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La plus précieuse et la plus bibliophilique édition du XVIIe siècle des "Œuvres" de Clément Marot. A la Haye, chez Adrian Moetjens, Marchand Libraire près de la Cour, à la Librairie Françoise, 1700. Deux volumes petit in-12 de xvi pp., 732 pp. et (8) ff. de table. Maroquin bleu nuit, aux angles, quadrilobes mosaïqués de maroquin rouge ornés, pièce centrale chantournée de maroquin beige et losange rouge, ornés de petits fers, large bordure de fleurons dorés, filet doré en encadrement, dos à nerfs ornés de fers et quadrilobes mosaïqués rouge et brun, tranches dorées sur marbrures. Reliure mosaïquée de l’époque. 133 x 74 mm.
La plus précieuse et la plus bibliophilique édition du XVIIe siècle des Œuvres de Clément Marot. « Jolie édition, la plus recherchée... Il est difficile de s’en procurer des exemplaires bien conservés de marges et dont les feuillets n’aient pas une teinte rousse » mentionne Brunet (Manuel du Libraire et de l’amateur de livres, III, c. 1418). Cas du présent exemplaire, très pur et à très grandes marges (hauteur: 133 mm). Dans ses élégies, épîtres, ballades, rondeaux, chansons, complaintes, épigrammes et psaumes, Marot apporte en effet le meilleur de l’ancienne poésie française et une inspiration réellement populaire sous le vernis de la politesse de cour. Poète officiel adulé par François Ier et Charles Quint, Marot marque par son talent la première époque vraiment remarquable de la poésie française dont l’esprit reparaîtra chez La Fontaine qui ne manqua pas de rendre hommage à « Maître Clément ». De sa grand amye Dedans Paris, ville jolie, Ung jour passant melancolie, Je prins alliance nouvelle A la plus gaye damoyselle Qui soit d’icy en Italie. D’honnesteté elle est saisie, Et croy, selon ma fantaisie, Qu’il n’en est gueres de plus belle Dedans Paris. Je ne vous la nommeray mye, Sinon que c’est ma grand amye ; Car l’alliance se feit telle Par un doulx baiser que j’eus d’elle, Sans penser aulcune infamie. Édition qui se joint à la collection elzévirienne. Les deux fleurons de titre sont semblables dans la bonne édition, tandis qu’ils sont différents dans la réimpression qui a été faite sous la même date. (Ils sont ici semblables). Cette édition a toujours été prisée des grands bibliophiles et les bibliographes listent le nom de ses illustres détenteurs: Baron Pichon, Comte d’Hoym, Lignerolles, De Backer, La Roche Lacarelle, Didot, Mac Carthy, Pixérécourt, Labedoyere, Solar… Quant à Deschamps (Supplément à Brunet, il mentionne les enchères très élevées atteintes dans les années 1870 par les beaux exemplaires d’une hauteur de marges d’au moins 129 mm: (le présent exemplaire mesure 133 mm) «en mar. doublé de Boyet, exempl. Gaignat, 760 fr. Brunet (0m,137 de haut.); en mar. de Padeloup, aux armes du comte d’Hoym, 1500 fr. Baron Pichon , et serait vendu plus cher aujourd’hui; en mar. de Bradel, mais de 0m,129 seulement, 250 fr. Bordes; en maroquin de Trautz, exemplaire grand de marges, annoncé sur papier fort, 705 fr. Benzon; en mar. de Padeloup, haut. 0m,129, 330 fr. Leb. De Montgermont; en mar. de Bauzonnet, mais taché de rousseur, 120 fr. Labitte (1870); en mar. de Bauzonnet, 200 fr. au catal. Morgand et Fatout, et en mar. de relieurs di secondo cartello, deux exemplaires à 180 fr. au même cat.; en mar. de Trautz, 400 fr. cat. Fontaine de 1872. Nous citerons encore un délicieux exempl., relié en mar. doublé, par Padeloup, haut. 0m,134 qui fait partie du cabinet de M. de Ganay.» Rappelons qu’un livre de bibliophilie se négociait à cette époque à compter de 10 fr Or. Le présent exemplaire, revêtu d’une reliure mosaïquée de l’époque, compte parmi les plus précieux connus. « Au cours du XVIIIe siècle et spécialement de 1715 à 1775, un petit nombre de relieurs, pour la plupart parisiens, exécutèrent pour certains amateurs des reliures d’un caractère très particulier, décorées en mosaïque d’application de cuirs de différentes couleurs. La technique employée était connue depuis le XVIe siècle et demeurera utilisée. Elle est très exactement décrite par Dudin sous le nom de « reliure à compartimens » dans son Art du relieur doreur de livres publié en 1772, avec le patronage de l’Académie royale des sciences: « On commence par couvrir son livre en veau blanc ou en maroquin de couleur ou en tel autre fond qu’on veut ; il faut seulement que le cuir soit le mieux choisi et le plus exempt de tous défauts, trous et taches qu’on puisse se procurer. Quand le cuir est bien sec, on pose dessus un dessin tel qu’on le veut exécuter dont les différentes parties sont colorées ; on calque le dessin sur le veau et sur ce calque on colle des morceaux de maroquin teints en diverses couleurs et de toutes les teintes ; on pare ces peaux le plus mince qu’il est possible, de manière qu’on puisse voir le jour au travers ; on les taille en morceaux de la grandeur des parties du dessin qu’ils doivent représenter et on les colle avec de la colle de farine sur la peau, mettant très peu de colle pour ne point faire d’épaisseur ; quand ces morceaux sont collés, on met le livre en presse pendant un certain temps pour qu’ils s’unissent et ne fassent plus, pour ainsi dire, qu’un seul corps avec la peau qui fait le fond... Ensuite on dore tout ce qui est couvert de dessin, de même que tout le fond qui est semé de petits points... On recherche par dessus cet or le contour des fleurs, rinceaux, feuillages et autres parties du dessin, suivant exactement ces contours pour les circonscrire d’un filet d’or qui en termine l’extrémité. » Les reliures « à compartimens » étaient d’une technique extrêmement minutieuse et d’un prix de revient très élevé, ce qui explique pourquoi les exemples qui nous en ont été conservés sont très peu nombreux. » Précieuses reliures issues de l’«Atelier des Petits Classiques» ainsi nommé car le caractère commun de ces rarissimes reliures mosaïquées est de recouvrir de petites éditions classiques.
Précieux exemplaire à grandes marges de l’un des principaux livres de langue française du XVIe siècle conservé dans sa reliure parisienne en maroquin rouge doublé de maroquin bleu. A Lyon, à l’enseigne du Rocher, 1544. In-8 de 479 pp., (17) pp., 264 pp. Plein maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs richement orné, double filet doré sur les coupes, doublures de maroquin bleu à dentelle, tranches dorées sur marbrures. Reliure signée Belz-Niedrée. 160 x 104 mm.
L’édition de référence, dite du Rocher, l’une des plus précieuses des Œuvres de Clément Marot. « Édition du plus grand intérêt, parce qu’étant la dernière donnée du vivant de Marot, et publiée par lui, elle a fixé le texte et le classement adoptés pour les éditions postérieures. Ce classement, dans l’ordre des genres de poésies ou de poèmes, est suivi là pour la première fois. C’est aussi dans cette édition que parait pour la première fois la traduction complète des cinquante psaumes de David, par Clément Marot, dont il n’avait été donné que des fragments dans les éditions précédentes. L’impression du volume est d’ailleurs très soignée. La marque qu’on voit sur le titre et à la fin est celle de l’imprimeur lyonnais Antoine Constantin. L’édition est connue sous le nom d’édition du Rocher, à cause de cette marque et des mots à l’enseigne du Rocher qu’on lit au-dessous. Dans son avis au lecteur, l’imprimeur annonce que la nouvelle disposition des œuvres a été faite « soubs la correction et bon jugement toutes fois de l’autheur... » Et il ajoute que plusieurs pièces parues ici étaient inédites. Dans la seconde partie, la traduction des Psaumes de David est précédée de trois épîtres, l’une « Au Roy très chrestien François premier de ce nom », la seconde « Au Roy encores » et la troisième « Aux dames de France touchant les dicts Pseaumes ». (J. Le Petit). « Édition remarquable » mentionne Brunet (III, 1455). Poète officiel adulé par François Ier et Charles Quint, Marot marque par son talent la première époque vraiment remarquable de la poésie française dont l’esprit reparaîtra chez La Fontaine qui ne manquera pas de rendre hommage à « Maître Clément ». Sa franchise d’esprit et de ton lui vaudront à plusieurs reprises tant l’incarcération que l’exil. Poète officiel de la cour de 1527 à 1534 Marot travaille à inventer des genres nouveaux. Il est ainsi l’inventeur en France du sonnet, importé d’Italie, à la suite de Pétrarque, ainsi que de l’églogue et de l’élégie, si prisées des poètes latins. « Dans sa poésie toute personnelle Marot évoque ce que Rabelais exprima avec la prose : de même que sous le rire de Rabelais se lisent les grandes préoccupations de son temps, sous la légèreté apparente de l’œuvre de Marot, se lisent la critique de la justice, le goût de la liberté, la mise en place de nouveaux rapports entre le poète et le roi, la défense d’idées religieuses nouvelles ». Le succès du poète à son époque fut immense et suscita maintes légendes. Ses textes furent présents dans tous les recueils de l’époque ; sa traduction des Psaumes servit de livre de prières à toute l’église réformée ; mais la légende retient aussi l’image du poète rossant le guet à la façon de Villon. De sa grand’ amye Dedans Paris, ville jolie, Ung jour passant melancolie, Je prins alliance nouvelle A la plus gaye damoyselle Qui soit d’icy en Italie. D’honnesteté elle est saisie, Et croy, selon ma fantaisie, Qu’il n’en est gueres de plus belle Dedans Paris. Je ne vous la nommeray mye, Sinon que c’est ma grand amye ; Car l’alliance se fet telle Par un doulx baiser que j’eus d’elle, Sans penser aulcune infamie. Précieux exemplaire à grandes marges de l’un des principaux livres de langue française du XVIe siècle conservé dans sa reliure parisienne en maroquin rouge doublé de maroquin bleu. Provenance : des bibliothèques R. Grandsire et L. Michaud avec ex libris.
Bel exemplaire conservé dans ses éclatantes reliures en maroquin rouge de l’époque. La Haye, chez Adrian Moetjens, 1700.2 tomes en 2 volumes petits in-12 de : I/ xvi pp., 318 ; II/ pp. 319 à 732, (16) pp. de table. Reliés en plein maroquin rouge de l’époque, plats ornés de fleurons d’angle dorés reliés par des filets d’encadrement dorés en pointillés, dos à nerfs finement ornés, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l’époque.134 x 74 mm.
La plus précieuse édition du XVIIe siècle.Brunet, III, 1458 ; Tchemerzine, IV, 506 ; Graesse, IV, 411 ; Catalogue Rothschild 615 ; Bulletin Morgand et Fatout 11362.« Jolie édition, la plus recherchée… Il est difficile de s’en procurer des exemplaires bien conservés de marges, et dont les feuillets n’aient pas une teinte rousse » mentionne Brunet.Dans ses élégies, épîtres, ballades, rondeaux, chansons, complaintes, épigrammes et psaumes, Marot apporte en effet le meilleur de l’ancienne poésie française et une inspiration réellement populaire sous le vernis de la politesse de cour.Poète officiel adulé par François Ier et Charles Quint, Marot marque par son talent la première époque vraiment remarquable de la poésie française dont l’esprit reparaîtra chez La Fontaine qui ne manqua pas de rendre hommage à « Maître Clément ».Bel exemplaire d’une étincelante pureté, somptueusement relié à l’époque en maroquin rouge.
