93, Rue de Seine
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Phone number : 01 42 84 16 68Superbe exemplaire de cette édition originale imprimée en 1617 et 1618 ornée de 100 estampes sur les moulins et leur mécanique. Francfort sur le Main, Paul Jacques, aux despens dudit Octave, & se vendent en la boutique de Lucas Jennis, 1617-1618. In-foliode (10) pp., 50 planches doubles numérotées de 1 à 50; 18 pp., (1) f.bl., 50 planches numérotées 51 à 100; relié à l’époque comme la plupart des rares exemplaires passés sur le marché sans les 8 ff. d’explication de la première partie tels les exemplaires Christie’s du 12 juin 2013 relié en vélin moderne (vendu 11000 €) et l’exemplaire Koller du 2 avril 2012; ces deux exemplaires étaient considérés complets. 5 pl. légèrement piquées, pl. 22 et 64 brunies, pl. 57 et 66 fendues sans manque, pl. 67, 68, 93et 94 reliées à l’envers. Plein veau havane, plats entièrement cernés de roulettes variées et de filets à froid avec fleurons d'angles et fleuron central doré, dos à nerfs orné de filets dorés et entrenerfs fleuronnés dorés, tranches bleutées. Superbe reliure de l’époque. 289 x 183 mm.
Édition originale bien complète des 100 gravures parue simultanément en langues française et allemande. Rarissime ouvrage sur les moulins et leur mécanique. Édition originale et unique, parue en même temps qu'une édition en allemand (l'édition allemande sera rééditée en 1623), constituée d'une dédicace, de quelques pages explicatives mais surtout de 2 beaux frontispices et 100 eaux-fortes sur doubles pages (beau tirage des gravures) figurant divers types de systèmes mécaniques destinés à actionner les fontaines de plaisance ou les abreuvoirs à animaux, à moudre des céréales ou autres produits, à extraire du minerai, à actionner des scies pour couper du bois, à soulever des ballots, à faire tourner des rôtissoires (pl.49), à faire du papier (pl.100), etc, le tout entraîné par des hommes, des bêtes, l'action de l'eau, du vent ou un contrepoids. Les planches sont gravées par Balthasar Schwan et Eberhard Kiefer d'après les dessins de Jacopo Strada (Mantua 1507-1588 Prague), un pur esprit de la Renaissance, aux talents multiples puisqu'il excella comme orfèvre, inventeur de machines, numismate, linguiste, collectionneur et marchand d'art, mais surtout peintre et architecte attaché au service de trois empereurs Habsbourg successifs : Ferdinand Ier, Maximilien II et Rodolphe II. Ottavio Strada (1550-1612) publia les dessins de son oncle (cfr titre) ou grand-père (cfr dédicace) près de 30 ans après la mort de celui-ci, donc avec un certain retard par rapport aux récentes innovations. Il dédia la 1ère partie au duc de Bavière Frédéric V, dont les grandes armoiries sont imprimées à mi-page, et la 2nde aux gouverneurs des Provinces-Unies. Les quelques pages explicatives sont de Benjamin Bramer (1588-1652), un architecte et mathématicien allemand, qui « espère de monster (Dieu aydant) en bref aussi apprès la publication de toutes les machines de nostre auteur, quelques aultres desseings de ma propre invention » Les beaux titres, signés Matthias Merian, montrent Archimède, Vitruve, Hermès et Diane ainsi que des petites scènes avec moulins à vent ou à eau, système de rotation, etc. “First edition of Strada work on engineering designs, mills, pumps, and other machinery. Jacobus de Strada was a slightly older contemporary of Ramelli, whose own work on mechanical engineering was published in the year of Strada's death. It is clear that each man's work was independent; Beck suggests that Strada may have been aware of Ramelli's publication and decided against publishing his own designs in deference to the Italian. For whatever reason, publication was posthumous, edited by his grandson Octavius, and the 30-year delay resulted in Strada's designs losing their innovative edge. Nonetheless, the work shows Strada's close attention to detail and illustrates a wide range of machinery and engineering. One mill (plate 90) is described as best for producing ink black and is also ideal for such things as mustard, where the operator needs a certain distance from the burning dust (Cf. T. Beck, Beitraege zur Geschichte des Mashinenbaues, chapter 23.)” Superbe exemplaire très bien conserve dans son élégante reliure de l’époque estampée à froid.
Sont ardemment recherchés les exemplaires de ce livre célèbre du XVIe siècle conservés dans leur reliure de l’époque mais ils sont rares. Anvers, J. Galle, [vers 1585]. In-folio oblong de 1 f. de titre et 104 planches numérotées de 1 à 104. Les gravures n° 4 et 17 sont réenmargées, la gravure n°103 est doublée, manque à la gravure n°104 de 5cm sur 5cm et elle est doublée. Tâche d'encre au verso de la planche 3 et de la n° 6 sans gravité et n'affectant pas la gravure. Petite tâche brune en marge des planches 9, 10, 11, 12, les planches 28, 50, 56 sont mal placées, restaurations marginales au titre. Veau brun, dos à nerfs orné. Reliure début du XVIIème. 250 x 347 mm.
Premier tirage de l’édition imprimée à Anvers vers 1585 avant l’impression sur le titre de l’adresse « Antverpiae, apud Joannem Gallacum », ornée d’un titre frontispice et de 104 planches essentiellement consacrées à la chasse numérotées 1 à 104. Les chasses représentées ont lieu dans divers continents, avec des animaux aussi exotiques que des panthères, des léopards, des éléphants, mais aussi des types de chasses plus traditionnelles comme la chasse à courre, au pigeon, au cerf… Les scènes de chasse sont également de type mythologique, des dragons, des monstres aquatiques sont traqués sur terre et sur mer. « Elles sont signées Joan. Stradanus ivent., Joan. Collaert sculp., Joan. Galle excud. Quelques planches sont gravées par Carol. De Mallery, Cornelius Galle, Theodorus Galle ; un assez grand nombre ne portent pas de nom de graveur. Toutes sont accompagnées de légendes en vers latins (quatre ou deux vers suivant les planches). » J. Thiébaud. « Jan van der Straet, plus connu sous le nom de Stradanus, est l'auteur d'un ensemble de dessins représentant diverses méthodes de chasse. Le projet de frontispice, dédié à Cosimo de Medici, indique que ces dessins, basés sur ses projets de tapisseries pour la décoration de la Villa de Cosimo à Poggio a Caiano et exécutées à l'Arazzia Medicae, devaient être gravés à une date ultérieure. La première édition dédiée à Cosimo de Medici, un groupe de quarante gravures exécutées par Philippe Galle en 1578, n'est pas titrée, tout comme les plus petites éditions précédentes. La première, une série de quatre planches à encadrements décoratifs connue sous le nom « Tapestry », fut gravée par Herman Jansz. Muller et publiée par Hieronymus Cock (HolI 512-15) en 1570. Plusieurs éditions d'Aux Quatre Vents suivirent, chacune de six planches, éditées et peut-être aussi gravées par Adrien Collaert de 1574 à 1576. Le succès de son édition non titrée de 1578 incita sans doute Philippe Galle à la faire suivre par une édition plus importante, 104 planches, destinée au marché néerlandais, avec pour la première fois une page de titre, mais malheureusement non datée. Les auteurs de ces planches, dont plusieurs avaient été déjà utilisées antérieurement, sont probablement les frères Cornelis et Theodor Galle, Adriaen et Hans Collaert, ainsi que Karel de Mallery. Chaque planche porte une inscription en latin populaire composée par Cornelis Kiliaan, correcteur aux Editions Plantin. Celles-ci sont souvent inexactes et il est évident qu'elles ne reposent pas sur des indications communiquées par l'artiste. Le petit-fils de Philippe, Joannes, fit paraître d'autres éditions ultérieurement et la série complète fut regravée sur de nouvelles planches après 1612 pour l'éditeur d'Amsterdam, Claes Jansz. Visscher qui avait acquis les droits de la famille Galle. Une édition date même de 1634... L’édition des gravures s'étalant sur une période d'au moins trente ans, la date d'exécution de ces dessins est difficile à établir avec précision. Il serait possible de suggérer que certains dessins de ce groupe, comparables en technique et en style à un dessin du même auteur daté de 1556 conservé au Fitzwilliam Museum à Cambridge, aient été exécutés avant 1560 (voir New York, European Drawings from the Fitzwilliam Museum, 1976-7, p.58, no.91, rep.; gravé par Karel de Mallery et n° 23 des Venationes ...). Il est plus vraisemblable cependant que la plupart de ces dessins aient été exécutés après complétion des tapisseries de Poggio a Caiano, lesquelles furent tissées vers 1568. Jan van der Straet (1523-1605), plus connu sous le nom de Stradanus, travailla la plus grande partie de sa vie en Italie en tant que graveur et dessinateur pour les manufactures de tapisseries. De 1553 à 1571, au service de Cosme Ier de Médicis, il s’attela à la création de représentations de chasse et de pêche pour les tapisseries devant décorer le palais de Poggio a Caiano. Les Venationes commémorent les tapisseries réalisées par Stradan et montrant les méthodes de chasse traditionnelles de la Renaissance. « Jan van der Straet naquit à Bruges, probablement en 1523. Il apprit les rudiments de son métier dans cette ville avant de se rendre à Anvers, dans l'atelier de Pieter Aertsen où il demeura trois ans. En 1545, il fut inscrit à la guilde de Saint Luc. Vers le milieu du siècle, il partait pour l'Italie. De Lyon, où il séjourna quelques mois chez le peintre Corneille de La Haye, il passa à Venise puis à Florence où il s'établit définitivement au cours des années 1550 et où devait se dérouler toute sa brillante carrière. De Giorgio Vasari, dont il fut l'un des plus importants et fidèles collaborateurs, et de Francesco Salviati, celui qu'on appela désormais Giovanni Stradano, ou Giovanni Della Strada, reçut les principes de la grande manière toscane, qu'il sut interpréter de manière originale. Sous la direction de Vasari, il contribua à la vaste entreprise de transformation du Palazzo Vecchio voulue par le duc Cosimo I de' Medici. Il prit ainsi part à la réalisation des grands cycles historiques et mythologiques, narratifs et allégoriques des appartements ducaux et du Salone dei Cinquencento, et devint bientôt le premier fournisseur de cartons de tapisseries de la cour. De 1567 à 1578, il donna les dessins de ce qui allait être son œuvre la plus célèbre : la tenture des Chasses destinée à la villa de Poggio a Caiano. En 1570, pour le décor du Studiolo du prince Francesco I, dernière des grandes entreprises vasariennes, il peignit un Laboratoire d'alchimie célèbre par son fiamminghismo, son "réalisme" flamand. Stradano participa également au programme de rénovation des grandes basiliques florentines de Santa Maria Novella et de Santa Croce. Pour Santo Spirito, il peignit un Christ chassant les marchands du Temple qui fut très admiré. Dès 1563, il fut élu, aux côtés d'Alessandro Allori, consul de l'Accademia del disegno, récemment instaurée et destinée à devenir la plus illustre des institutions artistiques florentines. Il mourut en 1605 et fut inhumé à Santissima Annunziata. Dès la fin des années 1560, Stradano avait engagé une longue collaboration avec les grandes maisons d'édition d'estampes d'Anvers. Hieronymus Cock, Cornelis Cort, Philip Galle, les Sadeler furent ainsi de ceux qui firent graver et contribuèrent à répandre ses inventions. En 1578, Stradano et Galle projetèrent de donner une suite aux gravures que Hieronymus Cock avait éditées quelques années auparavant d'après la tenture des Chasses de Poggio a Caiano. Galle publia d'abord une série d'estampes sans numéros, une seconde édition avec frontispice numérotée de 2 à 44, enfin un cycle séparé de soixante et une planches nouvelles. L'ensemble fut réuni en un recueil de cent quatre planches accompagnées de quatrains en latin, pour la plupart composés par Cornelis Kiel. Ce furent les « Venationes ferarum, avium, piscium, pugnae bestiariorum et mutuae bestiarum » : Chasses aux bêtes sauvages, aux oiseaux, aux poissons, combats de bestiaires et de bêtes entre elles. » (Musée du Louvre). Sont ardemment recherchés les exemplaires de ce livre célèbre du XVIe siècle conservés dans leur reliure de l’époque mais ils sont rares. Il faut en fait remonter à l’exemplaire Marcel Jeanson pour trouver un exemplaire de l’édition de 1585 conservé dans son vélin de l’époque (Sotheby’s Monaco, 28 février 1987, n°542). Vendu alors 18 614 € il y a 33 ans, cet exemplaire était estimé $ 42 000 en 1995, il y a 25 ans, par Sotheby’s.
