8, rue Bréa
75006 Paris
France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Dentu, 1879, in-12, 308 pp, reliure demi-basane carmin, dos lisse avec titres et filets dorés (rel. de l'époque), rousseurs, bon état
Qu'est-ce qu'un Politicien ? ; Comment on fait choix d'un parti ; Les politiciens d'importance ; Quelques physionomies ; Les politiciens à l'oeuvre.
Fayard, 1976, in-8°, 469 pp, une carte dépliante volante, chronologie, biblio, lexique, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
L’histoire des Etats-Unis commence par la révolte des Treize Colonies contre la couronne anglaise. Constituées en Etats, elles se donnent une constitution qui, dans ses dispositions importantes, est encore en vigueur aujourd’hui. Ensuite se déroule l’aventure nationale : conquête du continent, guerre d’extermination contre les Indiens, fascination de l’Ouest, ruée vers l’or, avalanche d’émigrants… Puis c’est l’horrible guerre de Sécession, dont l’esclavage est plus le prétexte que la cause, car le Nord haïssait le Sud pour sa façon de vivre et pour sa richesse due au coton. Il lui fit une guerre d’anéantissement qui dura quatre ans et qui fut comme la première des guerres totales, honte et plaie de notre siècle. La constitution reconnaissait aux Etats le droit de se séparer de l’Union. Faite par le fer et par le feu, l’unité ne sera plus mise en question. Cette histoire de pionniers, d’aventuriers, de héros, d’idéalistes conquérants, Robert Lacour-Gayet la raconte en utilisant les plus récents travaux de l’école historique américaine. En se servant aussi de sa connaissance personnelle du pays et des hommes : Robert Lacour-Gayet, aujourd’hui inspecteur général des Finances honoraire, fut, en effet, attaché financier à l’ambassade de France à Washington, chargé à de nombreuses reprises de missions auprès du Trésor américain, professeur et chef du département d’histoire à St John’s University, New York, chargé de cours à New York University, président du lycée français de New York, etc. — "Robert Lacour-Gayet, porteur d'un nom fameux dans la science historique, est lui-même un des très bons historiens de notre époque. J'entends par là qu'à une solide érudition et à l'exploitation judicieuse des sources il allie un sens psychologique très fin, l'art de choisir les détails significatifs et le don de la vie. Il nous donne aujourd'hui le premier tome d'une Histoire des Etats-Unis. Ce tome, qui commence par une remarquable esquisse géographique, couvre les deux cent cinquante-huit années s'étendant entre la fondation de la colonie de Virginie par une poignée d'émigrés anglais et l'assassinat du président Abraham Lincoln, assassinat consécutif à la guerre de Sécession. Années épiques qui voient la fondation successive, sur le rivage atlantique, de treize petites colonies, l'élargissement et le raprochement de ces colonies, leur rébellion contre la suzeraineté britannique, l'aide que leur porte alors la France, leur accession à l'indépendance sous le nom d'Etats-Unis, la progression de ceux-ci vers l'Ouest en dépit des obstacles suscités par la nature et par les Indiens, l'énorme accroissement territorial résultant de l'annexion, d'abord de la Louisiane, puis du Texas, du Nouveau-Mexique et de la Californie, la ruée vers l'Ouest, la fièvre de l'or, la multiplication du nombre des Etats, l'opposition croissante entre ceux – les plus nombreux – qui ignorent l'esclavage noir et ceux où il est pratiqué, la terrible guerre qui s'ensuit entre eux, le triomphe final des premiers immédiatement suivi par l'assassinat de leur porte-drapeau, le président Lincoln. Tout cela est narré avec un brio et parfois un pittoresque qui n'excluent ni l'ampleur et la rigueur de l'information, ni le souci des détails significatifs, ni l'attention portée aux arrière-plans économiques et psychologiques. (...) Le livre abonde en portraits bienvenus, notamment ceux de Jefferson, de Sherman de Brigham-Young et du général Lee. Le chapitre le plus original est peut-être celui qui brosse le tableau des Etats-Unis à la veille de la guerre civile, avec les contrastes qu'ils offraient et l'intensité de leur vie tant intellectuelle que spirituelle. Une carte fort bien faite et un lexique détaillé complètent heureusement l'ouvrage." (Jacques Chastenet, Revue des Deux Mondes, 1976)
Grasset, 1989, gr. in-8°, 529 pp, 16 pl. de gravures et documents hors texte, biblio, index, broché, bon état
Pour l'Histoire, Jean-François Champollion restera l'homme qui perça le mystère des hiéroglyphes, ajoutant quelques millénaires à la mémoire du monde. Mais il y a bien d'autres facettes, moins connues, dans cette riche personnalité : révolutionnaire au tempérament romantique, amoureux d'une poétesse toscane, fervent de Bonaparte et adversaire de Napoléon, Champollion fut un homme passionné, aventureux, et un authentique héritier de la philosophie des Lumières.
