8, rue Bréa
75006 Paris
France
E-mail : clio.histoire@free.fr
Phone number : 01 43 54 43 61 P., Firmin-Didot, 1878, in-4°, xii-560 pp, 16 chromolithographies hors texte en couleurs, 250 gravures sur bois dans le texte et à pleine page, reliure demi-chagrin rouge, plats de percaline rouge et dos ornés d'entrelacs et guirlandes dorés avec en médaillon le titre au 1er plat et l'éditeur au second, tranches dorées (reliure très décorative de l'éditeur), exemplaire sans aucune rousseurs, bon état (Vicaire, IV, 854)
LA FARE (Marquis de) et Duc de SAINT-SIMON.
Reference : 113620
(2010)
ISBN : 9782357550452
Alain Baudry & Cie, 2010, gr. in-8°, 291 pp, biblio, index, broché, couv. à rabats, bon état
Tout oppose le marquis de La Fare et le duc de Saint-Simon : les hommes étaient de complexion différente, l'un bon vivant et l'autre réservé, la taille de leurs ouvrages étant inversement proportionnelle à leur corpulence. Les mettre face à face ne vise pas à les placer sur un pied d'égalité ; l'intérêt de la rencontre de deux textes aussi dissemblables est de nous amener à nous interroger sur l'activité de mémorialiste au Grand Siècle. L'un nous parle de campagnes militaires, et des conséquences que peuvent avoir sur elles les intrigues de la Cour, alors que l'autre placé au coeur du cyclone, non loin de l'âtre royal, explore avec minutie les méandres de l'étiquette. Le changement de perspective est loin d'être inintéressant. En outre, les Mémoires et Réflexions de La Fare qui n'ont pas été réédités depuis 1884, redonnent des couleurs à des figures que l'Histoire a momifiées.
P., La Connaissance, 1926, pt in-8°, 162 pp, texte original rétabli et copieuse préface (55 pp) par André Beaunier, 2 portrait gravés de Mme de Lafayette, dont le frontispice, broché, un des 800 ex. numérotés sur Corvol-l'Orgueilleux, bon état
"M. de Guise ne se mêlait point dans la conversation, et sentant réveiller dans son cœur si vivement tout ce que Mme de Montpensier y avait autrefois fait naître, il pensait en lui-même qu'il pourrait y demeurer aussi bien pris dans les liens de cette belle princesse que le saumon l'était dans les filets du pêcheur." La Princesse de Montpensier, publiée sous l’anonymat en 1662, est le premier récit de Mme de Lafayette. Écrit avec la collaboration de Ménage, ou du moins repris par celui-ci en vue de la version imprimée, cet ouvrage est par la suite érigé en manifeste de la nouvelle française, et considéré comme l’acte de naissance d’un nouveau genre littéraire, que Segrais avait cherché à définir dans le prologue et le récit-cadre de ses Nouvelles françaises (1657). Le récit connaît un succès vif et immédiat, et cinq nouvelles éditions, toujours anonymes, en sont proposées au cours du XVIIe siècle. Il fait véritablement école, au point que non seulement il oriente la poétique romanesque des décennies qui suivent, mais que les principaux personnages en sont repris dans d’autres nouvelles historiques. Madame de Lafayette (1634-1693) est l'auteur de l'un des romans les plus connus de la littérature française, La Princesse de Clèves, paru en 1678. Amie de Madame de Sévigné et de quelques grandes figures littéraires de son temps, elle a également écrit des mémoires, des nouvelles historiques et un long roman, Zaïde.
Editions des Quatre-Vents, 1947, gr. in-12, 326 pp, reliure demi-chagrin chocolat, dos à 4 nerfs soulignés à frois, auteur et titres dorés, tête dorée, couv. illustrée et dos conservés (rel. de l'époque), dos et mors frottés, dos lég. passé, bon état
La Princesse de Clèves met en scène, à la cour du roi Henri II, un trio tragique : le duc de Nemours est épris de la princesse de Clèves, qui l'aime en retour, mais est adorée de son époux... Par refus de s'abandonner à une passion coupable, la princesse commet l'irréparable : elle avoue tout au prince. Et cet aveu central dont dépend l'issue du drame a fait couler beaucoup d'encre, ainsi que le résume la romancière Marie Darrieussecq : "Les premiers lecteurs de Mme de Lafayette, au XVIIe siècle, le jugèrent invraisemblable : quelle épouse pense devoir informer son mari de ses tentations adultères ? Au XVIIIe siècle, cet aveu, on l'a trouvé charmant. Au XIXe, immoral. Au XXe, idiot : mais qu'elle l'épouse donc, son bellâtre de cour !..."
