8, rue Bréa
75006 Paris
France
E-mail : clio.histoire@free.fr
Phone number : 01 43 54 43 61 P., A. Pedone, 1895-1899, 2 vol. in-12, 329 et 307 pp, brochés, tome I en bon état, dos abîmé et recollé au tome II, état correct. Rare complet des 2 volumes
Tome I : Plaidoyers philosophiques : "Ce titre promet de l'histoire, de la philosophie, de la politique, de l'éloquence et de la satire ; on peut dire que le livre tient parole. M. Brunetière signalait jadis, dans les discours des avocats, une mine trop peu exploitée par les historiens ; jamais filon ne fut plus riche que celui-ci. Les “Trafics de l'Elysée”, avec les noms enlacés de M. Grévy, de M. Wilson et de Mme Ratazzi ; les “Grandes Conventions de 1883” où figure M. Raynal, en attendant l'enquête de 1895 ; la “Finance et la politique”, dont le Panama forme le plus gros mais non pas le plus curieux épisode ; le “Renouvellement du privilège de la Banque de France”, qui détermine le procès Drumont-Burdeau ; “l'Anarchie doctrinale” où nous voyons les formules scientifiques de Jean Grave et d'Elisée Reclus côtoyer la propagande par le fait de Ravachol et de Vaillant ; le “Procès des Trente”, piteux effort et triste défaite d'un gouvernement sans principes ; enfin la “Magistrature, la Presse et l'Opinion” d'où il appert clairement que les institutions les plus vénérables cessent d'être respectées, quand beaucoup de ceux qui les représentent passent pour indignes : ce résumé du volume n'est-il pas le résumé de l'histoire intérieure de la République française depuis quinze ans ? Ce qui fait l'intérêt de ce recueil, indépendamment du fond même, c'est la verve, l'accent convaincu, la dialectique passionnée, l'ironie ou l'indignation, la philosophie hautaine du brillant et souple avocat. Il y aurait bien des réserves à faire sur les théories de Me de Saint-Auban, en particulier sur le droit qu'il attribue à l'écrivain de publier toutes ses pensées, sans qu'il ait à en rendre compte à la société. Le livre peut être plus coupable que la bombe. « Ce qui demeure incontestable, après la lecture de ces plaidoyers, c'est le talent de l'orateur-écrivain qui les a composés, la générosité de son éloquence, et, par-dessus tout, son ardente, sa profonde passion de la justice. » Cette appréciation du “Journal des Débats” a d'autant plus de sel qu'elle est sinon d'un adversaire, au moins du représentant d'une tout autre école." (Et. Cornut, s.j., Etudes, 1895) – Tome II : Le Silence et le Secret : "Cet ouvrage de l’éminent écrivain porte, comme sous-titre, ces mots : Le Secret maçonnique ; L'Intolérance religieuse ; Le Silence et le Chantage ; La Justice et le Secret. C'est une série de nouvelles études, ardentes et profondes, sur l’histoire sociale de notre temps. La préface est une merveille de style, en même temps qu’un recueil de documents précieux sur les menées mystérieuses de la Franc-Maçonnerie. L'auteur soulèvera bien des haines. Mais il s'en consolera en pensant qu’en publiant cette oeuvre de courage, il a fait son devoir de chrétien, de patriote et d’historien." (L'Echo du Merveilleux, 1899)
P., A. Pedone, s.d. (v. 1899), in-12, 307 pp, reliure demi-basane caramel, dos à 5 nerfs, fleurons et titres dorés (rel. de l'époque), dos frotté, état correct
P., Félix Juven, 1907, in-12, 260 pp, broché, couv. défraîchie, état correct. Peu courant
"Sous le titre inexact de “Garibaldi et l'épopée des Mille”, M. Charles de Saint-Cyr raconte la vie entière de Garibaldi." (Georges Bourgin, Revue Historique, 1911)
P., Alfred Costes, 1947, in-12, x-315 pp, un portrait en frontispice, broché, bon état
P., Garnier frères, 1855, in-12, 48 pp, extrait du catalogue Garnier frères in fine, broché, non coupé, bon état. Edition originale dont il n'a pas été tiré de grands papiers
