Ophrys, 1997, in-8°, 160 pp, 7 cartes et tableaux, repères chronologiques, biblio, broché, couv. illustrée, état correct
Porté par des consommateurs de plus en plus demandeurs d’exotisme, le commerce des Indes orientales connut au cours du XVIIIe siècle un essor spectaculaire au point de supplanter l’Amérique dans l’imaginaire collectif comme symbole de l’enrichissement. La connaissance plus sûre des routes maritimes et les progrès de la navigation permirent à toutes les nations européennes de consolider leur présence sur les rivages d’Asie, à Batavia, Bombay, Pondichéry, Calcutta, Canton... Aux profits du commerce d’Europe vinrent s’ajouter pour les compagnies à monopole comme pour les nouveaux nababs ceux du commerce d’Inde en Inde. Mais son succès même fut aussi source de difficultés. L’âpreté de la concurrence s’aviva avec l’engorgement des marchés. Elle engagea plus ou moins volontairement les compagnies à transformer leur présence commerciale en présence coloniale, au prix d’investissements dont elles n’avaient pas toujours les moyens, et les nations dans des affrontements répétés dont les Britanniques sortirent grands triomphateurs à la fin du siècle.
Arthaud-Montalba, 1984, gr. in-12, 429 pp, présentation de Robert Favre (59 pages), 60 gravures sur bois, broché, couv. illustrée, rhodoïd, bon état (Coll. Bibliothèque bleue, dirigée par Daniel Roche)
"Après avoir réédité différents textes de la Bibliothèque bleue en recueils thématiques, les éditions Montalba publient ici un ensemble de livrets de colportage sur la mort. Il s'agit de dix ouvrages qui rendent assez bien compte des variations du genre puisqu'on trouve à la fois un texte fondateur, “La grande danse macabre des hommes et des femmes”, des classiques de la méditation spirituelle comme “Les Quatre Fins dernières” et des facéties funèbres. La préface de R. F. permet d'abord de tirer de l'anonymat certaines de ces œuvres et surtout de les juger à la lumière d'une production qu'il connaît bien : l'ensemble des sermons et arts de mourir qui paraissent aux 17e et 18e siècles. Dans cette perspective, la condamnation des richesses par exemple qui revient comme un leitmotiv, ne paraît pas réservée à la seule littérature populaire. R. F. souligne d'autre part le pessimisme des textes mais sans vouloir les réduire à une « pastorale de la terreur », il rappelle que de nombreux arts de mourir tentent de faire de la mort un véritable acte de désir. Insistons pour conclure sur la beauté des gravures in-texte accompagnant ces rééditions (très proches de l'inspiration des incunables) et sur le caractère joyeusement provocateur des pièces burlesques, qui, à la fin du recueil, célèbrent à leur façon, l'amour de la vie." (Lise Andries, Dix-Huitième Siècle, 1986)
Perrin, 1971, in-8°, 413 pp, 16 pl. de gravures hors texte, biblio, sources et preuves, reliure skivertex carmin de l'éditeur, gardes illustrées, bon état
"J'affirmerai que Beaumarchais m'enchante par son génie, me ravit par ses aventures, m'agace par ses prêches, me déçoit par ses maladresses, me répugne par ses astuces éhontées, mais que tout cela n'est rien, car ce qui importe, c'est le rythme endiablé de sa vie, l'étonnant brio de son existence et l'éclat qu'il sait mettre à tout ce qu'il fait, tout ce qu'il dit, tout ce qu'il touche. Jusqu'au bout, il a joué sa vie avec le même génie qu'il mit à faire jouer ses pièces après les avoir écrites et vécues." (Bernard Faÿ, préface)
Perrin, 1974, in-8°, 395 pp, 28 gravures sur 16 pl. hors texte, sources et preuves, reliure skivertex éditeur, rhodoïd, bon état
La Table Ronde, 1981, in-8°, 378 pp, préface de Ghislain de Diesbach, 8 pl. de gravures hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
