8, rue Bréa
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Phone number : 01 43 54 43 61 P., Bloud et Barral, s.d. (1897), in-8°, viii-357 pp, un portrait photo en frontispice, reliure demi-basane verte, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés (rel. de l'époque), dos uniformément passé, bon état
Joseph Christian Ernest Bourret (1827-1896), né en Ardèche, évêque de Rodez en 1871, créé cardinal par Léon XIII en 1893. Historien de l’art, il encourageait les prêtres de son diocèse à poursuivre leurs études. — "Ordonné prêtre en 1851, il poursuit un triple cursus universitaire en lettres, en droit et en théologie. Il conquiert en 1855 à la Sorbonne son doctorat ès lettres avec une thèse française sur l'École chrétienne de Séville sous la monarchie des Visigoths et une thèse latine sur l'École chrétienne de Cordoue. En 1870, il accompagne Mgr Dabert, évêque de Périgueux, comme théologien au concile du Vatican. L'abbé Bourret est très proche des milieux néo-gallicans de la capitale. Il est de ce fait recommandé pour l'épiscopat par Mgr Hugonin, évêque de Bayeux, par Mgr Dabert, évêque de Périgueux, par Mgr Meignan, évêque de Châlons, et surtout par son ami, Mgr Lavigerie, archevêque d'Alger. Mais en revanche, il n'est pas appuyé par Mgr Darboy qui le trouve trop favorable aux idées romaines. En 1871, Mgr Guibert le place en tête des ecclésiastiques qu'il recommande à Jules Simon. Il est également proposé par le nonce, qui le compare à Mgr Freppel et souligne ses bonnes dispositions à l'égard du Saint-Siège, si bien qu'il est nommé évêque de Rodez le 19 juillet 1871. Évêque batisseur, il construit ou reconstruit de nombreuses églises dans son diocèse où il accueille aussi, dans les années 1870, plusieurs congrégations religieuses. Il restaure également l'abbaye Notre-Dame-de-Bonnecombe, rachetée à la Compagnie des mines de Carmaux. Mais il doit aussi faire face à la politique de laïcisation. Dans une longue lettre à son clergé, datée du 11 novembre 1882, il dénonce l'idée de neutralité dans l'enseignement. Évêque très en cour à Rome, il est plusieurs fois proposé pour un archevêché, notamment en 1893 pour l'archevêché de Lyon, de Cambrai ou de Tours, mais le gouvernement refuse d'y souscrire. Mgr Bourret de son côté refuse d'envisager la combinaison qui consisterait à l'envoyer à Chambéry ou à Besançon. Il devient cardinal le 12 juin 1893. Il meurt le 10 juillet 1896 à Rodez." (Jacques-Olivier Boudon, Dictionnaire des évêques français du XIXe siècle)
Victor Lecoffre, 1925, in-12, 210 pp, broché, état correct (Coll. Les Saints)
Calmann-Lévy, 1970, gr. in-12, lxviii-349 pp, préface de Christian Schmidt, broché, couv. à rabats, bon état
"Les Principes de Ricardo (1817) sont loin de constituer une oeuvre achevée : nés d'une polémique avec Malthus, James Mill et J.-B. Say, au sujet de la rente et des lois de la population d'une part, des coûts et de la demande de l'autre, conservant également la trace des controverses sur la loi des pauvres, ils combinent l'analyse de la reproduction de Quesnay avec celle des mécanismes du marché de Smith. Refusant la coupure classique entre le Ricardo du chapitre sur le commerce extérieur et la monnaie, jugé quantitativiste et libéral, et celui du chapitre sur la valeur, réservé à Marx, Christian Schmidt veut souligner l'unité du projet ricardien. Recensant tout d'abord l'héritage transmis aux économistes modernes, il analyse la théorie quantitative de Ricardo, sa théorie des coûts comparatifs, et montre comment sa théorie des rendements décroissants a pu mener au raisonnement « à la marge ». En seconde partie, est décrit le fonctionnement du système ricardien, ancêtre des modèles d'équilibre dynamique de nature causale..." (J. Hecht, Population, 1971)
