8, rue Bréa
75006 Paris
France
E-mail : clio.histoire@free.fr
Phone number : 01 43 54 43 61 Gustave Havard, 1856, pt in-12, 96 pp, un portrait et un fac-similé hors texte, broché, bon état (Coll. Les Contemporains)
P., Gustave Havard, 1855, pt in-12, 96 pp, un portrait et un fac-similé hors texte, édition originale, broché, couv. lég. défraîchie, état correct (Coll. Les Contemporains)
Gustave Havard, 1855, pt in-12, 94 pp, un portrait gravé et un fac-similé hors texte, broché, bon état (Coll. Les Contemporains)
Gustave Havard, 1856, pt in-12, 91 pp, un portrait et un fac-similé hors texte, édition originale, broché, trace de mouillure, état correct (Coll. Les Contemporains)
Librairie des Contemporains, 1869, pt in-12, 63 pp, un portrait hors texte, broché, bon état (Coll. Les Contemporains)
Calmann-Lévy, 1926, in-8°, ii-336 pp, 2e édition, appendices, broché, bon état
"Il y a deux ans, le comte et la comtesse Roderich O'Donnell m'ont confié, pour en assurer la publication, un manuscrit contenant soixante-dix-neuf lettres autographes écrites de 1805 à 1810 par madame de Staël à leur ancêtre, le comte Maurice O'Donnell. Les travaux préparatoires de cette édition m'ont conduit beaucoup plus loin que je ne le pensais, et les documents que j'ai découverts à Vienne m'ont amené à joindre à la simple édition projetée une étude suivie des relations de madame de Staël avec la société autrichienne... J'ai numéroté à part les lettres de madame de Staël à Maurice O'Donnell, pour qu'on puisse facilement les lire d'une traite, si l'on veut. Pour toutes les lettres et pour tous les documents que j'ai reproduits, j'ai généralement corrigé l'orthographe fantaisiste de madame de Staël et de ses amis..." (Avertissement)
P., Marcel Rivière, 1952, in-8°, 199 pp, préface de L. Martinaud-Deplat, broché, bon état. Edition originale, un des 10 ex. hors-commerce numérotés sur papier Marais Crévecoeur (seul grand papier)
Le 23 juillet 1841, lors d'une réunion politique tenue au Mans, Ledru-Rollin prononça un discours très critique sur le gouvernement de la Monarchie de Juillet.
Berlin, Colloquium Verlag, 1980, in-8°, xxi-460 pp, reliure toile éditeur, jaquette, bon état. Colloque tenu à Berlin en 1977 : 19 études érudites (en allemand). On joint un compte-rendu critique de l'ouvrage (2 pp) par Roland Marx.
Alger, Société Historique Algérienne, 1957, in-8°, 18 pp, broché, bon état. Tiré à part extrait de la “Revue africaine”
Genève, Ch. Gruaz, 1851, in-8°, 510 pp, notes, documents, reliure demi-basane fauve, dos lisse avec titres et filets dorés au dos (rel. de l'époque), bon état
Edition originale. La première guerre d'indépendance italienne vue par un Français et lue dans le contexte des soulèvements européens de 1848. L'auteur examine les pays d'Europe et les États italiens : Rome, Gênes, la Toscane, etc. La bataille de Novare (23 mars 1849) signe la fin de la première guerre d'indépendance italienne. Elle est livrée par 70,000 soldats autrichiens commandés par le feld-maréchal Joseph Radetzky et 100,000 soldats du royaume de Sardaigne (même si tous ne participent pas à la bataille) commandés par le roi Charles-Albert de Sardaigne, par le général polonais Wojciech Chrzanowski et par le chef d'état-major Alessandro La Marmora. La victoire des Autrichiens permit à l’empereur François-Joseph Ier de rétablir la domination autrichienne sur la Lombardie. Peu commun.
