8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Cambridge University Press, 1991, in-8°, 371 pp, 30 gravures et photos, index, broché, bon état. Texte en anglais
Seuil, 1982, in-8°, 186 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Fiction & Cie). Edition originale
"Les faits sont têtus, disait Lénine. Il avait tort : les faits sont précaires, dociles et corvéables. On peut, quand ils ne sombrent pas instantanément dans l'oubli, les accommoder à toutes les sauces : les plier aux volontés du dogme (en effaçant du réel les éléments qui contestent la vérité de la théorie - comme on l'a vu pour les camps staliniens), ou les absorber dans le ventre mou de l'opinion (selon le principe libéral du "à chacun sa vérité"). Entre langue molle et langue de bois, il est de plus en plus difficile de garder la mémoire. Depuis peu, le génocide juif lui-même ne fait plus exception à cette règle. Quand on ne nie pas purement et simplement ses modalités pratiques, on en conteste l'ampleur, ou bien on le dissout dans les horreurs de la guerre. Résurgence du fascisme ? Non : la négation parle un langage ouvriériste : les prolétaires seraient les seules victimes et les seuls héros de l'histoire récente : ou antitotalitaire : tout ce qui différencie Staline et Hitler est suspect, et quand elle dresse un réquisitoire contre les Juifs, ce n'est pas en invoquant la pureté de la race, c'est au nom des "vrais" maudits. La négation du génocide : cette affaire, si périphérique et si conjoncturelle en apparence, met en jeu des valeurs, des modes de pensée et des habitudes de discours qui la situent, en fait, au coeur de notre culture." (A. F.)
L'Harmattan, 1979, in-8°, 205 pp, une carte, broché, couv. illustrée, bon état
"En sa double qualité d'excellent connaisseur des problèmes de la décolonisation et des aspects, tant intérieurs qu'extérieurs, de la politique des Etats-Unis, G. Fischer fournit un panorama complet de la question si controversée du canal de Panama. Comme pour Suez, elle fut à l'origine une idée française, reprise dès 1826 par les Etats-Unis et réalisée au début de ce siècle pour leur seul compte, après qu'ils eurent fomenté une révolution qui allait détacher cette province colombienne, donnant naissance à la République de Panama. Un premier traité, en janvier 1903, avait concédé de larges droits de souveraineté aux Etats-Unis sur cette portion de territoire étranger. Cette emprise se consolidera par la suite, illustrant les rapports profondément inégalitaires entre la puissance mondiale en gestation et la petite république centraméricaine. Aussi, l'histoire du canal que nous relate l'auteur ne sera que celle d'une lente montée des revendications panaméennes pour recouvrer la souveraineté nationale sur une portion de son territoire..." (Eugène Berg, Politique étrangère, 1979)
P., Berg International, 1992, gr. in-8°, 476 pp, une carte, annexes, biblio, broché, couv. à rabats, bon état
Ouvrage issu de thèse. — "Une somme sur le panslavisme et le communisme, étudiés dans leurs évolutions respectives, mais aussi à travers leurs moments de rencontre. V.C. F. nous livre ici une oeuvre pionnière et une synthèse dense de ce qui a déjà été « déblayé », l'auteur puisant aux archives disponibles et aux sources nationales, dans leur plurilinguisme. Cela nous donne la mesure du caractère scientifique de ce livre grâce auquel le lecteur français accède enfin à une documentation difficilement abordable. V.C. F. retrace le cheminement de plusieurs idéaux qui se veulent transnationaux et se cherchent un dénominateur commun, avec des alliés ponctuels, selon les étapes historiques. De Marx à Tito, on trouve brossée d'une manière exhaustive l'idéologie politique des peuples slaves." (Revue française de science politique, 1992)
Bruxelles, Pierre Mardaga, 1979, in-8°, 223 pp, biblio, index, broché, bon état (Coll. Architecture et Recherches 9)
La cité idéale du XXe siècle existe-t-elle ? Existe-t-il une ville qui allie parfaitement la puissance et la beauté de la technologie moderne avec les objectifs les plus éclairés de justice sociale ? L’utopie urbaine au XXe siècle analyse en profondeur les réponses respectives apportées par trois urbanistes qui on tenté de transformer leur projet de ville utopique en réalité : la « Cité-Jardin » de Ebenezer Howard, le « Broadacres » de Frank Lloyd Wright, et enfin la « Cité radieuse » de Le Corbusier.