Garnier, 1958, in-12, xxxvi-453 pp, 4 gravures hors tete, biblio, notes, reliure demi-veau glacé blond à la bradel, dos lisse avec titres dorés très orné, couv. et dos conservés (rel. de l'époque), bon état. Exemplaire très bien relié
“La Princesse de Clèves” est l'une de ces oeuvres qui traversent les siècles en conservant un prestige extraordinaire. La critique peut tenter d'analyser cette fabuleuse réussite: chercher dans “La Princesse de Clèves” un grand roman d'amour qui renvoie à tout l'imaginaire occidental, ou une page d'histoire, « des mémoires de cour », comme disait Madame de Lafayette, ou un conte didactique, dont les analyses et la morale gardent toute leur valeur... Soyons sûrs que La Princesse de Clèves restera fascinante, mais ce roman ne fut pas une oeuvre isolée, il naquit dans un contexte précis. Il n'est pas inutile de préciser ce contexte et, pour cela, de lire d'abord les autres « romans et nouvelles » de Madame de Lafayette. On ne doit pas seulement y chercher des documents qui éclairent La Princesse de Clèves: ces oeuvres moins connues ont leur valeur et leur originalité...
Ollendorff, s.d., in-12, xxxiii-291 pp, broché, bon état (Coll. Choix de mémoires et écrits des femmes françaises aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles)
Notice biographique par Mme Carette (33 pp), suivi de : Histoire de Mme Henriette d'Angleterre ; Mémoires de la Cour de France pour les années 1688 et 1689 ; Lettres.
Calmann-Lévy, 1899, in-12, vi-325 pp, notes, reliure demi-basane aubergine, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bords des plats lég. frottés, bon état
Calmann-Lévy, s.d. (1899), in-8°, xi-363 pp, 3 fac-similés hors texte, broché, dos lég. fendu, bon état. Manque le portrait de Garat en frontispice
Biographie de ce Basque, chanteur admiré de Marie-Antoinette, chef des Incroyables et des Muscadins, qui traversa sans encombre tous les régimes... — "C'est, autour de ce chanteur demeuré célèbre pour son dandysme, son zézaiement, son afféterie et malgré tout sa voix si belle, une évocation intéressante des milieux qu'il a traversés, des mondes où il a vécu, depuis la cour de Versailles, où il fut le chanteur favori de Marie-Antoinette, jusqu'à l'Empire, qui le voit vieilli, mais portant beau encore. Ce Basque, fils d'un avocat de Bordeaux, chanteur et amateur de danse, était allé à Paris étudier le droit ; mais alors aussi, sous couleur d'expliquer les Pandectes poudreuses, on pratiquait d'autres occupations. Garat se lie, en effet, avec les principaux musiciens, se fait entendre dans des concerts avec un tel succès qu'il est mandé à Trianon où il chante des duos avec Marie-Antoinette, des chansons basques, comme Jélyote disait à Louis XV les airs du Béarn. D'où fureur du père, suppression des subsides : quel opprobre pour une famille de robe ! La reine obtient une pension pour Garat qui interprète Glück, fait connaître Mozart. Au milieu de ces fêtes champêtres que peignent Watteau et Pater survient la Révolution. Garat donne un instant dans les idées nouvelles pour les répudier bien vite et fréquente chez Mesdames de Beauharnais, chez Talma, va à Rouen où il se lie avec Boïeldieu, est arrêté, puis libéré et promène sa voix à Hambourg, en Hollande, en Belgique, où il ne compte plus les triomphes. L'avènement du Directoire le ramène en France : il retrouve bien vite sa réputation. On le voit assidu chez la belle Mme Tallien, une bayonnaise ; il chante dans tous les salons, accompagné par Méhul, Chérubini, à des cachets que ne connaissent pas les artistes d'aujourd'hui. Il devient l'idole de la foule, l'arbitre des élégances : on imite le zézaiement, le grasseyement, la myopie, les originales toilettes de cet Incroyable, prédécesseur des Brummel et des d'Orsay. Cette vogue se poursuit sous le Consulat et l'Empire. Il ne compte pas les succès féminins. Garat a exercé une influence considérable au Conservatoire : Fouchard, Levasseur, Roland, Nourrit furent ses élèves, ainsi que Mesdames Duret, Boulenger, Rigard, Duchamp, Hym. Il tomba tout à coup, suivit avec tristesse sa décadence et souhaita la mort qui vint le délivrer le ler mars 1823 : il avait seulement 60 ans. Le récit est piquant, instructif, évoquant des mondes fort divers et bien curieux; l'auteur n'a négligé aucune source pour que cette biographie fût très complète et il convient de le louer de tous points." (Louis Batcave, Revue des études historiques, 1901)
