8, rue Bréa
75006 Paris
France
E-mail : clio.histoire@free.fr
Phone number : 01 43 54 43 61 Casterman, 1976, gr. in-8°, 256 pp, annexes, biblio, index, broché, couv. à rabats, bon état
"Lors de son service militaire en 1922, le milicien Joseph Doudot fut, en raison de sa parfaite connaissance de la langue allemande, mis à la disposition des services spéciaux de l'armée française. Il devait y rester pendant quarante ans. À la section du contre-espionnage, son action devint si efficace que Pierre Nord a pu écrire : « Le colonel Doudot ramassait les espions allemands à la pelle. » Comment s'y prenait-il ? C'est ce que nous dévoilent les souvenirs qu'il a confiés à son ami Henri Koch-Kent, journaliste luxembourgeois dont il avait pu apprécier l'action entreprise à titre privé, dès 1933, contre les agissements allemands au Grand-Duché. Ces souvenirs sont d'autant plus précieux que le narrateur a voulu démystifier une image par trop romanesque d'un métier ingrat. Il aime rappeler la phrase d'un de ses chefs : « Si James Bond avait été affecté à nos services, il aurait été flanqué à la porte au bout d'un mois. » La grande spécialité de celui que P. Nord considère comme « un des maîtres du contre-espionnage français » était l'intoxication et la pénétration des services allemands. « Doudot, alias Toussaint, alias Gaston, alias Carlier, et j'en passe, écrit Nord, réussit avant la guerre à se faire recruter sous des identités différentes par trois postes de l'Abwehr à qui il se fit un devoir de livrer de faux renseignements. À leur réunion annuelle de 1968, les anciens de l'Abwehr rendirent d'ailleurs hommage à Doudot en l'invitant en Allemagne. Avoir appartenu, en même temps, à trois postes de l'Abwehr sans éveiller les soupçons était à leurs yeux un exploit qui méritait un coup de chapeau. » Le présent ouvrage ne se borne pas à nous montrer en action les méthodes originales, les astuces, les audaces d'un officier du contre-espionnage, exemplaire au témoignage de ses chefs le général Rivet et le colonel Paillole comme à celui des services américains et britanniques avec lesquels il a travaillé à partir de la libération de l'Afrique du Nord en 42; il situe aussi les faits dans leur cadre politique et stratégique. Avec Doudot, c'est tout un aspect mal connu de la guerre 39-45 et de ses prodromes qui nous est révélé."
Corrêa, 1950, in-8°, 275 pp, traduit de l'allemand par R. Jouan, une carte des opérations de l'Armée Rommel en Afrique, broché, couv. illustrée d'une photo de Rommel, état correct
"Le fameux maréchal du Reich qui commandait l'Afrika Korps restera sans doute, tant pour l'Allemagne que pour les Alliés, une des figures les plus saisissantes de la deuxième guerre mondiale. Le livre que lui consacre Lutz Koch se lit comme un roman d'aventures et confirme très souvent le passionnant ouvrage publié l'an dernier par le grand historien militaire anglais : Les Généraux allemands parlent." (Hommes et mondes, 1950) — "Koch, correspondant de guerre allemand au QG de Rommel, s'attache avant tout à expliquer et défendre la rupture de Rommel avec Hitler et sa participation au complot." (Foreign Affairs, 1951)
Calmann-Lévy, sélection Aimé Brachet, 1946, in-12, 241 pp, traduit de l'anglais, 3 planches hors texte en noir illustrées par Pierre Coquet, reliure demi-basane noire de l'éditeur (spécialement créée pour cette collection), plat supérieur orné de dessins (une silhouette de paquebot et une main rouge, décoration de Ginette Fouqué), dos et mors frottés, sinon bon état. Edition tirée à 400 exemplaires seulement, un des 390 ex. «luxe» numérotés de 11 à 400. Sympathique et peu courante édition
Printemps 1941. Peter, jeune Hongrois fuyant son pays où il vient de passer trois ans en prison pour ses activités communistes, débarque clandestinement dans le port de Lisbonne. Perdu dans la foule des réfugiés espérant pouvoir refaire leur vie ailleurs, il veut s'enrôler dans les forces alliées et attend un visa pour l'Angleterre. Désœuvré, il croise Odette, une jeune Française dont il tombe éperdument amoureux. Quand elle part brutalement pour l'Amérique, Peter s'effondre : frappé d'une paralysie soudaine et incompréhensible à la jambe droite, il ne peut plus marcher. Sonia, une psychanalyste, va l'entraîner dans un travail intérieur intense au cours duquel Peter va découvrir les raisons profondes de son engagement, et devoir faire un choix : l'amour ou le combat pour la liberté.