P., José Corti, 1947, gr. in-8°, 586 pp, notes, biblio, index, broché, papier lég. jauni, bon état
P., Audin, Urbain Canel, Ponthieu, Béchet, 1827, pt in-12, 482 pp, 5 gravures hors texte, reliure plein veau, dos lisse à filets et fleurons dorés, pièce de titre maroquin rouge, tranches jaspées (rel. de l'époque), reliure lég. usée, état correct. Manque la carte annoncée
P., Nizet, 1968, in-8°, 284 pp, 16 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Excellente étude, très bien documentée. — "Il est surprenant qu'aucun ouvrage d'ensemble n'ait été consacré au mouvement de la décadence, aux alentours des années 1886-1890..." (Avant-propos)
P., Mme Ve. Louis Janet, 1848, in-8°, 224-48 pp, reliure demi-basane noire de l'époque, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titre doré (“Brochures politiques”), bon état. Peu courant
Avec relié à la suite : “L'Echo des Lois et Codes de la République, ou Le Livre de tous les citoyens contenant les Lois, Décrets, Arrêtés, etc., du Gouvernement, avec les déclarations des Droits de l'Homme”, Paris, au Bureau des Publications utiles, 1848, 48 pp, une planche en frontispice avec les portraits gravés des membres du Gouvernement provisoire (Crémieux, Lamartine, Dupont (de l'Eure), Garnier Pagès, Arago, Marie, Flocon, Marrast, Albert, Louis Blanc et Ledru Rollin). Rare
P., Librairie H. Le Soudier, 1892, pt in-8°, viii-82 pp, 2e édition, traduit de l'allemand, broché, état correct
Journal fictif d'un petit ouvrier relieur de Berlin décrivant naïvement, d'abord avec enthousiasme, puis avec amertume, les changements occasionnés par un supposé triomphe du socialisme.
P., Tchou, s.d. (1977), gr. in-8°, 729 pp, très nombreuses gravures et photos, 19 cartes hors texte, biblio, index, reliure simili-cuir acajou , titres dorés au 1er plat et au dos, une vignette illustrée contrecollée au 1er plat (rel. de l'éditeur), bon état
1. L'aventure européenne en terre américaine de ses origines à l'achat de la Louisiane (1513-1804) ; 2. Les chemins du Grand Ouest américain (1804-1848) ; 3. Le demi-siècle qui conquit l'Ouest (1848-1900) ; 4. Vers la mythologie. — "Les ouvrages sur le Far-West sont légion. Il manquait jusqu'ici, pourtant, ce que l'on entend d'ordinaire par le mot "somme". Ecrit par un spécialiste du western, cet ouvrage en a toutes les caractéristiques : sept cents pages grand format, un index d'importance, une table de sources biographiques fort nourries, un riche ensemble de cartes... La foisonnante iconographie est très amusante ou suggestive, ou émeut. Les citations dans le corps du texte sont heureuses. L'auteur coupe un récit qui galope sur plus de cent ans d'histoire par des biographies ou par ce qu'il appelle des "livrets de famille", quand les personnages évoqués en valent la peine – Buffalo Bill, David Crockett, – à la lumière des travaux les plus récents ; par des calendriers qui situent, dans le temps, les grands événements dont la Californie ou l'Oregon furent le cadre – ou qui affectent le sort des Sioux ; par des glossaires techniques, et l'on connaît ainsi l'essentiel du parler du cow-boy et du chercheur d'or. Jean-Louis Rieupeyrout a passé quelque douze ans à écrire son livre. On ne s'en étonnera pas. Aussi bien, puisque de somme il s'agit, a-t-il dû se faire géographe, historien, botaniste, zoologiste, économiste – voire ethnographe. La différence entre le "Conestoga wagon" et le "prairie schooner", on la trouve dans cette Histoire, qui conte par le menu aussi bien les avatars des transports en commun (de la diligence au chemin de fer) que l'épopée du bétail, le grand essaimage des bêtes à cornes du Texas vers le Nord. Le fil de fer barbelé et l'éolienne, dont l'invention