Édition originale de la leçon inaugurale au Collège de France. "... C’est en 1885 que la chaire de Poésie latine devint ce qu’elle est aujourd’hui, une chaire d'Histoire de la littérature latine. Depuis la mort de Delille en 1813, elle n’avait eu que trois titulaires : Tissot, Sainte-Beuve, M. Boissier. (...) À Tissot succéda Sainte-Beuve, l’illustre critique. Vous en étonner, messieurs, ce serait tomber dans l’erreur commise par une partie du public à la leçon d’ouverture, le 9 mars 1855. Sainte-Beuve, sans doute, est avant tout le merveilleux critique de Port-Royal ou des Causeries du Lundi ; et c’est par là que vivra son nom. Mais il était à sa place dans cette chaire. Il avait toujours eu le goût des études sur l’antiquité ; il avait préparé, avec un soin infini, un cours sur Virgile. Comme il l’a lui-même indiqué discrètement, et comme son successeur l’a finement observé, un critique si original et si pénétrant aurait pu apporter dans ce domaine beaucoup de nouveau, précisément parce qu’il n’avait ni les préjugés ni les œillères des gens du métier. Mais rien ne servirait de récriminer. Vous savez d’ailleurs que la politique s’en mêla, et que l’autre raison fut un prétexte. Toujours est-il qu’après deux séances Sainte-Beuve se retira. Pendant quinze ans, il refusa de remonter dans sa chaire. Il se vengea en homme d’esprit, en publiant sa Leçon d’ouverture et son Etude sur Virgile, qui sont d’un fin latiniste..." (Paul Monceaux, L'enseignement du latin au Collège de France (1534-1906), Revue internationale de l'enseignement, 1907)
P., Michel Lévy, 1873, in-12, iii-367 pp, 5e édition, broché, qqs rousseurs éparses, bon état
"On obéit surtout, en livrant à la publicité les Lettres de M. Sainte-Beuve, à la pensée de doter l'histoire littéraire de pages originales et sincères, de portraits et jugements vifs, pris sur nature, à la La Bruyère, avec la soudaineté en plus. Le sens critique était trop inhérent au tempérament de l'écrivain pour être jamais abdiqué. Le principal mérite des “Lettres à la Princesse” est qu’on y sent toujours, à de certains passages caractéristiques, sous forme même d’apologie et avec toutes les apparences de l’adhésion respectueuse, cet aiguillon, ce mordant qui a fait dire un jour à celui qui connaissait bien la nature de son propre talent : « J’ai plus piqué et plus ulcéré de gens par mes éloges que d’autres n’auraient fait par des injures. »" (J. T., Avant-propos).
P., Debécourt, 1839, in-8°, xxii-483 pp, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs pointillés soulignés à froid, titres et caissons fleuronnés dorés (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, bon état
Livre écrit par Eloi Jourdain, sous son pseudonyme. "Ce livre, écrit en style biblique, aussi remarquable pour le fond que pour la forme, s'adresse à toutes les conditions, toutes les plaies et indique le remède qui convient à chacune. L'auteur n'y rappelle aux rois et aux peuples leurs droits, que pour leur rappeler leurs devoirs avec plus de force." (Quérard, Supercheries, III, 568)
P., Charles Gosselin, 1841, in-12, xxxix-272 pp, reliure demi-basane fauve, dos lisse, titres, fleurons et triples filets dorés, roulette en queue (rel. de l'époque), qqs rares rousseurs, ouvrage relié sans la page de titre, bon état
Joseph-Xavier Boniface dit Saintine (1798-1865) est un romancier et dramaturge français. Il est l'auteur d'une oeuvre prolifique de plus de 200 pièces de théâtre et romans mais c'est en particulier pour son roman Picciola, publié la première fois en 1836 et traduit dans de nombreuses langues, qu'il connut un certain succès. Le livre raconte l'histoire du comte de Charney, un ancien militaire emprisonné au Piémont pour avoir conspiré contre Napoléon Ier. Un jour dans sa cellule, Charney découvre une plante qui pousse entre deux pavés. Dès lors, cette plante deviendra pour lui une distraction, une passion ; il finira par lui donner un nom, Picciola, et grâce à elle il réapprendra à aimer et à apprécier la vie. L'ouvrage est précédé d'une intéressante préface du Bibliophile Jacob : "Quelques recherches sur l'emploi du temps dans les prisons d'Etat."