"Le malheur de Louis XVI fut d'accéder au trône à une époque où il était impossible de l'occuper sans faire exactement l'inverse de ce que réclamaient les Français, tant il est vrai que ce que le peuple demande est rarement ce qu'il veut. Les Français étaient grisés du mot de " liberté", mais chaque liberté réelle que Louis XVI leur accordait cessait de leur plaire dès qu'ils en jouissaient et le joug, dont ils avaient tout loisir de se plaindre, leur devenait d'autant plus intolérable qu'il s'allégeait. "Sous ses prédécesseurs", remarquait Soulavie, un de ses sujets tardivement repentis, "le monarque était l'objet du culte des Français ; sous Louis XVI, les Français devinrent l'objet du culte du monarque." Ainsi l'amour, en changeant de camp, avait-il préludé au divorce entre le Roi et la nation. "Livre de justice et de réparation", écrivit Bernard Faÿ lorsque, voilà plus de vingt ans, il me dédicaça un exemplaire de Louis XVI ou la fin d'un monde que les Editions de la Table ronde ont l'excellente idée de rééditer. La modestie de Bernard Faÿ l'empêchait d'ajouter : "le meilleur livre sur Louis XVI". Il m'appartient de le dire aujourd'hui." (Ghislain de Diesbach, préface)
SEVPEN, 1968, in-8°, 358 pp, 2e édition, broché, bon état
"De tout autre que Lucien Febvre, prétendre atteindre le « cœur religieux » d'un siècle quelconque pourrait paraître présomptueux, mais de sa part une telle assurance ne prête pas à sourire. Il a eu le temps de rassembler, avant sa mort, de mettre au point ce nouveau recueil qui prend ainsi figure de testament spirituel. Doublement spirituel, portant sur les problèmes religieux du XVIe siècle qui occupèrent une telle place dans son œuvre, et à propos desquels il est impossible qu'il ne se soit pas livré lui-même plus qu'ailleurs. Nous retrouvons là des articles connus, illustres même (Le problème des causes de la Réforme), d'autres moins, ou même très peu connus (De Loisy à l'Érasmisme, Descartes un homme libre) ; beaucoup de comptes-rendus de livres. (...) Son souci obsédant de se placer au cœur des choses l'a amené à renouveler l'histoire religieuse, au moins du XVIe siècle. Il suffît de comparer ses “Causes de la Réforme”, à l'esprit dans lequel, au même temps, étaient rédigés la “Revue d'Histoire de l'Église de France” ou le “Bulletin de la Société d'Histoire du protestantisme français”, pour mesurer la valeur de son apport. La Réforme religieuse a eu des causes religieuses, et non pas même ecclésiastiques ; à fait religieux, explication religieuse ; à fait humain, explication psychologique ; au centre de l'Histoire, l'Homme. Voilà ce que Febvre n'a cessé de répéter ; et avec une telle force, la force du bon sens et de la vérité, qu'il est impossible, après lui, de traiter d'histoire religieuse comme avant..." (Henri Hours, Bibliothèque de l'École des chartes, 1958)
PUF, 1968, gr. in-8°, 210 pp, postface de Robert Mandrou, broché, couv. illustrée à rabats, trace de mouillure ancienne en marge, tranche salie, état correct (Coll. Hier)
Un classique des sciences sociales, une contribution majeure à l'histoire du XVIe siècle et de la Réforme qui fait revivre Luther dans son rôle héroïque de prophète inspiré. — "Ce livre intéressera les exégètes qualifiés de la pensée luthérienne, parce qu'il porte essentiellement sur les origines du luthéranisme et, en particulier, sur les rapports de Luther et de l'Église qui s'est constituée sous son nom. M. F. étudie, en effet, le problème capital de l'histoire de Luther : la part d'initiative personnelle qui lui appartient dans l'œuvre de la Réforme. (...) Ce compte rendu ne peut donner qu'une faible idée de l'intérêt de ce livre d'une facture si personnelle, si riche d'idées et de faits