Exemplaire relié en maroquin rouge aux armes et au chiffre du roi. A Paris, de l’Imprimerie Royale, 1670.Grand in-folio de (4) ff., 43 pp., (1) f.bl., (1) f., 47 pp., (1) p., 8 planches sur double page. Relié en plein maroquin rouge de l’époque, large roulette dorée encadrant les plats, armes frappées or au centre, dos à nerfs orné de chiffres couronnés, double filet doré sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées.560 x 405 mm.
Premier tirage de ce merveilleux recueil d’estampes exécuté par ordre de Louis XIV pour célébrer sa gloire à travers les arts décoratifs. Brunet, II, 727 ; Lipperheide, 3757 ; Catalogue de la Bibliothèque Pichon, 473. Le Cabinet du roi est l’œuvre du jeune Louis XIV qui voulait proclamer sans plus tarder sa puissance et sa gloire, et, dans ce but, faire connaître la somptuosité des fêtes qu’il donnait et les richesses de ses palais. Le 22 décembre 1667, un arrêt du Conseil décidait donc de faire graver les plans et élévations des maisons royales, les représentations des objets précieux qui les décoraient ainsi que des animaux et plantes de toutes espèces. Puis Colbert décida de faire reproduire par la presse le premier grand manuscrit réalisé pour le souverain qui venait d’être achevé : les Devises pour les tapisseries du Roi. C’est en 1663 que la petite académie qui venait d’être fondée par Colbert fut chargée de choisir les emblèmes, avec légendes appropriées, qui devaient figurer sur les tapisseries commandées par le roi pour ses appartements de Versailles. Ces emblèmes firent l’objet d’un luxueux manuscrit daté de 1668, pour le Cabinet du roi : 32 médaillons peints sur vélin par le miniaturiste Jacques Bailly et texte écrit par Nicolas Jarry. Le manuscrit fut l’objet de cette somptueuse édition avec des gravures en taille-douce par Le Brun et Sébastien Le Clerc. « Ce volume contient 3 fontispices gravés par Bailly et Sébastien Le Clerc, 8 grandes planches d’après Le Brun, gravées par Sébastien Le Clerc et Goyton, 10 fleurons, culs-de-lampe, grandes lettres par Sébastien Le Clerc et Bailly, et 32 figures d’emblèmes, avec des vers français de Perrault, Chapelain, Charpentier, etc., au bas de la planche » (Brunet). Magnifique volume orne des tapisseries commandées par le roi Louis XIV pour ses appartements de Versailles, relié à l’époque en maroquin rouge à ses armes et à son chiffre.
L’une des plus précieuses et des plus rares suites de l’école de Fontainebleau, gravée sur cuivre. Paris, s.n. [Jean de Mauregard], 1563. Petit in-folio de (4) feuillets oblongs repliés : titre, épître dédicatoire au roi Charles IX signée Jehan de Mauregard, et 4 pages de texte en langue latine de Jacques Gohory, suivies de 25 planches gravées (sur 26, la n°19 est manquante) en noir sur double page, montées sur onglets. Qq. taches marginales, inscriptions manuscrites biffées en marge inf. de 4 planches. Les planches ne sont pas légendées contrairement à celles des tirages ultérieurs. Plein veau brun granité, filet à froid autour des plats, dos à nerfs richement orné, pièces de titre en maroquin rouge et citron, coupes décorées, tranches rouges, charnières, coiffe supérieure et coins restaurés. Reliure vers 1720. 228 x 162 mm.
Première édition du tirage en latin, beaucoup plus rare que le tirage français. Un seul autre exemplaire du tirage latin répertorié sur le marché, l’exemplaire Wittock, revêtu d’une intéressante reliure Renaissance, avec 7 planches manquantes remplacées au XXe siècle par des planches d’un tirage ultérieur et deux planches avec légendes du tirage postérieur, adjugé GBP 89250 par Christie’s London le 7 juin 2004, il y a 17 ans. Précieux et remarquable premier tirage avant légende et numérotation de la majorité des planches ; l’exemplaire, proche du n°519 du Harvard College, ayant comme celui-ci 8 planches de second tirage avec numérotation mais avant les légendes : 13-18 ; 21 et 26. « Title-page without ornamentation. The volume consists of four preliminary leaves and twenty-six engraved plates of the story of Jason and Medea, approximately 63/16 x 9". The first is unsigned, the others are signed with the monogram "RB" of René Boyvin, and the last is signed in addition to the monogram, « Leonardus thiri. inuē. Renatus. .F » « In his dedication to Charles IX in French issue. Jean de Mauregard writes, "I’en ay faict desseigner & pour-traire curieusement les figures par Leonard Tyri de Belges peintre excellent (comme l'œuvre descouure) & apres faict tailler en cuiure par René Boyuin natif d'Angers : ny espargnant ne les frais ne la sollicitude, en esperance de vous en faire present qui pourroit estre agreable : fust pour la lecture du livre ou par-auenture pour patron de quelque tapisserie à orner vn jour les sales de vos magnifiques palais . . . ou pour une peinture exquise à enrichir quelque galerie" (recto of 2nd prelim. leaf). Leonard Thiry worked at Fontainebleau under Rosso and Primaticcio from 1536 to about 1542 (The Jason plates were attributed to both these masters when issued by later publishers.) Each scene measures about 3 3/8 x 5", while the remainder of the copperplate comprises an elaborate border displaying a fantastic assortment of figures, putti, grotesques, birds, animals, and cartouches containing small scenes. It is this wealth of invention in the borders, sometimes eclipsing the scenes themselves, that makes this a major work in the Fontainebleau tradition. For a study of the Jason series, and the extent to which Mauregard's plan of providing an artist's model book was realized, see J.-J. Marquet de Vasselot, "La conquête de la toison d'or et les émailleurs limousins du XVIe siècle," La revue de l'art ancien et moderne, vol. 34 (July-December 1913), p. [241], 253, [333}-345, reproductions. See also, Levron, Boyvin, p. 29-[34], P. 66-67, nos. 16-41, full series reprod. plates XIX-XLIV. Boyvin is one of the most influential figures in the early history of engraving in France. Robert Dumesnil (vol. 8, p. 36-44, n° 36-44) describes the copperplates in three states: first unnumbered, second with small numbers added at the top of the plate, and third - a much later impression - with the numbers removed. This copy contains a mixed set, the majority in the first state, but plates 13-18, 21 & 26 in the second, with the numbers. The fine, dark impression in this copy are particularly effective for the night scenes of n° 14, 18, and 23. The preliminary leaves are printed in roman and italic letter with three excellent grotesque initials. Mauregard’s dedication is dated July 3rd and the privilege, July 14th of 1563. (Harvard, French Sixteenth, n°519). L’une des plus précieuses et des plus rares suites de l’école de Fontainebleau, gravée sur cuivre par René Boyvin sur les dessins de Léonard Thiry, l’un des premiers peintres appelés à Fontainebleau par le roi François Ier collaborateur de Rosso et de Primatice dans la décoration du palais. Harvard, French 16th century books, II, n°519 ; Peter Ward Jackson, Some mainstreams and tributaries in European ornaments from 1500 to 1750, 1967, p. 10-13 ; Brun, Le livre français illustré de la Renaissance, p. 199 ; Brunet, II, 1648. L’ouvrage tire son origine d’une commande de Jean de Mauregard qui, pour la distraction de Charles IX, avait demandé à Gohory cette narration mythologique de la conquête de la Toison d’or. Mauregard, dans sa dédicace, prend en compte la dimension de « répertoire décoratif » de l’illustration et en fait présent au roi. En 26 tableaux de grand format (230 x 160 mm) Léonard Thiry excelle à traduire les épisodes multiples de la légende de Jason, insérés dans de magnifiques bordures très élaborées dont la richesse et la verve imaginative placent l’œuvre dans la grande tradition de l’école de Fontainebleau. « Ces estampes devaient servir de patron pour les grandes tapisseries royales ». J. Gohory. « A la suite des guerres d’Italie, François Ier se donne tout entier au projet de faire fleurir l’industrie, le commerce et les lettres. Les fêtes données par le roi plus élégantes que somptueuses offrent les plus brillantes images de la chevalerie. Sa curiosité presque universelle le poussait à acheter des tableaux précieux et à les proposer en modèle aux artistes français. Il visitait dans leurs ateliers le Primatice, Léonard de Vinci, et excitait l’émulation des artistes français. Il entreprit ainsi le Louvre et fit bâtir les châteaux de Fontainebleau, de Chambord et de Madrid en s’entourant des plus grands peintres et sculpteurs de l’époque. » Le peintre Léonardo Thiry fut ainsi appelé par François Ier à exercer ses talents à Fontainebleau où il travailla à partir de 1535 en collaboration étroite avec Rosso et Primatice. Il participa ainsi à la décoration de la galerie François Ier puis de 1537 à 1550 à la Porte Dorée. La dépense consentie, le recrutement des artistes, l’effort d’invention, la perfection des ornements et l’originalité du résultat ont fait de la galerie François Ier à Fontainebleau une péripétie essentielle de l’histoire de l’art français. Le répertoire décoratif à la base de guirlandes de putti, de chutes de fruits est une synthèse étourdissante du décor italien adapté au goût français, le traitement et la gaieté du maniérisme italien acclimaté en France en font une création inédite définissant pour la France, l’école de Fontainebleau et la Haute Renaissance ». André Chastel, L’Art français, II, 163-164. Précieux exemplaire du superbe tirage latin, rarissime, d’un contraste exceptionnel, conservé dans sa reliure en veau décoré vers 1720, provenant de la collection A. Brölemann.