Calcutta, K. P. Bagghi and Co., 1977, in-8°, xxvii-324 pp, introduction par S. Hasan Ahmad, une carte dépliante hors texte, reliure éditeur, jaquette illustrée, bon état. Texte en anglais
Deuxième édition revue (la première en 1846). Un récit de la vie et des conditions de vie en Inde, en Asie occidentale et en Grande-Bretagne pendant les années 1831-1846 par l'auteur (1812-1877), qui, en tant que membre actif des expéditions militaires britanniques, a voyagé dans la région avec le lieutenant Burnes, assistant résident au Kutch (État du Gujarat), en tant que Munshi persan, sous le nom d'emprunt de Hasan Jan. « Munshi » est un mot hindi-ourdou souvent traduit comme « commis » ou « enseignant ».
Editions sociales, 1972, in-8°, 402 pp, préface de Jean Bruhat, 3 plans, biblio, index, broché, bon état
"Nous possédons désormais grâce a Maurice Moissonnier une information très complète sur les événements de 1870-1871 à Lyon. On trouve d'abord une mise en place de la géographie ouvrière de Lyon avec ses citadelles de la Croix-Rousse et de la Guillotière, la première vestige du passé, la seconde promesse de développements futurs. Dans ce milieu aux traditions révolutionnaires éprouvées, I'lnternationale s'implante pour se diviser en tendances rivales. Le groupe le plus actif, dirigé par Albert Richard, adhère en 1869 à l'organisation bakouninienne au sein de l'Internationale ; cet événement décisif donnera au mouvernent révolutionnaire lyonnais sa couleur particulière." (J. Estèbe, Le centenaire de la Commune par le livre, 1974)
P., Dentu, 1877, in-12, xvi-404 pp, reliure demi-chagrin vert, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), qqs rousseurs, bon état
Notes de voyage de Gustave de Molinari (1819-1912), ce propagateur passionné de la liberté économique, sur la Russie et les réformes du gouvernement d'Alexandre II. — "Sur l'émigration des Tatars de Crimée dans la Dobrogea, voir p. 200. Dans le dernier chapitre une description pittoresque de Constantinople avant la guerre suscitée par la Russie. Une vue d'Athènes. C'est un des meilleurs livres de voyage de l'époque." (N. Iorga, Revue historique du sud-est européen, 1937) — "[Molinari] a parcouru la Russie vers 1860, époque où peu d'Occidentaux s'y risquaient et il est retourné à plusieurs reprises. Il a fait diverses traversées de l'Atlantique, est allé trois fois aux États-Unis, autant au Canada, il a visité la Martinique et Panama. Il s'est promené en Europe dans tous les sens. Il a publié en partie ses impressions de voyage dans des lettres au “Journal des Débats”, qui ont été reproduites dans plusieurs volumes dont la lecture, très attrayante, est pleine d'enseignements." (Yves Guyot, Journal des économistes, 1912)
Calmann-Lévy, 1967, in-8°, 300 pp, 16 pl. de gravures et photos hors texte, une carte, broché, couv. défraîchie, état correct
Par un naufragé de La Méduse.
P., Librairie H. Le Soudier, 1891, gr. in-8°, iii-499 pp, traduit de l'allemand (“Geschichte des Deutsch-Französischen Krieges von 1870–71”), broché, couv. rempliées, bon état. Édition originale, un des 25 ex. numérotés sur Japon, seuls grands papiers. Bien complet de la grande carte dépliante hors texte (qui manque souvent)
Très rare en grand papier.