P., E. Dentu, 1880, in-12, (10)-343 pp, 200 dessins de G. Lafosse dans le texte et à pleine page, reliure demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale de cet ouvrage dédié au Duc de Sabran-Pontevès. Rare (Vicaire, VI, 31)
L'auteur est le directeur et fondateur de l'hebdomadaire satirique "le Triboulet", le baron Harden-Hickey dit Saint-Patrice (1854-1898). La vie de ce royaliste irlando-américain, catholique intransigeant puis bouddhiste convaincu, duelliste redoutable, fut presque aussi rocambolesque que celle de son héros. Il se convertira au bouddhisme, se proclamera roi de Trinidad. Renversé par les britanniques, il envisagera un plan d'invasion de l'Angleterre à partir de l'Irlande, avant de se suicider en exil en 1898.
Plon, 1965 gr. in-8°, 327 pp, 42 illustrations sur 24 pl. hors texte, généalogie, broché, couv. illustrée à rabats, état correct, envoi a.s.
Saint-Paulien est le pseudonyme de Maurice Yvan Sicard. Il adhère au Parti Populaire Français de Jacques Doriot dès sa fondation en 1936. Mobilisé en 1939, il combat jusqu’à l'armistice. Secrétaire à la presse et à la propagande du PPF, il devient, pour finir, adjoint politique de son chef à la présidence du Comité de libération anti-bolchevique, créé par Doriot en Allemagne au début de 1945. Réfugié en Espagne fin 1946, il est condamné par contumace aux travaux forces à perpétuité. Il renonce alors à toute activité politique, sans pour autant renier aucun de ses engagements passés et prend le pseudonyme littéraire de Saint-Paulien en 1950 pour des livres d'histoire de l'art (Velasquez, Goya, Wateau) et des romans. En 1957, après treize ans d'exil, il se livre à la justice française et fait l'objet d'une grâce amnistiante. Maurice Yvan Sicard est décédé le 10 décembre 2000 à l’âge de 90 ans. Cinq de ses ouvrages ont été couronnés par l’Académie française.
SAINT-RENÉ TAILLANDIER (René Gaspard Ernest Taillandier, dit).
Reference : 124167
(1875)
ISBN : 2-213-02286-0
P., Didier et Cie, 1875, in-8°, xx-438 pp, annexes, reliure demi-basane carmin, dos lisse avec titres et doubles filets dorés (rel. de l'époque), dos et plats frottés, coiffes émoussées, coupes frottées, C. de bibl. et étiquettes de bibl. au dos, intérieur propre, état correct
"Dans le livre qu'il publie aujourd'hui, M. Saint-René Taillandier s'occupe de l'Allemagne à un point de vue rétrospectif, en prenant pour base de son étude la correspondance du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV avec le baron de Bunsen, son ambassadeur à Londres. Ces lettres sont des plus intéressantes pour nous par les révélations qu'elles nous apportent et par le jour qu'elles jettent sur bien des parties obscures des derniers événements. Le baron de Bunsen a marqué sa place au premier rang comme historien et comme théologien. Disciple et collaborateur de Niebuhr, il a écrit une philosophie de l'histoire que les Allemands n'ont pas craint de comparer à la fois aux Pensées de Pascal et au Cosmos d'Alexandre de Humboldt. Son grand ouvrage sur la Bible est un monument de science et de foi qui semble défier les assauts de la critique exégétique moderne. Lié d'amitié avec Frédéric-Guillaume IV, il avait été, en face de Stahl et des conseillers absolutistes du souverain, un conseiller ardemment libéral. Ambassadeur de Prusse à Londres, il avait toujours soutenu les causes auxquelles s'intéressaient les puissances occidentales de l'Europe. Mais ce que l'on ignorait, c'est que cet esprit si mesuré avait servi avec une passion impétueuse le dessein de livrer l'Allemagne aux Hohenzollern, c'est que cet esprit si libéral avait gardé contre la France les haines et les rancunes de 1813. Quant au roi Frédéric-Guillaume, sa correspondance avec son ambassadeur modifie singulièrement l'idée qu'on se faisait généralement de ce monarque. C'était bien toujours l'artiste, le savant, le piétiste fanatique, mais il n'avait garde de se perdre dans ses rêves. Cet esprit irrésolu et chimérique appréciait très nettement les choses réelles. La révolution de 1848, qui l'a si fort tourmenté, ne l'a point surpris. Sur ce point et sur d'autres, ses lettres nous fournissent des preuves d'une clairvoyance singulière. Quant à l'unité