Le très rare atlas céleste de Corbinianus Thomas qui comporte un traité d’astronomie et une explication sur l’usage des globes en astronomie. Leipzig & Nuremberg, 1730. Petit in-4 oblong de (1) f. de titre, 212 pp. et 83 planches hors texte. Manquent probablement le frontispice gravé et/ou un table dép. Feuillet de titre monté avec manque de papier et d’un peu de texte dans la partie supérieure. Cachet sur le feuillet de titre et dans la marge. Qq. ff. abîmés dans les marges. Qq. Tâches et mouillures. 20 planches avec dessins ajoutés dans l’image à l’encre ou au crayon. Demi-vélin souple postérieur à coins, plats de papier cartonné bleu, titre au dos. 195 x 156 mm.
Le très rare atlas céleste de Corbinianus Thomas qui comporte un traité d’astronomie et une explication sur l’usage des globes en astronomie. Poggend. II, 1096 u. ; Honeyman 2975; Not in Houzeau/L. Une autre version de cet ouvrage parut simultanément sous le titre de Mercurii Philosophici firmamentum firmianum descriptionem et usum globi artificialis coelestis. On connaît peu de choses à propos de Corbinianus Thomas, moine bénédictin et professeur de mathématique à Salzbourg, mais son atlas fait partie des trésors méconnus de la cartographie céleste. Il est composé de gravures représentant individuellement les constellations, aussi charmantes les unes que les autres. La planche d’Andromède est la plus réussie, grâce à son drap baroque répondant aux différentes teintes du rocher composant le décor. Certaines autres figures des constellations sont aussi peu communes. Thomas fut l’un des premiers cartographes célèstes à dédier une planche séparée à Camelopardalis, une constellation qui apparut pour la première fois sur les globes vers 1600, mais qui habituellement apparaissait aux côtés de Cepheus ou Cassiopeia. Il fut également le premier cartographe à offrir une planche individuelle à certaines des constellations du ud, tells que Indus et Pavo qui étaient habituellement représentées en tant que petites parties des planches dédiées au planisphère centré sur le pole sud célèste. Comme on peut le voir sur la planche d’Andromède à droite, Thomas a utilize un système de nomenclature intéressant : les lettres grecques de Bayer, la numération romaine pour la magnitude, et la numération arabe en référence à un catalogue d’étoiles. Ce système provient des larges globes de Coronelli, tout comme de nombreuses figures de Thomas. Thomas inventa une constellation, la constellation de Corona Firminia en honneur à son mécène, l’archevêque de Salzbourg. Elle ne figure ainsi que dans l’atlas du moine bénédictin Thomas Corbinianus où elle remplace tout bonnement la Couronne boréale. Le présent ouvrage est illustré de 83 gravures sur cuivre à pleine page présentant les constellations, les hémisphères, ou des figures plus techniques consacrées à l’usage des globes en astronomie. Précieux exemplaire de ce rare atlas céleste, dont l’ensemble des 83 planches a été entièrement colorié à la main à l’époque dans des tons particulièrement vifs. Nos recherches ne nous ont permis de localiser que 2 exemplaires de ce très rare atlas céleste dans l’ensemble des Institutions mondiales : Bibliothèque d’Etat de Berlin et Bibliothèque de l’Université d’Eichstätt.
Ces gravures absolument exquises, en premier tirage, gravées par I. Silvestre sur les dessins de François Francart, d’après Torelli, excellent à représenter le raffinement et le luxe des ballets de cour sous le règne de Louis XIV. Paris, 1654. (1) f. de titre et 10 pl. gravées par I. Silvestre. Chauveau, François (1613-1676). 6 planches de décor de théâtre. S.l.n.d. [Paris, vers 1650]. Torelli. Feste Theatrali per la Finta pazza... S.l.n.d. [Paris, vers 1645]. Titre allégorique par Stéfano della Bella (1610-1664) et 5 planches gravées par Nicolas Cochin (1610-1686) d’après Torelli. Berlin, 4118. Parigi, Alfonso (1606-1656). 5 planches de décors de théâtre incluant 4 scènes de La Flora de Andrea Salvadori. S.l. [Paris], 1628. Berlin, 4114. Bella, Stefano della. 7 planches de décors de théâtre pour « Le nozze de Gli dei », de Giancarlo Coppola, d’après les dessins de Alfonso Parigi (sans le titre). [Florence, 1637]. Hofer, 70. Chauveau, François. Alaric ou Rome vaincue. Suite complète du titre et des 10 planches gravées illustrant l’édition originale du poème épique « Alaric ou la Rome vaincue » de Georges de Scudery. [Paris, 1654]. Perelle, Gabriel (1603-1677). 16 gravures circulaires de paysages. [Paris], Jean le Blond (vers 1670). Berlin, 4465. Le Pautre, Jean (1618-1682). - Autels, tombeaux, cheminées. 8 planches. - Paysages, architecture avec riches bordures ornementales incluant des scènes bibliques. 12 planches. - Fontaines. 17 planches. - Fonds baptismaux et églises baroques. 2 planches. - Décorations baroques peintes et sculptées de murs et plafonds. 12 planches. - Scènes du Nouveau Testament au sein d’encadrements baroques très ornementaux. 6 planches. - Grands vases baroques devant des paysages ou au sein d’encadrements ornementaux. 6 planches. - Cariatides portant des vases baroques. 6 planches. Vouet, Simon (1590-1649) et Dorigny, Michel (1616-1665). Livre de diverses grotesques, peintes dans le cabinet et bains de la Reyne Régente, au Palais Royal. Paris, Galeries du Louvre, 1647. Titre et 14 planches. Berlin, 4004. Soit 16 suites d’estampes, grand in-4 oblong, reliées en vélin orné, tranches dorées. Reliure d’époque. 280 x 389 mm.
Superbe recueil baroque de 146 estampes en premier tirage de décors de théâtre, perspectives, architectures, décorations d’intérieurs baroques, parcs et fontaines par les plus grands artistes italiens et français du règne de Louis XIV : Torelli, François Chauveau, Simon Vouet, Stefano della Bella, Israël Silvestre, Jean le Pautre, Gabriel Perelle... Le recueil s’ouvre sur la suite magistrale en premier tirage des grandes perspectives du décor de théâtre baroque de Giacomo Torelli, le plus important « metteur en scène » du milieu du XVIIe siècle. Il produisit ses dessins pour la première fois pour le public du théâtre de Venise puis à partir de 1645 comme « metteur en scène » de la troupe de la comédie italienne. Il s’intéressa particulièrement au « ballet de cour » plutôt qu’à l’opéra, flattant ainsi la passion du Roi Louis XIV pour la danse. Sa carrière en France se termina brusquement en 1661 avec la disgrâce de Fouquet pour lequel il avait réalisé les décors des « Facheux » de Molière joués devant Louis XIV durant la Fête qui provoqua l’emprisonnement de son protecteur. “Torelli brought the one-point perspective, set to its apogee with designs that revelled in a use of perspective that drew the eye to the horizon and beyond, theatre stages seemed to extend to infinity. Despite this apparent obsession with the infinite, however, Torelli also brought « closed » space to the stage. Interior scenes became more common and were often quite shallow. His innovations in stage machinery allowed not only stage flats to be changed, but also the borders of the sky. This allowed an interchange between interior and exterior sets, and Torelli would often alternate between open and enclosed sets to create a new sense of rhythm in the visual aspect of opera. His experimentation with different types of stage space were not limited to the contrast between interior and exterior either. Torelli would often delimit the foreground of an exterior set with a structure such as a hill or a fountain, allowing the audience only glimpses of the background perspective. Torelli’s technical innovations included machinery that allowed sets to be changed in an instant, rather than slowly with a crew of at least sixteen stage hands. This, amongst other things, led to a notable increase in the number of sets per opera. Torelli not only designed the sets but was also closely involved with innovations in stage machinery. He created new techniques for changing the scenes and also machinery for flying characters around the stage, mimicking weather effects, and so on, and was nicknamed the ‘grand stregone’ or the great magician”. Ces gravures absolument exquises, en premier tirage, gravées par I. Silvestre sur les dessins de François Francart, d’après Torelli, excellent à représenter le raffinement et le luxe des ballets de cour sous le règne de Louis XIV. Dans ces ballets les plus célèbres du temps le Roi lui-même prenait plaisir à danser sur scène ainsi dans ces « Noces de Thétis » où il joua avec succès le rôle d’Apollon. Le recueil est dédié à Mazarin, protecteur des acteurs italiens à la Cour de la régente Anne d’Autriche jusqu’en 1661. L’ensemble des 15 autres suites, ici en premier tirage, témoignent du faste de la décoration baroque française sous la régence de la reine Anne d’Autriche et au tout début du règne de Louis XIV, telle cette suite de Simon Vouet figurant « les grotesques peintes au Palais royal dans le cabinet et bains de la Reyne Régente ». Une suite rarissime et bien complète du titre et des 10 planches illustre l’édition originale du poème épique de Georges de Scudery : « Alaric ou la Rome vaincue ». Paris, 1654. Tchemerzine qui ne cite pour l’édition originale que l’exemplaire de la bibliothèque nationale, mentionnait « figures de Chauveau » avec une collation erronée, corrigée par Lucien Scheler qui ajoute « les figures de Chauveau sont comprises dans la pagination ». Tchemerzine, V, 776. Dans la suite d’un tirage extrêmement pur contenue ici dans le recueil, aucune numérotation n’est apposée sur les gravures. Il s’agit donc d’un tirage à part, absolument rarissime, imprimé avant la numérotation. Exceptionnel recueil de suites baroques de théâtre, architecture et décoration, gravées en premier tirage sous la régence d’Anne d’Autriche et conservé dans son vélin orné de l’époque. Il provient de la bibliothèque du 6e Duc de Devonshire (1790-1858) avec ex-libris gravé.
Le Bréviaire romain - partie d’hiver - imprimé en 1533 en deux forts volumes in-8 somptueusement reliés dans la seconde partie du XVIe siècle pour le prieur des bénédictines de Sainte Suzanne, avec son nom « Chastellain » frappé en lettres d’or au centre du plat inférieur et illustré par Geoffroy Tory. Pars hyemalis brevarii impressa 1533.2 volumes in-8. Impression en rouge et noir sur double colonne. Plein maroquin olive, plats ornés en leur centre des instruments de la passion, plats supérieurs portant en lettres plein or le nom du monastère de Sainte Suzanne, plats inférieurs portant en leur centre en lettres plein or le nom du prieur des bénédictines de Sainte Suzanne, « Chastellain », encadrement d’une large roulette dorée de motifs à la fanfare : fers évidés, pointillés, fleurettes et feuillage dorés insérés dans des motifs géométriques évidés, dos lisses magnifiquement ornés de décors à la fanfare avec, en leur centre, les instruments de la passion, filet or sur les coupes, tranches dorées, trois attaches. Reliures du XVIe siècle. 155 x 99 mm.