SEVPEN, 1972, in-8°, 345 pp, préface de Bernard Schnapper, une carte et 38 graphiques, sources et biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Démographie et sociétés)
Principalement fondé sur l’étude des contrats de mariage, le livre de Jacques Lafon cherche à réunir deux démarches longtemps séparées : celle de l’historien du droit, qui s’attache à définir les régimes matrimoniaux et à expliquer le mécanisme des règles juridiques, et celle de l’histoire sociale qui fait porter toute son attention sur les conjoints et leur fortune. Tel est l’objectif général que l’auteur cherche à atteindre, pour une société en mutation : le Bordelais entre la guerre et la paix, entre les destructions du XVe siècle et la prospérité du XVIe. — "Ce livre utilise les dépouillements de 1269 contrats de mariage conclus à Bordeaux et dans le Bordelais entre 1450 et 1550. Ce n'est ni une étude du droit matrimonial ni une recherche socio-économique concernant les ménages, c'est à la fois les deux. J. Lafon essaye la double synthèse suivante : d'abord comment les choix juridiques matrimoniaux s'opèrent en fonction du statut socio-professionnel, du niveau de fortune, du milieu rural ou urbain ; ensuite, dans le temps long, quel est le trend des types juridiques de contrats (séparatistes ou communautaires, anti-féministes ou non), en fonction de facteurs économiques, conjoncturels, démographiques et géographiques. (...) Le livre de Jacques Lafon est donc riche d'enseignements ; il donne une image vivante des modifications de la pratique juridique en fonction des conjonctures économiques, voire des changements de mentalité. Surtout J. Lafon nous offre ici un modèle d'histoire sérielle quantitative : les séries ne sont pas ici les mouvements du prix du blé ou des naissances et décès, mais un ensemble de plus de 1200 contrats de mariage répartis sur un siècle. A l'heure où Michel Vovelle, publie une magistrale étude sérielle portant sur les clauses pieuses de milliers de testaments du XVIIIe siècle provençal, J. Lafon apporte aussi sa contribution à cette extension du domaine d'une histoire qui sait utiliser la rassurante certitude des chiffres." (Alain Collomp, Annales ESC, 1974)
Jouaust, Librairie des Bibliophiles, 1884, in-12, xx-109 pp, ex. sur papier vergé, broché, bon état (Coll. Les petits chefs-d'oeuvre, publiée par Jouaust)
Emile-Paul, 1930, in-12, 224 pp, broché, bon état
La mort de Buckingham ; Les logis de M. de Lauzun ; Un Anglais de chez nous, éducateur et humoriste : Lord Chesterfield ; Un mariage d'aristocrates sous la Terreur ; Un prince en exil (le comte de Provence, frère de Louis XVI) ; Mme de Genlis, cordon bleu. — "Le volume commence par un épisode sanglant, la mort de Buckingham. Ce grand seigneur dont la beauté et l’élégance ont inspiré un des chapitres les plus passionnants du fameux roman “Les trois mousquetaires”, de Dumas, nous est ici présenté au jour cru de l’histoire ; nous voyons aussi paraître son assassin, le sombre et faible Felton, le couteau à la main et qui finit pendu. L’auteur passe alors à un sujet qu’il connaît à fond, et pour cause, car il s’agit d’une personnage de sa famille, le fameux Lauzun dont il a écrit la vie il y a quelques années avec un succès mérité. Aujourd’hui le duc de La Force nous conte l’histoire des « Logis de M. de Lauzun », depuis le temps où il habitait son hôtel de Versailles, en 1671, au moment de sa grande faveur, jusqu’à son séjour à l'hôtel du quai Malaquais, sur l’emplacement de l’Ecole des Beaux-Arts. Ce fut sa dernière résidence et ne la