P., La Colombe, 1960, gr. in-8°, 398 pp, 4 pl. de photos hors texte, figures, carte, broché, bon état
Nouvelle édition d'un ouvrage paru en 1954. L'auteur se base sur le fameux Zen, en lequel il voit l'essence même et le couronnement du Bouddhisme, pour fonder son système philosophique personnel, qu'il baptise « matérialisme spirituel » et qui s'apparente au panthéisme. L'ouvrage étudie en particulier les relations du Bouddhisme avec les sciences modernes.
Gallimard, 1997, in-8°, 323 pp, index, broché, jaquette illustrée, bon état (Coll. NRF Essais), déférent envoi a.s. à Evelyne Sullerot
Ce demi-siècle a plus changé la condition féminine que les millénaires antérieurs : affranchies de la servitude immémoriale de la procréation, exerçant une activité professionnelle, vivant leur liberté sexuelle, les femmes battent désormais en brèche les citadelles masculines. Dans cette émancipation, on pourrait voir à l'œuvre la logique des sociétés postmodernes définie par Gilles Lipovetsky dans ses précédents ouvrages : le procès de personnalisation, cette nouvelle façon pour la société de gérer les comportements selon les valeurs du libre déploiement de la personnalité humaine, de la légimité de la jouissance et des demandes singulières, de la nécessité de moduler les institutions sur les aspirations des individus. Il est remarquable qu'aujourd'hui Gilles Lipovetsky – observant au plus près les manières d'être et de penser des individus dans des domaines aussi divers que l'amour, la séduction, la beauté physique, le rapport au travail, à la famille et au pouvoir – retrouve dans l'avancée de la postmodernité un élément majeur qui subsiste dans son altérité et se recompose dans la configuration individualiste : le féminin. Si les sociétés postmodernes s'emploient à réduire les oppositions de genre, elles ne préparent pas leur confluence. L'homme reste associé prioritairement aux rôles publics et « instrumentaux », la femme aux rôles privés, esthétiques et affectifs. Loin d'opérer une rupture absolue avec le passé historique, la dynamique démocratique le recycle continûment. En cela, elle ne va pas jusqu'au bout d'elle-même.
Paris, The Traveller’s Companion Series published by the Olympia Press, July 1959, in-8° (17,5 x 11), 226-(3 ff.) pp, encadrement vert sur la page de titre, broché, jaquette illustrée, ex-dono manuscrit en page de faux-titre, bords du premier feuillets lég. sali, bon état. Edition originale. Avec l’indication de prix « Francs : 1,500 » en quatrième de couverture. Exemplaire bien complet de la jaquette à rabats illustrée
Le livre a été composé entre 1954 et 1957 par Burroughs, qui résidait alors à Tanger, au Maroc. “The Naked Lunch” se veut une descente cauchemardesque dans l'esprit d'un junkie, transcendant la forme classique du roman en le déstructurant, maltraitant la forme et le fond, donnant chair à ses divagations morphinisées dans des allégories oscillant de la science-fiction à la tragédie, parlant de modifications corporelles, d'orgies homosexuelles, de complots et de créatures angoissantes, dans un pays étrange, lieu de toutes les folies, nommé Interzone. (Jean-Pierre Dutel)
Laffont, 1963, in-8°, 286 pp, broché, papier lég. jauni, bon état. Edition originale sur papier courant, envoi a.s.
Le Bois Castiau nous présente la vie dans les années 1920 à Ferrière-la-Grande, non loin de Maubeuge, du point de vue du petit André Leclercq. Si ses parents sont présents, c'est avant tout Man Toinette qui marque le futur Luc Bérimont. Matriarche ardennaise, cette grand-mère sévère mais immensément protectrice, voue à son petit-fils un amour exclusif. Sa mémoire inépuisable berce l'auteur d'histoires tragiques, où se bousculent les uhlans de 1870, les exils forcés, les veuvages... Bérimont serait-il devenu écrivain sans Man Toinette ? Lui-même en doute. Dans ce roman d'apprentissage, ce temps retrouvé fait aussi surgir un monde de petites gens, gentiment excentriques. Avec pour décor tout un pays oublié – ce Nord rural à la terre lourde – pays d'origine tatoué au plus profond de l'auteur, par-delà des décennies de vie parisienne...