P., Marescq, 1844, 4 vol. in-8°, 447, 487, 488 et 564 pp, deuxième édition, index, reliures demi-veau glacé caramel, dos à 4 larges nerfs soulignés à froid et filets dorés, pièces de titre et de tomaison basane verte et carmin, roulettes en queue (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état
Charles Lacretelle (1766-1855) fut rédacteur parlementaire au Journal des Débats pendant l’Assemblée constituante ; au 18 fructidor, il fit deux ans de prison à la Force et au Temple. Il est l'auteur d'un Précis historique de la Révolution française en cinq volumes et d'une Histoire de France pendant le XVIIIe siècle qui lui valut un prix décennal de l'Institut ; il collabora à la Biographie universelle et fut professeur à la Faculté des Lettres. Lauréat et membre de l'Académie de Metz, il fut un des compagnons du « Déjeuner de la Fourchette ». Nommé à l'Académie française le 22 août 1811 en remplacement d'Esménard, il fut reçu le 7 novembre 1811 par le comte Louis-Philippe de Ségur. En 1827, il proposa à l'Académie un projet de supplique au roi pour protester contre la loi sur la presse ; cela provoqua un très vif incident à l'Académie et Lacretelle y perdit sa place de censeur des théâtres. Il vota Victor Hugo, et fit partie de la Commission du Dictionnaire. Son 'Histoire de France depuis la Restauration' paraît en 1831, munie d'une longue introduction portant sur l'Empire. C'est la première fois que Lacretelle écrit sur l'Empire. En fait, il commence à écrire sur le sujet à la fin de la décennie 1820. Mais, avec la Révolution de Juillet, il préfère écrire sur la Restauration qui vient de s'achever : il utilise les notes accumulées pour écrire son livre sur l'Empire pour composer l'introduction de son Histoire de la Restauration.
P., A. Dupret, 1886, in-8°, xv-589 pp, cartonnage percaline carmin, dos lisse avec titre et caissons, décor noir et or aux 1er plat (rel. de l'époque), reliure un peu défraîchie, mais intérieur propre et sans rousseurs. Peu courant
"M. Auguste Lacroix paraît être un ancien industriel, d'opinion monarchique, qui, d'après son aveu même, a « la passion d'écrire ». Comme il a vu 1830, 1848, 1852 et 1870, il a voulu « défendre ses principes contre un système de gouvernement comme la République, qui ne nous a donné que des tourments, des ennemis et des embarras. » Son livre va de la Révolution de 1789 à la fin du second Empire. Les événements qu'il évoque servent de prétexte à d'honnêtes réflexions, parfois à des souvenirs personnels. En résumé, c'est un livre de saine polémique." (Victor Pierre, Revue des questions historiques, 1887)
Nantes, Aux Portes du Large, 1947, gr. in-8°, viii-381 pp, préface de M. Emile Gabory, illustrations de V. Batard et R. Chapelet, peintres de Marine, une planche en couleurs des pavillons des différents armateurs de baleiniers, 101 pl. de gravures hors texte, 4 cartes sur 2 dépliants hors texte in fine, broché, jaquette illustrée, bon état
Nantes, Aux Portes du Large, 1947, gr. in-8°, 348-xxviii pp, préface du capitaine A. Marchandeau, 166 gravures et photos hors texte sur 80 pl. hors texte, un plan replié et 2 cartes dépliantes hors texte, broché, couv. illustrée avec pt mque angulaire, bon état. Edition originale, envoi a.s.
