93, Rue de Seine
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France
E-mail : contact@camillesourget.com
Phone number : 01 42 84 16 68Œuvre de Pierre Matthieu, historiographe du «bon roi Henri». A Lyon, De l’Imprimerie de Pierre Michel. Avec privilège. 4 septembre 1595. In-4 de (4) ff. titre compris, 104 pages, 1 portrait à pleine page et 1 grande planche double. Maroquin caramel, triple filet doré, chiffre répété en semé sur les pats, dos orné du chiffre répété, doublure et gardes de moire chocolat (Honegger). 258 x 187 mm.
Edition originale rarissime de l’un des plus beaux et intéressants livres consacrés au roi henry IV dont un seul autre exemplaire est apparu sur le marché public national et international depuis cinquante ans. Pierre Berès cataloguait 10000 € en 1995, il y a 29 ans, un exemplaire lavé, médiocre, relié en demi-velin à coins moderne. Brun, p. 181; Vinet, n°479; Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°512. «Livre très rare» mentionne Ruggieri, n°327. Un seul exemplaire serait répertorié en Grande Bretagne: British Library et trois aux U.S.A: New York Public Library, Michigan State Univ. et Walters Art Museum. Parmi ces quatre exemplaires plusieurs sont incomplets de la superbe grande planche dépliante imprimée en 1595 présente à l’état neuf dans notre exemplaire. Le 27 février 1594 l’onction sacrée et le couronnement à Chartres faisaient vraiment d’Henri IV le roi de France et le «Très chrestien». Le 22 mars le gouverneur Brissac et le prévôt des marchands ouvraient les portes de Paris aux troupes royales. La ville était ainsi prise sans coup férir et presque sans combat. En quelques mois toutes les villes du royaume allaient suivre l’exemple de la capitale. La paix définitive serait signée à Vervins le 2 mai 1598. Dans ce contexte encore troublé les entrées triomphantes de Henri IV dans les grandes villes de son royaume revêtaient un éclat tout particulier et notamment l’entrée du Monarque dans la ville de Lyon, le 4 septembre 1595. Célébrée au lendemain de la signature de l’«Edit deNantes» et de la paix de Vervins, l’Entrée de Henry IV dans la ville de Lyon fut l’objet de fastes inusités. Le roi arrive en bateau à Veise où se forma le somptueux cortège qui s’élança vers Lyon en traversant de multiples arches décorées de statues, colonnes et pyramides. La plupart sont représentées sur la grande planche dépliante non signée mais vraisemblablement dessinée par un artiste italien. L’auteur, Pierre Matthieu, embrassa avec ardeur le parti de la ligue, et se signala par son attaque pour les Guises. Cependant la ville de Lyon s’étant soumise en 1593 à l’autorité royale, il fut l’un des députés envoyés à paris pour présenter au roi l’hommage de la fidélité des habitants. Dès ce moment, Matthieu devint l’un des partisans les plus zélés d’ Henri IV; et il se chargea de diriger toutes les fêtes qui eurent lieu à Lyon, lorsque ce prince visita cette ville en 1595. Le roi lui témoigna particulièrement sa satisfaction des soins qu’il avait pris, et lui accorda un privilège pour l’impression de ses ouvrages. Matthieu ne tarda pas à se rendre à Paris, où, sur la recommandation du président Jeannin, Henri IV l’appela pour le charger d’écrire son histoire. Le roi, dans ses loisirs, entretenait lui-même Matthieu des particularités de son règne: assuré de l’amour et du respect de la postérité, il invitait surtout son historien à s’exprimer avec une entière franchise, à ne se permettre aucune réticence. «Il faut, disait-il, des ombres dans un tableau pour en rehausser les vives couleurs. Si l’on ne parlait de l’un, on ferait doute de l’autre: la flatterie rendrait la vérité suspecte.» Matthieu remplaça Duhaillan dans les fonctions d’historiographe, dont il avait déjà le titre. Après la mort de Henri, il fut également attaché à Louis XIII, qui lui témoigna les mêmes bontés que son père. Le volume est orné d’un beau portrait du roi Henri IV dessiné le 13 décembre 1593 et gravé au burin pour cette édition en 1595. Le texte, fort intéressant, révèle le faste de la cérémonie. «Dès la pointe de ce jour, l’un des plus doux & plus beaux de l’année, les rues furent tapissées, le pavé couvert de sable. Monsieur Laurans Conservateur des Privilèges des foires de Lyon, qui à son tour était entré pour ce mois en la charge de sergent Major, fit armer & conduire les compagnies des trente & six quartiers de la ville aux faubourgs de Veise au lieu où il les devait mettre en ordre, pour marcher devant le Roy. Monsieur Sève Capitaine de la jeunesse de Lyon fit sonner ses trompettes pour monter à cheval. Tous les corps de tous les ordres de la ville se preparerent pour marcher en leur rang. Sur les huit heures du matin après la Messe, le Roy entra au bateau pour monter sur la rivière jusques à la Clare où était le Theatre des premieres cérémonies. Ce bateau était d’une belle & riche structure, à douze rames, le couvert au dehors peinturé en écailles d’argent, le dedans de damas incarnat & blanc, avec les rideaux de même étoffe: à la poupe sur le gouvernail était un Lyon de bronze doré. Le Roy apres son diner se fit voir en son trône royal eslevé sur un échafaud de septante pied de longeur & trente de largeur, dont le dessus était couvert de taffetas vert, le parterre de tapisserie, les barrières d’autour de tapis, avec deux escaliers afin que ceux qui se presenteraient à sa Majesté puissent monter & descendre sans désordre. A la droite du dais & siège du Roy y avait une grande table d’attente en ovale, environnée de festons de lierre & or clinquant. Le Roy était vêtu de toile d’argent enrichie de perles & broderies monté sur un cheval blanc & harnaché de blanc, environné des Gentils-Hommes de la garde de son corps, avec les hallebardes & hocquetons blancs, faicts d’orfèvrerie. Sa Majesté était suivie par monseigneur le Duc de Guise, monsieur le Maréchal de Brissac, & plusieurs autres grands seigneurs. Comme on marchait en cet ordre, S.M. arriva à la porte du faubourg de Veyse, laquelle était revêtue d’un avant-portail à la rustique, qui soutenait une longue voute de verdure, au fond de laquelle paraissait un Saturne couché sur une gerbe d’or, ombragé d’un Chêne, dont la chevelure était frisée de toutes sortes de fruits, tenant en main une corne d’Amalthee qu’il presentait à un Lyon, au milieu d’un beau & riant paysage. Le Roy passant outre arriva à la porte neuve du Pont-levis où Messieurs les Echevins l’attendaient pour lui présenter les clefs de la ville. On lui présenta aussi le Poile de drap d’or, enrichi de fleurs de Lys, armes, chiffres & devises de sa Majesté, faites en broderie. Comme le Roy approcha de la principale porte de la ville qui est à pierre fize toutes les cloches commencèrent à sonner, & l’artillerie à canonner, avec un tel bruit que quand l’air eut été en tonnerres & éclairs il se fut rasséréné, & Jupiter n’eut sceu faire ouyr son foudre. Devant cette porte fut élevé un grand arc, d’une belle & ingénieuse architecture, haut de cinquante pieds, large de vingt & deux, ses statues & figures de bronze, ses colonnes & pilastres ceints de marbre blanc, revêtu des admirables effets de la gloire & vaillance du Roy. Le premier ordre était Dorique ayant à chaque côté de l’Arcade deux colonnes cannelées, liées d’un laurier de bronze, sur un piédestal, …» Belle illustration comprenant une planche double à l’eau forte, non signée, qui rappelle un peu le style de celles du recueil de Tortorel et Périssin; elle représente les méandres du cortège passant sous les cinq grands arcs de triomphe érigés dans la ville, au bord de la Saône, au milieu d’obélisques, de colonnes et de statues allégoriques; les personnages, à pied ou à cheval, portant armes, drapeaux et emblèmes, suivent le roi, à cheval, sous un dais. Précieux volume, lavé comme les exemplaires Berès et Sourget avec un ex-libris gravé portant les initiales PR et la devise Notre-Dame protège la France et la lignée de nos rois, indéterminé et l’ex-libris Jean-Paul Barbier-Mueller. Deux feuillets liminaires intervertis et marge blanche du dernier cahier N légèrement plus courte.
Edition originale et premier tirage des 21 ravissantes estampes de vues des jardins et bâtiments de Chantilly, l’un des exemplaires sur grand papier vélin. A Paris, chez Desenne, Gattey, Guyot et à Chantilly chez M. Hédouin, 1791. In-8 de (2) ff., 1 plan dépliant, 60 pp., 20 planches hors texte. Plein maroquin vert, large roulette dorée encadrant les plats, dos lisse orné de roulettes formant faux-nerfs et d’attributs musicaux dorés, filet doré sur les coupes, doublures et gardes de papier rose, tranches dorées. Reliure parisienne de l’époque. 226 x 141 mm.
Edition originale et premier tirage des 21 ravissantes estampes de vues des jardins et bâtiments de Chantilly, l’un des exemplaires sur grand papier vélin. Brunet, IV, 899. Elle est ornée d’un plan dépliant et de 20 planches interprétées à la manière noire par Mérigot et Fils. «La nature et les arts semblent avoir, à l’envi, contribué à l’embellissement de Chantilly. Il est peu de lieux en France qui réunissent autant d’objets de magnificence et d’agrément. Le luxe et la richesse des bâtiments, la variété et la beauté des jardins, l’abondance et la limidité des eaux, l’éclat des divers points de vue, des collections précieuses, des raretés de plusieurs genres... c’est ce qui nous a déterminé à en offrir le tableau...» «On a tiré quelques exemplaires sur papier vélin pour les premières épreuves...» (Préface) Mercier écrivait en 1781: «Je n’ai encore rien trouvé de comparable à Chantilly aux environs de la capitale. Trente voyages dans ce lieu enchanté n’ont pas encore épuisé mon admiration. C’est le plus beau mariage qu’aient jamais fait l’art et la nature». «Ouvrage publié par Mérigot et orné de 20 figures très finement gravées à l’aquatinte. C’est le pendant de la ‘Promenade ou Itinéraire des Jardins d’Ermenonville’». (Bulletin Morgand et Fatout, n°7744) D’Argenville, dans son Voyage pittoresque des environs de Paris, ne se montre pas moins enthousiaste: «Chantilly réunit tout ce que la nature et l’art peuvent produire d’agréable pour former un des plus beaux lieux du monde. L’art y est même tellement caché, que les aimables aspects qu’il présente de tous côtés paraissent n’être dus qu’à la nature, qui y étale de toutes parts un spectacle varié, également nouveau et toujours charmant. Les plaines, les bois et les coteaux que renferme le parc y offrent les plus agréables paysages du monde. Les cascades, les parterres, les îles et les bosquets forment ensemble la vue la plus délicieuse qui puisse s’offrir à l’imagination». «Parmi les curiosités de la nature et de l’art qu’on y admirait au siècle dernier, et dont quelques-unes ont été respectées par la tourmente de 1793, nous citerons, d’après d’Argenville: la Galerie des cerfs, contigüe à la serre de l’Orangerie; les Bosquets, séparés de l’Orangerie par un petit canal et remplis de portiques de treillage, de bassins, de jets d’eau et de jeux divers...; les Cascades de Beauvais, assemblage de mascarons, de coquilles, de rocailles, de jets d’eau...; le Jardin ou Parc de Sylvie, où s’élève la petite maison du même nom, près de l’étang...; le Jeu de l’oie, pratiqué dans un bosquet avec des pierres marquant les numéros et des figures d’oie montées sur des piédestaux; le Jeu de l’arquebuse, formé d’une croix de gazon...; la Ménagerie; la Laiterie, etc. A ces diverses curiosités citées par d’Argenville en 1768, il faut ajouter le Jardin anglais et le Hameau formé de quelques maisonnettes rustiques dans le goût du Petit Trianon. Ces deux embellissements sont dus au prince Louis-Joseph, qui les fit exécuter vers 1780». (Larousse du XIXe siècle). Précieux exemplaire de premier tirage, particulièrement grand de marges (hauteur: 226 mm), imprimé sur grand papier vélin, conservé dans son élégante reliure en maroquin vert de l’époque ornée d’attributs musicaux.
Splendide recueil de fleurs et plantes délicatement coloriées à l'époque. London, Printed for the Author, John Rivington, 1755-1760. 2 volumes in-folio de : I/ (3) ff., 100 pp. de texte, 150 planches à pleine page ; II/ (1) f., pp. 101 à 200, planches 151 à 300 dont 2 dépliantes, (2) ff. ; 3 premiers ff. du tome I restaurés et réemmargés sans manque, 5 pl. légèrement piquées, 8 brunies ou tachées, pte déchirure à 1 pl. dépliante sans manque. Un dessin à l'encre, non signé a été relié p. 30 du tome I. Demi-maroquin rouge à petits coins de vélin crème, dos à nerfs ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin olive, tranches dorées. Reliure moderne. 410 x 252 mm.