P., La Boutique de l'Histoire, 2007, gr. in-8°, 411 pp, 14 illustrations, sources et biblio, index, broché, bon état
Les pratiques de recommandation et d'influence ont été tolérées et dénoncées tout au long de la IIIe République. Incompatibles avec le projet républicain d'égalité des chances, les services d'intérêt privé rendus par des élus à des Français ordinaires ont alimenté une légende noire. La République des camarades ou des comités, la République radicale aurait favorisé le clientélisme, la corruption et le passe-droit. Ce livre invite à renverser les perspectives et à aller plus loin que ces discours polémiques, du côté des élus, des fonctionnaires chargés de la gestion officieuse des plaintes, et surtout de la masse des solliciteurs, restée dans l'ombre. Qui demande quoi à son député, et pour quelles raisons ? Comment un élu intervient-il en faveur d'un tiers ? Quels soutiens politiques engagent les services espérés ? À partir de correspondances de parlementaires radicaux, croisées avec des sources multiples, ce livre montre comment les demandes sociales personnelles et les liens politiques se sont imbriqués, dans un département provençal – le Vaucluse – dominé, de 1924 à 1940, par la figure d'Édouard Daladier, homme politique de premier plan. Évoluant au rythme de la France radicale, les pratiques clientélistes se sont peu à peu démocratisées, avant de subir le contrecoup de la crise des années 1930. En dépit de la popularité nationale d'Edouard Daladier, un fossé s'est creusé entre ces attentes sociales, les expressions politiques et les choix du gouvernant. L'entrée dans la deuxième guerre mondiale a donné le coup de grâce à ces systèmes de pouvoir, avant le sabordage du régime. L'analyse localisée, appuyée sur des comparaisons avec des pays voisins – Espagne, Italie – explore la faillite des clientélismes libéraux, dans l'Europe méditerranéenne du premier XXe siècle. En France, cette faillite, plus tardive, est liée aux effets différés de la Grande Guerre, ainsi qu'à la conversion difficile de l'État, de l'assistance aux plus fragiles à l'assurance des ayants droit. Faisant du « piston » ordinaire un objet d'histoire, ce livre donne un coup de sonde dans l'épaisseur sociale de la représentation politique, en démocratie. — L’un des principaux arguments échangés entre adversaires politiques sous la Troisième République mettait en jeu l’existence d’un très large « système de faveurs » composé de toutes les promesses d’emplois publics, aides et soutiens divers que l’élu était censé obtenir au profit de ses électeurs. Vu de droite, il s’agissait d’un redoutable instrument de gouvernement des élections placé entre les mains des républicains. Le système était supposé fausser la sincérité du vote et compromettre tout l’édifice d’une République fondée sur le principe de la libre expression du peuple et sur l’abolition des privilèges. Aussi caricaturale et polémique que pouvait être l’idée vague du « système de faveurs », elle a continué de circuler quelque part entre la littérature des essais politiques contemporains (Robert de Jouvenel, Daniel Halévy, André Tardieu) et un certain nombre d’ouvrages historiques postérieurs. Le tri entre la légende et la réalité n’avait jamais été fait. C’est sur cette ligne d’enjeux que Frédéric Monier propose la première étude digne de ce nom consacrée aux requêtes et demandes faites par les électeurs auprès des élus républicains. Certes, le territoire de l’investigation est limité au seul département du Vaucluse et à un seul dignitaire politique (Édouard Daladier), mais l’enquête menée par F. Monier apporte à elle seule des éclairages neufs et précieux. L’étude se situe au plus près du point de rencontre entre histoire politique et histoire sociale.
Saint-Denis, Imprimerie H. Bouillant, 1911, in-4°, vi-374 pp, 14 gravures, un plan et un fac-similé hors texte, listes des habitants de Saint-Denis sous les armes, des volontaires en 1870 et de la Compagnie des sapeurs-pompiers, reliure pleine percaline rouge de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, encadrement noir et doré au 1er plat, bon état
