8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 P., Spartacus, Editions de la Liberté, 1945, in-12, 120 pp, broché, bon état
Le Collectivisme (1894), que suivent : 1) La loi des salaires et ses conséquences ; 2) Collectivisme et révolution (1879-90) ; 3) Le Problème et la Solution (1892) et Le Collectivisme au Collège de France (1883). Tirage des Editions de la Liberté (1945) avec couverture de relais des Editions Spartacus (1949).
Editions de l'Atelier, 1993, gr. in-8°, 269 pp, cartes et tableaux, chronologie, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée lég. défraîchie, bon état
La politique sociale des grands patrons de l'industrie française, longtemps délaissée par les historiens, a fait l'objet de nombreuses études depuis quelques années. Le système social Michelin mis en oeuvre à Clermont-Ferrand méritait d'être présenté dans son intégralité du fait de l'importance de la population touchée – au moins 15.000 familles à la fin des années 20 – du fait de son influence sur la formation d'une grande métropole régionale, du fait aussi de la réussite économique de la firme qui l'a promu. Les auteurs mettent en lumière les spécificités de ce que l'on a appelé le paternalisme Michelin. Ils montrent la grandeur, l'efficience de la mise en oeuvre, mais aussi les limites d'un projet entrepreneurial visant à diffuser une culture propre censée être un moyen de développement de la firme, tout en intégrant les valeurs des acteurs patrons et ouvriers.
Perrin, 1925, 2 vol. in-12, 410 et 374 pp, les 2 tomes reliés en un fort volume pleine toile turquoise (rel. lég. salie), bon état
Sur la Troisième République de 1900 à 1914, "Jamais régime ne donna l'exemple d'une plus grande immoralité."
Perrin, 1925, 2 vol. in-12, 410 et 374 pp, brochés, dos fendu recollé au tome I, état correct
Sur la Troisième République de 1900 à 1914, "Jamais régime ne donna l'exemple d'une plus grande immoralité."
P., Le Bailly & Avignon, Gros Frères, 1865, pt in-8°, 168 pp, broché, couv. lég. salie, coin des derniers feuillets rogné (sans atteinte au texte), état correct. Edition originale, envoi a.s.
Rare recueil de ces poèmes militaires. — "Louis Maxime Guffroy naquit à Paris le 24 septembre 1826. Enrôlé au 98e régiment d'Infanterie, il fit la campagne de Crimée, où il composa quelques chansons militaires. Grâce à la protection d'un jeune sous-lieutenant du régiment, compagnon d'études qu'il avait retrouvé devant les murs de Sébastopol, Guffroy obtint la faveur d'être admis dans la garde impériale, au 1er régiment de grenadiers. De retour en France, il publia les chansons du bivouac sous le nom de “Souvenirs de Crimée”, et son recueil parvint jusqu'à l'Empereur, qui daigna le faire figurer dans sa bibliothèque particulière..." (Louis de Monchal, préface biographique)
Florence, Leo S. Olschki, 1937, gr. in-8°, 388-(3) pp, biblio, index, broché, qqs rares annotations crayon, bon état. Edition originale
Payot, 1991, gr. in-8°, 289 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Les égéries de la Troisième République : Juliette Adam, Jeanne de Loynes, Geneviève Strauss, Léontine Arman de Caillavet, Elisabeth Greffulhe, Berthe Cerny, Mary Marquet, Anna de Noailles, Marthe Bibesco, Louise Weiss, Suzanne Schreiber, Hélène de Portes, Marie-Louise de Crussol... — "On les appelle des égéries. Du nom d'une nymphe de l'Antiquité qui conseillait discrètement le roi Numa. Gommées dans les mémoires des hommes politiques, effacées par les historiens, méprisées par les féministes, leur rôle a toujours paru suspect. Et pourtant, toute l'histoire de la République est ainsi jalonnée de femmes qui méritent aujourd'hui de sortir de l'ombre où on les a cantonnées. Toutes ne sont pas comme la rumeur l'a laissé croire – souvent pour salir les politiciens à travers elles – des ministres de l'intrigue, profitant d'influences d'oreiller pour tirer les ficelles en coulisse. Médiatrices, initiatrices sociales, conseillères avisées, elles ont rendu bien des services à des hommes politiques peu pressés de les voir se lancer elles mêmes dans l'arène politique. En leur offrant leur appui, leurs avis et leurs salons, ces stratégiques lieux d'influence, antichambres des carrières et laboratoires d'idées, les égéries de la République ont eu, à leur manière, prise sur l'histoire." — "M.