8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Publications de la Sorbonne, 1980, gr. in-8°, xii-221 pp, préface par J.-B. Duroselle, 3 index, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. de E. Roche
"Ce qui fait l'objet des souvenirs d'Emile Roche, c'est l'exposé, tout simple et sans emphase, de la naissance et du développement d'une exceptionnelle amitié. Vingt-huit ans les séparent. Au moment où Emile Roche, journaliste déjà confirmé, rencontre pour la première fois Joseph Caillaux en 1927, celui-ci a déjà derrière lui l'essentiel de sa carrière. Mais il continuera, par la présidence de la commission des Finances du Sénat, à jouer un rôle considérable, supérieur, en bien des cas, à celui des présidents du Conseil, paralysés par l'instabilité du système... En 1927, Emile Roche a trente-quatre ans. Mais c'est à dix-huit ans, au plus tard – lors du grand ministère Caillaux, marqué par la crise marocaine et l'affaire d'Agadir – , qu'il se prend d'admiration pour celui qui deviendra son « grand maître ». Lieutenant en 1917, il est favorable à Caillaux, l'homme de la paix juste, plutôt qu'à Clemenceau le « jusqu'au-boutiste » ; cela lui vaut quelques querelles avec ses supérieurs et ses pairs. Il est hostile aux mesures prises contre Caillaux. Inscrit, dès sa démobilisation, au parti radical-socialiste, il salue l'amnistie de 1924 ; il approuve les brefs passages de Caillaux aux Financés en 1925 et 1926 : il l'écoute dans les réunions publiques. Bref, lorsqu'il rencontre l'homme d'Etat, il est bien préparé à passer du statut d'admirateur lointain à ceux, qui vont se succéder rapidement, de disciple, de conseiller, de confident, de collaborateur, et finalement d'ami intime et préféré. Mon rôle n'est pas ici de résumer un livre qui frappera le lecteur par l'originalité de sa préparation et par son caractère, direct, attachant, émouvant parfois. Je me contenterai d'insister sur sa division « tripartite ». Des pages de « mémoires », concises, sur ce qu'on pourrait appeler la « préparation ». Puis, l'ensemble des souvenirs sur Caillaux, regroupés et organisés selon un plan cohérent. Et enfin, l'étonnante correspondance entre le maître et le disciple – étonnante par l'évidente franchise qui jaillit de l'une et l'autre plumes. Pour notre malheur, une moitié de ces lettres ont été détruites du fait de l'occupation allemande. Pour notre bonheur, ce qui reste est l'essentiel. Mon collègue et ami Jean-Claude Allain, professeur à l'université du Maine et éminent biographe de Caillaux, a assuré la présentation scientifique de cette correspondance." (J.-B. Duroselle)
Plon, 1949, pt in-8°, 350 pp, 5 photos hors texte, broché, papier jauni comme toujours, bon état, envoi a.s.
Proche collaborateur de Joseph Caillaux à partir de 1927 et jusqu'à la mort de ce dernier en 1944, Emile Roche (1893-1990) est un membre actif du parti radical durant les années 1930. Il est aussi journaliste et spécialiste des questions économiques. Il sera président du Conseil économique et social de 1954 à 1974. — "... L'auteur commence vraiment son livre en 1933. Il consacre 60 pages à la partie la plus riche de la vie de Caillaux : ses ministères des finances, l'impôt sur le revenu, Agadir, le drame du Figaro, les « prisons », la période du Cartel ; 181 pages sur la période 1933-37, dont près de cent pour l'année 1937 ; le reste du livre a trait à la période 1938-44..." (L. G., Revue belge de philologie et d'histoire, 1950)
Casablanca, Editions Atlantides, 1953, in-12, xxvi-170 pp, préface de Albert Sarraut, broché, bon état, envoi a.s.