"Je profite de l'occasion pour rendre hommage aux bons, gros bouquins du capitaine Lacroix, cap-hornier, qui a bourlingué sur les sept mers du globe et qui a fourré dans ses livres, en plus des mirobolantes photographies et des documents que l'on ne trouve nulle part ailleurs, tout ce qu'il a pu apprendre et voir de ses yeux durant ses longues croisières et ses dures campagnes de mer, sans parler des aventures de mille navires et des mille et un secrets du métier dont les marins ne sont jamais chiches. Ses livres constituent l'épopée de la marine à voile, et qu'importe son tour de plume, puisque le vieux loup de mer a tant de choses à nous dire et à nous apprendre, et qu'il est profondément humain ! Le capitaine Lacroix est en train d'écrire, sans s'en douter dans sa bonhomie, l'Histoire de la marine marchande française, la vraie, et dont tout le pays se désintéresse ! C'est déjà un monument, et ça n'est pas fini..." (Blaise Cendrars, Bourlinguer, 1948)
P., Librairie populaire des villes et des campagnes, 1856, gr. in-8°, 304 pp, paginées de 303 à 606, portrait en frontispice du maréchal Pelissier et 5 autres portraits gravés, reliure demi-basane bordeaux, dos lisse orné de filets et fleurons dorés (rel. de l'époque), reliure assez frottée, coiffe sup. manquante, intérieur correct
Tome II seul (sur 2) édité en 1856 et relatant les faits passés durant l'année 1856 uniquement.
SEDES, 1990, in-12, 367 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Regards sur l'histoire)
Albin Michel, 1946, gr. in-12, 188 pp, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Emile-Paul, 1929, in-8°, 365 pp, broché, couv. illustrée, bon état (ouvrage couronné par l'Académie française)
La princesse Mathilde est un des personnages les plus intéressants de la société du second Empire. La nièce de Napoléon Ier, l'amie des artistes et des écrivains, méritait de fixer l'attention. On suit son enfance à la cour de Sttutgart, auprès de son oncle le roi de Wurtemberg, l'idylle avec le prince Louis-Napoléon, le futur Napoléon III, puis le mariage inattendu avec un prince russe, Demidoff, mariage malheureux qui aboutit après cinq ans à une séparation. Vient ensuite l'installation à Paris, l'apparition du chevalier servant, le comte de Nieuwkerke, dont elle fit plus tard un surintendant des Beaux-Arts et qui sut tirer gloire de cette liaison impériale. Nous suivons ensuite la princesse Mathilde dans ses demeures, à Saint-Gratien, à Paris rue de Courcelles, entourée des amis, Sainte-Beuve, Théophile Gautier, le peintre Eugène Giraud, qu'elle appelait «ma vieille giraille ». Enfin, la retraite après la chute de l'Empire, l'hôtel de la rue de Berry, où elle vit en coquetterie avec le nouveau régime, et le vide se faisant peu à peu autour de la princesse, jusqu'à la disparition, le 2 janvier 1904, entourée des derniers fidèles. Le livre est bien informé : l'auteur a puisé abondamment dans les Mémoires du temps, les lettres et, souvenirs d'écrivains, et il a recueilli les confidences des derniers familiers de la princesse, le comte Primoli, M. d'Ocagne, la comtesse Benedetti.
