8, rue Bréa
75006 Paris
France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Payot, 1996, in-8°, 337 pp, traduit de l'anglais, présentation et notes de Christophe Pincemaille, préface de l'édition française de 1879, broché, couv. illustrée, bon état
Les lettres que Lady Lucie Duff-Gordon (1821-1869), exilée en Égypte pendant les sept dernières années de sa vie envoie à sa famille relèvent à la fois du genre épistolaire et du récit ethnographique. Ayant fait de la Haute-Égypte sa terre d’élection, la lady anglaise, parlant arabe et parfaitement intégrée parmi les paysans de Louxor, livre une description sensible de la vie des villageois. Sa formidable capacité d’adaptation, son empathie pour ceux qu’elle rencontre lui permettent de produire des textes au plus près des réalités du pays. Les Lettres d’Égypte constituent une source majeure pour quiconque s’intéresse à l’Égypte du XIXe siècle.
Flammarion, 1990, fort gr. in-8°, 689 pp, 16 pl. de gravures et portraits hors texte, biblio, index, tableau généalogique, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Grandes biographies)
Cadichon, Gribouille, Mme Mac Miche, le général Dourakine. ces personnages, parmi d'autres créatures de la comtesse de Ségur, née Rostopchine, captivèrent des générations de "petites filles modèles". Les romans où ils apparaissent sont désormais des classiques, et pas seulement de la littérature dite "enfantine". Hortense Dufour, hantée dès l'enfance par les fameux volumes rouge et or, a voulu savoir qui était l'auteur d'Un bon Petit Diable et de Pauvre Blaise. Allant aux sources, correspondances et mémoires, elle raconte l'existence plus noire que rose de Sophie, au "regard tartare-mandchou". Fille du général Rostopchine, l'incendiaire de Moscou, et de Catherine Protassov, catholique convaincue, elle grandit dans une Russie aux moeurs féroces. À Paris, elle épouse Eugène de Ségur. Ils auront huit enfant et des malheurs. Sa carrière littéraire, de 1855 à 1872, sera comme une consolation. En relisant des livres tant aimés, Hortense Dufour a aussi éprouvé à nouveau des peurs et des plaisirs anciens. La force de sa biographie vient de là : la recherche n'y étouffe jamais l'émotion. La passion de la romancière anime une figure jusque-là figée ou méconnue.
Perrin, 1983, in-8°, 379 pp, 16 pl. de gravures hors texte, 4 fac-similés, biblio, reliure skivertex éditeur, demi-jaquette illustrée, rhodoïd, bon état
"Coquin, débauché, mécréant, mais diablement intelligent... Dans l'été de 1829 se tient à Aix-la-Chapelle une bien émouvante réunion de famille. Elle est officieusement présidée par un illustrissime personnage de soixante-cinq ans, le duc de Talleyrand, ex-grand seigneur de l'Ancien Régime, ex-prêtre, ex-évêque, ex-révolutionnaire, ex ministre, ex-chef de gouvernement et séducteur impénitent. À ses côtés, une autre illustre : Hortense de Beauharnais, fille de l'impératrice Joséphine, ex-reine de Hollande, fille adoptive et belle-sœur de l'Empereur, mort huit ans auparavant. Encore belle à quarante-cinq ans, Hortense est la maman de deux garçons : un légitime, Charles-Louis, vingt et un ans, qui sera Napoléon III ; et un naturel ("Tout est naturel, dans notre famille", dira-t-il lui-même), Charles-Auguste, dix-huit ans, le futur duc de Morny. Il est amené là par son père, le général-comte de Flahaut, fils évidemment naturel de Talleyrand et de Mme de Flahaut, grande dame de la cour de Louis XVI, dont le mari a été raccourci par la Terreur. Avec un tel grand-père, une telle grand-mère et des parents aussi brillants que les siens, comment Charles-Auguste de Morny n'eût-il pas été, en n'importe quelles circonstances, un personnage et sans doute une personnalité exceptionnels ? Il avait tout pour plaire, comme disent les bonnes gens. Seuls lui manquaient, excusez du peu, la fortune et un état civil présentable. Le Second Empire lui donnera les deux. Peu d'hommes politiques ont été aussi méprisés ou décriés que lui. La première raison de ces mauvais traitements est évidente : Morny a été "l'homme du Second Empire", et, pis, l'homme du coup d'État. Mais ce ne sont pas les vaincus qui écrivent l'histoire. Le complice énergique, actif, intelligent et sans scrupules de Napoléon III dans cette entreprise en a largement recueilli les fruits de son vivant. On trouvera juste que la postérité républicaine lui ait rendu la monnaie de sa pièce en l'enveloppant dans la même réprobation vertueuse que l'empereur déchu. Il s'y ajoute une raison de morale politique. Tout, dans le personnage de Morny, heurte l'idée que nous nous faisons aujourd'hui du sérieux et des vertus d'un homme d'État. C'est un libertin avéré, un touche-à-tout, un spéculateur effréné et heureux, un pratique, un sceptique et un cynique. Fermez le ban, et allez faire admettre après cela à des consciences pures qu'on peut être tout cela et un homme politique remarquable, pour ne rien dire de l'homme tout court. De sorte que le duc de Morny, qui eut tout pour plaire, a aujourd'hui tout pour déplaire : bâtard, coquin, tricheur, voleur, mécréant et opportuniste ! Il fut tout cela, c'est vrai, et son (bon) souvenir ne reste un peu vivant que pour les riches oisifs (il créa, entre autres, Deauville) et les turfistes (on lui doit l'hippodrome de Longchamp et le Grand Prix de Paris). On peut donc considérer comme une réhabilitation courageuse le livre que lui consacre Claude Dufresne. C'est l'homme tout court (ou dans son entier) qu'il fait revivre, corrigeant ainsi le noir du tableau par de très vives couleurs. Homme d'argent ? Sans aucun doute, et il ne s'en cachait pas. Homme de pouvoir ? Oui, mais d'un pouvoir souple, intelligent, tourné vers l'avenir. Il est bien probable que sa mort, en 1865, a marqué le glas de l'Empire. Il eût peut-être évité la guerre avec la Prusse, et certainement conduit le Second Empire à devenir une monarchie constitutionnelle à peu près acceptable. Homme à femmes ? O combien ! Sans le dire expressément, C. Dufresne laisse bien entendre que Morny l'infatigable (il ne dormait que trois ou quatre heures par nuit) est mort à cinquante-quatre ans, non des fatigues du pouvoir, mais d'une consommation immodérée de... stimulants amoureux. Son dernier exploit ? Épouser, à quarante-cinq ans, une ravissante princesse russe de dix-huit ans, Sophie Troubetskoï, qui est véritablement amoureuse de lui. Une vie somme toute brève, mais plus qu'emplie : débordante d'action, d'émotions et d'intelligence. Et de très loin la meilleure tête politique de ce règne qui fut, au total, beaucoup moins sombre pour la France, au moins jusqu'aux dernières années, que ne le dit l'histoire officielle. La biographie qu'en fait Claude Dufresne épouse avec aisance et vivacité les tours et détours du personnage. Elle est aussi vivante qu'il le fut." (Jacques Cellard, Le Monde, 1983)
Bartillat , 2003, in-8°, 296 pp, broché, couv. illustrée, bon état
Trois femmes règnent sur la Belle Epoque, son faste et ses plaisirs. Ces "Trois Grâces", dont la renommée est parvenue jusqu'à nous, sont Liane de Pougy, la belle Otero et Emilienne d'Alençon. Claude Dufresne raconte leurs aventures, leurs amours, leurs passions. Liane de Pougy, la première, élevée dans un couvent, se maria à l'âge de seize ans, monta à Paris et quitta vite son mari. Sa beauté exceptionnelle en fit la maîtresse d'hommes riches et célèbres. Après vingt ans de vie effrénée, elle épouse le prince Ghika avant de finir sa vie comme religieuse. La Belle Otero, la seconde, d'origine espagnole, a commencé sa carrière à l'âge de douze ans dans les music-halls parisiens. Vite devenue célèbre pour ses liaisons avec les rois, les princes ou les écrivains comme D'Annunzio, elle dansait les seins recouverts de bijoux... Emilienne d'Alençon, enfin, connut une ascension sociale rapide et devint étoile des Folies-Bergère. Elle fut la première à quitter ce monde au terme d'une vie tumultueuse. Ces trois égéries ont incarné le triomphe de la femme, sa puissance sur la raison des hommes. Sans elles, la Belle Epoque ne porterait pas son nom.
