8, rue Bréa
75006 Paris
France
E-mail : clio.histoire@free.fr
Phone number : 01 43 54 43 61 Plon, 1916, in-12, iii-321 pp, broché, bon état
"L'auteur, officier de cavalerie légère, a fait campagne depuis la fin d'août ; il a rejoint son régiment au moment où l'armée française battait en retraite au delà de la Marne, au désespoir de certains qui, ayant combattu victorieusement l'ennemi, ne comprenaient point pourquoi il leur fallait reculer. Vient la bataille de la Marne et l'ivresse de la victoire. Puis c'est la guerre de tranchées : les chasseurs à cheval sont envoyés pour renforcer les lignes de l'Yser et ici encore, malgré le service inattendu qu'on commande à des cavaliers, la victoire récompense leurs efforts héroïques. L'auteur ne fait pas l'histoire de ces hauts faits d'armes ; il conte seulement la part qu'il y a prise à son rang. Ce sont les infiniment petits de la lutte géante. Mais ces récits sont si prestement menés, avec tant de sincérité et de simplicité, qu'une fois le livre commencé il faut le lire jusqu'au bout." (Ch. Bémont, Revue historique, 1915)
Plon, 1916, in-12, iii-321 pp, broché, couv. salie, état correct
"L'auteur, officier de cavalerie légère, a fait campagne depuis la fin d'août ; il a rejoint son régiment au moment où l'armée française battait en retraite au delà de la Marne, au désespoir de certains qui, ayant combattu victorieusement l'ennemi, ne comprenaient point pourquoi il leur fallait reculer. Vient la bataille de la Marne et l'ivresse de la victoire. Puis c'est la guerre de tranchées : les chasseurs à cheval sont envoyés pour renforcer les lignes de l'Yser et ici encore, malgré le service inattendu qu'on commande à des cavaliers, la victoire récompense leurs efforts héroïques. L'auteur ne fait pas l'histoire de ces hauts faits d'armes ; il conte seulement la part qu'il y a prise à son rang. Ce sont les infiniment petits de la lutte géante. Mais ces récits sont si prestement menés, avec tant de sincérité et de simplicité, qu'une fois le livre commencé il faut le lire jusqu'au bout." (Ch. Bémont, Revue historique, 1915)
Plon-Nourrit, 1918, in-12, ii-345 pp, modeste reliure demi-toile carmin, dos lisse avec titres dorés et filets à froid, bon état
"Le nouveau volume du remarquable peintre militaire qu'est M. Dupont se rapporte surtout aux combats sous Verdun. Il ne raconte pas la sublime épopée ; il en esquisse quelques épisodes perdus dans l'immensité de la bataille, mais avec quel art simple et pénétrant ! Avec quelle finesse il analyse ses pensées et ses sensations au milieu du danger ; comme il sait faire admirer le courage, le dévouement de ses hommes ! Cavalier condamné à la vie immobile des tranchées, il est dans l'attente du moment où la guerre de mouvement redeviendra possible ; mais il comprend, surtout après les dures batailles de l'Artois, que ce moment est encore fort éloigné. « Nous passerons », dit-il (ch. I, 24 septembre 1915) dans une phrase volontairement inachevée, mais dont le sens est clair, « quand notre matériel sera en état de lutter avec celui de l'ennemi. » L'Allemagne, qui voulait cette guerre, avait pris toutes ses mesures pour la faire courte et triomphante ; son industrie était prête comme son armée. Pour la France et plus encore pour ses alliés, il fallut d'abord gagner du temps ; une industrie ne s'improvise pas plus qu'une armée. Quant au dénouement espéré, y touchons-nous ?" (Ch. Bémont, Revue Historique, 1918)
P., Société des Ecrivains, 2014, in-8°, 356 pp, 24 illustrations (photos, cartes postales de l'époque, correspondances), broché, couv. illustrée, bon état
"Ma chère fiancée, J'ai reçu ta lettre ce matin, juste au moment de partir et je t'en remercie beaucoup. Mais contrairement à ce que tu me dis, il y a plus de grabuge qu'on ne le pense. Nous allons en ce moment sur la frontière, et pour la première étape, nous nous sommes enfoncés de soixante-dix kilomètres, nous sommes arrivés à 4 heures du soir et nous repartons à 2 heures du matin sur Verdun. Mais heureusement nous sommes des gais et joliment bien équipés, ça serait malheureux de laisser ça là. Le plus pénible pour moi, ça a été les pauvres cultivateurs qui sont venus apporter le matin tous leurs chevaux réquisitionnés et qui s'en retournaient avec le licol en pleurant. Dans tous les pays où nous passons c'est le même trafic, des pleurs partout." — Exceptionnelle et touchante, cette correspondance entre un soldat et la femme qu'il aime alors que la Première Guerre mondiale approche, éclate... et perdure inlassablement. Plus particulièrement, c'est le ton même du combattant qui étonne tout au long de ces lettres, mêlant légèreté et gravité, ironie et lassitude, terribles nouvelles et espérances de retrouvailles prochaines. Comme s'il s'agissait, finalement, de dédramatiser la situation présente pour mieux se projeter dans un avenir que l'on veut clément. En cela, "La Gloire des bleuets" nous immerge, de manière saisissante et bouleversante, au sein d'une jeune génération française qui vit ses projets toujours retardés et mis entre parenthèses à cause du premier conflit du XXe siècle.