Payot, 1933, in-8°, 268 pp, traduit de l'anglais (“Traitors Within: The Adventures of Detective Inspector Herbert T. Fitch”), broché, couv. illustrée, bon état (Coll. d'études, de documents et de témoignages pour servir à l'histoire de notre temps)
Livre I : L'anarchie ; Livre II : L'espionnage ; Livre III : Réflexions.
Acropole, 2000, in-8°, 166 pp, broché, bon état
1934, alors que la crise économique de 1929 touche la France, un scandale financier éclate et met en péril les bases mêmes de la République, impliquant des proches du pouvoir et favorisant l'arrivée au gouvernement du Front populaire.
Calmann-Lévy, 1968, in-8°, 320 pp, une carte, biblio, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Les grandes vagues révolutionnaires)
"Reprenant la thèse exposée par André Siegfried, selon laquelle aucune transformation profonde ne se produit en Chine qui n’ait obtenu la double caution des lettrés et des paysans, les « deux roues essentielles de la carriole chinoise », le professeur Charles Patrick FitzGerald se livre à une analyse pénétrante des fluctuations de cette alliance fondamentale et de leurs conséquences, depuis la chute de la dynastie mandchoue (1911) jusqu’à l’époque actuelle. Les espoirs qu’avaient fait naître chez les intellectuels comme chez les manuels, la première République puis le Kouomintang, ayant été déçus, le communisme s’est trouvé favorisé. Un communisme chinois, distinct du modèle russe, tirant les leçons des erreurs soviétiques ; plus occupé du ralliement des non-sympathisants que d’épuration, plus soucieux de nationalisme que d’Internationale et de récupération du sol ancestral que de conquête de terres étrangères, plaçant la sécurité avant l’aventure. Il ne s’agit pas là que de mots. Le professeur FitzGerald étaye son propos de raisonnements et d’exemples qui donnent à réfléchir. Tout bien considéré, ces divers éléments devraient permettre à l’Occident de repenser objectivement sa position vis-à-vis du phénomène chinois."
Balland, 1972, in-8°, 323 pp, 52 pl. de photos hors texte, annexes, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
I. Des origines... (1940-1942) ; II. En pleine action (1942-1944) ; III. Sous le béret vert (1945-1961).
Gallimard, 1937, in-12, 252 pp, broché, bon état (Coll. Blanche)
Par Pierre-Étienne Flandin (1889-1958), président du Conseil en 1934-1935. Les élections de 1936 amènent le Front populaire au pouvoir. Flandin quitte le gouvernement pour devenir, à la Chambre, le chef de l'opposition nationale. Il fait montre alors d'inconséquence, sans doute par anticommunisme et manque de hauteur de vue, jusqu'à devenir progressivement le « premier Munichois de France ». Président de l'Alliance démocratique depuis 1933, il mène une vigoureuse campagne dans le pays, multipliant les discours où il passe au crible la politique économique et financière du Front populaire, ainsi que ce qu'il estime être les erreurs diplomatiques du gouvernement. Ces controverses l'opposent non seulement à Léon Blum mais aussi, dans son propre parti, à Paul Reynaud, dont il désapprouve les thèses dévaluationnistes, les positions fermes contre Hitler et l'action qui mènerait, selon lui, la France à la guerre, dans un état d'impréparation matérielle et morale... En 1946, il sera condamné à cinq ans d'indignité nationale pour avoir fait partie du gouvernement de Vichy pendant cinquante-six jours...
Mazarine, 1983, in-8°, 296 pp, textes choisis et assemblés par Irving Drutman et traduits de l'américain par Laure Vernière, broché, couv. à rabats, bon état
Janet Flanner fut la correspondante du "New Yorker" à Paris pendant près de cinquante ans.
Plon, 1965, in-8°, 279 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée
Un grand reportage sur Monaco, Hong-Kong, Macao, Tokyo, Honolulu, Los Angeles et Las Vegas, Chicago, New York, Hambourg, Berlin, Vienne, Genève, Naples, Monte Carlo. A travers le monde avec l'auteur des James Bond, agent 007, mort en 1964.