-T. Guichard a voulu remonter dans le temps pour s'intéresser aux années où les femmes étaient exclues soit du vote (IIIe République), soit de l'essentiel des responsabilités ministérielles (la IVe République). Pour exister elles tenaient des salons politiques dont le plus célèbre été celui de Juliette Adam, qui s'est consacrée à la gloire de Gambetta avant que la Revanche ne les sépare, et le plus catastrophique, celui d'Hélène Desportes aux côtés de P. Reynaud dans les jours tragiques de juin 1940." (Revue française de science politique, 1992)
Editions L'Harmattan, 1991, fort gr. in-8°, 594 pp, préface de Joseph Pérez, annexes, biblio, glossaire, index, broché, couv. illustrée, bon état
"Ce premier grand livre de Michèle Guicharnaud-Tollis vient couronner de façon magistrale une recherche de plusieurs années consacrée à l'étude des rapports entre littérature et société, culture et nation à Cuba (colonie espagnole, terre d'esclaves) au cours de la première moitié du XIXe siècle. Le titre du livre rend compte de l'essentiel de son contenu. Mais ce livre analyse aussi, avec la netteté et la finesse auxquelles l'auteur nous a accoutumés, bien autre chose. Ce n'est pas seulement l'étude de la genèse d'un genre et de l'insertion d'un thème, c'est en outre une étude de la société esclavagiste cubaine (1820-1868, grosso modo), sa prospérité, ses contradictions, ses crises, doublée d'une étude du cheminement intellectuel d'une génération d'écrivains en quête d'une exoression propre sur la voie hésitante mais consciente de la cubanité. (...) Après le point final de la conclusion, L'émergence du Noir... offre encore près de 150 pages d'annexes, pour lesquels il convient de féliciter notre collègue de l'Université de Pau. Point de remplissage : des documents empruntés bien choisis (tableau de la population cubaine, 1755-1899 ; textes réglementant le sort des esclaves) ou spécialement élaborés. Ces derniers fournissent ainsi une information neuve et précise sur les sommaires des principales revues des années 1830-40 (pp. 475-521), une bibliographie critique qui est un modèle (pp. 535-577), un glossaire des plus utiles et un indexdes auteurs cités. Pour moi, ce livre si riche en rapprochements nuancés invitant à la prudence, ne mérite vraiment que des éloges." (Paul Estrade, Caravelle, 1992, Vol. 59 N° 1)
Hatier, 1969, gr. in-8°, 224 pp, 6 cartes, biblio, broché, bon état (Coll. d'Histoire contemporaine)
Tome 1 (seul paru) : L'Italie au lendemain de l'Unité ; La consolidation de l'Etat (1870-1887) ; L'ère de Crispi et les années difficiles (1887-1901) ; L'ère de Giolitti (1901-1914) ; L'Italie et la Grande Guerre (1914-1918) ; La crise de l'après-guerre et l'avènement du Fascisme (1918-1922).
P., A. Schleicher, s.d. (1911), pt in-8°, 157 pp, préface de Me Henri Robert, broché, dos lég. sali, bon état
P.. Simonis Empis, 1902, in-8°, faux-titre, page de titre, suivis de 100 dessins humoristiques légendés à pleine page, reliure demi-percaline vermillon à coins, dos lisse avec fleuron et filets dorés, pièce de titre basane bordeaux, couv. illustrée en couleurs conservée (rel. de l'époque), reliure lég. défraîchie, bon état
GUILLAUME (André), Jean-Claude LESCURE et Stéphane MICHONNEAU.
