8, rue Bréa
75006 Paris
France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Flammarion, 1951, in-12, 250 pp, édition originale, un des 110 exemplaires numérotés sur papier Alfa, broché, bon état
Editions du Rocher, 1948, in-12, 234 pp, broché, papier lég. jauni, bon état
Les Bulles bleues que Maeterlinck rassemble au soir de ses jours sont les souvenirs heureux de son enfance. Bulles fragiles et innocentes, elles sont autant d’îlots de bonheur dont les couleurs s’irisent en s’élevant de la mémoire d’un vieil homme. Non pas remparts illusoires contre la mort, mais humbles grains de poussière que l’on voudrait emporter avec soi au-delà de la vie parce que, précisément, ces souvenirs accompagnent toute une vie. Il est rare de voir un écrivain à l’œuvre si marquante, si novatrice, recueillir avec tant de simplicité les menus faits de sa jeunesse, sans prétention au moindre effet. Toute trace d’effort et d’intention abolie, il en résulte une telle légèreté, une telle « transparence », qu’il ne reste plus au lecteur que le plaisir, sans mélange, de l’écriture. Bien sûr, l’anecdote n’y est pas sans intérêt. L’univers d’un jeune garçon élevé dans la bourgeoisie gantoise du dernier quart du XIXe siècle ne manque pas de pittoresque à nos yeux. Certains contrastes sont savoureux. Ainsi celui entre l’aisance, la douceur de vivre, l’opulence de repas magnifiques et toute l’énergie qu’il faut déployer pour se déplacer en famille, avec armes et bagages, de quelques vingt kilomètres dans l’espoir de contempler la mer (en vain, le but ne sera jamais atteint). Ou encore entre le décor familier du jeune Maeterlinck, arbres, fleurs, abeilles et canaux, et l’austérité du collège de Jésuites où il fait ses études. Étonnants aussi sont les premiers pas, gauches, hésitants, de l’écrivain dans la vie littéraire, où l’on perçoit plus de surprise à être reconnu que de vanité. S’il est des souvenirs plus graves, ou plus étranges, toutes ces bulles bleues, « si pâles qu’elles soient, (...) planent encore dans les rayons d’azur qui les revêtirent d’illusions ». (Dominique Crahay, Le Carnet et les Instants n° 76, 1993)
P., Armand Le Chevalier, 1872 in-12, (8)-365 pp, 4e édition, reliure demi-percaline noire avec décor végétal brun, dos lisse, pièce de titre basane carmin et filets dorés (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire
Paris & Bruxelles, chez tous les libraires, 1854-1871, in-16, 200 pp, reliure demi-chagrin noir, dos à 4 nerfs pointillés, titres et caissons dorés (rel. de l'époque), coins émoussés, rousseurs, 3 feuillets déchirés sans mque, un feuillet abîmé avec pt mque de texte (pp. 195-196), MANQUE les 2 derniers feuillets (pp. 197-200), état correct
Sous le titre “Le Pilori”, Hippolyte Magen (1814-1886), proche de Ledru-Rollin, rédigea en 1854 une brochure contenant la liste par départements de tous les proscripteurs d’octobre 1851, imprimée à Amsterdam et éditée à Paris et Bruxelles, 1854-1871. (Maitron)
Londres, Jeffs & Bruxelles, Briard, 1852 et Jersey, Imprimerie de Falle, 1853, 1852-1853, 2 vol. in-16, 110 et 119 pp, les 2 volumes reliés ensemble en un volume plein vélin, dos lisse, pièces de titres chagrin rouge et vert, signet (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état
Rares pamphlets particulièrement virulents contre les Bonaparte, par Hippolyte Magen (1814-1886). Le premier, paru anonymement, fut d'abord attribué à Aug. Callet. Le second est signé P. Stelli, un pseudonyme de Magen. Les deux ouvrages furent condamnés à la destruction par le tribunal de Lille. Hippolyte Magen est, pendant la Deuxième République, l'un des journalistes en vue parmi les démocrates socialistes parisiens. Il collabore à “La Réforme” et à “La Révolution”. Arrêté au matin du 2 décembre, il est conduit à Brest pour être transféré à Cayenne avant que sa peine soit commuée en exil. Sous l'Empire, il habita successivement la Belgique, d'où le gouvernement français obtint son expulsion, et ensuite l'Angleterre et l'Espagne, continuant toujours sa lutte ardente et récoltant des condamnations par contumace. Malgré les décrets d'amnistie, il voulut rester en exil et ne revint en France qu'après le 4 septembre 1870.