et conçu dans un esprit tout à fait objectif. Constamment l'auteur s'est efforcé de ne pas sortir de son rôle d'historien : comprendre et faire comprendre l'esprit de l'œuvre luthérienne tout en tenant compte des interprétations multiples et des commentaires contradictoires des théologiens. Il a joint en appendice une note bibliographique contenant des notions élémentaires sur les éditions et traductions des œuvres de Luther et l'indication des ouvrages vraiment essentiels qui en ouvrent l'étude." (Herman Vander Linden, Revue belge de Philologie et d'Histoire, 1929)
Plon, 1953, in-8°, 356 pp, 8 gravures hors texte et une carte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale (il n'est pas mentionné de grands papiers)
Le portrait de celui qui fut par excellence le souverain des Lumières. Joseph II (1741-1790), roi de Hongrie, d'Autriche et des Romains à vingt-trois ans en 1764, élu empereur d'Allemagne l'année suivante, visite ses Etats, puis l'Italie, la Prusse, la Russie et surtout Paris en 1777. En compagnie de sa soeur Marie-Antoinette, il découvre la cour la plus brillante de l'époque. C'est là qu'il définit les principes de son action politique : le despotisme éclairé. Durant son règne, il abolit le servage et met en chantier une réforme fiscale. Il promulgue un édit de tolérance, instaure le mariage civil, cantonne l'autorité du pape au dogme, sécularise la moitié des couvents et assure aux juifs une paix religieuse et sociale. Menacé par la Prusse et l'Empire ottoman, il tient son empire par la force de sa poigne et le conduit, jusqu'à sa mort en 1790, à être le seul concurrent – pacifique –de la France, laissant un héritage riche et contrasté. Une biographie magistrale.
P., Editions Bossard, 1920, pt in-8°, 198 pp, un portrait gravé sur bois par Achille Ouvré en frontispice, numéroté sur papier vélin pur chiffon (Coll. des Chefs-d'œuvre méconnus)
Albin Michel, 1954, in-8°, 597 pp, traduit de l'espagnol, 16 gravures hors texte, index, broché, bon état
"L'ouvrage de M. Ferrara est une histoire politique des soixante premières années du XVIe siecle. Le livre n'est pas dépourvu d'intérêt : les portraits de Francois Ier, d'Henri VIII ou de Charles-Quint ne manquent pas de finesse..." (J. Delumeau, Revue Historique, 1956)
P., Champion, 1928, gr. in-8°, viii-370 pp, traduit par Francis de Miomandre, un portrait en frontispice, broché, couv. rempliée, bon état
"M. Ferrara est actuellement ambassadeur de Cuba à Washington. D'origine italienne, il s'est intéressé tout naturellement à l'histoire de ce théoricien de la politique qui a illustré la République florentine au début des temps modernes. Très bien informé des travaux qui ont été écrits sur Machiavel, il a composé à l'usage du grand public un livre qui dénote un sens critique aiguisé et un constant effort d'impartialité. Il montre très bien comment se sont formées les légendes machiavéliennes, comment le théoricien de la politique « moderne », essentiellement réaliste, a été exalté par les uns, ravalé par les autres, comment et pourquoi ses formules ont été diversement interprétées au cours des siècles par les représentants des différentes écoles historiques. En réalité, le Machiavel de l'histoire diffère totalement de celui de la légende : il ne mérite ni cet honneur ni cette indignité. Son rôle a été celui d'un fonctionnaire, d'un modeste conseiller ou plutôt d'un secrétaire de chancellerie, qui s'est efforcé d'observer et de rechercher l'esprit des lois sur lequel se fonde le gouvernement des peuples. Dans les missions diplomatiques dont il a fait partie, il n'a joué qu'un rôle de second plan, sauf à l'époque des négociations de Florence avec la France (traité de Blois, 1509). Ce qui