P., La Jeune Parque, 1947, in-8°, 355 pp, un plan d'un dispositif d'exécution dépliant hors texte, broché, bon état, mais il MANQUE 2 hors texte (un plan du camp et le tableau des insignes des déportés)
"Malgré son ancienneté et la publication de nombreux autres ouvrages sur les camps de concentration, celui d'E. Kogon conserve, vingt-cinq ans après sa parution, toute sa valeur en tant que témoignage d'un ancien détenu de Buchenwald et documentation sur l'ensemble des camps allemands. A travers la description minutieuse des effroyables conditions de vie dans les camps, E. K. a su expliquer l'organisation du système concentrationnaire et son rôle dans l'État nazi, et montrer combien la destruction systématique d'un si grand nombre d'êtres humains devrait peser sur la conscience de tous les Allemands." (Revue française de science politique, 1971)
Plon, 1968, in-8°, 314 pp, traduit du russe, cartes, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
Les mémoires de Koniev, l'autre grand acteur de la chevauchée finale soviétique avec Joukov. — Né en 1897 près d'Arkhangelsk, Koniev intégra l'armée tsariste à 15 ans. Ayant rejoint l'Armée rouge en 1918, il obtint un avancement régulier mais nullement spectaculaire. Ayant survécu aux purges des années trente, Koniev ne reçut un commandement important qu'en 1942. Il intégra le groupe d'armées Sud, dans le secteur de Stalingrad. En 1943, Koniev fut promu au grade de général d'armée mais resta, dans l'ensemble, un inconnu. En 1944, il obtint le commandement du deuxième front ukrainien. Collaborant avec le premier front de Joukov, il s'illustra lors de l'encerclement de Korsun. Lorsque les Soviétiques déferlèrent sur la Pologne, Koniev prit Lvov, le 27 juillet 1944, et franchit la Vistule au sud de Varsovie. En janvier 1945, les forces de Koniev furent en tête de la progression en Allemagne. Koniev atteignit la ligne Oder-Neisse à la mi-février. A la mi-avril, reprenant l'offensive, il fit sa jonction avec les Américains, sur l'Elbe. Vainqueur associé à Joukov pour la prise de Berlin, Koniev connut la célébrité internationale. De 1946 à 1955, il occupa le poste de commandant en chef des forces terrestres soviétiques. Par la suite, il devint commandant suprême des forces du pacte de Varsovie. Koniev mourut en 1973.
Lieu Commun, 1989, fort in-8°, 554 pp, 8 pl. de photos hors texte, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
Fayard, 1966, in-8°, 238 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Claus Philip Maria Schenk, comte von Stauffenberg était colonel dans la Wehrmacht. Il est la figure centrale d'une tentative de coup d'Etat militaire, le 20 juillet 1944, contre le régime nazi. Stauffenberg était un patriote conservateur, sympathisant avec les aspects nationalistes et militaires du nazisme, avant de trouver des considérations patriotiques et morales à la résistance active. Il fut exécuté le soir du 20 juillet 1944 pour sa participation à l'attentat manqué contre Hitler. — "... L'homme qui peut-être comprit le mieux la monstruosité du régime fut Stauffenberg, et c'est pourquoi il se fixa la tâche à peu près impossible d'organiser la résistance. Sa biographie vient de nous être à nouveau contée par un ouvrage qui se distingue par une abondante documentation, écrite et orale, et une méfiance sympathique pour toute hagiographie. Mais, les papiers du héros ayant disparu, tout ce que l'historien consciencieux peut faire est de le présenter dans sa simplicité, de corriger certaines hypothèses un peu aventurées (comme celle d'une influence capitale de Stefan George sur le jeune homme), ou encore de prendre parti sur la question si controversée des contacts que Stauffenberg aurait souhaité prendre avec l'URSS : il ne semble pas, finalement, que sa position ait été fondamentalement différente de l'anticommunisme de ses amis." (Pierre Ayçoberry, Annales ESC, 1969)
PUF, 1980, gr. in-8°, 482 pp, broché, jaquette illustrée, bon état
Tome I seul (sur 2) contenant les 1ère et 2ème parties : 1. Anschluss et désintégration de l'Autriche (février 1938 - septembre 1939) ; 2. Un pays sans nom sous la guerre (1939-1945) : L'Autriche sous le commissaire du Reich, La résistance intérieure et ses motivations, les exilés... Le tome II contient la 3ème partie qui traite de la nation autrichienne de 1945 à 1978.