"Dans ces “Perspectives franco-marocaines”, l'auteur cherche avec optimisme une solution au problème actuel. Il insiste sur les progrès techniques réalisés grâce à la France. Le tableau, qu'il trace des conditions sociales est encourageant. Sa solution, qui organise une fédération marocaine, limite la souveraineté chérifienne à la population musulmane. Les autres communautés, israélite et européenne, celle-ci dirigée par un résident général, haut commissaire de la République, auraient leurs institutions propres. Elles formeraient avec les Musulmans une Union fédérale dirigée par un gouverneur général, nommé par le président de l'Union française sur proposition du grand-vizir et du haut commissaire de la République. Nous ne pouvons entrer dans le détail de cette construction, qui eût sans doute séduit bien des Marocains au temps du projet Blum-Viollette. M. Roche ne pense pas qu'il soit trop tard pour créer une semblable cosouveraineté." (Henri Brunschwig, Revue Historique, 1955)
François Bourin, 2020, in-8°, 263 pp, 15 photos, broché, couv. illustrée, bon état
1919-2020... D'une crise à l'autre. Ainsi pourrait-on résumer le destin de l'organisation patronale, créée en 1919 sur les décombres de la Première Guerre mondiale et qui a affronté, cent ans après, la crise sanitaire et économique la plus grave de ces dernières décennies. De la Confédération générale de la production française (CGPF) au Mouvement des entreprises de France (Medef), l'organisation qui rassemble et représente l'ensemble des secteurs de l'industrie et des services a essuyé bien des tempêtes : 1936 (le Front populaire), 1940 (la Collaboration économique), 1945 (la Libération et l'épuration), 1968 (les événements de Mai), 1981 (l'arrivée de la gauche au pouvoir), 1997 (les 35 heures), 2012 (le retour de la gauche)... Comment le patronat a-t-il affronté ces événements ? Quelles traces ceux-ci ont-ils laissées ? Comment les "patrons des patrons" les revisitent-ils aujourd'hui ? Pour le Medef de 2020, à quoi ressemblera le "monde d'après" et comment compte-t-il y contribuer ? Telles sont quelques-unes des questions qu'aborde ce livre, véritable fresque vivante et incarnée qui nous convie à un voyage dans l'histoire de notre pays par le prisme du patronat.
Flammarion, 1942, in-12, 211 pp, préface-discussion du Président Joseph Caillaux, introduction de Joseph Barthélemy, broché, bon état
Une éminence de l’ancien parti Radical, ex-“Jeune Turc” de 1930, Émile Roche, publie en 1942 un livre intitulé “L’Or n’est plus Roi”, préfacé par Caillaux et introduit par Joseph Barthélémy (Ministre de la Justice de Pétain). Roche dirigeait avant-guerre l’important quotidien “La République”. Furieux anti-communiste sous le Front Populaire, il téléguidera l’“Information” en 1953 pour la défense du Maghreb français, aux côtés du ministre de la Police Ch. Brune, le “Mac Carthy français” (1951-1953). Et ce Roche (1893-1990) sera... Président du Conseil Économique et Social de 1954 à 1974 ! On lit dans “L’Or n’est plus Roi” : une monnaie complètement invariable, n’ayant aucun rapport avec l’Or mais seulement avec le Travail, est “une des conquêtes les plus solides du IIIe Reich”. Il ajoute : Roosevelt et Hitler sont arrivés au même résultat et d’accord pour affranchir la Monnaie de l’Or. l’Amérique le fait parce qu’elle a trop d’or et en partant de la théorie ; l’Allemagne le fait parce qu’elle n’a pas assez d’or et en partant de la pratique. Et le livre (en 1942 !) s’offre en exergue une citation de Keynes de 1924 : “l’étalon-or est une relique barbare. Pour obtenir la stabilité du commerce, des prix et du travail, refusons de sacrifier les avantages sociaux au dogme désuet de l’or”. (Freddy Malot, La Marchandise de Karl Marx, 2005)
Fayard, 1993, in-8°, 240 pp, broché, bon état, envoi a.s.