marque la fin du règne de l'éleveur et la toute-puissance du fermier qui lui succède, ce qui a modifié en profondeur les structures de la société américaine, font l'objet d'une étude poussée. Jusqu'à des statistiques, qui portent sur les déplacements des troupeaux de "longhorns", dans le Sud-Ouest, entre 1866 et 1880. Un livre passionnant, le western sur sa table, l'Ouest lointain (far-west) à portée de la main, et l'on voudrait que le livre, comme enfant le conte de fées, ne se terminât jamais..." (Yves Berger, Le Monde, 6 sept. 1967) — "... Seul Jean-Louis Rieupeyrout est alors parvenu à se forger une réputation d’historien de l’Ouest. Professeur de français dans l’enseignement secondaire, il est d’abord auteur d’études sur le western et de matériel pédagogique sur question dans les années 1950, avant de livrer une synthèse d’Histoire du Far West chez Tchou en 1967. Rieupeyrout s’impose alors, auprès du grand public et au fil de ses ouvrages successifs, comme le spécialiste de l’Ouest et des Indiens jusqu’aux années 1990. Son rôle de vulgarisateur est essentiel." (Tangi Villerbu, “Écrire l’histoire de l’Ouest américain en France, 1917-1969”, 2010)
Fayard, 2019, in-8°, 311 pp, 18 photos, 3 fac-similés, une carte, notes, sources, broché, couv. illustrée, bon état
A la fin du XIXe siècle, face à la faillite de l'asile où l'on retient, plus qu'on soigne, les "aliénés" dans des établissements surpeuplés, des psychiatres réfléchissent à une solution alternative. Pourquoi ne pas faire sortir de ces hôpitaux les "incurables tranquilles" en les installant, contre rétribution, dans des familles, à la campagne ? Le conseil général de la Seine décide, en 1891, de tenter l'expérience. Un an plus tard, la petite ville de Dun-sur-Auron, dans le Cher, est choisie pour accueillir, "à titre d'essai" , la première "colonie familiale pour aliénés" en France. L'essai est si concluant que le nombre de familles prêtes à héberger des patients augmente de façon exponentielle. En 1913, la colonie de Dun compte plus de 1.000 malades mentaux pour environ 4.000 habitants. Appelé aujourd'hui "Accueil familial thérapeutique" , ce mode de soins existe toujours à Dun, même si les patients y sont moins nombreux qu'autrefois. En s'appuyant sur les archives hospitalières et sur des témoignages de patients, de familles d'accueil, de villageois, Juliette Rigondet raconte l'histoire de ce lieu à part dans la psychiatrie française et reconstitue l'existence de ces hommes et de ces femmes qui ont fait partie, jusqu'à leur mort, de la vie quotidienne des Dunois. Elle nourrit ainsi la réflexion sur ce que notre société fait des "fous" et de l'Autre.
P., Albert Messein, s.d. (1923), in-12, 544 pp, broché, qqs rares annotations stylo, état correct
Seuil, 1971, in-12, 248 pp, 18 tableaux, chronologie, biblio, broché, soulignures stylo sur 27 pp, bon état (Coll. Points Histoire). Edition originale, ex. du SP, envoi a.s. à l'historien Ernest Labrousse : « A notre maître E. Labrousse, cet essai de “synthèse”. En très respectueux hommage »
Quand commence la révolution industrielle ? L'expression de « révolution industrielle » est-elle propre à décrire son objet : faut-il lui préférer le terme anglais de take off ?, ou celui, plus général et plus synthétique, de « croissance » ? Quelles conditions président à son démarrage et à son expansion ? Quelles en sont les conséquences - sociales, culturelles, psychologiques, humaines en un mot ? Ouvre-t-elle le fossé entre les nations dominantes et les nations «prolétaires» ? Où en est aujourd'hui la réflexion des historiens sur cette formidable mutation du travail de l'homme ? Ce sont là quelques-unes des questions auxquelles répond ce livre devenu un classique.