Louviers, Editions Ysec, 2017, gr. in-8°, 105 pp, 13 photos, repères chronologiques, broché, couv. illustrée, bon état
Alfred Lanfranchi, élève au lycée de Constantine, est mobilisé en avril 1917 au sein du 3e régiment de tirailleurs algériens à Bône. Après plusieurs mois d’instruction en Algérie, il quitte sa terre natale en janvier 1918 pour Marseille puis la Seine-et-Marne. Le contraste est rude pour le jeune soldat arraché à la douceur de son foyer. De cantonnement en cantonnement Alfred livre un récit alerte, drôle, sensible de son histoire. À la fin du mois de septembre, il est envoyé au front dans l’Aisne. Il disparaît le 31 octobre 1918 prés de Landifay.
Fayard, 1988, fort in-8°, 1077 pp, notes, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
"Né" républicain – en plein Bocage vendéen ! – en 1841, Georges Clemenceau dut, tout jeune, combattre le pouvoir issu du 2 Décembre. Jusqu'à sa mort (1929), il garda de cet apprentissage la conviction que la vie publique était une lutte : lutte pour consolider la République quand d'aucuns prêchaient un modus vivendi avec ses adversaires ; lutte pour la laïcité, lutte pour Dreyfus, lutte pour renforcer l'armée quand la paix paraissait à ce prix, lutte enfin pour la victoire quand la guerre devint inévitable. Ni l'intérêt personnel – il refusa plusieurs fois le pouvoir à des conditions qui ne lui convenaient pas – ni l'idéologie – il évolua de l'extrême gauche vers le "centre" et s'opposa, lui l'athée convaincu, aux excès de l'anticléricalisme – ne le guidèrent jamais. La République et la France s'identifiant à ses yeux, il entendait les fortifier et non les diviser. Passionné, orgueilleux, d'une lucidité terrible sur les hommes, dur, brutal à l'occasion, il ne cessa, par le verbe comme parlementaire (élu de Paris, puis du Var), par la plume comme journaliste, écrivain et patron de presse, d'appeler à la vigilance et à l'effort. Et quand, en 1917, tout parut perdu, quand les politiciens et les généraux routiniers eurent échoué, il fallut bien se tourner vers le seul homme qui ne fût pas compromis dans les expériences antérieures, le seul aussi dont la combativité et l'ardeur fussent inentamées en dépit de l'âge – soixante-seize ans ! – : Clemenceau. C'est lui, on le sait, qui mena le pays à la victoire, mettant un terme à d'indicibles souffrances. A cet homme exceptionnel – au jeune médecin des pauvres, au maire de Montmartre sous la Commune, au "tombeur de ministères", au directeur de journal qui trouva le titre 'J'accuse' pour le célèbre article de Zola, à l'ami de Monet, au voyageur, à l'amoureux, à l'auteur de 'Démosthène' et de 'Au soir de la pensée' , au collectionneur de Kogos japonais, au duelliste et à ses mille autres facettes –, Jean-Baptiste Duroselle a consacré un ouvrage non moins exceptionnel, foisonnant d'informations nouvelles admirablement maîtrisées – une biographie définitive.
Perrin, 1994 gr. in-8°, 515 pp, cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, tranche lég. salie, bon état
Comment la France et les Français – 7 000 000 de mobilisés, 1 397 000 morts – ont-ils pu supporter une guerre si longue, si dure, si cruelle, si coûteuse ? Pour y répondre, Jean-Baptiste Duroselle a étudié la Grande Guerre de 14-18 sous tous les angles possibles : les phases militaires, naturellement, mais aussi le rôle des chefs, la souffrance des combattants et de leurs familles, les civils, le comportement des gouvernements successifs, des partis et des syndicats, le financement, l'armement, la reconversion industrielle et ses effets sociaux, la guerre économique, la guerre psychologique, le prix terrible de la victoire, les profondes conséquences morales, politiques, économiques, intellectuelles et sociales de ces cinquante-deux mois qui ont sans doute plus changé la France que ne le fera la Deuxième Guerre mondiale. Un livre majeur pour prendre la mesure de ce cataclysme.