Université de Bruxelles, 1996, gr. in-8°, x-182 pp, broché, bon état (Coll. de philosophie politique et juridique)
Alain Moreau, 1972, in-8°, 370 pp, traduit de l'anglais (“The Russian Orthodox Church Underground, 1917-1970”), biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
"Ceux qui s'intéressent à la situation religieuse en URSS avaient à leur disposition jusqu'à maintenant deux excellents ouvrages en français : celui de Nikita Struve : Les chrétiens en URSS (Seuil, 1963) et celui, plus récent, d'André Martin : Les croyants en URSS (Fayard, 1970). Le livre de W. Fletcher les complète en mettant particulièrement en relief la vie religieuse clandestine à l'écart de l'Eglise orthodoxe officielle. Il apporte ainsi une contribution très importante à la connaissance d'un phénomène mal connu et sur lequel les Soviétiques tout autant que les étrangers ont des idées assez vagues. Fletcher procède méthodiquement et prudemment, avec un souci évident de rigueur et d'impartialité. Il a rassemblé un grand nombre de renseignements et de témoignages de toutes parts. Il montre clairement comment la clandestinité a été la conséquence directe de la politique du gouvernement soviétique, dont il retrace les différentes étapes, depuis la Révolution jusqu'à nos jours (tentatives pour diviser l'Eglise orthodoxe en incarcérant massivement ses prêtres et en inspirant le mouvement de l' « Eglise vivante » pendant les années 20, persécution brutale et destruction des structures de l'Eglise pendant la décennie suivante, malgré l'acte d'allégeance du Métropolite Serge en 1927, qui déchira les fidèles et en poussa un grand nombre dans la clandestinité ; puis, après une période de tolérance inaugurée par la guerre, consolidée en 1943 et qui dura grosso modo jusqu'à la mort de Staline, reprise de la lutte antireligieuse avec une violence accrue qui se poursuit de nos jours (fermeture massive d'églises, de séminaires et de monastères, internements fréquents de croyants dans des camps ou des hôpitaux psychiatriques, etc.)... Cet ouvrage sur l'Eglise clandestine en Union Soviétique est beaucoup plus qu'une étude sérieuse et objective d'histoire et de sociologie religieuse. Elle nous fait mieux sentir le courage indomptable de ceux qui luttent dans l'ombre en risquant tout pour que ne leur soit pas arrachée la racine de leur vie, leur foi en Dieu." (Hélène Zamoyska, Revue Esprit, 1973)
Editions du Cerf, 1986, in-8°, 449 pp, préface de René Rémond, biblio, index, broché, bon état
Angers, Au Masque d'Or, 1963, in-8°, 427 pp, index, broché, couv. lég. salie, bon état, prière d'insérer, envoi a.s. à Alain Decaux
Engagé volontaire en 1914, Fleury est chargé par Clemenceau d'une mission auprès de l'impératrice Eugénie, sa marraine. Fin 1917, il est en Italie, détaché à l'armée américaine. Il part ensuite à Beyrouth, près du haut commissaire Georges Picot, ave qui il ira voir Mustapha Kemal. Le Quai d'Orsay l'envoie en 1925 en Bulgarie, etc., etc. — « Quiconque a beaucoup vu peut avoir beaucoup retenu. » A qui, mieux qu'au comte Serge Fleury, appliquer cet adage ? Son enfance s'écoule paisible, la plus grande partie de l'année en Limousin, dans cette propriété de Salvanet qui le marque profondément et où il apprend à regarder et à connaître gens et choses qui l'entourent. Dès ses études à Stanislas, il noue des amitiés fidèles qu'il retrouvera au long de sa carrière. Son adolescence est dominée par la littérature et les voyages. Dans les salons, de sa mère d'abord, puis surtout de sa grand-mère, la comtesse Fleury, et des amies de celle-ci, il rencontre des écrivains déjà notoires ou qui vont bientôt l'être : Jean-Louis Vaudoyer qui vient de fonder Les Essais, François Mauriac arrivant à Paris récemment découvert par Barrès, Edmond Jaloux, François Le