P., Bloud, 1901, in-8°, xxxii-367 pp, préface par le comte Albert de Mun, un portrait en frontispice, broché, couv. lég. salie, bon état
La colonisation de l'Algérie, la campagne d'Italie, la guerre de 1870, la Commune. — Un ouvrage hagiographique mais documenté, écrit avec les souvenirs inédits des enfants du général de Ladmirault, le comte et la comtesse de La Rochebrochart, et avec ceux de son aide de camp, le marquis de La Tour du Pin Chambly. Le comte Albert de Mun, qui fut aussi un des officiers d'ordonnance du général de Ladmirault, a écrit la préface. — Jacques de La Faye est le pseudonyme de Mlle Marie de Sardent (1855-1940?), auteur de plusieurs ouvrages historiques.
P., Veuve Desbleds, 1844, in-16, 92 pp, une gravure allégorique (L'Histoire) en frontispice, broché, couv. muette d'attente, habile restauration au coin des premiers feuillets, bon état. Edition originale
Jacques Laffitte (1767-1844), régent de la Banque de France en 1809, juge au tribunal de commerce en 1813, président de la chambre de commerce, il fut appelé, à la chute de l'Empire, le 25 avril 1814, par le gouvernement provisoire, aux fonctions de gouverneur de la Banque... Député libéral, il participa à la Révolution de Juillet en 1830 et devint président du Conseil de Louis-Philippe Ier.
Laffont, 1986, gr. in-8°, 464 pp, biblio, index, broché, bon état
Emile-Paul, 1936, in-12, 237 pp, 16 gravures hors texte, index, imprimé sur beau papier, broché, bon état
"Dans ce volume orné de fort intéressants portraits, signalons les chapitres sur les La Force et le chapitre XIII, Metternich intime : on le voit hôte maussade du peu séduisant Hôtel du Prince de Galles (aujourd'hui place Beauvau) et amoureux platonique de la toute belle Constance de Lamoignon, comtesse de Caumont la Force, amour qui dura autant que la vie de la comtesse. Cela n'empêcha pas le diplomate d'avoir successivement trois femmes, plus sa liaison très positive (mais Constance était morte depuis très longtemps) avec la princesse de Lieven. La tendresse, et même celle qu'il eut pour ses filles, toutes deux enlevées douloureusement à son coeur de père, se joignait à son inconcevable fatuité. Citons aussi des pages assez piquantes sur Chateaubriand à Rome et sur les Mémoires d'outre-tombe." (Henri Hauser, Revue Historique, 1938)
Perrin, 1981, in-8°, ix-374 pp, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, reliure skivertex éditeur, rhodoïd, bon état
Perrin, 1990, in-8°, 320 pp, 16 pl. de documents hors texte, index, broché, couv. illustrée, bon état
Pour célébrer le centenaire de ce poète saisi par le démon de la politique, Xavier de La Fournière a choisi d'écrire une biographie dont l'originalité et le charme résident dans son ton, dans une sorte d'ironie discrète qui affleure souvent, et dans son rythme rapide. On suit constamment le héros dans son étonnant parcours, dont les jalons témoignent de l'importance et de la variété : la naissance près de Mâcon, les gardes du corps, le séjour à Aix-les-Bains et la célèbre rencontre avec Julie Charles, la gloire soudaine avec les Méditations et le mariage avec une riche Anglaise (1820), la diplomatie à Naples et à Florence, l'Académie française à quarante ans, la mort de sa fille au cours du voyage en Orient, l'engagement politique, l'opposition à Louis-Philippe, la parution de L'Histoire des Girondins qui relance sa popularité, la révolution de 1848, le sauvetage du drapeau tricolore menacé par le drapeau rouge, le gouvernement provisoire, l'élection dans dix départements, la candidature à la présidence de la IIe République, l'abandon de la politique, la ruine, les dettes et la vieillesse triste de celui qui devint, pour survivire, un "galérien de la plume", dont on oublie peu à peu qu'il fut l'idole d'une génération.