P., Arthur Rousseau, 1902, gr. in-8°, 188 pp, biblio, broché, bon état. Rare
Introduction historique : I. Prédécesseurs du Préfet de la Seine sous l'Ancien Régime ; II. Période révolutionnaire. Administrations de département ; III. Le Préfet de la Seine depuis l'an VIII. – Les attributions du Préfet de la Seine : I. Le Préfet de la Seine et les autres préfets ; II. Le Préfet de la Seine, Maire de Paris, et les autres maires. – Les actes du Préfet de la Seine.
P., Librairie Historique des Provinces, 1897, in-12, 318 pp, un portrait gravé en frontispice, reliure demi-basane verte, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), dos uniformément passé, bon état. Peu courant
"On comprendra que nous n'entrions pas dans un examen approfondi de ce livre, qui appartient à la Bretagne par le nom de son auteur, le très honorable et très érudit M. Em. Maillard. Notre compatriote s'est constitué l'historîographe de M. Félix Faure, et il enregistre les moindres discours ou déplacements, tous les faits et gestes du plus actif des hommes d'Etat. Son héros s'impose, à l'entendre, deux devoirs principaux : faire aimer la République et assurer le fonctionnement normal de la Constitution. La tâche est souvent difficile. Il ne déplait pas aux Français d'aujourd'hui que M. Félix Faure soit le fils de ses œuvres. M. Maillard parle avec une parfaite convenance des modestes origines et des humbles débuts du président, qui ne fut jamais armateur au Havre. comme on le répète, mais négociant commissionnaire en gros. Le voyage des souverains russes à Paris marque la plus mémorable étape de la carrière présidentielle de M. Félix Faure. Le voyage de Bretagne offre aussi de l'intérêt à nos yeux. M. Maillard retrace tous les incidents de ce voyage, distinctions honorifiques comprises." (O. de Gourcuff, Revue de Bretagne, de Vendée et d'Anjou, 1897)
MAINE de BIRAN (Marie François Pierre Gonthier de Biran, dit).
Reference : 96988
(1913)
dans le Correspondant, 1913, gr. in-8°, 23 pp, broché, dos abîmé, état correct
On trouve dans le même numéro des études sur Une révolution probable dans l'art naval : le navire sans fumée ni cheminée, avec 4 croquis (E. de Geoffroy), L'odyssée d'un ami de Mme de Staël : Ferdinand Christin (2ème et dernière partie, Frédéric Barbey), La langue espagnole chez les Juifs du Levant (Mise de San Carlos de Pedroso), etc.
MAINE de BIRAN (Marie François Pierre Gonthier de Biran, dit).
Reference : 97047
(1949)
PUF, 1949, in-8°, xvi-440 pp, introductions par Pierre Tisserand et Henri Gouhier, broché, qqs soulignures au crayon rouge, bon état (Coll. Bibliothèque de philosophie contemporaine). Peu courant
En 1920 paraissait le tome I de l'édition des oeuvres de Maine de Biran de Pierre Tisserand. Cette édition se limitait volontairement aux textes d'intérêt philosophique. La mort de P. Tisserand survenue en 1935 ne devait pas interrompre cet important travail. Il s'achève par la publication du dernier tome. Le tome XIV présente la “Note sur l'idée d'existence”, les “Nouveaux essais d' anthropologie” et les “Notes sur l'évangile de saint Jean”. Précédé de deux introductions historiques, le texte de la “Note sur l'idée d'existence” comporte d'abondantes notes destinées à en faciliter la compréhension. Les volumes de cette édition auront fait connaître le grand intérêt du travail de Pierre Tisserand qui rendra les plus grands services à tous ceux qui désirent approfondir leur connaissance de la riche pensée du psychologue français. (H. Haroux, Revue Philosophique de Louvain, 1949)
Perrin, 1990 in-8°, 298 pp, préface de Gabriel Matzneff, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Longtemps enfermé par ses admirateurs et ses détracteurs dans son rôle de doctrinaire monarchiste et de représentant majeur de la réaction traditionaliste contre la Révolution, Joseph de Maistre, né à Chambéry en 1753, mort à Turin en 1821, est encore trop souvent considéré comme ce penseur austère et de mauvaise foi que dénonçait Sartre. A la lumière des inédits et des travaux universitaires menés ces quinze dernières années, la personnalité de Joseph de Maistre, dont les Considérations sur la France (1797) révélèrent