8, rue Bréa
75006 Paris
France
E-mail : clio.histoire@free.fr
Phone number : 01 43 54 43 61 Armand Colin, 1962, in-12, 288 pp, 60 illustrations, biblio, broché, bon état (Coll. Kiosque. Les faits, la presse, l'opinion)
"Présentation claire et précise des hebdomadaires français de gauche, depuis La Vague et Le Canard enchaîné jusqu'à France-Observateur et L'Express, en passant par La Lumière, Vendredi, Marianne, Regards, Action, etc. Ne sacrifiant jamais l'essentiel à l'anecdotique, émaillé de citations judicieusement et parfois malicieusement choisies, complété par d'excellentes annexes, ce « Kiosque » est une réussite. Nul ne reprochera à C. E. de parler avec sympathie d'une presse qu'il connaît bien, mais certains lecteurs regretteront sans doute qu'il n'ait pas fourni plus de précisions sur l'évolution du tirage des hebdomadaires de gauche depuis dix ans et qu'il ne se soit pas plus longuement interrogé en conclusion sur l'exacte portée de leur influence actuelle." (Revue française de science politique, 1964)
France-Empire, 1975, in-8°, 341 pp, broché, couv. à rabats, bon état
Témoignage romancé du général Etcheverry sur son expérience en Algérie, où il a exercé des fonctions lui permettant d'évoquer le processus de l'enchaînement du terrorisme et de sa répression. "Dans une Algérie déchirée par la guerre, subsiste une enclave paisible : Messida, la plus vieille cité française d'Afrique, où depuis quatre siècles, musulmans et chrétiens cohabitent dans la confiance et l'amitié."
PUF, 1972, gr. in-8°, 294 pp, 2 cartes, biblio, broché, couv. illustrée, état correct (Coll. Tiers Monde)
"Un spécialiste de l'Asie du Sud, familier de la région et des langues qu'on y parle, nous présente le moins bien connu de ses grands pays, l'Afghanistan. Plaidoyer pour un développement harmonisé et, si possible, exempt de gaspillage, le livre de Gilbert Etienne est, en même temps qu'un modèle méthodologique, un travail militant au sens le plus noble du terme. Pour montrer « les aléas de la coopération » en les mettant en perspective et en proposant des remèdes, G. Etienne fait une présentation composite. Le livre comprend en effet trois parties : l'une situe l'étude en donnant une présentation générale des divers aspects du pays, la seconde rend compte des enquêtes spécifiques et des conclusions qu'elles suggèrent, la troisième est synthétique et débouche sur des considérations applicables à l'ensemble de la recherche sur le Tiers Monde et de l'aide qui lui est apportée..." (Christiane Tirimagni-Hurtig, Revue française de science politique, 1973)
Seuil, 1969, pt in-8°, 250 pp, une carte, annexes, biblio, reliure toile bordeaux, dos lisse avec titres dorés (rel. de l'époque), bon état (Coll. Esprit « Frontière ouverte »)
"Malgré les progrès remarquables de son industrialisation que l'auteur est loin de négliger, les chances de l'Inde dépendent essentiellement de sa croissance agricole. C'est donc sur ce problème que G. Etienne se penche avant tout, en se plaçant à deux niveaux : celui du gouvernement et celui des exploitants agricoles. La méthode et la tournure d'esprit de G. Etienne l'ont toujours conduit à préférer les longues et patientes études sur le terrain aux développements théoriques ou dogmatiques. C'est donc la description, région par région, village par village, d'un certain nombre d'expériences agricoles individuelles qui fait la richesse principale de l'ouvrage. (...) L'ouvrage de Gilbert Etienne, par le sérieux de la documentation et l'honnêteté des conclusions, est d'une lecture indispensable à tous ceux qui s'intéressent à l'Asie des Moussons et aux problèmes généraux du sous-développement." (Revue Tiers Monde, 1970) — "Les statistiques et les comptabilités nationales sont impuissantes à donner une photographie valable de la vie économique des pays sous-développés. Le reportage intelligent est alors une source indispensable de matériaux pour comprendre la réalité du sous-développement sans trop de déformation. En racontant « son » Inde, Gilbert Etienne nous donne de précieuses informations sur les problèmes démographiques, la famine, les avatars du Panchayati Raj (animation rurale), etc., fruit d'une expérience vécue à confronter avec celle d'autres voyageurs (Dumont, Bettelheim, par exemple)." (Serge Latouche, Revue économique, 1970)
Albin Michel, 1977, in-8°, 313 pp, traduit du russe, broché, couv. à rabats, bon état (Coll. Les Grandes Traductions/Document)
Presses de la Renaissance, 1987, in-8°, 372 pp, 32 pl. de photos hors texte, index, broché, bon état
Michel Lafon, 2004, in-8°, 328 pp,
"Aristote Onassis a financé, orchestré et commandité le meurtre de Robert Kennedy. Lisez pourquoi."