P., Librairie d'éducation laïque, s.d. (1880), in-12, 156 pp, 12 illustrations (dont 6 à pleine page) et une carte dessinées par E. René Ménard, reliure demi-basane brune, dos lisse avec titres, faux-nerfs à froid pointillés et doubles filets dorés (rel. de l'époque), dos et plats lég. frottés, fer doré au 1er plat, bon état
Olivier Orban, 1988, gr. in-8°, 275 pp, notes, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état
"L'histoire du rêve est possible. Cet excellent livre le rappelle en s'inscrivant délibérément dans une dimension précise : l'imaginaire français du XIXe siècle. Connue pour ses travaux sur la folie au XIXe siècle. (La Ronde des folles, Aubier, 1986), Y. Ripa s'est intéressée avec courage et méthode à un sujet difficile. Elle présente ce qu'elle nomme «un Ancien Régime du rêve», ou plutôt une période de transition vers le nouveau statut du rêve psychanalysé. Résumer ce travail précis, fondé sur de nombreuses sources, en particulier sur des autobiographies, est sans doute le trahir. Il faut pourtant signaler que le fil directeur est constitué par la modification profonde du statut de l'imaginaire onirique : discours surnaturel toujours lié à Dieu ou surtout à Satan jusque-là, celui-ci est brutalement projeté dans la réalité par le langage savant du XIXe siècle, qui nie le démon et les superstitions. Mais la déchristianisation déclenche une angoisse collective face à ce phénomène vide de sens, que Freud n'explique pas encore. Nombreux sont les «blessés du rêve» qui tentent de retrouver des repères en se livrant aux charlatans de tout acabit. La médecine, quant à elle, s'affirme aliéniste à son sujet, en marche lente vers la psychanalyse. Mais en un temps d'expression de l'individu et de multiplication des autobiographies, le rêve devient aussi pour d'autres un mode d'accès à la connaissance de soi-même. Il faut lire les pages consacrées à ces figures de rêve, aux voyages oniriques masculins avec des femmes jeunes et blondes, par exemple, pour comprendre que l'analyse transforme l'anecdote en fine et rigoureuse étude des arcanes de ce tiers de la vie humaine où règne le sommeil. Au temps du secret, de l'intime, du non-dit, le songe est réellement la clef d'un imaginaire social essentiellement urbain ou bourgeois..." (Robert Muchembled, Revue du Nord, 1991)
Armand Colin, 2004, in-8°, 192 pp, 18 illustrations, chronologie, biblio, index, broché, bon état
Conseillère, mère, éducatrice, épouse, travailleuse, soignante, tricoteuse, féministe, pétroleuse, suffragette, pacifiste, résistante... les femmes ont endossé bien des rôles que l'histoire, plutôt attentive à l'événementiel et aux grands hommes, a longtemps passés sous silence ou caricaturés. Ce livre rend aux femmes leur mémoire et aux hommes le passé féminin. Il s'attache à décrire la réalité quotidienne. Tout en retraçant leur présence, leur figuration ou leur absence sur le devant de la scène de la Révolution française à la Seconde Guerre mondiale, il dessine une chronologie qui leur est propre et analyse les rapports de sexe. Il découvre ainsi les femmes, actrices de l'Histoire, et confirme qu'une histoire sans les femmes n'est plus possible.
Société d'édition "Le Livre", 1926, pt in-8°, xv-218 pp, préface de Léon Bérard, broché, couv. lég. salie, bon état
L'étude des doctrines sociales du marquis de la Tour du Pin. — "J'ai lu le petit livre que Jean Rivain a consacré à « La Tour du Pin, précurseur ». C'est une synthèse de ce qu'a écrit le maître et qui a été rassemblé en un gros livre intitulé : Vers un ordre social chrétien. La Justice sociale, l'Economie sociale, la Politique sociale forment les éléments des chapitres essentiels de ce livre qui est un véritable discours sur les conditions de la civilisation chrétienne et qui pourrait se dénommer : « Traité des mœurs des peuples chrétiens » (...) La Tour du Pin dont la vie de soldat, de diplomate et de sociologue, donnera à nos esprits, quand elle sera écrite avec l'ampleur désirable, des satisfactions extraordinaires, fut, il faut le dire, un, élève, en quelque sorte de Monseigneur le Comte de Chambord. Familier de Henri V, pénétré de tout ce qui constitue le légitimisme français et chrétien, La Tour du Pin a donné, de cette doctrine qui ne soumet pas la loi à l'homme, mais l'homme à la loi, les formules capitales. Voilà ce qui a fait la puissance de ce qu'il a été et que M. Rivain a si lumineusement groupé et condensé..." (Paul Courcoural, de l'Action Française)
Armand Colin, 1911, in-12, (4)-258 pp, 80 illustrations de Robida dans le texte et à pleine page, reliure percaline verte, dos lisse avec titre doré et caissons à froid, encadrements à froid sur les plats, fer doré de la ville de Paris au 1er plat (rel. de l'époque), bon état
"Le Capitaine Bellormeau, du régiment de Picardie, gagne ses premiers grades sous le maréchal de Turenne, se distingue dans la lutte contre les Espagnols, dans la défense de Gravelines, par sa bravoure et sa belle humeur pendant le siège, jusqu’au jour où, en récompense de sa brillante défense de la place, M. le Gouverneur obtient la main de Mlle de Malicorne. Par l’entrain, la verve et la variété du récit comme du dessin dus à la plume et au pinceau de Robida, “le Capitaine Bellormeau” fait bonne figure dans l’œuvre du brillant et ingénieux conteur." (Revue des Deux Mondes) — La veine de la littérature pour l’enfance s'était tout d’abord manifestée chez Albert Robida par deux romans exubérants de fantaisie et illustrés avec humour, La Tour enchantée (1880) et Le Voyage de Monsieur Dumollet (1883). À partir de 1889 et jusqu'à la fin de sa carrière, elle va constituer une part significative de son œuvre. Robida transpose sa passion de l'histoire dans de nombreux ouvrages pour la jeunesse écrits et illustrés par lui comme "Le Capitaine Bellormeau" (1900), personnage chevaleresque, mélange de d’Artagnan et de Cyrano de Bergerac, ferraillant dans les Flandres sous le règne de Louis XIII.