Editions de France, 1944, in-8°, 310 pp, biblio, broché, couv. illustrée, état correct (Coll. Les Rois de France)
Denoël, 1948, in-12, 296 pp, 4 gravures hors texte, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
"L'aurore des Etats-Unis d'Europe." (Guizot)
P., Giraud, 1853, in-12, 324 pp, reliure demi-basane havane, dos lisse avec titres, doubles filets et caissons dorés (rel. de l'époque), qqs rares et pâles rousseurs, bon état. Rare
"Après les souffrances de l'esclavage, quelle voix assez attendrie, quelle âme redira les tristesses, les amertumes, les désolations causées par l'horrible instrument de supplice qui porte le nom de knout, et par ces bagnes gigantesques, ces mines de la Sibérie, catacombes effrayantes, où la barbarie autant que la cupidité peut-être des Autocrates, jette impitoyablement tant de bandits et tant de nobles coeurs ! (...) Le livre de M. de Lagny, “Le Knout et les Russes”, renferme la description du supplice du knout et des battogues : c'est le récit le mieux fait peut-être du grand nombre de ceux qui ont été imprimés sur ce sujet : « Figurez- vous un homme robuste, plein de vie et de santé. Cet homme est condamné à cinquante, à cent coups de knout. Il est amené à moitié nu à l'endroit désigné pour ce genre d'exécution ; un simple caleçon de toile lui couvre l'extrémité inférieure du corps. Il a les mains attachées plat sur plat, les cordes lui brisent les poignets ; n'importe ! II est couché à plat ventre sur un chevalet incliné diagonalement, et aux extrémités duquel sont fixés des anneaux de fer. Par un bout, les mains y sont fixées, et par l'autre les pieds. Puis le patient est étendu de manière qu'il ne puisse faire aucun mouvement, ainsi qu'on tend une peau d'anguille pour la faire sécher. Cette tension fait craquer les os et les disjoint, n'importe ! Tout-à-l'heure les os vont autrement craquer et se disloquer. A vingt-cinq pas de là est un autre homme ; c'est l'exécuteur des hautes oeuvres. Il est vêtu d'un pantalon de velours noir, entonné dans ses bottes, et d'une chemise de coton de couleur boutonnée sur le côté. Il a les manches retroussées, de manière que rien ne gêne ni n'embarrasse ses mouvements. Il tient à deux mains l'instrument du supplice, un knout. Ce knout est une lanière de cuir épais, taillée triangulairement et longue de trois ou quatre mètres, large d'un pouce, s'amincissant par une extrémité et terminée carrément par l'autre ; le petit bout est fixé à un petit manche de bois d'environ deux pieds. Le signal est donné ; on ne prend jamais la peine de lire la sentence. L'exécuteur fait quelques pas, le corps courbé, traînant cette longue lanière à deux mains entre les jambes. Arrivé à trois ou quatre pas du patient, il relève vigoureusement le knout vers le sommet de la tête, en le rabattant aussitôt avec rapidité vers ses genoux. La lanière voltige dans l'air, siffle, s'abat et enlace le corps du patient comme d'un cercle de fer. Malgré son état de tension, le patient bondit comme sous les étreintes puissantes du galvanisme. L'exécuteur retourne sur ses pas et recommence la même manoeuvre autant de fois qu'il y a de coups à appliquer au condamné. Quand la lanière enveloppe le corps par ses angles, la chair et les muscles sont littéralement tranchés en rondelles comme avec un rasoir ; mais si elle tombe sur le plat de deux angles, alors les os craquent ; la chair n'est pas hachée, mais elle est broyée, écrasée, le sang jaillit de toutes parts ; le patient devient vert et bleu comme un cadavre pourri. Il est porté à l'hôpital, où tous les soins lui sont donnés, et on l'envoie ensuite en Sibérie, où il disparait pour jamais dans les entrailles de la terre. Le knout est mortel, selon la volonté de la justice, du Czar ou du bourreau. Si l'Autocrate se propose de donner à son peuple un spectacle digne de ses yeux et de son intelligence ; si quelque puissant seigneur, quelque grande dame veulent se passer la jouissance de ce sanglant spectacle ; s'ils veulent voir la victime l'écume à la bouche, couverte de sang, se tordre et expirer dans d'effroyables souffrances, le coup mortel sera donné le dernier. Le bourreau vend sa pitié et sa miséricorde au poids de l'or. Quand la famille du misérable veut acheter le coup mortel, alors du premier coup il donne la mort, avec autant de certitude que s'il tenait une hache à la main »." (Adrien Peladan, La Russie au ban de l'univers et du catholicisme, 1854)