Reference : 98762
(1996)
SEDES, 1996, fort in-12, 544 pp, 3 cartes, biblio, broché, bon état
Une histoire du sentiment national en Europe, de 1850 à la fin de la Grande Guerre. — Au XIXe siècle, les nationalismes tiennent un rôle majeur dans la vie de l'Europe. Ils ont marqué le grand mouvement de 1848 de leurs deux caractères opposés liés à leur double origine, la Révolution française et la Liberté, le romantisme contre-révolutionnaire et l'image du Peuple en lutte. Ce livre présente l'histoire du sentiment national en Europe entre 1850 et la fin de la Grande Guerre. Les grandes insurrections sont l'exception, comme dans la Pologne russe en 1863. Partout Nation et Etat demeurent séparés, à la différence de la France. Même en 1871, Nation allemande et Etat ne se confondent pas. Jusqu'en 1918, Autriche et Russie demeurent des Etats multinationaux. Des états nationaux naissent après 1850 de l'action de dynasties traditionnelles, Hohenzollern en Allemagne et dynastie de Savoie en Italie, mais par des procédés politiques réguliers : ralliement des princes, action diplomatique, guerre limitée. En Italie, la pression de Napoléon III impose le recours à la solution française du plébiscite, sauf en 1870. En Autriche, les défaites en Italie de 1859 et en Allemagne de 1864 obligent la Monarchie impériale à une réforme assise sur l'entente avec la nationalité hongroise, son adversaire principal en 1848. Ainsi est instituée, sous un même souverain, une double monarchie Autriche, où les nationalités sont bien traitées, Hongrie, où les minorités nationales subissent une magyarisation forcée. Deux problèmes nationaux restent insolubles en 1918 : en Irlande, le gouvernement britannique choisit la répression politique et sociale; en Espagne, l'absence même du concept de l'état moderne empêche toute modernisation structurelle.
Florence, Leo S. Olschki, 1936, gr. in-8°, 516 pp, 18 planches hors texte, biblio, index, broché, une page lég. tachée, bon état. Edition originale
La place que tient l'Espagne dans l'oeuvre de Gautier ; Gautier en route vers l'Espagne ; Le Carnet de Route ; L'Histoire ; Les moeurs ; L'Art : les descriptions, le critique d'art ; Conclusions.
Nizet, 1950 in-8°, 366 pp, biblio, index, broché, non coupé, bon état
Denoël, 1957, pt in-8°, 319 pp, environ 200 gravures et photos du temps, index des noms cités, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état (Le Roman vrai de la IIIe République, 4)
Marcelin Albert et la grande révolte des vignerons du Midi (1907), par Georgette Elgey. – Le scandale des ballets russes (1909-1913), par George Adam. – Louis Blériot (1909), par Alain Decaux. – La Bande à Bonnot ( 1911-1912), par George Adam. – Le vol de la Joconde (1911), par Anne Manson. – L'assassinat de Calmette par Mme Caillaux (1914), par Pierre Dominique. – L'assassinat de Jaurès (1914), par François Brigneau.
Denoël, 1957, pt in-8°, 343 pp, environ 200 gravures et photos du temps, index des noms cités, cart. éditeur, jaquette illustrée (lég. défraîchie), bon état (Le Roman vrai de la IIIe République, 2)
L'année sanglante de l'anarchie (1893-1894), par Alain Sergent. – Le mariage du siècle (Boni de Castellane, 1895), par Anne Manson. – La naissance du cinéma, par René Jeanne et Charles Ford.– Accusé Zola, levez-vous ! L'Affaire Dreyfus, par Armand Lanoux. – La triomphale première de Cyrano de Bergerac (1897), par Max Favalelli. – L'incendie du Bazar de la Charité (1897), par Louis Sapin. – Thérèse Humbert, l'héritière aux cent millions, par Paul Guimard.