quitta en 1723 que pour aller mourir chez les Petits-Augustins dont le couvent communiquait par derrière avec son jardin. Ensuite, en une courte étude de trente-cinq pages, voici un portrait extrêmement vivant, “Un Anglais de chez nous, éducateur et humoriste, Lord Chesterfield”. Cet aimable grand seigneur, vers 1742 faisait les beaux jours du salon de Mme de Tencin ; c’est de lui que Fontenelle disait : « Ce milord se moque de nous, d’écrire en notre langue mieux et plus correctement que nous. » Le chapitre suivant, “Un mariage d’aristocrates sous la Terreur” nous conte les péripéties et les angoisses d’une famille de Valogne, les Sivard de Beaulieu, arrêtés et incarcérés par la vengeance d’un petit fonctionnaire local devenu terroriste. Transportés à Paris pour être livrés à l‘implacable Tribunal révolutionnaire, ils ne durent leur salut qu’au 9 thermidor. Ensuite viennent quelques pages sur “Un prince en exil”, le comte de Provence dont une lettre à Mme de Balbi nous dépeint les angoisses et les affreuses émotions à la nouvelle des exécutions des membres de sa famille et spécialement de sa soeur, Madame Elisabeth. Pour terminer, enfin, l’auteur nous présente un épisode de la vie des émigrés où la célèbre Mme de Genlis nous apparaît sous l’aspect inattendu d’un cordon bleu et où cette femme qui aima tant enseigner prend plaisir à apprendre elle-même l’art culinaire et conte dans une lettre ses essais et ses premiers succès. Les lecteurs de cette revue qui aiment l’histoire connaissent de longue date la consciencieuse documentation qui forme le fond de tous les ouvrages de M. le duc de La Force et son style à la fois précis et élégant." (Léo Mouton, Annuaire de la Société des Etudes historiques, 1930)
Emile-Paul, 1930, in-12, 224 pp, reliure demi-toile lie-de-vin, dos lisse avec titres dorés (rel. de l'époque), bon état
La mort de Buckingham ; Les logis de M. de Lauzun ; Un Anglais de chez nous, éducateur et humoriste : Lord Chesterfield ; Un mariage d'aristocrates sous la Terreur ; Un prince en exil (le comte de Provence, frère de Louis XVI) ; Mme de Genlis, cordon bleu. — "Le volume commence par un épisode sanglant, la mort de Buckingham. Ce grand seigneur dont la beauté et l’élégance ont inspiré un des chapitres les plus passionnants du fameux roman “Les trois mousquetaires”, de Dumas, nous est ici présenté au jour cru de l’histoire ; nous voyons aussi paraître son assassin, le sombre et faible Felton, le couteau à la main et qui finit pendu. L’auteur passe alors à un sujet qu’il connaît à fond, et pour cause, car il s’agit d’une personnage de sa famille, le fameux Lauzun dont il a écrit la vie il y a quelques années avec un succès mérité. Aujourd’hui le duc de La Force nous conte l’histoire des « Logis de M. de Lauzun », depuis le temps où il habitait son hôtel de Versailles, en 1671, au moment de sa grande faveur, jusqu’à son séjour à l'hôtel du quai Malaquais, sur l’emplacement de l’Ecole des Beaux-Arts. Ce fut sa dernière résidence et ne la quitta en 1723 que pour aller mourir chez les Petits-Augustins dont le couvent communiquait par derrière avec son jardin. Ensuite, en une courte étude de trente-cinq pages, voici un portrait extrêmement vivant, “Un Anglais de chez nous, éducateur et humoriste, Lord Chesterfield”. Cet aimable grand seigneur, vers 1742 faisait les beaux jours du salon de Mme de Tencin ; c’est de lui que Fontenelle disait : « Ce milord se moque de nous, d’écrire en notre langue mieux et plus correctement que nous. » Le chapitre suivant, “Un mariage d’aristocrates sous la Terreur” nous conte les péripéties et les angoisses d’une famille de Valogne, les Sivard de Beaulieu, arrêtés et incarcérés par la vengeance d’un petit fonctionnaire local devenu terroriste. Transportés à Paris pour être livrés à l‘implacable Tribunal révolutionnaire, ils ne durent leur salut qu’au 9 thermidor. Ensuite viennent quelques pages sur “Un prince en exil”, le comte de Provence dont une lettre à Mme de Balbi nous dépeint