Edition originale illustrée de 300 très belles planches hors texte gravées sur cuivre par Jefferys, Mynde, Miller..., dont 2 dépliantes, toutes finement coloriées à l'époque. Brunet, V, 1718 ; Nissen, 1378 ; Pritzel, 6241 ; Graesse, Trésor de livres rares, p. 525 ; Great Flower Books p. 121 ; Dunthorne 209 ; Henrey 1097 ; Hunt 566 ; Stafleu and Cowen TL2 6059. Splendide recueil de fleurs et plantes délicatement coloriées à l'époque. Philip Miller (1691-1771) fut l'un des grands admirateurs de Linné dont il adopta, à partir de 1768, les principes et la nomenclature. Le présent ouvrage fut commencé en 1755 et achevé seulement 5 ans plus tard. Miller succéda en 1722 à son père au poste de surintendant du jardin de la compagnie des apothicaires à Chelsea et, sous sa direction, ce riche établissement ne tarda pas à devenir le plus riche d’Europe pour les plantes étrangères. C'est par ses soins qu'un grand nombre de plantes exotiques ont été acclimatées avec succès en Angleterre ; et ses relations nombreuses et multipliées avec les plus célèbres botanistes, soit en Europe, soit dans les Indes, ont puissamment contribué à répandre les découvertes botaniques. Il se fit d'abord connaître par quelques mémoires insérés dans les Transactions philosophiques ; mais son Dictionnaire des jardiniers, publié en 1731, souvent réimprimé, mit le sceau à sa réputation. Linné disait que ce livre serait le dictionnaire des botanistes, plutôt que celui des jardiniers. L'auteur eut le bonheur peu commun d'en donner, trente-sept ans après, la huitième édition. Dans les premières, il n'avait suivi que les méthodes de Ray et de Tournefort ; mais dans l'édition de 1768, il employa les principes et la nomenclature de Linné, dont il finit par devenir un des plus zélés admirateurs. Conçu initialement comme un complément à une publication antérieure, l’ouvrage de Miller "is a sufficiently complete work and may be rated on its own merits" (Hunt). Dans la préface, Miller explique ses intentions de publier une planche pour chaque plante de chaque genre connu, mais il abandonna ce projet afin de se consacrer à "...those Plants only, which are either curious in themselves, or may be useful in Trades, Medicine, &c. including the Figures of such new Plants as have not been noticed by any former Botanists." “The plants illustrated were either engraved from drawings of specimens in the Chelsea Physic Garden or drawings supplied by Miller's numerous correspondents, including John Bartram, the Pennsylvania naturalist (cf. plate 272), and Dr. William Houston, who travelled widely in the Americas and West Indies and bequeathed Miller his papers, drawings, and herbarium (cf. plates 44 and 182). For the plants drawn from examples in the Garden, Miller employed Richard Lancake and two of the leading botanical artists and engravers of the period, Georg Dionysius Ehret and Johann Sebastian Miller. Like Miller's ‘Catalogus Plantarum’, many of the etched and engraved plates are delicately printed in colour to give a more life-like impression after hand colouring.” L’ouvrage parut au moyen d’une souscription, en 50 livraisons mensuelles, chacune contenant 6 planches, entre le 25 mars 1755 et le 30 juin 1760. L’ouvrage fut à nouveau imprimé en 1771 et en 1809. Très bel exemplaire provenant de la bibliothèque P. Barfoot avec ex-libris manuscrit. Les exemplaires complets de cette première édition sont rares.
Edition originale de cet ouvrage illustré par Miro. Paris, 1978. In-4 carré en feuilles. Conservé dans la couverture d’origine illustrée par Miro. Boite de protection en toile jaune. Édition originale, tirée à 175 exemplaires sur vélin d’Arches, celui-ci numéroté 8/175. Il a en outre été tiré 20 exemplaires hors commerce.
L’ouvrage est illustré de trois eaux-fortes originales de Miro, dont une en couverture et une formant triptyque. L’auteur a signé le colophon et l’artiste le triptyque. Très bel exemplaire de ce livre d’artiste recherché, extrêmement bien conservé dans la couverture illustrée originale.
Précieux exemplaire conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque. Et se vendent à Paris, chez B. Moncornet, rue S. Jacques, s.d. [vers 1650]. - [Suivi de] : Portraits, Noms et Qualitez des Ambassadeurs assemblez tant a Munster qu’Osnabruk, pour le Traité et Conclusion de la Paix Generalle. Et se vendent à Paris chez B. Moncornet, rue S. Jacques, s.d. Soit 2 ouvrages reliés en 1 volume in-4 de : I/ (1) f. de titre et 65 portraits, pte. rest. angulaire à 1 pl. sans atteinte au portrait, pale mouillure ds. la partie sup. de 5 planches ; II/ 1 titre et 35 planches, pte. dech. marginale à 1 pl. ss. atteinte à la gravure, pte. mouillure à l’angle de 5 pl. Vélin souple de l’époque, dos lisse, qq. taches. Reliure de l’époque. 264 x 198 mm.
Edition originale et premier tirage de ces deux superbes et rarissimes suites de portraits gravés des rois de France et de personnalités de l’Europe du XVIIe siècle. Balthasar Moncornet [Montcornet], né vers 1600 à Bruxelles, mort le 11 août 1668, est un graveur et marchand d’estampes d'origine wallonne arrivé à Paris en 1602. Il est l'auteur de portraits de nombreuses personnalités du XVIIe siècle. Balthasar est mis en apprentissage par son père le 31 octobre 1612 pour 3 ans et demi chez Carel van Boeckel, l'époux d'Anne Moncornet, probablement son beau-frère, pour 150 lt. Il est logé, nourri, chauffé et éclairé par son maître. À cette époque son père et lui habitent rue des Gobelins. Une fois établi, Balthasar prend plusieurs apprentis : Linen Antens pour 5 ans le 10 janvier 1626, Pierre Davoot pour 6 ans le 18 mars 1638, Jean Sanné pour 4 ans le 15 mai 1648, enfin Balthasar Vaudresse pour 6 ans le 2 août 1650. À partir de décembre 1645, Balthasar déménage son magasin et son atelier d'estampes rue Saint-Jacques (Paris) à l'enseigne de la Belle Croix, face à l'église Saint-Yves, dans une maison louée par le couvent des Mathurins. Il rachète le 15 juin 1650 tous les ustensiles et outils de graveur appartenant à la veuve de Michel Wanot, graveur du roi, pour 3000 lt. Le 10 janvier 1662, il signe un contrat d'association avec J. Sauvé. Après 1668, sa veuve perpétue l'activité de son mari, tant pour l'édition que pour le commerce. La production de Balthasar est riche, notamment, de plusieurs centaines de portraits gravés de petite taille, édités séparément ou regroupés dans des recueils, activité dans laquelle il est précurseur. Les portraits de la première suite présentent les monarques qui se sont succédé sur le trône de Pharamond (370-428 ?), considéré comme le premier roi de France, à Louis XIV (1643-1715). La seconde suite est consacrée aux ambassadeurs assemblés tant à Munster qu’à Osnabrück pour la signature du Traité de Paix Générale. Trois Traités signés à Münster en 1648 ont mis fin à la guerre de Trente ans, qui ravageait l’Empire depuis le début du XVIIe siècle, et à laquelle participaient la France et la Suède, l’Espagne et les Provinces-Unies. Il faut mettre à part le premier. Les deux autres traités qui furent signés le 24 octobre sont aussi connus sous le nom général de traités de Westphalie. L’un concernait le rétablissement de la paix entre la Suède, alliée de la France, et l’Empire : il était le résultat de négociations menées à Osnabrück, et l’appellation de ‘traité d’Osnabrück’ lui est souvent donnée par erreur. L’autre établissait la paix entre la France et l’Empire. Moncornet représente 35 personnalités ayant pris part à cette assemblée et à la signature de ce Traité en 1648 : Henry d’Orléans, Gaspard comte de Pignoranda Plenipotentiaire d’Espagne, François de Andrada plenipotentiaire de Portugal, Axelius Oxesteren chancelier de Suède, Mathias de Crachan plenipotentiaire de Pologne, Claude Chabot Marquis de St Mauric plénipotentiaire de Savoie, Godard de Reede plenipotentiaire des Provinces Unies, etc. Très bonnes épreuves de ces 100 portraits sur cuivre si expressifs. Précieux exemplaire à très grandes marges conservé dans son vélin souple de l’époque. Ces deux suites sont rarissimes complètes. Nos recherches nous ont permis de localiser 3 exemplaires complets de la première suite dans les Institutions publiques françaises : Bibliothèques d’Amiens, Guéret et B.n.F. Un seul exemplaire complet de la seconde suite localisé en France : B.n.F. Nombreuses marques manuscrites de provenance sur le premier feuillet de garde.
Bel exemplaire de cette rare suite de lithographies coloriées à l’époque. Paris, Delpech, [ca 1828]. In-4 oblong. Série de 6 lithographies au trait coloriées à l’époque, deux premières planches un peu jaunies. Percaline verte à la bradel, pièce de titre de maroquin aubergine sur le premier plat. 249 x 303 mm.
Très rare suite de lithographies en premier tirage consacrées par Henry Monnier aux boutiques parisiennes. «Suite rare» (Bulletin de la Librairie Damascène Morgand, 1512). L’illustration se compose de 6 lithographies humoristiques par Delpech d’après Henri Monnier, rehaussées à l’aquarelle à l'époque: Marchandes de Modes, Un Café, Apothicaire, Marchand d'Estampes, Bouquiniste, Restaurateur. «L’exécution matérielle de ces lithographies est excellente. ‘Monnier surveillait attentivement le travail des coloristes, malgré l’habileté des ouvrières de l’atelier Meilhac, l’industriel auquel on doit un spirituel auteur dramatique et un ‘Traité du coloris des lithographies’, 1836» (Champfleury). (Béraldi, Les graveurs du XIXe siècle). Henry Monnier (1799-1877) est un dramaturge, caricaturiste et acteur français. Entre 1827 et 1832, il réalise plusieurs albums de lithographies, croquant les mœurs et physionomies de ses contemporains, de la grisette à l’employé de bureau. «On le voit, s’il y a caricature, c’est d’une caricature facétieuse qu’il s’agit, empreinte d’humour, encline à la satire joyeuse qui vise à détrôner la vanité, à épingler les ridicules…» (J.-L. Cabanès, La fantaisie post-romantique, p. 461). Bel exemplaire de cette rare suite de lithographies coloriées à l’époque.
Très rare suite de lithographies coloriées consacrées par Henry Monnier à la vie parisienne. Paris, Gihaut frères, 1828. In-4 oblong de 10 planches lithographiées chiffrées. Conservé dans la couverture imprimée sur papier rose de l’éditeur servant de titre. 340 x 258 mm.
Très rare suite de lithographies consacrées par Henry Monnier à la vie parisienne. Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 548; Bulletin Morgand et Fatout, n°10545. Suite de 10 lithographies humoristiques à la plume coloriées et numérotées. Elles s’intitulent: Les Sots sont ici bas pour nos menus plaisirs, Un Futur, Une Education à faire, Inutilités, On ne vous voit plus, Milord!, Les rafraichissemens sont pour les dames, Une demoiselle à produire, Des Mamans de Comédie, Monsieur mon Fils est-il chez lui?, Le Contentement de sa personne. Henry Monnier (1799-1877) est un dramaturge, caricaturiste et acteur français. Entre 1827 et 1832, il réalise plusieurs albums de lithographies, croquant les mœurs et physionomies de ses contemporains, de la grisette à l’employé de bureau. «On le voit, s’il y a caricature, c’est d’une caricature facétieuse qu’il s’agit, empreinte d’humour, encline à la satire joyeuse qui vise à détrôner la vanité, à épingler les ridicules. Les ‘Mœurs parisiennes’ ont une jovialité communicative: des protecteurs bedonnants et parfois visiblement libidineux faisant la cour à de fausses ou à de vraies naïves demoiselles; ou, réciproquement, des dames à la maturité avancée et aux formes lourdement avantageuses, minaudant comme des servantes de comédie aux propos d’un jeune homme audacieux…» (J.-L. Cabanès, La fantaisie post-romantique, p. 461). Bel exemplaire de cette rare suite de lithographies coloriées à l’époque, conservé dans la couverture imprimée sur papier rose de l’éditeur. Nous n’avons pu localiser aucun exemplaire de cette très rare suite dans l’ensemble des Institutions mondiales. Nos recherches ne nous ont permis de trouver aucun exemplaire de cette rare suite passé sur le marché public depuis le début des relevés, il y a quarante ans.
Imprimées par Anthoine Verard en l’année 1503. Imprimez à Paris pour Anthoine Verard, libraire demourant à Paris devant la rue Neuve Nostredame à lymaige Sainct Jehan l’évagelliste ou au palais devant la chapelle ou l’onchante la messe de messeigneurs des présidens, s.d. (1503). 3 tomes en 2 volumes in-folio de I/ (10) ff., 301 ff. dont 1 grande gravure, II/ (8) ff., 202 ff., (6) ff., 128 ff., petite déchirure restaurée à l’angle inférieur de la page 1 du tome 1 et au bas du titre du tome 2. Plein maroquin rouge, plats encadrés de filets dorés, dos à nerfs finement ornés, double filet or sur les coupes, large roulette intérieure, tranches dorées. Reliure de Trautz-Bauzonnet. 333 x 223 mm.