germanique, il l'appréciait à sa manière aussi vivement que personne, n'ayant de scrupules qu'au sujet des voies et moyens. Cette correspondance embrasse les sujets les plus divers ; nous remarquons entre autres choses : la question du Sanderbund et des cantons radicaux de la Suisse en 1847, affaire qui passionna si vivement le roi de Prusse comme prince de Neuchâtel ; le parlement de Francfort et la constitution d'un empire allemand offert à la Prusse par la démocratie germanique ; les humiliations de la Prusse en 1850 et l'avénement de l'empereur Napoléon III qui provoqua à la cour du roi une immense explosion de colère. C'est à cette occasion que Frédéric-Guillaume rêva d'une quadruple alliance contre la France. Il offrit un contingent de 100,000 hommes, au moment même où le gouvernement anglais reconnaissait le nouvel empire. Citons encore la guerre de Crimée, l'abstention de la Prusse et la démission de Bunsen qui eût voulu soutenir comme ambassadeur à Londres une politique tout opposée à celle du roi. On sait qu'atteint d'un affaiblissement mental, le roi de Prusse fut obligé de laisser l'administration à son frère, le prince Frédéric-Guillaume, qui règne actuellement. Il mourut le 2 janvier 1861, peu de temps après son ami de Bunsen. Ce dernier avait passé les dernières années de sa vie, en partie, à Cannes et à Paris. Ce séjour en France avait contribué à rectifier ses idées et à calmer ses passions. Il ne maudissait plus notre pays, parce qu'il le connaissait mieux. Il avait eu l'occasion de voir quelques-uns des hommes qui forment l'élite de la société française, il savait enfin rendre hommage aux grandes qualités de notre esprit après les avoir niées ou dépréciées. « On sent, écrivait-il, quelque chose se dégager et dans la langue et dans l'esprit, quand on s'entretient avec des hommes tels que Mignet, Villemain, Cousin, Laboulaye, Saisset, Parieu, Michel Chevalier, etc. »" (E. de L.) — "A peine reçu docteur ès lettres, en 1843, M. Saint-René Taillandier fut appelé comme professeur titulaire de littérature française à la Faculté des lettres de Montpellier Cette même année, il fit ses débuts à la Revue des Deux Mondes, dont il devint bientôt un des collaborateurs les plus féconds et les plus solides. Que de travaux remarquables n'a-t-il point publiés dans ce recueil littéraire ! Si l'on rassemblait tous les articles dont il l'a enrichi, on en formerait de nombreux volumes. Il nous suffira de rappeler les livres suivants : Allemagne et Russie, Bohême et Hongrie, Dix ans de l'Histoire d'Allemagne, Histoire et Philosophie religieuse, Écrivains et Poètes modernes, la Serbie, Drames et romans de la vie littéraire, Maurice de Saxe, la Comtesse d Albany, Mémoires du comte de Ségur, le Roi Léopold et la Reine Victoria, et nous en omettons. M. Saint René Taillandier occupait à l'Institut le douzième fauteuil et pour ceux qui l'ignorent ce fauteuil est celui de Voltaire..." (Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique, 1879)
[SAINT-SIMON, Claude-Henri de Rouvroy, comte de] – BRUNET (Georges).
Reference : 112758
(1925)
P., Les Presses françaises, 1925, in-12, 125 pp, broché, pt mque au 2e plat, bon état (Coll. Etudes romantiques). Edition originale
Etude sur Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825), économiste et philosophe, fondateur de saint-simonisme. Table : Les « expériences » de Saint-Simon ; Les écrits de Saint-Simon : de la science à l'amour ; L'intuition de Saint-Simon.
Amsterdam, A. Gerits & Son, 1986, gr. in-8°, 51 pp, introduction en français et en anglais, détails bibliographiques et notes en anglais, broché, couv. lég. salie, bon état (Supplements to existing handbooks, 2)
Bibliographie commentée, recensant environ 400 corrections et additions.
Beauchesne et Cie, 1909, gr. in-8°, xvi-678 pp, broché, couv. factice muette, bon état. Edition originale
"À l'exception des cent premières pages, l'ouvrage est entièrement consacré à la période insurrectionnelle. L'auteur anonyme reconnaît que l'Eglise devrait "aller à ce pauvre peuple", ce qui ne se fera qu'à force "de sincérité, de désintéressement et de charité". Cet aveu est rare dans les ouvrages religieux sur la Commune." (Le Quillec, 4135).