P., Debresse, 1954, pt in-8°, 114 pp, un hors-texte de Fernand Léger, broché, non coupé, bon état. Edition originale, un des 600 ex. sur Bouffant Gothic, envoi a.s.
Bien complet de la jaquette imprimée de la “Collection des Neuf” qui précise que les hors-texte illustrant chacun des ouvrages de la collection ne figureront que dans l'édition originale.
P., Société d'Éditions, 1909, pt in-8°, 187 pp, broché, couv. crème avec auteur et titre imprimés en rouge au 1er plat, couv. lég. défraîchie, papier jauni comme toujours, état correct. Edition originale
Edition originale du tout premier ouvrage de l’auteur, qui le publia à compte d’auteur à l’âge de 20 ans. Il s’agit d’un recueil de poèmes inspirés des Mille et une nuits. La préface se termine ainsi : « J'ai erré dans la vie sombre avec la lampe merveilleuse. Jeune comme Aladin, j'ai, marchant d'un pas craintif, vu des fruits, des joyaux, des lueurs et des ténèbres. Et, le coeur chargé d'illusions, j'ai pleuré devant la difficulté de les apporter à la lumière pour les offrir au monde incrédule. ». — "Il fait suite à la présentation qui en avait été faite le 4 avril 1908, aux 'Matinées poétiques' que de Max organisait au théâtre Fémina. Cette lecture introduisit le jeune Cocteau dans le « Monde ». Nonobstant, à sa publication, ce recueil ne suscitera guère l’engouement de la critique et Cocteau le désavouera très vite au point de le qualifier de niaiserie. Il s’opposera jusqu’à la fin à sa réédition et s’abstiendra de le faire figurer dans la liste de ses œuvres." (Jean-François Lévy)
P., Editions G. Crés et Cie, 1926, in-12, 251 pp, broché, couverture lég. défraîchie, bon état. Edition originale, exemplaire du SP enrichi d'un envoi autographe signé de l’auteur. Rare
"Maître de l'horreur et du mystère" comme le célébraient ses amis, "scribe des miracles" comme il s'instituait lui-même, théoricien et praticien du "merveilleux scientifique" qui deviendra plus tard la science-fiction, Maurice Renard (1875-1939) occupe une place essentielle dans la littérature fantastique française : Le Docteur Lerne, sous-dieu (1908), Le Voyage immobile (1909), Le Péril bleu (1912), Monsieur d'Outremort et autres histoires singulières (1913), Les Mains d'Orlac (1920), qui fut adapté plusieurs fois au cinéma, L'Homme truqué (1921), Lui ? (1927), Un homme chez les microbes (1928), Le Carnaval du mystère (1929), et Le Maître de la lumière (1933). "II est hasardeux de coller des étiquettes strictes sur les oeuvres de Maurice Renard où, la plupart du temps, se combinent merveilleux, surnaturel, anticipation et énigme policière. Dans l'ensemble, elles appartiennent à la littérature d'épouvante en ce sens qu'elles mettent en jeu, par-dessus tout, les mécanismes du frisson et de la peur." (Jean-Baptiste Baronian)