l'intéresse au cours de ces négociations, c'est l'organisation militaire des différents Etats, et son but est de doter Florence et l'Italie de la meilleure armée afin de débarrasser sa patrie des barbares qui l'oppressent. Contraint de s'exiler, après la chute du gonfalonier Soderini, qu'il avait trop fidèlement servi, il finit cependant par se rallier au régime des Medici, ce qu'il eut à regretter plus tard, lorsque le régime soderinien fut rétabli. Pour bien apprécier les écrits politiques de Machiavel, il faut étudier en même temps sa correspondance et ses œuvres historiques et dramatiques. C'est ce que ne manque pas de faire l'auteur, mais il insiste surtout, à la fin de son livre, sur la place importante qui revient à Machiavel dans l'histoire de l'art de la guerre, notamment en ce qui concerne la substitution des milices nationales aux bandes de mercenaires." (H. Vander Linden, Revue belge de philologie et d'histoire, 1929)
Albin Michel, 1961, in-8°, 449 pp, broché, couv. illustrée, bon état, ex. du SP
"Le Philippe II de M. Ferrara est un maître-livre. L'auteur a puisé aux archives de Simancas et chez les contemporains de son personnage en particulier dans les rapports des ambassadeurs de Venise, les éléments essentiels de cette véritable résurrection d'un homme et d'une époque. Avec quel art, il sait peindre en pied le souverain qui, au siècle de la Réforme, de la contre-Réforme et des luttes religieuses en Allemagne et en France apparut comme le prince le plus puissant de l'Europe !"
P., Saugrain, 1764, 3 vol. in-12, xii-468 et 842 pp, pagination continue pour les tomes III et IV, reliures plein veau moucheté, dos à 5 nerfs, titres et caissons ornés, tranches rouges (rel. de l'époque), coins émoussés, bon état
Claude de Ferrière (1639-1715) fut un vulgarisateur de génie pour l'ancien droit français.
Didier et Cie, 1860, in-12, xvii-391 pp, nouvelle édition, notice sur la vie de L. J. Feugère par E. J. B. Rathery, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs soulignés à froid, caissons à froid, titres et fleurons dorés, encadrements à froid sur les plats (rel. de l'époque), plats lég. frottés, bon état
Perrin, 2004, in-8°, 230 pp, 16 pl. d'illustrations en couleurs hors texte, annexes, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Les métiers de Versailles)
"Tous les ans changent les goûts ; Tous les jours nouveaux parfums pour tout ; Soyez donc chimiste..." on croirait ces bouts rimés écrits sur mesure pour Jean-Louis Fargeon, "le" parfumeur du XVIIIe siècle. Cet enfant des Lumières, né à Montpellier en 1748, rêve du soleil de Versailles et des fastes de la Cour qu'il découvre en lisant le récit de l'arrivée en France, puis du mariage de l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche avec Louis, dauphin du royaume de France. A Montpellier capitale de la parfumerie française, il a acquis un savoir-faire ; à Paris, il en fera un art. Installé dans le quartier du Roule, sa boutique devient le temple des élégantes, son laboratoire le repaire des savants et curieux. Ce n'est qu'une étape : Fargeon pense à Versailles. Il peut compter sur Mme Du Barry – sa cliente – et doit se méfier de la jalousie tenace de Marie-Antoinette à l'égard de la favorite. Il parviendra néanmoins à rencontrer la jeune reine à son Trianon. Il a auprès d'elle un atout majeur : le goût du naturel et les odeurs qu'il lui prépare sont telles qu'elles les souhaite, adaptées à son goût et à ses humeurs. Parfumeur de Marie-Antoinette, Fargeon sera aussi celui des Enfants de France, jusqu'au coup de tonnerre de 1789. Républicain, il demeurera pourtant attaché à la famille royale jusqu'à la fuite de Varennes, jusqu'à la prison du Temple... et son propre procès.