P., Michel Lévy, 1872, in-12, iii-283 pp, broché, couv. factice muette, état correct
"Recueil d'articles, 29 courts chapitres, « feuilles jetées au vent de l'orage » ; les quarante dernières pages sont consacrées aux « convulsions de la guerre civile ». Le titre annonce le contenu : les Prussiens sont les Barbares, mais les Communards sont les bandits ! ..." (Le Quillec, 4137)
P., Michel Lévy, 1872, in-12, iii-283 pp, 4e édition, reliure demi-chagrin brun foncé, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état
"Recueil d'articles, 29 courts chapitres, « feuilles jetées au vent de l'orage » ; les quarante dernières pages sont consacrées aux « convulsions de la guerre civile ». Le titre annonce le contenu : les Prussiens sont les Barbares, mais les Communards sont les bandits ! ..." (Le Quillec, 4137)
Nice, Belisane, 1979, in-8°, 64 pp, broché,bon état. Réimpression de l'édition de Paris, Dentu, 1882
La « Mission des ouvriers » est une invitation faite aux ouvriers à s'organiser socialement et indépendamment de tout parti politique pour la création de trois chambres sociales.
Editions du Fond-de-France, 2001, gr. in-8°, 191 pp, 14 ill. dans le texte, une carte et un tableau généalogique, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
En 1842, à la suite d'une déception affective, un jeune étudiant en droit grenoblois, romantique, dandy, musicien, lettré et passionné de politique, reçoit de son père la direction du vieil haut fourneau de l'ancienne Chartreuse de Saint-Hugon aux confins delphino-savoyards. Emile Leborgne, c'est son nom, proche parent du fameux général de Boigne de Chambéry et des célèbres liquoristes Teisseire de Grenoble, va prendre à bras-le-corps son nouvel état de maître de forges et acquérir d'excellentes connaissances en métallurgie au contact permanent des maîtres régionaux d'Allevard, Pinsot, Brignoud, Saint-Vincent-de-Mercuze et Rioupéroux en Isère, mais aussi d'Epierre, Argentine, Sainte-Hélène-sur-Isère et des exploitants des mines de Saint-Georges-d'Hurtières, en Savoie. Par le dépouillement minutieux d'une petite partie des anciennes archives biséculaires que l'actuelle société " Leborgne " d'Arvillard a bien voulu verser à la " Maison des forges et moulins " de Pinsot, Georges Salamand a su retranscrire la formation, les recherches, les doutes et la réussite finale du remarquable industriel que fut Emile Leborgne (1822-1888). Ce meneur d'hommes, excellent pianiste, ami de la famille des poètes Desbordes-Valmore, mais aussi grand voyageur, était un étonnant observateur et un admirateur de Baltard dont il décrira et dessinera les Halles parisiennes en construction, en 1855. C'est un ouvrage plaisant à lire, très original et essentiel pour connaître et comprendre simplement l'histoire des hommes et des techniques et tous les enjeux économiques de la brillante aventure des derniers hauts fourneaux à bois du Dauphiné et de la Savoie au début de l'ère industrielle.
Editions de l'Observatoire, 2020, in-8°, 251 pp, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
Les années de jeunesse de Léon Blum, 1872-1919. — Le 13 février 1936, la voiture de Léon Blum est attaquée par des nationalistes d'extrême droite à sa sortie de la Chambre des députés. "A mort Blum !" hurle la foule. Il est roué de coups et n'évite le lynchage que grâce à l'intervention de la police et de passants qui ont accouru. Trois mois plus tard, la France se donne, en toute connaissance de cause, un président du Conseil juif et socialiste. On est là au coeur de la grandeur et du mystère français. A celui-ci s'ajoute un mystère Léon Blum. Comment ce jeune homme délicat, ami de Proust et de Gide, qui ne rêvait que de littérature, s'est-il transfiguré en leader politique, héritier et successeur de Jaurès, faisant face à Lénine au faîte de sa puissance, et se préparant à l'impensable exercice socialiste du pouvoir ? Frédéric Salat-Baroux offre un portrait inédit et passionnant, tout à la fois psychologique, intellectuel et politique, du grand homme d'Etat. Il replace son parcours dans celui d'une génération de juifs européens, entre littérature et socialisme, et éclaire cette passion juive pour la France, dont Léon Blum est le plus brillant et le plus émouvant représentant. A travers le récit de ces années d'apprentissage fondatrices, c'est un tableau de cette "Belle Epoque" si mal nommée que dresse l'auteur. Une Belle Epoque qui aura été le ferment des tragédies du XXe siècle.