Fayard, 1975, in-8°, 185 pp, broché, couv. à rabats, bon état
La première partie du livre est consacrée au massacre. Mais le drame n'est pas fini. Huit ans et demi plus tard, on juge les coupables, c'est-à-dire ceux qui restent ou qu'on a pu arrêter. Et, chose terrible, on découvre que ce sont presque tous des Alsaciens, des hommes qui, souvent, avaient combattu dans les rangs de l'armée française en 1940, puis avaient été mobilisés de force par les Allemands et versés immédiatement dans les S.S. Dans le prétoire, dans la presse, les passions s'affrontent...
Dominique Wapler, 1949, in-8°, 252 pp, traduction de Stepan Makhloff et Serge Maffert, broché, bon état
Les faux mémoires de guerre d'un colonel soviétique inventé, Ivan Nikitich Krylov, imaginés par le faussaire Gregori Bessedovsky, qui a commis également le livre "Les maréchaux Soviétiques vous parlent" (1950). Ces livres ont à l'époque abusé les principaux services de renseignement occidentaux. Même Boris Souvarine et d'autres experts avaient écrit que "Ma carrière à l'Etat-Major soviétique", contenait "des informations précises sur la formation, ce qui en fait un document historique intéressant" (B.E.I.P.I. - Bulletin d'études et d'informations politiques internationales n° 22, 1950) — "Signalons, avec toutes les réserves qu'appelle ce genre littéraire, la confession d'Ivan Krylov : Ma carrière à l'Etat-Major soviétique." (Roger Portal, Revue des études slaves, 1950)
Laffont, 1967, gr. in-8°, 383 pp, traduit de l'allemand, 12 pl. de photos hors texte, un plan du bunker de Hitler, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
"1945 : la chute du IIIe Reich, l'occupation soviétique. Ce que les Allemands n'avaient jamais voulu dire." — "Les débats qui se poursuivent depuis plus de vingt ans sur les derniers mois de la guerre en Allemagne, sur la prise et l'occupation de Berlin, ont amené Erich Kuby à reconstituer l'atmosphère dans la capitale du Reich où, selon lui, l'Armée rouge aurait pu entrer dès février 1945, les hitlériens ont fini dans l'anarchie la plus lamentable et les vainqueurs ont eu envers la population une attitude moins brutale que ne l'a affirmé la propagande antisoviétique ; son livre, qui date de 1965, vient d'être traduit en français." (Revue des Études Slaves, 1968)
Grasset, 1985, in-8°, 296 pp, traduit de l'américain (“Child of the Holocaust”), broché, couv. illustrée, bon état, ex. du SP
"La nuit dernière les Allemands sont venus et ont emmené tous les Juifs." Par ces mots s'ouvre le cauchemar d'un petit garçon, Juif polonais de neuf ans, Jankele Kuperblum. En une nuit, il perd toute sa famille, se retrouve seul, fuyant de refuge en refuge, persécuté par les adultes dont il ne comprend pas l'acharnement. Avide d'amour encore plus que de pain, il est prêt à trahir sa race et sa foi pour être accepté par ceux qui le pourchassent. Mais on ne change pas ainsi de peau et d'âme, et Jankele l'apprendra cruellement à ses dépens au cours de quatre années de guerre. Ce témoignage authentique a été écrit par la seule personne qui pouvait le faire : Jankele Kuperblum, devenu citoyen canadien sous le nom de Jack Kuper. Sa victoire sur la mort et celle, miraculeuse, de l'innocence sur la haine. — "Jankele, enfant juif polonais, voit en une nuit toute sa famille emmenée par les Nazis. Perdu dans une Pologne rurale profondément antisémite, Il va errer, se cacher et chercher de difficiles et précaires refuges. Petit garçon abandonné, Jankele cherche autant à se faire aimer et accepter qu'à survivre. Au bout de quatre ans de guerre, Il aura effectivement survécu, mais au prix du reniement de ses onglnes et d'une pseudo intégration au monde polonais." (Lectures, juillet-août 1985)
Les Editions Noir Sur Blanc, 2008, gr. in-8°, 443 pp, traduit de l'anglais, 16 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
