Paris Calmann Lévy 1893 1 vol. relié in-8, demi-chagrin cerise, dos à nerfs, 544 pp., portrait-frontispice. Dos défraîchi, sinon bon exemplaire.
Calmann-Lévy, 1894, in-8°, vii-580 pp, un portrait gravé de Marie Mancini en frontispice, reliure demi-chagrin brun à coins, dos à nerfs (reliure de l'époque), bon état
Lucien Perey est le pseudonyme de l'historienne Luce Herpin.
Paris Calmann Lévy 1896 1 vol. relié in-8, relié demi-basane noire, dos à nerfs orné de motifs dorés, tête dorée, (4) + III + 530 pp., portrait-frontispice. Belle reliure de l'époque.
Calmann-Lévy, 1896, in-8°, iii-530 pp, un portrait hors texte, reliure demi-toile beige à la bradel, état correct
"M. L. Perey a donné à son Roman du grand Roi une suite encore plus intéressante et plus neuve dans le volume intitulé : Une princesse romaine au XVIIe siècle. Marie Mancini Colonna. M. Perey dit modestement dans sa préface qu'il n'a pas d'autre prétention que de faire revivre un caractère et une personnalité intéressants. Nous pensons qu'il a fait plus et que son ouvrage est un chapitre important de l'histoire des moeurs du XVIIe siècle en Italie, en France et en Espagne. Sans doute, c'est un extraordinaire roman d'aventure que la vie de cette nièce de Mazarin, qui a cru un instant devenir reine de France, épouse un des plus brillants princes romains, devient à Rome le centre de la vie élégante, est trahie par un mari qui avait commencé par l'adorer, s'enfuit de Rome, où elle ne se sent plus en sûreté, gagne la France après une traversée où elle échappe non sans peine aux spadassins qui la poursuivent, aux corsaires turcs, à la tempête et à l'avidité des marins mêmes qui la conduisent, implore en vain l'appui de Louis XIV, qui a cependant encouragé sa fuite, est obligée d'errer de couvent en couvent jusqu'au moment où, réfugiée en Piémont, elle trouve chez le duc de Savoie un protecteur dont l'admiration la compromet et à qui ses caprices cherchent bientôt querelle (...) La vie tout entière de Marie Mancini est une illustration des effroyables abus de l'autorité maritale au XVIIe siècle et aussi du rôle social joué par les couvents qui sont tour à tour des prisons et des asiles protecteurs. Sans eux, Marie fût dix fois retombée aux mains de son persécuteur. Enfin, rien de plus curieux que de voir toute la diplomatie, tout le personnel gouvernemental de France, d'Espagne, de Savoie, de la papauté occupés du sort de Marie Mancini comme s'il se fût agi d'une affaire d'où dépendait le sort des nations. Colbert joue aussi son rôle dans ces intrigues, un vilain rôle, et M. Perey apporte quelques traits de plus à cette figure de commis de génie, exact, fourbe, sec et rapace." (G. Monod, Revue Historique, 1897)
Paris Calmann Lévy 1905 1 vol. relié in-8, demi-basane verte, dos à nerfs orné de filets dorés, III + 604 pp., portrait-frontispice. Très bon exemplaire.