Le Bréviaire romain - partie d’hiver - imprimé en 1533 en deux forts volumes in-8 somptueusement reliés dans la seconde partie du XVIe siècle pour le prieur des bénédictines de Sainte Suzanne, avec son nom « Chastellain » frappé en lettres d’or au centre du plat inférieur et illustré par Geoffroy Tory.Imprimé sur deux colonnes en rouge et noir, il commence par le calendrier de l’année et est orné de belles gravures sur bois dans le texte et à pleine page, la première portant la Croix de Lorraine, signature de Geoffroy Tory (1480-1533), et la date 1533.La lecture approfondie de la biographie de Geoffroy Tory par A. Bernard nous apprend que la signature d’une gravure de cette époque de la seule Croix de Lorraine signifie que Tory a dessiné et gravé la pièce où elle figure (Réf : Geoffroy Tory - Peintre et graveur par Auguste Bernard, Paris, 1865, p. 241).« Geoffroy Tory est le plus anciennement connu de ces excellents artistes à qui la typographie dut sa première splendeur.L’homme qui contribua le plus à la triple évolution dont je viens de parler est Geoffroy Tory, qui reçut en 1530, comme récompense de ses travaux, le titre d’Imprimeur du Roi, que François Ier n’avait encore accordé à personne, on doit à Tory la rénovation de la gravure en France. Le point capital de mon travail est de faire connaître Tory comme l'un des plus habiles graveurs que nous ayons eus. Sans doute je ne pouvais oublier en lui l’éditeur érudit de la Cosmographie du pape Pie II, de l’Itinéraire d’Antonin, etc. ; le libraire de goût qui a publié les Heures de 1525, 1527, etc. ; l’imprimeur élégant du Sacre de la reine Éléonore ; le philologue distingué du Champfleury, auquel on doit, comme nous le verrons, l’invention des signes orthographiques particuliers à la langue française, mais ce qui en Tory m’a surtout captivé, c’est son rôle de graveur. Là il fut sans prédécesseur et sans émule, car ceux qu'on pourrait vouloir lui donner pour tels ne purent être que ses élèves. Jean Duvet seul a le droit de repousser cette qualification ; mais, s’il fut le contemporain de Tory, il ne fut pas son maître, car celui-ci était allé s’initier à l’art aux sources mêmes, en Italie, avant que Duvet eût rien produit. Quant à Jean Cousin, à de Laulne, à du Cerceau, à Léonard Gauthier, etc., ils ne vinrent qu’après Tory. L’honneur d’avoir rénové la gravure en France appartient à Tory seul, à cheval sur deux siècles, le quinzième et le seizième. » A. Bernard. Magnifique exemplaire du bréviaire des bénédictines de Sainte Suzanne illustré par Geoffroy Tory et conservé dans ses remarquables et fort rares reliures à la fanfare du XVIe siècle en parfait état de conservation.
Très rare édition originale du plus ancien ouvrage sur les acrobaties, l’un des plus beaux livres illustrés français du XVIe siècle. Paris, Claude de Monstr’œil, 1599. In-4 de (4) ff., 199 ff. mal chiffrés 197, 87 gravures dans le texte et 1 grande planche dépliante hors-texte, qq. ff. brunis. Vélin souple de l’époque, dos lisse avec le titre manuscrit, traces d’attaches. Reliure de l’époque. 223 x 165 mm.
Très rare édition originale du plus ancien ouvrage sur les acrobaties, l’un des plus beaux livres illustrés français du XVIe siècle. Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 663 ; Adams T-1017 ; Lipperheide 3037 ; Brun, p. 306. « Première édition d’un livre fort curieux, écrit en français par un italien des Abruzzes, qui, après avoir été le gymnaste de l’empereur Maximilien, fort attaché à la cour de Charles IX, ‘qui prenait un singulier plaisir’ à ses exercices. La grande planche pliée du ‘Saut des cerceaux’ manque souvent. M. Claudin a consacré à la description de ce livre rare une note intéressante dans le cat. Luzarche. » Brunet, V, 972. « L’original de ce curieux ouvrage a été écrit en français, bien que l’auteur soit italien. Tuccaro était passé au service du roi Charles IX, après avoir été gymnaste et équilibriste de Maximilien II. Tuccaro apportait souvent son concours aux fêtes publiques, et c’est ainsi que dans la premier dialogue il paraît dans un château en Touraine, appartenant à Honoré de Beuil et où le roi Charles IX est reçu. Tuccaro, tout en se livrant à ses exercices, discourt de son état et 88 curieuses figures sur bois représentent 88 poses différentes. Une des figures représentant le ‘saut des cerceaux’ est des plus curieuses et se déplie. Elle est très rare, surtout intacte ». (Librairie Damascène Morgand, n° 9594, pour l’édition de 1616). Les 87 figures à pleine-page ou à mi-page représentent des exercices de gymnastique spectaculaires. « Une grande planche dépliante, représentant un saut à travers des cerceaux, et, dans le texte, 87 figures, dont plusieurs à pleine page, montrant des acrobates exécutant des sauts et des exercices de voltige, le tout gravé sur bois. » (Brun, Le Livre français illustré de la Renaissance, 306) Ouvrage d’une grande rareté : 6 exemplaires répertoriés dans OCLC : Harvard, Getty, NYPL, Syracuse, Newberry Library, Illinois State University. Précieux exemplaire grand de marges, bien complet de la grande planche dépliante qui manque souvent, conservé dans sa reliure en vélin souple de l’époque.
Précieux volume, entièrement gravé, représentant les uniformes de l’infanterie de l’armée du roi Louis XV. A Paris, chez Lattré, graveur ordinaire de Monseigneur le Dauphin, s.d. [1767]. Petit in-8 de (4) ff. dont 1 titre gravé aux armes et chiffres royaux aquarellés et 3 ff. de table gravés, 120 planches à pleine page. Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos lisse orné de fleurons dorés, pièce de titre de maroquin olive. Reliure de l’époque. 182 x 108 mm.
Première édition, premier tirage. Précieux volume, entièrement gravé, représentant les uniformes de l’infanterie de l’armée du roi Louis XV. Le recueil comprend une première suite très rare de 103 estampes représentant les Gardes Française et suisse, 3 estampes non numérotées, les différents régiments d’infanterie, de 1 à 93 et les troupes légères par rang d’ancienneté, de 94 à 101. Notre exemplaire ne comporte pas de planche 40 mais comporte bien 103 planches comme indiqué dans la table et contrairement à l’exemplaire décrit par Glasser qui ne mentionne que 99 planches. Ouvrage rarissime complet de ses 103 planches. « Planches gravées, un personnage par planche, pas de fond. Double trait carré. Dimensions du cadre 0,07 sur 0,129. Frontispice dans un cadre colorié et orné des armes royales. 99 planches. Série fort intéressante remarquablement gravée. Très supérieure au point de vue de l’exécution à la série de Montigny ». (Glasser, Costumes militaires, Catalogue des principales suites de costumes militaires français, p. 262, qui ne mentionne que 99 planches. « Cette belle suite est très rare complète ». Colas, Bibliographie du costume, n°2936. A cette suite ont été jointes la suite de 8 estampes consacrées aux régiments de marine français ainsi que la suite de 9 estampes consacrées aux régiments des colonies. Le recueil présente ainsi en premier tirage les figures relatives aux régiments de l’Ile de France, de L’Ile Bourbon, du Port Louis, de Pondicheri, de l’Amérique, du Cap, du Port au Prince, de la Martinique, et de la Guadeloupe. Le titre raffiné orné des armoires et chiffres royaux ainsi que les 120 estampes ont été finement aquarellés à l’époque. Superbe exemplaire, revêtu de son séduisant maroquin rouge de l’époque.
Premier tirage de ce recueil du Cabinet du Roi publié sur ordre de Louis XIV en divers formats et planches séparées. Paris, 1685-1686. Grand in-folio de 34 grandes planches. Petites déchirures aux pliures des vues 8, 9 et 13, restaurations sans manques aux vues 1, 6, 11,19 et 28. Maroquin rouge, double cadre de triple filet doré avec chiffre royal couronné aux angles, armes frappées or au centre, dos à nerfs orné du chiffre royal couronné, répété 7 fois, au sein de fleurs-de-lys et roulette fleurdelysée, filets dorés sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque. 560 x 420 mm.
Premier tirage de ce recueil du Cabinet du Roi publié sur ordre de Louis XIV en divers formats et planches séparées. Superbe recueil de 34 très belles estampes évocatrices du règne de Louis XIV. La plupart doubles ou plusieurs fois repliées, elles évoquent la vie de la Cour à Vincennes, Versailles et Fontainebleau, puis les campagnes de Flandre. Toutes présentent une réelle qualité artistique et sont animées sur fond architectural de groupes de personnages et cavaliers campés avec un bon sens du mouvement. Les 34 estampes dessinées par Van der Meulen, le peintre des conquêtes de louis XIV, sont gravées par R. Bonnart, Baudoin, Van Huchtenburg et Simoneau. Superbe recueil de vues de taille monumentale, somptueux panoramas du peintre bruxellois Adam Van der Meulen (1632-1690), appelé par Le Brun à Paris, nommé Premier peintre du Roi et directeur de la Manufacture des Gobelins. Il réalise plus de 150 planches pour le Cabinet du Roi. Van der Meulen accompagnait le roi dans tous ses déplacements et s'attachait à le portraiturer dans ses victoires et ses conquêtes, tout en représentant les villes conquises avec un réalisme de géographe. « Elève de Peter Snayers Van de Meulen apprit de celui-ci à dessiner les chevaux et la technique légère et transparente de l’école de Rubens. Il fut chargé de faire les modèles des tapisseries représentant les hauts faits de Louis XIV et accompagna le Roi dans tous ses voyages et toutes ses guerres. Ses tableaux reproduisent avec fidélité les compositions des troupes et jusqu’aux costumes de certains personnages et sont à ce titre des documents précieux. Quand il accompagna le roi dans les campagnes de Flandre en 1667, de Franche-Comté en 1668 et de Hollande en 1672, il prenait chaque jour les ordres du Roi, sur les épisodes que celui-ci désirait voir représenter. Il dessinait ainsi sur les lieux les campements, disposition des armées et sièges. Il peignait à la perfection les armées en campagne ». Benezit, VII, 366-367. Le recueil est ainsi réparti : - 11 Planches doubles : Vue du château de Vincennes, Vue du château de Versailles, La Reine allant à Fontainebleau, Vue de la ville et de la Citadelle de Cambray, Saint-Omer vu du costé du fort de Bournonuille, L’armée du Prince d’Orange, Vue de St Laurent de la Roche (x 2), Vue du chasteau Ste Anne (x 2), Vue du chasteau de Joux. - 10 Planches triples : Marche du Roi sur le Pont-neuf à Paris, Le Roi et sa calèche dans le bois de Vincennes, Vue du château de Versailles, Vue de la ville d’Ardrès, Entrée de la Reine dans Arras, Arrivée du Roy devant Douai, Arrivée du Roy au camp devant Mastrick, Valenciennes prise d’assaut, Le Roy s’étant rendu maitre de la ville de Cambray, Vue de Leuve. - 13 Planches quadruples : Vue du château de Fontainebleau, Vue de la ville de Béthune en Artois, Vue de la ville et du Port de Calais, Entrée du Roi dans Dunkerque, Vue de Tournay, Vue de la ville de L’Isle, Vue de Courtray, Vue de la ville et du siège d’Oudenarde, Vue de la Ville de Besançon, Dole prise dans la première conqueste que le Roy a faite, Vue de la Ville et faubourg de Salins, Vue de la Ville de Gray, Vue de l’Armée du Roy. Somptueux recueil de premier tirage. L’un des exemplaires de présent offerts par le Roi Louis XIV, conservé dans sa superbe reliure de présent en maroquin rouge aux armes et chiffre couronné du Roi Louis XIV. Les exemplaires du Cabinet du Roi peuvent être composés de vues différentes et comporter un nombre de gravures différent. Celui-ci est complet tel que paru avec ses 34 gravures. Provenance: Château de Vaux le Vicomte.