Alex Kurzem, un Australien moyen d'une soixantaine d'années, ne se sépare jamais d'une vieille mallette en cuir. Il décide un jour de l'ouvrir pour son fils, historien, et, à l'aide des photos et documents qu'elle contient, il lui raconte enfin le drame de son enfance. Par bribes, se désolant des lacunes de sa mémoire, il dévoile l'une des histoires les plus singulières de la Seconde Guerre mondiale : comment un enfant juif de sept ans est devenu la mascotte des nazis. Avec la patience d'un chercheur, mais aussi avec la ferveur d'un fils, Mark Kurzem va retrouver les pièces manquantes, réordonner les événements, identifier les lieux et les acteurs. Ce livre retrace à la fois l'histoire vécue et le chemin de l'enquête, mêlant la voix irremplaçable du survivant au récit d'un historien. Octobre 1941, la Shoah par balles ensanglante la Biélorussie. Caché dans un arbre, l'enfant de cinq ans voit périr sa famille. Sans grand espoir, il s'enfonce dans la forêt glaciale. Lorsqu'il sera découvert, à bout de forces, par des SS lettons, il apprendra à leur cacher qu'il est juif. Très vite, le régiment ira jusqu'à le déguiser d'un uniforme miniature de caporal SS. Malgré son jeune âge, Alex est déchiré entre la conscience du mal auquel il assiste et sa volonté de survivre. "J'étais un animal de compagnie qu'on dressait", explique-t-il à son fils. Les soldats lettons l'ont sauvé de la forêt. Ils lui ont aussi volé son enfance et son identité.
Elsevier Sequoia, 1977, in-8°, 323 pp, traduit de l'américain, 16 pl. de photos hors texte, 6 cartes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Le 25 juillet 1943, Benito Mussolini est renversé ; le 4 juin 1944, quarante-huit heures avant le "Jour J", les Alliés libèrent la Ville éternelle. Entre ces deux événements, Rome a vécu sous la terreur de l'occupation nazie... et les plus sordides spéculations des parties engagées dans sa défense. En ce printemps 1944, Rome est une ville blessée, meurtrie, dont les habitants, surtout la communauté juive, connaissent à leur tour persécutions, sévices et répressions – pour avoir "trahi" le Troisième Reich. Dans l'ombre de la Résistance, les communistes préparent la "libération" et la prise du pouvoir. Rome pleure et veut venger les 335 morts de la fosse Ardéatine... Sur les lignes de front, au sud de la ville, cinq nations – au moins – s'affrontent pour "sauver" la métropole de la chrétienté. Les chefs d'état-major alliés, chacun dévoré par le désir – ardent – de franchir le premier l'enceinte de la Ville éternelle, s'efforcent avant tout de servir leur ambition personnelle... Rome devient dès lors le trophée d'une course effrénée, cruelle et impitoyable, qui met aux prises, face à l'occupant nazi, Anglais, Français, Américains, Polonais et Partisans, souvent prêts à sacrifier la ville et ses habitants à leur propre raison. A partir de milliers de documents et d'archives – la plupart exhumés pour la première fois – et de centaines d'interviews des acteurs de ce tragique "drame romain", Dan Kurzman recrée, en un récit bouleversant et captivant, l'atmosphère de ces longs mois de lutte, et nous fait revivre tous les héros de la liberazione : un pape intolérant, un roi sans trône, un général déçu, un rabbin désavoué, des prêtres généreux, des partisans désunis, des hommes d'Etat orgueilleux et, enfin, le peuple de Rome... qui a écrit de son sang une page de l'Histoire dont la réalité vécue restait insoupçonnée.
La Table Ronde, 1969, in-8°, 587 pp, broché, couv. illustrée, bon état
Réédition d'un ouvrage devenu pratiquement introuvable. Le sergent Labat, qui fut engagé volontaire dans la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), relate ses souvenirs du front de l'Est au cours de la dernière guerre mondiale.