Calmann-Lévy, 1882, in-8°, xxxii-544 pp, un portrait gravé de Madame d'Epinay en frontispice, reliure demi-chagrin noir à coins, dos à 5 nerfs filetés, titres dorés, doubles filets dorés sur les plats (rel. de l'époque), un mors faible, bon état (Prix Marcelin Guérin
Louise Florence Pétronille Tardieu d’Esclavelles de La Live, marquise d'Epinay (1726-1783). — "MM. Lucien Perey et Gaston Maugras ont eu la chance de retrouver aux Archives un manuscrit des Mémoires de Mme d'Épinay. On n'ignore pas que, dans ces Mémoires, où les noms eux-mêmes des personnes sont déguisés, le roman se mêle souvent à la réalité. L'obligeance d'un descendant de Mme d'Épinay, qui s'est empressé de mettre à la disposition de MM. Lucien Perey et Gaston Maugras tout ce qu'il possédait encore de lettres ou de papiers de son arrière-grand'mère, leur a permis de contrôler les récits des Mémoires et de contredire ou de confirmer par les pièces authentiques le témoignage de Mme d'Épinay. La connaissance qu'ils ont du XVIIIe siècle leur rendait la tâche facile. C'est tout un petit monde, – charmant et haïssable à la fois, – qu'ils font revivre. On leur saura gré surtout de la discrétion, aujourd'hui si rare, avec laquelle ils ont usé des documens qu'ils avaient entre les mains. Ils pouvaient faire une édition, ils ont mieux aimé faire un livre. Les amateurs de lettres inédites n'y trouveront pas moins leur compte. Nous leur recommanderons particulièrement un oncle maternel de Mme d'Épinay, M. de Preux, à qui, si ses lettres étaient seulement plus nombreuses, il faudrait faire non pas peut-être une place, mais un coin, à tout le moins, dans la littérature épistolaire de son siècle. Ce volume ne va que jusqu'en 1757 et Mme d'Épinay n'est morte qu'en 1783. C'est donc toute une moitié de sa vie qui nous manque. MM. Lucien Perey et Gaston Maugras préparent un second volume sur la vieillesse de Madame d'Epinay." (F. Brunetière, Revue des Deux Mondes, 1882)
Calmann-Lévy, 1884-1885, 2 vol. in-8°, xxxii-544 et xi-607 pp, un portrait en frontispice du 1er volume, reliures demi-maroquin noir à coins, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), rousseurs éparses, bon état
Louise Florence Pétronille Tardieu d’Esclavelles de La Live, marquise d'Epinay (1726-1783). — "MM. Lucien Perey et Gaston Maugras ont eu la chance de retrouver aux Archives un manuscrit des Mémoires de Mme d'Épinay. On n'ignore pas que, dans ces Mémoires, où les noms eux-mêmes des personnes sont déguisés, le roman se mêle souvent à la réalité. L'obligeance d'un descendant de Mme d'Épinay, qui s'est empressé de mettre à la disposition de MM. Lucien Perey et Gaston Maugras tout ce qu'il possédait encore de lettres ou de papiers de son arrière-grand'mère, leur a permis de contrôler les récits des Mémoires et de contredire ou de confirmer par les pièces authentiques le témoignage de Mme d'Épinay. La connaissance qu'ils ont du XVIIIe siècle leur rendait la tâche facile. C'est tout un petit monde, – charmant et haïssable à la fois, – qu'ils font revivre. On leur saura gré surtout de la discrétion, aujourd'hui si rare, avec laquelle ils ont usé des documens qu'ils avaient entre les mains. Ils pouvaient faire une édition, ils ont mieux aimé faire un livre. Les amateurs de lettres inédites n'y trouveront pas moins leur compte. Nous leur recommanderons particulièrement un oncle maternel de Mme d'Épinay, M. de Preux, à qui, si ses lettres étaient seulement plus nombreuses, il faudrait faire non pas peut-être une place, mais un coin, à tout le moins, dans la littérature épistolaire de son siècle..." (F. Brunetière, Revue des Deux Mondes, 1882)
Armand Colin, 1977, in-12, 256 pp, 3 cartes, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. U prisme)
Charles Quint et Philippe II recueillent et exploitent l'héritage des Rois Catholiques et lui ajoutent des territoires nouveaux le Mexique, le Pérou, les Pays-Bas, le Portugal... Cet empire immense fait impression, mais il manque d'unité ; ce qu'on appelle la monarchie hispanique est plutôt une confédération de royaumes et des principautés autonomes qui ont le même souverain, mais n'ont pas le sentiment de faire partie d'une patrie unique. En réalité, c'est presque exclusivement à la Castille qu'on demande de financer une politique étrangère ambitieuse. On comprend qu'elle s'y soit épuisée, malgré sa prospérité, son dynamisme, sa richesse, malgré aussi les « trésors » américains qui arrivaient tous les ans à Séville en quantités croissantes. L'auteur retrace les grandes lignes de cette histoire pour y chercher une explication. Il laisse ensuite très largement la parole aux contemporains de cette époque, ainsi qu'aux écrivains et historiens actuels qui ouvrent des voies nouvelles à la recherche.