"L'auteur a entrepris de nous raconter les événements qui ont eu pour théâtre Saint-Denis, sa ville natale, depuis le début des hostilités, jusqu'à la fin de l'occupation allemande. Son livre, artistiquement illustré, est divisé en deux parties : le siège de la ville par les Allemands, puis la période particulièrement pénible, le séjour des troupes prussiennes. Il nous donne pour ainsi dire, le récit de la vie journalière des habitants de Saint-Denis pendant le bombardement de leur ville et ensuite l'exposé du traitement inqualifiable dont ils furent victimes pendant le long séjour des vainqueurs. M. Monin a puisé tous ses renseignements aux sources les plus authentiques : il n'a pas cru devoir se fier à sa mémoire de témoin oculaire, mais il a cherché dans les archives communales de Saint-Denis et, même à l'étranger, toutes les pièces officielles et les papiers précieux se rapportant à cette époque si triste pour tous les coeurs français. C'est ainsi qu'il a pu rendre un juste hommage aux hommes intègres qui avaient assumé la lourde charge d'administrer la cité pendant une période particulièrement difficile il souligne avec soin les belles actions, et le patriotisme d'un grand nombre de ses compatriotes, mais son souci de la vérité ne craint pas non plus de signaler quelques rares faiblesses de citoyens à l'âme moins bien trempée. Il lègue donc, en fils pieux, un vrai livre d'or aux habitants et aux défenseurs de sa ville natale." (Emile Bernard, Revue des études historiques, 1912)
Laffont, 1987, 2 forts vol. in-8°, xxvi-997 et 1178-(8) pp, préface de René Huyghe, biblio, brochés, couv. illustrées, bon état (Coll. Bouquins)
Réédition dans un format très maniable de ce grand classique par une spécialiste du sujet. — Tome 1 : Noms propres A à T ; Tome 2 : Noms propres U à Z – Noms communs A à Z – L'impressionnisme à l'étranger – Index des oeuvres littéraires et musicales, des oeuvres d'art citées, des noms propres – Signatures d'artistes – Index des musées, des lieux et des pays – Cartes de France des hauts lieux de l'impressionnisme – Tableaux chronologiques – Bibliographie. — "La formule du dictionnaire permet d'errer selon notre humeur lorsque nous avons un moment de libre. Utile à l'honnête homme désireux de se cultiver, ce dictionnaire sera également d'une grande utilité aux spécialistes : beaucoup d'articles regroupent des informations qui sont éparses dans les histoires de la peinture. Par exemple, le café-concert des Ambassadeurs a inspiré Manet, Degas, Lautrec ; le fait qu'il soit un lieu à la mode, où les chanteurs populaires se produisaient devant un public élégant, n'explique que partiellement pourquoi il a inspiré tant de peintres. C'est avant tout parce qu'ils y trouvaient à la fois l'éclat des lumières artificielles, une nouveauté pour l'époque, et le frémissement des arbres. L'impressionnisme, ce n'est pas seulement des artistes, qu'ils soient grands ou petits ; c'est aussi des lieux où ils travaillent, s'amusent, tels la « Nouvelle-Athènes », le célèbre « Chat noir »... ; c'est aussi des revues telles la Revue blanche, la Revue indépendante ; des marchands tels le père Tanguy ; des collectionneurs et amateurs d'art tels Georges Clemenceau, qui ne fut pas seulement l'ami de Monet mais aussi de Manet, Picasso, Raffaelli, Rodin... ; le docteur Gachet, dont le nom apparaît généralement accolé à celui de Cézanne ou de Van Gogh, qui fut l'ami de beaucoup d'autres artistes, était lui-même peintre et graveur. Savoir peindre est d'ailleurs un point commun à tous les amateurs des impressionnistes..." (Jean-Marie Diligent)
Club Français du Livre, 1964, in-8°, 238 pp, 32 pl. de gravures sur papier rose, reliure pleine percaline brune de l'éditeur, premier plat illustré, lettrage et décors dorés, rhodoïd, bon état
La triple vocation d'Henry Monnier (1799-1877), à la fois illustrateur, auteur et acteur, fut précédée par des emplois bureaucratiques qui lui permirent d'exercer un sens aigu de l'observation. Il a laissé plusieurs livres et albums d'un esprit incomparable : "il réussit en effet à créer un monde dont la vérité nous amuse en même temps qu'elle nous fait honte. Il nous permet enfin de regarder d'un œil neuf la société qui nous entoure, moins éloignée peut-être de Monnier et son époque que nous pourrions le penser" (Axel Preiss, Dictionnaire des littératures de langue française).