Bayard, 2011, in-8°, 355 pp, index, broché, couv. illustrée à rabats, soulignures stylo, bon état
Le chagrin et le venin, c'est ce qu'il reste aujourd'hui d'une vision de l'Occupation et de la Résistance qui s'est largement mise en place dans les années 1970, particulièrement avec le film de Marcel Ophuls, “Le Chagrin et la Pitié”. Depuis lors, la vision de la France occupée, à la télévision comme dans les ouvrages d'historiens reconnus, est celle d'un pays immobile, préoccupé dans sa grande majorité de durer, replié dans un attentisme marqué par l'opportunisme, des arrangements consentants, voire une indifférence coupable aux minorités persécutées, avec à ses marges deux minorités décrétées équivalentes, les résistants (confondus avec les seuls maquisards) et les collaborateurs. Etonnante vision qui fut dès la fin de la guerre forgée et propagée par les hussards en défense des collaborateurs traduits en justice. Pierre Laborie, l'un des meilleurs spécialistes de la France des années noires, retrace la genèse de cette vision dans un ouvrage qui se révèle être la réflexion la plus acérée sur la France occupée, les usages de plus en plus dominants qui sont faits de cette période et son instrumentalisation pour les besoins d'un présent tenaillé par l'immédiat.
Seuil, 1990, in-8°, 405 pp, repères chronologiques, sources et biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Univers historique)
"Pour l'historien, le véritable enjeu est toujours de chercher à comprendre pourquoi la France a pu, sinon se coucher, du moins se laisser entraîner dans la spirale de la concession ; comment, au bout de quelle usure, de quelle fatigue, de quelle désespérance, de quelle humiliation, de quels désenchantements, de quelles incompréhensions, de quels aveuglements, de quelles attentes, de quelles illusions, de quels rêves de futur, elle a pu s'enliser dans cette culture de la défaite et du renoncement." Pierre Laborie, pour répondre à ces questions, donnait à l'historiographie de la France de Vichy un maître livre qui refusait d'enfermer les Français et leurs opinions dans une typologie convenue, préférant interroger les représentations et les imaginaires d'une nation soumise depuis le drame de 1914 à une des plus graves crises d'identité de son histoire. — "L'auteur de “Résistants vichyssois et autres. L'évolution de l'opinion et des comportements dans le Lot de 1939 à 1944” (Paris, Editions du CNRS, 1980, 395 p.), étend son enquête avec les mêmes qualités et atouts, mais en l'enracinant dans les années trente. Le processus de détachement vis-à-vis de Pétain apparaît antérieur à 1942, ce qui ne préjuge pas d'une attitude hostile envers les maquis et la résistance intérieure." (Choix des Annales, Annales ESC, 1990) — "C'est avec un regard d'historien que Vichy se trouve ici revisité – mais d'historien spécialiste de l'opinion publique. L'originalité du livre tient d'abord à la méthode. Il s'attache non seulement à reconstituer et à décrire les aspects dominants du mouvement général des esprits au cours des "années noires", mais il s'efforce, pour les expliquer, d'élucider les mécanismes qui commandent le fonctionnement de l'opinion. A cet effet, l'auteur s'appuie sur l'analyse des systèmes de représentations mentales à travers lesquels l'opinion appréhende la "réalité" des faits et l'interprète. C'est à partir de ces perceptions et des réseaux complexes de leur croisement que Pierre Laborie cherche à retrouver les facteurs multiples qui structurent en profondeur l'imaginaire social, qu'il cherche, au-delà des signes apparents, à discerner et à mettre en évidence les logiques de pensées qui, consciemment ou non, influencent les comportements et les font évoluer. "40 millions de pétainistes" en 1940 ? A voir ! Un certain nombre d'idées reçues – dont celle d'un opportunisme sommaire calqué sur le déroulement des événements extérieurs – sont démontées dans cet ouvrage, qui est aussi un traité de méthode."