Le plus beau livre de broderies et dentelles vénitiennes du XVIe siècle. Venise, A’ instantia di Cesare Vecellio, 1591.3 parties en 1 volume petit in-4 oblong de : I/ (2) ff., 28 planches à pleine page, une planche supplémentaire présentant un retirage du f. Gg2 de la partie 2 a été insérée dans le livre 1; II/ (2) ff., 24 planches ; III/ (2) ff., 26 planches. Les ff. Cc3 et Cc4 du livre 2 ont été reliés respectivement dans les livres 1 et 3. Ainsi complet. Qq. mouillures marginales. Relié en plein vélin souple de l’époque, dos lisse avec le titre, le lieu et la date inscrits à l’encre à l’époque, inscriptions à l’encre sur le plat supérieur. Gardes renouvelées. Reliure de l’époque.139 x 183 mm.
Rare édition originale du célèbre livre de broderies vénitienne de Vecellio.Le plus beau livre de broderies et dentelles vénitiennes du XVIe siècle.Rahir, Bibliothèque de l’amateur, p. 668 ; Brunet, V, 1105 ; Lotz, 116 d, 117 d, 118 b. ; Mortimer, Italian, 520; Vecellio's Renaissance costume book, 1977, p. 3; Pizzi Antichi nei Disegni di Cesare Vecellio, 1980, p. 6 ("La sua opera pubblicata piu volte dall'anno 1591 (I edizione) si ricorda in una rara edizione, si dice la IV, benche nulla si sappia della II e III, della Biblioteca Marciana del 1593").Les 3 livres furent imprimés pour la première fois en 1591 et devant le succès obtenu par l’ouvrage, les deux premières parties furent réimprimées deux fois dès 1591. « Cet ouvrage, peu connu, renferme trois parties, ayant chacune, outre le titre, une dédicace signée de Cesare Vecellio, auteur présumé des planches […]. Chacune de ces parties a été publiée séparément et réimprimée plusieurs fois » (Brunet).La première partie est illustrée de 27 modèles de dentelle à pleine page et d’une estampe représentant un atelier de broderie. La seconde partie comprend 26 modèles de broderie, eux aussi à pleine page, ainsi qu’une gravure de Vesta en médaillon, entourée d’un motif de broderie à la fin du livre 2. La troisième partie présente 25 modèles de dentelle, un médaillon et un emblème, également encadrés de motifs de broderie. L’illustration est également composée d’une vignette gravée répétée sur les trois feuillets de titre.Selon Edouard Rahir il s’agit de « l’un des plus importants recueils de modèles de dentelles ».« Cesare Vecellio (1530-1606) étudia la peinture avec Francesco Vecellio et reçut les leçons du Titien, dont il saisit habilement la manière […]. Il est surtout connu par l’un des deux recueils qu’il a laissés. Le second, aujourd’hui très rare, est la ‘Corona delle nobili e vertuose donne’, composé d’une série de planches donnant des specimen des diverses sortes de travaux de gravure au burin et à la pointe » (Biographie universelle, 45, 1055).Les collections de dessins de Vecellio sont considérées par Lotz comme les plus beaux livres de broderie de l’époque. Ses modèles incluent grotesques, animaux, chasseurs, motifs allégoriques et mythologiques.“The appeal of European-wide fashion was exploited as a lure to buyers of pattern books, too, such as Cesare Vecellio's La Corona delle Nobili et Virtuose Donne, which includes 'cuffs worn by French ladies,' 'Flemish-style rosettes,' and bedspread designs 'used by Greek ladies'” (Ann Rosalind Jones, Renaissance Clothing and the Materials of Memory, Cambridge UP, 2000, p. 137).Précieux exemplaire conservé dans son vélin souple de l’époque.Provenance: de la collection de Sir John Sterling Maxwell (ex-libris sur le 1er contreplat).
Réunion très rare de l’ensemble des gravures des vues et ports de France, de Joseph Vernet, dans leur superbe tirage d’origine. Paris, J. P. Le Bas, [1760-1778]. In-plano oblong de (2) ff., 16 planches, reliure du temps à dos de veau fauve marbré orné de faux nerfs et de motifs dorés, cartouche de maroquin rouge avec dentelle en encadrement et titre dorés au centre des plats, non rogné. Reliure de l’époque. 800 x 550 mm.
[video width="996" height="1920" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2024/07/VERNET-bis.mp4"][/video] Superbe suite des 16 vues des ports d’après Joseph Vernet finement gravées par Charles-Nicolas Cochin et Jacques-Philippe Le Bas. L’exemplaire comporte les deux planches supplémentaires - la dernière (Le Havre) d’après Cochin - terminées à l’eau-forte par P. Martini. Joseph Vernet n’a pas peint de tableau représentant le port et la ville du Havre. La planche n°16, jointe à la série des gravures reproduisant les peintures de Joseph Vernet, a été dessinée par C. N. Cochin et gravée par J. Ph. Le Bas. Vernet reçut du marquis de Marigny, directeur général des bâtiments du roi et frère de la marquise de Pompadour, une commande de Louis XV pour la représentation des principaux ports de France, tâche à laquelle il s’attela en 1753. Après avoir peint Marseille et le golfe de Bandol, il partit pour Toulon, puis Antibes et Sète. De Bordeaux, où il reçut un accueil très brillant, il redescendit à Bayonne puis remonta vers La Rochelle et Rochefort. Installé à Paris en 1763, il se rendit à Dieppe, dernier port qu’il représenta. Nicolas Ozanne accompagna Joseph Vernet pendant une partie de son voyage. La commande royale concernait vingt ports, mais Vernet n’en peignit que neuf, plus la baie de Bandol, de 1753 à 1765, donnant lieu à quinze tableaux. La guerre de Sept Ans et les difficultés financières qui en découlaient suspendirent ses travaux. Liste des seize planches: Planche N°1. Le port neuf ou l’Arsenal de Toulon, vu de l’angle du parc de l’artillerie - peinture de 1755 - gravure de 1760. Planche N°2. L’intérieur du port de Marseille, vu du Pavillon de l’horloge du Parc - peinture de 1754 - gravure de 1760. Planche N°3. La Madrague ou la Pêche du Thon, vue du golfe de Bandol - peinture de 1754 - gravure de 1760. Planche N°4. L’entrée du Port de Marseille, vue de la Montagne appelée Tête de More - Peinture de 1754 - gravure de 1760. Planche N°5. Le Port vieux de Toulon, vu du côté des Magasins aux Vivres - peinture de 1756 - gravure de 1762. Planche N°6. La Ville et la Rade de Toulon vues à mi-côte de la montagne qui est derrière - peinture 1755 - gravure 1762. Planche n°7. Le Port d’Antibes en Provence, vu du côté de la Terre - peinture de 1756 - gravure de 1762. Planche N°8. Le Port de Cette en Languedoc, vu du côté de la mer, derrière la jettée isolée - peinture 1756-57 - gravure 1762. Planche N°9. Vue de la Ville et du Port de Bordeaux, prise du Côté des Salinières - peinture 1757-59 - gravure 1764. Planche N°10. Vue de la Ville et du Port de Bordeaux, prise du Château Trompette - peinture 1757-59 - gravure 1764. Planche N°11. Vue de la Ville et du Port de Bayonne, prise à mi-côte sur le Glacis de la Citadelle - Peinture de 1759-61 - gravure de 1764. Planche N°12. Vue de la Ville et du Port de Bayonne, prise de l’allée de Bouflers, près de la Porte de Mousserole - peinture de 1759-61 - gravure de 1764. Planche N°13. Le Port de Rochefort vu du Magasin des Colonies - peinture de 1761-62 - gravure de 1767. Planche N°14. Le Port de La Rochelle, vu de la petite Rive - peinture de 1761-62 - gravure de 1767. Planche N°15. Vue du Port de Dieppe - peinture 1763-65 - gravure de 1778. Planche N°16. Le Port et la Ville du Havre, vus du pied de la Tour de François premier, 1776. Les ordres du roi étaient clairs: «vos tableaux doivent réunir deux mérites, celui de la beauté pittoresque et celui de la ressemblance, autant que son intention: voir les ports du royaume représentés au naturel dans vos tableaux». A Toulon: le quai aux vivres est une véritable exposition de ce que l’on pouvait trouver à bord en matière de sacs, de jarres, de corbeilles, de paniers, de bouteilles et de futailles. Le vin, la viande salée, les fromages dont on voit des meules que l’on roule, les légumes secs, les épices, le bétail sur pied sont embarqués sur l’allège à quai qui chargera les munitions à bord d’un vaisseau en partance. A Marseille: sur le quai du vieil arsenal, au fond du port, s’active une foule animée et colorée de femmes et d’hommes du peuple auxquels se mêlent gentilshommes, femmes de qualité et religieux. Des levantiers, Turcs ou Barbaresques enturbannés arpentent aussi les quais. L’entrée du port est animée de multiples embarcations, canots, allèges, bateaux pêcheurs, tartanes. A Bordeaux, sur le quai des Salinières, nous voyons des jésuites, d’élégantes jeunes femmes en robes à panier, mais aussi des boulangers et un garçon vacher; un précieux tilbury lancé à vive allure contrastant avec un attelage de bœufs traînant un lourd charroi de tonneaux. Sur le fleuve, des bateaux de commerce viennent charger le vin contenu dans les tonneaux alignés sur le quai. A Rochefort, nous voici sur le quai aux vivres: les tonneaux de vin de Bordeaux, les chaudrons, les marmites sont destinés à l’approvisionnement des vaisseaux, de même que les bestiaux qui paissent dans la prairie. Les paquets de toiles à voiles et les gros écheveaux de chanvre vont alimenter les ateliers de l’arsenal dont la magnifique corderie qui s’étend sur la droite. A La Rochelle, au milieu des ballots, des panières, des fûts, des bois, des ancres, des femmes et des hommes travaillent, se reposent ou discutent, en un mot vivent sous nos yeux une attitude, un geste, un regard nous les rendent plus proches que de longs discours sur la société du XVIIIe siècle. Alors que bien souvent Vernet prend de grandes libertés face aux demandes très précises du roi pour le choix des sites ou du point de vue d’où il les dépeint, il répond pleinement à ses vœux en décrivant partout des scènes de la vie quotidienne: devant nos yeux vit tout un peuple au naturel. Témoignage pittoresque de la vie portuaire en France au temps de la marine à voile et de la douceur de vivre sous le règne de Louis XV le bien-aimé. Réunion très rare de l’ensemble des gravures des vues et ports de France, de Joseph Vernet, dans leur superbe tirage d’origine. Avec Joseph Vernet et sa descendance directe s'affirme une dernière fois la continuité de cette école d'Avignon qui, depuis le XIVe siècle, n'a cessé de se manifester par des artistes de talents et de caractères forts différents mais unis par d'indiscutables affinités. On peut faire remonter l'origine de cette école à l'époque où Bertrand de Goth, archevêque de Bordeaux, devenu pape sous le nom de Clément V, transporta la cour pontificale à Avignon. Dans cette «petite ville paisible, dont le charme ne pouvait leur échapper, les papes firent éclore un puissant foyer artistique, dont l'éclat devait se prolonger jusqu'au XIXe siècle. À Avignon, qui garde intacts tant de vestiges de son destin exceptionnel, le jeune Joseph Vernet pouvait à chaque pas rencontrer des monuments susceptibles de lui donner un avant-goût de la ville unique qui devait plus tard le révéler à lui-même. Face au Palais des Papes s'élève cet Hôtel de la Monnaie, construit par un cardinal Borghèse, légat du Pape, et qui porte sur sa façade le dragon et l'aigle, armes de la famille, enfin la colline des Dons, où la vue est si belle sur le Rhône et sur Villeneuve est une réduction de ces jardins du Pincio, qui forment avec la Villa Médicis l'un des plus beaux lieux de Rome et du monde. Cet appel de l'Italie, Joseph Vernet le ressentit de bonne heure, et son père, Antoine Vernet, fut assez heureux pour intéresser aux dons brillants du jeune peintre plusieurs nobles personnages de la ville, en particulier le marquis de Caumont et le comte de Quinson, qui lui ouvrirent leur bourse et lui permirent de partir pour Rome, qui offrait à cette époque aux artistes des ressources incomparables. Mais au cours de ce voyage pour rejoindre la Ville éternelle, dont la première étape le conduisit à Marseille, Joseph Vernet devait faire une rencontre capitale : celle de la