Nantes, Nantes par le Livre, 1978, in-4° à l'italienne (30 x 22), (16)-252-(18) pp, préface de Luce Courville, 193 illustrations, reproductions et cartes, index, reliure pleine toile rouge, jaquette illustrée, bon état (Publication du Centre universitaire de recherches verniennes de Nantes). Edition originale, tirage limité à 1500 ex. numérotés, envoi a.s.
Le roman de la science ; Les mondes connus ; Les mondes inconnus ; Le voyage ; L'utopie ; Un écrivain méconnu. — "La plus importante et la plus complète chronologie vernienne parue jusqu'à ce jour. C'était un travail qui restait à faire, celui de remettre Jules Verne dans le contexte littéraire, social, historique de son époque. Pour un écrivain qui fut un extraordinaire témoin de son temps, c'est une façon tout à fait décisive d'éclairer l'homme et l'oeuvre..."(Luce Courville, préface)
Ed. Monnier et Cie, 1885, in-12, 375 pp, qqs rousseurs, reliure toile noire de bibliothèque, dos détaché. Edition originale
P., Jules Rouff, 1881, in-12, 355 pp, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs pointillés soulignés de doubles filets dorés, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), qqs pâles rousseurs éparses, coupes frottées, bon état
Du fait de sa participation active à la Commune, l’auteur fut déporté en Nouvelle-Calédonie. Il parvint à s’échapper à bord d’un bateau anglais. Il relate ici sson incroyable périple qui le conduit jusqu'en Australie, aux îles Fidji, à Honolulu et en Amérique, d'où il regagne l'Europe. — "Bien que n'ayant pas pris part à la Commune, [l'auteur] fut arrêté en mai 1871 et condamné à la déportation [...] Il arrive en Calédonie le 8 décembre 1873 et est envoyé à la presqu'ile Ducos. Il s'en échappe grâce à l'organisation de son ami Achille Ballière [...] le 20 mars 1874. En 1880, il rentre en France à la faveur de l'amnistie, fonde “L'Intransigeant” et mène les plus vigoureuses campagnes politiques..." (O'Reilly, 222-223) — "L’amnistie acquise, l’arrivée de Rochefort à Paris, le 14 juillet 1880, déchaîna une manifestation quasi révolutionnaire. Il fonda “L’Intransigeant” et fut élu député de Paris en 1885 ; il se rallia par la suite eu boulangisme et fut violemment antidreyfusard et antisémite." (Michel Cordillot, Maitron-en-ligne)
P., G. Charpentier ; Librairie Moderne, s.d. (1880) et 1887, 2 vol. in-12, 376 et 318 pp, mention de 2e mille sur la page de titre de “La Mal'aria”, réunion de 2 romans reliés ensemble en un volume demi-basane verte, dos lisse avec titres et triples filets dorés (rel. de l'époque), bon état
"Rochefort lui-même, quel que soit le jugement que l'on porte sur ses prestations de journaliste dans la Lanterne et l'Intransigeant, ne peut en aucun cas être considéré comme un romancier supérieur à Ernest Daudet. Lorsqu'il revint à Paris en 1880, il attira immédiatement l'attention sur lui et sur le nouveau journal L'Intransigeant par le roman “Mademoiselle de Bismarck”, publié en feuilleton dans ce journal, un récit ordinaire dans lequel il ne s'agissait nullement, comme on le supposait généralement, de la fille du chancelier allemand, et qui n'intriguait que par ce titre. Depuis, il a poursuivi dans ses livres la réhabilitation de la Commune, comme dans “Le Palefrenier”, où l'on trouve quelques passages d'un naturalisme inutile, ou décrit la vie des exilés en Nouvelle-Calédonie, comme dans “L'Evadé, roman canaque”." (H. J. Heller, Zeitschrift für neufranzösische Sprache und Literatur, 1888)
Ramsay, 1980, in-8°, 407 pp, repères chronologiques, broché, couv. illustrée par Manet (« L'évasion de Rochefort »), bon état
Edition allégée des Mémoires de Victor Henri Marquis de Rochefort-Lucay (1831-1913), l'homme de la Lanterne, publiés en 1896 chez l'éditeur Paul Dupont à Paris (5 volumes in-12, soit plus de 1850 pages). L'éditeur a surtout sacrifié la dernière partie, celle consacrée au Boulangisme, et à nombre de personnages ou d'affaires des débuts de la Troisième République.