Denoël, 1963, in-8° carré, 366 pp, avec la collaboration de Georges Adam et Raymond Thévenin, plus de 200 illustrations (portraits, fac-similés de journaux, gravures), index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
"L'histoire héroïque et sanglante de l'anarchie, ce cri de révolte désespéré qui s'élève des ruines fumantes de la Commune de Paris et des potences de Chicago, des champs de l'Ukraine en 1920 et des ramblas de Barcelone pendant la guerre d'Espagne, tel est le sujet de cet ouvrage conçu selon les principes de la collection du « Roman Vrai » de Gilbert Guilleminault ; une grande aventure vécue à travers de grands destins, dans le contexte historique du siècle, et illustrée de plus de 200 documents d'époque. De Louise Michel à l'insaisissable Ravachol, d'Emile Henry (le Saint-Just de l'Anarchie) à l'indomptable Marius Jacob, de Gustave Hervé à Louis Lecoin, de l'Ukrainien Makhno à l'Espagnol Durruti... ils sont tous là, apôtres et bandits, terroristes et véritables hommes d'Etat. Tous ont refusé d'accepter la société telle qu'elle leur était imposée. Tous ont souffert, beaucoup ont péri dans cette lutte désespérée, où se rejoignent paradoxalement celui qui servit de modèle à Arsène Lupin et celui qui faillit faire échouer, en 1920, la Révolution de Lénine."
Gallimard, 1956, in-8°, 266 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. La Suite des temps)
"C'est une nouvelle « Histoire d'un crime » qu'a écrit l'auteur du Coup du deux décembre. Il se déchaîne non seulement contre Thiers, cible familière, mais contre Trochu et Bazaine, représentants des « honnêtes gens » et traîtres à leur patrie. H. G. oppose à une bourgeoisie avant tout soucieuse de sauver l'ordre et la propriété, même au prix de la capitulation devant l'ennemi, les saines vertus du patriotisme populaire. Aussi l'histoire devient-elle pour lui une sorte de mélodrame où il n'y aurait que des traîtres, avec le Prolétariat dans le rôle de l'ingénue." (Revue française de science politique, 1956)
Gallimard, 1960, in-8°, 411 pp, broché, couv. illustrée lég. abîmée, état correct (Coll. La Suite des temps)
Somme minutieuse et passionnée, cet ouvrage affiche l'ambition d'étudier de manière approfondie le déroulement de la guerre de 70 dans l'objectif d'y trouver les racines de l'insurrection parisienne de 1871. — "Il ne s'agit pas seulement de la capitulation mais de toute la période commençant en novembre 1870. Violemment critique à l'égard de Trochu « qui tourne mal » et de Jules Favre, H. G. insiste par contre sur l'importance de l'œuvre de Gambetta." (Revue française de science politique, 1961) — "Avec ce troisième volume d’une étude consacrée aux origines de la Commune, nous voici venus à la capitulation de Paris, en janvier 1871. Les élections qui auront lieu quelques jours plus tard indiqueront assez la colère qui couve dans la ville. « Manque de confiance de la nation dans ses chefs militaires » et « la nation avait raison ». De qui, cette sentence ? De Barrès (20 novembre 1897). Barrès vient de lire le travail de Duquet (« un modéré, un ami de l’ordre ») sur le siège de Paris, et qui entrevoit ce qui s’est passé. Nous avons montré – la chose ne fait plus question – que le Gouvernement dit de la Défense nationale n’avait eu, dès le premier jour, qu’un but : au plus vite se rendre, afin que les Prussiens vainqueurs garantissent la tranquillité sociale. On verra dans ce volume que les « Jules » eussent-ils voulu se conduire autrement, ils en auraient été bien incapables. L’armée n’obéissait plus depuis que l’Empire n’était plus là. L’armée refusait de se battre pour la République. La France, alors, dut subir la politique de son armée." (4e de couverture)
Genève, Editions du Milieu du Monde, 1948, in-8°, 412 pp, broché, papier jauni, couv. lég. salie, état correct
Gallimard, 1963, in-8°, 263 pp, broché, qqs rares soulignures au crayon rouge, bon état
"Sans revenir sur le cas Dreyfus, H. G. s'attache, à partir des dossiers conservés aux Archives nationales, à démêler l'écheveau des liens qui unissaient Esterhazy à l'Etat-Major général de l'armée. Si le commandant livrait bien à l'Allemagne les documents qu'on accusa Dreyfus d'avoir remis à Schwarzkoppen, pourquoi l'armée le protégea-t-elle au point où elle le fit ? Si « la grande pensée du Ministère » était bien « la liquidation de l'affaire Dreyfus sans dommage pour les Importants », quel était le personnage qui se cachait derrière Esterhazy et qui, à aucun prix, ne devait être mis en cause ? L'alacrité du ton. une composition volontairement théâtrale donnent de l'attrait à la tentative, mais nuisent sans doute quelque peu à la solidité de la démonstration." (Revue française de science politique, 1966)
Seuil, 1962, in-12, 192 pp, nombreuses illustrations, chronologie, biblio, broché, bon état (Coll. Ecrivains de toujours)
Hatier, 1970, gr. in-8°, 222 pp, 10 figures, biblio, broché, bon état (Coll. d'Histoire contemporaine)
Nathan, 1970, in-8°, 255 pp, 15 cartes et figures, 28 photos hors texte, biblio, broché, qqs soulignures crayon, bon état
Excellent manuel.