Tourcoing, J. Duvivier Editeur, 1920, in-8°, 320 pp, broché, bon état. Peu courant
Maurice Barrès, Brieux, Henri Lavedan, Edmond Rostand, Paul Bourget, Jules Lemaitre, Georges Courteline, Maurice Maeterlinck, Pierre Loti, Edouard Rod, Romain Rolland, Anatole France.
Le Nouvel Observateur, 1968, 3 vol. gr. in-4°, reliures pleine toile verte, pièces de titres de maroquin noir, couvertures conservées, bon état
Le tumulte de l'année 1968 à travers l'un des plus importants hebdomadaires français. — Réunion de 44 numéros (du n° 164 du 3 janvier au n° 214 du 22 décembre 1968, moins les n°s 183, 185, 199, 200, 201, 206 et 212) reliés en 3 volumes pleine toile verte ; + ajoutés à la fin du troisième volume le n° 163 ("Vous en parlerez en 1968") et le Paris-Match de la dernière semaine de 1968.
Plon, 1999, in-4°, 719 pp, nombreuses photos et illustrations, reliure souple éditeur. Bien complet du CD audio (18 enregistrements) et des 2 numéros en fac-similé (6 novembre 1954 et 18 janvier 1962). Un demi-siècle d'histoire à travers une sélection d'articles de l'hebdomadaire. Très bon état
Perrin, 1964, in-8°, 313 pp, 8 pl. de photos hors texte, cart. éditeur, bon état (Coll. Les grandes aventures de l'esprit)
"C'est en catholique et en homme d'ordre que J. de F. se penche sur Marc Sangnier et son mouvement. Cette situation le pousse à caricaturer quelque peu les temps républicains où naissent le « Sillon », à préférer, aussi, nettement le « Sillon » première manière au « Sillon » après 1900. Pour J. de F., le « Sillon », dans une République radicale et anticléricale, aurait dû rester un mouvement de jeunes, romantique et apostolique, sans tenter cette intrusion politique dans la République qui justifie la lettre de Pie X. Mais J. de F. se meut dans la contradiction. Il reconnaît l'influence du « Sillon » et de Sangnier sur les mouvements démocrates-chrétiens d'avant 1939 comme sur le M.R.P. Celle-ci aurait-elle été possible si le « Sillon » en était resté à sa première manière ?" (Revue française de science politique, 1965)
Toulouse, Privat, 2002, in-4°, 160 pp, plus de 400 photos en noir et en couleurs, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état
Un album de photographies consacré par Sipa Press aux « Françaises : de la Libération aux libérations » illustrant toutes les libérations arrachées à leur société par les Françaises depuis la fin de la dernière guerre mondiale. « Mon livre est le récit de l'évolution culturelle de la place des femmes en France depuis la fin de la Dernière Guerre », précise Henri Fabre, auteur des textes et légendes. Les photos ont été puisées dans le fond iconographique de l'agence SIPA. « Ce livre n'aurait pas été possible sans les photographes de cette prestigieuse agence ».