Payot, 1930, in-8°, 320 pp, traduit de l'allemand, broché, couv. lég. salie, bon état (Coll. de Mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la Guerre mondiale)
"Je n'ai pas l'impression que ce livre ait rencontré chez nous tout le succès qu'il mérite et aussi bien n'ai-je pas lu depuis la guerre beaucoup de plus beau livre (...) Je ne tenterai pas de résumer ce volume. On n'enferme pas en quelques pages une pareille matière humaine, et il est trop clair que ce qui lui donne son prix est précisément le détail concret, l'anecdote réelle, le mot vrai, recueillis par un témoin sincère. Il se présente comme un journal de guerre entre tant d'autres. (...) Quand la guerre éclate, l'auteur a seize ans. C'est un jeune noble, né d'un père prussien, officier de marine, et d'une mère russe. Il s'engage. Il n'est encore qu'un enfant naïf, enthousiaste, fier et pur. Ce qu'il connaît le mieux au monde, c'est le pedigree des chevaux célèbres. Et puis il rêve des femmes, et de l'amour qu'il ignore. En 1915, il est déjà enseigne, dans un régiment de dragons, et se bat en Courlande. Au cours d'une attaque, il est blessé – deux balles dans la cuisse – et fait prisonnier. Alors commence le voyage qui de lui fera lentement un homme, voyage réel au bout de la nuit, et c'est alors aussi que son livre commence. Car il a le grand sens de ne nous rien dire de ses prouesses à la guerre. On le soigne mal. Ses plaies suppurent. On va lui couper la jambe. Ne pourra-t-il plus monter à cheval ? Sera-t-il toute sa vie infirme ? Il pense au suicide quand jamais il n'a tant aimé son corps et la vie. L'intervention d'un médecin allemand le sauve. Ses blessures vont guérir. Mais les armées russes battent en retraite et l'hôpital est évacué. On le transporte en Sibérie. Ils sont douze mille dans un camp aux limites du désert de Gobi, dix mille meurent du typhus. Il fait - 40°. On entasse les morts à la porte des baraques pour les enterrer au dégel du printemps. Lui-même est atteint par la maladie, pense mourir. Totjkoje – c'est le nom du camp – reste dans sa mémoire comme un lieu plus horrible que celui que Dostoïevsky a décrit dans ses “Souvenirs de la Maison des morts”. Il guérit et de nouveau, est emmené plus loin, vers Irkoutzk. Plus de six mille kilomètres le séparent de son pays. La révolution éclate à Pétrograd et à Moscou..." (Jean Guéhenno, Europe, 1933)
Grasset/Paris-Match, 1968, fort in-8°, 659 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état. Edition originale
Aristocrate et anarchiste, despote et révolutionnaire, Georges Clemenceau fut généralement considéré comme une contradiction vivante. En fait, il fut toujours passionnément fidèle aux deux principes qui le guidèrent : le culte de la patrie poussé jusqu'au sublime, le culte de la République poussé jusqu'au fanatisme. Jamais il n'oublia l'intolérable blessure causée par la défaite de 1870, ni les leçons de son père, fervent de Robespierre et des "grands ancêtres" de la Convention. Pendant un demi-siècle, Clemenceau exerça une influence considérable sur la vie politique française et sur le destin du monde ; il combattit pour ses idées avec l'énergie féroce, la sauvage indépendance qui lui valurent d'être surnommé le Tigre. Il eut la joie, après des luttes homériques, de voir triompher la République de ses rêves, il connut, au soir de son existence, la gloire suprême de sauver son pays au bord de l'abîme, de lui rendre une place privilégiée dans le concert des nations. L'homme politique exécré, vilipendé, objet des accusations les plus infamantes, devint alors le Père la Victoire, symbole de la renaissance de son pays. Il ne manqua pas à son auréole cette ingratitude réservée par les peuples à leurs plus grands serviteurs. Clemenceau a connu la haine et l'idolâtrie, il a eu sa légende noire et sa légende épique. Il en fut de même pour Philippe le Bel, pour Louis XI, pour Henri IV, pour Richelieu, pour Louis XIV , pour Napoléon, ces bâtisseurs de l'histoire de France. Philippe Erlanger, cette fois, a choisi son sujet tout près de notre époque. Sa lucidité, son talent aigu, son extraordinaire don d'évocation nous rendent claire une longue suite de malentendus et de violences historiques. Il y a plus, il a su nous rendre sensible le duel prodigieux que Clemenceau mena toute sa vie contre la fatalité. Si bien qu'ayant lu cette épopée, le lecteur en sort bouleversé comme au sortir d'une tragédie grecque.