P., Henri Vivien, s.d. (1869), 2 vol. gr. in-8°, 478 et 445-(3) pp, traduit de l'anglais par Ch.-Ph. Haussoullier, table alphabétique et analytique des matières, reliures demi-vélin, dos lisses, pièces de titres basane havane, couv. imprimées conservées (rel. de l'époque), qqs rousseurs éparses, bon état
Par Charles Callahan Perkins (1823-1886). — “Les Sculpteurs italiens”, avec les nombreuses planches qui accompagnent le texte et que M. Perkins a gravées lui-même, ne laissent rien à désirer du côté de l'authenticité historique et de l'exactitude des informations. Il n'y aurait par conséquent nulle exagération à dire qu'un pareil livre a épuisé le sujet, si la part des aperçus critiques n'y était parfois trop étroitement mesurée, et l'analyse des doctrines un peu sacrifiée à la chronologie ou à la nomenclature. Pourquoi ces abstentions ou ces scrupules? On a d'autant mieux le droit de les regretter que, lorsqu'il arrive à l'auteur des “Sculpteurs italiens” de se départir de sa réserve habituelle, il prouve que chez lui le goût est aussi sûr que l'érudition est solide. Le chapitre entre autres qu'il a consacré à Donatello et les jugements en général qu'il porte sur les chefs-d'œuvre de l'école florentine montrent bien qu'il sait, quand il le veut, rattacher les conséquences aux principes et dégager le sens secret des choses. (...) Dans un des chapitres les plus intéressans de son livre, M. Perkins, par la production ou le rapprochement de certaines dates et de certains témoignages, est arrivé à peu près à établir que Verrocchio était mort non seulement avant que sa statue de Bartolomeo Coleoni – la plus belle figure équestre d'ailleurs qu'aient produite les temps modernes, – fût coulée en bronze, mais même avant que le modèle eût été mis en état de subir cette opération dernière... (Henri Delaborde, Revue des Deux Mondes, 1870)
GLM/Editions de Fallois, 1994, in-8°, 475 pp, 16 pl. de gravures hors texte, un plan et 2 cartes, chronologie, biblio, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état
Au milieu du XVIIe siècle, pendant la minorité de Louis XIV, le royaume de France a traversé une grande crise. Pendant cinq années, de 1648 à 1653, sur fond de disette et d’épidémies, l’opposition politique s’est déchaînée contre le gouvernement de la reine régente, Anne d’Autriche, et de son Premier ministre, le cardinal Mazarin. Réaction de la société française à l’édification de l’Etat moderne voulu par Louis XIII et Richelieu, magistrats, bourgeois de Paris, ecclésiastiques et gens du peuple se sont opposés à l’autorité royale. Des villes comme Bordeaux et des provinces entières comme la Provence, sont entrées en dissidence. Jusqu’à se transformer en une guerre civile dont la monarchie a réussi, non sans mal, à venir à bout. Michel Pernot analyse ces mouvements et dément l’idée longtemps soutenue et profondément ancrée dans l’esprit des français que la Fronde serait une révolution manquée, une sorte de préface ratée à 1789...
Genève, Cercle du Bibliophile, s.d. (v. 1970), in-8°, 428 pp, 25 gravures hors texte, reliure skivertex éditeur, bon état (Coll. Il y a toujours un reporter)
Réunion de témoignages d'époque.
Fayard, 1993, fort in-8°, 539 pp, biblio et index, broché, couv. illustrée, bon état
Préparer la revanche sur l'Angleterre après le désastreux traité de Paris (1763): telle est la mission confiée par Louis XV à son "Secret". Charles de Broglie, chef du service, envoie des espions repérer les côtes anglaises en vue d'un débarquement. Tout s'accomplit à merveille quand le chevalier d'Eon, jusqu'alors impeccable, plonge le roi de France et Broglie dans les angoisses en menaçant de faire défection et de révéler l'entreprise aux Anglais. Il s'ensuit des péripéties qu'un Alexandre Dumas n'aurait pas osé imaginer. Pour la première fois, des hommes du service connaissent les affres de la Bastille... Catastrophe en Pologne, qui subit son premier démembrement. Succès en Suède grâce à Vergennes, éminent agent du Secret. Guerre toujours recommencée entre chiffreurs et casseurs de codes. Epuisante guérilla contre la comtesse du Barry qui a pris le relais de feue la marquise de Pompadour et s'ingénie à neutraliser une organisation qui lui échappe. Charles de Broglie parviendra-t-il à conjurer les périls? Pour sauver le Secret, il propose d'employer ses agents à récupérer un pamphlet scandaleux, imprimé à Londres, attaquant la Du Barry sur son passé galant. Mais c'est Beaumarchais, entré à son tour au service secret du roi après de violentes tribulations judiciaires, qui travaillera à sauver la réputation de la favorite.