Superbe recueil complet des 10 contes de Maupassant publiés par la Société des Bibliophiles de l’Académie des beaux-livres. Paris, aux frais et pour les sociétaires des Bibliophiles de l’Académie des Beaux-livres, 1891-1892. 10 ouvrages réunis en un volume grand in-8. Maroquin gris bleu, encadrement de filets et de fleurons dorés sur les plats, dos à nerfs richement orné, double filet or sur les coupes, large roulette dorée intérieure, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés, étui. Ch. de Samblanx. 265 x 175.
Superbe recueil complet des 10 contes de Maupassant publiés par la Société des Bibliophiles de l’Académie des beaux-livres. «L’ouvrage complet se compose de dix fascicules avec pagination et couverture particulière pour chacun d’eux. Tous ces contes ont été imprimés sur papier fabriqué exclusivement pour la Société avec filigrane encadrant chaque page et portant dans la pâte en haut: Guy de Maupassant; et en bas Contes choisis. Quelques sociétaires ont fait relier leur exemplaire en conservant toutes les couvertures, soit en les laissant à leur place, soit en les reléguant à la fin du volume; d’autres ont conservé les fascicules tels quels en les renfermant dans un étui». (Annales administratives des Bibliophiles contemporains, p. 89). Il se compose d’une couverture, d’un faux titre et d’un titre, accompagnés d’un frontispice en couleurs de Paul Avril d’après Félicien Rops, suivis des 10 titres suivants, chacun avec sa couverture particulière : - Le Loup. Histoire de chasse. Novembre 1891. (2 ff.), 12 pp. Édition entièrement gravée, illustrée de 15 eaux-fortes relevées d’aquatinte par Everet Louis Von Muyden (1853-1922), dont une sur le titre, 12 bandeaux, une lettrine et un cul-de-lampe. Le texte a été gravé au burin par A. Leclère. - Hautot père & fils. 1892. (2 ff.), 20 pp., 3 planches. Édition illustrée de 12 compositions de Georges Jeanniot, dont 3 hors texte, la plupart en couleurs, retouchées à l’eau-forte et au burin par Henry Manesse et tirées en taille-douce polychrome par la maison Wittmann. Pages 5 à 8 reliées par erreur après le titre. - Allouma. 1892. (2 ff.), 30 pp., (1 f.). Édition illustrée de 2 têtes de chapitre en couleurs et de 2 culs-de-lampe en camaïeu, gravés par Paul Avril. - Mouche. Souvenir d’un Canotier. 1892. (2 ff.), 20 pp. Édition entièrement gravée, illustrée à chaque page d’une composition de Ferdinand Gueldry gravée sur cuivre par Fillon. Le texte a été gravé au burin par A. Leclère. - La Maison Tellier. 1892. (2 ff.), 44 pp., (2 ff. dernier blanc). Édition illustrée de 25 aquarelles de Pierre Vidal dans le texte, gravées par Hellé et Ruckert, et coloriées par Grenengaire - Un Soir. 1892. (2 ff.), 27 pp. Édition illustrée de 28 compositions de Georges Scott, gravées sur bois par D. Quesnel et Duplessis. - Le Champ d’oliviers. 1892. (2 ff.), 34 pp., (1 f.), 3 planches. Édition illustrée de 9 compositions de Paul Gervais, dont 3 têtes de chapitre, 3 culs-de-lampe et 3 hors-textes, héliogravées et tirées en taille-douce par Boussod et Valadon. - Mademoiselle Fifi. 1892. Frontispice, (2 ff.), 22 pp., (1 f.), 3 planches. Édition illustrée de 22 compositions d’A. Gérardin et Charles Morel dont 18 dans le texte, gravées sur bois par Jules Tinayre et 4 hors texte, gravées sur cuivre par Hellé, dont une en couleurs. Exemplaire enrichi de la planche en couleurs qui était remise aux sociétaires après la publication. - L’Épave. 1892. (2 ff.), 17 pp., (1 f.). Édition non illustrée. Exemplaire enrichi de 2 très belles aquarelles originales signées (signature difficile à déchiffrer) et datées de 1917, ainsi que d’un très beau croquis original au crayon non signé. - Une partie de campagne. 1892. (2 ff.), 18 pp., (1 f. blanc). Édition non illustrée. Exemplaire enrichi d’une eau-forte en couleurs d’Henri Boutet, qui était remise aux sociétaires après la publication, et de 3 superbes aquarelles originales signées d’Alcide Robaudi (1850-1928), sur le faux titre ainsi que sur les pages 1 et 18. «Collection des 10 contes de Maupassant publiés par la Société des Bibliophiles contemporains, et tiré pour les seuls membres de la Société. Chaque conte porte une pagination distincte, a une couverture de couleur et d’ornementation différentes, et offre un type particulier d’impression, d’illustration et de gravure. Pour pouvoir donner à l’ouvrage complet une apparence homogène, il a été fait un titre général portant le nom imprimé du sociétaire, une couverture d’ensemble et un beau frontispice gravé par Paul Avril, d’après Félicien Rops, tiré en couleur. Les artistes qui ont contribué à l’illustration de ces contes sont: Evert Van Muyden, G. Jeanniot, P. Avril, F. Guledry, P. Vidal, G. Scott, P. Gervais, A. Gérardin et C. Morel.» (Catalogue de la Bibliothèque d’Alfred Piat, 1446) Le tirage était, selon Vicaire, de 188 exemplaires sur vélin filigrané au nom de l’auteur et de la collection, non mis dans le commerce. Cet exemplaire porte le numéro 71 ; il fut spécialement imprimé pour M. Léon Guillon. Il a été enrichi du prospectus imprimé sur papier bleu envoyé aux sociétaires. «Ces 10 fascicules sont illustrés de figures en noir et en couleurs par Pierre Vidal, P. Avril, Lunois, Paul Gervais, F. Gueltry, Van Muyden, etc. Frontispice gravé en couleurs par P. Avril, d’après F. Rops. Cette édition a été tirée à un très petit nombre d’exemplaires, pour les membres de la Société seulement». (Bulletin de la Librairie Damascène Morgand, VI, 26287) Superbe exemplaire dont toutes les couvertures d’origine de couleurs et d’ornementations différentes ont été conservées dans une très belle reliure de Charles de Samblanx.
Provenance: ex-libris gravé Marcel de Merre et ex-libris Robert Desprechins dessiné par Cocteau. Paris, Ed. Rouveyre et G. Blond, 1883. In-12 de (1) f.bl., 298 pp., (1) f., (1) f.bl. Demi-maroquin bordeaux à coins, dos à nerfs, tête dorée, non rogné, couvertures roses et dos conservés. Etui. Tchékéroul. 184 x 113 mm.
Edition originale «assez rare» (Clouzot), dont il n’a pas été fait de tirage sur grand papier, de ces fameuses nouvelles, sous la bonne couverture imprimée par Rouveyre et Blond. Carteret, II, 112; Clouzot, 197. «Il existe des exemplaires de l’édition originale avec des couvertures roses portant comme nom d’imprimeur Ch. Maréchal et J. Montorier sur le plat verso: la vraie couverture originale est celle qui porte dans le bas du plat verso: ‘Ed. Rouveyre et G. Blond, imprimeurs-éditeurs, rue de Richelieu, 98.’ Contient: La Bécasse – Ce Cochon de Morin – La Folle – Pierrot – Menuet – La Peur – Farce normande – Les Sabots – La Rampailleuse – En mer – Un Normand – Le Testament – Aux Champs – Un coq chanta – Un Fils – Saint Antoine – L’Aventure de Walter Schnaffs.» (Vicaire, 609) «Depuis qu’une paralysie des jambes l’immobilise dans son fauteuil, le grand chasseur que fut le baron des Ravots doit se contenter, pour satisfaire sa passion, de tirer de sa fenêtre sur les pigeons que son domestique, caché dans un massif, lâche à intervalles imprévus. A la saison des chasses, il réunit ses amis pour se faire conter leurs prouesses, puis, disposant sur le col d’une bouteille, une sorte de tourniquet sur lequel est épinglé le crâne d’une bécasse, il fait pivoter l’appareil, et le bec de l’oiseau désigne, en fin de course, celui des convives qui devra raconter une histoire. Ces récits n’ont pas entre eux d’autre lien que ce prétexte. Il y a, dans le nombre, de ‘bonne histoires’ assez cruelles, comme celle qui s’intitule ‘Ce cochon de Morin’ […] ‘La rempailleuse’, une des plus grandes pages d’amour que Maupassant ait écrites, est le récit d’une passion sans réponse qui obsède et nourrit toute une existence; depuis le jour où la petite rempailleuse a consolé un garçonnet de son âge en lui donnant les deux liards qu’il avait perdus, elle ne vit plus que pour revoir, avec la même émotion d’année en année, selon l’itinéraire des ambulants, ce garçon toujours indifférent qui accepte les minces économies de la petite et finira par accepter l’héritage qu’elle laisse à sa mort au seul homme qu’elle ait vu sur la terre. ‘Le testament’ est une autre page d’amour: les dernières volontés d’une épouse délaissée, et qui, d’outre-tombe, dénonce, témoigne et conclut en consacrant le seul amour de sa vie. Enfin, ‘Le Fils’, où s’accusent les remords des amours insouciantes, parce que les amours peuvent causer la mort et peuvent créer de la vie, sans nul proportion ni correspondance avec le caprice d’un moment». (Dictionnaire des Œuvres, II, 60). Superbe exemplaire en parfaite condition, non rogné, dans une fine reliure de Tchékéroul avec les couvertures roses et le dos conservés. Provenance: ex-libris gravé Marcel de Merre et ex-libris Robert Desprechins dessiné par Cocteau.
Précieux exemplaire de cette rare originale, grand de marges car relié sur témoins, avec les couvertures et le dos conservés. Bruxelles, Henry Kistemaeckers, 1882. In-16 de (1) f.bl., 1 portrait, 172 pp. y compris le faux-titre et le titre imprimé en rouge et noir, (2) ff. pour la table et l’achevé d’imprimer. Relié en demi-maroquin havane à coins, lisse, couvertures et dos conservés, non rogné. Reluire signée Affolter. 158 x 100 mm.
Édition originale « tirée à petit nombre sur vergé » (Clouzot). Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 532 ; Bibliothèque De Backer, 2383 ; Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, 758 ; Carteret, II, 110 ; Clouzot, 197. Elle est ornée d’un portrait de Guy de Maupassant gravé à l’eau-forte par Just. « Mademoiselle Fifi est un recueil de nouvelles de Guy de Maupassant (1850-1893) publié en 1882 […]. ‘Mademoiselle Fifi’, qui donne son titre à l’ouvrage, est une évocation de la guerre de 1870. Dans cinq récits de ce recueil, le style de Maupassant retrouve tout son mordant, cette terrible concision dans le tragique et ce sens heureux du comique, qui sont les marques de son génie : ‘Une ruse’, ‘Un réveillon’, ‘A cheval’, ‘Deux amis’, et ‘Le voleur’. Le premier met en scène un vieux médecin de province, lequel évoque avec sobriété une sienne intervention en vue de sauver l’honneur d’une jeune femme, qui vient de voir mourir chez elle, en pleine nuit, son amant. ‘Un réveillon’ est un récit ayant pour cadre la campagne normande : Maupassant y révèle toute sa maîtrise. Par une nuit glacée de Noël, le même médecin se voit appelé par la famille du père Fournel, un vieux de 96 ans qui est mort le matin même. Quand il arrive, tout le monde est à table. Comme il demande à voir le mort, on lui répond avec embarras. En fin de compte, on soulève le dessus de la table sous laquelle, selon l’usage normand, se trouve une grande huche : le pauvre vieux y repose. En manière d’excuse, la petite fille explique en larmoyant que, la maison ne comptant qu’un seul lit, elle et son époux ont été contraints de coucher sur la dure pendant toute la maladie du vieux. Main tenant que les formalités funèbres sont terminées, ils se sont permis de récupérer leur couche. […]Dans ‘Deux amis’, nous assistons à la tragique histoire de deux braves petits commerçants pendant le siège de Paris, qui paieront de leur vie le goût qu’ils eurent toujours pour la pêche à la ligne. ‘Le voleur’ passe communément pour un chef-d’œuvre de comique. » (Dictionnaire des Œuvres, IV, 315). Précieux exemplaire enrichi de cet envoi autographe signé de l’auteur sur un papillon collé sur le premier feuillet blanc: « A Monsieur Gille avec les affectueux compliments de Guy de Maupassant ». Lors de la parution de Mademoiselle Fifi, Maupassant séjourne à Menton. Toutes les dédicaces de ce livre sont donc envoyées depuis Menton sur « papillons » séparés, et collées dans les exemplaires, à Paris, par l’éditeur. (Voir correspondance, p.298). Précieux exemplaire de cette rare originale, grand de marges car relié sur témoins, avec les couvertures et le dos conservés.
