit libertaire." (Revue française de science politique, 1965) — Les documents que nous présentons ici n'ont nullement l'ambition de former un récit continu du mouvement anarchiste en France ni de fournir l'image complète de la doctirine et de l'action. Il suffira pourtant de les parcourir pour en constater l'intérêt : leur savoir, leur variété nous justifieront d'avoir préféré ici l'inédit au connu et sacrifié l'explication générale du phénomène anarchiste à quelques coups de projecteur limités mais essentiels. Il nous a paru, en effet, que quelques textes – comme les curieux Mémoires de Ravachol ou de Garnier, un des "bandits tragiques" – des dossiers de police inédits et des correspondances privées – comme celle de Victor Serge – étaient dans leur crudité et leur continuité aussi éclairants que de longs commentaires et, surtout, portaient sur les hommes et leurs actes un témoignage d'une autre nature que l'analyse historique, qui méritait donc d'être entendu. D'où cette galerie d'hommes, d'actes, de témoignages que relie seulement un fil conducteur mais qui, de la Commune à la Grande Guerre, illustre les moments les plus marquants de la geste anarchiste. L'action militante, individuelle avec Ravachol, devient collective avec l'entrée des anarchistes dans les syndicats et les Bourses du Travail. Elle redevient individuelle et dégénère avec Bonnot et sa bande. Aussi distinguerons-nous trois phases dans cette histoire : la propagande par le fiat, l'anarcho-syndicalisme, l'illégalisme. C'est dans ce cadre que nous situerons nos documents.
Hachette, 1978, pt in-8°, 576 pp, 294 gravures, cartes et plans dans le texte, 9 cartes en couleurs sur 12 pl. hors texte, cart. illustré de l'éditeur, bon état (Cours Malet-Isaac, classe de Seconde, programmes de 1960)
Par Jules Isaac, André Alba, Ch. H. Pouthas, Jean Michaud. — Un manuel classique, qui a formé des générations successives de lycéens : le « Malet-Isaac » occupe une place de choix dans la mémoire scolaire française. Un succès dû à ses qualités : un récit chronologique bien construit, écrit dans une langue claire, qui constitue un aide-mémoire de choix pour tous publics. Pour les historiens, c'est aussi le témoignage de ce que fut la vulgarisation historique à l'intention des classes secondaires pendant près d'un demi-siècle.
P., Librairie des Sciences Psychologiques, 1906, gr. in-8°, 479 pp, avec 62 portraits hors texte, broché, dos abîmé recollé, état correct. Edition originale. Rare
Ouvrage rare, orné de 62 portraits tels que ceux de Alan Kardec, Cahagnet, Guérin, A. de Rochas, Léon Denis, Baraduc, Delanne, Leymarie, René Caillé, etc. — "Cet ouvrage comprend deux parties : 1) La Page des Ainés, où sont représentés, par des extraits de leurs œuvres relatives au spiritisme ou inspirées par lui, tous les grands hommes de la seconde moitié du dix-neuvième siècle. – 2) Les Contemporains (et c'est la partie la plus importante de l'ouvrage) qui ont bien voulu exposer dans des études, pour la plupart inédites, leur opinion sur le spiritisme et la science psychique. Le spiritisme n'a guère plus d'un demi-siècle d'existence, et déjà son histoire est considérable. Peu de spirites – nous parlons des nouveaux – la connaissent. Mais où trouver cette histoire ? Quel en est l'historien ? Nous croyons que l'ouvrage, si consciencieusement préparé par M. Malgras, sans avoir la prétention d'être cette histoire, sera du moins la première pierre de l'édifice qui sera élevé un jour à la gloire de notre antique doctrine, passagèrement éteinte pendant de longs siècles et qui vient si merveilleusement de ressusciter et de se rajeunir au souffle des temps nouveaux. Une grande lacune sera en partie comblée, au moins en ce qui concerne la France, berceau du fondateur du spiritisme. Ceux qui ignorent encore presque tout de la science psychique trouveront dans ce livre des exposés clairs et précis des principes les plus importants sur lesquels elle est établie et ils y verront que cette science, si décriée de la masse ignorante et pour laquelle la science officielle a jusqu'ici affiché tant de dédains, est pourtant l'étude de prédilection de tout ce qui constitue, en France (comme à l'étranger, d'ailleurs), la Haute Intellectualité." (L'Initiation, publiée sous la direction de Papus, 1906)
P., Bibliothèque Charpentier, Fasquelle, 1897, in-12, 378 pp, bibliographie, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), dos uniformément passé et lég. frotté, cachets sur la dernière garde, bon état. Edition originale
Edition originale du dernier livre publié du vivant de l'auteur. Ce "recueil des inspirations du hasard", dixit l'auteur, réunit des textes rares de 1864 à 1893. (Talvart et Place XIII, p. 123)