Editions Sociales, 1973, pt in-8°, 155 pp, préface de Camille Vallin, 8 pl. de gravures hors texte, broché, bon état
"Voici l'esquisse d'une histoire plutôt qu'une histoire, et c'est grand dommage, car Givors serait un lieu passionnant pour une analyse complète de la Révolution de 48 : une agglomération industrielle à forte concentration ouvrière, – un prolétariat déjà en partie initié au communisme par la proximité de Lyon et celle de Vienne, – et la présence nouvelle du chemin de fer qui met en crise plusieurs métiers et corporations ouvrières et dont les dirigeants cherchent à peser sur la vie municipale elle-même. (...) Pourtant l'ouvrage est utile et on ne regrette pas de l'avoir dans sa bibliothèque. C'est qu'il est écrit au ras des sources (archives du Rhône, archives de Givors et notamment registre des délibérations du Conseil municipal, presse locale, et surtout manuscrit des Souvenirs du menuisier républicain de Claude Canard), et que les auteurs modestes, laissent souvent parler ces sources en longues citations, avec une prédilection pour les passages pittoresques, les cérémonies, les incidents significatifs..." (Maurice Agulhon, Annales ESC, 1975)
Fayard, 1985, in-8°, 187 pp, reliure cartonnée crème de l'éditeur, bon état (Coll. Corpus des œuvres de philosophie en langue française)
L‘épistémologie française de l’extrême fin du XIXè siècle se distingue en la personne de Pierre Duhem (1861-1916), par ailleurs physicien considéré comme le père de la théorie énergétique : son oeuvre fut vivement appréciée des philosophes des sciences anglo-saxons, Carnap, Popper et Russell. C’est d’abord aux philosophes que l’auteur adresse son Essai sur l’évolution du concept de mixte, de l’atomisme des Anciens en passant par les théories cartésiennes et newtoniennes, jusqu’à la thermodynamique moderne, pour montrer comment la chimie de son temps «retrouve, par une lente élaboration, la notion péripatéticienne de mixte». Mais il espère y intéresser aussi les scientifiques : la notion de mélange est capitale en chimie, et l’on ne saurait comprendre les concepts d’une science sans passer par la connaissance de leur genèse. (Catalogue des Auteurs, CF) — "Le Mixte et la combinaison chimique, Essai sur l'évolution d'une idée paraît en 1902. Nous publions le texte intégral de l'édition originale." (Isabelle Stengers)
P., Peyronnet, 1969, in-8°, 116 pp, 15 pl. de gravures et fac-similés hors texte, glossaire, biblio, broché, bon état (Coll. Les Maîtres de la biologie)
Georges Cuvier est l’anatomiste le plus célèbre de son époque. Né dans une famille protestante de Montbéliard (région qui devient française en 1793), fils de militaire, Cuvier poursuit ses études à Stuttgart (1784). En 1788, il occupe un poste de précepteur auprès d’un jeune noble en Normandie ; il est le secrétaire de la société d’agriculture locale à laquelle appartient son employeur. Il rencontre là Alexandre Henri Tessier qui l’introduit auprès des parisiens Jussieu et Geoffroy Saint-Hilaire, qui soutiennent ses recherches. Geoffroy Saint-Hilaire lui fait obtenir la place de professeur suppléant d’anatomie comparée au Muséum (1795), dont il devient titulaire à la mort de Jean-Claude Mertrud (1802). Il est élu à l’Institut en 1795 et en devient le secrétaire perpétuel en 1803. Au Collège de France, il succède à Daubenton (1800). Cuvier s’intéresse à la classification du règne animal (Tableau élémentaire de l’histoire naturelle des animaux, 1797 ; Le Règne animal distribué d’après son organisation, 1817). Cuvier étudie également