Seconde édition originale, très voisine de la première parue cette même année 1503. Mac Farlane n° 176 ; Tchemerzine, IV, 859. 861; Brunet III, 1831‑183; Bechtel M-469. Exemplaire exceptionnel par sa grandeur de marges: hauteur 334 mm. Précieuse édition gothique de grande rareté des chroniques de France et d’Angleterre considérée comme «l’un des chefs-d’œuvre des impressions gothiques françaises.» C’est la seconde après la princeps imprimée elle aussi pour Vérard début 1503: 45lignes par colonne, à l’adresse: «devant la Rue Neuve Notre-Dame» qui permet de la dater 1503, alors que l’édition précédente est à l’adresse «à petit pont». La qualité typographique de cette très élégante édition gothique est soulignée par les bibliographes. «Ces deux éditions (de Monstrelet) sont les plus belles qui aient été imprimées en lettres gothiques». (Brunet). Attaché au service de Jean de Luxembourg Enguerrand de Monstrelet était bailli de Compiègne en 1430. Lorsque Jeanne d’Arc tomba au pouvoir des Bourguignons, Monstrelet assista à son entrevue avec le Duc de Bourgogne. Prévot de Cambrai en 1444, il entreprit de son propre chef de continuer la Chronique de Froissart qui s’était arrêtée en 1400. Sa chronique très précieuse couvre les années 1400 à 1467. Il en rédigea lui-même les deux premiers livres; le troisième est l’œuvre de Matthieu de Covey ou d’Escouchey son continuateur. Monstrelet se veut un chroniqueur fidèle et précis de la France traumatisée par la guerre de centans: guerres civiles entre les maisons d’Orléans et de Bourgogne, occupation de Paris et de la Normandie par les Anglais, expulsion des Anglais du territoire français… Rabelais fustigea férocement Monstrelet dans son Pantagruel (Livre III). Lui reprochant d’être «baveux comme un pot à moutarde», il lui assigne «un chaperon vert et jaune à oreilles de lièvre». Ce jugement bien sévère est contredit par la critique historique qui voit en Monstrelet un chroniqueur «exact et consciencieux», soucieux du sérieux de ses informations, de la fidélité des dates, et d’un style simple et clair. Douet d’Arcq reconnaît ainsi que cette chronique contient «des pièces très instructives qui en font le guide le plus sûr pour pénétrer dans le détail si complexe des faits qui ont signalé la première moitié du XVe siècle.» La chronique de Monstrelet est un témoignage important pour l’histoire de la première moitié du XVe siècle. «C’est un récit original, dans lequel l’auteur mêle adroitement sources écrites et témoignages oraux. Il confronte ses différentes informations, les vérifie, les critique, et ajoute son expérience personnelle». Références: R. de Brandt de Galametz, Le chroniqueur Monstrelet gentilhomme picard, Abbeville, 1886, extrait des Mémoires de la société d’émulation d’Abbeville. – A. Lesort, Notes biographiques sur le chroniqueur Enguerrand de Monstrelet, Paris, 1909, extrait du Bulletin historique et philologique. – H. Moranvillé, Note sur quelques passages de Monstrelet, dans BEC, t.62 (1901), p.52-56. Cette édition gothique s’ouvre sur chacun des 3 titres par une belle initiale L, de style calligraphique avec profils de grotesque très évocatrice du fonds Vérard (105x48mm). Cette initiale se retrouve dans l’«Hortus Sanitatis» imprimé pour Vérard vers 1500, (reproduite dans Fairfax Murray. Early Frenchbooks, n° 227) et dans les «Épîtres de St Pol», s.d. (reproduite dans Claudin. Histoire de l’Imprimerie. II. p 503). Une splendide gravure sur bois (180 x 150 mm) (qui serait le siège de Lille, différent du bois de la première édition) représente Roi et soldats en armures et combats devant une ville assiégée, au feuillet 163 du tome Ier. La scène élégante est bien campée et les détails architecturaux de grande beauté. «Le dessin est ferme, les tailles déliées. Il y a de la souplesse dans les attitudes des personnages du premier plan, dont les visages expriment la diversité des sentiments qui les agitent». La grande Marque de Vérard est apposée au recto du dernier feuillet du second volume (Renouard,1088). Monstrelet résida la plus grande partie de sa vie à Cambrai, possession du duc de Bourgogne. Il avait été pourvu dès 1436 de l’office de lieutenant de gavenier de Cambrai, - les gaves ou gavènes étant la redevance annuelle que les sujets des églises du Cambraisis payaient au duc de Bourgogne, pour la garde de ses églises, qui lui appartenaient en qualité de comte de Flandre. Bailli du chapitre de Cambrai en 1436, il devient prévôt de la ville de Cambrai, et le restera jusqu’à sa mort vers la mi-juillet 1453. Historien, il accompagnait le duc Philippe dans ses voyages et campagnes, ce qui lui permit de décrire nombre d’événements, dont il avait été le témoin visuel. Pour preuve, sa translation de la visite du duc Philippe à Jeanne, après sa capture sous les murs de Compiègne: «laquelle (Jeanne) icelui duc alla voir au logis ou elle étoit, et parla à elle aucune paroles, dont je ne suis mie bien recors, jà soit ce que j’y étois présent» désarmant aveu de candeur de la part du chroniqueur. Monstrelet se veut le continuateur de l’œuvre de Froissart: «Et commencera cette présente Chronique au jour de Pâques communiaux, l'an de grâce 1400, auquel on finit le dernier volume de ce que fit et composa, en son temps, ce prudent et très renommé historien maître Jean Froissart, natif de Valenciennes, en Hainaut, duquel, par ses nobles œuvres, la renommée durera par longtemps.» Le premier volume de Monstrelet s’arrête en 1422 « au trépas du très chrétien roi de France de très noble mémoire, Charles le Bien-Aimé, sixième de ce nom ». Le deuxième volume couvre la période octobre 1422 à l’an de Grâce 1444. Le troisième volume ne peut être attribué à Monstrelet, et nous rejoignons parfaitement l'avis de l’Historien Buchon, qui dès 1836 dans son « Choix de chroniques et mémoires de l’histoire de France » attribue les faits relatés de 1444 à 1467, à Matthieu d’Escouchy, Monstrelet étant mort en 1455. Matthieu d'Escouchy déclare lui‑même que Monstrelet s'est arrêté en 1444 et qu'il commence en conséquence sa continuation à partir de cette année. Avec la guerre de Gand, Matthieu d'Escouchy reprend presque littéralement les écrits d'un autre chroniqueur : J. du Clercq, et ceci jusqu'à 1467, fin du troisième volume et de notre deuxième tome. La présentation, en deux tomes, des trois volumes de chroniques d'Enguerrand de Monstrelet par l'éditeur imprimeur Antoine Vérard s'explique par le fait qu'il n'était pas bien entendu au courant de ces recherches plus tardives. Quoi qu'il en soit sa présentation des chroniques en deux tomes est parfaitement équilibrée : le premier tome couvre le volume I et comporte 313 folios. Le second 345, respectivement 210 feuillets pour le volume II et 135 pour le volume III. Au feuillet 00ii du premier volume, la complainte extraordinaire du pauvre commun et des pauvres laboureurs de France: Hélas! hélas! hélas! hélas! Gens d’armes et les trois estats, Prélas, princes et bons seigneurs, Qui vivez sur nous laboureurs, Bourgeois, marchands et avocats, Confortez nous d’aucun bon ayde, Gens de mestiers grans et mineurs Vivre nous fault, c’est le remède… Remarquable exemplaire de Sir Edward Sullivan, immense de marges, revêtu d’une riche reliure en maroquin rouge réalisée par Trautz-Bauzonnet, ainsi décrit dans la vente Sotheby’s du 3 juin 1890, n° 1440: «Very fine copy in red morocco super extra», £ 21-10s to Rimell; William O’Brien, bequest booklabel dated 1899; library stamp on titles. This was one of the more expensive books bought by O’Brien. Ce superbe exemplaire de l’un des livres fondateurs de l’histoire de France, imprimé en 1503, est rarissime en belle condition.
De la bibliothèque du Docteur Bernard. Se vend à Paris, chez l’Auteur, 1772. In-12 de (3) ff., 4 planches de portraits royaux, 170 planches de cavaliers numérotées 169, 1 planche avec les noms des couleurs et métaux, (2) ff. de table. Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné, filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure de l’époque. 158 x 91 mm.
Première édition entièrement aquarellée à l’époque. « Hand-colored engraved title page; two-page engraved « Avertissment »; 170 numbered plates, with no. 140 appearing twice, and 5 unnumbered engraved plates, all hand-colored; 2 engraved leaves of table of contents. Fine and complete copy of an important plate book on French military uniforms « a very beautiful suite, quite-rare complete » (Colas). The plates by the French engraver Littret de Montigny, depict soldiers and cavalrymen from different units of the French military during the reign of Louis XV, each wearing his standard uniform surrounded by his unit’s colors, and each with an engraved caption giving the date of the unit’s establishment and describing its uniform and colors. In addition there are four unnumbered royal portrait plates of Louis XV, Louis Dauphin, Louis Stanislas and Charles Philippe.” Cohen 735 ; Colas 2137 ; Lipperheide (1965) Qk13. « Cet ouvrage est utile & bien exécuté. On peut pas son secours distinguer les uniformes des différents régiments. L’auteur y a joint des notes instructives & a fait représenter par les figures les mouvements de l’exercice, de l’escrime & de l’équitation ». (Mercure de France, 1772). « Très belle suite fort rare complète, elle existe également non coloriée. Montigny est le pseudonyme du graveur C. A Littret ». (Colas, Bibliographie générale du Costume et de la mode). Précieux exemplaire relie en maroquin rouge de l’époque présentant tous les uniformes militaires de la France au XVIIIe siècle : « à commencer par la Maison du Roi jusqu’à la dernière compagnie tant Infanterie que Cavalerie, Troupes légères, Dragons, Hussards et Légions ; les Drapeaux, Etendards et Guidons de chaque Régiment avec la date de leur création… L’Auteur de cet ouvrage désirant le rendre utile et agréable y a joint l’exercice, un extrait de l’escrime et les principaux mouvements Caprioles et Allures du cheval. » Une étiquette apposée sur le titre donne le prix des différents exemplaires disponibles chez l’auteur, en blanc, broché coloré, en veau coloré ou relié en maroquin doré. Livre rare et précieux : un exemplaire modeste, en reliure du XIXe siècle de Chambolle-Duru vient d’être adjugé $ 17 500 le 25 octobre 2019 par Christie’s New York (n°148). Très bel exemplaire provenant de la bibliothèque du Docteur Bernard avec ex-libris et de la Librairie Lardanchet, relié en élégant maroquin rouge de l’époque.
Les drapeaux de 30 districts de Paris dessinés par Moreau le Jeune dans la nuit du 18 juillet 1789. s.l.n.d. [Paris, 1789].Grand in-4 composé de 30 planches à pleine page montées sur onglets. Veau marbré, plats richement décorés de fleurons d’angle et roulettes dorées, dos à nerfs orné, roulette intérieure dorée. Reliure postérieure. 273 x 215 mm.
Le plus rare des livres français illustrés du XVIIIe siècle, de la plus grande rareté en coloris de l’époque. Cohen 248. Le présent exemplaire comporte la première des deux suites finement exécutées par Moreau le Jeune et imprimées successivement. Elle est composée de 30 planches, avec autant de drapeaux, dont la hampe est tenue par un garde national ; les planches sont numérotées 1 à 30. Les 30 planches sont ici en état avant la lettre, avec les légendes manuscrites. L’exemplaire Destailleur, le seul autre répertorié, possédait les légendes imprimées. On sait que ces estampes, « l’un des plus rares et jolis produits de la Révolution », auraient été dessinées, imprimées et coloriées en une seule nuit, le 18 juillet 1789 et que les dessins seraient l’œuvre de Moreau le Jeune. Les visages des gardes nationaux sont très bien dessinés et d'une grande diversité ; ils n'apparaissent qu'ici et ont été supprimés dans la réédition de 1790 qui ne présente que les drapeaux seuls. L'improvisation est évidente pour ces 30 planches qui constituent la première suite et dont les légendes sont manuscrites. Les drapeaux sont classés par bataillons et divisions. Ils rendent parfaitement l’esprit, la contingence, l’enthousiasme et la fébrilité des heures qui suivirent la prise de la Bastille. Précieux volume dont les 30 estampes dessinées par Moreau le Jeune ont été finement mises en couleurs à l’époque. L'exemplaire Destailleur, avec la lettre et non colorié, le seul répertorié par Cohen, fut adjugé 710 F or en 1891 (Vente Destailleur, N° 180) contre 150 F or pour l'exemplaire de la réédition de 1790 (Vente Destailleur, 1891, n° 181). Provenance : de la bibliothèque R. A. Chermside M.D. (ex-libris gravé).
Très rare édition originale de cette superbe description des lieux célèbres de la Chine sous la dynastie Qing. Ōsaka, Kawachiya Kichibei, Bunka 3 [1806] année du tigre, 文化三年丙寅. 6 volumes in-4 imprimés sur papier japonais de riz. Les tomes sont chiffrés en chinois. Le texte est imprimé en sino-japonais avec des notations afin de faciliter la lecture aux Japonais. Cachet rouge de propriétaire au début de chaque volume. Conservés dans leurs brochures beiges japonaises d’origine avec titres d’origine, un titre imprimé et la table des matières de chaque volume collés sur les plats supérieurs, sutures probablement renouvelées. Défauts mineurs aux couvertures. Etui de protection japonais moderne de toile bleue. Reliure de l’époque. 255 x 183 mm.