"Cet ouvrage au titre quelque peu énigmatique aborde de très vastes problèmes. Lesquels ? Rien de moins que les relations variées qu'entretient, de tout temps et partout, le pouvoir des gouvernants avec celui des "intellectuels". Précisément ceux qui étaient réputés "savoir" - ou qui prétendaient qu'ils savaient - la vérité cachée derrière l'apparence des choses, des événements, des institutions. Très jeune, j'ai été fasciné par l'histoire des religions. N'est-ce pas, au fond, l'essentiel de l'histoire de l'esprit humain ? Depuis longtemps, j'étudie les rapports du religieux et du politique dans l'ensemble des sociétés humaines, telles que nous les font découvrir l'histoire universelle et la sociologie ou l'anthropologie. Dépassant le monde de l'Islam, ce sont ces questions sur lesquelles je voudrais attirer l'attention. J'ai été marxiste déclaré pendant une vingtaine d'années. Petit à petit, les événements aidant, je me suis détaché de cette perspective. Je maintiens cependant que Marx avait une vision très juste des rapports entre les structures politiques, économiques et sociales, d'un côté, et les structures idéologiques de l'autre." (M. R. )
Julliard, 1969 in-8°, 316 pp, traduit de l'espagnol, cart. éditeur, jaquette illustrée, tranche sup. lég. salie, bon état
"Tour à tour exalté et démystifié, le «Che» a déjà suscité beaucoup d'ouvrages. Entre toutes les publications qui lui ont été consacrées, ce livre s'efforce de réunir tout ce qui a été vérifié sur la vie de Guevara, de son enfance jusqu'à sa mort, en tenant compte toujours du contexte historique. A lire ce rapport exhaustif sur un personnage déjà légendaire, on a l'impression de vivre une tragédie à la fois grandiose et dérisoire dont le Vieux Monde n'a pas fini de subir les contre-coups. Voici donc un livre important qui nous donne la vision totale d'une histoire dont nous ne réussirons peut-être jamais à élucider le mystère."
L'Harmattan, 1977, in-8°, 160 pp, postface de José Ramos-Horta, 4 pl. de photos hors texte, cartes et fac-similés, biblio, broché, état correct
Premier livre en français sur le Timor oriental. Il retrace l'histoire du pays, une des îles située entre l'Indonésie et l'Australie, et situe la lutte de son peuple sur le terrain et au niveau international.
P., Hypérion, 1939, gr. in-4°, 86 pp, 16 planches hors-texte en couleurs, 128 planches en noir, cartonnage d'éditeur, bon état
Armand Colin, 1968, gr. in-8°, 186 pp, 38 tableaux, annexes, biblio, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Cahiers de la fondation nationale des sciences politiques)
New York et Jérusalem, 1974, fort gr. in-8°, xxxix-616 pp, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette, bon état. Texte en anglais
Seuil, 1968 in-8°, 215 pp, traduit de l'espagnol, broché, couv. illustrée (défraîchie), état correct (Coll. Combats)
"R. R. a certes été l'ami, entre 1953 et 1955, d'un jeune médecin argentin passionné d'archéologie qui s'appelait Ernesto Guevara. S'ils ont parcouru ensemble l'Amérique latine, de révolution en révolution, tout séparait pourtant ces deux hommes dont les destinées divergent à partir de 1956. Le jeune avocat radical rentre en Argentine et lie son sort à la fortune électorale d'Arturo Frondizi, tandis que Guevara suit Fidel Castro dans la Sierra Maestra. Aussi, après un portrait attachant et pittoresque du futur commandant cubain, ne faut-il s'attendre à aucune révélation. L'amitié dont se prévaut R. R. ne lui permet d'éclairer ni le rôle exact de « Che » Guevara dans la révolution triomphante, ni le mystère de sa disparition de la scène politique de la fin de 1965 jusqu'à ses derniers mois en Bolivie. Les hypothèses que R. R. avance sont simplement vraisemblables. Les faits les plus intéressants qu'il rapporte touchent à la situation politique argentine et notamment à l'entrevue « secrète » entre Guevara et Frondizi et à l'affaire fort trouble des guérilleros de Salta dont l'échec en 1964 préfigure celui du « Che » en Bolivie et permet à R.R. de critiquer la théorie du « foyer révolutionnaire »." (Revue française de science politique, 1969)
Denoël, 1962, in-12, 252 pp, broché, bon état. Edition originale, ex. du SP, envoi a.s. à Guy Tosi