les angoisses et les affreuses émotions à la nouvelle des exécutions des membres de sa famille et spécialement de sa soeur, Madame Elisabeth. Pour terminer, enfin, l’auteur nous présente un épisode de la vie des émigrés où la célèbre Mme de Genlis nous apparaît sous l’aspect inattendu d’un cordon bleu et où cette femme qui aima tant enseigner prend plaisir à apprendre elle-même l’art culinaire et conte dans une lettre ses essais et ses premiers succès. Les lecteurs de cette revue qui aiment l’histoire connaissent de longue date la consciencieuse documentation qui forme le fond de tous les ouvrages de M. le duc de La Force et son style à la fois précis et élégant." (Léo Mouton, Annuaire de la Société des Etudes historiques, 1930)
Emile-Paul, 1936, in-12, 206 pp, 10 gravures hors texte, lettres extraites des Archives de La Force en appendice, index, imprimé sur beau papier, broché, bon état
Le mariage de Turenne. – Le miracle du Morimond. – La chaise de poste de Nonancourt. – Aristocrates et sans-culottes. — "Né à Dieppe, le 18 août 1878, Auguste de Caumont, futur Duc de la Force, avait fait ses études au collège des Jésuites de la rue de Madrid, puis à l'Ecole des Sciences Politiques. Sa carrière fut tout entière consacrée à l'étude de l'histoire et de la littérature. Dès 1907, il publiait une biographie de « l'archichancelier Lebrun, gouverneur de la Hollande ». Mais c'était surtout le « Grand Siècle » qui piqua sa curiosité. Un des membres de sa famille, Antonin Nompar de Caumont, sire de Peguillan, puis duc de Lauzun, y avait joué un grand rôle. L'ouvrage qu'il lui consacra sous le titre « Lauzun, courtisan du Grand Roi », est remarquable par la science historique dont il témoigne, par la judicieuse utilisation des sources d'archives, par l'objectivité de ses conclusions, encore par un style vif qui lui permet de redonner une vie intense aux personnages et aux situations qu'il décrit. « Lauzun » le conduisait, par un rapprochement qui fut dans les sentiments et dans les faits, à la « Grande Mademoiselle ». Comment n'aurait-il pas évoqué Louis XIV et sa cour et distingué, dans celle-ci, « le Grand Conti » auquel il voua un de ses meilleurs livres. Il se mouvait à l'aise dans le XVIIe siècle, qui était son domaine. Son attention ayant été attirée par Gabriel Hanotaux sur la personnalité du Cardinal de Richelieu, il se prit d'ardeur pour l'étude de ce grand homme d'Etat. Il entreprit, en collaboration avec M. Hanotaux, de patientes recherches d'archives. Il publia un « Richelieu », et les tomes III, IV et V de « l'Histoire de Richelieu » parurent avec son nom associé à celui de Gabriel Hanotaux. Dans ses archives de famille, il trouvait encore la matière d'une étude biographique : « Le Maréchal de la Force, Serviteur de sept rois », d'une monographie familiale des « Caumont la Force ». Il avait une facilité singulière à faire revivre le passé, à en évoquer, parfois avec humour, certaines situations. Ainsi a-t-il publié : « Curiosités historiques », « Comédies sanglantes. Drames intimes », « Dames d'autrefois », « Femmes fortes ». Parfois, il faisait quelqu'incursion sur des terrains plus proches, où l'avait conduit sa curiosité d'esprit. Du XVIIIe siècle finissant, il tira un livre : « Le Dernier Amoureux de Madame de Genlis », et aussi un émouvant « Devant l'échafaud ». Il avait trop d'attachement pour le passé, il en avait trop saisi la valeur des traditions pour ne point leur consacrer quelques pages. Dans celles-ci il ne s'abaisse point à formuler de vains regrets des fastes et des héroïsmes qu'il se plaisait à décrire, c'est à peine si, dans les dernières pages qu'il écrivit : « La fin de la douceur de vivre », il nous laisse découvrir quelques reflets nostalgiques. Le duc de la Force avait une âme virile fortement éprise de traditions et de grandeur. La valeur de l'historien, la qualité de l'écrivain, ont justifié l'entrée du duc de la Force à l'Académie Française où, en 1925, il succéda au Comte d'Haussonville. Le Duc de la Force, Officier de la Légion d'Honneur, Commandeur de l'Ordre de Pie IX, est mort, le 4 octobre 1961, à Saint-Aubin de Locquenay." (Guy Périer de Féral, Président de la Société de l'Histoire de France, 1962)