Grix, Georges et Robert Vallery-Radot... Pour son plaisir et sa formation, il va quitter ce « temps de loisirs et de rêves » et, suivant la volonté de sa grand-mère, faire connaissance du monde : en Tunisie, où il entre en contact avec l'agriculture et le monde arabe ; en Angleterre, chez des amies de la comtesse Fleury, puis près de l'impératrice Eugénie, sa marraine, à qui il sert de secrétaire en l'absence de M. Piétri, le secrétaire habituel ; à Florence, à Genève, avec la comtesse Marie Zoubow ; en Toscane, en Ombrie, à Rome où il est reçu en audience par Pie X qui lui dit son grand amour pour la France. Le 2 août 1914, la guerre le surprend en Limousin. Engagé volontaire, il est bientôt détaché comme agent de liaison près de l'armée britannique dans les Flandres, puis dans la Somme. C'est là qu'il rencontre Clemenceau en visite sur le front et que le « Tigre » le charge de mission près de l'impératrice Eugénie pour obtenir qu'elle accepte de remettre au gouvernement français la lettre reçue de Guillaume Ier, roi de Prusse, reconnaissant l'appartenance française de l'Alsace et de la Lorraine (il ne pourra que préparer le terrain : l'impératrice n'y consentira que plus tard). Fin 1917, il est en Italie, détaché à l'armée américaine ; gazé, il restera huit jours aveugle et, à peine remis, il reçoit du ministère de la Guerre ordre ,de se rendre à Beyrouth, près du haut commissaire, M. Georges PICOT, avec qui il fera, entre autres, une visite officieuse au nouveau maître de la Turquie : Mustapha Kemal. De retour à Beyrouth, il est chargé d'organiser le séjour du cardinal Dubois qu'accompagnent Mgr Grente et Mgr de Llobet. Le Quai d'Orsay l'envoie alors en Bulgarie où il sait gagner la confiance et l'amitié du roi Boris. 1925 : il est au ministère des Affaires étrangères et collaborateur du maréchal Foch. 1929 : le gouvernement canadien l'invite à représenter la France au Congrès international de Vancouver. 1930 : il est détaché près du maréchal Lyautey pour l'organisation de l'Exposition coloniale. Lors du séjour en France de Mme Roosevelt, mère du président, il organisera et accompagnera ses visites dans Paris et à la Malmaison, préparant ainsi, sans le savoir, un long périple de conférences à travers les U.S.A. La guerre à nouveau : il est chargé de diverses missions en Hollande, en Belgique, en Russie, et, en 1940, au Canada, où il se trouve au moment de l'armistice. Il essaie alors de s'engager dans l'armée canadienne, puis dans l'OSS. américain, mais en vain. Il obtient enfin, avec quelques camarades, de suivre les cours de l'École militaire de Fort Benning et, après quatre mois d'instruction, peut s'embarquer pour Alger qu'il quittera après un séjour d'un an (1943-1944) pour l'Italie où il assistera, par une rayonnante matinée de juin 1944, à l'entrée des troupes françaises dans Rome, toujours mêlé à la politique et à la diplomatie. Aujourd'hui, dans sa retraite, il se souvient et raconte. Comme en un kaléidoscope passent dans ses Mémoires, avec ses intimes, de grands personnages politiques de l'Ancien et du Nouveau Monde, des papes, des évêques, des missionnaires, des officiers, dont le rôle a plus ou moins marqué notre époque ; mais, sans se laisser éblouir par les titres, les gloires ou les vanités, il sait aussi voir avec bienveillance, avec sympathie, les humbles et les petits, comprend leur dévouement et leurs mérites, s'intéresse à leur façon de vivre et à leurs travaux. De tout cela, le comte Fleury a fait un récit alerte, nuancé, agréable, un livre d'Histoire et d'histoires qu'on lit avec intérêt et plaisir. (Prière d'insérer)
Grasset, 1985, gr. in-8°, 346 pp, 35 photos, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