"Ceux qui ont aimé les romans, robustes et amples dans leur réalisme, de Dominique Rolin ne reconnaîtront pas à travers le For intérieur l'auteur du Souffle et du Lit. Une véritable métamorphose s'est accomplie, et durant les vingt ou trente premières pages de cette œuvre nouvelle on peut regretter la clarté de jadis. On se dit aussi que Dominique Rolin a suivi, avec quelque hâte, les meilleures leçons de Claude Simon et d'Alain Robbe-Grillet; du premier elle a quelquefois la hantise de confondre le passé, le présent et l'avenir ; du second il lui arrive d'emprunter une technique minutieuse de la description, qui tient de la géométrie et de l'arpentage. Peu à peu cependant les appréhensions s'estompent, et le lecteur prend conscience d'une méthode originale, dont il ne se demande bientôt plus quels sont exactement les rouages, mais dont il subit avec un ravissement croissant les curieux maléfices. La narratrice du roman l'entraîne dans un dédale de situa-fions dont il ne reconnaît que quelques fragments, comme si le livre entier devait se lire à travers plusieurs écrans..." (Alain Bosquet, Le Monde, 16 juin 1962)
Seuil, 1952, in-8°, 251 pp, broché, couv. piquée, sinon bon état (prix Femina 1952). Edition originale, ex. du SP, envoi a.s. à Guy Tosi
"Tandis que se meurt le père, Auguste Yquelon, ses grands enfants, naguère encore liés par les mystères de la vie enfantine, s'affranchissent. L'enfance absurde et violente s'efface au gré du souffle de vie qui emporte, l'un après l'autre, Simplice, Valentin, Jérôme ou Olympe et en fait de vrais vivants, des adultes, des soldats de l'amour. Les romans de Dominique Rolin sont faits de cette matière absolument pure, feu et glace, l'amour, sans mélange de pensées, réflexions, jugements ; ses personnages, de même, ne sont lourds que de cette puissance d'éclatement qui fait qu'une femme ac-couche au jour dit. On sent que chacun d'eux est ainsi chargé de puissance, comme, par un jour d'orage, d'électricité. Le roman d'ailleurs commence un jour d'orage et il nous entraîne dans un. monde plein de foudres. Aussi n'y a-t-il pas de caractères, au sens ordinaire de ce mot, mais une foule de lutins chargés de glaives, petits dieux qui donnent la vie et la mort. Sans doute Simplice, cette femme apparemment passive, dont le corps respire la puissance, cette femme douce que la mort de son préféré, Jean Louis, fait hurler, délirer, mais qui se retrouve six mois plus tard, enceinte, fraîche et rose ; sans doute Simplice est-elle l'un des personnages les plus propres à l'auteur..." (Luccioni Gennie, Revue Esprit, décembre 1952)
Seuil, 1950, in-8°, 237 pp, broché, bon état. Edition originale, ex. du SP, envoi a.s. à Guy Tosi
"Ce qui ne descend pas du ciel n'y remonte pas. Votre livre descend du ciel jusqu'à notre enfer et y remonte comme Notre-Seigneur est remonté des limbes." (Max Jacob) — "Ce livre est une grande merveille, une joie profonde. Car les racines qu'il enfonce dans la nuit du corps humain, la nuit du sommeil et toutes les nuits inconnues, n'empêchent pas l'intelligence parfaite d'éclater dans le moindre mécanisme de sa fleur." (Jean Cocteau) — "Vous entraînez ou non votre lecteur dans votre enfer parfois doré (où vous avez tant peur d'être seule) et, quant à moi, vous m'y avez entraîné complètement." (Louis Guilloux)
Plon, 1950, in-12, 306 pp, notes blibliographiques, broché, bon état (Coll. Présences)
"En partant d'un cas concret d'usage du pentothal (l'affaire Cens), M. Rolin résume les discussions qui se sont déroulées entre spécialistes sur la légitimité de la narco-analyse dans la médecine judiciaire. Il s'attache d'abord à démontrer le caractère douteux des aveux obtenus de cette manière et qui peuvent mener, l'expérience l'a déjà prouvé, à des erreurs judiciaires lamentables. Ensuite, se mettant successivement aux point de vue juridique, moral et spirituel, il dénonce une tendance qui semble gagner de plus en plus de terrain dans la pratique judiciaire moderne, la chasse à l'aveu à tout prix."
Grasset, 1989, gr. in-8°, 330 pp, 16 pl. de photos et gravures hors texte, biblio, broché, bon état
Albin Michel, s.d. (1923), in-12, viii-236 pp, mention fictive de 14e édition, reliure demi-basane noire, dos à 4 nerfs soulignés à froid (rel. de l'époque), bon état
Deuxième édition remaniée et augmentée (première éd., L'Humanité, 1919). Recueil d'articles publiés en Suisse par l'auteur, de la fin de 1915 au début de 1919, précédés d'une ode, "Aura Pacis", écrite en août 1914. Ils sont « pour la plupart, consacrés aux hommes de courage qui, dans tous les pays, ont su maintenir leur pensée libre et leur foi internationale, parmi les fureurs de la guerre et de la réaction universelle » (introduction). A propos de Stefan Zweig, de la Russie libre et libératrice, de Maxime Gorki, du "Feu" de Henri Barbusse, des peuples assassinés, de l'internationale de l'esprit, de Tolstoï, Max Eastman, John Reed, Andreas Latzko...