Calmann-Lévy, 1925-1935, 25 pt vol. in-4°, planches hors texte et bandeaux par Edgar Chahine, Maxime Dethomas, Xavier Prinet, André Marty, Edy Legrand, Carlègle, Hermann-Paul, Georges Leroux, Émilien Dufour, Maxime Dethomas, Mirande, Bernard Naudin. Graveurs: Maggie Salcedo, J.-A. Hofmann, E. Gasparini, P. et A. Baudier, J. Malcouronne, Jean Vital-Prost, Roubille, Louis Caillaud, A. Latour, Emile Colin, Gabriel Belot, R. Dill, brochés, imprimés sur vélin du Marais, bon état. Belle édition illustrée, bien complète des 2 derniers volumes, regroupant des textes épars, parus deux ans après les autres
Grandi parmi les livres, mais dans une famille où la culture n'allait pas de soi, Anatole France (1844-1924) a nourri de cette ambiguïté une oeuvre subtile, souriante et passionnée. Elle est traversée par des figures de femmes voluptueuses, Thaïs, la Thérèse du Lys Rouge. Elle porte un témoignage lucide sur son temps, si proche du nôtre, avec les romans dédiés à Panama, à l'affaire Dreyfus (Histoire contemporaine), et à la réflexion sur l'inhumanité du pouvoir (Les dieux ont soif). Les opinions d'Anatole France sur la crise de l'Occident ont de quoi nous toucher directement. Il est aussi cet écrivain narquois et tendre, à la langue très pure, qu'aimèrent Supervielle et Queneau. — Détail : 1) Alfred de Vigny : Etude. Poésies : Les Poèmes dorés. Idylles et légendes. Les Noces corinthiennes. – 2) Jocaste et le chat maigre. Le Crime de Sylvestre Bonnard. – 3) Les Désirs de Jean Servien. Le Livre de mon ami. – 4) Nos enfants. Balthasar. – 5) Thaïs. L'Etui de nacre. – 6) La Vie littéraire : 1ère et 2e séries. – 7) La Vie littéraire : 3e et 4e séries. – 8) La rôtisserie de la Reine pédauque. Les Opinions de Jérôme Coignard. – 9) Le Lys rouge. Le Jardin d'Épicure. – 10) Le Puits de Sainte Claire. Pierre Nozière. – 11) Histoire du mail. Le Mannequin d'osier. – 12) L'Anneau d'Améthyste. M. Bergeret à Paris. – 13) Clio. Histoire comique. Sur la pierre blanche. – 14) Crainquebille (Putois, Riquet et plusieurs autres récits profitables). Crainquebille (Comédie en trois tableaux). Le Mannequin d'osier (Comédie en quatre actes). Au petit bonheur (Comédie en un acte). – 15) Vie de Jeanne d'Arc, I. – 16) Vie de Jeanne d'Arc, II. – 17) Rabelais. Auguste Comte. Pierre Laffitte. – 18) L'île des pingouins. La Comédie de celui qui épousa une femme muette. – 19) Les contes de Jacques Tournebroche. Les sept femmes de la Barbe-Bleue. – 20) Les Dieux ont soif. – 21) Le Génie latin. Les Poèmes du souvenir. – 22) La Révolte des anges. – 23) Le Petit Pierre. La Vie en fleur. – 24) Pages d'histoire et de littérature, I. – 25) Pages d'histoire et de littérature, II.
Librairie José Corti, 1952, pt in-8° (14 x 19), 323 pp, broché, non rogné, petite déchirure sans manque au 2e plat de couverture, bon état. Deuxième édition (5 août 1952), un des 750 exemplaires de tête sur vélin du Marais (numéro gratté)
Le plus célèbre des romans de Gracq. “Le Rivage des Syrtes” reçut le prix Goncourt que Julien Gracq, âgé de quarante et un ans, refusa. L'année précédente, dans son pamphlet “La Littérature à l'estomac”, l'écrivain avait brossé une satire des critiques, des maisons d'édition et des prix littéraires.