LGDJ, 1966, gr. in-8°, viii-342 pp, 8 pl. de gravures hors texte, biblio, pt trace de mouillure ancienne, bon état
"Le propos de P. M. est de présenter « la confrontation méditée d'un poème romantique et d'une vérité historique », en comparant la notion française du comportement de l'armée, telle qu'elle apparaît à la lecture de 'Servitude et grandeur militaires', avec la réalité militaire et lyonnaise des règnes de Louis-Philippe et du Prince-président entre les dates capitales du 30 juillet 1830 et du 2 décembre 1852. Pour cela il s'efforce de dégager de l'oeuvre de Vigny l' « hypothèse romantique » du comportement de l'armée qu'il décompose en cinq rubriques : son Isolement moral (et partant son apolitisme) , son Obéissance, son Abnégation, son sens du Devoir et enfin son sentiment de l'Honneur. P. M. tente ensuite de remettre en question ces cinq composantes à l'aide d'une monographie étayée sur des documents de première main puisés au Service historique de l'armée, et des Archives lyonnaises. Il nous donne une restitution consciencieuse, « une tapisserie au petit point ... de la geste militaire et lyonnaise des années 1830 à 1852 » qui nous renseigne sur les rapports fluctuants qui s'établirent entre Lyon et sa garnison au cours de ces vingt-deux années : sympathie nuancée accompagnant les Trois Glorieuses, sanglante déception de novembre 1831, exaspération d'avril 1834, fraternisation de 1848, enfin retour à l'isolement en 1852. A la lecture de ces textes que P. M. a choisis très révélateurs du comportement profond des soldats de tous grades, on ne peut s'empêcher de constater que, contrairement à ce qu'il en conclut, cette armée du XIXe siècle est bien loin de ressembler à l'idéal qu'en traçait Vigny." (Revue française de science politique, 1967)
Pygmalion, 1986, gr. in-8°, 451 pp, 16 pl. de gravures hors texte, 4 cartes, chronologie, glossaire, biblio, index, broché, discret C. de bibl. sur la page de faux-titre, bon état, envoi a.s.
Editions du Cerf, 1970, in-8°, 448 pp, introduction par André Latreille, index, broché, couv. illustrée, bon état (Centre d'Histoire du catholicisme français, Université de Lyon)
"Charles de Montalembert (1810-1870) est l'un des témoins les plus représentatifs du 19e siècle. Orateur politique, pair de France, écrivain de grande classe, il a consacré toute sa vie à la défense des causes, pour lui inséparables, de l'Eglise et de la liberté. Le présent ouvrage offre un choix de lettres inédites, échangées par Montalembert avec quelques-uns de ses plus fidèles compagnons d'armes. Textes souvent prophétiques, d'une incontestable beauté littéraire, qui annoncent et préparent l'ère du renouveau dans laquelle nous sommes entrés." (4e de couverture) — "Le volume contient un choix de lettres (leur totalité serait trop volumineuse) échangées avec trois amis au cours des dix-huit dernières années de Montalembert, et annotées respectivement par le P. Baron, A. Latreille et R. Rancœur. Le caractère même d'une telle publication interdit de l'analyser ou de la résumer ; mais comment ne pas dire combien est passionnante la lecture de ces textes écrits au courant de la plume, parfois en confidence et toujours en un style brûlant, où se reflète l'éloquence d'orateurs romantiques. Avec Lacordaire, qui a été pour le collaborateur de l'Avenir un camarade de jeunesse, on n'a retenu que des lettres des dix dernières années (53 de Lacordaire, 22 de Montalembert), qui témoignent d'une cordiale réconciliation après les divergences politiques de 1848-1851 : Montalembert, redevenu libéral face à l'Empire autoritaire, se retrouve en communion d'idées avec le dominicain de Sorèze. La correspondance avec Mgr de Mérode se limite à 35 lettres écrites par Montalembert de 1859 à 1868, les réponses du destinataire n'ayant pu être retrouvées. Malgré les sentiments affectueux qui unissaient les deux beaux-frères, on sait qu'ils furent loin d'être toujours d'accord : l'officier belge, devenu camérier puis ministre des armes de Pie IX, adopta la mentalité du milieu romain où il vivait et pencha de plus en plus vers un