La guerre d'Indochine du sergent parachutiste René Collard, arrivé à Haïphong début octobre 1948 et ayant sauté sur Dien Bien Phu le 3 mai 1954. — "Dien Bien Phu ! La mort plane, terrible, sur les tranchées débordant de boue sanglante, sur les avant-postes aux défenses écroulées, protégées par des hommes hâves, aux yeux fous, au courage indomptable. Dans la nuit qui vibre d'explosions et de hurlements de haine, les hordes viets déferlent en attaques suicides. C'est dans cet enfer implacable, au-delà de l'humain, que René Collard, sergent du 1er B.P.C., est précipité la nuit du 3 mai 1954. Cet ancien de la Brigade Fabien, ce parachutiste intrépide et avide de combat, connaît tout de l'Indochine. La guerre est son univers et sa raison de vivre et de mourir. Déluge d'artillerie lourde et guerriers moïs : avec des sarbacanes, atroces ravages du napalm et voyage fugace de l'opium. René Collard a vécu toutes ces outrances, tous les héroïsmes de cette guerre du monde. Il lui restera à connaître l'apocalypse Dien Bien Phu ! Adieu, sergent..." (4e de couverture)
Bruxelles et P., Rossel, 1973, gr. in-8°, 144 pp, 16 pl. de photos et un dépliant avec cartes et reproductions de documents hors texte, glossaire, broché, couv. illustrée à rabats, bon état. Première édition
Georges Fleury a écrit ce livre en 1973 pour exorciser les démons de sa jeunesse. C’est la guerre totale des Commandos de la Marine en Afrique du Nord qui renaît au fil de ces pages sans fards. Bérets verts en Algérie est un livre de passion, le plus pur témoignage de l’engagement de jeunes Français dans une guerre qui ne portait pas officiellement son nom. L'auteur, médaillé militaire et cité à l’ordre de l’Armée à 19 ans au commando Jaubert, sait de quoi il parle.
Flammarion, 2007, gr. in-8°, 509 pp, notes, index, biblio, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
Aucun Français, sinon de sang royal, ne fut jamais autant que Charles de Gaulle persuadé d'être né sous le sceau d'une destinée nationale. Son père lui ayant légué la honte de la défaite de 1870, adolescent, il se voyait déjà chasser de France les Allemands à la tête d'une armée de deux cent mille hommes ! Partagé entre la passion de l'écriture et l'envie de servir son pays, il a choisi l'épée sans oublier la plume. Jeune capitaine blessé, fait prisonnier à Douaumont en mars 1916, il a subi la captivité comme une insulte dont, malgré plusieurs tentatives d'évasion, il mettra très longtemps à se débarrasser. Conscient comme peu de ses compatriotes de l'inéluctabilité d'un nouveau conflit avec l'Allemagne vaincue en 1918 et alors que tout le monde vante les mérites défensifs de la ligne Maginot, Charles de Gaulle s'évertue en vain à persuader le haut commandement français et les politiques que la France doit impérativement se doter de grandes unités mécanisées et autonomes. Faute d'un tel effort, répète-t-il sans être entendu, elle sera en cas de conflit immanquablement envahie par les divisions blindées du IIIe Reich nazi. Promu général en juin 1940, à quarante-neuf ans, il réussit à contenir quelques jours dans l'Aisne les colonnes blindées du général Guderian. Il est appelé au gouvernement de Paul Reynaud, mais celui-ci cède la place à son ancien mentor, le maréchal Pétain. Bientôt c'est l'armistice, contre lequel il s'érige sans hésiter, et il se réfugie en Angleterre. Et voici que, le 18 juin 1940, il lance sur les ondes de la BBC l'appel qui rend à la France sa dignité, son espoir et son Histoire. En retraçant cette première partie du parcours de De Gaulle, Georges Fleury révèle des aspects méconnus de la façon dont le chef de la Résistance s'est imposé au sein de la France Libre. Surtout, il dépeint de façon vivante, claire et magistrale l'essence du personnage et la construction d'un destin cohérent et inégalé.
Grasset, 1985, in-8°, 335 pp, 44 photos dans le texte, envoi a.s.