Plon, 1931, pt in-8°, 421 pp, reliure demi-chagrin vert, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), dos uniformément passé, bon état
"Sur la monarchie de Juillet, nous n'avons à signaler qu'une seule étude générale, de M. Pierre de La Gorce, qui, dit-il, a essayé d'expliquer plus que de raconter. C'est cependant un récit, clair et assez complet, des événements politiques et diplomatiques, accru de deux chapitres spéciaux sur le « renouveau catholique » et sur l'Algérie. L'information est sûre, mais se borne à l'imprimé, sauf quelques pièces antérieures à 1834, tirées des archives du quai d'Orsay. Le ton et le style sont tels qu'on était en droit de les attendre de l'auteur. Sans avoir l'originalité des précédents ouvrages de M. de La Gorce, ce volume n'est pas indigne de leur être comparés." (Raymond Guyot, Revue Historique, 1934) — "M. de la Gorce n'a pas cherché à résumer brièvement les dix-huit années du règne de Louis-Philippe. Il a tracé des tableaux d'ensemble, rendu vivante une période d'histoire et caractérisé, avec un rare talent, en quelques mots pittoresques, les principaux personnages qui jouèrent un rôle dans les événements de l'époque. On lira avec un extrême intérêt les pages consacrées au renouveau catholique qui se produisit à la suite de la révolution de 1830. Tandis que la société est encore imbue d'esprit voltairien et que le gouvernement « taille à l'impiété sa part avec l'espoir de la contenir », de jeunes prêtres cultivés, vertueux, pleins de saints désirs, visent à rajeunir les méthodes d'apostolat et des laïques, remplis de zèle religieux, tendent à réconcilier l'Église avec « les institutions modernes jusqu'ici combattues ou suspectées ». Les uns deviendront évêques, les autres fonderont Le Correspondant ou les conférences de Saint-Vincent de Paul. Parmi eux certains seront célèbres, tels le P. de Ravignan, Lacordaire, Félicité de Lamennais, Ozanam, Montalembert ; sur tous M. de la Gorce exprime des jugements équitables, quoique parfois sévères." (G. Mollat, Revue des sciences religieuses, 1932)
Sans lieu [Monaco], Editions André Sauret, 1967, gr. in-8°, 334 pp, préface de Pierre Mazars, nombreuses planches hors texte en noir et en couleurs d'après des documents d'époque, pleine reliure maroquin carmin à encadrement doré, dos à nerfs, caissons filetés fleuronnés dorés, contreplats et gardes de papier marbré, tête dorée, sous étui bordé de cuir, bon état (Coll. des Douze Meilleures œuvres historiques). Tirage unique à 1030 ex. sur vergé d'Arches
"M. de la Gorce s'est acquis, depuis longtemps déjà, une réputation incontestée par ses études sur l'histoire contemporaine de la France. Son « Louis XVIII » continue, d'une certaine façon, son histoire religieuse de la Révolution et bientôt il sera complété par une histoire du règne de Charles X. Comme toutes les œuvres de l'éminent écrivain, sa dernière publication est à la fois un livre de vulgarisation et de science : elle intéresse le grand public et l'historien. Chez lui, le charme du style s'allie à la précision et à l'étendue de l'information, et si des convictions philosophiques et religieuses inspirent ses appréciations, celles-ci sont toujours remarquables par leur sagesse, leur originalité et leur modération. Le portrait qu'il nous présente de Louis XVIII est un modèle du genre et il fallait la psychologie délicate et sûre de M. de