les fossiles ; pour cela le naturaliste s’associe avec un géologue, Alexandre Brongniart (Recherches sur les ossements fossiles de quadrupèdes, 1812). Cuvier développe une théorie fixiste et créationniste qui, bien que remise en cause par Geoffroy Saint-Hilaire, est généralement acceptée. Il commence à publier avec Achille Valenciennes une Histoire naturelle des poissons (1828-1849). Son nom se trouve associé dans des publications à celui de nombreux autres savants : Desfontaines, Deshayes, Desmarets, Duméril, Geoffroy Saint-Hilaire, Lacépède, Lamarck, Milne Edwards, Péron, Pinel, Portal, Sabatier, Tenon, etc. En tant que secrétaire de l’Académie des Sciences, Cuvier est chargé des éloges (publiés) de Daubenton, Lemonnier, Fourcroy, Desmarets, l’abbé Haüy, Lacépède, Bosc. Cuvier mène en parallèle carrière scientifique et carrière administrative, sous les pouvoirs successifs. Il est nommé inspecteur général de l’enseignement (1802), Conseiller de l’Université (1808), Conseiller d'État (1813), président du Comité de l'intérieur (1819), baron et pair de France.
Paris, Naumbourg s/S., chez G. Paetz, libraire-éditeur, 1868, 4 vol. in-16, 160, 160, 160 et 173-(3) pp, les 4 tomes reliés ensemble en un volume demi-basane verte, dos à 4 faux-nerfs pointillés, titre doré (rel. de l'époque), dos et mors lég. frottés, bon état. Rare
Très rare édition de ce roman publié en feuilleton par Alexandre Dumas dans “La Situation”, le journal de l'ancien roi de Hanovre à Paris, à partir du 20 août 1867. Ce roman avait été commandé à Dumas comme propagande antiprussienne.
Julliard, 1953, in-8°, 277 pp, préface de Raymond Dumay, broché, couvc. illustrée à rabats, bon état (Coll. « Quel roman que ma vie », dirigée par Claude Roy)
Le roman de sa vie, Alexandre Dumas l'écrivit en plus de 10.000 pages, y mêlant tout, depuis les recettes de cuisine jusqu'aux dissertations géographiques, en passant par de longues et fumeuses considérations métaphysiques, et y apparaissant comme un singulier mélange de compilateur antique, de reporter moderne, d'orateur romantique et de vaniteux sympathique, le tout accommodé à la sauce piquante du génie. Le montage que l'on a fait ici, taillant sans trahir, déplaçant sans bouleverser est un « faux où tout est vrai » mais c'est aussi un des plus grands romans d'aventure d'Alexandre Dumas, le maître du genre.
P., Legrand, Troussel et Pomey, s.d. (1854) 4 vol. pt in-4°, 400, 400, 400 et 404 pp, 38 gravures sur acier hors texte, reliures demi-toile aubergine, dos lisses avec titres (“A. Dumas, Napoléon III”) et tomaisons dorés et filets à froid, qqs rousseurs, bon état
Tomes VII à X de « l'Histoire de deux siècles, ou la cour, l'Eglise et le peuple depuis 1700 jusqu'à nos jours » (10 volumes). Edition originale peu courante, recherchée notamment pour son illustration. Clouzot (p. 173) et Vicaire (IV, 840 & 841) annoncent chacun la présence de 38 planches hors texte. — Ces volumes ont été écrits par Paul Lacroix (1806-1884), dit le bibliophile Jacob. Entre 1847 et 1852, Lacroix fut également, après Auguste Maquet, l’un des nombreux collaborateurs d’Alexandre Dumas, pour qui il rédigea notamment différents plans ou chapitres de romans. En 1855, il fut nommé conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal. Le critique Duseigneur avait fait un quatrain sur lui : "Il s'en va l'oeil au guet, comme un bon chien de chasse / Le long des quais Conti, Voltaire et Malaquais / Flairant tous les bouquins, inspectant les paquets / De livres noirs, poudreux et mordorés de crasse."