le génie, apparaît enfin avec plus de vérité. Ni ange ni démon, noble d'origine bourgeoise, Savoyard de souche niçarde, Français de cœur mais rattaché au Piémont, catholique maçon, monarchiste réformateur, rationaliste mystique, Maistre multiplie les paradoxes qui l'éprouvent jusque dans sa chair. Ainsi voit-on ce Janus, qui porte haut ses contradictions, osciller entre la passion et l'abattement, le doute et l'engagement, le goût du dogme et l'attrait de la fronde, la foi et le désespoir, l'ironie et le sérieux, tandis qu'il lance d'insolents défis au rationaliste qu'il ne cessera d'être malgré lui, et que rien n'apaisera. Réfugié à Lausanne après l'invasion de la Savoie par la France (1792), appelé à Cagliari par Charles-Emmanuel IV qui le place au sommet de la magistrature sarde, il est ensuite, de 1803 à 1817, envoyé extraordinaire de Sardaigne à Saint-Pétersbourg. Là, son esprit et son analyse des événements séduisent le tsar et la société russe et il compose ses autres grands ouvrages, dont les débuts des Soirées de Saint-Pétersbourg. On n'a pas hésité à qualifier de "Voltaire chrétien" ce grand penseur et ce grand écrivain dont Henri de Maistre, son descendant direct, qui a disposé d'une très importante documentation inédite, renouvelle la connaissance.
Garnier, 1980, in-8°, 135 pp, introduction, notes et bibliographie par Jean Tulard, broché, bon état (Coll. Les Classiques de la Politique)
"La republication des Considérations sur la France se défend d'elle-même, ne serait-ce que par l'écho rencontré par l'ouvrage après la chute de l'empereur (1814). Ce texte fit figure de prophétie tant le scénario de la Restauration se conformait aux prévisions de de Maistre. Ce n'était pas là son seul intérêt, et cette analyse, à chaud, de la Révolution doit être replacée dans la liste des grandes historiographies révolutionnaires, dont son providentialisme par trop passionnel semble l'avoir écartée. Cette réédition s'assortit d'une préface, véritable essai qui parvient à brosser une fresque intellectuelle tout en cernant les contours spécifiques de l'oeuvre ; de notices biographiques et bibliographiques qui guident le lecteur en quête d'informations ; de notes qui savent garder la bonne mesure entre l'érudition et la vulgarisation ; d'un choix de variantes qui renseigne sur le travail de la pensée sans alourdir le texte. Des documents divers, lettres, témoignages etc., joints en annexe contribuent à cet éclairage historique qui semble être le souci majeur de la collection." (Françoise Gaillard, Romantisme, 1982)
Anvers, Janssens et Van Merlen, 1821, in-8°, xxxii-515-(2 ff) pp, reliure demi-basane époque lég. abîmée, traces de mouillures sur les derniers feuillets, état correct
Le comte Joseph de Maistre (1753-1821) est l'un des grands théoriciens des Contre-Lumières. Ses écrits ont nourri des penseurs tels que Saint-Simon, Auguste Comte, Baudelaire et Maurras, inspirant aussi des générations de royalistes français et de catholiques ultramontains.
Fayard, 1940, in-12, 346 pp, broché, bon état (Coll. Les grandes études politiques et sociales)
"On ne saurait qu'applaudir en principe aux initiatives qui tendent à mettre à la portée de tous sous forme de textes choisis les oeuvres des maîtres de la pensée humaine. Lorsqu'il s'agit d'une doctrine aussi saine que celle de Joseph de Maistre, l'initiative paraît doublement heureuse. On pardonnera donc très volontiers à l'éditeur un titre qui laisse deviner une interprétation tendancieuse, un découpage de la pensée de Maistre selon un plan rationnel, enfin le morcellement et la brièveté des textes pour le remercier d'avoir offert au public des pages utiles à méditer et dont quelques-unes, on le devine, sont d'une brûlante actualité." (Georges Tessier, Revue d'histoire de l'Église de France, 1941)
Vienne, Manz éditeur, s.d. (1921), in-12, 306 pp, cart. bradel papier fantaisie, tête rouge (rel. de l'époque), cachet "importé d'Autriche", coiffes lég. frottées, bon état. Texte en français
La Jeune Sibérienne – Voyage autour de ma chambre – Expédition nocturne autour de ma chambre – Le Lépreux de la cité d'Aoste – Les Prisonniers du Caucase – Poésies diverses.