Payot, 1921, in-8°, xiv-437 pp, préface de Maurice Muret, reliure demi-basane lie-de-vin, dos lisse avec titres et triples filets dorés (rel. de l'époque), coiffe sup. lég. frottée, bon état (Coll. de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire de la Guerre mondiale)
"La fin tragique de Matthias Erzberger, assassiné par les fanatiques du pangermanisme, rehausse la valeur de ces Souvenirs qui, malheureusement, ne sont que fragmentaires et dont les lacunes ne seront sans doute jamais comblées. L'ancien leader du Centre, après avoir été le grand chef de la propagande allemande, était devenu, à partir de 1917, le représentant le plus actif de la politique de paix et de conciliation ; on sait qu'en 1918 il fut le principal délégué allemand chargé de négocier et de signer l'armistice. Mêlé à toutes les fluctuations – et à toutes les intrigues – de la politique intérieure comme de la politique extérieure, il était certainement un des hommes d'État dont les souvenirs pouvaient être le plus riches en révélations : mais, préoccupé du rôle qu'il se croyait encore destiné à jouer dans l'avenir, il a préféré ne pas tout dire de prime abord et « s'imposer une certaine réserve » ; la mort a déjoué ses calculs. Pour fragmentaires qu'ils soient, les Souvenirs d'Erzberger n'en offrent pas moins un intérêt capital. On y trouvera des renseignements précieux sur les négociations avec l'Italie, auxquelles Erzberger a été activement mêlé (de février à mai 1915), sur les relations avec le Saint-Siège et sur la question romaine (à noter p. 158-161 un projet de rétablissement du pouvoir temporel du pape établi par Erzberger en 1916 et approuvé, selon lui, par les gouvernements allemand et autrichien), sur les différentes tentatives en faveur de la paix et notamment l'entremise pontificale, enfin sur les dernières péripéties de la guerre dans lesquelles Erzberger joua un rôle de premier plan. D'après lui (p. 388- 389), le G. Q. G. allemand fut surpris par le succès des négociations d'armistice et extrêmement satisfait des résultats obtenus : « Ils dépassaient », dit le général Gröner (remplaçant de Ludendorfî), « tout ce qu'il avait pu espérer. » Les vaincus ne s'attendaient pas à tant de magnanimité, les vainqueurs à tant de résignation." (Jules Isaac, Revue historique, 1923)
Plon, 1916 in-12, 334 pp, broché, bon état (ouvrage couronné par le prix Davaine de l’Académie française)
"Impressions de campagne durant la période du 24 juillet 1914 au 18 février 1915 de Henry d’Estre, de son vrai nom Henri-Xavier Dufestre. Né en 1873, il est officier d’état-major dans la 45ème Division d’Afrique, en Algérie avant la première guerre mondiale. Le capitaine d’Estre est agent de liaison. Sa mission est de parcourir les lignes et les secteurs à la recherche du renseignement. Ainsi, relativement préservé, il peut décrire les combats de ses postes d’observation mais aussi dépeindre ceux qui y prennent part et les lieux dans lesquels il évolue. A partir du 10 septembre, la marche en avant survient faisant suite aux combats victorieux de la Marne. Cette « course à la mer » de quatre jours va se terminer sous Soissons où la division va cantonner jusqu’au 3 octobre, date à laquelle elle va rejoindre Arras après un court passage dans la forêt de Compiègne. Le 2 décembre 1914, le Général Quiquandon prend le commandement de la 45ème Division d’Afrique qui va se battre au Labyrinthe dans le secteur infernal de Neuville-Saint-Vaast où l’auteur sera toujours, à la fin de l’ouvrage, le 18 février 1915. Cet ouvrage très personnel est un carnet de route qui trouve son intérêt dans la vision de l’intérieur d’un bataillon d’Afrique, moins évoqué que les unités métropolitaines. Passés les éclairages sur l’uniformologie, « ils portent la culotte demi bouffante et les bandes molletières. (...) La vareuse genre alpin et la chéchia semi-rigide avec couvre-nuque tombant sur les épaules, complètent cette tenue » (page 23), son « efficacité », « (ils sont) autant de bouquets de coquelicots et de bluets, aisés à repérer » (page 162) et son évolution quand, en septembre 1915, la plupart a ainsi quitté le jupons rouge et la chéchia garance pour des vêtements kakis plus appropriés, Henry d’Estre décrit la spécificité des troupes d’Afrique ; zouaves, goumiers ou encore de tabors. Un goumier, étant, comme il le précise dans les premières pages de son carnet, un cavalier volontaire s’habillant à ses frais et n’obtenant de l’Etat que la solde et l’armement. Ce statut est propre aux colonies et a surtout concerné le Maroc. « Tabor » désigne un régiment de goumiers. Il nous est également donné d’autres renseignements pratiques concernant l’armée d’Afrique, tel celui du salaire d’un soldat marocain, de dix sous, ou le symbole présent sur le fanion marocain, la main de Fatima..." (Y. Prouillet & M. Bouchereau, Crid 14-18, 2010)