Gallimard, 1964, gr. in-8° carré (17,5 x 22 cm), 732 pp, illustré de 32 planches hors texte d'aquarelles originales de Yves Brayer, Michel Ciry, Bernadette Kelly, Walter Spitzer, Guy Bardone, cartonnage coquille d'oeuf décoré de l'éditeur d'après la maquette originale de Hollenstein, tiré sur papier vélin Plumex pour le texte et sur papier vélin offset pour les illustrations, bon état
P., L'Edition d'art H. Piazza, 1969, pt in-4°, 385 pp, avant-propos de Pascal Pia, 16 illustrations de Terechkovitch hors texte en couleurs, édition établie sous la direction de Marcel Lubineau, reliure simili-cuir carmin décorée de l'éditeur, bon état
Georges Duroy, dit Bel-Ami, est un jeune homme au physique avantageux. Le hasard d'une rencontre le met sur la voie de l'ascension sociale. Malgré sa vulgarité et son ignorance, cet arriviste parvient au sommet par l'intermédiaire de ses maîtresses et du journalisme. Cinq héroïnes vont tour à tour l'initier aux mystères du métier, aux secrets de la mondanité et lui assurer la réussite qu'il espère. Dans cette société parisienne en pleine expansion capitaliste et coloniale, que Maupassant dénonce avec force parce qu'il la connaît bien, les femmes éduquent, conseillent, œuvrent dans l'ombre. La presse, la politique, la finance s'entremêlent. Mais derrière les combines politiques et financières, l'érotisme intéressé, la mort est là qui veille, et avec elle, l'angoisse que chacun porte au fond de lui-même.
Fayard, 1950-1955, 16 vol. in-8°, bandeaux, lettrines et culs-de-lampe, brochés, couv. rempliées, édition numérotée sur vélin du Marais, bon état. Complet
Détail : Tome I (vi-493 pp) : Les silences du colonel Bramble. Les discours du docteur O’Grady. A la recherche de Bramble. Les nouveaux discours du docteur O’Grady. Conseils à un jeune français. Ni ange, ni bête. Tome II (500 pp) : Climats. Le cercle de famille. L'instinct du bonheur. Tome III (487 pp) : La vie de Disraeli. Edouard VII et son temps. Tome IV (499 pp) : Bernard Quesnay. Terre promise. Toujours l'inattendu arrive. Tome V (iv-467 pp) : Dialogues sur le commandement. Lyautey. Mes songes que voici. La conversation. Tome VI (507 pp) : Aspects de la biographie. Byron. Tome VII (v-462 pp) : Les mondes impossibles. Les mondes imaginaires. Tu ne commettras point l'adultère. Tome VIII (x-521 pp) : Chateaubriand. Alain. Tourgéniev. Tome IX (iv-494 pp) : A la recherche de Marcel Proust. Magiciens et logiciens. Tome X (v-473 pp) : Ce que je crois. Un art de vivre. Sentiments et coutumes. Cours de bonheur conjugal. Destins exemplaires. Tome XI (iv-505 pp) : Histoire des Etas-Unis. Tome XII (iii-504 pp) : Histoire de la France. Tome XIII (494 pp) : Histoire d'Angleterre. Tome XIV (452 pp) : Lélia ou la vie de Georges Sand. Tome XV (v-455 pp) : Ariel ou la vie de Shelley. Préfaces littéraires. Le dîner sous les marronniers. Une carrière. Tome XVI (viii-529 pp) : Olympio ou la vie de Victor Hugo.
P., Editions des Quatre Vents, novembre 1945, in-8° carré, 106 pp, broché, bon état. Edition originale. Prospectus pour le quatrième numéro inséré
Troisième numéro de cette revue dirigée par Henri Parisot dont 9 numéros parurent de juin 1945 à juin 1947. Textes de Lewis Caroll, René de Sokier, Gisèle Prassinos, Michel Fardoulis-Lagrange, Hans Arp, Erskine Caldwell, Armel Guerne, Henri Michaux, Ludwig Tieck...
P., Editions des Quatre Vents, mai 1946, in-8° carré, 137 pp, broché, bon état. Edition originale. Prospectus pour les numéros 7 et 8 inséré
Sixième numéro de cette revue dirigée par Henri Parisot dont 9 numéros parurent de juin 1945 à juin 1947. Textes de Balzac, Henri Michaux, Leonora Carrington, Joe Bousquet, Henri Thomas, Fitz James O'Brien, Federico Garcia Lorca, Francis Picabia, Robert Margerit, Stendhal...