Séduisant exemplaire conservé tel que paru à toutes marges dans ses brochures d’attente, l’un des plus grands connus. Hambourg, s.n., 1782. 2 tomes en 2 volumes in-8 de : I/ xiv pp., (1) f., 366 pp., (1) f. d’errata ; II/ 237 pp., ff. du premier cahier intervertis, cachet humide d’une bibliothèque religieuse répété sur le titre, la p. 121 et en dernière page de chaque volume. Conservé non rogné dans ses brochures d’attente de papier dominoté, étiquettes avec titre aux dos, boite de plexiglass. Brochures de l’époque. 217 x 142 mm.
Edition originale du virulent ouvrage de Mirabeau écrit pendant sa détention au donjon de Vincennes et s’élevant contre le despotisme. Graesse, IV, 535 ; Einaudi 3932 ; Cioranescu 45191 ; Conlon 82 ; Bûcher 573. Mirabeau (1749-1791) est le fils de l’économiste Victor Riquetti de Mirabeau. Homme politique français, il est l’un des personnages les plus marquants de la Révolution et l’orateur de plus brillant de l’assemblée constituante. Il a des relations très difficiles avec son père et mène une vie de débauche où il accumule de nombreuses dettes. Pour le soustraire à ces dernières, il sera enfermé par lettres de cachet en prison sur demande de son père à plusieurs reprises. Mirabeau rédigea les Lettres de cachet dans le donjon de Vincennes où il resta enfermé pendant 3 ans et demi, au même moment que le Marquis de Sade. Œuvre éloquente où il flétrit énergiquement les abus du pouvoir arbitraire, Les Lettres de cachet sont un véritable réquisitoire débutant par une histoire du droit pénal français ; Mirabeau poursuit par l’organisation de l’administration pénitentiaire à la fin de l’Ancien Régime, qu’il dénonce violemment. « ‘Des Lettres de cachet’ n’est pas seulement une éloquente protestation contre le despotisme, un plaidoyer chaleureux en faveur de la liberté individuelle, mais encore un véritable travail d’érudition rempli d’exemples historiques, et qui suppose d’immenses lectures ». (Barbier). « C’est par l’histoire et par la raison que Mirabeau combat les détentions arbitraires » (P. Negrin). « Des Lettres de cachet mérite de grands éloges. Les principes du droit naturel, base de toute société et de toute civilisation, y sont exposés et développés avec autant de force que de netteté. Mirabeau s’y montre déjà grand publiciste et l’écrivain y fait pressentir l’orateur ». (A. de Montor). « Cet ouvrage, nouvelle dénonciation du pouvoir arbitraire, plaidoyer en faveur de la liberté individuelle, défense de la justice et de l’humanité contre le despotisme, eut un tel retentissement à l’époque, que Vergennes demanda à la Prusse d’arrêter la publication de cet écrit licencieux, de le saisir et de détruire le manuscrit… » (H. Aureole, Bibliographie sur Mirabeau). Superbe exemplaire conservé tel que paru, à toutes marges car non rogné, dans ses brochures d’attente de papier dominoté. L’un des plus grands exemplaires connus (hauteur : 217 mm). Le second volume est considéré comme rare car il aurait été détruit par les autorités prussiennes, à la requête du gouvernement français. Provenance : l’exemplaire provient de la bibliothèque de Mr. Bidault, Gentilhomme du Comte d’Artois, futur Charles X.
La publication de l’Ami des hommes en 1756 valut à Mirabeau un véritable triomphe. S.l., 1759-1760. Sept parties en 7 volumes in-12 de: I/ 1 front. x pp., (3) ff. de table. 391 pp.; II/ (6) ff. et 534 pp.; III/ (6) ff. et 526 pp., déch. au coin inf. de la p. 225 sans atteinte au texte; IV/ xj-267 pp.; V/ (1) f. et 376 pp. ; VI/ xii, 298 pp. et (2) ff. table; VII/ (2) ff., 228 pp. et (1) f. de table plus 6 tableaux repliés. Les deux dernières parties sont datées de 1760. A partir de la quatrième partie, le texte se trouve ici en édition originale. Plein veau brun marbré, dos à nerfs ornés, coupes décorées, tranches rouges. Reliure de l’époque. 165 x 91 mm.
Précieuse édition de «l’Ami des Hommes » contenant les sept parties reliées dès leur parution avec tomaison individualisée. Tchemerzine, IV, 750. Édition originale des quatre derniers volumes, le texte des trois premiers étant déjà paru. Les deux derniers volumes sont ici corrigés, et une huitième partie fut publiée en 1760. La dernière partie ici présente contient bien les six tableaux dépliants. La publication de l’Ami des hommes en 1756 valut à Mirabeau un véritable triomphe. Mais c’est après cette publication qu’il rencontra Quesnay et ce n’est qu’en 1760 qu’il adhéra à la doctrine des physiocrates dont il deviendra l’un des plus influents propagandistes. En 1756, débute la parution deL’Ami des hommes ou Traité sur la population, l’ouvrage qui va contribuer à la renommée de son auteur, Victor de Riqueti, marquis de Mirabeau, issu d’une lignée de négociants italiens établis à Marseille, anoblis au XVIe siècle, riches en terres érigées en marquisat depuis Louis XIV. Plus qu’à ses domaines en Provence ou en Limousin, il s’intéressera à sa terre du Bignon près de Paris, plus accueillante à une agronomie appliquée. Mais cet aristocrate introduit dans les milieux éclairés parisiens, outre la gestion de contentieux familiaux, que nous ne pourrons esquiver, a déjà publié en 1747 unTestamentencore confidentiel, annonciateur d’un Mémoire concernant l’utilité des états provinciaux, qui a été remarqué, gardant la réputation ambiguë d’un plaidoyer pour les libertés de la province, empreint encore de nostalgie nobiliaire. Utile référence pour aborderL’Ami des hommesconsidéré par toute une tradition, en cours de réexamen aujourd’hui, comme l’un des textes fondateurs de la doctrine physiocratique. On y trouve énoncés des principes comme le primat de l’agriculture, créatrice de la « vraie richesse », et la condamnation de la finance, du luxe et de la « cupidité », dans un monde sous la conduite de propriétaires (qui sont encore des seigneurs) et d’un « roi pasteur ». Plus que comme une exigence d’ordre moral, c’est donc comme une science que se présente la doctrine nouvelle à laquelle le marquis se rallie, en même temps que toute une école se forme, avec l’abbé Baudeau, Dupont de Nemours,… L’influence croissante de Lemercier de la Rivière contribue à accentuer la rigidité théorique des énoncés et pour toute une partie des philosophes (Diderot, Galiani), les physiocrates deviennent une «secte ». En 1767, Quesnay a traité du « Despotisme de la Chine », et Lemercier de la Rivière élabore en ces années le concept de « despotisme légal ». Dans ce concert, le marquis de Mirabeau a tenu sa partie, en publiant en 1760 une Théorie de l’impôt qui lui vaut un embastillement de huit jours, mais aussi en 1763 une Philosophie rurale, puis entre 1767 et 1768 desLettres sur la dépravation, la restauration et la stabilité de l’ordre rural, qui illustrent la continuité de son approche moralisante. On sait le déclin de la « secte » lors des années de la crise politique et sociale de 1770-1776, qui ont vu la chute de Turgot, sympathisant du mouvement. “A key economic work of the period, issuing from that group of French Enlightenment economists termed the Physiocrats, a circle that included Mirabeau, Turgot and Quesnay. Immediately preceding Adam Smith's theories (which are fundamental to modern economics) Physiocracy was arguably the first consistent and rigorous theory of economics, espousing a theory that the wealth of nations rests on agriculture. The term laissez faire is identified with this circle; it was popularized by Vincent de Gournay, a physiocrat and intendant of commerce in the 1750s, who likely adopted the phrase from François Quesnay’s writings on China. This work was issued simultaneously in quarto and duodecimo and is scarce complete in either edition”. (Kress 5735 ; Higgs 1631). Bel exemplaire dont les sept parties sont tomées de 1 à 7 au dos de chacun des volumes conservé dans ses reliures en veau marbré de l’époque.
Précieux exemplaire, l’un des 30 imprimés sur papier du Japon. Paris, Charpentier et Fasquelle, 1900. Grand in-8 de (4) pp., 519 pp., (1) p., (1) f.bl. Conservé tel que paru, broché dans les couvertures d’origine à l’imitation d’un cahier d’écolier, non rogné. 253 x 162 mm.
Edition originale du chef-d’œuvre d’Octave Mirbeau. Talvart, XV, pp. 253-254. Précieux exemplaire, l’un des 30 imprimés sur papier du japon, second papier après 20 exemplaires sur Chine. Celui-ci porte le n°30. «Ce livre de Mirbeau est un violent réquisitoire contre les maux dont souffre la société moderne. Il unit la satire des mœurs familiales à une assez trouble sensualité. Aussi la satire s’éclipse-t-elle par endroits, et l’on voit le «journal» se transformer, finalement, en une simple chronique scandaleuse.» (Dictionnaire des Œuvres, III, 854). Très bel exemplaire conservé tel que paru, broché dans les couvertures d’origine à l’imitation d’un cahier d’écolier.
Rare édition originale de ce recueil de pièces par l’érudit normand Moisant de Brieux, considéré comme l’un des plus grands poètes de son temps. Caen, Jean Cavelier, 1671. In-12 de (1) f.bl., (6) ff., 179 pp., (1), (1) f.bl. Relié en plein maroquin rouge, triple filet doré d’encadrement sur les plats, dos à nerfs finement orné, double filet doré sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches dorées sur marbrures. Lortic Fils. 140 x 80 mm.