Très rare édition originale de cette superbe description des lieux célèbres de la Chine sous la dynastie Qing. H. Kerlen, 1996, Catalogue of Pre-Meiji Japanese books and maps in public collections in the Netherlands, n°1077, E. Kraft, Japanische Handschrift und Traditionelle Drucke aus der Zeit vor 1868, I, 1982, n°511 et II, 1986, n°360; Bibliotheca Wittockiana, Western Travelers in China Discovering the Middle Kingdom (2009), n°54; Beijing in Ancient Maps, 2010, pp. 132-145, (Compiled by the National Library of China, Surveying and Mapping Press). “Le genre des Meisho-zue nait au Japon a la fin du XVIIIe siècle. Gravures et texte concourent au recensement de l’histoire locale et du patrimoine des villes traversées par les voyageurs. Destinés à vulgariser l’histoire des lieux, à faciliter l’appropriation topographique et intellectuelle de la géographie du pays, ils connurent un large succès.”(V. Béranger, La réception des Meisho-zu dans la France du XIXe siècle.) « Meisho-zue : dénomination des livres illustrés qui décrivent les paysages et présentent l’histoire des lieux célèbres de Kyôto, Edo et quelques provinces. Ils furent publiés vers la fin de l’époque d’Edo. L’origine de ce genre d’ouvrage remonte aux guides des lieux célèbres (meisho-ki) écrits au début de l’époque d’Edo. Si on compare le meisho-zue au meisho-ki, on remarque que les images y sont plus nombreuses et ont plus d’importance que les descriptions verbales. Les illustrations sont réalistes et ont subi l’empreinte de la peinture de genre…» (Seiichi Iwao, Dictionnaire historique du Japon, II, 115). L’abondante illustration se compose de plus de 250 gravures sur bois, dont 170 sur double-page, réalisées par les artistes japonais Okada Gyokuzan (1737-1812), Oka Yugaku (1762-1833), et Ohara Toya (1771-1840). Très variées, elles représentent des plans des villes, des cartes des provinces chinoises, des vues topographiques avec les sites archéologiques, les sites sacrés (les quatre montagnes sacrées du bouddhisme...), les monastères, les palais... D’autres illustrations, très vivantes sont empruntées à la littérature classique, à des évènements historiques ou légendaires, et à des scènes de mœurs contemporaines. On trouve aussi parmi ces nombreuses gravures des instruments de musique et d’astronomie, des armes ainsi que des costumes. Les figures sont accompagnées de poèmes et de notices explicatives. La taille des personnages sert de guide au lecteur pour évaluer les dimensions des édifices et des sites décrits. Parmi ces nombreuses illustrations, nous citerons tout particulièrement: une très belle carte de la Chine et de la Corée, un plan de Pékin (Beijing), une vue de la Cité Interdite, l'observatoire astronomique de Pékin fondé par les Jésuites Johann Adam Schall et Ferdinand Verbiest, plusieurs illustrations de globes et d'instruments de mesure introduits par les Européens, les cartes et vues de la grande muraille, hérissée de fortins, de tours de guet et de nombreuses portes... Très bel exemplaire de cet ouvrage très rare, le plus rare de la série des “lieux célèbres” publiée au Japon à partir de la fin du 18ème siècle, de toute pureté conserve dans ses élégantes brochures japonaises d’origine.
En partie illustrée par Hans Holbein le Jeune. Bâle, H. Petri, 1531. In-4 de (4) ff., 198 pp., (1) f., vignette au titre montrant divers modèles de cadrans solaires, nombreuses figures dans le texte dont plusieurs à pleine page, marque d'imprimeur au verso du dernier feuillet, le tout gravé sur bois. Qq. infimes défauts de papier pp. 1 à 5. Relié en veau brun glacé, double encadrement de filets multiples à froid sur les plats avec fleurs-de-lys aux angles, dos à nerfs, jeu de filets à froid croisés en tête et queue, filet à froid sur les coupes. Reliure du XVIIe siècle. 197 x 137 mm.
Édition originale de l'important traité de Sebastian Münster sur les cadrans solaires, le "premier recensement exhaustif des types de cadrans solaires", dont une partie de l'illustration est attribuée à Hans Holbein le Jeune. Longtemps considéré comme le plus ancien traité de gnomonique - science des cadrans solaires - il fut et demeure reconnu par les spécialistes comme le plus complet et le plus exact de l'époque. Les astronomes français Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807), et Joseph Delambre (1749-1822), ont attiré l'attention sur le Compositio horologiorum de Münster. Lalande nous apprend qu'après les Antiques (Vitruve, Pline, Virgile Polydore), "Münster et Oronce Fine sont les premiers qui ont donné la description de toutes les espèces de cadrans solaires" (dans : Bibliographie astronomique, Paris, 1803). Il ignorait qu'un traité paru en 1515 lui était antérieur, mais celui-ci n'offre pas en comparaison les qualités de celui de Münster. Pour sa part, Delambre décrit et étudie amplement l'ouvrage de Münster ; il en souligne la clarté de la formulation, la précision de l'illustration, et surtout la justesse des calculs (Histoire de l'astronomie du Moyen-Âge, Paris, 1819).Important ouvrage fondateur, le «Compositio horologiorum» de Münster deviendra une référence incontournable pour tous les auteurs traitant de gnomonique aux XVIe et XVIIe siècles. Les qualités du Compositio horologiorum de Sebastian Münster étaient déjà apparues évidentes à Jean Bullant (vers 1515 - 1578), architecte du connétable Anne de Montmorency - pour lequel il construisit le château d'Ecouen - et auteur du premier traité détaillé de gnomonique paru en langue française. Il y puisa largement pour rédiger son Recueil d'horologiographie publié à Paris en 1561, soit 30 ans après celui de Münster. Si Sebastian Münster (1488-1552) a laissé un nom fameux dans l'histoire des sciences, et particulièrement de la cartographie (sa monumentale Cosmographia universalis, parue pour la première fois en 1544 en langue allemande, fut ensuite traduite en français, latin et italien, et fit l'objet de nombreuses rééditions au cours du XVIe siècle), on ignore généralement qu'il se fit d'abord connaître par ses travaux sur la langue hébraïque, et s'appliqua notamment à l'étude de la chronologie biblique. Münster avait publié en 1527 Kalendarium hebraicum, "dans lequel l'hébraïsant refait une chronologie du monde fondée sur la Bible et Flavius Josèphe, avant de donner une explication de l'année et des mois, puis des fêtes hébraïques. On sait que Münster publiera encore deux traités sur les horloges solaires [...]. Le point de départ de Münster (préface au Composition horologiorum de 1531, reprise expressi verbis en 1533) est l'absence d'horloge chez les anciens hébreux pour partager précisément les heures du jour". Au XVIe siècle, le cadran solaire demeure l'instrument de mesure du temps le plus utilisé. Si les horloges mécaniques, apparues dès le XIIIe siècle, sont déjà en usage à la Renaissance, elles se trouvent surtout sur des édifices publics, ou comme objets de prestige chez de rares particuliers. Il convient donc de souligner que les cadrans solaires et les sabliers restent les instruments de mesure du temps les plus répandus à l'époque. En outre, les montres et pendules nécessitent des réglages fréquents, qui rendent l'usage du cadran solaire toujours indispensable. Ceci explique la pérennité des cadrans, le développement de leur esthétique et de leur précision, et le grand soin apporté à leur réalisation. L'importance de la gnomonique est telle, qu'elle forme au XVIe siècle un domaine particulier des sciences mathématiques, la plupart des traités de l'époque se doivent d'y consacrer un chapitre. A titre d'illustration, l'exemplaire actuellement conservé à la Bibliothèque de l'Observatoire de Paris appartenait à la collection du mathématicien français Michel Chasles. Le chapitre XLI contient la première description d'un instrument permettant de mesurer l'heure la nuit, sur la mer d'après la position de la lune. Le présent ouvrage est sorti des presses de Heinrich Petri, le principal imprimeur bâlois de l'epoque avec Froben et Amerbach. L'imprimeur Heinrich Petri est né en 1508, et mort en 1579 à Bâle. Il est le fils d'Adam Petri, également imprimeur (le second de la dynastie fondée à Bâle en 1488), et de Barbara Brand, veuve de Jérôme Froben. Adam Petri disparut en 1527, Heinrich prit la direction de l'imprimerie, associé à sa mère. Celle-ci épousa en 1529 ou 1530 Sebastian Münster, dont H. Petri imprima dès lors les ouvrages. On connaît en particulier l'Ancien Testament hébreu-latin, une Cosmographia, la Géographie universelle de Ptolémée. Heinrich Petri fut reconnu comme le plus important imprimeur de textes hébraïques et de cartes géographiques de son époque. Sa production connue ne compte pas moins de 500 volumes. Au contraire de ses devanciers, H. Petri n'avait jamais imprimé aucun livre favorable à la Réforme. Sans doute cela lui valut-il, avec l'intervention du médecin Vésale proche de l'Empereur, d'être anobli par Charles Quint en 1556. Ses armes portent un marteau frappant un rocher enflamme, dont le dessin, vraisemblablement réalisé par Hans Holbein, forme sa marque d'imprimeur. Le nom d'Hans Holbein le Jeune (1498-1543) demeure attaché à son tableau le plus célèbre, Les Ambassadeurs, dont le premier plan présente un crâne en anamorphose, et qui dénote l'intérêt de l'artiste pour les questions d'optique et de perspective débattues à son époque. Peintre et graveur, il fut formé et exerça dans l'atelier de son père Hans Holbein l'Ancien, à Augsbourg. Il vint s'installer à Bâle en 1515. Bien que son oeuvre picturale de cette période soit d'inspiration religieuse, on connaît de lui de nombreuses illustrations composées pour des livres et gravées sur bois. Tous les auteurs qui ont consulté le Compositio horologiorum s'accordent à souligner la justesse et la richesse de son illustration. Elle se compose, en plus de la vignette du titre et de la marque de l'imprimeur au verso du dernier feuillet, de 55 figures gravées sur bois, certaines à pleine page. Hollstein (German engravings, 1400-1700) attribue 5 de ces gravures à Hans Holbein le Jeune : ce sont celles des pages 39, 166, 173, 177, et une planche dépliante hors-texte, intitulée "Typus universalis horologiorum muralium...". En réalité, cette planche qui ne figure pas dans notre exemplaire, ne se trouve presque jamais dans l'édition de 1531 du Compositio horologiorum, au point qu'on puisse même douter qu'elle ait été jointe à cette édition, bien qu'elle porte la date de 1531. Sur les 8 exemplaires conservés dans les bibliothèques françaises (dont un incomplet et un autre en mauvais état), un seul, celui de Nice, renferme cette planche. Un seul également la signale, parmi les 18 exemplaires de l'ouvrage relevés dans les bibliothèques d'Europe. A ce propos, l'historien de l'art Passavant (Le Peintre-graveur, Leipzig, 1862) s'exprimait déjà en ces termes : "A en juger d'après la date qui se trouve près du soleil, de l'année 1531, on aurait pu croire que la gravure se trouverait pareillement dans le livre intitulé : Compositio horologiorum in plano etc. Autore Seb Munstero. Basilae Hen. Petri 1531, in-4°, mais nous ne l'y avons jamais trouvée, non plus que dans l'édition postérieure latine du même éditeur de l'année 1533." Passsavant assure n'avoir observé cette planche que dans des ouvrages postérieurs du même éditeur, à savoir Rudimenta mathematica, de 1555, et Der Horologien, oder Sonnenuhren, de 1579. Le présent traité est un précieux jalon de l'histoire des livres de sciences, reconnu comme une des plus importantes productions de l'esprit scientifique et technique. La Bibliothèque Sainte-Geneviève avait séléctionné son exemplaire pour une exposition qui ne présentait que 32 ouvrages précieux dans ce domaine : "Hommes de science, livres de savants à la Bibliothèque Sainte Geneviève" . Accompagné de ce commentaire : " Le premier recensement exhaustif des types de cadrans solaires connus en son temps, assorti de consignes pour leur construction (…). L’art de concevoir, calculer et tracer des cadrans solaires,La gnomonique connut à la Renaissance une magistrale impulsion : la construction des cadrans solaires, alliant imagination artistique et connaissance scientifique, suscita alors un véritable foisonnement éditorial. Le cosmographe allemand S. Munster offre ainsi dans ce traité le premier recensement exhaustif des types de cadrans connus en son temps, assorti de consignes pour leur construction. (Journée du Patrimoine, 19 septembre 2004, Réserve de la Bibliothèque Ste-Geneviève). Précieux exemplaire très frais et grand de marges, conservé dans sa première reliure en veau estampé à froid de l’époque. Provenance : Louis Aubret (1695-1748), conseiller au Parlement de Dombes (ex-libris gravé armorié au contreplat supérieur). Il est l'auteur des Mémoires pour servir à l'histoire de Dombes, publiés pour la première fois en 1868 par M.C. Guigue, d'après le manuscrit du XVIIIe siècle demeuré inédit. Bibliographie : Adams, M 1916; Brunet III, 1944; Burmeister, Sebastian Münster, 1694, n° 49; Hollstein, German engravings 1400-1700, vol. XIV A, n° 88 a-e; Hieronymus, 1488 Petri-Schwabe 1988, Bâle, 1997; Musée de Bâle, Die Malerfamilie Holbein in Basel, 1960, 426-427; Passavant, Le Peintre-graveur, Leipzig, 1862, t.3, p.384-85.