Fayard, 1992, fort in-8°, 584 pp, 2 cartes en couleurs, biblio et index, broché, couv. illustrée, manque la page de titre, bon état
Trente ans durant, de par la volonté de Louis XV et sous la direction du prince de Conti, puis du comte de Broglie, un service secret - le Secret du Roi - fonctionne à l'insu des ministres et de la cour. Son objectif ? Asseoir Conti sur le trône de Pologne, seul trône électif en Europe. Dans un deuxième temps, après le désastreux traité de Paris qui conclut la guerre de Sept Ans, il s'agit d'organiser la revanche contre l'Angleterre, notamment en préparant un débarquement sur la côte anglaise. Si l'on s'intéresse à l'Histoire, et aux affaires secrètes, comment ne pas se passionner pour ce réseau clandestin dont quelques agents s'appellent Vergennes, d'Eon, Breteuil, autour duquel gravitent un Beaumarchais ou un Dumouriez, et qui aura pour adversaires acharnés la marquise de Pompadour et Choiseul ? Techniquement, le Secret du Roi fait entrer la France dans l'ère du renseignement moderne : réseau nombreux, strictement cloisonné, à vocation européenne, poursuivant des objectifs à long terme...
Genève, Mégariotis, s.d., 2 vol. in-8°, xv-535 et 508 pp, index, reliures simili-cuir havane de l'éditeur, bon état (réimpression de l'édition de Paris, 1872). Grand Prix Gobert, destiné à récompenser « le morceau le plus éloquent d’histoire de France, ou celui dont le mérite en approchera le plus », en 1873
P., Didier & Cie, s.d. (1869), in-8°, xvi-573 pp, reliure demi-chagrin rouge, dos à nerfs, encadrement à froid sur les plats, fer du Lycée Condorcet au 1er plat (rel. de l'époque), dos abîmé avec manque, état correct
"Les combinaisons politiques de Marie de Médicis rapprochèrent France et Espagne. Par suite des accords intervenus entre la régente et Philippe III, la France donnait une Infante à l'Espagne et en recevait une reine. Ces arrangements matrimoniaux provoquèrent de la surprise dans le royaume ; une vive campagne pour ou contre les « mariages espagnols » se dessina au nord des Pyrénées. Malgré l'hostilité de bon nombre de Français, les mariages furent publiés au début de l'an 1612 et celui de Louis XIII avec Anne d'Autriche fut célébré à Bordeaux le 18 octobre 1615. En donnant sa fille à la France, Philippe III la faisait accompagner d'une suite nombreuse de Castillans dont il lui demandait de s'entourer exclusivement : confesseurs, aumôniers, demoiselles d'honneur, femmes de chambre, apothicaires échansons, gardiens d'oiseaux, chefs et aides de cuisine, porte-clefs, maîtres es vol de faucon, valets de pied, balayeurs. Louis XIII n'avait pour Anne d'Autriche qu'une affection limitée; il détestait son entourage espagnol, lui reprochant de lui extorquer ses revenus et de se livrer à l'espionnage..." (Jules Mathorez)
Klincksieck, 1976, gr. in-8°, 494 pp, 8 pl. de portraits et fac-similés hors texte, une carte dépliante hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
"L'édition pour le grand public de cette thèse de doctorat suit, dans le détail, toute l'affaire Lally-Tolendal, depuis le départ du comte aux Indes (1757) jusqu'au procès de Dijon (1783). Il fallait un bouc émissaire à la perte des Indes : ce fut Lally, Irlandais jacobite passé au service de la France. Le procès de condamnation, instruit par le parlement de Paris et le conseiller Pasquier, aboutit à l'ignominieuse décollation du 25 mai 1766. Douze ans plus tard, la ténacité du fils de la victime et de ses alliés (dont Voltaire) amène la cassation du procès par le conseil d'Etat privé de Louis XVI et son renvoi devant le parlement de Rouen qui, galvanisé par la contre-attaque du parlementaire parisien Duval d'Eprémesnil, confirme la condamnation (1780). Nouvelle cassation en conseil du roi et itérative condamnation par le parlement de Dijon. C'est sur ce dernier épisode que l'ouvrage apporte le plus, car il utilise une source non encore exploitée, le journal que le conseiller dijonnais Jean-Baptiste Bouthier de Rochefort tint tout au long de 46 séances totalisant 151 heures. Alors que les conseillers bourguignons, dont Bouthier, penchaient pour blanchir Lally, les présidents, principalement Joly de Brévy, se firent un devoir de défendre, quelques années après l'orage Maupeou, la solidarité parlementaire ; ils emportèrent la décision. C'est tout le système judiciaire de l'Ancien Régime qui se trouve éclairé. Plus encore, l'ambiguïté politique parlementaire est dévoilée : car le coryphée du camp «anti-lallyste » est le d'Eprémesnil que Louis XVI fit arrêter en plein parlement en novembre 1787. Pour l'honneur du parlement de Dijon, tous les conseillers, lors de l'affaire Lally, ne s'appelaient pas d'Eprémesnil !" (Claude Michaud, Dix-Huitième Siècle, 1978)
Paris Typographie Firmin-Didot 1934 1 vol. broché plaquette in-8, agrafée, 33 pp. Envoi de l'auteur. Couverture un peu défraîchie, sinon en bon état.