Armand Colin, Calmann-Lévy, 1900, in-12, xxxiii-382 pp, introduction par Hippolyte Parigot, reliure demi-chagrin vert, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés, encadrements à froid sur les plats, fer de prix doré du lycée Condorcet au 1er plat (rel. de l'époque), dos uniformément passé, bon état (Coll. Pages choisies des Grands Ecrivains)
I. Mémoires et souvenirs ; II. Impressions de voyage ; III. Romans ; IV. Théâtre.
P., Club des Libraires de France, 1957, in-8°, 514 pp, 16 illustrations hors texte, reliure toile gris foncé avec vignette sur le premier plat, rhodoïd, tirage limité, bon état
Calmann-Lévy, 1880, in-8°, 216 pp, mention de 4e édition, page de titre imprimée en rouge et noir, reliure demi-basane bleu-nuit, dos lisse à quadruples filets dorés, titres dorés (rel. de l'époque), bon état
En 1880 Alexandre Dumas fils publie ce texte très peu connu où il répond aux objections qu'on opposait alors au féminisme et réclame l'accession des femmes à la vie politique. Publié quatre ans avant la loi de 1884 rétablissant le divorce, son traité est surtout une remarquable défense du divorce qui lui sera reprochée par beaucoup de ses contemporains. Dumas se rend compte qu'« il vaut mieux rétablir le divorce dans la loi que d'être forcé d'admettre le meurtre dans les mœurs ». Le divorce, de plus, amènerait dans la plupart des cas la suppression de l'adultère. Enfin, il provoquerait peut-être un changement dans « l'éducation » de l'homme, car : « ce n'est pas l'éducation de la femme qu'il faut modifier, c'est celle de l'homme ... ; il ne s'agit donc pas de donner à la femme plus de liberté et de droits qu'elle n'en a ... ; il s'agit d'apprendre ... et d'imposer à l'homme son devoir envers la femme ».
Maspero, Presses universitaires de Grenoble, 1976, in-8°, x-431 pp, introduction et notes par Pierre Ponsot, préface d'Ernest Labrousse, 3 portraits, un fac-similé et 2 plans, 3 index, broché, couv. illustrée à rabats (lég. salie), bon état (Coll. du Centre d'histoire du syndicalisme). Edition originale, ex. du SP. On joint un article de Jean Bruhat sur “Jean-Baptiste Dumay, ouvrier métallurgique et communard” (6-4-1976)
"Un livre qui fera date puisqu'il s'agit d'une des seules autobiographies d'un militant ouvrier de la seconde moitié du XIXe siècle et d'un ouvrier dont le témoignage est d'autant plus précieux qu'il travaillait au Creusot, symbole s'il en fut de la première révolution industrielle. Ces mémoires, consciencieusement introduites et annotées par P. Ponsot, nous décrivent donc la vie mouvementée de Dumay, depuis sa naissance de fils posthume au Creusot, jusqu'à son élection au siège de député de Belleville, puis à la régie de la Bourse du travail de Paris qui clôt sa carrière politique. C'est d'abord le témoignage exceptionnel d'un ouvrier, politiquement conscient, sur les événements de son époque, avec les traits d'un caractère farouche, tenace et non dépourvu d'orgueil comme le prouvent ses démêlés avec son camarade Alphonse Assi en 1870. Ensuite – avec le dense et indéfinissable vécu que cela sous-tend – c'est un exemple vivant d'attitude politique sur l'écheveau tout aussi embrouillé que de nos jours, des idéaux révolutionnaires : Dumay est à la fois et tour à tour réformiste, révolutionnaire et nationaliste comme bien des militants ouvriers de son époque sur lesquels le sens de l'histoire marxiste exerce encore peu d'influence. Enfin, l'historien des mentalités populaires du XIXe siècle découvrira un trésor dans la lecture du récit du « Tour de France » et du service militaire du jeune creusotin." (J.-R. Trochet, Ethnologie française, 1977)
P., Librairie Hachette, 1887, in-12, 377 pp, 5e édition revue et corrigée par Franck-Géraldy et illustrée de 162 gravures sur bois, reliure demi-basane havane, dos à 4 nerfs, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), dos frotté et lég. épidermé, sinon bon état (Coll. Bibliothèque des merveilles)
Le téléphone Bell ; Les téléphones à pile ; Expériences téléphoniques et téléphones d’expériences ; Installations téléphoniques et applications du téléphone. — Edition la plus complète. Très nombreuses figures sur bois dans le texte ou à pleine page. Bon exemplaire.