Emile-Paul, 1936, in-12, 237 pp, 16 gravures hors texte, index, imprimé sur beau papier, broché, bon état
"Dans ce volume orné de fort intéressants portraits, signalons les chapitres sur les La Force et le chapitre XIII, Metternich intime : on le voit hôte maussade du peu séduisant Hôtel du Prince de Galles (aujourd'hui place Beauvau) et amoureux platonique de la toute belle Constance de Lamoignon, comtesse de Caumont la Force, amour qui dura autant que la vie de la comtesse. Cela n'empêcha pas le diplomate d'avoir successivement trois femmes, plus sa liaison très positive (mais Constance était morte depuis très longtemps) avec la princesse de Lieven. La tendresse, et même celle qu'il eut pour ses filles, toutes deux enlevées douloureusement à son coeur de père, se joignait à son inconcevable fatuité. Citons aussi des pages assez piquantes sur Chateaubriand à Rome et sur les Mémoires d'outre-tombe." (Henri Hauser, Revue Historique, 1938)
Lausanne, Editions Rencontre, s.d. (1967), pt in-8°, 298 pp, préface de Jacques de Lacretelle, 8 planches d'illustrations en couleurs et 15 en noir hors texte, reliure simili-cuir bordeaux de l'éditeur, dos et 1er plat ornés, imprimé sur papier offset vergé des Papeteries de Virginal, bon état (Coll. Les Douze meilleures oeuvres historiques)
"On pensait que tout avait été dit sur ce personnage, des plus curieux du grand règne, et voici que M. le duc de la Force, un de ses arrière-petits-neveux, nous donne, à son sujet, un livre en bonne partie nouveau, d'après la multitude de papiers d'archives publiques et privées qu'il a consultés en France et ailleurs, sans compter les imprimés, enrichi de portraits authentiques et d'autres gravures. Il serait oiseux de rappeler ici, ne fût-ce qu'à grands traits, la carrière de ce “Straton”, dont La Bruyère a écrit qu' « on ne rêve point comme il a vécu. » Il suffit de dire que M. de La Force, par suite de ses nombreuses découvertes et par la qualité de son style, qui est celui des bons historiens, a réussi à illustrer, pour ainsi dire, d'un nouvel intérêt tous les chapitres de la vie de son grand-oncle." (Hyrvoix de Landosle, Revue des questions historiques)
Hachette, 1919, in-8°, 253 pp, un portrait en frontispice et 7 pl. de gravures hors texte, imprimé sur beau papier, reliure toile verte de l'éditeur, fleuron et titres dorés au dos, titre et encadrements dorés au 1er plat, bon état (Coll. Figures du passé)
"On pensait que tout avait été dit sur ce personnage, des plus curieux du grand règne, et voici que M. le duc de la Force, un de ses arrière-petits-neveux, nous donne, à son sujet, un livre en bonne partie nouveau, d'après la multitude de papiers d'archives publiques et privées qu'il a consultés en France et ailleurs, sans compter les imprimés. Il serait oiseux de rappeler ici, ne fût-ce qu'à grands traits, la carrière de ce personnage, dont La Bruyère a écrit qu' « on ne rêve point comme il a vécu. » Il suffit de dire que M. de La Force, par suite de ses nombreuses découvertes, a réussi à illustrer d'un nouvel intérêt tous les chapitres de la vie de son grand-oncle." (Hyrvoix de Landosle, Revue des questions historiques)
Flammarion, 1927, 2 vol. in-12, 162 et 185 pp, reliures demi-percaline carmin, dos lisses, pièces de titre basane havane (rel. de l'époque), bon état (Coll. “Leurs amours”). Jolis exemplaires très bien reliés