P., Chez l'auteur, mars 1946, in-12, 155 pp, broché, bon état
Table : Hommes du Maréchal ; La politique extérieure de la France ; L'amnistie ; La responsabilité des écrivains ; La vérité sur le général de Gaulle. — "En 1945, Alfred Fabre-Luce écrit un livre courageux intitulé “Au nom des silencieux”. Auparavant, il avait publié un ouvrage contestable, mais brillant, le “Journal de la France”." (Alfred Grosser, Revue française de science politique) — "L’auteur du “Journal de la France” qui, en 1941, appelait cette dernière à collaborer fut arrêté en septembre 1944, conduit au Dépôt de la préfecture de police, puis à Drancy avant d’être libéré de Fresnes en décembre 1944. Il avait publié en 1945 “Au nom des silencieux”, 155 p., et en 1946, “Hors d'atteinte”, 209 p., livres publiés également à compte d'auteur." (Jean-Claude Vimont, Les pamphlets d'épurés incarcérés après la Libération, 2009)
Gallimard, 1933, in-12, 285 pp, index, broché, bon état
Une biographie sur un ton de glorieux panégyrique. — "Admirateur de Joseph Caillaux, proche des “jeunes Turcs”du parti radical qui, avec Gaston Bergery, Bertrand de Jouvenel, Jean Zay, Pierre Mendès France et quelques autres, avaient entrepris de rénover celui-ci (et dont les choix devaient, plus tard, diverger), fondateur, en 1933, de l’hebdomadaire Pamphlet, puis, en 1936, de l’Assaut (dans lequel on relève notamment les signatures de Robert Poulet, Robert Brasillach et Maurice Bardèche, ou encore celles de Pierre Drieu la Rochelle et Bertrand de Jouvenel), entre-temps rédacteur en chef de l’Europe nouvelle, l’organe officieux de la Société des nations (SDN), fréquentant la galaxie des « non-conformistes des années 30 », frayant un moment avec le nouveau Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, Fabre-Luce fut de ceux qui, en 1936, s’insurgèrent contre l’immobilisme franco-britannique face à la remilitarisation de la Rhénanie, avant que de défendre, deux ans plus tard, les accords de Munich. Fervent maréchaliste de juin 1940 à novembre 1942, il plaida, dans son Anthologie de la nouvelle Europe (1942), pour « l’Europe nationale, aristocrate et révolutionnaire ». Salué par André Siegfried, cet ouvrage, bien qu’interdit en Allemagne – notamment pour un éloge de Bergson –, lui sera vivement reproché à la Libération..." (Christian Brosio)
Julliard, 1981, in-8°, 328 pp, broché, bon état
"Ainsi que son titre l'indique, Alfred Fabre-Luce raconte « douze journées décisives », qui « s'inscrivent dans une histoire continue : celle d'une abdication de l'Europe.» A. Fabre-Luce a du talent et du métier : l'ouvrage se lit comme un roman... Mais l'ambition de l'auteur est celle de l'historien. Dans cette perspective, sa méthode mérite d'être décomposée. – Premier aspect de la démarche : l'histoire de l'Europe, entre 1914 et 1966, se cristalliserait autour de ces douze « journées décisives ». Certes, A. Fabre-Luce est trop intelligent pour oublier que ces journées sont prises dans un tissu épais de faits, d'attitudes et de discours. Pourtant, l'approche de l'auteur finit par suggérer que, comme dans un conte de fées, l'histoire et les hommes retrouveraient leur liberté à chacune de ces étapes : pendant vingt-quatre heures, tout serait ou resterait possible, mais, minuit sonné, les rêves de paix ou d'ordre se dissiperaient devant les réalités de la force et de la guerre ! – Deuxième aspect de la démarche : les « douze journées » sont bien sûr choisies avec soin. Certaines dates, qui semblaient s'imposer – par exemple, Munich (29-30 septembre 1938) et surtout cet acte capital qu'est la signature du pacte germano-soviétique (23 août 1939) – , sont laissées de côté. Avec habileté, A. Fabre-Luce se penche sur des moments qui, tout en ayant un écho moins grand dans les opinions publiques, feraient partie de ces tournants d'autant plus lourds de conséquences que leur importance exacte est mal perçue (par exemple, les 7 mars 1936 – entrée des troupes d'Hitler en Rhénanie –, 30 mars 1939 - octroi par la Grande-Bretagne et la France d'une garantie inconditionnelle à la Pologne – ou 30 août 1954 – refus de l'Assemblée nationale de discuter le traité instituant la Communauté européenne de défense –). A nouveau, en eux-mêmes les choix de A. Fabre-Luce peuvent être interprétés comme ceux d'un homme soucieux d'aller au delà des conformismes. Néanmoins, le lecteur s'interroge : les journées n'auraient-elles