P., Alphonse Pringuet, 1854, in-8°, xii-443 pp, une carte dépliante hors texte, in-8, reliure demi-basane brun foncé, dos lisse avec titre et triples filets dorés (rel. de l'époque), bon état. Rare et recherché (Chadenat, 4660 pour l'édition espagnole)
Première édition française, bien complète de la carte dépliante, souvent absente. Débarqué à Perth en Australie occidentale le 7 janvier 1846, le bénédictin espagnol Rudesindo Salvado fut l'un des premiers missionnaires catholiques envoyés à la rencontre des indigènes australiens. Fondateur avec trois compagnons de la mission de Nouvelle Nursie au nord-est de Perth, il relate l'établissement des missionnaires et s'intéresse aux coutumes et au mode de vie des aborigènes ou "Australiens" : éducation, mariage, ornements, armes, chasse, alimentation, langage. L'ouvrage comprend un glossaire de 13 pages des deux dialectes en usage aux environs de la mission et un appendice sur la géographie et l'histoire naturelle (faune, flore, géologie). Le dernier chapitre retrace la fascinante histoire de la découverte de l'or en 1851 et de la ruée qui s'ensuivit, d'abord aux Nouvelles Galles du Sud, puis à Ballarat en Victoria.
P., Ville de Paris,commission du vieux Paris, 1979, gr. in-8°, 163 pp, 40 portraits, gravures et photos hors texte, index des noms cités, broché, couv. lég. salie, bon état. On joint un article de presse sur Charles Samaran et sa vie par Patrick Chastenet (Le Monde, 5 avril 1981, une demi-page)
Souvenirs de l'historien Charles Samaran (1879-1983). Un ouvrage absolument passionnant et plein d'esprit ! Archiviste paléographe (1901), avec une thèse sur la Maison d'Armagnac, puis membre de l'École française de Rome (1901-1903), Charles Samaran est d'abord archiviste aux Archives nationales. Il donne en 1908 Les diplômes originaux des Mérovingiens, « coup d'éclat d'un jeune paléographe qui allait demeurer jusqu'à son grand âge l'infaillible déchiffreur des textes difficiles » (Jean Favier), recueil qui joua un rôle capital dans l'étude des écritures mérovingiennes... — "Écrit par le plus jeune centenaire de France, voici un livre de souvenirs d'enfance et de jeunesse qui s'arrête à la guerre de 1914 et raconte, après les années de « cage » du lycée d'Auch, la « révélation » de l'École des Chartes puis de l'École des hautes études et, en particulier, de sa IVe section. La Bibliothèque nationale, l'École française de Rome puis les Archives nationales sont également présentées avec les yeux de la découverte, dans leurs caractéristiques d'époque. À chaque étape sont évoquées des silhouettes de professeurs, de responsables, de condisciples ou de collègues qui ont marqué l'élève, l'étudiant puis le jeune archiviste." (Histoire de l'éducation n° 6, 1980)
Nouvelle Librairie Parisienne, 1886, gr. in-12, xii-450 pp, reliure pleine percaline verte, dos lisse, pièce de titre vert foncé (rel. de l'époque), trace de mouillure ancienne au 2e plat, état correct
Par un ancien conseiller de Georges V de Hanovre.