Célèbre édition originale française avec titre de relais à la date de 1626 du « Traité du tabac » imprimée à Lyon, recherchée notamment pour la beauté de ses estampes. A Lyon, chez Barthelemy Vincent, 1626. In-8 de (4) ff., 342 pages, (1) p. et 9 superbes estampes hors texte. Plein maroquin vert janséniste, dos à nerfs, double filet or sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure signée de Chambolle-Duru vers 1875. 173 x 107 mm
Édition originale de la traduction française de Jacques Veyras avec titre de relais à la date de 1626, de l’un des plus importants ouvrages relatifs au tabac. Graesse IV, 652 ; Waring II, 709 ; Ferchl 379 ; Leclerc, Bibliotheca Americana, 407; Sabin XII, 576. Arents 148 a : « The little that is new in this treatise is of very definite value in the history of tobacco, and that little is rendered more impressive by the novel and accurate illustrations which decorate the work. Among them are the earliest representations known to us of American natives engaged in cultivating and curing tobacco, of curious pipes, and of the kalian of Persia ». Jean Néander (1596-1630), médecin de Brême, propose une réflexion sur le tabac et sur l’usage que l’on peut en faire dans la médecine, et s’oppose à tout usage purement récréatif. Il conseille l'usage de longues pipes, comme celles des Indiens, pour permettre le refroidissement de la fumée. Selon ses dires, le tabac était " une plante créée par Dieu mais le diable s’en est mêlé; en prendre avec excès ruine l’âme et le corps." Ouvrage curieux et riche de recettes médicales dans la composition desquelles entre les feuilles ou d’autres parties du tabac. L’auteur voit dans le tabac une petite panacée, affirmant qu’il apaise la faim et la soif et peut servir d’antidote en cas d’empoisonnement à l’ellébore (hellébore). Il souligne l’importance des hollandais dans l’importation du tabac d‘Amérique en Europe. Y est abordé la culture, la cueillette, la transformation, le stockage du tabac. Ainsi que la façon de le fumer au moyen d’une pipe. L’édition est illustrée de 9 figures gravées sur cuivre à pleine page. Les 3 premières représentent les différentes espèces de plantes, les 3 suivantes dépeignent des scènes de culture et de transformation du tabac et les 3 dernières figurent divers types de pipes. Ces gravures sont du plus haut intérêt car ce sont les premières représentations connues d’Amérindiens cultivant et fumant du tabac. « 9 figures sur cuivre représentant la plante, la récolte faite par les Indiens et des pipes indiennes » (Leclerc, Bibliotheca Americana, 3399). Bel exemplaire relié en maroquin vert janséniste de Chambolle-Duru vers 1875.
Rare réunion de deux suites consacrées aux costumes et aux mœurs des Pays-Bas. Précieux exemplaire du tirage de luxe, imprimé sur grand papier, avec les 74 lithographies entièrement en couleurs. Amsterdam, Frans Buffa en Zonen, [1850]-1857.-[suivi de] : Nederlandsche zeden en gebruiken…Amsterdam, Frans Buffa en Zonen, [1857-1859].Soit 2 parties en 1 volume in-folio de I/ (2) ff., (14) ff., 56 planches à pleine page en couleurs numérotées ; II/ (6) ff. et 18 planches à pleine page en couleurs numérotées. Pte. déchirure restaurée dans la marge de 2 planches sans manque, dernier f. de texte plus court et restauré sans manque.Reliure romantique en demi-maroquin brun, cadre décoratif frappé or sur les plats composé de filets et d’un motif floral, dos à nerfs orné dans les caissons d’un motif frappé à froid. Qq. taches et frottements, restauration en queue du dos. Reliure de l’époque.540 x 385 mm.
Rare réunion de deux des plus beaux ouvrages consacrés aux costumes et aux mœurs des habitants des Pays-Bas au XIXe siècle, tous deux en premier tirage.Landwehr, Dutch Books, 242 et 243 ; Colas, Bibliographie du costume et de la mode, I, 333 ; Vinet, Bibliographie méthodique et raisonnée des Beaux-Arts, 2221 ; Lipperheide, Katalog der Freiherrlich von Lipperheide, 969m ; Graesse, Trésor de livres rares, p. 210.Les 56 planches de la première suite montrent les costumes portés dans les diverses provinces des Pays-Bas, avec un grand soin apporté aux détails et à l’environnement des personnages, tandis que les 18 planches de la seconde suite dépeignent les mœurs et coutumes des Hollandais.Nous y découvrons les habitants vêtus de leurs costumes traditionnels prenant part aux évènements marquants de l’année ou se livrant à leurs activités quotidiennes, avec une représentation d’un mariage, d’une kermesse, d’un marché, d’une école, d’une traversée en bateau,...“Costumes masculins et féminins avec détails de coiffures, scènes populaires, etc. Publié en 14 livraisons » (Colas).Les lithographies sont précédées d’un feuillet explicatif en hollandais et en français où les scènes représentées sont décrites et où les activités des personnages sont expliquées.Les 75 superbes lithographies ont été réalisées d’après les dessins de Valentin Bing et de Jan Braet Von Ueberfeldt, imprimées par Desguerrois et lithographiées par R. de Vries Jr. Précieux exemplaire du tirage de grand luxe, imprimé sur grand papier et présentant les costumes et les arrière-plans des 74 lithographies entièrement mis en couleurs.Dans le tirage ordinaire de la première suite, seuls les costumes sont coloriés tandis que les arrière-plans ne le sont pas ; le tirage ordinaire de la seconde suite ne présente aucune couleur.« Published in six issues each at fl. 4 (plain), fl. 5 (plain, large paper), fl. 10 (coloured, large paper).” (Landwehr, 243, à propos de la seconde suite).
Le premier livre illustré sur la danse et les ballets publié en format in-folio. Milano, Girolamo Bordone, 1604. In-folio, plein veau marbré, dos à nerfs orné, tranches rouges. Reliure italienne vers 1720. 331 X 220 mm.
Première édition sous ce titre et seconde édition reproduisant celle de Milano, Piccaglia, 1602, aujourd’hui introuvable du premier grand livre illustré sur la danse au format in-folio. Références : Brunet, IV, 34 et Supplément II, 13 ; Cicognara, N°1725 ; Fétis, VI, 295 ; Eitner, VII, 166 ; Hoepli, Cento libri preziosi, etc). « Les deux ouvrages sont rares et assez recherchés » écrit Brunet IV, 34. En réalité le bibliographe cite ces deux éditions comme des livres entièrement différents. Il décrit l’édition de 1602 et n’a jamais vu d’exemplaire de l’édition de 1604, d’où son erreur. Aucun exemplaire de l’édition de 1602 n’est passé sur le marché public international depuis plus de 30 ans (APBC) et seuls deux exemplaires de 1604 sont répertoriés, l’un d’eux fut vendu 15 000 $ il y a une dizaine d’années. Le volume dédicacé à Philippe III d’Espagne, est orné du portrait de l’auteur Cesare de Negri, à pleine page et de 58 superbes estampes à toute page de ballets, danseurs et danseuses, accompagnées de musique notée, dessinés par Mauro Rovere de son vrai nom Giovanni Rossetti dit « il Fiamminghino » et gravé au burin par Leon Pallavicino. La première partie est d’un grand intérêt pour sa description précise des nombreuses fêtes et ballets donné à Milan à cette époque. Elle est accompagnée du nom des cavaliers, ainsi que du nom et de la qualité des cavalières. L’exemplaire possède le rare carton de 10 lignes collé à la page 182 qui manque souvent. Exemplaire non lavé, conservé dans sa reliure italienne réalisée vers 1720 portant en lettres d’or sur le premier plat le nom « c da ega » et provenant de la bibliothèque napolitaine P. Drayton (Naples 1857).
Première édition parisienne extrêmement rare de ce livre protestant, illustrée de 97 vignettes sur bois attribuées à Jean Cousin, conservée dans sa séduisante reliure parisienne de l’époque. Paris, Galliot du Pré, 1544. [Relié avec]: -IGNACE D'ANTIOCHE (Saint). Sancti Martyris Ignatii, Antiochiae Archiepiscopi, Epistolae. Paris, Guillaume Morel, 1558. Soit 2 ouvrages en 1 volume in-8 de [4]ff., 160 ff. ; [2] ff.bl., [4], 80 pp.Relié en veau havane de l’époque, double jeu de filets d’encadrement à froid sur les plats avec fleurons dorés au centre et aux angles, dos à nerfs orné de filets à froid et de fleurettes dorées. Quelques taches sur la reliure. Reliure du type des reliures réalisées pour Marcus Fugger. 155 x 101 mm.
Première édition parisienne, extrêmement rare, de ce livre protestant. Brunet, IV, 248 ; Cat. des livres précieux de la bibliothèque Firmin-Didot, 481 ; Brun, p.262 ; Yemeniz 182. André Osiander (1498-1552), théologien protestant disciple de Luther, se distingue par ses opinions nouvelles sur la question théologique de la justification. Il fut l'un des premiers à embrasser la Réforme protestante, soutenant Martin Luther à la diète d'Augsbourg. La grande rareté de cet ouvrage s’explique par le fait que la possession et la vente de livres protestants à Paris à l’époque de la Réforme étaient devenues très dangereuses. En effet, depuis la parution des écrits de Luther et de Calvin, et suite à l’affaire des placards (octobre 1534), François Ier avait entrepris une véritable chasse aux hérétiques et les persécutions à l’encontre des protestants s’étaient multipliées. C’est d’ailleurs dans ce contexte violent que l’humaniste Etienne Dolet fut brûlé vif sur la place Maubert le 3 août 1546. Cet ouvrage est donc beaucoup plus rare que les autres livres parisiens illustrés de la même époque. Le présent texte avait déjà été publié en 1537 à Bâle, au format in-folio, puis en 1540 à Anvers, mais il s’agit ici de la première édition publiée en France. L’illustration superbe se compose de 96 vignettes finement gravées et d’une figure plus grande au dernier feuillet. L’ensemble de l’illustration est attribuée à Jean Cousin. « Volume curieux qui contient un grand nombre de figures sur bois très finement gravées, dont le dessin est attribué à Jean Cousin. C’est un des plus charmants livres à figures sortis des presses parisiennes » (Yemeniz). « Ce volume des ‘Harmonies évangéliques’, d’une extrême rareté, présente 97 gravures sur bois dignes d’une attention toute particulière. Elles sont parfaitement gravées, et bien tirées typographiquement. Leur dessin est supérieur à celui de Bernard Salomon, dont Papillon fait un élève de J. Cousin, et qui n’a commencé à produire quelques œuvres de gravure importantes que vers 1553, c’est-à-dire neuf ans plus tard. La gravure sur bois prend ici un beau et grand caractère, que je n’hésite pas à attribuer à Jean Cousin » (Cat. Firmin-Didot, 481). « Suite de 96 vignettes (32 x 53) habilement gravées, représentant des scènes de la vie du Christ. Au verso du dernier f., une figure plus grande de la Pentecôte (78 x 55). Ces gravures, délicatement ombrées, où les personnages ont une élégance et un élancement très caractéristiques, sont les meilleures productions de l’atelier de gravure de D. Jansot. Elles s’inspirent des figures de Levinus de Witte, publiées à Anvers en 1540. On les retrouve dans ‘La Tapisserie de l’église chrestienne’ » (Brun, p.262). « La pureté de son dessin le plaça au-dessus de tous ses rivaux […]. Cousin est un des artistes dont la France du seizième siècle a le droit de citer le nom avec le plus de fierté » (Nouvelle Biographie générale, XII, 251-252). Le texte en latin relié avec l’ouvrage d’Osiander présente la seconde édition des lettres de Saint Ignace, édition qu’Hoffman (II, 391) considère comme meilleure que la rare originale publiée l’année précédente, en 1557. Très bel exemplaire de ce livre rare préservé dans sa séduisante reliure parisienne de l’époque du type des reliures réalisées pour Marcus Fugger. Seuls deux exemplaires sont répertoriés dans les grandes collections publiques : celui de la Bibliothèque municipale de Châlons-en-Champagne et celui de la NYPL.
Exemplaire en maroquin rouge de l’époque. A Paris, chez Vente et Patas, 1775. In-4 de xii pp. y compris le titre gravé, pp. 1 à 92, (2) ff., pp. 95 à 147, (18) ff., 91 pp., (1) p., 9 tableaux sur double-page, 39 planches de costumes à pleine page, 1 grand plan dépliant, 1 planche d’armoiries dépliante, qq. discrètes brunissures sans gravité. Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné de fleurons dorés, filets dorés sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées. Reliure de l'époque. 251 x 183 mm.