P., Imprimerie Nationale, 1985 gr. in-8°, 521 pp, 24 pl. de gravures hors texte, 7 cartes, notes, index, tiré sur papier de Rives, reliure éditeur, bon état (Coll. Politique étrangère de la France)
"Dans la très belle collection « Politique étrangère de la France 1871-1969 » dirigée par Jean-Baptiste Duroselle, voici le volume couvrant les années 1881-1898 c'est-à-dire de la fin du « recueillement » consécutif à la défaite de 1871 aux prodromes de Fachoda. C'est l'époque du gouvernement de ceux que l'on a appelés de manière un peu péjorative les « opportunistes ». Dans les années 1880, ils sont attaqués sur leur droite par les monarchistes et sur leur gauche par les radicaux. L'opinion est pour la paix et le Parlement s'oppose à toute aventure, même s'il accepte de poursuivre des entreprises comme celles du Tonkin ou de Madagascar pour ne pas donner l'impression d'un abaissement du drapeau français. Dans un tel environnement, on ne peut que s'étonner que, malgré de telles résistances et l'instabilité ministérielle, ces opportunistes si décriés aient réussi une expansion coloniale somme toute imposante, malgré l'échec retentissant de l'Egypte où une domination britannique exclusive se substitue au condominium franco-britannique en 1882 par suite du refus de la Chambre de s'engager. Les mêmes qui ont ruiné la position de la France livreront ensuite un vain combat d'arrière-garde contre l'Angleterre, avec pour seul résultat d'attiser la rivalité franco-britannique et d'accroître l'isolement de la France. Car la France reste isolée durant les années 1880. Le rapprochement entre la France et l'Allemagne, longtemps recherché par Bismarck, est impossible en raison de l'hostilité de l'opinion française. La Tunisie, le conflit douanier et des incompréhensions mutuelles handicapent continuellement les relations avec l'Italie. Du côté de l'Angleterre, les choses ne vont guère mieux : là aussi vieilles méfiances et rivalités coloniales bloquent le rapprochement. La Russie s'inquiète de cette France républicaine et instable, tandis qu'à Paris, on se montre sceptique sur l'intérêt d'une telle alliance. Dans les années 1890, la politique extérieure, bénéficiant d'un consensus qui avait fait défaut durant la décennie précédente, devient plus offensive, avec des succès marqués en Afrique. L'alliance avec la Russie est enfin conclue. Il en résulte une mauvaise appréciation du rapport de forces. Hanotau et le Quai d'Orsay ne voient pas que la France ne peut pas être à la fois contre l'Allemagne sur le continent et contre l'Angleterre outre-mer. L'épreuve de force qu'ils ont voulue dans la région du Haut Nil tournera à la confusion de la France et aboutira à une capitulation humiliante. Pierre Guillen a su présenter cette histoire avec une érudition et un jugement sûrs et la toujours parfaite présentation de l'Imprimerie nationale ajoute encore à l'agrément de la lecture." (Hervé Coutau-Bégarie, Politique étrangère, 1986)