France-Empire, 1964, in-8°, 255 pp, traduit de l'allemand par R. Jouan, broché, jaquette illustrée, bon état
"L’auteur, ancien soldat allemand, a combattu à Verdun et, cinquante ans après la rude épreuve, il a jugé nécessaire de relater ses souvenirs. Du côté ennemi, comme du nôtre, les souffrances endurées, déclare-t-il, défièrent toute imagination, « le froid, la boue, la soif, la faim, l’horrible pullulement des rats, la mort omnipotente... » Il évoque avec précision toutes les phases de la gigantesque bataille. « L’opération jugement », ainsi baptisée par l’État-Major du Kaiser, devait commencer le 12 février 1916. En raison du mauvais temps elle fut reportée de jour en jour. Mais dans la nuit du 19 au 20 février, le vent sauta brusquement à l’est, la nuit fut pleine d’étoiles et le 21 à l’aube l’artillerie se mit à tonner dans un effroyable concert orchestré par les pièces de tous calibres. Après des succès initiaux, devant la belle résistance française et l’organisation admirable des renforts par la fameuse voie sacrée, peu à peu la bataille s’effrita pour finir par s’enliser dans le sang. La reprise de Douaumont le 24 octobre et la victoire du groupement Mangin, le 15 décembre, marquèrent les derniers épisodes de cette lutte de géants. De part et d’autre, déclare-t-il, les combattants de Verdun furent des héros. Une sorte de camaraderie se créa par la suite, entre les hommes des deux nations qui eurent à subir un destin aussi effroyable. Aussi souhaite-t-il ardemment que « l’atroce saignée commune puisse constituer entre les deux pays le gage d’une réconciliation définitive »." (Revue historique des Armées, 1967) — "De toutes les batailles de la Grande Guerre, aucune ne fut aussi acharnée, aussi sanglante que celle de Verdun. Sur un espace de 260 kilomètres carrés, 700.000 hommes des deux armées tombèrent. Aucune autre bataille de l'Histoire ne lui est comparable, pas même Stalingrad qui se livra dans une ville et dont la durée fut beaucoup moins considérable. Le commandement allemand, qui voulait pratiquer à Verdun une saignée de l'armée française, la prépara sous le nom d'Opération Jugement. Il ne réussit que trop bien sa saignée, mais il n'avait pas prévu que l'hémorragie serait aussi grave pour sa propre armée. Nulle part, dans le temps et dans l'espace, combattants ne subirent pareilles épreuves... (...) ce témoignage d'un feldgrau pour qui tous les soldats, amis et ennemis, étaient des camarades de souffrance, a une belle place à prendre. Ce livre est profondément émouvant. Nul doute que la dernière page tournée, le lecteur ne pense avec son auteur, P.C. Ettighoffer, que le nom de Verdun ne doive être un symbole, non seulement de résistance, mais aussi de réconciliation." (2e plat de la jaquette)
Solar, 1991, in-4°, 256 pp, très nombreux documents et cartes en noir et en couleurs, cart. éditeur
P., Pierre Lafitte, s.d. (1921), pt in-8°, non paginé, broché, couv. illustrée, dos bruni, pet travail de ver en marge, bon état (Collection des grands humoristes)
Tome 1 seul (sur 2) — "C'est un recueil, un choix des dessins dus au crayon du célèbre humoriste. Pas d'autre texte que la date, qui a son éloquence, et la légende, si variée de ton et d'accent : tour à tour ironique ou plaisante, satirique ou vengeresse. Chronique sans parole, que l'historien fera bien de consulter, ne serait-ce que pour faire renaître quelques-unes des émotions de la vie française et plus spécialement parisienne pendant ces dures années." (Ch. Bémont, Revue historique, 1923) — "... les caricaturistes ont toujours privilégié l'ennemi sous les traits des combattants (le soldat à casque à pointe) ou de leurs chefs (des officiers subalternes aux généraux et à Guillaume II) : dans le contexte de guerre, la « matérialisation » de l'armée adverse aide à fixer l'aversion, mieux que tout personnage métaphorique. Significatifs à ce propos sont les deux albums (chacun en deux volumes, groupant environ 200 croquis) publiés après la guerre par Abel Faivre et Forain. Le premier (dans Le Journal ou L'Écho de Paris) comme le second (dans L'Opinion ou Le Figaro) ont sans doute produit les dessins germanophobes les plus violents. Ces ouvrages rassemblent leurs meilleures compositions parues pendant le conflit..." (Christian Delporte, Méfions-nous du sourire de Germania ! L'Allemagne dans la caricature française, 1996)