ultramontanisme anti-libéral. Le dissentiment est manifeste au moment du discours de Malines en 1863 : on voit Montalembert se justifier longuement et éloquemment au sujet de la fameuse formule « L'Eglise libre dans l'Etat libre » (il faudrait citer toute la lettre du 28 novembre 1863, n° 101, p. 285-292). La correspondance Falloux-Montalembert se compose, paraît-il, d'environ 600 pièces, la plupart inédites. On n'en a retenu ici que 47 (20 de Falloux, 27 de Montalembert), postérieures à 1864. L'état de santé des deux amis les empêchait alors de se rencontrer fréquemment à Paris, d'où ces échanges épistolaires où ils se communiquent des informations politiques et religieuses ou des potins académiques, et surtout discutent des affaires du Correspondant face aux incartades de Veuillot ou aux préparatifs du Concile. Il faut lire en particulier les propos échangés sur le travail de Montalembert..." (Jean-Rémy Palanque, Revue d'histoire de l'Eglise de France, 1971)
P., Jacques Lecoffre, Lecoffre Fils et Cie, 1860-1877, 7 vol. in-8°, ccxcii-282, 587, 508, 509, 413, 646 et 712 pp, une carte en couleurs hors texte, notes, reliures demi-chagrin noir, dos lisses avec filets à froid et titres dorés (“Les Moines d'Occident I-VII” et “Œuvres de Montalembert 10-16”) (rel. de l'époque), coiffes abîmées, arasées ou épidermées, qqs rares rousseurs, sinon bon état
Les tomes I et II sont en édition originale (1860), le tome III est en 4e édition (1876), les tome IV et V en 2e édition (1868), les tomes VI et VII en édition originale (1877). — "C'est à Solesmes que Montalembert, hôte pendant quelque temps de dom Guéranger, conçut l'idée d'écrire une étude sur saint Bernard. De proche en proche, il fut ainsi amené à remonter aux grands moines à la lignée desquels appartenait l'abbé de Clairvaux. Finalement il n'eut jamais le temps d'arriver au XIIe siècle. “Les Moines d'Occident”, avec leurs cinq volumes parus du vivant de l'auteur, ne dépassent pas le VIIIe siècle ; les tomes VI et VII, publiés après sa mort, ne donnent que l'histoire des papes sortis du monde monastique de Grégoire VII à Calixte II. (...) Il n'existe pas, à notre connaissance, d'autre ouvrage qui retrace du VIe au XIIe siècle la courbe générale décrite par cette institution." (E. Amann, Revue des sciences religieuses, 1935)
MONTCALM-GOZON (Armande Marie-Antoinette Du Plessis, marquise de).
Reference : 3168
(1935)
Grasset, 1935, pt in-8°, 368 pp, index, broché, couv. illustrée, pt morceau de scotch au dos, qqs rares marques au crayon en marges, bon état. Edition originale, ex. du SP, envoi a.s. de S. Charléty (nom du destinataire découpé)
Ce texte, inédit jusqu'à cette édition, apporte des précisions et quelques détails sur les luttes de partis au début de la Restauration. — "Soeur du duc de Richelieu, la marquise défend la politique modérée de son frère contre les ultras et tente dans son salon de rapprocher les diverses sensibilités monarchistes." (Bertier, 744) — "Le témoignage de la marquise de Montcalm, sœur de Richelieu, dont les Mémoires viennent d'être publiés et excellemment préfacés par M. Charléty. Cette grande dame, toute dévouée aux Bourbons et encore plus à son frère, a le salon politique le plus intéressant de Paris. Malgré sa santé précaire, elle reçoit tout ce qui compte en France et même en Europe. Autour de sa chaise longue se rencontrent Pozzo di Borgo, Capo d'Istria, le comte Apponyi. La comtesse de Boigne qui est mauvaise langue l'accuse d'avoir trop bonne opinion de ses mérites, mais il est vrai qu'elle en a, qu'elle est de bon conseil, qu'elle n'aime pas les opinions préconçues ni les discussions stériles, et que son jugement sévère sur Chateaubriand n'est pas sans psychologie. « Poussé par un orgueil actif que rien ne saurait arrêter, il veut à toute force être persécuté dans la crainte d'être un seul instant oublié. » Chateaubriand avait demandé un ministère, elle n'avait pu lui obtenir que l'Instruction publique sans le titre de ministre et sans entrée au Conseil, ce qu'il avait considéré comme au-dessous de lui..." (A. Albert-Petit, Revue de Paris, 1936)