P., La Boutique de l'Histoire, 2009, gr. in-8°, 507 pp, 5 illustrations, 4 cartes, 22 graphiques, index, broché, couv. illustrée, bon état
"En 1802, Napoléon Bonaparte crée la Légion d’Honneur, « décoration nationale », pour permettre aux autorités de l’État de distinguer le mérite des hommes qui le servent. Décoration avant tout militaire, la Légion d’Honneur prend sous la Troisième République un ton de reconnaissance de l’adhésion aux valeurs républicaines, aux engagements civiques, bref elle devient une arme politique. Bruno Dumons écrit une histoire sociale de cette décoration, depuis la demande pour devenir chevalier jusqu’à la décision du président de la République en passant par les questionnaires remplis par les postulants, par les interventions variées et par l’examen des contextes sociopolitiques explicatifs des attributions. Judicieusement, plutôt que de mener une enquête sur le plan national, il préfère se limiter à deux départements, pourvus de nombreuses études, la Saône-et-Loire et le Var, sur lesquels il a déjà travaillé. L’ouvrage ne comporte pas de bibliographie, mais les notes permettent de la reconstituer. (...) Cette belle étude nous fait pénétrer au cœur de la société française sous la Troisième République. Elle mêle érudition et grandes interprétations générales d’une période où l’idée républicaine s’ancre." (Jacques Girault, Le Mouvement Social, 2012)
Croix-Rouge française, 2009, in-12, 143-(10) pp, 8 illustrations in fine, broché, couv. illustrée, bon état
Présent, par hasard, sur le champ de bataille de Solférino en 1859, Henry Dunant est horrifié par le carnage dont il est témoin, et par le sort des quarante mille blessés et mourants abandonnés dans la boue sans assistance. Immédiatement, il organise des secours avec l’aide des paysans locaux, sans distinction de nationalité pour l’assistance apportée aux blessés. A la suite de cette expérience, il formule trois propositions : la création de sociétés de secours pour apporter de l’aide aux blessés en temps de guerre, le recrutement et la formation d’infirmiers reconnus par les armées et un « un principe international, conventionnel et sacré » dans un texte officiel signé par les états : la première convention de Genève. Ce petit livre qui, entre horreur et compassion, a lancé une révolution humanitaire ne pose qu’une question, ne lance qu’un seul défi aux puissances temporelles et aux citoyens : « N’y aurait-il pas moyen, pendant une époque de paix et de tranquillité, de constituer des sociétés de secours dont le but serait de faire donner des soins aux blessés, en temps de guerre, par des volontaires zélés, dévoués et bien qualifiés pour une pareille oeuvre ? ». Depuis 150 ans et avec la création de la Croix-Rouge, cette question a fait son chemin avec le succès que l’on sait… Après tout, comme le disait Henry Dunant : « Seuls les fous qui croient pouvoir changer le monde y parviennent ».
La Documentation Française, 1976, in-4°, 60 pp, nombreuses illustrations (héliogravures en noir et planches en couleurs), graphiques et cartes, biblio, en feuilles sous chemise illustrée en couleurs, bon état (La Documentation Photographique n° 6026), ex. du SP
Dossier I : Vie et mort des Français au XIXe siècle ; Dossier II : Paris modèle urbain. Excellente documentation, peu courante en bon état.
P., Pédone, 1958, gr. in-8°, 21 pp, notes, broché, bon état (extrait de la Revue d'histoire diplomatique), envoi a.s.