Flammarion, 1929, in-12, 279 pp, 5 cartes dressées par les auteurs, reliure demi-basane mordorée, dos à 3 nerfs filetés et caissons dorés, pièce de titre basane verte, couvertures conservées (bois gravé au 1er plat), signet (rel. de l'époque), bon état
Tahiti ; Penang ; La mort de L'Emden ; Coronel ; Les Falkland. — Paul Chack, directeur du Service Historique de la Marine publie en 1922 "La Guerre des croiseurs" préfacé par Raoul Castex, ouvrage technique dont le succès marque le début de sa carrière d’historien de marine. Il est élu la même année membre associé de l’Académie de marine. Pour attirer le grand public, Paul Chack reprend l’ouvrage avec le concours bienvenu de son célèbre camarade Claude Farrère ; ils le font publier sous le titre de "Combats et batailles sur mer", « passionnant comme un roman vécu ». — "Voici un nouveau livre de Claude Farrère. Farrère, cette fois, a un collaborateur : le capitaine de frégate Paul Chack. Et le livre de Farrère et Chack est superbe. “Combats et batailles sur mer”, c'est, si vous le voulez, un livre d'histoire, d'histoire contemporaine, puisque les combats et les batailles narrés ici sont tous de 1914, du début de la Grande Guerre. Mais c'est aussi un prestigieux poème. Les deux auteurs, en effet, donnent vie, une vie puissante, aux unités de combat. Et l'Océan lui-même, sous leur plume inspirée, semble participer aux luttes mortelles des hommes et des nations. Voilà un livre unique." (Le Gaulois)
Flammarion, 1933, in-12, 283 pp, 5 cartes dressées par les auteurs, broché, couv. illustrée, bon état
Tahiti ; Penang ; La mort de L'Emden ; Coronel ; Les Falkland. — Paul Chack, directeur du Service Historique de la Marine publie en 1922 "La Guerre des croiseurs" préfacé par Raoul Castex, ouvrage technique dont le succès marque le début de sa carrière d’historien de marine. Il est élu la même année membre associé de l’Académie de marine. Pour attirer le grand public, Paul Chack reprend l’ouvrage avec le concours bienvenu de son célèbre camarade Claude Farrère ; ils le font publier sous le titre de "Combats et batailles sur mer", « passionnant comme un roman vécu ». — "Voici un nouveau livre de Claude Farrère. Farrère, cette fois, a un collaborateur : le capitaine de frégate Paul Chack. Et le livre de Farrère et Chack est superbe. “Combats et batailles sur mer”, c'est, si vous le voulez, un livre d'histoire, d'histoire contemporaine, puisque les combats et les batailles narrés ici sont tous de 1914, du début de la Grande Guerre. Mais c'est aussi un prestigieux poème. Les deux auteurs, en effet, donnent vie, une vie puissante, aux unités de combat. Et l'Océan lui-même, sous leur plume inspirée, semble participer aux luttes mortelles des hommes et des nations. Voilà un livre unique." (Le Gaulois)
P., Editions Georges Crès, 1917, in-12, 335 pp, page de titre sans mention à la date de 1917, broché, papier jauni, état correct. Edition originale avec couverture de relais de 1918 et mention de 4e édition
Elie Faure (1873-1937), grand historien d’art, fut également médecin au front. 1916 : Elie Faure est d’abord « près du feu », comme médecin-chirurgien, puis « loin du feu », évacué pour cause de grave neurasthénie, enfin « sous le feu », dans l’artillerie lourde. Des pages impressionnantes par la précision dans l’évocation de l’horreur – sans complaisance ni obscénité –, par la puissance du regard, tant extérieur qu’intérieur, par le torrent intarissable des images, les beautés de l’écriture sans esthétisme, dense, inspirée, les pensées incarnées, libres, vigoureuses, les réflexions sans cesse jaillissantes, foisonnantes, qui brassent pays et peuples, histoire et géographie... Faure est idéaliste mais lucide, et fondamentalement honnête. (Dominique Geay-Hoyaux, Etudes)
P., Alphonse Lemerre, 1931, in-12, 242 pp, reliure demi-basane mordorée, dos à 3 nerfs filetés et caissons dorés, pièce de titre basane verte, belle couverture illustrée conservée, signet (rel. de l'époque), bon état. Exemplaire bien relié et très frais
L'Emden est un croiseur léger de classe Dresden lancé en 1908 par la Kaiserliche Marine. Affecté à l'Escadre d'Extrême-Orient, il mène une guerre de course acharnée dans l'océan Pacifique, coulant une trentaine de navires de juillet à novembre 1914. Le 9 novembre 1914, il est coulé par le croiseur australien HMAS Sydney lors du combat des îles Cocos. C'était le dernier navire de combat allemand à posséder des machines à vapeur.