mer ; en effet des hauteurs qui dominent la ville elle lui apparut pour la première fois dans toute sa beauté ; ce fut le coup de foudre, et lorsque quelques jours plus tard, après une tempête spectaculaire, Vernet arrive à Civita-Vecchia, son destin est fixé : il deviendra le peintre de la mer qui, désormais, sera présente dans presque toutes ses œuvres. La vie que mène à Rome le jeune artiste est des plus agréables ; il y a été fort bien accueilli et s'y est fait rapidement une clientèle avide de tempêtes et de naufrages. Les livres de raison de Vernet nous donnent sur ses travaux des renseignements précis : en 1743 il est reçu membre de l'Académie de Saint Luc, honneur assez rare pour un étranger, la mer l'attire de plus en plus, c'est avec joie qu'il se rend en pèlerinage à Naples, où le maître qu'il admire tant, Salvator Rosa, trouva la source principale de son inspiration. Cependant à Rome la popularité de Vernet croît de jour en jour ; sa clientèle devient européenne. En Italie, Joseph a trouvé la fortune, la gloire et l'amour ; aussi n'est-il pas pressé de quitter un pays qui l'a si bien reçu. Pourtant, sollicité par ses protecteurs français, il se décide à rentrer définitivement dans son pays, mais il retourne en Italie à plusieurs reprises et ce n'est qu'en 1753 qu'il se fixe en France pour toujours. Grâce au haut patronage de M. de Marigny, directeur suprême des Beaux-Arts et frère de Mme de Pompadour, qui avait à ce moment toute la faveur de Louis XV, Vernet obtint du roi une commande où il devait donner toute la mesure de son talent : Les Ports de France. La mer qui l'inspira si souvent dans ses œuvres antérieures va lui fournir encore un thème important, mais elle ne sera cette fois que le complément de ses compositions ; pour un moment il va cesser de peindre des tempêtes, des orages et des coups de vent. Ces ports de France seront des paysages où la vérité et la fantaisie se mêlent agréablement, témoin ce Port de Marseille lumineux et doré comme un Claude Gellée, qui nous montre au premier plan un groupe réuni pour un goûter en plein air, un autre pour un bal ; les robes et les ombrelles des femmes animent ce paysage aux lignes si nobles et lui donnent un air de fête familiale. Même procédé dans la Vue de la Ville et de la Rade de Toulon, où nous voyons à mi‑hauteur des collines qui dominent la rade, s'activer sur une terrasse monumentale, des cavaliers, des chasseurs, des joueurs de boules et des dames en grande toilette. Cette volonté d'humanisation du paysage se retrouve dans presque toutes les œuvres de J. Vernet, même dans celles où elle pourrait paraître artificielle; dans les tempêtes, les naufrages, les orages, nous verrons toujours l'homme opposer à la force aveugle des éléments son courage, son ingéniosité ou son désespoir. Cette introduction du drame humain au milieu des aspects pittoresques d'une nature hostile, c'est là la véritable originalité de Joseph Vernet. «C'est un grand magicien, que ce Vernet, écrit Diderot, on croirait qu'il commence par créer un pays et qu'il a des hommes, des femmes, des enfants en réserve, dont il peuple sa toile comme on peuple une colonie, puis il leur fait le ciel, le temps, la saison, le bonheur, le malheur qu'il lui plaît ». La production de J. Vernet est considérable et ses contemporains raffolèrent de lui. Dans cette œuvre consacrée presque exclusivement à la mer, aux tempêtes, et aux orages, on peut distinguer au moins deux périodes, une période romaine profondément marquée par les peintres napolitains, Salvator Rosa et Solimena, qu'il admirait sans réserve ; il leur doit ce sentiment dramatique de la nature et cette largeur de facture qu'il manifesta dès ses premières œuvres. À son retour en France, son art s'humanise et s'enrichit de détails savoureux qui, loin d'en altérer le caractère, lui confèrent une grande part de son charme. Certes, J. Vernet a entendu le message de Poussin et de Claude Gellée, mais au sublime de l'un et au mystère de l'autre, il a substitué un pathétique humain et familier, et s'il n'atteint pas leur grandeur, il garde avec son siècle un contact plus étroit et une audience plus large en lui tenant un langage plus accessible. Après les fêtes galantes de Watteau et les Bergeries de Boucher, la nature telle que la conçoit Vernet et si apprêtée qu'elle nous paraisse, est une nature vraie et non un décor d'opéra. Si Vernet eut une influence manifeste sur le goût de son temps, il est plus difficile de percevoir son passage dans la peinture moderne. Pourtant bien des œuvres qui nous ravissent toujours portent sa marque indiscutable ; comment ne pas penser à lui devant les Ruines et les Cascades d'Hubert Robert et plus près de nous, comment oublier le Ponte Rotlo en admirant les Corot d'Italie ? Heureusement la postérité si sévère envers les gloires récentes en apparence les plus solides et qu'elle précipite si volontiers en enfer ou en purgatoire, révise tôt ou tard ses jugements les plus définitifs ; et tandis que les grandes batailles d'Horace Vernet ne font plus recette, la gloire du grand peintre des Ports de France, si aimable et si française nous apparaît toujours aussi pure et aussi justifiée.» J. Dupuy. Très bel exemplaire à grandes marges relié en demi-veau fauve.
Premier tirage de ces célèbres 210 bois. Lutetiae Parisiorum, Petrus Galterius, 1544. In-folio de (18) ff., 533 pp. et (1) p. d’errata. De nombreux bois dans le texte dont 30 à pleine page, restauration dans la marge des pp. 465 à 520 sans atteinte au texte. Plein veau brun, double encadrement de filets à froid sur les plats fleurdelisés aux angles, dos muet à nerfs. Reliure du XIXe siècle. 337 x 227 mm.
Édition originale de ce « volume peu commun » (Brunet), l’un des plus beaux livres de chirurgie du XVIe siècle, contenant pour la première fois les textes de la Chirurgie grecque d'Hippocrate, de Galien et d'Oribase, en traduction latine. Harvard 542. Il est illustré de 210 magnifiques gravures sur bois, inspirées par des dessins de modèles classiques grecs qui nous sont parvenus par les gréco-byzantins, représentant des opérations de chirurgie, des instruments et des bandages dont 30 figures à pleine page montrant l'utilisation de machines élaborées pour réduire les fractures. «210 figures explicatives dont certaines, à pleine page, exécutées au trait avec une grande élégance. Un de ces bois, p. 175, est marqué de la lettre gothique F, analogue à celle qu’on voit sur quelques figures gravées pour D. Janot. Une autre composition, p. 224, d’une facture plus hésitante, et aux visages grimaçants, est signée d’un monogramme qu’on peut lire APF. Ces figures représentent le plus souvent des machines destinées à réduire les fractures, elles sont intéressantes et les personnages, généralement nus, rendus avec un grand souci d’exactitude anatomique. Certaines s’inspirent des dessins du Primatice et de Jean Santorino se trouvant dans un manuscrit qui fut offert à François Ier, conservé aujourd’hui à la Bibliothèque nationale (Ms. latin 6866).» (Brun, Le Livre français illustré de la Renaissance, 309. L'auteur, Guido Guidi dit Vidius (1500-1569), né à Florence, fut le médecin de François Ier. Le texte s'appuie sur un manuscrit grec de la Bibliothèque de Laurent de Médicis, à Florence. On a longtemps attribué les dessins des bois de cet ouvrage au Primatice, mais depuis l'article de Michel Hirst « Salviati illustratuer de Vidius » (Revue de l'Art, 1969, n°6) ils ont été restitués à Francesco Salviati. Certains des bois portent la croix de Lorraine, d'autres les initiales F. ou ARF. On les donne fréquemment comme étant de François Jollat. (Welcomme I-6596 ; Waller 1960). Francesco Salviati, pseudonyme deFrancesco de’ Rossi(1510àFlorence-1563àRome) est unpeintremaniéristeflorentin. Il tient son nom de son fidèle protecteur, le cardinalGiovanni Salviati, l’oncle deCosmeIer. Il est parfois surnomméCeccoouCecchino Salviati.Giorgio Vasariécrit que Salviati «possédait un plus beau style que tout autre à Florence à son époque.» C'était un portraitiste renommé et un fresquiste admiré pour sa rapidité d’exécution - que Vasari oppose à la lenteur dePontormoet deBronzino- et son habileté à mettre en scène de complexes allégories profanes ou sacrées. De retour à Rome en 1541, Salviati peint pour la Stanza dell’Incendia du Palais du Vatican une fresque (aujourd’hui disparue) représentantRe Pepino(Pépin le bref). La même année, il peintla Sainte Famille au perroquet(aujourd’hui au Musée du Prado). En 1543, il décore la salle de l’Audience (sala dell‘Udienza) duPalazzo Vecchioà Florence. Le programme iconographique illustre les moments de la vie du généralMarcus Furius Camillus, d’aprèsPlutarque: « la prise de Veies » (la Conquista di Veio), «Camillus soumettant les Vosques» (Camillo che sconfigge i Volsci), «la punition du maître de Faléries » (la Punizione del Maestro di Falerii), «le triomphe de Camillus» (il Trionfo di Camillo). Il reçoit le 6 novembre 1544, la commande del’Incrédulité de Saint Thomas(aujourd’hui au Louvre6) pour l’église Notre-Dame de Confort de Lyon. Il peint la grandeDépositionde la chapelle Dini à Santa Croce et à la fin de son séjour florentin, laCharitéde la galerie des Offices. En 1548, insatisfait du traitement qu’on lui fait à Florence, il repart à Rome. Il peint pour le cardinalAlexandre Farnèseles fresques de la chapelle du Pallio du palais de la Chancellerie (Palazzo della Cancelleria). Il reçoit la commande de fresques pour la chapelleSanta Maria dell’Anima(1549-1550). Il reprend en 1550 la décoration de l’Oratorio San Giovanni Decollato. Il y peint deux apôtres, etla naissance de saint Jean-Baptiste. Pour le réfectoire de San Salvatore in Lauro, il exécute lesNoces de Canaet lesScènes de la Genèse. En 1553, il peint lesHistoires de Davidtirées despremieretdeuxième livres de Samuelpour le salon des Mappemondes du Palais Sacchetti, que le cardinal Giovanni Ricci da Montepulciano vient d'acquérir. Il décore pour le cardinal Ranuccio Farnèse la salle des Fasti Farnesianidu Palais Farnèse à Rome. La parenthèse française: Il part pour vingt mois (entre février 1556 et l’hiver 1557-1558) en France, décore pour le compte de Charles de Lorraine, le château de Dampierre. Il ne subsiste malheureusement rien de son travail. Le château Renaissance a été détruit pour faire place à un nouvel édifice construit parJules Hardouin-Mansartdans un style classique en 1683. Nous ne possédons aucune autre trace du travail de Salviati en France, même si un voyageur italien cite, en 1606, dans sa description du Palais Gondi, à Paris, unFrançois Ier et Charles Quint faisant la paixdû à Francesco Salviati, qu'il a peut-être peint pendant son séjour français. «At the suggestion of Ridolfi, Guido Guidi (Vidus Vidius) undertook the translation and by the liberality of François Ier, to whom it is dedicated, he was able to produce this splendid edition. From a preface in Guidi’s Latin MS. it would seem that the drawings, which are such a striking feature of the book, are to be attributed to Francesco Primaticcio and Jean Santorinos. They are modified copies, or interpretations, of the original Greek drawings, with which it is interesting to compare them.» (Bibliotheca Osleriana, n°155) «Volume d’une belle exécution typographique, dédié à François Ier, dont l’auteur, Guido Guidi, fut le premier médecin après la mort de Guillaume Cop. Les 211 figures gravées sur bois dont il est orné nous ont singulièrement frappé; on peut certainement les attribuer à un des plus grands artistes du temps et de l’école florentine. Ce livre rare est peu connu.» (Répertoire universel de bibliographie par Léon Techener, n°934) Précieux exemplaire de l’un des plus beaux traités de chirurgie du XVIe siècle.