la Gorce pour faire revivre ce personnage à la mentalité si complexe, prince au physique disgracié et qui conservait cependant dans son fauteuil de paralytique une dignité toute royale ; esprit profond et perspicace, assez sage pour se séparer de serviteurs compromettants, mais que les leçons de l'exil n'avaient pas corrigé de certains préjugés les plus mesquins de l'ancienne Cour ; monarque intelligent et instruit et malgré cela cherchant ses distractions dans les racontars d'un préfet de police, d'un Decaze, qui dut en partie sa faveur à son habileté de conteur ; sceptique enfin et peut-être incroyant, alors qu'il personnifiait la légitimité, les principes, l'union du trône et de l'autel. Ces contradictions du caractère du prince, on les retrouve dans l'histoire de son règne. Son retour en France s'appelle la restauration et on a donné à ce nom la signification de rétablissement de l'ancien régime,et c'est pourquoi, aux yeux de beaucoup, ce nom suffit à la condamner, bien que l'on sache parfaitement que la Charte de Saint-Ouen ne rétablissait l'ancien régime, ni dans l'ordre politique, ni dans l'ordre social. Et d'autre part, à tous les autres points de vue le règne de Louis XVIII est une restauration et ce devrait être son plus beau titre de gloire car au lendemain de deux campagnes désastreuses, il a restauré les finances, la vie économique, la vie politique et le prestige extérieur de la France..." (Fl. De Lannoy, Revue belge de philologie et d'histoire, 1928)
Plon, 1933, pt in-8°, 182 pp, broché, état correct
"Dans ce petit livre publié peu avant sa mort comme dans son “Histoire du Second Empire”, M. de La Gorce donne la première place à la politique extérieure de Napoléon III. Il la critique sévèrement. En faisant le portrait de Napoléon III, M. de La Gorce attribue sa dissimulation aux habitudes prises dans sa jeunesse et à «un certain dilettantisme ». Je crois qu'elle était surtout causée par la conscience qu'avait Napoléon III d'être en désaccord sur beaucoup de points avec les conservateurs sur lesquels il s'appuyait. Comment aurait-il pu préparer au grand jour la guerre d'Italie ou le traité de commerce de 1860 dont les classes dirigeantes et la grande majorité du personnel gouvernemental ne voulaient pas ? En somme un livre généralement exact et judicieux, et agréable à lire." (Jean Maurain, Revue d’Histoire moderne et contemporaine, 1934)
P., Henri Plon, 1856, gr. in-8°, vii-404 pp, broché, couv. lég. défraîchie, bon état. Edition originale
Le vicomte de La Guéronnière (1816-1875) , publiciste, dirigea plusieurs journaux importants sous le Second Empire ; proche de Lamartine, il fut d'abord opposé au coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, mais convaincu par les arguments du duc de Morny, il devint vite un fidèle de Napoléon III. Il fut député en 1851, Conseiller d'Etat en 1853, puis sénateur en 1861. Ses portraits politiques donnent une intéressante histoire de la France et de l'Europe au milieu du XIXe siècle. — "Ces huit études, dont quelques pages éparses livrées à la publicité ont élevé si haut la réputation de leur auteur, forment aujourd'hui un ouvrage complet où se retrouvent toutes les qualités du penseur, de l'écrivain, du coloriste et de l'homme d'Etat. Dans ces études, qui ont toutes pour objet des souverains, des chefs de parti ou d'opinion, M. de La Guéronnière a fait plus que des portraits : il a fait avec l'impartialité la plus élevée l'histoire des événements contemporains les plus importants. Son livre est le tableau aussi intéressant que grandiose des luttes politiques et du mouvement des idées et des faits dont les personnages qu'il apprécie ont été les principaux acteurs."
P., Librairie politique, agricole et scientifique, André Sagnier, 1871, in-12, 252 pp, reliure demi-basane rouge, dos lisse orné de filets dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale (Le Quillec, 1409)