P., Auguste Aubry, l'un des libraires de la Société des Bibliophiles François, 1861, pt in-8°, xxx-106 pp, notes, reliure demi-chagrin noir, dos à 4 nerfs pointillés soulignés de doubles filets dorés, titres dorés (rel. de l'époque), bon état. Edition originale tirée à 250 exemplaires seulement, celui-ci un des 221 ex. sur papier vergé
Intéressante relation écrite par un serviteur dévoué des Condé. A lire notamment pour les informations touchant au mariage de Henri Ier de Condé et aux voyages de son fils Henri II. Longue introduction de l'historien Eugène Halphen (1820-1912).
FIERRO (Alfred) et Jean-Pierre SARAZIN.
Reference : 126427
(2005)
ISBN : 9782286018610
Éditions de la Réunion des musées nationaux/GLM, 2005, in-4° oblong (28,5 x 32,5), 144 pp, nombreuses illustrations en noir et en couleurs, index sélectif des noms de personnes et de lieux, reliure cartonnée illustrée de l'éditeur, bon état
Le Paris dessiné en 1734-1739 par Louis Bretez à la demande du prévôt Michel Étienne Turgot n'a pas encore tout à fait disparu... A partir de ce plan célèbre et des textes qui l'accompagnent dans ce livre, un effort d'imagination est toutefois nécessaire pour retrouver ce Paris de l'époque des Lumières qui faisait l'admiration de l'Europe. — Le Paris arpenté et croqué par le dessinateur Louis Bretez aux ordres du prévôt Michel Etienne Turgot n'a pas encore tout à fait disparu de notre paysage urbain. Cependant, dans maints endroits, un effort d'imagination est nécessaire pour restituer à partir des images et des commentaires l'ambiance des rues, les alignements des immeubles, les places et les parvis d'églises, les berges de la Seine. Face à la clôture des Universités Paris VI et VII, place Jussieu, est-il possible en fermant les yeux d'imaginer l'entrée de l'abbaye Saint-Victor ? Assis au pied de la fontaine des Innocents, a-t-on idée que l'on pénètre l'ancien domaine des morts de Paris du cimetière des Innocents ? Côté est de la place Saint-Germain des Prés, sur un banc du square Laurent Prache, on se souviendra qu'à cet emplacement s'élevait l'une des plus précieuses bibliothèques des XVIIe et XVIIIe siècles, où étudiaient et écrivaient les savants de l'époque. A l'inverse, une promenade au jardin des Plantes, une visite place des Vosges où dans les hôtels du Marais illustreront livre en main et sur place l'exactitude des dessins et la permanence de l'occupation des lieux. L'association judicieuse des extraits du plan de Paris de Turgot aux images contemporaines – gravures, dessins, tableaux -, aux photographies modernes et aux commentaires des auteurs permettront à tout un chacun d'aller à la rencontre, non pas de fantômes, mais de témoignages du passé. Cet ouvrage n'est pas le récit nostalgique de l'altération ou de la disparition des sites et des monuments anciens de Paris, mais l'histoire illustrée par plus de cent lieux caractéristiques, lieux de vie et lieux de mémoire.