pas pour seul rôle de justifier une thèse déjà fixée avant tout examen des événements ? – Les préférences, les amertumes ou même peut-être les embarras de l'auteur font trop souvent dévier les buts de l'écrivain. Ce qui est dit sur Hitler et l'Allemagne nazie aux pages 141 à 143 est assez étrange : par exemple, A. Fabre-Luce écrit : « C'est essentiellement par un progrès de la production 'civile' que le revenu national allemand avait été doublé pendant les premières années d'hitlérisme. C'est seulement après 1936 que le réarmement a joué un rôle important. Ensuite, jusqu'à ses premières grandes déceptions, de l'hiver 1941-1942, Hitler n'a pas fait la guerre totale... » Tous ces clivages oublient simplement l'essentiel : la logique du régime hitlérien, la mobilisation permanente de la population (d'abord, bien sûr, dans des formes civiles), enfin la dissimulation du réarmement dans les premières années du nazisme... – Enfin, dernier aspect de la démarche de A. Fabre-Luce, quelques données fondamentales du XXe siècle sont laissées dans l'ombre. Comment est-il possible d'évoquer le 23 septembre 1917 – rendez-vous avorté du baron allemand Von Der Lacken avec Aristide Briand – ou le 24 janvier 1943 – exigence par Roosevelt et Churchill d'une capitulation inconditionnelle de l'Allemagne – , sans tenir compte de la nature de la guerre moderne, cette « ascension aux extrêmes » selon la définition pour longtemps actuelle de Clausewitz ? Et puis surtout, cette « abdication » de l'Europe, si elle a été amplifiée et accélérée par ses déchirements internes, ne peut être vraiment comprise sans faire sentir l'élargissement du monde, la montée parallèle des États-Unis et de la Russie qu'annonce Tocqueville dans De la démocratie en Amérique ? Les « journées décisives » seraient peut-être alors le « jeudi noir » de Wall Street (24 octobre 1929) ou la prise de Singapour par les troupes japonaises (15 février 1942) !" (Philippe Moreau-Defarges, Politique étrangère, 1982)
Julliard, 1958, in-12, 171 pp, broché, bon état
"Un pamphlet, parfois désinvolte pour les personnes, mais toujours pertinent sur les faits. Pour Alfred Fabre-Luce, les alternatives du genre « Intégrer l'Algérie ou la perdre », « Vaincre ou mourir » n'ont d'autre signification que celle du « réflexe rageur de l'enfant qui, voyant son jouet lui résister, le casse pour en redevenir maître ». Le danger est que les « révolutionnaires de mai » utilisent le général de Gaulle aux fins d'un nationalisme borné, qui s'installerait derrière le paravent d'une diplomatie de diversion. L'auteur prônait le oui au référendum du 28 septembre, mais en précisant que ce oui ne revêtait nullement « le caractère d'un chèque en blanc ni d'un vote plébiscitaire ». M. Fabre-Luce espère en effet que « la France conservera les avantages d'une nécessaire réforme des mœurs parlementaires sans tomber dans les vices de la dictature », et que « les nécessités de l'action assoupliront peu à peu la politique gouvernementale, tandis que les chimères du gaullisme [deuxième manière] prendront un aspect décoratif, devenant à la fin une simple fresque peinte sur les murs de l'Elysée ». Dans le cas d'une évolution contraire, l'opposition deviendrait pour l'auteur « un devoir impérieux »." (Louis Bodin, Revue française de science politique, 1958)
Domat, 1954, in-8°, 353 pp, note bibliographique, broché, bon état
"Cet ouvrage consacré à l'histoire de l'Europe de 1914 à nos jours oppose à la monté des fascismes le déclin de la République, et à l'aventure hitlérienne ce que l'auteur appelle « les deux résistances », assimilant curieusement le régime de Vichy à la Résistance et le fascisme au communisme. Hitler apparaît à travers ces pages comme un précurseur des tenants de l'idée européenne; dont le seul tort a été d'être brouillon et de venir trop tôt." (Revue française de science politique, 1954)
P., La Diffusion du Livre, 1947, fort in-8°, 354 pp, broché, couv. lég. salie, bon état