Fayard, 1996, gr. in-8°, 286 pp, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. Littérature étrangère)
Ecrit par un scribe-fantôme qui sert de narrateur fictif dans l'introduction et la conclusion, ce livre pourrait n'être qu'un recueil d'anecdotes dans le goût du XVIIIe siècle, comme on en composa sur tous les souverains russes. Le romancier Tynianov, dans la célèbre nouvelle du Lieutenant Kijé, avait déjà dépeint l'empereur Paul Ier, fils de la Grande Catherine et son souffre-douleur, comme un autocrate fou qui d'un trait de plume faisait naître des êtres virtuels ou disparaître des hommes en chair et en os. Alexeï Peskov, spécialiste du classicisme russe, a fait beaucoup plus: c'est un énorme travail d'historien qu'il a composé sous l'apparence d'un recueil d'anecdotes. Par l'effet de l'ironie omniprésente, de la gravité cachée du chroniqueur des passions humaines, de l'extrême distanciation, le montage de documents devient un poignant récit sur les paradoxes de l'histoire russe. Il se déroule sous Catherine II, la souveraine des Lumières qui prit peur à la Révolution française, et sous Paul, son fils, qui ne régna que quatre ans, bientôt assassiné par des conjurés qui s'étaient assuré le soutien de son propre fils, Alexandre. L'anachronisme consubstantiel à tout effort d'historien est ici souligné par la malice des titres et sous-titres, qui nous renvoient au XXe siècle, à la révolution russe de 1917, à ce constant paradoxe douloureux des choses russes qu'elles ne sont réformables que par en haut et par le levier de la cruauté. Le 7 novembre est le jour de la montée de Paul sur le trône, comme celui de la prise de pouvoir par les bolcheviks. C'est un régal narratif que ce puzzle de citations, et c'est aussi un genre nouveau, que l'on pourrait appeler l'histoire en creux, ou le récit en négatif: l'auteur est totalement absent, il n'a même presque rien écrit, hormis les textes du "scribe-fantôme", mais ce "non-texte" agit comme une confidence, un essai de sagesse ironique ou encore un récit tragique, riche en scènes dramatiques, dont la finale, le meurtre de l'empereur caché derrière le paravent, est un condensé de cynisme, de dramatisme et une leçon d'histoire.
Librairie des Champs-Elysées, 1939, in-8°, 156 pp, broché, état correct
Christine Félicité de Loys de Loinville, marquise de Montmaur, qui entrera dans l'histoire comme héroïne des "Liaisons dangereuses" sous le nom de Madame de Merteuil. — Choderlos de Laclos affirmera s'être inspiré de la Marquise d'Agoult de Montmaur pour créer le personnage de Madame de Merteuil. Madame de Montmaur est dépeinte comme un guide passé maître dans l'art du persiflage. Ses lettres reflètent la froideur, le calcul perfide, voire la cruauté cynique. Son despotisme, sa volonté de puissance, et sa froide détermination se révèlent peu à peu dans les lettres que lui prêtent le roman. N'écrit elle dans un dernier billet au vicomte de Valmont : "Quand j'ai à me plaindre de quelqu'un, je ne le persifle pas ; je fais mieux : je me venge."