Rare édition originale de ce recueil de pièces par l’érudit normand moisant de Brieux, considéré comme l’un des plus grands poètes de son temps. Catalogue Ruble, 559 ; Bulletin Morgand et Fatout, 6983 ; Brunet, III, 1791 ; Frère, Manuel du bibliographe normand, 155. « Edition originale, rare, de ce recueil de prose et de vers, renfermant entre autres un curieux morceau intitulé : ‘Cy est ly traitie de Chevalerie à tous allans et venans, translaté du latin en langue vulgaire’ (en l’année 1377) ». (Ruble) « Les poésies de Moisant de Brieux se composent de stances, d’odes, de sonnets, d’énigmes, d’épigrammes et de madrigaux. Les pièces en prose, qui occupent les pp. 103-172, ont plus d’intérêt que les pièces en vers. Elles sont presque toutes consacrées à l’étude de notre vieille langue, que le poète normand cultivait avec prédilection. On y trouve notamment le texte d’un ‘Traité de Chevalerie, à tous allans et venans’, qui, dit le texte, fut mis en français en l’an 1377. Le volume se termine par un ‘Tombeau de mademoiselle de La Luzerne et de monsieur de Ruqueville, son frère’. Mlle de La Luzerne était la correspondante ordinaire de Moisant de Brieux, celle à qui étaient adressées ses recherches philologiques ». (Catalogue Rothschild, n°1907). « Elevé dans la religion réformée, Jacques Moisant de Brieux (né en 1614 à Caen, mort en 1674 dans la même ville) fit ses études dans l’université de Sedan, dont tous les maitres professaient le protestantisme. Après avoir été quelque temps conseiller au Parlement de Metz, de Brieux revint à Caen, où florissait alors une foule de savants ; à leur exemple, il se livra avec ardeur à la culture des lettres. Il rassemblait chez lui tous les savants de Caen : Huet, Bochart, Tannegui Lefèvre, Heinsius, Chapelain, La Roque, Ségrais, etc. Ces réunions qui avaient lieu le lundi de chaque semaine et dans lesquelles on discutait des points d’histoire et de littérature, donnèrent naissance à l’Académie de Caen. M. de Brieux correspondait avec une partie des savants de l’Europe ». (Frère, Manuel du bibliographe normand, 154). Anobli par Louis XIV en 1644, Moisant reçoit ses lettres en 1665 confirmant sa noblesse « pour l'estime et la réputation qu'il s'est acquises parmi les Savants et les Gens de Lettres ». Plus que personne, il ranima le goût des lettres par la fondation de l’Académie des Belles-lettres de Caen (1652) qui s’est perpétuée sous ce titre. Moisant de Brieux passe pour un des meilleurs poètes latins de son temps ; Bayle, qui jugeait Moisant de Brieux « le plus grand poète qui fut en France et fort versé dans les Belles Lettres », parle de ses vers avec les plus grands éloges… « Tous les ouvrages de Moisant de Brieux sont rares et recherchés » ajoute Frère dans son Manuel du bibliographe normand. Bel exemplaire de cette rare œuvre littéraire finement relié en maroquin rouge par Lortic Fils. D’après nos recherches, seules 3 Institutions publiques françaises possèderaient cette originale : les Bibliothèques de Caen et de Rouen, et la B.n.F.
Fort bel exemplaire de la bibliothèque Mortimer L. Schiff. Paris, Jean Ribou, 1669. In-12 de (2) ff., 155 pp. Maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, double filet sur les coupes, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrures, mors supp. frotté. Reliure signée de Chambolle-Duru. 148 x 84 mm.
Précieuse édition originale de cette comédie de Molière en trois actes, représentée pour la première fois le 18 juillet 1668 à Versailles. Tchemerzine, IV, 790 ; Lacroix, Bibliographie moliéresque, n°18. « Le privilège est daté du 30 septembre 1668 ; il n’y a pas d’achevé d’imprimer ». (Tchemerzine, IV, 790). « Le 18 juillet 1668, Molière donna pour la première fois ‘George Dandin’ à Versailles. Cette comédie s’inscrivait dans le cadre du Grand Divertissement Royal qui avait été préparé pour couronner par une série de fêtes somptueuses le grand succès diplomatique de Louis XIV après ses victoires de Franche-Comté. Cette comédie obtint un grand succès et son passage au Palais Royal confirma la très bonne impression qu’elle avait laissée à la Cour. Molière jouait dans la pièce le rôle du Mari confondu, c’est-à-dire du mari trompé, du paysan qui avait eu le malheur d’épouser une femme légère, d’un milieu tout différent. Il est clair que Molière avait voulu, dans cette comédie, dont le fond reste tragique, malgré les réparties et les situations comiques, dépeindre en les exagérant les malheurs de son propre foyer. Les humiliations qu’il s’impose tout en déchaînant le rire par leurs outrances voulues n’en portent pas moins la marque de ses craintes et de ses propres souffrances. C’est le vendredi 2 novembre 1668 que la pièce fut jouée à St-Germain et le 9 novembre elle eut les applaudissements du Palais-Royal. C’est à l’occasion des représentations de St-Germain que le roi accorda 3 000 livres à la troupe. » (Guibert, I, pp. 283-284). « Comédie en trois actes et en prose que Molière écrivit à la prière de Louis XIV afin qu’elle pût être jouée à l’occasion des fêtes que l’on donna en 1668, pour célébrer la victoire de la France et le Traité d’Aix-la-Chapelle. En fait, Molière se contenta de transformer une de ses farces de campagne que sa troupe donnait de temps à autre au Palais Royal : ‘la Jalousie du Barbouillé’ devint ‘George Dandin ou la Mari confondu’. La pièce fut très applaudie à Versailles […] Les dernières paroles du mari infortuné : ‘Lorsqu’on a comme moi épousé une méchante femme, le meilleur parti qu’on puisse prendre, c’est de s’aller jeter dans l’eau la tête la première’, servent de conclusion, d’une manière presque tragique, à une pièce où l’on a ri aux dépens d’un malheureux, strictement dans son droit ». (Dictionnaire des Œuvres, III, 245). Précieux exemplaire de cette édition originale revêtu d’une élégante reliure en maroquin rouge de Chambolle-Duru. De la bibliothèque Mortimer L. Schiff. Nos recherches nous ont permis de localiser des exemplaires de cette rare originale dans 7 Institutions publiques françaises: Reims, B.n.F., Marseille, Besançon, Paris - Bibliothèque de la Sorbonne et Institut de France, Strasbourg.
Cette pièce compte parmi les plus recherchées de Molière. Paris, Gabriel Quinet, 1662. In-12 de (11) ff., pp. 9 à 76, (1) f. d’extrait du privilège. Relié en plein maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, roulette intérieure dorée, filet doré sur les coupes, tranches dorées. Reliure signée Trautz-Bauzonnet. 144 x 88 mm.
Précieuse édition originale des « Facheux » première comédie-ballet composée par Molière. Guibert, I, p.75 ; Lacroix n°7; Tchemerzine, IV, 770 ; Ruble, 357. Cette comédie-ballet fut représentée pour la première fois le 17 août 1661 à Vaux-Le-Vicomte dans le château de Fouquet, en présence de Louis XIV. Cette pièce compte parmi les plus recherchées de Molière, son impression ayant été perturbée par l’arrestation de Fouquet. « Une anomalie singulière se remarque dans la pagination. L’exemplaire est composé de cahiers comportant chacun 6 feuillets. Le premier cahier signé A commence au titre et se termine au verso de l’Epistre au Roy, lequel est blanc. Le deuxième cahier signé A commence par la Préface et se termine page 10, c’est-à-dire au verso du premier feuillet de la pièce. Normalement, cette page 10 devrait être chiffrée 12, le recto étant 11. Or ces 2 pages n’existent pas puisque la pagination saute de 10 à 13, la page 13 étant signée B, début du troisième cahier. Plusieurs suppositions ont été faites, mais à notre avis, celles de Paul Lacroix et de Le Petit nous paraissent seules valables. Il est en effet probable que la pièce ayant été jouée d’abord à la fête de Vaux dans le château du Surintendant Fouquet une dédicace avait été préparée par Molière à l’intention de ce dernier. La Préface et le Prologue devaient peut-être aussi faire allusion à Fouquet. Mais la disgrâce du Surintendant étant survenue brusquement trois semaines après la représentation, le 5 septembre exactement, Molière dut attendre, avant de se décider à prendre son privilège et faire imprimer la pièce, d’être fixé sur l’attitude définitive du Roi à l’égard de son Surintendant. C’est ce qui peut expliquer le retard apporté à l’impression de la pièce (18 février 1662). Quand il fut certain que le Roi persistait dans son attitude il modifia rapidement sa dédicace, la Préface et le Prologue et supprima la dédicace à Fouquet. L’irrégularité de pagination ne peut avoir d’autre cause que la hâte avec laquelle ont été opérés ces changements. » (Guibert, I, p.77) Le Privilège, daté du 5 février 1662 est accordé au Sieur Molière, puis cédé par lui à Guillaume de Luyne, lequel le partagea ensuite avec Ch. de Sercy, Jean Guignart (sic), Cl. Barbin et G. Quinet. L'achevé d'imprimer est du 18 février 1662. « Le Petit note dans sa Bibliographie des Principales Editions Originales (1888) qu'il n'a pas vu d'exemplaire dont la dernière page soit chiffrée 52 au lieu de 76. Nous sommes assez surpris de cette constatation car tous les exemplaires que nous avons vus, sauf un seul, comportent l'erreur de pagination, le nôtre y compris. Il existe donc deux tirages de cette édition, l'un avec la faute, l'autre sans la faute. » (Guibert). En fait, « Les Fâcheux » furent conçus, composés, appris et représentés en 15 jours au cours des fêtes somptueuses qui se déroulèrent au palais de Fouquet. La comédie plut tant à Louis XIV qu’il daigna y collaborer. Molière profita des conseils du Roi et modifia sa pièce en conséquence. « Les Fâcheux » inaugurent la série des pièces à grand spectacle, mêlées de ballets, qui plaisaient à Louis XIV, et qui devaient aboutir 10 ans plus tard à la formule de l’opéra. La comédie a un tour nettement satirique ; tous ces fâcheux sont des personnages de la cour de France qui devaient être fort reconnaissables. Le charme de la pièce vient de la succession piquante de scènes prises sur le vif. L’une des pièces les plus recherchées de Molière. Parmi les 17 originales de Molière possédées par Guy Pellion, toutes reliées en maroquin du XIXe siècle, Les Facheux suscitèrent la plus haute enchère avec Le Tartuffe, Les Fourberies de Scapin et L’Etourdi. Dans le catalogue de la grande librairie Morgand et Fatout de mai 1876, les originales de L’Estourdy et des Fâcheux, toutes deux reliées en maroquin de Trautz-Bauzonnet, étaient respectivement cataloguées 1 350 et 1 800 F or. Bel exemplaire de la bibliothèque Bernard Jean.
Rare exemplaire conservé dans sa reliure ancienne, immense de marges, le plus grand connu. Paris, chez Pierre Promé, sur le Quay des Grands Augustins, à la Charité, 1673. Petit in-8 de (2) ff. pour le titre, le privilège et la liste des acteurs, 92 pp. [Relié avec] : - Chamfort. La Jeune indienne, comédie en un acte et en vers, Représentée pour la première fois par les Comédiens François Ordinaires du Roi, le 30 Avril 1764. Amsterdam, A. Hupkes, 1764. Petit in-8 de 36 pp. [Et] : - Diderot. Le Père de famille, comédie en cinq actes et en prose. Liège, D. de Boubers, 1769. 109 pp. - Molière. Sganarelle ou le cocu imaginaire. Comédie. Représentée pour la première fois sur le Théâtre du Petit Bourbon, le 28 jour de May 1660. Par la Troupe de Monsieur Frere Unique du Roy. 1 frontispice, pp. 265 à 304, (2) ff. - Molière. Les Facheux. 1 frontispice, (1) f., pp. 73 à 128. - Boursault. Esope à la cour, comédie héroique. Paris, Pierre Ribou, s.d. (4) ff., 86 pp. Relié en plein veau marbré de l’époque, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges. Reliure du XVIIIe siècle. 154 x 88 mm.