P., Ollendorff, 1882, in-12, xxi-338 pp, mention de 3e édition, un portrait de Samson dessiné par G. Jacquet en frontispice, préface de Adèle Samson, reliure demi-chagrin noir, dos lisse orné en long, titre doré (rel. de l'époque), une photo d'époque de Samson en habit collée au dos de la première garde, qqs rousseurs éparses, bon état
Publiés par sa fille, les mémoires du célèbre acteur romantique (1793-1871), qui fourmillent d'anecdotes utiles pour l'historien (par exemple le récit de l'investissement de Paris par les alliés en 1814 ou la bataille d'Hernani). Comédien et auteur dramatique, sociétaire de la Comédie-Française (de 1827 à 1863) et professeur au conservatoire (à partir de 1850), Samson fut un acteur modeste et fin, mais il est bien plus connu en tant que professeur de la mythique Rachel, la célèbre tragédienne... — "Les souvenirs de théâtre de ce comédien nous emmènent à l'époque de la Restauration à Dijon, Besançon, Rouen, enfin à Paris, où Samson entre à la Comédie-Française, pp. 118-273." (Bertier, 909) — "J'avais été reçu sociétaire en 1827, mais la faveur publique abandonnait notre théâtre. Une nouvelle école littéraire s'était élevée, et la presse, dans les mains de ses nouveaux adeptes, battait en brèche la Comédie-Française. Son passé, son présent, ses auteurs, ses acteurs, rien n'échappait à l'épigramme et parfois à l'outrage. Les classiques effrayés voyaient les rangs de leurs adversaires se grossir chaque jour de tous les jeunes esprits qui naissaient à la vie et aux combats littéraires. C'étaient de jeunes conscrits s'élançant avec audace contre une armée dont la vieillesse et. la mort éclaircissaient les rangs si nombreux jadis. Hugo était le chef autour duquel se ralliait la jeunesse. Ce fut dans ces circonstances que la lecture d'Hernani fut demandée. Aux auditeurs ordinaires, c'est-à-dire aux sociétaires membres du comité, se joignirent d'autres auditeurs invités par le poète, parmi lesquels figuraient, entre autres, MM. Villemain et Alexandre Dumas. (...) La première représentation d'Hernani fut une véritable bataille littéraire. Le parti romantique y était en grande majorité et le peu de classiques épars dans la salle se sentaient sous la surveillance sévère des amis de l'auteur, dont les frénétiques applaudissements et les bruyantes acclamations avaient tous les caractères de la fureur. Mme Hugo eut une ovation dans sa loge..."
P., Ollendorff, 1882, in-12, xxi-338 pp, un portrait de Samson dessiné par G. Jacquet en frontispice, préface de Adèle Samson, reliure demi-brun-foncé, dos à 4 nerfs soulignés à froid et caissons à froid, titre doré (rel. de l'époque), qqs rousseurs éparses, bon état
Publiés par sa fille, les mémoires du célèbre acteur romantique (1793-1871), qui fourmillent d'anecdotes utiles pour l'historien (par exemple le récit de l'investissement de Paris par les alliés en 1814 ou la bataille d'Hernani). Comédien et auteur dramatique, sociétaire de la Comédie-Française (de 1827 à 1863) et professeur au conservatoire (à partir de 1850), Samson fut un acteur modeste et fin, mais il est bien plus connu en tant que professeur de la mythique Rachel, la célèbre tragédienne... — "Les souvenirs de théâtre de ce comédien nous emmènent à l'époque de la Restauration à Dijon, Besançon, Rouen, enfin à Paris, où Samson entre à la Comédie-Française, pp. 118-273." (Bertier, 909) — "J'avais été reçu sociétaire en 1827, mais la faveur publique abandonnait notre théâtre. Une nouvelle école littéraire s'était élevée, et la presse, dans les mains de ses nouveaux adeptes, battait en brèche la Comédie-Française. Son passé, son présent, ses auteurs, ses acteurs, rien n'échappait à l'épigramme et parfois à l'outrage. Les classiques effrayés voyaient les rangs de leurs adversaires se grossir chaque jour de tous les jeunes esprits qui naissaient à la vie et aux combats littéraires. C'étaient de jeunes conscrits s'élançant avec audace contre une armée dont la vieillesse et. la mort éclaircissaient les rangs si nombreux jadis. Hugo était le chef autour duquel se ralliait la jeunesse. Ce fut dans ces circonstances que la lecture d'Hernani fut demandée. Aux auditeurs ordinaires, c'est-à-dire aux sociétaires membres du comité, se joignirent d'autres auditeurs invités par le poète, parmi lesquels figuraient, entre autres, MM. Villemain et Alexandre Dumas. (...) La première représentation d'Hernani fut une véritable bataille littéraire. Le parti romantique y était en grande majorité et le peu de classiques épars dans la salle se sentaient sous la surveillance sévère des amis de l'auteur, dont les frénétiques applaudissements et les bruyantes acclamations avaient tous les caractères de la fureur. Mme Hugo eut une ovation dans sa loge..."