P. & La Haye, Mouton & Co, 1962, gr. in-8°, xii-631 pp, préface d'Ernest Labrousse, 43 cartes, biblio, broché, bon état
"La portée de la belle thèse de doctorat ès lettres que Georges Dupeux a consacrée à l'histoire sociale et politique du Loir-et-Cher de 1848 à 1914 dépasse de beaucoup le cadre particulier de ce département." (François Goguel, Revue française de science politique) — "La thèse de M. Dupeux se situe à l'intérieur d'un double courant de la recherche en histoire contemporaine. D'une part, elle a choisi le cadre départemental. De l'autre, elle vise à éclairer l'histoire politique par la connaissance systématique de l'économie et de la société. Non seulement, elle a été entreprise avec une remarquable maîtrise ; mais son auteur a osé s'attaquer, dans des conditions qui n'étaient pas toujours favorables, au problème central du devenir historique, celui des rapports entre économie, société et vie politique. Pour étudier le comportement des groupes sociaux, et particulièrement leur comportement politique, il faut d'abord « définir les rapports économiques et sociaux qu'entretiennent les hommes entre eux » (p. 12). D'où la ligne générale de l'ouvrage : « Après avoir soumis à une investigation détaillée les conditions matérielles d'existence des catégories sociales, nous pouvons passer au dernier stade de notre recherche, qui consiste à examiner les modes de pensée, et plus particulièrement les conceptions politiques, pour tenter de reconnaître les liaisons entre les rapports de production constituant la structure économique de la société, et les formes de conscience, la liaison du social et du mental » (p. 25). Et l'on ne prendra jamais l'auteur en flagrant délit d'outrance, de schématisme, ou de témérité. Il ne réduit nullement le comportement des groupes sociaux à leur histoire économique. Il démontre d'une manière convaincante que faute de connaître, avec le plus de précision possible, le conditionnement économique et la complexité sociale on ne peut rendre compte valablement de l'histoire politique..." (Jean Bouvier, Revue d’histoire moderne et contemporaine, 1964)
P., CNRS, 1981, 60 x 45, 130 pp, reliure simili-cuir carmin de l'éditeur, titres dorés au 1er plat, bon état, envoi a.s.
"Cet ouvrage, d'un format tout à fait inhabituel (60 x 45 cm), a pour but de présenter la croissance de l'urbanisation française aux XIXe et XXe siècles, avec pour point de départ les données des recensements de 1809-1812 et 1821. Le principe de présentation en est très simple : pour chaque recensement, nous disposons d'un tableau nous fournissant dans l'ordre toutes les villes françaises dépassant 3000 habitants et, grâce à une belle réalisation de Mme ]. Laurent, d'une carte sur laquelle figurent ces villes. C'est le principe même des atlas dont l'utilité est évidente depuis longtemps pour les historiens et les géographes. On part ainsi de 409 villes en 1809-1812, pour en arriver à 567 en 1851, 734 en 1901 et 1096 en 1975. La seule impression visuelle donnée par les cartes des dates précitées permet de se rendre compte de la montée urbaine du pays, les cercles proportionnels choisis fournissant dès la première lecture des certitudes. L'ensemble est précédé par une courte mais vigoureuse introduction qui brosse à grands traits l'évolution de l'urbanisation urbaine française, et souligne à la fois son accélération et ses modifications au cours du XXe siècle. Pourtant, malgré sa force et même son caractère désordonné au cours des trente dernières années, cette urbanisation n'a pas fondamentalement changé la carte de la France citadine : « l'antique structure urbaine de la France a fort bien résisté au changement. Le passé a, sans grande difficulté, absorbé le présent ». Il s'agit au total d'un instrument de travail tout à fait remarquable qui rendra d'immenses services." (J.