Hachette, 1913, in-12, xii-224 pp, nouvelle édition, biblio, reliure toile rouge, dos lisse avec titres dorés, dos uniformément passé, bon état
"Le mouvement le plus important pour un « théâtre du peuple » se dessine, dans les années 1890, dans une optique opposée à celle qui a les faveurs des gouvernants républicains. Dans le contexte nouveau d’un champ littéraire constitué, il réunit des intellectuels critiques qui veulent conjuguer renouvellement du public et renouvellement de l’art, et qui s’élèvent autant contre les tentatives de vulgarisation de la culture classique que contre le théâtre bourgeois lui-même. L’ouvrage de Romain Rolland, “Le Théâtre du peuple”, qui paraît en 1903, est le principal manifeste de ce mouvement. La plus grande part de cet essai consiste en un examen critique du « théâtre du passé » qui vise à en sélectionner les éléments susceptibles d’intéresser encore le peuple du jeune XXe siècle. Même si l’écrivain rend hommage à quelques grandes figures, peu de pièces et peu d’auteurs survivent à son tri implacable ; le drame romantique français est quant à lui sévèrement rejeté et même considéré comme « un danger pour le théâtre populaire », car il « séduit » le peuple alors qu’il « n’a ni vérité ni honnêteté ». Lorsqu’ensuite, Romain Rolland en vient à évoquer les véritables « précurseurs du théâtre du peuple », il retient d’abord, pour leurs écrits théoriques, des auteurs comme Diderot et Mercier, et accorde la plus grande importance à la Révolution française. Du XIXe siècle français, il ne garde que Michelet car « c’est de [sa] main que l’idéal artistique de la Révolution et des penseurs du XVIIIe siècle est parvenu jusqu’à ceux d’entre nous qui ont entrepris de fonder le Théâtre du Peuple »..." (Gilles Malandain, Quel théâtre pour la République ?, 2001)
Stock, 1952, in-12, 212 pp, biblio, broché, couv. illustrée d'une photo de Gandhi, papier lég. jauni, bon état
Albin Michel, 1945, 2 vol. in-8°, 355 et 331 pp, 15 pl. de gravures et fac-similés hors texte, biblio, index, les 2 tomes reliés ensemble en un fort volume demi-percaline bleue, dos lisse avec pièce de titre basane carmin, couv. conservées (rel. de l'époque signée), bon état
Ce livre apporte le témoignage sur Péguy de celui qui fut l'un des derniers survivants de la première équipe des “Cahiers de la Quinzaine” : on doit même dire, de leur principal collaborateur, car ses oeuvres remplissent plus de vingt-cinq Cahiers. Romain Rolland débutait comme jeune professeur d'histoire de l'art, à l'École Normale Supérieure, quand Péguy venait d'y entrer comme élève. Quelques semaines plus tard, dans les combats de l'affaire Dreyfus, Péguy demandait à Romain Rolland sa pièce de théâtre : "Les Loups" pour une de ses belles premières publications d'avant les Cahiers. L'idée leur venait ensemble de la fondation des Cahiers. Et dès l'instant qu'ils furent fondés, Rolland leur réserva les premières éditions de tout ce qu'il écrivait. Jamais "Jean-Christophe" n'eût paru sans les Cahiers. Et les Cahiers étaient ruinés, sans le retentissement de la "Vie de Beethoven", ainsi que Péguy l'a reconnu lui-même, dans "Notre jeunesse". Le plus remarquable dans cette alliance, c'est qu'elle fut établie entre deux hommes qui, d'accord sur le fond moral intransigeant : vérité, justice sociale, etc... s'orientaient dans des directions différentes l'un vers un haut nationalisme français, appuyé sur les fortes traditions de la race et sur l'armée citoyenne ; l'autre vers un panhumanisme, élaboré par l'union des grandes nations de la terre. Tous deux voyaient venir de loin l'incendie de la guerre européenne ; mais l'un appelait le jour de l'échéance, pour libérer la France du cauchemar et pour lui rendre sa foi perdue en ses destins ; l'autre cherchait à rapprocher les frères ennemis, tout en reconnaissant son impuissance à détourner le fléau. Cette diversité des volontés n'altérait point l'estime mutuelle et la confiance, l'un dans l'autre, des deux amis. Elle était plutôt l'exemple vivant de cette fidélité entière dans une liberté entière, qui est, selon la parole de Péguy, l'amitié française même.