Édition originale et premier tirage du Sacre de Louis XVI. Exemplaire du tirage de luxe, de format in-4, sur grand papier de Hollande. L’abondante illustration se compose d'un titre gravé, d'un frontispice, d'un grand plan de Reims (470x335mm) avec, en médaillon, les portraits de Clovis et Louis XVI, le baptême de Clovis et le Sacre du Roy Louis XVI, de 9 tableaux sur-double page dans des encadrements armoriés, 250 x193mm, représentant les différentes phases de la Cérémonie : - Levé du Roy. - Le Roy allant à l'Église. - L'arrivée de la Sainte Ampoule. - Le Roi prosterné devant l'Autel. - La Cérémonie des onctions. - Le Couronnement du Roy. - Le Roi mené au Throne. - La cérémonie des offrandes. - Le Festin Royal, d’une planche d'armoiries, de 39 très jolies gravures illustrant les « Différens Habillemens pour le sacre de Louis XVI », 195 x 120 mm, et de 14 vignettes en tête (122 x 85 mm). Le sacre de Louis XVI a été très souvent représenté, davantage que celui de Charles X, en particulier dans l’ouvrage, commandé pour l’occasion, Sacre et couronnement de Louis XVI, de Patas, et dans le livre de Nicolas Gobet, Sacre et couronnement de Louis XVI à Rheims. Ces deux livres sont accompagnés d’une étude historique sur les sacres des rois de France, dont la documentation avait été réunie par l’abbé Pichon, historiographe de Monsieur et chantre en dignité de la Sainte-Chapelle du Mans, auteur du Journal Historique, et d’une quinzaine d’illustrations par Desrais et Patas, qui ont été également produites à part, indice de leur succès public. La plus célèbre des gravures représentant le jeune couple royal au milieu de ses sujets. La première partie de l’ouvrage est consacrée à une présentation chronologique de l’avènement au trône des rois de France de Clovis à Louis XVI suivi de «Recherches sur quelques évènements de l’Histoire de France de 482 à 1774». Exemplaire en séduisant maroquin rouge du temps de l’un des principaux livres de fêtes du règne de Louis XVI.
Édition originale et premier tirage de ce superbe ouvrage consacré aux monuments érigés à travers la France à la gloire du roi Louis XV. Paris, chez l’auteur, et chez Desaint et Saillant, 1765. In-folio de : (2) ff., 232 pp., (1) f. d’approbation et privilège, 57 planches numérotées (33 pl. à pleine page et 24 sur double-page dont 9 dépliantes), 4 vignettes gravée dans le texte. Qq. ff. brunis, marge de la pl. LII anciennement restaurée sans atteinte à la gravure. Plein maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, grandes armes frappées or au centre, chiffre doré couronné frappé aux angles, dos à nerfs orné du même chiffre couronné dans les caissons, pièce de titre de maroquin havane, double filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque. 417 x 283 mm.
Edition originale et premier tirage de ce superbe ouvrage consacré aux monuments érigés à travers la France à la gloire du roi Louis XV. Avery Architectural Library p. 760 ; Brunet, IV, 443. Exemplaire du premier tirage, publié avant l’ajout du supplément en 3 pages page 177. Pierre Patte, architecte du prince palatin, duc de Deux-Ponts, né à Paris le 3 janvier 1723 et mort à Mantes le 19 août 1814, « s’est fait connaitre plus par les ouvrages qu’il a écrits sur son art que par ses travaux d’exécution. Il avait élevé à Paris l’hôtel Charost, dirigé la construction d’une partie du palais du duc de Deux-Ponts, et celle du château de Jaresbourg, dessiné sur le modèle du Trianon. » L’illustration superbe se compose de 33 planches à pleine page, 24 planches sur double-page dont 9 dépliantes et 4 vignettes dans le texte dont une dessinée par Boucher et gravée par Cochin. Elles représentent des plans, des projets d’élévation de places, des fontaines et décorations, des statues... à Paris, Rouen, Reims, Rennes, Nancy, Bordeaux, Valenciennes, etc. « Un fleuron sur le titre, 2 vignettes dessinées par Patte et 57 planches, dont plusieurs pliées, par Patte, Marvie, Loye, Constant, etc. gravées par Aubri, Baquoy, Gabriel, etc. » (Catalogue Pichon, n°451). « Un exemplaire en maroquin rouge aux armes du Roi, 140 fr. vente Béhague » (Cohen, col. 786). Superbe exemplaire de présent relié à l’époque en maroquin rouge aux armes et au chiffre du roi Louis XV. (1710-1774).
PEINTURE CHINOISE EN ROULEAU REPRÉSENTANT UN CORTÈGE DE MARIAGE.
Reference : LCS-14866
Superbe peinture chinoise en rouleau horizontal représentant le cortège d’un mariage luxueux. Chine, dynastie Qing, seconde moitié du XIXe siècle. S.l.n.d. [Chine, dynastie Qing, seconde moitié du XIXe siècle].Rouleau horizontal peint sur soie et papier traditionnel chinois. Encre de Chine et lavis coloriés. Baguette d’enroulement en bois sombre ornée d’une bande de soie bleue. L’axe central du rouleau a un diamètre de 2 cm environ. Couverture décorée de soie multicolore. Dimensions du rouleau : environ 3,85 m de longueur x 0,36 m de largeur.
Superbe peinture chinoise en rouleau horizontal représentant le cortège d’un mariage luxueux. Le rouleau offre une palette de couleurs très variée, et en particulier de superbes violets, roses et verts traditionnels. La scène est également rythmée par l’emploi du rouge qui occupe une place importante dans ce thème festif. Il est intéressant de noter que les couleurs de peau sont codifiées selon les types de personnages. De nombreux rehauts d’or et d’argent ponctuent la scène et lui donnent du relief.On peut déduire du caractère luxueux de la peinture qu’elle fut commandée par une famille noble, puissante et aisée, comme en témoignent les inscriptions visibles sur la peinture, les somptueux trousseaux de la mariée, contenus dans un coffre d’une grande richesse décoré d’un dragon, symbole de puissance... Les nombreux détails du rouleau : les palanquins élégants, les magnifiques lanternes et boites de cadeaux, les bannières, soulignent l’importance et la richesse de la famille, sans jamais révéler son identité. La peinture porte trois inscriptions : 1. Sur une bannière : Deng Ke, 登科, signifiant qu'un membre de la famille (probablement le père déjà décédé) a été reçu aux examens impériaux, au niveau le plus élevé, ouvrant la voie à une haute fonction dans le gouvernement impérial, 2. sur une boîte: 登科, la même inscription que sur la bannière, mais en caractères stylisés, 3. sur une autre bannière (le deuxième caractère est à moitié caché): Shi Jia, せ家, signifiant qu'il s'agit d'une famille de “Mandarins” (les personnes de la famille, de génération en génération et depuis des temps anciens, ont toujours été des hauts fonctionnaires du gouvernement impérial). 76 personnages sont représentées sur la peinture. Le cortège se compose essentiellement de six groupes, définis selon des règles strictes de l'époque: a. la mère de la mariée, portée sur un palanquin, (le père, probablement décédé, n'est pas représenté sur le rouleau), b. un premier groupe de musiciens, c. un groupe de personnages porteurs de cadeaux, d. un deuxième groupe de musiciens, e. la mariée en tête d'un groupe de jeunes femmes, membres de la famille ou amies proches de la mariée, f. les porteurs du magnifique trousseau. Les deux groupes de musiciens, se composant de 8 et de 12 instrumentistes, accentuent l'atmosphère festive. Les instruments de musique représentés sont d'un grand intérêt pour les historiens de la musique chinoise: une cithare, plusieurs cornets, cymbales, flûtes, tambours ou tambourins, un lute et deux instruments dont on ne connaît pas l'équivalent en Europe et qui pourraient être des instruments de percussion. Les visages des 76 personnages sont expressifs et, contrairement à de nombreuses peintures chinoises, sont individualisés et peints avec une grande minutie. Les vêtements, aux couleurs particulièrement vives, sont élégants, en conformité avec la fête. Superbe peinture chinoise sur rouleau, mettant en scène le cortège de mariage d’une famille aisée sous la dynastie Qing, somptueusement mis en couleurs dans des tons vifs et chatoyants avec de nombreux rehauts d’or et d’argent.
Les exemplaires en maroquin sont particulièrement rares puisque RBH, ABPC et le fichier Berès ne recensent en maroquin que l'exemplaire Jacques Bemberg. Paris, Guillaume Desprez, 1756. In-folio de (2) ff., 1 frontispice gravé, xii pp., 103 pp., 107 planches gravées dont 31 sur double page. Maroquin rouge, triple filet doré autour des plats, fleurs de lys dorées aux angles, grandes armoiries impériales russe au centre, dos à nerfs orné de six grandes fleurs de lys, filets or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées, doublures et gardes de moire bleue. Reliure parisienne de l’époque. 420 x 280 mm.
L’exemplaire offert par le roi Louis XV à l’Impératrice de Russie Élisabeth 1ère (1741‑1762). Titre imprimé en rouge et noir, fleurons, vignettes, culs-de-lampe et lettres ornées, gravés par Cochin. Illustration : frontispice avec un portrait de Louis XIV d'après Cazes gravé par Cochin et 107 planches dont 31 imprimées à double page. Elles sont gravées par Cochin, Lucas et Hérissent et d'autres d'après les dessins de Mansart, Pierre Dulin, Robert de Cotte, Maler, Charles de La Fosse, B. Boulogne, Louis de Boullongne, Jean Jouvenet, Nicolas Coypel et divers autres artistes. En 1670, Louis XIV désigna Louvois (1641-1691), Secrétaire d'État à la Guerre depuis 1656, pour la mise à exécution de l'un de ses plus grands projets : la construction d'un hôpital destiné aux blessés de guerre. Le Roi réconcilierait ainsi d'un même geste la France, le peuple démuni des très nombreux blessés et l'armée, ouvrant ainsi la voie à des projets de conquêtes grandioses par un État-nation unifié. Louvois avait réorganisé les armées et les contrôlait d'une main de fer. L'architecte en chef du projet, Libéral Bruant (1635-1697), choisi par Louis XIV et Colbert parmi huit projets, propose pour l'Hôtel des Invalides un plan quadrillé sur le modèle de l'Escurial, motif sur lequel il avait déjà travaillé au cours d'un autre chantier : l'hôpital de la Salpêtrière. Les vocations de ces deux institutions se rejoignent. Elles doivent offrir la charité aux délaissés, supprimer la mendicité et masquer les soldats mutilés de la funeste Guerre de Trente ans que l'on voyait traîner dans Paris. Tandis que le cardinal Mazarin avait souhaité réunir les misérables à la Salpêtrière, les vétérans, auparavant livrés à leur propre sort, seront dorénavant nourris et logés aux Invalides. Depuis l'entrée principale située au nord, on accède à la cour royale. Les bâtiments qui encadrent cette grande place abritent au rez-de-chaussée les réfectoires, tandis qu'au troisième on trouve les manufactures et les ateliers occupent les pensionnaires : une cordonnerie, une tapisserie, mais aussi un atelier de calligraphie et d'enluminure qui se rendra célèbre bientôt. L'ordre s'imposait : tous les invalides devaient participer à la vie de l'institution. Les chambres des soldats, des officiers et des moines étaient réparties dans différents bâtiments. Les plus faibles trouvaient quelques soins et repos dans les infirmeries placées à l'est de la chapelle royale et organisées selon un plan en croix. Des jardins sont plantés de l'autre côté, à l'ouest. Symboliquement, l'église des soldats et la chapelle royale se situent au centre de la composition. Dès 1674, ce gigantesque ensemble occupe, sur la plaine de Grenelle, une superficie de plus de treize hectares. Il comprend une caserne, un couvent, un hôpital, une manufacture, un hospice, une église, une chapelle, et même une boulangerie. À la fin du XVIIe siècle, environ quatre mille personnes vivent à l'hôtel des Invalides. La mort de Colbert permet à Louvois d'écarter le Libéral Bruant et de confier le chantier à son protégé Jules Hardouin-Mansart. Il crée la célèbre chapelle royale et son dôme fameux. Elle forme l'un des édifices les plus complexes et le plus richement décoré du XVIIe siècle français, qui abrite aujourd'hui le tombeau de Napoléon. À l'origine réservée à l'usage exclusif de la famille royale, elle communiquait avec l'église des soldats au nord par le chœur où les offices étaient célébrés. Louis XIV ordonne un programme décoratif tout entier tourné vers la gloire de la nation, de l'armée, de l'Église catholique et de lui-même. L'entrée nord, par exemple, est traitée comme un arc de triomphe, où l'on retrouve en haut la figure du Roi Soleil et Louis XIV prenant les traits d'un empereur sur sa monture. Le plan de la chapelle est centré : une croix grecque s'inscrit dans un carré presque parfait. Tous ces éléments attirent le regard vers le haut pour admirer la coupole - ou dôme - qui coiffe la croisée (point de convergence des travées). Il s'agissait de la plus haute construction de Paris avant l'érection de la tour Eiffel en 1889. Au soir de sa vie, Louis XIV écrit dans son testament que l'hôtel des Invalides est l'œuvre la plus utile de son règne. Il est fier d'avoir réuni, sous un même toit, charité, assistance, gloire des armées et de la Nation : «Entre différents établissements que nous avons faits dans le cours de notre règne, il n'y en a point qui soit plus utile que celui de notre Hôtel royal des Invalides». Les Invalides furent loués dans tout le pays, et même au-delà. Le tsar Pierre le Grand ne manque pas de visiter l'ensemble en 1717 et s'attarde même à table avec les soldats. L'Europe entière construisit des ensembles similaires comme à Chelsea en 1682 (commandité par Charles II), à Pest en 1724, à Vienne en 1727, à Prague en 1728, à Berlin en 1748, à Ulriksdal en 1822, à Runa en 1827, ou encore à Madrid en 1837. L'immense programme décoratif des Invalides ne fut terminé qu'au milieu du XVIIIe siècle. L'hôpital et son église furent en effet ornés de peintures et de sculptures exécutées par les plus grands artistes du temps. C'est cette splendeur d'art que le talentueux graveur Cochin a voulu ici restituer. Gabriel-Louis Calabre Pérau (1700-1767) achève en effet avec sa Description historique de l'hôtel royal des Invalides (1756) les travaux d'édition effectués auparavant par Le Jeune de Boulencourt (Description générale de l'Hostel Royal des Invalides, 1683), Jean-François Félibien des Arvaux (Description de la nouvelle église de l'hostel royal des Invalides, 1706) et Jean-Joseph Granet (Histoire de l'hôtel royal des Invalides, 1736). Pérau écrit dans son Avant-propos : «On avait la vérité historique de l'établissement, la description et les plans tant généraux que particuliers. Mais lorsque la Peinture et la Sculpture eurent orné l'église du dôme de toutes leurs richesses, les amateurs parurent souhaiter que par le secours de la Gravure, on mit les Curieux en état de parcourir & d'examiner dans le silence du cabinet les différents chefs-d'œuvres que les Arts réunis ont répandu de toutes parts dans ce somptueux Monument». Les exemplaires en maroquin sont particulièrement rares puisque RBH, ABPC et le fichier Berès ne recensent en maroquin que l'exemplaire Jacques Bemberg. Le célèbre exemplaire offert par le roi Louis XV à Élisabeth 1ère Impératrice de Russie qui fait entreprendre la construction du palais d'Hiver et du couvent Smolny dans la capitale, qui comptait à l'époque 75 000 habitants et réaménage Peterhof et Tsarskoïé Selo. C'est le fameux style Élisabeth, magnifique et baroque, qui allait donner son empreinte à cette époque brillante. Les bals de la Cour sont renommés dans toute l'Europe. Son règne marque aussi le début de la francophilie et de l'usage de la langue française dans la noblesse qui allait durer jusqu'à la révolution de 1917. Le premier théâtre russe est fondé, beaucoup de pièces traduites du français sont jouées, comme celles de Molière. L’impératrice fait venir de Paris la compagnie dramatique de Charles Sérigny en 1742. Les acteurs français recevaient un contrat de deux à cinq ans. La compagnie demeura seize ans à Saint-Pétersbourg, tandis que d’autres s'installaient. Ce flot ininterrompu durera jusqu'en 1918, notamment au théâtre Michel. Élisabeth donne aussi l'impulsion au renouveau de la musique d'Église, mais pour le reste, il s'agit d'une culture massivement importée dont la greffe demandera encore du temps. L'image de la cour est brillante et francisée, mais il s'agit parfois d'une façade, car les courtisans - comme dans d'autres cours - ne sont pas tous cultivés et préfèrent rivaliser par le luxe de leurs dépenses. Certains possèdent leurs propres troupes de théâtre et leurs orchestres de chambre. D'autres possèdent des bibliothèques immenses et se font construire des palais néoclassiques par des architectes italiens. Les dames de la cour s'habillent comme à Versailles. Bibliographie: Katalog der Ornamentstichsammlung 2513; Millard I 385-387; Cohen de Ricci 788 (fausse collation).