Les Editions Ouvrières, 1952, pt in-8°, 173 pp, préface d'Edouard Dolléans, biblio, index, broché, jaquette illustrée, bon état. Edition originale
Biographie de Paul Delesalle (1870-1948), ouvrier ajusteur-mécanicien, anarchiste et syndicaliste français. Très jeune, il s’oriente vers l’anarchisme. Sa participation au mouvement, à Paris, est attestée à partir de 1891. En 1893, il adhère à la Chambre syndicale des ouvriers en instruments de précision de Paris. Proche de l'anarchiste Jean Grave, en 1897 il devient secrétaire adjoint de la Fédération des Bourses du travail, en même temps que secrétaire adjoint de la CGT. Il participe au congrès d'Amiens à l'écriture de la charte d'Amiens et est considéré comme un des fondateurs de l'anarcho-syndicalisme. À partir de 1907, Delesalle devient éditeur et il publiera de nombreux ouvrages et brochures syndicalistes et anarchistes jusqu'à sa mort. Il avait ouvert une librairie militante, rue Monsieur-le-Prince au Quartier Latin. Georges Sorel, qui fut son ami, s'y rendait souvent pour causer.
Julliard, 1964, in-12, 213 pp, 16 pl. de photos et documents hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Archives)
"J. M. a consacré sa thèse à l'Histoire du mouvement anarchiste en France. Des textes que ce travail lui a permis de retrouver, il publie ici les plus pittoresques : rapports de police et comptes rendus de procès, autobiographie de Ravachol dictée par lui à ses geôliers, profession de foi d'Emile Henry, mémoires de Callemin qui fit partie de la « bande à Bonnot », extraits de congrès syndicaux, etc. Parce que les idées anarchistes ce sont d'abord les hommes qui s'en réclament, un fil ténu mais incontestable relie ces témoignages, plus crus et directs en ce qui concerne les partisans de l'action individuelle, plus rares et surtout plus élaborés pour les anarcho-syndicalistes. Une bonne introduction à l'état d'esprit libertaire." (Revue française de science politique, 1965) — Les documents que nous présentons ici n'ont nullement l'ambition de former un récit continu du mouvement anarchiste en France ni de fournir l'image complète de la doctirine et de l'action. Il suffira pourtant de les parcourir pour en constater l'intérêt : leur savoir, leur variété nous justifieront d'avoir préféré ici l'inédit au connu et sacrifié l'explication générale du phénomène anarchiste à quelques coups de projecteur limités mais essentiels. Il nous a paru, en effet, que quelques textes – comme les curieux Mémoires de Ravachol ou de Garnier, un des "bandits tragiques" – des dossiers de police inédits et des correspondances privées – comme celle de Victor Serge – étaient dans leur crudité et leur continuité aussi éclairants que de longs commentaires et, surtout, portaient sur les hommes et leurs actes un témoignage d'une autre nature que l'analyse historique, qui méritait donc d'être entendu. D'où cette galerie d'hommes, d'actes, de témoignages que relie seulement un fil conducteur mais qui, de la Commune à la Grande Guerre, illustre les moments les plus marquants de la geste anarchiste. L'action militante, individuelle avec Ravachol, devient collective avec l'entrée des anarchistes dans les syndicats et les Bourses du Travail. Elle redevient individuelle et dégénère avec Bonnot et sa bande. Aussi distinguerons-nous trois phases dans cette histoire : la propagande par le fiat, l'anarcho-syndicalisme, l'illégalisme. C'est dans ce cadre que nous situerons nos documents.
Hachette, 1978, pt in-8°, 576 pp, 294 gravures, cartes et plans dans le texte, 9 cartes en couleurs sur 12 pl. hors texte, cart. illustré de l'éditeur, bon état (Cours Malet-Isaac, classe de Seconde, programmes de 1960)
Par Jules Isaac, André Alba, Ch. H. Pouthas, Jean Michaud. — Un manuel classique, qui a formé des générations successives de lycéens : le « Malet-Isaac » occupe une place de choix dans la mémoire scolaire française. Un succès dû à ses qualités : un récit chronologique bien construit, écrit dans une langue claire, qui constitue un aide-mémoire de choix pour tous publics. Pour les historiens, c'est aussi le témoignage de ce que fut la vulgarisation historique à l'intention des classes secondaires pendant près d'un demi-siècle.