Librairie des Champs-Elysées, 1939, in-8°, 156 pp, reliure demi-chagrin fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid et fleurons dorés, pièces d'auteur et de titre chagrin vert et carmin, couv. et dos conservés, bon état
Christine Félicité de Loys de Loinville, marquise de Montmaur, qui entrera dans l'histoire comme héroïne des "Liaisons dangereuses" sous le nom de Madame de Merteuil. — Choderlos de Laclos affirmera s'être inspiré de la Marquise d'Agoult de Montmaur pour créer le personnage de Madame de Merteuil. Madame de Montmaur est dépeinte comme un guide passé maître dans l'art du persiflage. Ses lettres reflètent la froideur, le calcul perfide, voire la cruauté cynique. Son despotisme, sa volonté de puissance, et sa froide détermination se révèlent peu à peu dans les lettres que lui prêtent le roman. N'écrit elle dans un dernier billet au vicomte de Valmont : "Quand j'ai à me plaindre de quelqu'un, je ne le persifle pas ; je fais mieux : je me venge."
Dunod, 1980, in-8°, 270 pp, préface d'Emmanuel Le Roy Ladurie, importante bibliographie, broché, un portrait de Malthus en couv., bon état
"Pour Petersen, Malthus est un père fondateur c'est-à-dire un prétexte pour défendre des thèses démographiques, économiques et sociales ultralibérales. Petersen brosse donc assez rapidement le portrait de Malthus et de son époque, l'Angleterre des coalitions contre Napoléon. Le fait dominant lui paraît moins être la révolution industrielle que la révolution culturelle, cette « laïcisation » qui petit à petit retire à la religion, puis à la morale qu'elle sous-tendait, tout pouvoir d'expliquer le bas monde. A cet égard, la vie de Malthus est exemplaire puisqu'il la commence comme prêtre de l'église anglicane et l'achève comme professeur d'économie politique dans un collège laïc. Son œuvre aussi porte la marque de cette « professionnalisation » qui apparaît alors dans les sciences sociales." (Hervé Le Bras, Population, 1980)
Armand Colin, 1897, fort gr. in-8°, 798 pp, 23 planches hors texte, reliure demi-maroquin chocolat, dos à 5 nerfs, tête dorée. Bon exemplaire bien relié à l'époque
A Rouen, et se vend à Delft chez Henri van Rhin, 1697-1698, 4 parties en 2 vol. in-12, viii-160,(8)-[161-344],(8)-192 et 13-viii-[193-336]-(4) pp, reliures plein veau, dos à nerfs ornés de caissons dorés, coiffes sup. manquantes sinon bon exemplaire, très frais (reliure de l'époque)
Edition originale. C'est la réponse, sous forme de quatre lettres, au P. Daniel dont le livre "Lettre de Mr l'abbé*** à Eudoxe touchant la nouvelle apologie des Lettres provinciales" avait déclenché la polémique des Provinciales. Ce livre de Petitdidier a été condamné par de nombreux prélats et mis à l'index en 1703.
P., Maison Quantin, 1887, gr. in-8°, xvi-391 pp, broché, couv. lég. abîmée, dos recollé, qqs rousseurs, état correct
Perrin, 2009, in-8°, 380 pp, 8 pl. en couleurs hors texte, table des personnages impliqués, repères chronologiques, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état
En 1679, à l'apogée du règne de Louis XIV, éclate l'une des plus vastes affaires criminelles de tous les temps : l'affaire des Poisons. D'un seul coup se révèle l'envers sinistre du décor : les crimes de la Voisin, les sortilèges, les conjurations démoniaques, les messes noires, les sacrifices rituels... Affaire stupéfiante, ténébreuse, touffue, aux ramifications gigantesques, dans laquelle se trouvent mêlées des centaines de personnes, dont les plus grands noms de la cour de France, notamment la favorite, Mme de Montespan, à tel point que le roi lui-même, pris d'inquiétude, tente d'étouffer le procès. De l'officine des alchimistes au repaire des sorcières, des marchands de philtres d'amour aux fabricants de poisons, en passant par le cabinet du magistrat instructeur, La Reynie, c'est l'enquête policière complète sur l'une des plus étranges et irritantes énigmes de l'Histoire qui est ici offerte au lecteur. Mettant en lumière les moeurs et les mentalités d'une époque qui n'a pas été seulement celle des splendeurs de Versailles et de la culture classique, l'ouvrage de Jean-Christian Petitfils, fruit de longues recherches, présente des découvertes et des explications très convaincantes.