Édition originale de deuxième tirage de la dernière pièce parue du vivant de l’auteur. On ne connaît que 5 exemplaires du premier tirage, avec le titre à la date de 1672. « Cette comédie ayant été imprimée vers la fin de l’année, comme le prouve la mention portée au bas du Privilège : ‘Achevé d’imprimer le 10 Décembre 1672’, il est probable que le tirage aura été commencé avec le titre portant l’indication de l’année 1672 et interrompu ensuite pour changer cette date et par cela même rajeunir la pièce » (Monsieur le Baron de Ruble, Livres rares et précieux, 384). Tchemerzine, IV, p. 799 ; Guibert, pp. 347-352 ; Le Petit, p. 309. Cette œuvre, parue sans dédicace et sans préface, est la dernière pièce publiée par Molière ; elle parut un mois avant sa mort. Cette édition avait été imprimée à ses frais et sous ses yeux, avec son orthographe. Cette comédie en cinq actes et en vers fut représentée pour la première fois le 11 mars 1672 au théâtre du Palais Royal à Paris, et non pas à Versailles devant le roi. Le succès fut vif et ne se démentit pas au cours des 215 représentations que cette pièce connut sous le règne de Louis XIV. De nombreux bibliographes ont souligné l’élégance et la perfection de cette édition réalisée par Pierre Promé. « Remarquons en passant que l’édition de Pierre Promé a été particulièrement soignée et dépasse sensiblement en perfection les éditions de Jean Ribou ». (Guibert). « Les ‘Femmes Savantes’ restent une des meilleures pièces de Molière. Il sut mettre en lumière avec un bonheur égal à celui de l’Ecole des Femmes le ridicule de ces poètes de dernier ordre devant lesquels les femmes bourrées d’un faux savoir et d’une immense crédulité se pâment d’admiration. Sur le plan purement littéraire cette pièce est une des plus parfaite. La tradition veut que Boileau l’ait lue et y ait apporté quelques modifications. Bien que Molière, poète par tempérament, mais comédien par goût ait écrit davantage en comédien qu’en poète, il faut reconnaître que les ‘Femmes Savantes’ confirment ses qualités d’écrivain et prouvent que Molière était vraiment à l’époque de sa rédaction en pleine possession de son génie ». (Guibert). Cette édition originale a toujours été fort appréciée pour la perfection littéraire et le charme de son texte, ainsi que pour les circonstances de sa parution, quelques semaines avant la mort de l’auteur. Précieux exemplaire, le plus grand connu (hauteur : 154 mm) conservé dans sa reliure du début du XVIIIe siècle. Provenance : l’exemplaire de A. J. Guibert, bibliographe des Œuvres de Molière publiées au XVIIe siècle, Paris, Editions du C.N.R.S., 1961, I, p. 351, n°1. Il est suivi de La Jeune indienne de M. de Chamfort (1764), du Père de famille de Diderot (1769), de Sganarelle de Molière (tiré des Œuvres complètes, T. 1, 1682), des Facheux de Molière, d’Esope à la cour de Boursault.
Édition originale du Sicilien, cette comédie-ballet piquante et délicate qui annonce Marivaux. Louis XIV y joua le rôle d’un Maure. Paris,Jean Ribou, 1668. In-12 de (2) ff., 81 pp., (2) ff. pour la fin du privilège, (1) f. bl. Plein maroquin rouge janséniste à grain long, dos à nerfs, double filet doré sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure signée de Mercier. 153 x 88 mm.
Edition originale de cette comédie de Molière en un acte, représentée pour la première fois le 14 février 1667 au Château de St-Germain-en-Laye. Tchemerzine, IV, 782. «La comédie du ‘Sicilien ou l’Amour peintre’ était comprise dans le Ballet des Muses de Benserade, le poète attitré de la Cour. Malgré la richesse et la variété des divertissements offerts au Roi il y manquait encore l’évocation de l’Orient. Aussi Molière voulut-il combler cette lacune. On avait à l’époque peu de détails sur les mœurs des Maures et des Turcs. Molière qui ne manquait pas d’imagination présenta à sa façon des personnages de fantaisie. Le Roi se déclara fort satisfait et comme il ne dédaignait point de participer aux divertissements qu’on lui offrait il joua un rôle dans cette fine et spirituelle comédie en figurant dans la mascarade finale de la pièce sous le costume et les traits d’un Maure de qualité. Le succès de la représentation fut très net et le ‘Sicilien’ prit place immédiatement parmi les belles réussites de Molière. La prose cadencée qu’il utilisa dans cette circonstance s’adaptait parfaitement à la musique et Robinet n’hésita pas à qualifier de chef-d’œuvre cette nouvelle expression théâtrale. Le 10 juin 1667 eut lieu la représentation publique à Paris, au Théâtre du Palais Royal, représentation qui fut très goûtée des spectateurs. On joua 17 fois le ‘Sicilien’ au cours des mois de juin et juillet 1667, puis 2 fois encore avant la mort de Molière. La pièce avait surtout conquis le public lettré par sa légèreté élégante et par le charme qui se dégageait des personnages. Les frères Parfaict, dans leur ‘Histoire du Théâtre Français’ ont parfaitement résumé l’opinion générale sur la comédie du Sicilien. ‘C’est la seule pièce en un acte, écrivaient-ils, où l’on découvre de la grâce et de la galanterie. Les autres petites pièces, que Molière ne donnait que comme farces ont d’ordinaire un fonds plus bouffon et moins agréable. La finesse du dialogue, et la peinture de l’amour dans un amant italien et dans un amant français, font le principal mérite de cette pièce qui est ornée de musique et de danses». (Guibert, I, pp. 199-203) « On trouve dans le Sicilien quantité de passages piquants et délicats qui ne sont pas sans annoncer Marivaux et Musset. » (Dictionnaire des Œuvres, VI, pp. 127-128). «Le privilège est daté du dernier jour d’octobre 1667. Cette comédie est qualifiée de ‘belle et très agréable’, ce qui est une particularité d’autant plus remarquable, que les privilèges du Roi ne contiennent jamais d’appréciations littéraires, comme on en trouve dans les ‘approbations’.» (Lacroix, Bibliographie moliéresque, n°14). Bel exemplaire à très grandes marges (hauteur: 153 mm contre 147 mm pour l’exemplaire James de Rothschild) de cette édition originale, finement relié en maroquin rouge par Mercier. Nos recherches nous ont permis de localiser des exemplaires de cette rare originale dans 3 Institutions publiques françaises seulement: B.n.F., Bibliothèque du Château de Chantilly et Bibliothèque de Reims.
Nouvelle édition, la première édition collective complète datant de 1682 ; celle-ci reproduit le texte de l'édition de 1710 avec addition de jeux de scènes et de remarques ainsi que des corrections. Paris, Claude Robustel, 1718. Ensemble 8 volumes in-12 de: I/ (14) ff., 1 portrait de l’auteur, 352 pp., 2 planches hors texte; II/ (2) ff., 372 pp., 6 plancheshors texte; III/ (2) ff., 384 pp., 5 planches hors-texte; IV/ (2) ff., 324 pp. numérotées 322, 4 planches hors texte; V/ (2) ff., 330 pp., 3 planches hors texte; VI/ (2) ff., 285 pp., 3 planches hors texte; VII/ (2) ff., 336 pp., 5 planches hors texte; VIII/ (4) ff., 299 pp., 3 planches hors texte. Plein maroquin rouge janséniste, filet à froid autour des plats, dos à nerfs richement ornés aux petits fers dorés (palmettes et fers pointillés), coupes décorées, tranches dorées sur marbrures. Fine reliure de l’époque attribuable à Luc-Antoine Boyet. 160 x 92 mm.
Nouvelle édition, la première édition collective complète datant de 1682 ; celle-ci reproduit le texte de l'édition de 1710 avec addition de jeux de scènes et de remarques ainsi que des corrections. Concernant le texte, c'est celui de l'édition de 1682 augmentée de la vie de Molière par Grimarest. Les éditeurs des éditions de 1710 et 1718 ont ajouté de nombreuses pièces accessoires. Pour l'édition de 1710, la Compagnie des libraires qui se sont partagés les frais et les exemplaires sont : Michel David, Guignard, Aubouyn, Cavelier, Charpentier, Osmont, Ribou, Clousier et Trabouillet. Il semble que les associés de l'édition de 1718, huit années plus tard, soient encore les mêmes (l'extrait du privilège est celui de l'édition de 1710 et donne les mêmes noms). Le premier volume contient une page de titre au nom de Claude Robustel tandis que tous les autres volumes portent "Par la Compagnie des libraires". Cette habitude de mettre une page de titre au nom d'un des libraires de la Compagnie en tête du premier volume devait permettre aux libraires de se partager un nombre fixé d'exemplaires une fois l'impression achevée. Peut-être même que chaque libraire récupérait ses exemplaires "en feuilles" et que chaque libraire faisait alors relier ses exemplaires à son goût pour sa clientèle. Le premier volume contient la vie de Molière par Grimarest et la critique de la vie de Molière, ainsi qu'une réponse à cette critique par Grimarest. Le huitième volume contient toujours la pièce L'ombre de Molière de Brécourt, qui fut un acteur des pièces de Molière. «On trouve, dans cette édition, la ‘Vie de Molière’, par Grimarest, avec la Lettre critique à M. de … sur cette Vie, et l’Addition à la Vie de Molière, contenant une réponse à laCritique; les Extraits de divers auteurs (Rapin, Baillet, Moréri, Perrault, Bayle, etc.), relatifs à Molière et à ses ouvrages, et le Recueil des épigrammes, épitaphes et autres pièces en vers sur sa mort. Cette édition a été préparée et faite plus soigneusement que les autres, ce qui fait dire au poëte Danchet dans son Approbation: ‘Je n’y ai rien trouvé qui ne puisse plaire à la curiosité de ceux qui recherchent avec soin tout ce qui regarde cet illustre auteur’.» «Cette édition reproduit identiquement celle de Paris, 1710, sauf l’addition de quelques jeux de scène et un petit nombre de corrections dans le texte… Les œuvres posthumes se trouvent encore séparées dans les tomes VII et VIII. Les estampes ont été regravées d’après celles de 1710, mais le graveur a supprimé beaucoup de détails de dessin; il a aussi changé le caractère des figures, et modifié les costumes, en supprimant, par exemple, les fontanges des femmes, parce qu’on n’en portait plus. Dans quelques-unes de ces gravures on a même les modes exactes de la Régence.» (Lacroix, Bibliographie moliéresque, 307). Elle est illustrée d'un portrait de Molière par Mignard gravé par Audran, et de 31 figures. Les planches ont été regravées et réactualisées pour cette édition ; les costumes se trouvent donc au goût de l'époque et suivent les tenues vestimentaires des acteurs de la Régence. Une note ancienne à la plume sur la garde attribue la reliure à Antoine Michel Padeloup, ce que nous ne pouvons pas confirmer. Superbe exemplaire conservé dans de fines reliure du tout début du XVIIIe siècle en maroquin rouge attribuables à Luc-Antoine Boyet. L'étude des fers de la reliure indiquerait une reliure exécutée vers 1720. Il fut nommé relieur de la Bibliothèque du Roi Louis XIV en 1698 et est mort en 1733. Selon Roger Devauchelle,« ce qui est notable chez cet ouvrier hors ligne, c’est la perfection du corps d’ouvrage, qui dépasse en solidité tout ce qui a été fait jusqu’à lui ». En un mot, lorsqu'un bibliophile a une reliure de Boyet entre les mains il le sent, il le sait. C'est bien le cas ici. La finesse et la beauté du maroquin employé, la qualité de la dorure, le fini en tout, laisse peu de place au doute. Provenance: Labbey de Billy avec cachet sur le titre (ex bibliotheca Billiana), Rahir avec ex libris, monogramme VG sur la dernière garde du premier volume.