P., Editions de la Nouvelle France, 1945, in-8°, 247 pp, nombreuses illustrations en couleurs de Jarach, reliure demi-basane carmin, dos à 4 larges nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état
Au milieu du XIXe siècle, une Belge, Mademoiselle de Genève, fonda rue Mazarine, à Paris, une crémerie-café-restaurant, qui devait prendre pour nom : la Petite Vache. Située non loin de la Société de géographie, elle devint le rendez-vous des explorateurs et des géographes du monde entier. Ils s'y retrouvaient, avec des scientifiques, écrivains ou artistes de l'époque. Pourquoi ces modernes conquistadors se rassemblaient-ils dans l'arrière-salle étouffée et minuscule de cette gargote ? Ils s'y retrouvaient entre eux, sans gène, sans contraintes, côtoyant d'autres scientifiques, des écrivains ou des artistes qui les charmaient et les distrayaient, discutant de ces vastes projets où l'avenir de la France et de son empire colonial étaient en jeu. Ils se replongaient avec joie dans la société et dans une atmosphère intellectuelle qui leur faisait défaut, lorsqu'ils tutoyaient les régions hostiles, dans la solitude de la brousse africaine ou les jungles des tropiques. Savorgnan de Brazza ou Dutreuil de Rhins furent des habitués de la Petite Vache. Aussi, comment ne pas croire que c'est précisément à la Petite Vache que sommeillait la grandeur de l'Empire français ? Comment ne pas penser que c'est dans cette antichambre de l'honorable et prestigieuse Société de Géographie que les destins d'explorateurs se jouaient ?
P., Félix Alcan et Librairie de la « Revue Socialiste », 1891, 2 vol. gr. in-8°, 469 et 462 pp, 2e édition revue et complétée, un portrait photographique de l'auteur en frontispice du 1er volume, reliures demi-chagrin acajou, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et tomaisons dorés, têtes doréesè (rel. de l'époque), papier lég. jauni comme toujours, le tome II est en bon état, mais la reliure du tome I est très abîmée (mque de cuir au bas du 1er plat et du dos)
Théoricien d'un socialisme démocratique, Benoît Malon (1841-1893) achève peu avant sa mort son grand ouvrage, “Le Socialisme intégral”. En 900 pages, Benoît Malon nous offre à la fois une synthèse de l’histoire humaine, lente montée vers le socialisme, et la description de moyens concrets pour réaliser le socialisme. Quel socialisme ? Un socialisme intégral : intégral dans sa finalité, la plénitude de l’épanouissement de l’homme ; intégral dans son moteur, l’affrontement économique dans les rapports de production, mais aussi l’aspiration des hommes à la fraternité ; intégral parce qu’il donne sens à la totalité de l’histoire humaine. Appuyé sur les apports de Marx, Benoît Malon complète le marxisme en enracinant le projet socialiste dans le déploiement de la liberté et de la conscience marchant vers une complète humanisation. Sa phénoménologie de l’histoire articule en permanence luttes sociales et mouvement des idées exprimées par ceux que nous appellerions aujourd’hui les intellectuels. L’histoire humaine apparaît comme l’évolution d’un système complexe, régi par une loi principale interne au système, la réalisation progressive de la « protestation communiste » présente dès l’origine. À travers la description de moyens concrets pour construire ce socialisme, se dessine un projet de société solidaire, dans laquelle l’organisation économique libère l’initiative individuelle en même temps qu’elle en tempère les excès. L’organisation du système démocratique permet d’échapper à la fausse alternative entre démocratie représentative et démocratie participative. Dans nombre de domaines, statut des femmes, internationalisme, écologie, intercommunalité, traitement des crises économiques, etc., Benoît Malon trace des orientations qui ont un siècle d’avance. Benoît Malon a fondé et dirigé “La Revue socialiste” de 1885 à sa mort en 1893 (où une partie des textes du livre a été prépubliée). Le passé de Benoît Malon, – il a été membre de l'Internationale et de la Commune – son absence d'ambition partisane et son goût de la synthèse lui ont permis de faire de sa revue un véritable laboratoire d'idées, un lieu d'échanges ouvert à tous, avec une dimension européenne. À une époque où s'affirme la Troisième République, la “Revue socialiste” participe à l'élaboration d'un socialisme français qui se construit, malgré ses divisions, entre révolution et réformisme, tradition républicaine classique et souvenir assumé de la Commune, souci d'autonomie des pouvoirs et attachement aux services publics.
New York, Franklin Watts, 1971, in-4°, 90 pp, 99 gravures et photos, une carte, index, reliure percaline noire illustrée de l'éditeur, bon état