P., Aux Portes du Large, 1952, pt in-8°, 279 pp, broché, couv. lég. salie, sans la jaquette, bon état, envoi a.s. (Prix Marc Elder)
Roman maritime se déroulant au XVIIIe siècle.
Villeneuve d'Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2002, gr. in-8°, 245 pp, nombreuses illustrations, biblio, broché, bon état
Thèse de doctorat en Ethnologie sous la direction d'Yves Lecerf et Jean-Marc Lepers, soutenue en 1997 à Paris VII. Recherche-action en ethnologie : l'accent est mis sur le processus artistique expérimental à l'oeuvre dans Shukaba. Démarche qui utilise les outils conceptuels de l'ethnométhodologie, dans le double objectif d'analyser les mécanismes de création dans leur contexte et de créer de nouveaux objets. Shukaba étudie les composantes d'une civilisation à travers l'invention d'une ethnie fictive, dont les attributs (parures, vêtures, talismans, dictons) et les pratiques (rituels, fêtes...) sont décrits dans le lexique intitule Shukaba. Sont introduites les notions de création-divination désignant l'invention artistique comme méthode d'interprétation ; de machines célibataires dans leur fonctionnement (et non dans leur nature) à partir des supports, plastiques, médiatiques...
[Livre d'enfant] – PITRAY (Arlette et Paul), André Édouard MARTY.
Reference : 99374
(1952)
P., Hachette, 1952, in-4°, 32 pp, illustrations dans le texte en 2 tons ou en couleurs par Marty, cart. souple de l'éditeur illustré en couleurs sur les 2 plats, bon état
Bel album imprimé sur papier fort avec de magnifiques et émouvantes illustrations d'André Marty, typiques de son style Art déco. La première édition date de 1938.
P., H. Perret, éditeur, 1889, 5 forts vol. in-12, 1343, 1381, 1336, 1526 et 1522 pp, 15 gravures hors texte sous serpentes (dont les 5 frontispices), table méthodique dans chaque volume, reliures souples plein chagrin marron, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, tranches rouges (rel. de l'époque), 3 feuillets de table réparés au dernier volume (pp. 1513-1518), bon état
Jolie édition imprimée en grands caractères. Première partie : Du Ier Dimanche de l'Avent jusqu'à la Septuagésime ; Deuxième partie, 1er volume : De la Septuagésime jusqu'au Dimanche des Rameaux ; Deuxième partie, IIe volume : Quinzaine de Pâques ; Troisième partie : Du IIe Dimanche après Pâques jusqu'au Xe Dimanche après la Pentecôte ; Quatrième partie : Du Xe Dimanche après la Pentecôte jusqu'au Ier Dimanche de l'Avent.
P., Rombaldi, 1939, pt in-8°, 336 pp, cinq compositions originales de Lobel-Riche reproduites en taille-douce, reliure demi-chagrin bleu-nuit à coins, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservée, tête dorée (rel. de l'époque), bon état. Exemplaire numéroté sur vergé de Voiron
Fille d’Hamilcar et servante de la déesse Tanit, Salammbô donne son nom au roman, et il s’agit bien pour Flaubert de raconter l’amour brut qui l’attache à Mâtho, le chef des mercenaires employés par Carthage dans sa guerre contre les Romains ; le destin des deux héros est pris dans le tumulte de batailles et de cruautés auquel donne lieu, près de trois cents ans avant Jésus-Christ, la révolte des mercenaires au retour du combat. En 1856, Madame Bovary avait été un considérable événement littéraire. Six ans plus tard, le deuxième roman de Flaubert, très attendu, suscita pourtant des réactions contradictoires : beaucoup le jugèrent incompréhensible, lesté d’une érudition historique excessive, et finalement ennuyeux ; d’autres au contraire s’enthousiasmèrent pour son originalité profonde et sa puissance d’évocation. Ce que Salammbô pouvait alors offrir d’étrange ne s’est pas effacé, mais l’évidence, s’est imposée d’une beauté jusqu’alors inédite en littérature – la beauté d’une fable où la violence de l’Histoire se trouve somptueusement mise en scène.