1. Le plus beau parti de France ; 2. Le mariage secret. — "Après la publication de son livre sur Lauzun qui est de sa famille, le duc de La Force était plus que personne qualifié pour nous parler de la Grande Mademoiselle. Les archives de sa famille dont il est actuellement le chef lui ont fourni de nombreux documents inédits sur un pareil sujet. Aussi est-ce avec une curiosité avivée que nous avons coupé les pages de ces deux volumes. Le premier a pour sous-litre : « Le plus beau parti de France ». Nous assistons ici à la jeunesse de la grande Mademoiselle qui cherche un parti digne d'elle et ne le trouve pas. Le titre de la collection. « Leurs amours » s'applique bien mal à cette première partie car si jamais l'amour tint peu de place dans l'esprit d'une femme, ce fut bien le cas pour Mlle de Montpensier pendant les années où l'on la voit examiner un à un et froidement les projets matrimoniaux qu'on lui propose. Elle est la cousine germaine de Louis XIV, elle y pense tout le temps et s'occupe bien moins de la personne que de la situation des prétendants. Nous voyons là défiler tous les princes de l'Europe. Elle pense d'abord à épouser l'empereur d'Allemagne ; il est veuf et point jeune, mais le titre d'impératrice lui plairait : l'empereur en épouse une autre. Alors elle songe à l'Archiduc Léopold, frère de l'empereur : même insuccès. Le roi de Hongrie est un instant envisagé comme un parti possible, mais il est bien vite mis de côté. Alors on pense au roi d'Angleterre, Charles II ; mais il est si gauche et si froid que la princesse n'en veut pas. Comme le grand Condé est sur le point de devenir veuf, on fait quelques projets bientôt renversés par la guérison de Mme la Princesse. Mlle de Montpensier ose même un instant lever les yeux jusqu'à son cousin Louis XIV bien plus jeune qu'elle. Devant l'impossibilité de réaliser ce rêve elle se rabat sur l'électeur de Neubourg, puis sur le duc de Savoie qui marque peu d'empressement et, comme les années viennent, Turenne arrive un jour avec le beau projet de lui faire épouser Alphonse VI, roi de Portugal, demi-fou, demi-paralytique, traînant la jambe, sentant mauvais, une sorte de « minus habens » malfaisant et ventru. Voilà le dernier parti auquel on a pensé pour Mlle de Montpensier. Elle le repousse avec indignation. Mais elle atteint la quarantaine et pas une fois jusqu'à présent cette grande et belle créature blonde au nez bourbonnien, à l'intelligence vive, aux manières quelque peu hautaines et précieuses n'a senti son coeur de princesse battre et devenir un coeur de femme. Elle connaît l'amour de vue ; ils ne se sont jamais parlé. C'est alors qu'elle s'aperçoit un jour que le capitaine des gardes, M. de Lauzun est vraiment fort bien. Et, sans qu'elle le sache encore, voilà l'amour installé dans son coeur. L'histoire de ce sentiment, de sa naissance, de son développement, la conduite de Lauzun, le talent supérieur qu'il met en cette affaire, sa prudence, l'élégance et la courtoisie de sa cruauté sont une petite merveille qui ne nous étonne pas sous la plume du duc de La Force passé maître en ces sortes d'analyses délicates mondaines et sentimentales à la fois. Lauzun, qui ne perd pas un instant la notion exacte des ravages qu'il exerce, ne veut pas comprendre ; il feint de prendre tout cela pour de la plaisanterie et pousse la malheureuse princesse jusqu'aux derniers aveux. Après la scène connue du mariage permis puis rompu par le roi au dernier moment, après l'emprisonnement subit et sans explications de Lauzun, après ses dix ans de captivité, nous voyons reparaître l'ancien capitaine des gardes. Sa liberté il la doit aux sacrifices d'argent considérables que Mme de Montespan a extorqués à la pauvre princesse, comme la rançon de celui qu'elle aime toujours. C'est avec cette fortune que la favorite dotera ses propres bâtards qu'elle a eus du roi. Lauzun reparaît donc, mais il est démodé, découronné de sa charge prestigieuse de capitaine des gardes et tenu loin de la cour, en un demi-exil. Et c'est alors le mariage secret toléré par le roi ; mais Lauzun qui n'a que quarante-six ans recommence sa vie de Don Juan. La princesse le sait et les scènes commencent ; ils en viennent jusqu'à se griffer et à se battre. Et cela durera plusieurs années jusqu'au jour où la princesse indignée renverra son volage et intraitable époux en le priant de ne pas revenir. Pendant neuf ans elle