Paris, Gabriel Quinet, 1663. In-12 de (5) ff., 117 pages chiffrées et 1 page non chiffrée pour l’extrait de privilège. Maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, double filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Trautz-Bauzonnet. 141 x 82 mm.
Édition originale de la première en date des grandes pièces de Molière. Tchemerzine, IV, 772 ; Guibert, I, 94. Guibert distingue à tort deux tirages de la première édition : le tirage A est en fait une contrefaçon. Notre exemplaire comporte toutes les caractéristiques du tirage qualifié de B selon Guibert et qui constitue l’édition originale. Dans la chronologie des représentations officielles, c’est la toute première comédie de Molière qui marque le point de départ de la renommée de l’auteur. Elle fut d’abord jouée à Lyon en 1655, puis le 3 novembre 1658 dans la Salle du petit Bourbon située près du Vieux Louvre à Paris, où elle fut accueillie avec beaucoup de ferveur par le public de l’époque. Première comédie de Molière pour la joyeuse fantaisie qui s’y déploie, l’habileté scénique, et enfin la langue savoureuse et imagée, tant admirée par Victor-Hugo, elle connut un succès retentissant. Exemplaire revêtu d’une reliure en maroquin rouge par Trautz-BAuzonnet.
Paris, Guillaume de Luyne, Claude Barbin, Pierre Tribouillet, 1663, 1665 et 1666. In-12, plein veau brun granité, armoiries dorées au centre des plats, dos à nerfs orné, infimes restaurations, coupes décorées, tranches rouges. Reliure armoriée de l’époque. 140 x 82 mm.
« Après le succès des représentations de Molière, suivi de l’écoulement rapide dans le public des pièces imprimées séparément, il fallait s’attendre à ce qu’on vît publier, avec ou sans l’autorisation de l’auteur, un recueil général de ses comédies. Deux moyens s’offraient aux éditeurs. Le premier, le plus rationnel, était de constituer une édition collective autorisée ou non par Molière, édition à pagination continue, avec un faux-titre pour chaque pièce et un titre général pour l’ensemble. Au contraire, le deuxième procédé, beaucoup plus simple consistait à relier ensemble les pièces déjà imprimées et de faire précéder ou non le tout d’un titre général portant soit au verso, soit sur un feuillet séparé la liste des comédies contenues dans l’ouvrage. Bien entendu, il ne s’agissait plus dans ce cas de pagination suivie. Les pièces existaient déjà à leurs dates propres dans le recueil avec le nom de leurs imprimeurs » (A. J. Guibert. Molière CNRS - Premiers essais d’éditions collectives). Furent réunies et reliées à l’époque les cinq pièces suivantes : I- L’Escole des maris, Comédie, de I.-B. P. Molière représentée sur le Théâtre du Palais Royal. Paris, chez Guillaume de Luyne, 1663. In-12 de (5) ff. (frontispice, titre, épître, personnages), 65 pp. et (3) pp., (2) ff. bl. Seconde édition originale, reproduisant l’édition originale de 1661. Paul Lacroix la signale également sous la date de 1664 ; elle a été partagée entre les libraires concessionnaires du privilège de 1661. De toute rareté complète des deux derniers feuillets blancs en reliure armoriée de l’époque. II- Les Fascheux, Comédie de I.-B. P. Molière, représentée sur le Théâtre du Palais Royal. Paris, [Guillaume de Luyne], 1663. In-12 de 82 pp., (1) p., (1) p.bl. Rarissime édition grenobloise imprimée l’année d’après l’originale. III- L’Escole des femmes, Comédie. Par I.-B. P. Molière. Paris, Claude Barbin, 1665. In-12 de (6) ff. y compris une figure et 95 pp. Seconde édition, qui reproduit exactement l’édition originale. L’édition est ornée du précieux frontispice gravé par François Chauveau qui représente le plus ancien portrait de Molière. Elle peut être qualifiée de « seconde édition originale ». De toute rareté en reliure armoriée du temps. IV- La Critique de l’Escole des femmes, Comédie. Par I.-B. P. Molière. Paris, chez Claude Barbin, 1663. In-12 de (5) ff. (titre, épître, privilège et personnage), 117 pp. et (1) f.bl. Edition originale. Le privilège est daté du 10 juin 1663 et l’achevé d’imprimer du 7 août 1663. L’édition a été partagée entre Claude Barbin, Charles de Sercy, Thomas Joly, Guill. De Luyne, Louis Billaine, Et. Loyson, Jean Guignard et Gabriel Guinet. De toute rareté complète du dernier feuillet blanc conservé dans sa reliure armoriée de l’époque. V- L’Amour médecin. Comédie. Par I.-B. P. Molière. Paris, chez Pierre Trabouillet, 1666. Avec Privilège du Roy. In-12 de (6) ff. dont 1 frontispice gravé et 95 pp., la dernière chiffrée par erreur 59. Edition originale. Le privilège est daté du 30 décembre 1665 et l’achevé d’imprimer du 15 janvier 1666. L’édition a été partagée entre Pierre Trabouillet, Nicolas le Gras et Th. Girard. Ce type de recueil en reliure armoriée de l’époque est de la plus insigne rareté dans les bibliothèques de grands classiques du XVIIe siècle. La plupart des éditions originales ou rares des pièces de Molière ont été reliées par les grands maîtres du XIXe siècle. De très rares exemplaires en main privée sont à ce jour conservés dans leur reliure de l’époque non armoriée : vélin, veau ou maroquin. Ainsi Jacques Guérin possédait-il un seul exemplaire factice des Œuvres de Molière de 1673 relié en 8 volumes in-12, maroquin rouge non armorié de l’époque avec 7 pièces en édition originale, vendu 2 100 000 FF (320 000 €) il y a près de 30 ans, enchère considérable à l’époque. (Référence : Bibl. J. Guérin. Livres exceptionnels, Paris 29 novembre 1988, n° 23). Le présent exemplaire est l’un des seuls connu conservé dans sa reliure armoriée de l’époque attribuée à une demoiselle Cauchon dont la famille comptait au XVIIe siècle une abbesse.
Année 1652. Paris, chez Augustin Courbé, 1652. In-folio de (16) ff. y compris un frontispice, 834 pp. (mal ch. 840), (21) ff., pt. manque de papier au coin de la p. 523 sans atteinte au texte. Plein veau moucheté de l’époque orné à la Du Seuil, dos richement orné, tranches marbrées. Reliure de l’époque. 383 x 260 mm.
«Bonne édition faite sur l’édition de 1635 ; les traductions y sont placées pour la première fois en regard du texte. » Elle a été partagée entre Augustin Courbé, Pierre Rocolet, Et. Loyson, Edme Couterot, Pierre Le Petit, Th. Jolly, Sébastien Huré, etc.» (Tchermerzine, IV, 902). Il s’agit de la troisième édition in-folio. Elle comprend bienl'"Epistre de Mademoiselle de Gournay" et sa préface. « Quoiqu’on ait pris beaucoup de libertés avec lui, le texte est, pour l’essentiel, celui de la dernière édition de Mademoiselle de Gournay publiée en 1635, qui reparaît (...) pour la première fois. » In Les Essais de Montaigne Exposition Bibliothèque Municipale de Bordeaux, 1980-1981. Elle est ornée du célèbre portrait-frontispice de Montaigne gravé en taille-douce. Séduisant exemplaire, immense de marges, conservé dans sa reliure de l’époque.
Ouvrage imprimé sur papier fin de Hollande et relié en maroquin rouge de l’époque, condition rare. A Paris, rue S. Jacques, Chez Huart & Moreau fils, Libraires de la Reine, & Libraires-Imprimeurs de Monseigneur le Dauphin, à la Justice & au grand Saint Basile, 1748. 3 ff., 365 pp. et 3 pp. 1 volume in-12 maroquin rouge, triple filet doré en encadrement sur les plats. Dos à nerfs orné. Filet sur les coupes. Tranches dorées. Reliure en maroquin de l’époque. 168 x 97 mm.
Édition originale définitive donnée par Montesquieu même. «L’édition définitive donnée par Montesquieu, est celle de Paris, 1748, in-12 de (3) ff. y compris le frontispice d’Eisen, 365 pp. et (3) pp. «Les ff. lim. contiennent un joli frontispice d’Eisen, gravé par De la Fosse et tiré sur papier fort. Les mêmes artistes ont signé le fleuron du titre et le fleuron placé au-dessus du titre de départ. Le Dialogue de Sylla et d’Eucrate paraît ici pour la première fois. Le privilège, daté du 20 septembre 1747, est accordé pour neuf ans à Pierre-Michel Huart.» (Cat.James de Rothschild, n° 2080). On y trouve joint, pour la première fois, le Dialogue de Sylla et d’Eucrate qui avait d’abord paru dans le Mercure de France de février 1745, pp. 61-72.» (Tchémerzine IV-928). L’œuvre se rattache par certains de ses aspects au Discours sur l’histoire universelle de Bossuet, mais elle est libérée des intentions théologiques qui présidèrent à la naissance de cette dernière ; les Considérations de Montesquieu se développent suivant une nouvelle harmonie, selon la logique humaine des faits qui s’enchaînent et s’ordonnent en un processus causal. Certaines « causes générales, morales ou physiques » influent sur le cours de l’histoire, et la direction générale de l’histoire entraîne à son tour tous les événements particuliers : les peuples qui changent de gouvernement pour en adopter un qui se trouve en contradiction avec leurs exigences historiques naturelles s’exposent à de graves conséquences. Les Romains furent grands et prospères aussi longtemps qu’ils se gouvernèrent selon certains principes : l’amour de la liberté, du travail, de la patrie, la sévère discipline militaire, la sage politique du Sénat dans ses rapports avec les peuples vaincus. Ils furent en décadence lorsqu’ils agrandirent de façon démesurée leur Empire et que leur puissance universelle les obligea à changer leur mode de gouvernement en substituant de nouveaux principes aux anciens. L’éloignement des armées fit s’évanouir l’esprit républicain ; le droit de cité fut étendu à trop de peuples ; les richesses furent accumulées indûment ; le pouvoir, passé des mains des patriciens dans celles du peuple, ouvrit la voie aux abus les plus monstrueux des empereurs. Au milieu de ces considérations, qui ont la clarté de l’évidence, trouvent place des portraits et des tableaux admirables qui font de ce livre un chef-d’œuvre de grâce austère, rempli de l’antique et classique amour de la liberté. Les idées fondamentales de L’Esprit des lois s’organisent ici et s’affirment dans un exemple historique précis, dont la conception, se libère nettement des influences religieuses et dynastiques et, par là, annonce les horizons plus vastes de l’historiographie moderne : celle-ci d’ailleurs reprendra et développera certains points de l’analyse de Montesquieu (par exemple l’importance de la tradition, et du milieu). Très bel exemplaire relié en maroquin rouge provenant de la bibliothèque du Vendéen Jacques Aubin Gaudin de La Bérillais, né à Nantes le 14 avril 1733, guillotiné à Nantes le 18 avril 1793, appelé aussi La Bérillais, Laberillais ou Gaudin-Bérillais. Au début de la Révolution française, il se retire sur ses terres près de Nantes. Il invite des prêtres réfractaires à célébrer dans sa chapelle des messes illégales. Il est secrètement l'un des deux chefs nantais d'une vaste conjuration royaliste, l'Association bretonne créée par La Rouërie. Quand la guerre de Vendée éclate en mars 1793, il désapprouve ce soulèvement paysan. C'est contre son gré qu'il est élu chef par vingt et une paroisses de la région. La Bérillais accepte alors le commandement, mais refuse d'attaquer Nantes à la tête de ses troupes royalistes et impose sa volonté de rechercher la paix par la négociation, en tant que conciliateur. Il rédige un manifeste présentant les principales revendications populaires, le transmet aux autorités, entreprend sur cette base des démarches de négociation et fait temporiser ses troupes, mais il est arrêté par les républicains. Malgré les témoignages attestant son désir de paix et les négociations en cours, il est condamné à mort le 18 avril 1793 comme général des insurgés, et de la bibliothèque Giraud-Badin.