Très bel exemplaire en maroquin rouge de l’époque aux armes et au chiffre couronné du roi Louis XIV. Paris, Imprimerie Royale, 1670. In-folio de (4) ff., 8 pp. de texte, 11 gravures sur 7 double-pages, pp. numérotées 17 à 67 comportant pour la plupart une grande eau-forte, 9 planches de devises reliée entre les ff. 29 et 30, entre les ff. 35 et 36, 37 et 38, 43 et 44, 45 et 46, 51 et 52, 53 et 54, 60 et 61, 62 et 63, (1) f., pp. 65 à 104. Une seconde version de la planche 58 a été ajoutée au début du volume, coloriée à la main à l’époque et enluminée. Nombreux bandeaux, vignettes, initiales. 4 ff. brunis. Est jointe au volume une table des illustrations manuscrite d’une main contemporaine. Ainsi complet. Maroquin rouge, double encadrement de triple filet doré, armoiries frappées or au centre, chiffre couronné aux angles, dos à nerfs orné de fleurs de lys dorées et de chiffres couronnés dans les entrenerfs, roulette dorée sur les coupes, roulette fleurdelysée intérieure, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l’époque. 560 x 410 mm.
Le plus beau livre de fêtes des premières années du règne de Louis XIV. Brunet, II, 337. L’ouvrage, dont le texte est l’œuvre de Charles Perrault, avec une relation en vers latins par Fléchier, est orné de 96 estampes gravées par Chauveau, et Israël Silvestre: 30 eaux-fortes de Chauveau représentant les cavaliers des cinq quadrilles et les caparaçons de leurs chevaux, 8 eaux-fortes oblongues sur quatre feuillets doubles, 55 eaux-fortes représentant des emblèmes et devises, 3 eaux-fortes doubles d’Israël Silvestre. L’ouvrage fait partie de la collection du Cabinet du Roy. Cette collection se compose de volumes d’estampes exécutées par ordre de Louis XIV et publiés d’abord séparément, en différents formats, avec des explications imprimées. Les exemplaires publiés séparément avant la formation de cette collection, ont l’avantage de présenter les premières épreuves des planches. Les courses de testes et de bagues, ici en premier tirage, représentent les fêtes données aux Tuileries à l’occasion de la naissance du Dauphin: cinq quadrilles en costumes somptueux exécutèrent des figures de Carrousel pendant trois jours. Le Roy y est représenté en costume romain. (Histoire de l’édition française. Le Livre triomphant, planche 12). L’origine de cette fête, et par suite de ce livre, serait la réalisation d’un rêve d’enfant. «A en croire Vulson de La Colombière, les images du ‘Théatre d’honneur’, superbe volume illustré édité à Paris en 1648, émerveillèrent le petit Louis XIV, et si l’on rapproche ces images de celles que le même artiste, Chauveau, grave après la Course de bagues de 1662, il semble que cette fête n’ait été que la réalisation d’un rêve d’enfant». Très bel exemplaire en maroquin rouge de l’époque aux armes et au chiffre couronné du roi Louis XIV.
L’un des rarissimes exemplaires de luxe contenant les 29 figures gouachées tirées sur vélin des Amours de Daphnis et Chloé, l’un des plus célèbres livres illustrés du XVIIIe siècle. Paris, de l’Imprimerie de Monsieur, 1787. Petit in-folio de (1) f. bl., viii pp., (1) f., 175 pp., 29 planches hors-texte en couleurs numérotés, protégées par des serpentes. Maroquin rouge, filet et guirlande dorés encadrant les plats, dos lisse finement orné, pièce de titre de maroquin vert, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Etui. Reliure de l’époque. 319 x 240 mm.
Très belle édition du plus célèbre livre illustré français du XVIIIe siècle, imprimée sur la presse privée de Monsieur, comte de Provence, frère de LouisXVI, futur LouisXVIII, ornée de 29 copies au trait des figures originales du Régent, gravées par Martini. Un des rarissimes exemplaires de luxe contenant les 29 figures gouachées tirées sur vélin. Les peintures sont d'une extrême fraîcheur. «L’éditeur Lamy fit gouacher des suites de ces gravures au trait tirées sur vélin et les inséra dans des exemplaires de luxe.» (Cohen, 655). L'imprimerie de Monsieur était dirigée par Pierre-François Didot (dit Didot jeune) depuis 1779. Dans ce roman grec de Longus (fin du IIe siècle après Jésus-Christ), l’auteur raconte l’histoire de l’amour simple et naïf de Daphnis et Chloé, deux pauvres enfants abandonnés. La particularité de l’ouvrage de Longus, par comparaison avec les autres ouvrages du même genre c’est d’avoir laissé les péripéties au second plan, et d’avoir donné tout le relief aux aventures sentimentales des protagonistes. Daphnis et Chloé ont découvert, en une lente progression, leur sexualité, et le roman s’achève précisément sur l’accomplissement de l’acte charnel. Le roman célèbre Éros, bien sûr, mais aussi Pan et les Nymphes. Ce livre, traduit dans toutes les langues, fut remis au goût du jour en France par le Régent, Philippe d’Orléans et connut plusieurs belles éditions illustrées tout au long du XVIIIe siècle. La présente édition offre une traduction nouvelle par de Bure Saint-Fauxbin. Superbe exemplaire dont l’ensemble des gravures ont été gouachées à l’époque et rehaussées d’un double cadre peint en saumon et noir, conservé dans sa première reliure en maroquin de l’époque. Ce précieux exemplaire a appartenu à Napoléon III, comme en atteste son ex libris apposé au contreplat de la reliure. Charles-Louis-Napoléon Bonaparte, troisième et dernier fils de Louis, roi de Hollande, et Hortense-Eugénie de Beauharnais, et neveu de Napoléon Ier, naquit à Paris au château des Tuileries, le 20 avril 1808 et devint le 22 juillet 1832, à la mort du duc de Reichstadt, le représentant direct de la dynastie napoléonienne; d’abord fixé en Suisse où il fut nommé capitaine d’artillerie, à Berne en 1824, il essaya en 1836 à Strasbourg, de renverser Louis-Philippe dans un mouvement militaire; arrêté et envoyé aux Etats-Unis, il fit en août 1840 à Boulogne une seconde tentative qui échoua et qui lui valut l’emprisonnement perpétuel, mais il réussit à s’enfuir du fort de Ham le 26 mai 1846 et à gagner la Belgique; de retour en France lors de la révolution de 1848, il fut élu député en juin 1848, puis président de la république le 10 décembre de la même année. Le coup d’Etat du 2 décembre 1851 qu’il fit contre l’Assemblée législative lui donna la présidence pour dix ans; enfin, proclamé empereur à la suite d’un plébiscite des 21-22 novembre 1852, le 1er décembre 1852, Napoléon III épousa le 29 janvier 1853, Marie-Eugénie de Gusman, comtesse de Téba, seconde fille du comte de Montijo. Sous son règne la France jouit d’une grande prospérité industrielle et commerciale due en partie à nombre de mesures d’utilité publique prises par le gouvernement, tandis qu’à l’extérieur, une suite de guerres, dont la fin de la conquête de l’Algérie, nous donnait la Savoie, le comté de Nice et la Cochinchine. A la suite de la défaite de Sedan où l’empereur avait été fait prisonnier, la république fut proclamée à Paris le 4 septembre. Napoléon III mourut en exil à Chislehurst, en Angleterre, le 9 janvier 1873. (Olivier Pl. 2659, 15).
Nombre de critiques considèrent cette production Philippe Pigouchet - Simon Vostre comme le plus bel incunable européen illustré du temps. 22 août 1498. Petit in-4 gothique imprimé sur peau de vélin de (72) ff., a-i8, 33 lignes par page, marque de l’imprimeur sur le titre, bordures historiées pour chaque page, 21 grandes gravures à pleine page sans compter l’homme anatomique, nombreuses petites initiales enluminées à l’or sur fond rouge ou bleu. Plein maroquin havane entièrement décoré de motifs à froid avec mosaïque de maroquin brun foncé, dos à nerfs orné, coupes décorées à froid, double encadrement de filets dorés intérieurs, tranches dorées. Élégante reliure signée de Marius Michel. 208 x 145 mm.