"Œuvre extrêmement vivante qui nous transporte tour à tour dans l'actualité plus ou moins secrète de trois capitales : Paris, Londres, Rome. La Mondanité proprement dite y coudoie la Chancellerie et la Politique. Nous avons été frappés par la préoccupation de justice de ces pages. Aussi peu de fanatisme que possible. C'est l'ouvrage d'un homme avant tout intelligent, très intelligent, – de la vraie race de Voltaire (beaucoup de poivre sur du pain ; mais du bon pain !). Et bien plus de vrai courage civique qu'on ne pense ! Les passages de critique théâtrale et musicale sont excellents. Somme toute, quand on a terminé cette lecture, on ne désespère plus de la France, ni de notre civilisation d'Occident. Le “De Natura Rerum”, de Lucrèce, – cet éternel chef-d'œuvre, – parut au siècle d'Auguste et ne devint célèbre qu'à la Renaissance, mille ans après la mort de l'Empire romain. Qu'est-ce à dire ? L'heure actuelle, si sombre, couve peut-être les plus grandes figures de nos destins : de grands philosophes, de grands artistes, de grands saints ; et, qui sait ? de grands politiques. On pense à tout cela en lisant Fabre-Luce. Cet homme, qu'on croit négatif et snob, est un anxieux de vérité et un vaillant. Naturellement, on n'est pas obligé de toujours penser comme lui." (Hommes et mondes, 1948)
Julliard, 1982, gr. in-8°, 340 pp, broché, bon état
«“Journal secret” ? Mais vous le publiez ! » J'ai éliminé quelques pages de ce Journal pour des raisons de discrétion élémentaire. Mais tout l'essentiel est déjà là. Qu'on n'attende pas de moi une édition posthume contenant des exécutions impitoyables, des révélations scandaleuses ou des aveux impudiques. Une incorrigible “bonne éducation” d'autrefois m'interdit à jamais certains comportements. Ce Journal a donc dès maintenant sa valeur, dont vous pouvez juger. Le lecteur devinera aisément que quelques pages de mon texte, si elles étaient proposées à certaines grandes maisons de presse ou d'édition, y rencontreraient des objections. Je ne m'en suis pas préoccupé. “Secret” signifie “écrit en toute liberté”. (A. F.-L.)
Laffont, 1976, in-8°, 244 pp, broché, bon état
La crise que nous traversons nous invite à une prise de conscience libératrice. Alfred Fabre-Luce y contribue par un livre complet, clair, sans jargon, qui n'interpelle pas seulement les experts, mais s'adresse à tous les citoyens. Un thème traverse, comme un fil rouge, les diverses parties de l'ouvrage : l'inflation. Après tant de livres où le phénomène n'était envisagé que sous un angle strictement monétaire ou financier, voici enfin un essai qui va jusqu'aux racines profondes : blocages psychologiques, anticipations de l'avenir, rapports de pouvoirs, etc. On débouche ainsi sur une nouvelle dialectique où les contradictions traditionnelles du marxisme se trouvent dépassées. Une certaine complicité des classes, coexistant avec leur lutte, propage l'inflation au détriment final de tous les intéressés. Une action commune pourrait enrayer le mal. Alfred Fabre-Luce considère aussi la dégradation de la monnaie dans ses rapports avec le jeu, le crime, la permissivité. Toute une époque s'éclaire ainsi, d'autant mieux que l'auteur illustre son propos de choses vues, observées dans les pays fiévreux (Grande-Bretagne, Italie) où il a porté son thermomètre. En le lisant, on s'instruit, on s'amuse parfois, on dépasse les conformismes, on approfondit sa réflexion. On en sort enrichi, mieux armé pour les luttes quotidiennes. — "Le dernier livre d'Alfred Fabre-Luce, “La crise nous révèle”, n'est pas tapageur. Son écriture est lisse et claire, ses mots simples et précis. Pas d'humeurs violentes, mais une simple modulation du ton en phases d'attaque par ironie contenue et en phases de repli par constats lucides et parfois un peu las. En somme une bonne application du principe mille fois éprouvé que les ouvrages les plus « dérangeants » ne sont pas les plus vociférants. “La crise nous révèle” est un livre politique. Alfred Fabre-Luce traite le problème politique de fond qui est, dans les démocraties contemporaines, celui du consensus. (...) En établissant clairement (voir en particulier les chapitres 3 et 4) que l'inflation est un impôt levé par les habiles sur les maladroits, toutes idéologies confondues, Alfred Fabre-Luce jette un pavé dans la mare. Il a raison. L'avertissement peut être entendu par les hommes de bonne volonté. C'est à eux que s'adresse l'homme ou l'écrivain politique. Quant aux habiles, ils n'écoutent que les politiciens." (Richard Sinding, Revue des Deux Mondes, 1976)
Grasset, 1935, in-12, 220 pp, notice bibliographique, broché, non coupé, bon état
Peu courante biographie de l'écrivain David Herbert Lawrence (1885-1930), surtout célèbre pour son sulfureux roman “L’Amant de lady Chatterley”. Paul Morand le qualifiait de « premier romancier britannique ».