P., C. Marpon et E. Flammarion, s.d. (1888), in-4° (30 x 21 cm), (8)-422 pp, 6 planches hors texte (dont le frontispice), 207 illustrations dans le texte et hors texte en noir par L. Montégut, reliure percaline rouge illustrée de l'éditeur, plats bisautés ; au premier plat, deux adolescents en costumes de marin tenant un drapeau tricolore avec en toile de fond une frégate à voile et vapeur et un temple tonkinois dans un encadrement noir et or ; encadrement noir et rosace au second plat, dos avec titres, caissons ornés et filets pointillés dorés, tranches dorées (Magnier et fils), qqs rousseurs éparses, bon état
"Un autre livre, qui sera certainement un des grands succès du jour, est intitulé Jean-le-Conquérant, sous la signature d'Edgar Monteil. L'auteur, dont le talent a toujours été reconnu par tout le monde, a su l'assouplir à la manière neutre qu'exige le livre destiné à la jeunesse, et jamais livre d'étrennes n'a été plus gai, plus nerveux, plus enlevé que Jean-le-Conquérant. Ce livre est d'un genre entièrement nouveau, il se lie à l'histoire de notre empire colonial dont il raconte une des plus récentes conquêtes ; il apprend aux jeunes gens, en les intéressant au suprême degré, comment on rend sa patrie plus grande et plus riche. L'intérêt du volume est d'autant plus vif qu'on trouve à chaque page des dessins spirituels dus à l'habile crayon de Montégut. Il n'y a pas de jeune Français qui ne doive suivre l'exemple de ce Jean-le-Conquérant, qui leur sera si sympathique." (Les Livres en 1888 : études critiques et analytiques) — "... Cet enthousiasme conquérant s’incarne donc logiquement dans des personnages jeunes, adolescents, auxquels le lecteur s’identifie aisément et qui constituent à ses yeux autant de modèles enviables. Souvent, et dans ces cas le lien se fait plus étroit, plus pédagogique, entre les visées coloniales, l’exaltation de la Patrie et le rôle déterminant de l’Armée, le jeune héros est un militaire, enrôlé dans l’infanterie de marine... Les avancées territoriales se cristallisent en même temps dans un symbole emblématique dont l’éloge est ressassé à longueur d’ouvrages, le drapeau tricolore, qui flotte sur le plat illustré d’un grand nombre de ces livres, visualisant et exaltant la présence française sur les cinq continents : « Que la France prenne tout, qu’elle subjugue ces peuples, que le drapeau aux trois couleurs flotte sur le monde entier… », s’écrie l’un des personnages de Jean-le-Conquérant. (...) Il arrive cependant que le doute soit semé quant à la légitimité des conquêtes coloniales, en particulier dans ce curieux roman d’Edgar Monteil, Jean-le-Conquérant, qui relève davantage de la fable que du récit d’aventures. Au terme de multiples péripéties, Jean devient l’esclave d’une jeune et riche Annamite qui se justifie en déclarant : « Nous domestiques chez Français, Français peut domestique chez nous. » Un peu plus tard, un haut dignitaire annamite ne dissimule sa surprise en remarquant que « les Français nous font méchamment la guerre, quoi que nous ne leur ayons rien fait, que nous ne soyons pas allés chez eux », ce qui fera dire au philosophe Candès (qui accompagne Jean, comme Pangloss accompagne Candide) : « Les Chinois et les Annamites seraient peut-être aussi un peuple heureux si nous autres, Européens, nous ne mettions pas les pieds sur leur sol ? » Ces propos n’engagent cependant aucun débat anticolonialiste et le roman-conte s’achève sur le retour triomphal, à Marseille, du héros que le maire félicite d’avoir « conquis un grand empire et ouvert à notre commerce de nouveaux et féconds débouchés. » Roman à la fois grinçant et primesautier, à la tonalité idéologique incertaine, Jean-le-Conquérant reste partagé entre le respect des valeurs humanistes et la glorification de la France coloniale, sans doute à l’image même de son auteur Edgar Monteil (1845-1921), ancien communard, ancien communard, anticlérical et franc-maçon, devenu préfet de la République en 1888." (Bernard Jahier, L’apologie de la politique coloniale française dans la littérature pour la jeunesse avant 1914, 2012)