P., Editions Lapina, 1924, gr. in-8°, 183 pp, illustrations, lettrines, bandeaux, culs-de-lampe, broché, couv. illustrée rempliée, bon état (Coll. Les livres Célèbres). Edition de luxe ornée de 37 dessins originaux en deux tons de Maxime Dethomas gravés sur bois par Georges Aubert, tirée à 1000 exemplaires, celui-ci un des 929 ex. sur papier de Rives B.F.K.primé sur papier vergé de Rives. 1924.
Prix Fémina 1909 : Un roman sur le thème du souvenir, avec une mère coupable, pareille à une Mme Bovary plus aérienne et vaporeuse, et dont la gentillesse en même temps que le péché nous sont révélés par son fils. Le petit garçon a vu sa mère amoureuse et infidèle, et, de tout ce qu'il a vu et deviné confusément, fait un récit terrible et net, le scandale ne l'effraye pas, ne le bouleverse pas : tout cela, étant du passé, participe à la douceur du souvenir et à la dignité prochaine de la mort. Sa mère lui a dit : « Plus tard, quand tu comprendras, pardonne-moi, souviens-toi que j'étais bien faible et bien tendre...» (André Beaunier, Revue des Deux Mondes)
P., Charles Gosselin, Furne et cie, 1841, pt in-4°, (4)-xl-424 pp, introduction par Jules Janin et nouvelle préface de Lamartine, un frontispice et 11 gravures hors texte sous serpentes roses légendées, nombreuses vignettes dans le texte, reliure plein chagrin bordeaux, dos à 4 nerfs filetés soulignés à froid, caissons à froid à décor doré, titres dorés, décor doré et filets à froid d'encadrement sur les plats, coupes filetées, dentelles intérieures dorées, gardes de papier moiré, tranches dorées (rel. de l'époque), bon état. Très bon exemplaire sans rousseurs
Première édition illustrée et premier tirage, dite édition "Keepsake", en partie originale, comportant 12 planches (frontispice compris) hors texte d'après Marckl, gravées sur bois par Quartley, Dujardin, Herbert, Piaud et Timms, vignettes sur bois dans le texte, et 10 titres-frontispices compris dans la pagination (Carteret III, p. 366 ; Vicaire, IV, 976-77; Talvart XI, 19E) — L'édition originale (non illustrée) date de 1836. – Jocelyn, poème de Lamartine, est le journal et la confession d'un prêtre. Jocelyn est entré au séminaire afin de pouvoir abandonner à sa soeur sa part d'héritage et lui permettre d'épouser l'homme qu'elle aime. Les événements de 1793 l'obligent à se réfugier dans une grotte solitaire des Alpes. Un émigré, poursuivi par les soldats, meurt dans la montagne en confiant à Jocelyn son fils Laurence. Les deux jeunes gens vivent dans les bois, pleins de santé et de bonheur, attirés l'un vers l'autre par de vagues désirs. Enfin, Jocelyn découvre que Laurence est une femme, et une femme qui l'aime tendrement. Un jour, Jocelyn est appelé auprès de son évêque, prisonnier et mourant. Le vieillard lui confère les ordres, afin de pouvoir se confesser à lui. Une soeur de charité va annoncer à Laurence le sacrifice de Jocelyn. Deux années se passent. Jocelyn est devenu curé de Valneige. Après avoir longtemps souffert, il a conquis la paix du coeur. Laurence, pour s'étourdir, s'est jetée dans les plaisirs du monde. Quelques années après, elle vient mourir dans la montagne où elle a vécu heureuse, et c'est Jocelyn qui reçoit sa confession. L'amour, à la fois ardent et chaste, des deux jeunes gens, la grandeur du sacrifice chez Jocelyn, la sérénité où son âme arrive à la fin, les descriptions de la nature amples et abondantes, une pensée philosophique élevée côtoyant parfois une poésie intime et familière, des épisodes de toute beauté comme ceux des Laboureurs, de I'ordination de Jocelyn, des funérailles de Laurence, tels sont les principaux mérites de cette oeuvre. (Imago Mundi)