Julliard, 1960, in-8°, 262 pp, broché, bon état, bande éditeur conservée (“En présence d'une aussi prodigieuse carrière, le jugement demeure partagé entre le blâme et l'admiration” - Charles de Gaulle sur Napoléon)
"Un « portrait biographique » du chef de l'Etat que l'auteur accuse d'avoir toujours été mauvais prophète... La polémique ? Rien n'est plus rafraîchissant. Le portrait au picrate ? Contrairement à Goethe, nous ne pensons pas que le respect soit la première des vertus. Encore faut-il un minimum de cohérence, de rigueur intellectuelle et surtout d'originalité. Or le livre de Fabre-Luce n'est neuf que dans ses erreurs et ses outrances... C'est un livre plein d'aigreur et sans éclat. L'auteur, dit le prière d'insérer, « s'exprime en toute liberté comme les lois l'y autorisent ». Les lois du code, pas celles du bon goût et de la science historique." (Alfred Grosser, Revue française de science politique, 1961)
Julliard, 1964, pt in-8°, 169 pp, broché, bon état, ex. du SP, bande éditeur conservée : “Ce procès est un test de la liberté d'expression” (New York Times, 3 décembre 1963)
“Haute Cour” par Alfred Fabre-Luce fut publié par Julliard en 1962. L'auteur imagine que le chef de l'Etat, le général de Gaulle, qui vient de livrer les départements français d'Algérie en violant la constitution est traduit devant la Haute Cour de Justice ; l'ouvrage fut saisi aussitôt et disparut des librairies ; il fut réédité sous le manteau en Suisse. Après ce procès imaginaire, l'auteur et l'éditeur furent traînés en justice dans un procès réel et condamnés pour offenses au chef de l'Etat. C'est le sujet de ce second volume, aussi passionnant que le premier.
Laffont, 1967, in-8°, 333 pp, broché, couv. à rabats, bon état
"J'ose croire qu'après la publication du présent ouvrage, l'Histoire contemporaine ne sera plus jamais tout à fait pareille". Par cette phrase de sa préface, Alfred Fabre-Luce montre l'importance qu'il attache à ce livre. Sur tel ou tel des points abordés, des divergences d'interprétation restent possible et légitimes. Mais l'auteur s'est surtout proposé d'établir certains faits jusqu'ici dissimulés. En 1914, les meurtriers de Sarajevo avaient été payés par l'attaché militaire russe. Au dernier moment, le Tsar Nicolas II, personnellement incliné vers la paix, est entré en guerre pour ne pas décevoir Raymond Poincaré, Président de la République française. Dès 1935, Staline cherchait à conclure avec Hitler le pacte qu'il a finalement signé en 1939. Pendant les années où l'on aurait pu renverser Hitler sans guerre, Winston Churchill a été neutraliste. Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, l'URSS a failli avoir le monopole de la bombe H. Telles sont quelques-unes des révélations contenues dans ce livre, qui fait tomber beaucoup d'autres volumes "des rayons des bibliothèques vers la corbeille à papier qu'ils méritent". Pourquoi avons-nous été si longuement induits en erreur ? Paresse des historiens ? Censure discrète ? Action de certains groupes de pression ? Alfred Fabre-Luce n'a pas esquivé ces questions et l'histoire même de sa recherche l'aide à y répondre.
Gallimard, 1967, in-8°, 342 pp, broché, bon état. Edition originale, ex. du SP
"L'homme-journal : deux mots, et un trait d'union – qui est l'essentiel. Je lis une nouvelle, j'apprends un changement du monde, je suis entraîné par ce changement. Mais aussi, je viens de loin et porte vers l'avenir un ancien patrimoine. Le nouveau ne devient tout à fait « vrai » que quand il s'y est incorporé (en le modifiant). Mon titre annonce un mouvement de va-et-vient entre l'actualité et une culture. En soumettant mes réactions à des lecteurs, je les invite à entrer dans le jeu, à me confirmer ou à me désavouer, en somme, à se connaître. J'ai dû souvent, au moment de dédicacer un livre à un ménage d'amis, choisir entre eux à regret. L'ouvrage s'adressait à elle ou à lui. Cette fois, il y a des pages pour chacun... Sur quelques sujets « tabou », je me suis exprimé – comme d'habitude – en pleine indépendance, sans souci des groupes de pression. Cette indépendance pourrait être un peu grisante. On trouvera, j'espère, que j'en ai usé avec beaucoup de mesure." (A. F.-L.)