Premier tirage de cette superbe édition en français des Œuvres de Virgile, avec l’Eneide traduite par Octavien de Saint-Gelais, ornée de plus de 150 gravures «très finement exécutées». (Brun, Le livre français illustré de la Renaissance). Paris, Jehan Petit pour Oudin, 1540.Petit in-folio gothique de (2) ff. préliminaires dont le titre-frontispice imprimé en rouge et noir, 76 ff. ornés de 53 gravures dans le texte, 125 ff. (petite restauration au titre sans manque) ornés de 106 gravures dans le texte, (1) f. Maroquin rouge à grain long, double encadrement de double filet à froid, large fleuron doré au centre des plats, fleurons dorés aux angles, dos à nerfs orné de fleurons dorés, double filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorés sur marbrure. Reliure signée de Capé. 291 x 193 mm.
Précieuse seconde édition française illustrée de l’œuvre complète de Virgile. La traduction en vers sur deux colonnes (la première date de 1529) est due, pour les Bucoliques et les Géorgiques à Guillaume Michel dit de Tours, et pour l’Eneide à Octavien de Saint Gelais. Cette dernière partie commence par un titre à part orné d’un bois représentant l’auteur. Tchemerzine (V, 633), cite cette édition sans mentionner l’imprimeur de cet exemplaire, Jehan Petit. Brunet (v, 1300) ne mentionne pas non plus cet imprimeur. Très soigneusement imprimée en gothique, l’édition présente en marge du texte français, le texte latin en caractères romains. Beaucoup plus illustrée que la première édition (une vingtaine de figures), celle-ci est ornée de 159 remarquables figures gravées sur bois en premier tirage, de la largeur d’une colonne, «très finement exécutées» (Brun, Le Livre français illustré de la Renaissance, 312). Les Bucoliques et les Géorgiques sont illustrées de 53 gravures illustrant la vie rurale et les travaux des champs, certaines se répétant à partir de 24 bois différents. L’Eneide est illustrée de 106 fines gravures sur bois (75 x 56 mm) suivant fidèlement le texte et donnant le nom des différents personnages sur des phylactères. Le titre général est inséré dans un grand portique architectural à médaillons au nom de Jehan Petit (Renouard 904). Il est orné des armes royales et des armes de la ville de Paris. Le dernier feuillet présente la grande marque de Iehan Petit aux 2 lions portant l’écu à la fleur de lis (108 x 82 mm). Octavien de Saint-Gelais, né à Cognac, vers 1466, d’une famille qui prétendait descendre de l’ancienne maison de Lusignan, en Poitou, fit ses études à Paris, embrassa l’état ecclésiastique, se livra néanmoins à la poésie. Sa naissance et ses talents l’introduisirent à la cour de Charles viii. Ce prince le goûta et le fit nommer, en 1494, à l’évêché d’Angoulême par le pape Alexandre vi, à qui le chapitre avait remis son droit de nomination. Saint-Gelais renonça dès lors aux frivolités de la jeunesse; et deux ans après, il alla remplir les fonctions épiscopales, avec édification, dans son diocèse, où il mourut en 1502. «Il avait passé pour un des plus grands poètes de son temps». «Virgile est l’ami du solitaire, le compagnon des heures secrètes de la vie… Les tableaux de Virgile ne sont pas bornés à de certaines perspectives de la vie; ils représentent toute la nature: ce sont les profondeurs des forêts, l’aspect des montagnes, les rivages de la mer, où des femmes exilées regardent, en pleurant, l’immensité des flots…» Chateaubriand. Très bel exemplaire d’un ouvrage fort rare, l’un des illustrés français du XVIe siècle les plus raffinés, finement relié en maroquin rouge orné par Capé, l’un des plus fins relieurs parisiens du Second Empire.
Rare exemplaire complet de l’Atlas baroque de Visscher sur les Pays Bas, imprimé sur grand papier, somptueusement colorié à l’époque. Amsterdam, Nicolas Visscher, (1660). Grand in-folio de 9 double-pages regroupant 36 estampes, cartonnage du XVIIIè siècle. 535 x 358 mm.
Exemplaire complet, imprimé sur grand papier, en somptueux coloris de l’époque de l’Atlas baroque des Pays-Bas. Depuis 60 ans, le répertoire des ventes publiques ne mentionne que 2 exemplaires en tirage normal, l’un de la première édition de 1657, l’autre de la présente édition de 1660, un troisième, incomplet, fut vendu en 1987. Ce recueil présente 36 estampes gravées, groupées par 4 vues imprimées au recto d’un double folio - illustrant l’architecture baroque des Pays-Bas au milieu du XVIIè siècle. Sont dessinés et peints avec bonheur les villes, canaux, ports, scènes villageoises, les principaux monuments, mais aussi l’habitat précaire, le retour du marché, les scènes de chasse, la navigation, les châteaux, églises, couvents, moulins ainsi que les jardins d’agrément, le tout rehaussé en chaleureux coloris de l’époque. (Hollstein, Schut 32 ; Hollstein, Publ. Clae Claesz Visscher I, 7) Le présent exemplaire, imprimé sur grand papier est le seul répertorié dans ce tirage de luxe. Dans les éditions postérieures, par exemple les éditions Ottens, les gravures furent coupées et présentées séparément, et donc imprimées au format in-4. La famille Visscher est célèbre dans l’histoire de l’imprimerie des Atlas aux Pays Bas au XVIIè siècle. Nicolas Visscher I, l’éditeur du présent atlas est né à Amsterdam en 1618. Fils unique de Claes Jansz Visscher, il se maria en 1643. A la mort de son père en 1652, il poursuivit l’activité et s’établit sur la Kalverstraat jusqu’à sa mort survenue en 1679.
Précieux exemplaire, conservé dans ses belles reliures de l’époque, cité par Cohen (col. 1056) provenant des bibliothèques du Comte Greffulhe et d’André Langlois avec ex-libris. Paris, Audran et Chereau, [1726-1728]. 2 volumes in-folio de : T. I / (4) ff. gravés (frontispice dessiné et gravé par Boucher, épitaphe, et autoportrait de Watteau gravé par Boucher), et 101 planches portant 132 sujets numérotés. Sans le titre, la Vie (2 ff.) et la préface (un f.), gravés, jamais reliés dans l'exemplaire (voir ci-après) ; T. II / 121 planches portant les sujets numérotés de 133 à 350 et 1 gravure non numérotée entre la 270 et 271. Sans le titre et le f. d’Avertissement. Veau marbré, triple filet à froid encadrant les plats, dos ornés de filets, fleurons, et étoiles, pièces de titre et tomaison de maroquin rouge et noir, tranches dorées. Reliure de l'époque. 495 x 325 mm.
Edition originale et premier tirage « de ce précieux recueil » (Cohen, col. 1064), l’un des plus beaux et des plus rares livres illustrés français de tous les temps. « Cette édition, la seule bonne, est fort rare ». (Cohen, col. 1064). Sander, Illustrierten franz ö sischen Bücher des 18. Jahrhunderts, 2042 ; Berny, Livres anciens, romantiques et modernes, III, …, 90 ; Esmerian, XVIIIe siècle, livres illustrés, 107. Précieux et célèbre exemplaire cité par Cohen (col. 1056) provenant des bibliothèques du Comte Greffulhe et Jacques Langlois. Le « recueil Julienne », le plus beau et le plus rare des recueils de gravures du XVIIIe siècle, fut composé par les soins de l’ami et protecteur de Watteau, Jean de Julienne, lequel s’entoura peu de temps après la mort de Watteau d’une trentaine d’artistes reconnus dans le but de propager l’œuvre de son ami. L’entreprise de publication s’étendit sur une douzaine d’années. Les quatre volumes (dont les Figures de différents caractères sont consacrés aux dessins et l’Œuvre à ses peintures et ornements) furent imprimés chez lui, à la manufacture des Gobelins. Le travail de gravure débuta en 1717, soit quatre ans avant la mort d'Antoine Watteau. Les Figures de différents caractères furent mises en vente en 1726 et 1728 (et l’Œuvre en 1735). Julienne fit appel aux plus grands artistes du temps : quinze graveurs travaillèrent aux Figures de différents caractères, dont Jean Audran (131 pièces), Cochin père, Nicolas Silvestre, Laurent Cars et François Boucher alors âgé de dix-neuf ans, qui grava 105 pièces. Jean de Julienne lui-même, son ami le comte de Caylus et peut-être Montullé, cousin germain de Julienne, ont enfin gravé une quinzaine de pièces. Au total, 352 gravures immortalisant les dessins de Watteau : outre son autoportrait, la plupart sont des études de personnages pour ses tableaux de scènes galantes ou de comédie italienne, mais aussi d’artisans de petits métiers, de femmes dans leur vie quotidienne, et de personnages exotiques. Le goût personnel de Julienne, aquafortiste amateur, influe sur la technique des graveurs. C'est à l'eau-forte qu’eurent recours ces derniers pour obtenir une atmosphère aux valeurs claires, évanescentes que ne pouvait traduire le burin. Le succès de l’ouvrage fut considérable et les gravures accrochées dans tous les intérieurs français, ainsi qu’en Angleterre et en Allemagne. Quelques années après la parution des Figures de différents caractères en 1726-1728, les deux volumes de l’Œuvre de Watteau virent le jour en 1735 ; le Comte Greffulhe possédait initialement ces quatre volumes : Les Figures en 2 volumes in-folio, et L’Œuvre en 2 volumes grand in-folio. Il est cité par Cohen dans sa description de L’Œuvre parmi les rarissimes exemplaires connus (col. 1056). L’ensemble des volumes fut titré L’Œuvre au dos, raison pour laquelle les deux volumes des Figures portent ici ce titrage, et explique l’absence (d’origine) des titres, de la préface et de la Vie de Watteau, lesquels furent remplacés par le frontispice de Boucher, relié ici en tête du T. I mais habituellement en tête du T. II. Ce superbe exemplaire du Comte Greffulhe compte parmi les rares conservés dans leur élégante reliure de l’époque bien conservée. L’exemplaire passa ensuite dans la bibliothèque André Langlois, une des provenances les plus distinguées pour les beaux livres du dix-huitième siècle. En mai 2000, il y a 16 ans un exemplaire de ces deux volumes de Figures de différents caractères en reliure anglaise restaurée était vendu 350 000 F (environ 53 300 €) (Réf : Livres précieux – mai 2000, n° 140).