P., Editions Pierre Lafitte, 1939, gr. in-8° carré, 331 pp, un frontispice et 17 planches hors texte en couleurs sous serpentes par Sylvain Sauvage (ces hors-texte en phototypie sont coloriés au patron par Daniel Jacomet et Duval-Beaufumé), bandeaux et culs-de-lampe décoratifs de Sylvain Sauvage, gravés sur bois par Gilbert Poilliot, broché, couv. rempliée, dos lég. bruni, bon état. Un des 1800 ex. numérotés sur vélin à la forme Bernard-Dumas
P., A. Quantin, 1886, gr. in-8°, 404 pp, 10 délicates et superbes gravures sous serpentes, reliure demi-chagrin noir, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés, couv. conservée, bon état (Coll. Calmann-Lévy)
Les Mauprat : une famille de petits seigneurs berrichons, incultes et cruels, qui ne seraient pas déplacés dans un roman de Sade et perpétuent au dix-neuvième siècle les pires usages du monde féodal. A l'un d'eux, Bernard, on donne à violer sa cousine, Edmée. A force de courage, de grâce et de beauté, Edmée finira par dompter Bernard, par transformer la brute en homme véritable. Roman "noir" et roman socialiste en partie inspiré par les idées de Pierre Leroux, Mauprat marque le début du combat de Georges Sand (1804-1876) pour les droits de la femme. "Adieu les ignobles passions écrit-elle alors, et l'imbécile métier de dupe ! Que le mensonge soit flétri et que l'esclavage féminin ait aussi son Spartacus. Je le serai ou je mourrai à la peine". — ''Le Blant fut élève de E. Girard et débuta au Salon en 1874. Il fut Médaille d'or lors de l'Exposition Universelle de 1889. On lui doit d'intéressantes illustrations de livres''. (Bénézit, Dictionnaire des peintres)
P., Editions de la Maison des sciences de l'homme, 1989, gr. in-8°, 341 pp, 65 planches d'illustrations, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Ethnologie de la France)
Aussi massif qu'évanescent, le cheval noir de la Nièvre fut inventé, modelé, sculpté de toutes pièces voici un siècle. On l'a voulu reproducteur d'élite, voué aux concours de race et authentifié par un livre généalogique. L'objectif de ses créateurs était de prendre place sur le marché des géniteurs d'exportation, marché lucratif et prestigieux, mais très encombré. Quand le cheval noir fit son entrée, les éleveurs nivernais avaient déjà réalisé leur chef-d'oeuvre : le boeuf « blanc », charolais d'origine, affiné et « marqué » dans la Nièvre. Côté chevaux, les hommes du Perche tenaient alors le haut du pavé avec leur fameux percheron, le cheval de trait par excellence, qui fascinait la riche clientèle américaine. Sur tous ces fronts, le Nivernais dut mener un combat incessant. Aujourd'hui encore, en 1988, la presse se mobilise pour la cause du « trait nivernais », le « noir de velours », « fleuron du département » dont subsistent quelques rares spécimens, choyés par des éleveurs passionnés. L'exemplaire aventure de ce mastodonte montre comment des conflits sociaux peuvent se vivre par animal interposé, notamment autour du clivage entre cheval de trait et cheval de selle, si riche de sens dans notre histoire. À partir d'une patiente et minutieuse enquête ethnohistorique, Bernadette Lizet interroge la notion de « sang sous la masse », et nous invite à une passionnante réflexion sur l'émergence des races de trait au siècle dernier. S'y confrontent les enjeux sociaux et les données biologiques, les contraintes techniques et les représentations collectives, au rythme des revirements de la mode, mais aussi des lentes inflexions de l'histoire.
Strasbourg, La Nuée Bleue, 1995, in-8°, 223 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état