vivra encore séparée de lui, tandis que, reprenant sa vie, Lauzun continuera le cours de ses conquêtes féminines, s'en ira guerroyer en Irlande pour le roi Charles II, se verra nommé duc à son retour en France, et retrouvera enfin les grandes entrées, grâce insigne qu'il n'espérait plus obtenir. En 1693, la princesse desabusée mourra rapidement tandis que Lauzun, âgé de soixante-deux ans se remariera peu de temps après, avec, une jeune fille de 15 ans. Ce second volume c'est bien l'histoire de l'amour de Mademoiselle, le grand, le seul amour de sa vie auquel elle sacrifia son orgueil, sa dignité, sa liberté, une partie de sa fortune et qui ne lui apporta que la désillusion, le chagrin et la colère. La documentation est riche, la langue est belle, l'intelligence de l'époque, des personnages et de leurs sentiments parfaite et l'ensemble traité avec une délicatesse de main et une élégance de procédé qui charment." (Léo Mouton, Revue des études historiques, 1927)
Plon, 1950-1952, 2 vol. in-8°, 373 et 399 pp, 12 gravures et 2 cartes hors texte, lettres et documents, biblio, brochés, bon état
"Né en 1558 et mort en 1652, le maréchal de La Force fut mêlé dès l'enfance au plus sanglant des drames historiques : à la Saint-Barthélémy il fut laissé pour mort et recueilli ensuite par un détrousseur de cadavres. Son père, seigneur de Guyenne, s'était fait protestant et avait pris une part active aux Guerres de Religion. Continuant dans le même sens, le fils fut l'ami et le compagnon d'armes d'Henri IV. Huguenot rebelle, il combattit à la tête des protestants de Guyenne et contraignit Louis XIII à lever le siège de Montauban. Dans la suite, il fit la paix avec le roi de France et reçut le bâton de maréchal ; il fut même plus tard créé duc et pair pour ses victoires à la tête des armées royales. Dans mainte scène de cour et d'Etat on aperçoit la figure originale de ce seigneur qui vint au monde sous Henri II et mourut à 96 ans sous Louis XIV. À l'aide de sources nombreuses, tirées des archives de la maison de Caumont de La Force et des dépots publics, le duc de La Force a fait de son ancêtre une captivante biographie." (Revue de l'Université d'Ottawa)
Fayard, 1957, in-8°, 362 pp, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
P., Charpentier, 1843, 4 vol. in-8°,, cxxvii-511, 592, 489 et 605 pp, index, reliures demi-veau glacé carmin, dos lisses à faux nerfs à froid, titres et filets dorés, roulettes en tête et palettes en queue, tranches mouchetées (rel. de l'époque), qqs rousseurs éparses, bon état. Rare
Les mémoires du duc de La Force vont de 1572 à 1640. Protestant, échappé tout jeune au massacre de la Saint-Barthélemy, il resta fidèle à Henri IV et se trouvait à son côté lors de l'assassinat ; gouverneur du Béarn, il en fut chassé en 1620 et combattit l'armée royale, avant de se rallier à Louis XIII, et , fait maréchal, de le servir au Piémont, en Lorraine et en Allemagne. (Hauser, Sources III, 1462. Bourgeois & André, Sources II, 671)
Editions de France, 1944, in-8°, 310 pp, biblio, broché, couv. illustrée, état correct (Coll. Les Rois de France)
Denoël, 1943, in-12, 486 pp, un portrait en frontispice, appendices, biblio, broché, papier lég. jauni, bon état
Denoël, 1943, in-12, 486 pp, un portrait en frontispice, biblio, broché, papier lég. jauni, bon état
Amiot-Dumont, 1953, in-8°, 292 pp, sources, broché, jaquette illustrée, bon état
Une biographie qui souligne la double existence de La Fayette, son combat aux côtés des « Insurgents » d’Amérique et son rôle de premier plan en France à partir de la Révolution française. Maurice de La Fuye considère que La Fayette a fauté dans son interprétation de la Révolution française : « la plus grave erreur de La Fayette est de n’avoir pas saisi, comme Mirabeau, le rythme de la révolution, une course de vitesse dans laquelle il ne peut être que distancé. »
Bordas, 1968, gr. in-8°, 448 pp, 40 pl. en héliogravure hors texte en noir et en couleurs, cart. illustré de l'éditeur, état correct