P., Peyronnet, 1931, in-8°, 300 pp, 16 planches et une carte dépliante hors texte, broché, couv. lég. salie, 2e plat abîmé, état correct
Angers, Au Masque d'Or, 1963, in-8°, 427 pp, index, broché, couv. lég. salie, bon état, prière d'insérer, envoi a.s. à Alain Decaux
Engagé volontaire en 1914, Fleury est chargé par Clemenceau d'une mission auprès de l'impératrice Eugénie, sa marraine. Fin 1917, il est en Italie, détaché à l'armée américaine. Il part ensuite à Beyrouth, près du haut commissaire Georges Picot, ave qui il ira voir Mustapha Kemal. Le Quai d'Orsay l'envoie en 1925 en Bulgarie, etc., etc. — « Quiconque a beaucoup vu peut avoir beaucoup retenu. » A qui, mieux qu'au comte Serge Fleury, appliquer cet adage ? Son enfance s'écoule paisible, la plus grande partie de l'année en Limousin, dans cette propriété de Salvanet qui le marque profondément et où il apprend à regarder et à connaître gens et choses qui l'entourent. Dès ses études à Stanislas, il noue des amitiés fidèles qu'il retrouvera au long de sa carrière. Son adolescence est dominée par la littérature et les voyages. Dans les salons, de sa mère d'abord, puis surtout de sa grand-mère, la comtesse Fleury, et des amies de celle-ci, il rencontre des écrivains déjà notoires ou qui vont bientôt l'être : Jean-Louis Vaudoyer qui vient de fonder Les Essais, François Mauriac arrivant à Paris récemment découvert par Barrès, Edmond Jaloux, François Le Grix, Georges et Robert Vallery-Radot... Pour son plaisir et sa formation, il va quitter ce « temps de loisirs et de rêves » et, suivant la volonté de sa grand-mère, faire connaissance du monde : en Tunisie, où il entre en contact avec l'agriculture et le monde arabe ; en Angleterre, chez des amies de la comtesse Fleury, puis près de l'impératrice Eugénie, sa marraine, à qui il sert de secrétaire en l'absence de M. Piétri, le secrétaire habituel ; à Florence, à Genève, avec la comtesse Marie Zoubow ; en Toscane, en Ombrie, à Rome où il est reçu en audience par Pie X qui lui dit son grand amour pour la France. Le 2 août 1914, la guerre le surprend en Limousin. Engagé volontaire, il est bientôt détaché comme agent de liaison près de l'armée britannique dans les Flandres, puis dans la Somme. C'est là qu'il rencontre Clemenceau en visite sur le front et que le « Tigre » le charge de mission près de l'impératrice Eugénie pour obtenir qu'elle accepte de remettre au gouvernement français la lettre reçue de Guillaume Ier, roi de Prusse, reconnaissant l'appartenance française de l'Alsace et de la Lorraine (il ne pourra que préparer le terrain : l'impératrice n'y consentira que plus tard). Fin 1917, il est en Italie, détaché à l'armée américaine ; gazé, il restera huit jours aveugle et, à peine remis, il reçoit du ministère de la Guerre ordre ,de se rendre à Beyrouth, près du haut commissaire, M. Georges PICOT, avec qui il fera, entre autres, une visite officieuse au nouveau maître de la Turquie : Mustapha Kemal. De retour à Beyrouth, il est chargé d'organiser le séjour du cardinal Dubois qu'accompagnent Mgr Grente et Mgr de Llobet. Le Quai d'Orsay l'envoie alors en Bulgarie où il sait gagner la confiance et l'amitié du roi Boris. 1925 : il est au ministère des Affaires étrangères et collaborateur du maréchal Foch. 1929 : le gouvernement canadien l'invite à représenter la France au Congrès international de Vancouver. 1930 : il est détaché près du maréchal Lyautey pour l'organisation de l'Exposition coloniale. Lors du séjour en France de Mme Roosevelt, mère du président, il organisera et accompagnera ses visites dans Paris et à la Malmaison, préparant ainsi, sans le savoir, un long périple de conférences à travers les U.S.A. La guerre à nouveau : il est chargé de diverses missions en Hollande, en Belgique, en Russie, et, en 1940, au Canada, où il se trouve au moment de l'armistice. Il essaie alors de s'engager dans l'armée canadienne, puis dans l'OSS. américain, mais en vain. Il obtient enfin, avec quelques camarades, de suivre les cours de l'École militaire de Fort Benning et, après quatre mois d'instruction, peut s'embarquer pour Alger qu'il quittera après un séjour d'un an (1943-1944) pour l'Italie où il assistera, par une rayonnante matinée de juin 1944, à l'entrée des troupes françaises dans Rome, toujours mêlé à la politique et à la diplomatie. Aujourd'hui, dans sa retraite, il se souvient et raconte. Comme en un kaléidoscope passent dans ses Mémoires, avec ses intimes, de grands personnages politiques de l'Ancien et du Nouveau Monde, des papes, des évêques, des missionnaires, des officiers, dont le rôle a plus ou moins marqué notre époque ; mais, sans se laisser éblouir par les titres, les gloires ou les vanités, il sait aussi voir avec bienveillance, avec sympathie, les humbles et les petits, comprend leur dévouement et leurs mérites, s'intéresse à leur façon de vivre et à leurs travaux. De tout cela, le comte Fleury a fait un récit alerte, nuancé, agréable, un livre d'Histoire et d'histoires qu'on lit avec intérêt et plaisir. (Prière d'insérer)
Saint-Quentin, Paul Dupré, s.d. (1925-1926), 2 vol. pt in-4°, 290 et 348 pp, nombreuses illustrations dans le texte et hors texte par Paul Seret, index, brochés, dos abîmés recollés, intérieurs propres, état correct. Rare
P., La Pensée Moderne, 1958, pt in-8°, 223 pp, 13 croquis hors texte, broché, jaquette illustrée (lég. défraîchie), qqs soulignures au crayon rouge, état correct
... En 1914, sur la Marne, l'Allemand, toujours vainqueur depuis 1864, a été arrêté et vaincu. En 1918, de la Marne à la Meuse, l'Allemans a été définitivement vaincu, sans rémission... En 1940, sur la Moyenne Meuse, l'Allemand a, d'un seul coup, obtenu la décision et c'est cette victoire qui lui a assuré la maîtrise de l'Europe pendant trois ans... En 1944, des côtes de Normandie et de Provence jusqu'au Rhin, les Alliés ont porté l'estocade finale au monstre hitlérien... Il faut se souvenir et retenir les enseignements de ces quatre batailles de France. Par Georges-Lucien-Jules Fliecx, Chef de Corps du 260e régiment d'infanterie en 1940.