Ouvrage somptueusement relié en maroquin de l’époque par Enguerrand pour le Garde des sceaux Chretien-François II de Lamoignon (1735-1789). A Amsterdam, chez Jacques Desbordes, 1730. 2 vol. pet. in-12: 1 f. blanc et 312 pag. chiffr. pour le tome Ier ; 347 pag. chiffr. pour le tome II. Plein maroquin rouge, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, date dorée sur une pièce de maroquin vert en pied du dos du premier volume, filet or sur les coupes, roulette dorée intérieure, tranches dorées. Reliure de l'époque. 133 x 74 mm.
« Troisième édition originale» (Rochebilière, 776). Le succès de ce livre hardi, qui frondait toutes les idées reçues et les travers de la société a cette époque, fut immense. « Si on laisse de côté l'intrigue orientale, il faut retenir que les « Lettres persanes » constituent un tableau extrêmement vivant, malicieux et plein d'esprit de l'époque. Dans sa critique des institutions, dans l'étude comparée des régimes politiques et des mœurs, dans ses vues sociologiques, il révèle le meilleur de lui-même : ce sont alors ces vues hardies, nouvelles, auxquelles il initia ses contemporains et qui nous semblent encore si originales, vues dont il devait donner la parfaite expression avec les « Considérations » et « L 'Esprit des lois ». Malgré le caractère anonyme de l'œuvre, malgré sa violence et son impertinence, ce furent les « Lettres persanes » qui lui ouvrirent les portes de l'Académie Française en 1727. Ce genre qu'il n'avait pas créé, mais qu 'il avait su imposer, connut une fortune éclatante pendant tout le XVIIIè siècle ; qu'il suffise de mentionner deux écrivains tout contraires, Voltaire et Chateaubriand, qui s 'y essayèrent, le premier dans « l 'Ingénu », le second dans « les Natchez ». Cette troisième édition originale diffère entièrement de la première et de ses copies, l'ordre des Lettres n'est pas le même, la première Lettre de cette édition était précédemment la sixième, et il y en a dix de moins. Elle reproduit page par page, ligne par ligne la seconde originale sur laquelle Louis Vian donna des détails intéressants. « Serait-ce cette édition (la seconde) dont parle Voltaire où Montesquieu a fait des changements pour pouvoir entrer à l'Académie ? Cela paraît fort probable, les recherches de M. Vian ne laissent guère de doute à cet égard. Cette édition aurait été antidatée pour les besoins de la cause du futur académicien. Les caractères et les fleurons sont identiquement les mêmes que ceux qui ont servi pour la troisième édition de Hollande, avouée par l’auteur et qui parut en 1780.» Cette seconde édition est tellement rare que M. Vian avait cru longtemps que sonexemplaire était unique. (Rochebilière). Précieux et magnifique exemplaire relie pour Chrétien-François II de Lamoignon, marquis de Basville, baron de Saint-Yon fils de Chrétien-Guillaume, président à mortier au Parlement de Paris et de Madeleine-Henriette Bernard, né le 18 décembre 1735, devint conseiller au même Parlement que son père en septembre 1755, puis fut nommé président à mortier en avril 1758. Après avoir été exilé avec tout le Parlement en 1772. Il devint chancelier et surintendant des finances de l'ordre du Saint-Esprit et garde des sceaux de France en avril 1787, à la suite de Miromesnil, mais il dut se retirer le 14 septembre 1788. Il mourut à Basville en mai 1789. Il avait épousé le 13 avril 1758 Marie-Elisabeth Berrier, fille du lieutenant général de police. Epris de l'amour des livres, héréditaire dans sa famille, le chevalier de Lamoignon augmenta la très importante bibliothèque fondée par Guillaume de Lamoignon de celle de son beau-père, Berryer, ancien garde des sceaux ; à sa mort, la plus grande partie de ces livres fut vendue en bloc à des libraires anglais. Chrétien-François a développé la bibliothèque dont il a hérité, et a fait relier ses nouvelles acquisitions, récentes ou non, à son relieur, Enguerrand, suivant ses directives. Le plus souvent, la reliure est en maroquin, à dos plat. Sur les plats, un triple filet doré, avec une rose en coin. Outre la pièce de titre en maroquin, on trouve une pièce en queue, toujours en maroquin. Cette pièce porte souvent la date. Pour les livres en plusieurs tomes, la pièce en queue n'est présente le plus souvent que sur le premier tome.
Superbe exemplaire des Œuvres de Montesquieu sur grand papier vélin, relié en éclatant maroquin rouge par Simier. Paris, Pierre Didot l’Aîné, 1795. 12 volumes in-12, qq. ff. légèrement brunis. Maroquin rouge à grain long, roulette dorée d’encadrement sur les plats, dos à nerfs richement ornés, roulette dorée sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque signée de Simier. 150 x 90 mm.
L’un des 100 exemplaires imprimés sur grand papier vélin. Brunet, III, 1858; Morgand & Fatout, 10548; Quérard, La France littéraire, VI, 243. L’une des principales éditions des Œuvres de Montesquieu, citée par Brunet: «Édition assez jolie et qui a eu pour éditeur l’abbé de la Roche.» Les exemplaires courants ont été imprimés sur papier ordinaire. «Sur pap. vélin (tiré à 200 ex.), et sur grand pap. vélin (tiré à 100 exempl.)» Quérard. Elle contient «L’Esprit des Lois», «Les Lettres persanes», «Le Temple de Gnide», «Arsace et Ismenie», «Considérations sur les Causes de la grandeur des Romains et de leur Décadence», «Lettres familières», «Discours et pensées». Le titre du premier volume est orné d’un portrait de Montesquieu par Saint-Aubin. Superbe exemplaire, l’un des rares du tirage de luxe imprimé sur grand papier vélin, conservé dans ses éclatantes reliures en maroquin rouge de l’époque signées de Simier. Provenance: G. Marpillat (avec ex libris), qui a inséré au début du tome 1 une note manuscrite retraçant l’histoire de l’exemplaire: «Cet ouvrage (…) a appartenu à François Guizot, ministre de la monarchie de Juillet. À sa mort, en 1874, il passa aux mains de Maurice Guillaume Guizot, fils de l’ancien ministre d Louis Philippe et de sa seconde femme Elisa Dillon, fille du comte Dillon. En 1892, à la mort de Maurice Guillaume, sa veuve le donna comme souvenir de son mari au cousin germain de ce dernier Jean Edmond Alexis Guizot, ancien conseiller d’ambassade à Naples et à Vienne, retiré dans sa propriété de Crépy en Valois. (Oise). Enfin, à la mort de ce dernier, en 1908, toute sa bibliothèque devint la propriété de Marie Antoinette Anne Gabrielle Guizot, veuve de Me Marge, avocat à Senlis, qui m’a cédé les 2 volumes en juillet 1941. Senlis le 27 juillet 1941. G. Marpillat.»
L’une des plus élégantes éditions collectives des œuvres d’Alfred de Musset éditée par A. Lemerre en 1876-1877. 1876-1877.11 volumes in-12 de : I/ (1) f.bl., (2) ff., 1 frontispice, 404 pp., 4 gravures hors texte, (1) f., (1) f.bl.; II/ (1) f.bl., (2) ff., 1 portrait en double état, 335 pp., (1) p., (1) f.bl., 5 gravures hors texte ; III/ (1) f.bl., (2) ff., 1 portrait en double état, 453 pp., (3) pp., (1) f.bl., 6 gravures hors texte ; IV/ (1) f.bl., (2) ff., 405 pp., (3) pp., (1) f.bl., 3 gravures hors texte ; V/ (1) f.bl., (2) ff., 413 pp., (3) pp., (2) ff. bl., 6 gravures hors texte ; VI/ (1) f.bl., (2) ff., 1 portrait en double état, 391 pp., (5) pp., (1) f.bl., 3 gravures hors texte ; VII/ (1) f.bl., (2) ff., 390 pp., (2) ff., (1) f.bl., 5 gravures hors texte ; VIII/ (1) f.bl., (2) ff., 351 pp., (5) pp., (1) f.bl., 6 gravures hors texte ; IX/ (1) f.bl., (2) ff., 436 pp., (1) f., (1) f.bl. ; X/ (1) f.bl., (2) ff., 1 portrait en double état, 275 pp., (2) pp., (1) f.bl., 3 gravures hors texte ; XI/ (1) f.bl., (2) ff., 1 portrait en double état, 361 pp., (4) pp., (1) f.bl.Plein maroquin havane, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs richement ornés, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure de l’époque signée de Pagnant.160 x 87 mm.
1°) Œuvres de Alfred de Musset.- Poésies. 1828-1833. Contes d’Espagne et d’Italie. – Poésies diverses. – Spectacle dans un fauteuil. Namouna. Ibid., id., (Impr. J. Claye), MDCCCLXXVI (1876), petit in-12.2°) Œuvres… Poésies, 1833-1852. - Rolla. - Les Nuits. - Poésies nouvelles- Contes en vers . Ibid., id., MDCCCLXXVI (1876), petit in-12.3°) Œuvres… Comédies et proverbes. - La Nuit vénitienne. - André del Sarto. - Les Caprices de Marianne. - Fantasio. - On ne badine pas avec l'amour. - Barberine. Ibid., id., MDCCCLXXVI (1876), pet. in-12. 4°) Œuvres... Comédies et proverbes. - Lorenzaccio. - Le Chandelier. - Il ne faut jurer de rien. Ibid., id., MDCCCLXXVI (1876), pet. in-12.5°) Œuvres... Comédies et proverbes. - Un Caprice. - Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée. - Louison. - On ne saurait penser à tout. - Carmosine. - Bettine. Ibid., id., MDCCCLXXVI (1876), pet. in-12. 6°) Œuvres... La Confession d'un enfant du siècle. Ibid., id., MDCCCLXXVI (1876), pet. in-12. 7°) Œuvres ..... Nouvel1es. – Les deux Maîtresses. - Emmeline. - Le fils du Titien. - Frédéric et Bernerette. - Croisilles. – Margot. Ibid., id., MDCCCLXXII (1876), pet. in-12.8°) Œuvres ..... Contes et Nouvelles. - Croisilles. - Le Merle blanc. - Pierre et Camille. – Le secret de Javotte. - Mimi Pinson. – La Mouche. Ibid., id., MDCCCLXXVI (1876), petit in-12. 9°) Œuvres ..... Mélanges de littérature et de critique. - Le Tableau d'église. - Revue fantastique. - L'Art moderne. - Salon de 1836. - Lettres de Dupuis et Cotonet. - Faire sans dire. - De la tragédie. – Mlle Pauline Garcia. —Discours de réception à l'Académie française. Ibid., id., MDCCCLXXVI (1876), pet. in-12. 10°) Œuvres ..... Œuvres posthumes. - Poésies diverses. - Un souper chez Mlle Rachel. - Faustine, - L'Ane et le Ruisseau. - Lettres. Ibid., id., MDCCCLXXVI (1876), Pet. in-12.Cette édition est complète en 10 volumes ; on y joint généralement un onzième volume, la Biographie de Alfred de Musset, par son frère Paul de Musset.160 x 87 mm.L’une des plus élégantes éditions collectives des œuvres d’Alfred de Musset éditée par A. Lemerre en 1876-1877.Précieux exemplaire du tirage de luxe imprimé sur papier de Chine portant le numéro 62 sur un tirage de 110.Il a été tiré 42 eaux-fortes, dessinées par Henri Pille et gravées par Monziès, pour illustrer cette édition. L’exemplaire est enrichi de plusieurs portraits tirés sur Chine en double état avant lettre, en noir et sanguine.Alfred de Musset a laissé une œuvre considérable ; l'étonnant dans son cas est que le meilleur et le plus profond de cette œuvre a été écrit entre dix-neuf et vingt-huit ans. On ne peut que s'étonner de la précocité non seulement de son talent de poète, mais surtout de sa connaissance de l’homme. Relativement rédigé dans sa grande période de création, il pourra cependant voir naître sa gloire, surtout à partir de 1850. Il reste par son éloquence, sa chaleur, sa sensibilité, celui de nos poètes romantiques qui parle le plus directement au cœur, un des plus modernes, malgré l'imperfection de la forme, par le drame moral et intellectuel qu'il a vécu ; son théâtre, longtemps méconnu, a trouvé au XXè siècle une audience considérable et presque unique. En particulier, au cours des années 1920-1935, aucun auteur français n'a eu autant de représentations d'œuvres différentes. Ce succès tient à ce fait que, débarrassé des contraintes matérielles de la représentation, Musset a pu devancer son temps et donner en toute liberté à son œuvre dramatique la fantaisie, la profondeur ou la justesse d’observation que demande le public moderne. (Philippe Van Tieghem)Précieux et superbe exemplaire appartenant au tirage de luxe imprimé sur Chine revêtu d’élégantes reliures en maroquin havane de l’époque.