Armand Colin, 2018, gr. in-8°, 378 pp, qqs illustrations, biblio, broché, couv. illustrée, qqs soulignures rayon sur les 6 premières pages, bon état
Les trois premiers chapitres ont été confiés à deux auteurs, O. Chaline et E. Dziembowski, ayant croisé leurs lectures et leur expérience. Les structures de la vie politique sont également traitées, à l'échelle nationale mais aussi dans les provinces (M.-L. Legay) et dans les colonies (Fr.-J. Ruggiu et D. Chaunu). Quant à la guerre, si présente dans les rapports franco-anglais, elle est au cœur de l'évolution et des remises en cause de l'État et des pouvoirs ; sur terre comme sur mer, en Europe comme dans le reste du monde, elle demeure un élément essentiel d'affirmation de la puissance des États, qui parviennent avec plus ou moins de facilité à répondre à leur nécessité de financement par la mise en place d'un État militaro-fiscal. Cette construction de l'État engendre contestations et révoltes de formes variées et disjointes dans le temps, induisant une approche nationale – confiée à G. Aubert pour la France et J.-P. Poussou pour la Grande-Bretagne. Enfin, au temps de l'« éclatement de la foi », l'antagonisme apparent des choix religieux des deux États ne doit pas faire sous-estimer la convergence vers une politisation croissante des questions religieuses. Car si les oppositions violentes des années 1640 rappellent les guerres de religion du XVIe siècle, les actes de résistance évoluent vers des formes moins spectaculaires de remises en cause de l'autorité de l'État, fondées sur le droit et l'appel à l'opinion. (É. Suire)
P., Editions Bossard, 1922, pt in-8°, 205 pp, un portrait de Pascal gravé sur bois par Achille Ouvré en frontispice, numéroté sur papier vélin pur chiffon (Coll. des Chefs-d'œuvre méconnus)
P., Auguste Picard, 1914, gr. in-8°, vii-140 pp, pièces justificatives, index des noms, broché, bon état
"Dans cette notice, M. de Finfe de Bussy a raconté la vie d'un puîné des seigneurs de Vervins, cadets de la maison de Coucy. Ce personnage, Raoul de Coucy, né vers 1500, mort en 1562, servit d'abord les Guises, puis le roi et devint fauconnier de François Ier. L'auteur s'est attaché surtout à démontrer que Raoul de Coucy n'avait pas laissé de postérité légitime. Il pense que Louis de Coucy, fils de Raoul et auteur d'une branche qui a subsisté jusqu'au commencement du XIXe siècle, était un bâtard. Le principal des arguments invoqués en faveur de cette thèse se tire du fait que Louis n'a pas recueilli l'héritage paternel, qui est allé à des collatéraux. S'il a tenu, après Raoul, la seigneurie de Poilcourt, c'est en vertu d'une donation “propter nuptias”. Le raisonnement paraît convaincant. Il est vrai qu'un fils légitime pouvait être déshérité par son père ; mais l'exhérédation n'était permise que dans des cas exceptionnels." (Max Prinet, Bibliothèque de l'École des chartes, 1916)
Hachette, 1976, in-8°, 287 pp, tableaux statistiques, biblio, broché, bon état (Coll. Le temps et les hommes). Edition originale
"Les très nombreuses études de démographie historique ont fait progresser nos connaissances sur la société rurale du XVIIIe siècle, mais elles nous laissent un peu sur notre faim. C'est le grand mérite de J.-L. F. d'avoir recherché dans les ouvrages de l'époque (littéraires ou religieux) ce qu'était la vie des hommes et des femmes sur lesquels on possède à présent tant de statistiques. Quel sentiment nos ancêtres éprouvaient-ils vis-à-vis des autres membres de leur famille ? Qui considéraient-ils comme de leur sang ? Brantôme, Saint-Simon et, pour les familles bourgeoises, quelques rares journaux intimes nous renseignent sur ce point. Les sources sont moins sûres pour les masses rurales. Dans quelle mesure, un écrivain comme Rétif de la Bretonne, cédant à la tendance sentimentaliste de la fin du XVIIIe siècle, n'a-t-il pas enjolivé ses souvenirs de jeunesse en décrivant une société patriarcale qui n'avait guère existé ? L'analyse des dictionnaires de cas de conscience et des Manuels de confesseur met au contraire l'accent sur l'aspect négatif des sentiments. Il n'y est question que de jalousie et de haine entre proches. Mais le propos de cet ouvrage, qui fourmille d'idées et de suggestions, n'est pas seulement d'analyser les sentiments. Il veut surtout trouver des explications aux graphiques et aux statistiques patiemment élaborés par les démographes. Après bien d'autres, J.-L. F. recherche la cause de la baisse de la fécondité en France. Elle tiendrait surtout à l'amélioration de la condition féminine, c'est-à-dire, en quelque sorte, à la généralisation de la préciosité, déjà courante dans la haute société dès le XVIIe siècle. Le respect de la femme et l'importance qu'on accorda à sa vie à une époque où une femme sur 10 mourait en couches (estimation d'ailleurs un peu excessive) serait donc à l'origine de la révolution démographique..." (Jacques Houdaille, Population, 1976)
Gallimard/Julliard, 1975, in-12, 255 pp, 16 pl. d'illustrations hors texte, références, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Archives)
Bergeries, pastourelles, violences rustiques des vilains... Des amours paysannes d'autrefois nous ne connaissions que l'image déformée qu'en ont laissée nobles et bourgeois. Peut-on aller plus loin ? Peut-on faire parler ce monde rural muet et sans mémoire ? Jean-Louis Flandrin présente ici un essai d'ethnographie historique. Le folklore a fixé gestes et clichés ; la loi de l'Église et de l'État a marqué des interdits ; les archives judiciaires évoquent les contraintes sociales et leur transgression ; les comptages des démographes restituent le temps long des comportements collectifs. Confrontés, recoupés, ces témoignages partiels restituent, des obsessions adolescentes aux liaisons tragiques, du mariage aux déviances, les codes amoureux d'une société traditionnelle.