Toulouse et P., Editions Chantal, 1943, pt in-8°, 219 pp, 11 pl. de photos hors texte, reliure demi-chagrin bleu-nuit, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservées (rel. de l'époque), dos uniformément passé, bon état. Peu courant
Dédié aux anciens du Groupe 2-34, le livre retrace la vie quotidienne du Groupement de Bombardement n° 9 du 10 mai à sa dissolution le 24 août 1940. — "Pour ne pas changer, le Commandant de Laubier décollera à la tête de ses équipages, à bord de l'avion Amiot 143, n° 56. Le n° 118, son avion habituel étant indisponible par suite du changement de son empennage." (p. 45)
Payot, 1943, in-8°, 334 pp, 16 cartes dans le texte, broché, couv. lég. salie, bon état (Coll. de mémoires, études et documents pour servir à l'histoire militaire)
"M. René La Bruyère a fait partie, au début de ce siècle, de la Station navale du Pacifique et il a rapporté de ce séjour les nombreuses considérations nautiques, climatiques, météorologiques, économiques et les notations pittoresques qui forment, avec d'imposantes statistiques, la partie la plus vivante de son livre. A cet égard, celui-ci constitue une mine de renseignements pas toujours très accessibles ailleurs. Mais l'exposé des opérations qui se déroulèrent de décembre 1941 à juin 1942 pour la conquête de l'Indonésie et l'encerclement de l'Australie apparaît un peu prématuré et fondé sur des renseignements encore fragmentaires. Encore plus prématuré peut paraître, en 1942, tout plan visant à « amener les peuples vers la conception de la Grande Asie » (in fine, p. 318), dont les Français d'Indochine ont fait les frais, et auquel ont échappé de justesse, en 1940-1942, ceux du Pacifique..." (Jean-Paul Faivre, Journal de la Société des océanistes, 1945)
Lyon, Lardanchet, 1941, in-12, 118 pp, 6 cartes, index des unités citées, broché, bon état (Les Documents historiques, II)
Jean Labusquière (1895-1941) a écrit deux livres, “Vérité sur les Combattants”, puis “Nouvelles vérités sur les Combattants”, afin de corriger, en 1941, la légende noire d'une Armée française déshonorée par la défaite. Cet ami de Louis Jouvet et d’Edouard Bourdet, collaborateur de Paul Poiret puis collaborateur pendant près de vingt ans de Jeanne Lanvin, était une figure de la couture parisienne. Combattant des deux guerres, il disparut le 12 novembre 1941 dans l’accident d’avion du général Charles Huntziger, commandant en chef des forces terrestres et ministre secrétaire d’Etat à la guerre. Capitaine de réserve, Jean Labusquière était alors chef du cabinet civil du général Huntziger.
Editions du Félin, 1999, gr. in-8°, 334 pp, biblio, broché, bon état (Coll. Résistance, Liberté, Mémoire)
Quelle était la motivation des premiers volontaires qui ont rejoint la France libre, en 1940-1942, souvent au péril de leur vie, rompant sans ambiguïté avec leur vie familiale et professionnelle ? Comment ont-ils réalisé ce ralliement, dans des conditions aventureuses parfois rocambolesques ou tragiques, se regroupant autour du général de Gaulle, en vue de continuer le combat pour la liberté ? Les Volontaires de l'aube s'efforce de rapporter la grande variété des circonstances dans lesquelles les premiers Français libres ont affirmé leur engagement et le rejet du gouvernement qui avait signé les armistices de juin 1940. Certains résistants sont devenus célèbres, d'autres ont rejoint le cortège des héros anonymes. Cet ouvrage honore la mémoire de leur lutte contre la barbarie nazie et la collaboration française.
Arthaud, 1945, in-12, 171 pp, broché, bon état
Le docteur Lacaux est en 1940 le chef d'une Ambulance chirurgicale qui monte en Belgique à la suite de son corps d'armée. Avant même d'avoir pu fonctionner, elle est obligée de se replier sur Dunkerque. Elle s'arrête au sanatorium de Zuydcoote. Elle y vit des jours terribles, puis c'est le repli sur Rosendaël et l'embarquement sous le bombardement. Le livre, écrit en captivité par le Dr Lacaux d'après ses notes, fait revivre les heures terribles du drame des Flandres
Henri Veyrier, 1983, gr. in-8°, 278 pp, 32 pl. de photos hors texte, lexique, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Une étude du cinéma d'espionnage comme reflet du climat et des événements d'une époque. ,;Sommaire : Errol Flynn, espion nazi ? ; 1ere partie : Espionnage et Propagande ; 2ème partie : Espionnage et Vulgarisation ; lexique des abréviations ; index des films cités ; index des noms cités.