Hachette, s.d. (1938), in-12, 690 pp, 171 gravures et 38 cartes, index alphabétique des auteurs cités et des recueils de documents, cart. éditeur, dos lég. passé, bon état (Nouveau cours d'Histoire Malet-Isaac, Classe de Première)
De 1789 à 1848. Écrit avec la collaboration de Charles-H. Pouthas. — Un manuel classique, qui a formé des générations successives de lycéens : le « Malet-Isaac » occupe une place de choix dans la mémoire scolaire française. Un succès dû à ses qualités : un récit chronologique bien construit, écrit dans une langue claire, qui constitue un aide-mémoire de choix pour tous publics. Pour les historiens, c'est aussi le témoignage de ce que fut la vulgarisation historique à l'intention des classes secondaires pendant près d'un demi-siècle.
P., Librairie des Sciences Psychologiques, 1906, gr. in-8°, 479 pp, avec 62 portraits hors texte, broché, dos abîmé recollé, état correct. Edition originale. Rare
Ouvrage rare, orné de 62 portraits tels que ceux de Alan Kardec, Cahagnet, Guérin, A. de Rochas, Léon Denis, Baraduc, Delanne, Leymarie, René Caillé, etc. — "Cet ouvrage comprend deux parties : 1) La Page des Ainés, où sont représentés, par des extraits de leurs œuvres relatives au spiritisme ou inspirées par lui, tous les grands hommes de la seconde moitié du dix-neuvième siècle. – 2) Les Contemporains (et c'est la partie la plus importante de l'ouvrage) qui ont bien voulu exposer dans des études, pour la plupart inédites, leur opinion sur le spiritisme et la science psychique. Le spiritisme n'a guère plus d'un demi-siècle d'existence, et déjà son histoire est considérable. Peu de spirites – nous parlons des nouveaux – la connaissent. Mais où trouver cette histoire ? Quel en est l'historien ? Nous croyons que l'ouvrage, si consciencieusement préparé par M. Malgras, sans avoir la prétention d'être cette histoire, sera du moins la première pierre de l'édifice qui sera élevé un jour à la gloire de notre antique doctrine, passagèrement éteinte pendant de longs siècles et qui vient si merveilleusement de ressusciter et de se rajeunir au souffle des temps nouveaux. Une grande lacune sera en partie comblée, au moins en ce qui concerne la France, berceau du fondateur du spiritisme. Ceux qui ignorent encore presque tout de la science psychique trouveront dans ce livre des exposés clairs et précis des principes les plus importants sur lesquels elle est établie et ils y verront que cette science, si décriée de la masse ignorante et pour laquelle la science officielle a jusqu'ici affiché tant de dédains, est pourtant l'étude de prédilection de tout ce qui constitue, en France (comme à l'étranger, d'ailleurs), la Haute Intellectualité." (L'Initiation, publiée sous la direction de Papus, 1906)
P., Bibliothèque Charpentier, Fasquelle, 1897, in-12, 378 pp, bibliographie, reliure demi-chagrin havane, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), dos uniformément passé et lég. frotté, cachets sur la dernière garde, bon état. Edition originale
Edition originale du dernier livre publié du vivant de l'auteur. Ce "recueil des inspirations du hasard", dixit l'auteur, réunit des textes rares de 1864 à 1893. (Talvart et Place XIII, p. 123)
P., Editions de la Nouvelle France, 1945, in-8°, 247 pp, nombreuses illustrations en couleurs de Jarach, reliure demi-basane carmin, dos à 4 larges nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), bon état
Au milieu du XIXe siècle, une Belge, Mademoiselle de Genève, fonda rue Mazarine, à Paris, une crémerie-café-restaurant, qui devait prendre pour nom : la Petite Vache. Située non loin de la Société de géographie, elle devint le rendez-vous des explorateurs et des géographes du monde entier. Ils s'y retrouvaient, avec des scientifiques, écrivains ou artistes de l'époque. Pourquoi ces modernes conquistadors se rassemblaient-ils dans l'arrière-salle étouffée et minuscule de cette gargote ? Ils s'y retrouvaient entre eux, sans gène, sans contraintes, côtoyant d'autres scientifiques, des écrivains ou des artistes qui les charmaient et les distrayaient, discutant de ces vastes projets où l'avenir de la France et de son empire colonial étaient en jeu. Ils se replongaient avec joie dans la société et dans une atmosphère intellectuelle qui leur faisait défaut, lorsqu'ils tutoyaient les régions hostiles, dans la solitude de la brousse africaine ou les jungles des tropiques. Savorgnan de Brazza ou Dutreuil de Rhins furent des habitués de la Petite Vache. Aussi, comment ne pas croire que c'est précisément à la Petite Vache que sommeillait la grandeur de l'Empire français ? Comment ne pas penser que c'est dans cette antichambre de l'honorable et prestigieuse Société de Géographie que les destins d'explorateurs se jouaient ?