Chacun des volumes s'ouvre sur un joli frontispice gravé signé Desenne et Ashby dans la plaque. Paris, chez Treuttel et Würtz, 1826. 4 tomes en 4 volumes in-8 de: I/ 1 frontispice gravé, xx pp., 404 pp.; II/ 1 frontispice, (4) pp., 422 pp., (1) f.; III/ 1 frontispice gravé, (2) ff., 439 pp.; IV/ 1 frontispice, (2) ff., 536 pp. Quelques rousseurs éparses plus marquées en début et fin de volumes. Demi-veau blond à coins, dos à nerfs ornés à la grotesque, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge et noir, tête dorée, non rognés. Reliure signée Petit succ. de Simier. 217 x 133 mm.
«Une chose très remarquable sur ce Roman, c'est qu'il a été traduit et imprimé dans plusieurs langues, mais qu'il n'avait jusqu'alors jamais été publié dans sa langue originale». Vicaire, VI, Manuel de l'amateur de livres du XIXème, 1180. Le Roman de Renart est un poème allégorique et satirique fort célèbre au Moyen âge. Les héros en sont Renart ou Goupil (le renard) et Isengrin ou Ysengrin (le loup), en qui se personnifient la ruse et la force. Autour d'eux se meut tout un monde, qui est l'image du monde féodal avec sa hiérarchie, ses castes, ses préjugés, ses mœurs et ses lois. A bibliophile and conservateur at the Bibliothèque royale, D.- M. Méon (1749-1829) had already published editions of a number of the great texts of medieval French literature, including the Roman de la Rose (1814). The Roman de Renart is the French version of a widespread medieval cycle of stories originating in Lorraine and known in English as Reynard the Fox. The earliest treatments in French are attributed to Pierre de Saint-Cloud in the late 12th century. Dominique Martin Méon, né le 1er septembre 1748 à Saint-Nicolas-de-Port et mort à Paris le 5 mai 1829, est un bibliothécaire, un bibliophile, un romaniste et médiéviste français.Il travaille au ministère de la guerre, dans les services de fourniture aux armées, pendant la Révolution française ; il perd cet emploi à la fin de 1799; à la fin de l'année 1803, il vend la collection remarquable de livres qu'il avait constituée. De 1807 à 1826, il est conservateur adjoint au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale à Paris ; il y organise vers 1820 le fonds dit « Supplément latin » qui regroupe les manuscrits en latin acquis à partir de 1744.Il est l'éditeur scientifique de textes français du Moyen Âge. Il est particulièrement connu pour sa contribution philologique à l'édition en 1824 du manuscrit français n° 1116 de la Bibliothèque nationale de France, dit "F", du Livre de Marco Polo, publication de grande importance historique, car c'était la première édition d'un manuscrit du célèbre récit de Marco Polo. Chacun des volumes s'ouvre sur un joli frontispice gravé signé Desenne et Ashby dans la plaque. Précieux exemplaire de la première impression en français de ce célèbre poème du Moyen-âge.
Très bel exemplaire conservé dans sa fine reliure de l’époque et provenant de la bibliothèque de Paul Eluard. Paris, Victor Lecou, 1852. In-12 de vii pp., 354 pp., (1) f. de table. Demi-veau lavallière, pièce de titre de maroquin vert, tranches marbrées. Reliure de l’époque. 175 x 106 mm.
Précieuse édition originale de cet ouvrage de Nerval «peu commun et recherché». (Clouzot, p. 223). Vicaire, IV, 57; Carteret, II, 219. Le volume réunit des essais et nouvelles publiés en revue entre 1839 et 1850 consacrés à de prétendus «fous». Cette édition originale contient les portraits de Raoul Spifame roi de Bicêtre, de l'abbé de Bucquoy, de Cazotte, de Cagliostro, de Quintus Aucler et surtout celui de Restif de la Bretonne avec lequel Nerval avait en partie identifié son destin : comme Restif, Nerval fut prote d'imprimerie, il s'éprit d'une actrice dont il fit son idole, il adopta la théorie des ressemblances et celle de la transmigration des âmes. «Œuvre de Gérard de Nerval (1808-1855), publiée en 1852 chez Victor Lecou. Cette galerie de portraits d’illuministes est la réunion d’articles publiés, dans des revues, à des époques diverses. Ces excentriques notoires, fous, inspirés, pseudo-mystiques, ‘précurseurs du socialisme’ (c’était le sous-titre que devait porter l’ouvrage), dont certains se rapprochent de Nerval, l’auteur ne les suit pas en aveugle et il se garde de perdre son ironie. Certains critiques ont vu même dans ‘les Illuminés’ une condamnation formelle de cette maladie de l’esprit qui sévit vers la fin du XVIIIe siècle [...] La nostalgie de la vieille foi chrétienne se montre dans ‘les Illuminés’ et le regret que la Renaissance et la Révolution aient porté à cette foi des coups terribles: non que Nerval montre quelque espoir d’un retour victorieux du christianisme. Il n’y a ici qu’une affection triste, la même que Barrès témoignera à l’égard de ces choses, le souhait, simplement humain, de ‘s’attacher avec larmes et avec prières aux pieds sanglants de ce Christ détaché de l’arbre mystique, à la robe innocente de cette Vierge mère, expression suprême de l’alliance antique du ciel et de la terre, dernier baiser de l’esprit divin qui pleure et qui s’envole». (Dictionnaire des Œuvres, III, 672). Très bel exemplaire de cette originale recherchée conservé dans sa fine reliure de l’époque. De la bibliothèque Paul Eluard avec ex libris «Après-moi le sommeil». Cette provenance est remarquable pour ce livre précurseur du surréalisme.
Précieux exemplaire, de toute rareté en très plaisante condition d’époque, de cette belle et importante édition illustrée d’un grand texte littéraire qui connut un succès considérable au XVIe siècle. Lyon, C. Davost pour Et. Gueymard, 1510.In-4 de (6) ff., 219 ff., (9) ff., 16 gravures sur bois dans le texte, un trou de vers habilement restauré sans manque en marge des 2 premiers ff., pte. mouillure en marge d’une dizaine de ff., annotations manuscrites de l’époque au second contreplat.Veau brun souple, plats entièrement ornés d’un large encadrement de fleurons à froid et d’un rectangle central orné de filets à froid et de 4 larges fleurons à la rose à froid, dos à nerfs refait. Reliure de l’époque.249 x 135 mm.
Précieuse édition, la première lyonnaise illustrée, des Métamorphoses d’Ovide.Baudrier, Bibliographie lyonnaise, XI-223 ; Mortimer-Harvard, French, n°397 ; Brun, Le Livre français illustré de la Renaissance, 262 ; Du Plessis, Essai bibliographique sur les différentes éditions des œuvres d’Ovide, n°25 ; Sander II, n°5330 pour l’illustration de 1497 ; manque à Brunet, Murray et Rothschild.« ‘Les Métamorphoses’ est le titre de plusieurs ouvrages de l’antiquité qui, sous une forme épique, racontent les transformations des hommes en animaux, sources, arbres, et objets divers et qui s’appuient sur des traditions populaires et fabuleuses à propos de personnages déterminés.‘Les Métamorphoses d’Ovide’ est un poème épique latin composé de 15 livres. L’œuvre (une des plus significatives de la littérature de la Rome antique) comprend, en plus de 12 000 vers, le récit de 246 fables sur les métamorphoses, disposées chronologiquement depuis le chaos jusqu’à la métamorphose en étoile de Jules César…La tendance au galant, au piquant, à un certain athéisme, l’indifférence à la vie politique témoignent de cette jeunesse dorée impériale, dont le poète était l’un des plus honnêtes représentants et pour laquelle, recherché et applaudi, il écrivait tous ses poèmes…La vitalité de l’œuvre est inépuisable ; le Moyen-Age ne la jugea pas inférieure aux œuvres de Virgile ; au XIIIe siècle, on assistera enfin à une véritable Renaissance ovidienne. En Italie, en France, en Allemagne, il fut le manuel d’amour. Il eut une notable influence sur l’anglais Chaucer, sur toute la poésie humaniste italienne, sur le style savant et sur les poèmes des philologues franco-hollandais. » (Dictionnaire des Œuvres, IV, 544).Elle est ornée, en premier tirage, de 16 belles gravures sur bois, dont l’une répétée.Les deux premières ont été rehaussées de jaune à l’époque.Elles ornent le titre imprimé en rouge et noir et le début de chacun des 15 livres, au sein d’un grand encadrement gravé.Cette belle suite de 15 bois est attribuée au peintre de la ville, Guillaume II Leroy qui a ainsi réalisé une interprétation très libre et réduite des bois dessinés pour l’illustration de l’édition des Métamorphoses imprimée par Giovanni Rosso pour Luc Antonio Giunta à Venise en 1497 et dont le style annonçait les gravures célèbres du Songe de Poliphile de 1499.Comme le précise Brun (Le Livre français illustré de la Renaissance), cette inspiration est interprétée « avec une bonhommie toute française » par l’artiste G. Leroy. De très belles initiales historiées complètent cette belle ornementation. Parmi les livres illustrés marquants de G. Leroy, figurent également la Bible de 1513, chez Gueynard et le « Catalogus gloriae mundi » de Barthélémy de Chassenux (1529).Les Métamorphoses d’Ovide connurent un succès spectaculaire près du public lettré. C’est ainsi qu’en France, au cours du XVIe siècle sont dénombrées une soixantaine d’éditions. Cette édition de 1510 revêt une importance toute particulière puisque, première illustrée à paraitre à Lyon, c’est également la première à être augmentée des « Arguments » de Lactance Placide. Ces résumés placés en tête de chacune des fables seront par la suite systématiquement réimprimés dans les éditions ultérieures.Figure aussi pour la première fois le commentaire de Lavinius du Livre I qui démontre combien les Métamorphoses sont utiles au Christianisme : elles glorifient les vertus des héros et stigmatisent la bestialité du vice.Précieux exemplaire, de toute rareté en très plaisante condition d’époque, de cette belle et importante édition illustrée d’un grand texte littéraire qui connut un succès considérable au XVIe siècle.