Grasset, 2002 in-8°, 1042 pp, biblio, index, broché, bon état
L'histoire de l'Organisation Armée Secrète restait à raconter. Certes, on a beaucoup écrit, filmé, témoigné sur cette OAS fondée en février 1961 à Madrid par Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini. On a beaucoup brodé, accusé, rêvé, sans trop savoir. On ne peut, en effet, raconter l'OAS qu'en l'ayant côtoyée ou combattue. En pleine guerre d'Algérie, sans former un bloc uniforme, des nostalgiques de Vichy, fascistes, monarchistes et poujadistes de toutes origines s'allient à des déserteurs pour abattre le général de Gaulle et la République. Leurs ambitions sont contradictoires ; leurs soutiens mal affirmés, changeants, insaisissables. Au-delà des desperados d'Alger et d'Oran, combien sont-ils réellement, ces combattants de l'OAS ? Cinq cents ? Deux mille ? Beaucoup plus ? Et leurs sympathisants ? Pendant plus de trente ans, j'ai recueilli des centaines de témoignages. J'ai écouté. Consulté. Vérifié. Comparé. Et voici, enfin, l'histoire secrète de l'OAS, qui est mon livre, comme on dit. Moi aussi, j'ai été "Algérie française". J'ai aimé l'Algérie à en mourir, mais ce livre n'est pas un pèlerinage. Ni un témoignage. Car si j'étais du fer dont s'est forgée l'OAS, je n'ai jamais participé au combat des Pieds-noirs désespérés. Raconter l'OAS, c'est revenir une fois encore en Algérie, comme historien cette fois. Avec distance. Sans langue de bois. Sans parti pris.
Plon, 1993, fort gr. in-8°, 642 pp, index, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état
1954-1962, la guerre en Algérie. 2 700 000 rappelés, maintenus et appelés. 27 000 morts. 70 000 blessés. Dans le fracas des passions politiques et le déferlement des plaidoyers, personne n'a jamais parlé d'eux. Pourquoi ont-ils combattu ? Quelle fut leur conduite au feu ? Quelles conditions de vie ont-ils connues et quels souvenirs gardent-ils de cette terre algérienne où ils ont passé leurs vingt ans ? Les appelés représentaient les trois quarts des parachutistes, la presque totalité des effectifs du Train, du Génie, des Transmissions. Ils ont été fusiliers marins, chasseurs alpins, matelots à bord des bâtiments traquant la contrebande d'armes, chauffeurs de camion, aviateurs, chasseurs à pied, spahis, marsouins, boulangers, fourriers, tailleurs, dragons ou commandos de chasse. Sans oublier les milliers de jeunes soldats qui ont fait l'école aux enfants dans les douars les plus reculés ou assuré l'administration du bled au sein des SAS. Georges Fleury a reconstitué avec minutie leurs faits et gestes, dépeint, pour eux, la tourmente qui les a emportés sans qu'ils sachent souvent pour quels objectifs et raisons. Quarante ans après sa fin, La Guerre en Algérie est la première fresque objective d'une guerre inconnue, occultée, triturée par les passions. Le contingent, ballotté par les grands chocs politiques, y est admirablement décrit. Un livre émouvant et vrai.
Hachette, 1966, pt in-8°, 178 pp, broché, bon état (ouvrage couronné par l'Académie française)
Deux procès passionnants, racontés par un maître du barreau. Avec la précision de l’historien et le sens dramatique du grand avocat d’Assises, l’auteur nous présente ses personnages et les fait vivre devant nous. Mme Steinheil, aventurière, femme de toute petite vertu aux aventures innombrables, dont une avec un Président de la République, et qui va se trouver brusquement accusée d’un double crime horrible : le meurtre de sa mère et de son mari. Mme Caillaux, la grande bourgeoise irréprochable, mêlée malgré elle aux passions politiques, et qui dans un geste aussi odieux qu’absurde, va abattre le directeur du "Figaro". Et c’est le récit de ces deux procès. L’auteur nous prend par la main pour nous montrer ce qu’il connaît bien : les coulisses de la Cour d’Assises, les surprises de l’audience, les témoignages inattendus, la maladresse des uns, l’habileté des autres, tous ces éléments imprévisibles qui conduisent souvent à un verdict déroutant.
Besançon, 1978, gr. in-8°, 337 pp, 23 ill. par Jean Garneret, 1 pl. hors texte en couleurs, 6 photos hors texte