P., Victor-Havard, 1886, 2 vol. in-12, 331 et 329 pp, réunion de 2 ouvrages reliés ensemble en un volume demi-basane verte, dos lisse avec titres et triples filets dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale pour “Farces amères”
Les Signes du temps sont la troisième série des “Français de la décadence”. "Farces amères est un intéressant recueil d'articles que Rochefort a publiés sous le pseudonyme de Grimsel dans le “Gil Blas”, il contient entre autres une section sur le Théâtre français." (H. J. Heller, Zeitschrift für neufranzösische Sprache und Literatur, 1888)
P., Librairie Anti-Cléricale, s.d. (1880-1881), 3 vol. in-4°, 334, 339 et 532 pp, nombreuses illustrations dans le texte, reliures demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et caissons dorés (rel. de l'époque), qqs rousseurs, bon état. Exemplaire bien relié
Réédition au format in-4° (16 x 26,7 cm) des 75 numéros de “La Lanterne” publiés sous le second Empire. Le premier volume indique en surtitre : “La Propagande républicaine”. — Etincelant polémiste et républicain ardent, Henri de Rochefort-Luçay (1831-1913) débuta comme journaliste au “Charivari” puis au “Figaro” avant de lancer “La Lanterne” en mai 1868. Le journal à la couverture vermillon, dans un format de conspirateur, tient dans la paume de la main, L'intransigeance du ton fit rapidement monter le tirage à plus de 100.000 exemplaires, imposant bientôt son unique rédacteur comme l'écrivain le plus populaire de France. L'incipit de ce "Mémorial des malpropretés de l'Empire" est resté fameux : "La France contient, dit l'Almanach impérial, trente-six millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement." Rochefort s'attira assez vite les foudres du gouvernement impérial : le onzième numéro fut saisi ainsi que le douzième (18 août 1868). Il fut condamné à treize mois de prison et 10.000 francs d'amende. Le chemin de l'exil s'imposait. Il quitta Paris et se réfugia à Bruxelles chez les Hugo. Pour mieux déjouer la vigilance des douanes, les brochures frappées d'interdit étaient parfois expédiées parmi des colis de bustes en plâtre de Napoléon III : "Le venin impérial porte en lui-même son contre-poison !" Sous la Commune, il livra une lutte ardente contre le gouvernement de Versailles. Condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie, sa spectaculaire évasion du bateau-prison fit les gros titres de la presse européenne. “La Lanterne” poursuivit le combat jusqu'en 1876, à Londres comme à Genève. Prince du pamphlet, Henri Rochefort éblouit par le tranchant du style, la fulgurance des traits, le brio de ses exécutions capitales : "Monsieur Mérimée, que toute la presse avait enterré ces jours-ci, est en pleine convalescence. Il n'est donc pas mort, mais il est sénateur, ce qui revient absolument au même."
Mercure de France, 1994, gr. in-8°, 309 pp, un portrait en frontispice, 2 fac similés dans le texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
George Grassal (1867-1905) fit de la provocation et de l'hédonisme les deux règles essentielles non seulement de son existence, mais aussi de son oeuvre. Provocant il le fut ! A commencer par le choix de son pseudonyme – Hugues Rebell – pour bien montrer son opposition à toutes formes de règles quelles qu'elles soient. A l'égard de la religion notamment : non content de lui réserver les critiques les plus cinglantes, Rebell avait l'habitude de recevoir ses invités vêtu d'une soutane de cardinal. Avec les femmes il eut une attitude paradoxale : tantôt il les vénérait, tantôt il les méprisait... Au-delà du minutieux portrait d'un débauché, audacieux dans la démesure, cette biographie cerne également l'homme de lettres, grand admirateur de Stendhal et de l'Italie, précieux observateur des moeurs de son temps, et auteur d'ouvrages savoureux et subversifs, spécialiste de nouvelles et romans « flagellatoires ».