[video width="1920" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2023/09/Video-Heures-Pigouchet.mp4"][/video] Edition incunable en partie originale achevée d’imprimer sur peau de vélin à Paris par Philippe Pigouchet pour Simon Vostre considérée par nombre de critiques comme le plus beau livre français illustré du temps. «Le verso du titre contient l’almanach de 1488 à 1508, le recto du 2ème f. l’homme anatomique, et le verso le saint Graal différent de celui de l’édition de 1497. Il y a dans le texte 21 figures, 6 de plus que dans celle de 1497, et parmi lesquelles on remarque l’Arbre de Jessé, le Combat où Uric fut tué, le Jugement dernier et la Messe de S. Grégoire. Plusieurs des anciens sujets ont été refaits sur de nouveaux dessins meilleurs que les premiers. Dans les bordures qui sont aussi fort belles, on remarque les Vertus théologales et cardinales, la Vie de J.-C. et de la Vierge Marie, Suzanne, l’Enfant prodigue, les 15 Signes, 48 sujets de la Danse des morts, et divers ornements répétés. Il y a des exemplaires qui n’ont que 18 grandes planches. Les sujets de la Dans des morts occupent les huit ff. du cahier f. Un exemplaire sur vélin est conservé dans le cabinet de M. Didot; c’est peut-être le même que celui qui a été vendu 399 fr. Le Prévost, en 1857; un autre se trouve à la Bibliothèque impériale.» (Brunet, V, 1582-1583). Peu de temps après qu’Udalric Gering et ses deux associés eurent introduit à Paris l'invention miraculeuse de Gutenberg, perfectionnée par Fust et Schoyffer et y eurent ainsi fait succéder la régularité du composteur et l'économique célérité de la presse au travail si lent, si peu exact, et surtout si dispendieux des scribes et des rubriqueurs, les libraires de cette capitale songèrent à exploiter à leur profit un art qui, en simplifiant d'une manière si sensible la fabrication des livres, leur offrait une moisson aussi abondante que facile à recueillir. Comme ils cherchèrent d'abord à appliquer la typographie à des ouvrages d'un débit rapide, il semble qu'ils auraient dû commencer par ces livres de prières à l'usage des fidèles de toutes les classes, que plus tard ils imprimèrent sous le titre d'Horæ et d'Officium, ou sous celui d'Heures et d'Office, et qui depuis longtemps formaient la principale branche de leur commerce ; mais voici la difficulté qui retarda quelque temps l'impression de ces sortes d'ouvrages. Les livres de prières dont on se servait alors étaient tous écrits sur vélin, décorés d'initiales peintes en or et en couleurs, et presque tous aussi enrichis de miniatures plus ou moins nombreuses et plus ou moins bien exécutées. Au calendrier, c'était des petits sujets délicatement peints, où figuraient les travaux, les occupations et les jeux analogues à chaque mois de l'année ; aux fêtes mobiles, au propre des saints et à l'office des morts, se trouvaient de plus grandes miniatures représentant des sujets tirés de l'Écriture sainte, ou relatifs au mystère que l'on célébrait, ou à la vie du saint qu'on invoquait ; on y voyait presque toujours figurer, par exemple, le Martyre de saint Jean l'évangéliste, la Salutation angélique, la Naissance de Jésus-Christ, la Vision des bergers, l'Adoration des mages, la Fuite en Égypte, le Massacre des innocents ordonné par Hérode, David et Betzabée, etc. On remarquait aussi dans une partie de ces manuscrits précieux des bordures plus ou moins variées, plus ou moins riches, qui en entouraient toutes les pages, et qui offraient ordinairement des fleurs, des oiseaux, des insectes et des arabesques gracieuses, où l'or se mariait habilement aux couleurs les plus vives. Ces riches volumes étaient avec raison considérés comme des bijoux de prix, et se transmettaient par succession dans les familles, de génération en génération. Accoutumé qu'on était alors à lire ses Heures dans des livres ainsi décorés, comment aurait-on pu accueillir de simples productions typographiques entièrement dépourvues de ces ornements devenus un accompagnement nécessaire de toute lecture pieuse ? Pour réussir dans ce genre de fabrication, il fallut donc emprunter le secours de la gravure sur bois qui commençait à se perfectionner, et reproduire autant que possible les dessins répandus dans les Heures manuscrites, et en décorer les imprimées. Si jusqu'ici les bibliographes n'ont pu tomber d'accord sur la véritable date du plus ancien livre d'Heures illustré qu'ait produit la presse, ils reconnaissent pourtant généralement que l’imprimeur Philippe Pigouchet et le libraire Simon Vostre furent les premiers à Paris qui surent allier avec succès la gravure à la typographie. Il est à croire que ces deux libraires avaient déjà pratiqué par eux-mêmes la taille sur bois, et qu'ils surent s'adjoindre des tailleurs assez habiles pour donner successivement à leurs petits bois le degré de perfection auquel ils les ont portés. C'est donc à des artistes anonymes de la fin du quinzième siècle, et non pas, comme l'a prétendu Papillon, à Mercure Jollat, venu trente ans plus tard, qu'il faut attribuer la principale part dans la gravure de ces Heures si remarquables par la beauté du vélin, la qualité de l'encre, et surtout par la variété des bordures, où, à des arabesques les plus agréables, à des sujets grotesques les plus singuliers, succèdent alternativement des chasses, des jeux, des sujets tirés de l’Écriture sainte, ou même de l'histoire profane et de la mythologie, et enfin ces Danses des morts, imitées de la Danse macabre des hommes et des femmes, qui était alors dans toute sa vogue, petites compositions dont on admire encore la piquante expression. Ces bordures, qui, ainsi qu'on peut en juger par les spécimens placés autour de ces pages, sont d'ailleurs plus remarquables pour le fini de la gravure que pour le dessin, se composaient de petits compartiments qui se divisaient, se changeaient, se réunissaient à volonté, selon l'étendue et le format du volume où elles devaient figurer ; en sorte que, tout en employant presque toujours les mêmes pièces, il était cependant si facile de donner aux différentes éditions qu’on publiait une apparence de variété, qu'à peine en trouve-t-on deux qui se reproduisent exactement page par page. Les grandes planches destinées à recevoir l’embellissement de la peinture sont en général moins terminées que les petites, mais on y reconnaît toujours un même faire. Laissons parler ici un bibliographe anglais, qui a consacré cent pages au moins du plus intéressant de ses ouvrages à décrire les anciennes Heures imprimées à Paris, et à en figurer, avec une exactitude scrupuleuse, les plus curieux ornements. Voici donc comme s’exprime T.-F. Dibdin, à la page 7 de la seconde journée de son Bibliographical Decameron: «Let us howerer… suppose that some spirited Collector, or a select committee of the Roxburghe Club, should unite their tastes and purses, to put forth, from the Shakespeare press, an octavo volume of prayers from the liturgy, decorated in a manner similar to what we observe in the devotional publications just alluded to – do you think the attempt would be successful? In other words, where are the ink and vellum which can match with what we see in the Missals of old? The doubtful success of such an experiment would render it extremely hazardous; even were it not attended with, what may be called, an immensity of expense. Welcome therefore, again, I exclaim, the rich and fanciful furniture which garnishes the texts of early printed books of devotion…. » « Ces impressions parisiennes, dont les étrangers sont les premiers à reconnaître toute la supériorité…». Philippe Pigouchet a non seulement imprimé presque toutes les Heures publiées par Simon Vostre de 1488 à 1502, ainsi que plusieurs autres Heures pour Pierre Regnault, libraire de Caen, et pour Guillaume Eustache, libraire de Paris, dont on trouvera plus bas l’article; mais avant d’avoir mis sa presse au service de ces trois libraires, il avait déjà publié sous son seul nom et pour son propre compte plusieurs livres d’Heures, dont l’Almanach, indiquant les dates de Pâques, commence à l’année 1488. Le nom de Simon Vostre, qui commence à paraître l’année 1488 au plus tard, ne se trouve plus après 1520. C’est dans ce genre de publication que Simon Vostre l’a emporté sur tous ses concurrents. Nous devons à son goût éclairé les charmantes bordures en arabesques qui décorent toutes ses Heures, et les jolies petites figures qu’offrent ces mêmes bordures. D’abord peu variées, mais déjà fort remarquables dans les éditions données par lui vers 1488, ces bordures présentaient dès lors une suite de petits sujets, qui, peu à peu se multiplièrent assez pour qu’il pût enfin se dispenser de répéter plusieurs fois de suite les mêmes planches, comme il avait été obligé de le faire dans l’origine, et même pour qu’il fût possible de les varier d’une édition à l’autre. Toutes ces suites sont ordinairement accompagnées d’un texte fort court, en latin, ou de quelques vers français d’une naïveté remarquable, et où se lisent des mots qu’on est fort surpris de trouver dans un livre de piété, des mots qu’on n’oserait plus imprimer en toutes lettres maintenant, même dans les ouvrages les plus mondains. Voilà peut-être ce qui contribue le plus à faire rechercher aujourd’hui ces singulières productions, et ce qui en augmentera le prix à mesure que nous nous éloignerons davantage de l’époque de leur publication. Les exemplaires les plus curieux, à notre avis, sont ceux qui renferment un plus grand nombre de ces pieux quatrains, et qui réunissent la plus grande partie des petites suites que nous venons de signaler. Pour le choix des épreuves, pour la variété des arabesques, pour la beauté du tirage, les éditions données vers 1498 l’emportent sur les dernières. C’est là un avantage que ne négligeront ni les artistes ni les amateurs d’anciennes gravures sur bois, et qu’ils trouveront surtout dans les exemplaires en grand format, que nous leur conseillons de choisir non enluminés. «Il est un fait certain, c'est que les Heures de Pigouchet, exécutées pour Simon Vostre ont fait de tout temps l'admiration des bibliophiles et des connaisseurs. Elles portent le cachet artistique de la vieille École française. Le dessinateur, dit J. Renouvier, est entré d'emblée dans le plan de l'iconographie gothique ; il place aux premières pages les représentations que le sculpteur mettait aux marches de l'église, sur les côtés du portail, et il ajoute de son gré des motifs plus familiers et plus gais, de petits sujets de mœurs dont la gentillesse nous touche d'autant plus que nous en voyons la tradition fidèlement observée par les campagnards et par les enfants. On n'a rien fait de semblable à l'étranger ; c'est de l’art français par excellence. En tournant ces feuillets, on se croirait transporté sous les nefs de nos vieilles cathédrales gothiques. On sent vibrer, dans ces images de la vie du Christ, des Sacrements, des Signes de la fin du Monde et de la Danse macabre, la foi naïve et robuste de nos pères. Outre les bordures dont nous avons présenté des échantillons, la plupart des livres d'heures exécutés pour Simon Vostre dans la seconde manière de Pigouchet, en contiennent d'autres figurant la Danse macabre des Hommes et des Femmes. Le cycle complet de la Danse des Morts se compose de soixante-six sujets ; trente scènes sont contenues dans dix bordures pour la Danse des Hommes, et trente-six scènes en douze bordures pour la Danse des Femmes. Ce sont les mêmes personnages qui figurent dans la Danse macabre de Guy Marchant. Le dessinateur dispose adroitement ses couples dans un petit espace. Il drape la Mort d'un bout de linge, lui donne pour instruments le pic et la pelle, plutôt que la faux qui tiendrait trop de place, et il la fait grimacer comme un singe en présence d'un partenaire merveilleusement signalé par son costume. C'est un vif dialogue, une mimique piquante qu'ont avec la Mort, le Bourgeois, l’Usurier, le Médecin, l'Enfant, la Reine, la Chambrière, la Mignote, la Femme de village, tous entraînés vers la danse finale.» (A. Claudin). Claudin (Histoire de l'imprimerie en France) consacre 20 pages et de nombreuses reproductions à cette édition que l’on peut considérer comme l’une des plus belles de l’imprimerie incunable d’Occident et qui constitue une date importante dans l'évolution de l'ornementation : «des personnages fantastiques accompagnent dans leur chevauchée des chimères de toutes sortes, le tout brochant sur une flore incomparable : telles sont ces bordures d'une exquise conception » Claudin 44. Superbe exemplaire imprimé sur peau de vélin de ce livre d’heures incunable si important dans l’histoire de l’imprimerie en France, entièrement rubriqué à l’or sur fond rouge et bleu alterné. La pureté de son tirage est telle qu'il entra dans la collection du grand amateur Georges Wendling avec ex-libris. En 2004, Pierre Berès décrivait et cataloguait 130 000 € les Heures de 1498 de Simon Vostre reliées au XIXe siècle. (Réf: Pierre Berès, 15-28 septembre 2004, n°2).
Rarissime suite illustrant les jeux et divertissements de la Toscane au XVIIIe siècle, entièrement aquarellée à l’époque. Florence, 1790. Firenze, Pagni, e Bardi, 1790. In-folio oblong de (1) f. de titre et 24 estampes. Relié vers 1900 en demi-basane rouge à coins, dos à nerfs orné. 328 x 452 mm.
Édition originale rarissime de cette suite consacrée aux jeux et aux divertissements en Toscane au XVIIIe siècle. Elle se compose d’un frontispice et de 24 estampes gravées et aquarellées à l’époque par Giuseppe Piattoli intitulées: La Berlina, Il Beccalaglio, La Pentolaccia, L’Altalena, Il Pallone, Le Pallottole, Il Guancialin d’oro, Bicci calla calla, Capo a nascondersi, Il Saccomazzone, La Trottola, Il Cappelletto, Madonna Fuscellina, Il Ceppo, Il Ballo, Le Befane, Le Chiavi, Il Berlingaccio, Le Rificolone, I Birilli, Trucco a terra, La Civetta, L’Infilalago et La Lotta. L’artiste et graveur Giuseppe Piattoli (1750-1815) a enseigné l’art du dessin à l’Académie de Florence de 1785 à 1807. Cette suite complète est rarissime. Elle est du plus haut intérêt tant pour l’histoire des jeux et des divertissements que pour l’histoire du costume ou de l’architecture d’interieur. L’artiste s’attache en effet à représenter chaque scène de jeu avec un grand réalisme, dépeignant de manière détaillée l’ameublement des intérieurs toscans et l’architecture des lieux. D’après nos investigations, parmi l’ensemble des bibliothèques publiques, seule la Library of Congress possèderait un exemplaire de cet ouvrage. Précieuse et rarissime suite illustrant les divertissements en Toscane au XVIIIe siècle, entièrement aquarellée à l’époque dans des tons vifs et chatoyants.
Précieux coffret finement orné renfermant 6 volumes miniatures illustrés en couleurs décrivant les régions françaises. Paris, 1839. Paris, Marcilly ainé, 1839.Coffret renfermant 6 livres minuscules. Chacun des volumes comporte 31 pp. et 2 lithographies en couleurs. Coffret comportant un couvercle très finement orné de motifs dorés et d’une vignette gravée et coloriée au centre représentant un couple en costume régional. Chacun des 6 volumes compris dans le coffret est relié en cartonnage blanc orné sur le plat supérieur de motifs dorés et d’une vignette centrale en couleurs représentant une femme en costume régional. Coffret d’origine.Dimensions du coffret : 194 x 139 mm. Dimensions des volumes : 118 x 77 mm.
Superbe coffret renfermant 6 petits fascicules consacrés aux diverses régions françaises ainsi qu’à leurs costumes traditionnels.Les 6 volumes décrivent la Normandie, le Béarn, l’Auvergne, la Gascogne, la Bretagne et l’Alsace.Chacun des volumes est orné de 3 lithographies aquarellées à l’époque dépeignant les costumes traditionnels des régions décrites, une sur le plat supérieur et 2 à l’intérieur des volumes.Rare exemple d’un précieux coffret bien complet de ses 6 volumes miniatures, dans un très bon état de conservation.