P., Félix Alcan et Librairie de la « Revue Socialiste », 1891, 2 vol. gr. in-8°, 469 et 462 pp, 2e édition revue et complétée, un portrait photographique de l'auteur en frontispice du 1er volume, reliures demi-chagrin acajou, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et tomaisons dorés, têtes doréesè (rel. de l'époque), papier lég. jauni comme toujours, le tome II est en bon état, mais la reliure du tome I est très abîmée (mque de cuir au bas du 1er plat et du dos)
Théoricien d'un socialisme démocratique, Benoît Malon (1841-1893) achève peu avant sa mort son grand ouvrage, “Le Socialisme intégral”. En 900 pages, Benoît Malon nous offre à la fois une synthèse de l’histoire humaine, lente montée vers le socialisme, et la description de moyens concrets pour réaliser le socialisme. Quel socialisme ? Un socialisme intégral : intégral dans sa finalité, la plénitude de l’épanouissement de l’homme ; intégral dans son moteur, l’affrontement économique dans les rapports de production, mais aussi l’aspiration des hommes à la fraternité ; intégral parce qu’il donne sens à la totalité de l’histoire humaine. Appuyé sur les apports de Marx, Benoît Malon complète le marxisme en enracinant le projet socialiste dans le déploiement de la liberté et de la conscience marchant vers une complète humanisation. Sa phénoménologie de l’histoire articule en permanence luttes sociales et mouvement des idées exprimées par ceux que nous appellerions aujourd’hui les intellectuels. L’histoire humaine apparaît comme l’évolution d’un système complexe, régi par une loi principale interne au système, la réalisation progressive de la « protestation communiste » présente dès l’origine. À travers la description de moyens concrets pour construire ce socialisme, se dessine un projet de société solidaire, dans laquelle l’organisation économique libère l’initiative individuelle en même temps qu’elle en tempère les excès. L’organisation du système démocratique permet d’échapper à la fausse alternative entre démocratie représentative et démocratie participative. Dans nombre de domaines, statut des femmes, internationalisme, écologie, intercommunalité, traitement des crises économiques, etc., Benoît Malon trace des orientations qui ont un siècle d’avance. Benoît Malon a fondé et dirigé “La Revue socialiste” de 1885 à sa mort en 1893 (où une partie des textes du livre a été prépubliée). Le passé de Benoît Malon, – il a été membre de l'Internationale et de la Commune – son absence d'ambition partisane et son goût de la synthèse lui ont permis de faire de sa revue un véritable laboratoire d'idées, un lieu d'échanges ouvert à tous, avec une dimension européenne. À une époque où s'affirme la Troisième République, la “Revue socialiste” participe à l'élaboration d'un socialisme français qui se construit, malgré ses divisions, entre révolution et réformisme, tradition républicaine classique et souvenir assumé de la Commune, souci d'autonomie des pouvoirs et attachement aux services publics.