Seuil, 1981, in-8°, 376 pp, notes, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. L'Univers historique). Edition originale
"C'est une idée très répandue, chez les Occidentaux d'aujourd'hui, que nous avons des difficultés particulières sur le plan sexuel, et qu'elles sont imputables à notre morale traditionnelle, d'essence chrétienne. Mais est-ce en reniant brutalement la morale de nos pères que nous surmonterons nos difficultés ? En réalité, nous ne sommes pas libres de refuser notre héritage. Et plus nous voulons l'ignorer, plus nous en sommes prisonniers. En rendant à ce passé ce qu'on en a censuré, en montrant les rapports qui existaient entre telle attitude ancienne envers la sexualité et tels autres traits, abolis ou vivaces, de la culture occidentale, l'Histoire devrait permettre de réapprécier notre système de valeurs, et par là de surmonter les difficultés présentes." (J.-L. F.) — "J.-P. Flandrin poursuit sa quête au travers des œuvres des clercs obnibulés par l'impureté." (Robert Fossier, Revue Historique, 1984)
Firmin-Didot, 1932, in-8°, (8)-218 pp, importante introduction de F. Fleuret (82 pp), 17 pl. de gravures hors texte, biblio (10 pp), broché, couv. illustrée, bon état. Édition originale, un des 40 ex. numérotés sur papier Montgolfier pur fil (seul grand papier)
Voleurs de grand chemin, génies de l’évasion et experts dans l’art d’horripiler les forces de police, Cartouche et Mandrin ont défrayé la chronique du début du XVIIIe siècle. Faux-monnayeurs, pilleurs, trafiquants, ils attirèrent dans leur sillage des milliers de malfaiteurs. Louis-Dominique Cartouche fut le premier à endosser le costume du héros populaire. Sous la régence de Philippe d’Orléans, après la mort de Louis XIV, il s’attaquait aux profiteurs et spéculateurs grouillant dans le royaume. Aucune diligence ne résistait aux “cartouchiens” ; les hôtels particuliers et bijouteries des beaux quartiers de Paris étaient pris d’assaut. Cette nouvelle terreur urbaine ridiculisait les possédants et le peuple était aux anges. Plus tard, “le renard Mandrin”, d’un sang froid à tout épreuve, prit la relève. Lui et ses comparses mirent en place un gigantesque réseau de contrebande. Ils volaient puis revendaient tabac, coton, horloges. Par-dessus tout, Louis Mandrin fut la terreur des fermiers généraux. Comme Cartouche, il fut supplicié en place publique. Et jusqu’à son dernier souffle, il revendiqua son combat contre le pouvoir royal. Fernand Fleuret fait ici revivre à travers les récits de colportage de leur époque ces deux figures de l’histoire populaire.
Plon 1899 1 vol. relié in-8, bradel demi-percaline bleue, pièces de titre et fleuron doré au dos, 388 pp. Deuxième édition illustrée de 5 portraits dont un en frontispice. Papier légèrement jauni, sinon bon exemplaire en percaline d'époque.