P., Pédone, 1985, gr. in-8°, 603 pp, préface de Jean Laloy, cartes, biblio, index, broché, bon état
Excellente synthèse, très complète, fondée sur des sources polonaises très riches mais difficilement accessibles, fruit d'une recherche approfondie (l'auteur indique d'ailleurs : "Deux ans et demi pour la rédaction, cinquante ans pour la compréhension"). Plus qu'une Histoire de la Pologne au XXe siècle, ce livre est aussi un tableau de la Pologne, telle qu'elle existe dans la conscience des Polonais eux-mêmes. — "C'est un ouvrage majeur que celui que propose Henry Rollet car il donne une vue d'ensemble minutieusement documentée de l'histoire de la Pologne depuis 1863. Il ne s'agit pas d'un survol rapide, mais d'une analyse approfondie des grands événements politiques qui ont jalonné l'histoire de ce pays tourmenté. C'est en se fondant sur l'exposé des données politiques qui ont entouré les débuts de la Première Guerre mondiale que l'auteur met en lumière les principaux aspects de la « question polonaise », puis les vicissitudes de la Seconde République (1919-1939) en détaillant la politique des ministères successifs après le gouvernement du maréchal Pilsudski, ceux d'Auguste Zaleski (1926-1932) et de Beck (1932-1939). Il donne ensuite un tableau détaillé de la Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui éclaire d'un jour nouveau la vie de la Pologne « démocratique et populaire » dont les gouvernements successifs sont également étudiés. Mais il ne s'agit pas seulement d'une histoire politique, le lecteur se trouvera devant un tableau de la Pologne telle qu'elle existe dans la conscience des Polonais eux-mêmes comme le formule Jean Laloy dans son introduction. (...) Il s'agit d'un ouvrage dense, complété par une abondante bibliographie, rédigé par un spécialiste de la Pologne dont l'expérience concrète du pays fournit les bases essentielles de la recherche." (Angelica Edzard-Karolyi, Politique étrangère, 1985)
Editions du Jubilé, 2018, gr. in-8°, 470 pp, préface du Carinal Paul Poupard, 5 photos, annexes, index, broché, bon état
Prolongeant ses travaux sur l'action sociale des catholiques en France à partir de 1871, Henri Rollet s'est investi personnellement. L'auteur, alliant l'empathie du proche à la rigueur de l'historien, expose admirablement dans son ampleur cette incontournable contribution, intellectuelle et concrète, à plus d'un siècle de l'histoire de l'Eglise. Il dresse un portrait documenté de l'homme de dialogue, de relations et d'influence qui, à l'écart de l'intégrisme et du progressisme, respectueux du magistère, exerçait une autorité respectée dans les débats les plus sensibles, parfois à contre-courant de son milieu. Ainsi de l'abolition de la peine de mort, de la promotion des femmes dans l'Eglise, diaconat compris. Henri Rollet a assumé de multiples engagements : Centre des jeunes patrons, Centre français du patronat chrétien, Union internationale des Associations patronales catholiques, Gestion des biens du Saint-Siège en France, Semaines Sociales, Académie d'éducation et d'entraide sociale, Centre catholique des intellectuels français, Association des écrivains catholiques, Comité catholique des amitiés françaises dans le monde, Association des chevaliers pontificaux... sans compter les nombreuses organisations auxquelles il a apporté son concours jusqu'à être invité comme auditeur laïque au Concile Vatican II. Il a présidé le Secrétariat social de Paris, la Fédération Nationale d'Action Catholique, l'Action Catholique Générale des Hommes, la Fédération internationale des Hommes Catholiques, et enfin le Conseil d'administration de l'institut Catholique de Paris. Au fil des pages se succèdent rencontres, entretiens, confidences avec les plus importants acteurs d'une époque tourmentée et passionnante. Henri Rollet était avant tout chrétien engagé, ancré dans la prière pour qui chaque rencontre était l'occasion de témoigner de sa foi et de son engagement social.