New York, Franklin Watts, 1971, in-4°, 90 pp, 99 gravures et photos, une carte, index, reliure percaline noire illustrée de l'éditeur, bon état
Ramsay, 1980, in-8°, 170 pp, broché, couv. illustrée, bon état, bande éditeur conservée
Rahel Varnhagen von Ense, née Rahel Levin, est une écrivaine allemande de l'époque du romantisme, née le 19 mai 1771 et décédée le 7 mars 1833 à Berlin. À l’aube du romantisme, Rahel assiste à la naissance du nationalisme allemand et participe à son renouveau culturel. Elle tient un salon littéraire à Berlin et connaît, reçoit ou rencontre Goethe, Hegel, Louis-Ferdinand de Prusse, Beethoven et Heine, qu’elle influence. Déjà, elle plaide pour la liberté et l’égalité des femmes et en « héroïne » romantique, aime jusqu’au délire avant de rencontrer celui qui l’acceptera totalement : Auguste Varnhagen. Avec lui, elle voyage en France, en Hollande... À travers la vie de Rahel Levin qu’elle dépeint avec passion et talent, c’est aussi d’elle et de notre époque que nous parle Clara Malraux. — "Le titre donne déjà le ton de l'œuvre, soulignant le rapport privilégié de l'auteur avec son personnage mais aussi la singularité d'une approche dont l'auteur ne cache pas les tendances « exhibitionnistes » (p. 76). En s'attachant à faire revivre la figure de Rahel Levin-Varnhagen (1771-1833), Clara Malraux s'avoue tout d'abord fascinée par l'évident sentiment d'identité intérieure que peut avoir cette femme dans un milieu qui lui est à bien des égards hostile. Mais, comme par ses origines, sa condition de femme et sa volonté d'être sans cesse en prise sur son temps, l'auteur n'a de cesse de s'identifier à son personnage, ce livre qui au départ se voulait un « livre de complicité » (p. 11) devient au fil des pages un livre-prétexte où les « Revenons à Rahel » jalonnent une réflexion sur soi-même. Certes, nous apprenons sur Rahel, Berlin, les milieux juifs et intellectuels du début du XlXe siècle nombre de détails intéressants : évolution de la condition juive et, parallèlement, de celle des femmes, rapports neufs du social et du politique, élaboration d'une sociabilité nouvelle etc., mais le tout reste dominé par un souci permanent d'identification qui étouffe jusqu'à la superbe évidence à soi qui caractérise Rahel (« Toute ma vie je me suis prise pour Rahel et rien d'autre », cité p. 12). Certes cette identification a l'avantage de souligner l'actualité de certains problèmes, l'ampleur de certains changements dans les mentalités comme dans les mœurs, mais elle présente aussi l'inconvénient de pousser parfois jusqu'à l'absurde l'éclairage modernisant braqué sur le personnage. De plus, elle finit par isoler Rahel de cette période de transition – temps de la Philosophie des Lumières, temps de la Révolution française – qui constitue le véritable terreau du Romantisme allemand. C'est finalement à une analyse à rebours des mouvements littéraires du début du XIXe siècle qu'aboutit cette approche singulière. (...) Dans ce livre écrit avec passion et partialité, il est un point cependant où la volonté identificatrice de l'auteur fait merveille, c'est la description de la nouvelle sociabilité, l'analyse des nouveaux rapports amoureux. Là, le regard, le langage, l'écriture du XXe siècle finissant permettent de saisir un phénomène de société en pleine mutation : inversion des rôles, bouleversement des rapports homme- femme, importance de contacts sociaux si bien décrits et mis en pratique par Rahel («J'ai fait du talent de vivre ma principale étude »), valeur enfin reconnue du témoignage au féminin que sont le salon, la correspondance et le journal intime. Bref, du titre à l'index des noms cités, Rahel, ma grande sœur... reste un livre subjectif, attachant par les deux figures qui l'animent, l'auteur et son personnage." (Marie-Claire Hoock-Demarle, Romantisme, 1982)
P., J.-P. Aillaud, 1820, 2 vol. in-8°, xxxii-501 et 452 pp, brochés, couvertures muettes de l'époque, bon état. Edition originale (Goldsmiths, 22768 ; Kress, C.576 ; manque à Einaudi)
Première édition française, publiée l’année de l’originale anglaise. Le nom de Malthus est invariablement lié à celui de population, et surtout du rapport entre population et production. Pourtant, dans les Principes d'économie politique, il complète l'étude de l'évolution de la population pour celle plus générale de l'ensemble de l'économie des nations. Exposé complet des doctrines de l'économie politique, cet ouvrage examine les formes et les mesures de la valeur, la nature de la richesse et la productivité du travail et les règles qui gouvernent l'offre et la demande. Il aborde également l'étude de la rente de la terre, les salaires du travail, les profits du capital, et finit par démontrer comment les choses issues de l'action de ces trois instruments de production se distribuent entre les individus et les nations. Longtemps critiqué, les "Principes" de Malthus ont été réhabilités par Keynes, qui a souligné l’importance d’un des rares auteurs classiques à avoir mis en valeur le rôle de la demande et de l’investissement dans la croissance économique.