Fasquelle, 1930, in-12, 256 pp, broché, état correct
"... Ecoutez l'accent de ce soldat. Il compte parmi les plus éprouvés. Originaire des pays envahis, la guerre l'a ruiné, la guerre a tué son père et sa mère, la guerre a mutilé plusieurs membres de sa famille. Il a fait, comme d'autres, cinq ans de front, il a failli en mourir ; il connaît, comme d'autres, après les mirifiques promesses, le lâche abandon des gouvernements serviteurs des mercantis. Ecoutez ce combattant qui sait, comme d'autres, ce qu'est la vraie « part du combattant » (...) La puissance de l'évocation et la force de la composition sont égalées ici par la saveur exacte de toutes les sensations. La vision est au moins aussi aiguë que dans “Le Feu”. Mais nous ne voyons pas seulement la guerre ; nous l'entendons, nous la sentons. Elle envahit tous nos sens horrifiés. Comme les combattants, nous sommes éclairés et aveuglés par sa lumière en flamme : nous sommes assourdis de sa musique discorde, nous sommes enveloppés de ses odeurs excitantes ou ignobles..." (Han Ryner, 1921) — L'Ouragan parut originellement aux éditions du Fauconnier (dirigées par Florian-Parmentier lui-même) en janvier 1920. Selon Franz d'Hurigny (Florian-Parmentier, éd. de La Cité spirituelle, vers 1938), la réédition de 1930 chez Fasquelle s'est faite sur un texte remanié.
Plon, 1931, 2 vol. in-8°, xxix-281 et lviii-337 pp, 44 gravures et 16 cartes dépliantes hors texte, reliures demi-chagrin bordeaux à coins, dos lisses ornés de filets à froid, titres et tomaisons dorés, couv. conservées (rel. de l'époque signée René Piel), dos lég. frottés avec petites épidermures, bon état
Commandant le 20e corps d'armée en Lorraine, Foch prend la tête de la 9e armée lors de la première bataille de la Marne, pour ne plus quitter le front des opérations de l'Yser à la Somme et assurera la coordination du groupe « des Armées du Nord » françaises, britanniques et belges, avant de devenir en 1917 le chef d'état-major général de l'armée française. Après l'élimination du front russe, l'Allemagne lance sur le front occidental une formidable offensive au printemps 1918 afin de s'assurer la victoire. C'est dans ces circonstances dramatiques, sous les ordres du général Foch, désigné alors Commandant suprême des forces alliées, que la contre-offensive est organisée jusqu'à la victoire totale... Acteur décisif, Foch a tenu à laisser des mémoires "pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918" qui furent publiées en 1931. Le second tome couvre la période de mars à novembre 1918 et dresse un état exhaustif et détaillé des conditions qui ont conduit à la signature de l'armistice.
Plon, 1931, 2 vol. in-8°, xxix-281 et lviii-337 pp, 44 gravures et 16 cartes dépliantes hors texte, brochés, bon état
"Ces Mémoires ont le ton d'un rapport d'état-major ; limités à la campagne de 1914 et à celle de 1918, ils ne contiennent aucune indication sur la conférence de la paix, aucun renseignement (ou presque) sur les rapports du gouvernement et du commandement. Le maréchal n'a voulu donner qu'une contribution à l'histoire militaire de la guerre. Les spécialistes regretteront que le maréchal n'ait pas cru nécessaire de traiter à fond certains épisodes délicats, et qu'il se soit borné à des allusions ; ils ne manqueront pas d'apercevoir (à propos de la bataille de Morhange, ou du mouvement de la 42e division d'infanterie à la fin de la bataille de la Marne, par exemple) des lacunes et des réticences. Tout le récit des événements de 1918 est inspiré par une préoccupation personnelle ; il s'agit de montrer que le commandant en chef des armées alliées a été obligé sans cesse de redresser l'action de ses « subordonnés », Pétain, Haig, Pershing, et de leur insuffler la confiance..." (Pierre Renouvin, Revue Historique, 1931)