-P. Poussou, Annales de Démographie historique, 1983) — Cet atlas rassemble, pour la première fois, l'information statistique disponible sur l'évolution de la population des villes françaises depuis le début du XIXe siècle. Pour chaque décennie comprise entre 1811 et 1975, ont été établis deux documents : un tableau qui donne, par ordre de taille, le nom, le département, le rang et la population de chacune des villes ayant alors plus de 3000 habitants, et une carte qui localise toutes celles de plus de 5000 habitants, représentées par des cercles proportionnels à leur taille. Un transparent, qui porte la localisation des petites villes de 3 à 5000 habitants, peut être superposé à cette carte et complète l'image du semis urbain. Le fond de carte dessine, outre les limites départementales, le tracé du réseau hydrographique, ce qui a l'avantage de rappeler l'importance de ce facteur dans la localisation de la majorité des villes françaises. L'échelle des tailles de villes, commune à toutes les cartes, permet d'apprécier visuellement la progression de l'urbanisation, tandis que l'indication du rang à côté du cercle de chaque ville rend plus aisée l'identification de chacune. Cette belle réalisation cartographique constitue non seulement une référence utile, mais aussi une invite à l'analyse approfondie de l'urbanisation française. Les 8 premières pages de l'atlas ébauchent, en l'illustrant de tableaux et de graphiques, l'exploitation des chiffres rassemblés. Quatre périodes sont distinguées : la première moitié du XIXe siècle, où l'industrie textile rend compte des accroissements les plus rapides ; la période 1851-1911, où le charbon et la métallurgie prennent le relais, comme facteurs d'urbanisation, ainsi que le tourisme (tout ce XIXe siècle est aussi caractérisé par la rapidité de croissance de l'agglomération parisienne dont le poids passe de 15 à 28 % de la population urbaine totale) ; entre les deux guerres, où s'affirme le processus de formation des banlieues, ce sont plutôt les villes de taille moyenne aux fonctions diversifiées, qui gardent la tendance à la croissance, alors que les villes spécialisées, plus soumises à la conjoncture, connaissent de plus grandes fluctuations; enfin, la période récente, celle de l' « essor urbain et de la métropolisation » a davantage été celle de la très forte croissance des métropoles provinciales. La conclusion a de quoi surprendre ceux qui associent urbanisation et bouleversement des hiérarchies urbaines : « un siècle et demi de croissance urbaine, régulière pendant plus d'un siècle, accélérée, sinon désordonnée, depuis trente ans, n'a pas fondamentalement modifié la carte de la France citadine. L'antique structure urbaine de la France a fort bien résisté au changement ». (Denise Pumain,'Espace géographique, 1982)
Jû-Belloc, E. Dupuy ; Tarbes, Imprimerie St Joseph, 1991, in-8°, 181 pp, préface de E. Dupuy, un portrait de Jean-Marie Dupeyré en uniforme en frontispice, broché, bon état. Peu courant
Édités par le petit-neveu de l'auteur, cet ouvrage présente sept cahiers manuscrits inédits retraçant les souvenirs de voyages que ce jeune conscrit gersois (de Jû-Belloc) effectua sous les drapeaux de 1876 à 1880.
La Bonne Presse, s.d. (1943), in-12, 193 pp, broché, papier lég. jauni, bon état (Coll. La Noble France)
Journaliste catholique français, Louis Veuillot fut le collaborateur puis le rédacteur en chef du journal “l’Univers” dont il fit un organe puissant au service du parti ultramontain. Il polémiqua en faveur de l’infaillibilité pontificale et attaqua la politique italienne de Napoléon III. Face aux tentatives de catholicisme social de Lammenais, Lacordaire ou Montalembert, Veuillot représenta la tradition conservatrice et réactionnaire de l’Église catholique en France au XIXe siècle. — Après une élogieuse biographie en guise d’introduction, l’auteur nous livre un florilège d’extraits des oeuvres de Louis Veuillot, en les classant par thèmes : la religion, la vie, la famille, la société, la civilisation. Une table analytique en fin d’ouvrage permet de retrouver chacune des oeuvres d’où sont extraits ces textes.
P., Dentu, 1881, in-12, xxx-292 pp, reliure demi-maroquin rouge, dos à nerfs fileté orné de caissons à froid (rel. de l'époque), bon état. Bel exemplaire
Edition originale. Journaliste au Constitutionnel, Léonce Dupont (1828-1884) livre le « témoignage d'un conservateur avoué mais qui tranche par son honnêteté avec les ouvrages de ses confrères. Et point de vue original, le 4 septembre a été selon lui "plus pernicieux" que la Commune ». (Le Quillec, 1572). Il déplore le retour des Communards amnistiés après la loi de 1880.