Flammarion, 1944-1946 27 vol. in-12, imprimés sur vélin des Vosges, index des personnages, reliures demi-chagrin bleu à coins, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. et dos conservés, têtes dorées (rel. de l'époque), qqs dos lég. frottés, qqs épidermures sans gravité, bon état
Complet. — Conçus par Jules Romains comme la synthèse ambitieuse et multiforme de vingt-cinq années de vie française entre 1908 et 1933, Les Hommes de bonne volonté constituent l'un des ensembles romanesques majeurs de notre temps. Constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946, l'œuvre débute le 6 octobre 1908 par une présentation de Paris et des protagonistes, et se termine le 7 octobre 1933. Les personnages sont nombreux, et représentatifs des différentes classes de la société. On y trouve des hommes politiques, des actrices, un enfant qui habite à Montmartre, une famille du 16e arrondissement, un chien, des étudiants, un prêtre… Même si certains romans se focalisent sur un des personnages, le but de l'auteur est plutôt de rendre compte, à une date donnée, de la vie de chacun. Au fil de ces vingt-quatre années, on voit donc des personnages évoluer dans la société, se marier, faire faillite ou mourir. On a donc la grande histoire (la Première Guerre mondiale, la construction de l'Europe) et la petite (les criminels, les hommes d'affaires, les mondaines et les demi-mondaines...). Servant de fil rouge, deux personnages se retrouvent régulièrement au fil des romans : Pierre Jallez et Jean Jerphanion se rencontrent à l'École normale, rue d'Ulm, dans le premier roman, où ils entrent comme élèves. Malgré leurs différences d'origines (Jerphanion est provincial, fils de paysans, Jallez est parisien), ils deviennent amis, et n'ont de cesse de comprendre et commenter leur époque, tous deux soucieux d'apporter leur pierre, fût-elle petite, à l'édifice humain. — "De très nombreuses destinées, entrecroisées ou parallèles, animent, au cours d'aventures tragiques ou légères, sentimentales ou comiques, ce tableau panoramique d'une époque confrontée à une page capitale de son histoire : Louis Bastide, l'enfant de Montmartre au cerceau enchanté ; le délicieux chien Macaire, découvrant à ras de terre un Paris insolite ; Quinette, le relieur criminel plongé dans la fatalité de ses entreprises ; le parlementaire idéaliste Gurau, qui affronte les financiers sans scrupules du Cartel pétrolier et les coquetteries de la jolie Germaine Baader ; Haverkamp, l'affairiste, à qui la création d'une station thermale prépare un destin hors du commun ; les deux normaliens : Jallez, dont le récit des amours enfantines avec la jeune Hélène trace une poétique description de Paris ; Jerphanion, que le rêve d'une société débarrassée de ses féodalités n'empêche pas de conquérir le cœur d'une petite modiste, Jeanne. D'autres encore : Laulerque et Clanricard, les instituteurs, qui partagent avec Sampeyre, leur maître en "bonne volonté", l'espoir d'un monde pacifié... Par son tournoiement maîtrisé de personnages aussi divers qu'attachants, le vaste roman de la maturité de Jules Romains demeure un témoignage inégalé sur les songes, les tourments et les aspirations d'une génération." (Olivier Rony) — Tome 1. Le 6 octobre.– 2. Crime de Quinette. – 3. Les Amours enfantines. – 4. Eros de Paris. – 5. Les Superbes. – 6. Les Humbles. – 7. Recherche d'une église. – 8. Province. – 9. Montée des périls. – 10. Les Pouvoirs. – 11. Recours à l'abîme. – 12. Les Créateurs. – 13. Mission à Rome. – 14. Le Drapeau noir. – 15. Prélude à Verdun. – 16. Verdun. – 17. Vorge contre Quinette. – 18. La Douceur de la vie. – 19. Cette grande lueur à l'Est. – 20. Le Monde est ton aventure. – 21. Journées dans la montagne. – 22. Les Travaux et les Joies. – 23. Naissance de la bande. – 24. Comparutions. – 25. Le Tapis magique. – 26. Françoise. – 27. Le 7 octobre.