SPID, 1946, in-12, 286 pp, 8 plans, index, broché, bon état, bande éditeur conservée. Rare
"Réfractaire au Service du travail obligatoire, Michel Lacour-Gayet [le fils de Jacques Lacour-Gayet] est arrêté par la Gestapo le 5 septembre 1943 à Paris alors qu'il s'apprête à gagner l'Espagne clandestinement. Emmené rue des Saussaies pour y être interrogé, il ne tente pas de cacher la vérité sur ses intentions et se retrouve emprisonné à Fresnes. Décrite avec forces détail, la rudesse de la vie carcérale qu'il découvre ne l'empêche pas de connaître des instants de « gaieté » (85) au contact de deux jeunes hommes de son âge avec qui il se lie d'amitié. Conduit le 16 novembre 1943 au camp de Royallieu, il en est brutalement extrait au début du mois de décembre et dirigé vers la caserne de la rue de la Pépinière, centre de rassemblement pour les départs des travailleurs en Allemagne. Michel Lacour-Gayet se résigne alors à accepter la proposition qui lui est faite de partir travailler en Allemagne dans le cadre du STO, profitant des trois jours de liberté qui lui sont octroyés afin de fêter Noël avec ses parents. Et pourtant, de retour rue de la Pépinière le 27 décembre 1943, il se voit interné sans explication à la prison du Cherche-Midi puis réintègre le camp de Royallieu le 3 janvier 1944. Le 20 du même mois débute un atroce voyage en wagons à bestiaux qui s'achève à Buchenwald. Placé en quarantaine, Michel Lacour-Gayet découvre avec effarement le fonctionnement du système concentrationnaire qu'il expose avec un soin méticuleux. Tombé gravement malade, il parvient à se rétablir puis est affecté à de durs travaux de terrassement. Tentant un jour d'échapper à ce harassant travail, il est découvert par un kapo russe qui l'inscrit pour un départ en kommando. Il parvient le 4 avril 1944 au camp de Hadmersleben qu'il décrit avec un regard quasi clinique. Le sort des déportés belges et français y est terrible : ils sont maltraités par les déportés russes et polonais qui usent d'une violence égalant celle des kapos et des SS. L’auteur peut heureusement compter sur quelques camarades avec qui il travaille à la transformation d'une mine de sel en usine d'aviation. Son sort s'améliore quelque peu lorsqu'il est affecté dans la dite usine où il côtoie des civils allemands qui l'informent des avancées de l'armée Rouge et lui donnent parfois des cigarettes ou de la nourriture. Le 10 avril 1945, les déportés du camp de Hadmersleben sont évacués à pied et embarqués quatre jours plus tard sur des péniches naviguant sur l'Elbe, sans but apparent. Le 8 mai 1945, les déportés se réveillent pour constater l'absence de leurs gardiens. Michel Lacour-Gayet retrace à partir de cette date son itinéraire, en le retranscrivant tel quel, d’après les notes prises au jour le jour sur un carnet déniché par hasard. Se trouvant dans la zone soviétique, lui et ses camarades parviennent par leurs propres moyens à gagner la zone américaine et la ville de Pilsen d'où un avion les rapatrie vers la France, le 28 mai 1945." (Manuel Valls-Vicente, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945)
Seuil, 2000, gr. in-8°, 340 pp, broché, couv. illustrée, bon état
Parce que le siécle qui s'achève fut plus qu'aucun autre lardé de crimes collectifs, il lui faut des témoins. Et parce que l'imposture, soudée au crime, lui a survécu, il importe que ces témoins soient, par l'expérience, la culture, le désintéressement et le courage, dignes de foi. En voici un, qui étudie depuis bientôt 93 ans les fureurs du temps, en éprouve sur elle les effets, et sait, de chaque épreuve affrontée, nourrir ses analyses du mal à venir. Des vices du régime colonial aux horreurs du système concentrationnaire, et de la pratique de la torture à l'usage du terrorisme ou de l'esclavage, elle a su éclairer l'une par l'autre les atteintes faites au genre humain, et créer une science de l'épreuve. C'est pourquoi Jean Lacouture, qui la connaît, l'interroge et l'admire depuis plus de 40 ans, a voulu écrire la vie de Germaine Tillion, ethnographe, résistante de 1940, déportée à Ravensbrück, sociologue du nazisme, interlocutrice des combattants algériens, ennemie de la torture, avocate de l'émancipation de la femme méditerranéenne – vie qui manifeste à grands périls courus que tout témoignage est un combat, avec l'autre et pour l'Autre.