Selon Cohen, ce recueil vaut 30 fois le prix des Fables de la Fontaine illustrées par Oudry en 4 volumes in-folio, Paris, 1755-1759. A Paris, Fixé à cent exemplaires de pres épreuves. Imprimez sur grand papier. 2 volumes grand in-folio, vers 1735. 261 planches gravées. - Vol. 1 : 1 titre gravé, 1 f. de texte gravé, 1 frontispice gravé. 38 planches ; Figures de mode, dessinées et gravées à l’eau forte par Vatteau (sic). Paris : Duchange et Jeaurat, s.d. : 1 titre gravé, 11 planches ; Figures Françaises et comiques, nouvellement inventées par M. Watteau. Paris, Duchange et Jeaurat, s.d. : 1 titre gravé, 7 planches. Autres vues. Paris Duchange, Gautrot et Joullain, s.d : 52 planches dont 8 doubles. - Vol. II : Œuvres des estampes gravées, d’après les tableaux et dessins de feu Antoine Watteau. Quatrième et dernière partie. Paris, Gersaint, s.d. : 1 titre gravé et 153 planches. Soit un total de 261 gravures. Reliure en veau marbré, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs et caissons ornés, pièce de titre rouge et tomaison citron. Reliure de l’époque. Provenances : Comte Henry Greffulhe (1848-1932) (ex-libris gravés à ses armes) ; André Langlois (ex-libris). 637 x 468 mm.
Edition originale. « Ce somptueux recueil en deux volumes est un des livres les plus beaux et les plus rares du XVIIIe siècle. Des cent exemplaires qui furent tirés, à peine une trentaine existe encore aujourd’hui (en 1910, il y a 109 ans) les autres ayant été cassés par les marchands d’estampes. » (Cohen). Il est à observer que le Tome I contient uniquement des pièces à regarder en hauteur et le tome II des pièces à regarder en largeur. Quand il y a deux pièces sur la même planche, au tome I, ce sont donc des pièces en largeur au tome II, des pièces en hauteur. - [Avec] : WATTEAU, Antoine. Figures de différents caractères de Paysages & d’Etudes dessinées d’après nature, par Antoine Watteau. Peintre du Roy en son Académie Royale de peinture et Sculpture, Gravées à l’Eau-forte par des plus habiles Peintres et Graveurs du temps, tirées des plus beaux cabinets de Paris. A Paris, chez Audran, graveur du Roy en son Hôtel royal des Goblins et chez F. Chereau, graveur du Roy, rue Saint-Jacques, aux deux pilliers d’or, Roland scrips. F. Baillieul l’aisné sculpsit, s.d. (vers 1735). 2 tomes reliés en 1 volume grand in-folio. Tome I : (7) ff. gravés (titre, portrait de Watteau par lui-même gravé par Boucher, Vie, 2 ff. ; épitaphe, 2 ff., préface 1 f. et 132 sujets sur 101 planches. Tome II : (3) ff. (titre, avertissement, frontispice par Boucher) et 120 (ou parfois 121) ff. contenant les sujets 133 à 350. Reliure en veau marbré, aux armes de Samuel Bernard (OHR, 1043), triple filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs, caissons ornés, pièce de titre et de tomaison en maroquin rouge, roulette sur les chasses, tranches rouges. Provenance : Samuel Bernard, comte Coubert (1651-1739). Reliure armoriée de l’époque. 509 x 337 mm. Edition originale de ce précieux recueil publié par les ordres de M. de Julienne qui, selon Mariette, grava lui-même les n°221 et 222. Les aquafortistes des autres planches sont Jean et Benoît Audran, Boucher, Cars, Caylus, Cochin, Desplaces, Lépicié, Sylvestre et Carle Vanloo. Cette édition, la seule bonne est fort rare. Cartonné, non rogné, 1 500 fr. OR, catalogue Fontaine 1874, n°2493. En veau ancien, 2 500 frs Or Bulletin Morgand (1891), n°20348. En demi-reliure de Pagnant 3 000 frs Or, Bulletin Morgand (1899), n° 35457 ; en feuilles, 3 500 frs Or ibid. n°36821. Soit de 18 000 à 23 000 F Or pour les deux œuvres en 1912 selon Cohen soit 30 fois la valeur de la grande édition des Fables de La Fontaine illustrées par Oudry en 4 volumes in-folio, Paris 1755-1759 dont un bel exemplaire de premier tirage en maroquin se vend aujourd’hui 30 000 €. L’œuvre de Watteau est le plus rare des recueils de gravures du XVIIIe siècle. Il a été formé par les soins de Jean de Jullienne, ami et protecteur de Watteau, et tiré chez lui, à la manufacture des Gobelins, à cent exemplaires. Nous résumons brièvement, d'après les précieuses recherches de MM. Dacier et Vuaflart (Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau), l'historique de cette magnifique entreprise. Le travail de gravure débuta en 1717, soit quatre ans avant la mort d'Antoine Watteau, et se continua jusqu'en 1735. Pour ces gravures, M. de Jullienne sut faire appel aux meilleurs artistes du moment : Jean Audran, Desplaces, Dupuy, Cochin père, Edme Jeaurat, Benoît Audran, fils de Jean, Siivestre, Laurent Cars, Bernard Lépicié, Carle Vanloo, Trémolières, François Boucher, alors âgé de dix-neuf ans, Jean de Jullienne lui-même, son ami le comte de Caylus et un anonyme qui signe M et pourrait être M. de Montullé, cousin germain de Jullienne, Tardieu, Maurice Baquoy, Louis Crépy, Nicolas de Larmessin, Thomassin, Jean Moyreau, Gabriel Huquier, spécialiste des arabesques, Bernard Baron, François Joullain, les frères Liotard, de Genève, Aveline, François Chédel, Jacques Ph. Le Bas, Marie-Jeanne Renard du Bos, Louis Jacob, Etienne Fessard, soit en tout trente-six artistes. Watteau lui-même a gravé dix pièces qui furent retouchées par les graveurs professionnels. « En 1716 Watteau céda aux instances de Crozat et vint s'installer chez le célèbre collectionneur. Crozat possédait, rue de Richelieu, au coin des boulevards un magnifique hôtel avec parc. Il avait à Montmorency un château somptueux. Watteau bénéficia de ce luxe, mais pas longtemps. La brillante société qui fréquentait chez le financier lui prenait beaucoup trop d'instants qu'il eut préféré consacrer aux commandes dont il était surchargé. Il quitta Crozat pour aller chez Sirois dont il accepta l'hospitalité, défendant qu'on fit connaître sa demeure à ceux qui la demanderaient. » « C'est à partir de cette époque que Watteau se libéra des manières et des influences précédentes et trouva définitivement et l'esprit et la technique qui allaient constituer cette poésie qui est si particulière à son œuvre. Quant à l'esprit, il abandonne les scènes de mascarades du répertoire de Gillot, et se consacre désormais aux manèges de l'amour, depuis les jeux retenus des premières rencontres : « La proposition embarrassante », jusqu'aux ultimes passes d'armes : « La surprise ». Il aime aussi à décrire les plaisirs de la musique : « Les Charmes de la vie ». Il isole parfois des personnages dans le but d'approfondir leur portrait psychologique : « La Finette » et « L'indifférent », tous deux au Louvre, « Le donneur de sérénades » de Chantilly. Mais c'est peut-être encore plus la technique picturale nouvelle qui constitue la grande originalité de l'art de Watteau dans sa brève maturité : d'une part il ne met plus en scène des personnages détachés devant un fond de décor, au contraire, par une touche hachurée, il fait un tout des personnages et de l'espace dans lequel il se meuvent ou se situent, s'imbriquant dans les herbes, les branchages, la brume légère. S'il avait été auparavant sensible aux exemples des peintres de genre flamands, la pratique des collections de Crozat lui permet de découvrir ses véritables sources avec le sens de la grande décoration, l'aisance du dessin, des raccourcis, des arabesques élégantes, chez Véronèse, et le sens de la pâte picturale généreuse et sensuelle, la traduction voluptueuse de la lumière dorée enveloppant les beaux corps chez Titien. Cependant, il n'avait toujours pas peint son morceau de réception pour l'Académie, qui l'avait accueilli en quelque sorte sur parole, et qui commençait à s'impatienter. Ce fut en 1717 que Watteau lui présenta enfin « L'embarquement pour Cythère », qui lui valut aussitôt le titre de « peintre des fêtes galantes ». Ce titre bien que justifié ne traduit que le côté le plus anecdotique du talent de Watteau. En fait on aurait pu mieux le dire « peintre de la nostalgie des fêtes galantes », ce qui aurait traduit plus justement le climat poétique propre aux prétendues fêtes de Watteau. En outre, par-delà le sujet, si prenant soit-il, c'est bien plus le rythme de la composition, la gamme colorée, chaude et dorée, la technique, légère et nerveuse, par petites touches spirituelles, entrecroisant les tons, le dessin, alerte, éblouissant, des personnages et du paysage, l'accord, la fusion, entre êtres et choses, acteurs et décor, personnages et nature, qui créent la poésie chez Watteau. » Précieux exemplaire de l’un des plus beaux livres illustrés par un peintre au XVIIIe siècle. Les exemplaires complets de toutes leurs planches, comme celui-ci, sont rarissimes : du tirage originel à cent exemplaires en 1735, un nombre infime a échappé aux marchands d'estampes qui ont souvent préféré vendre les gravures à part. (Cohen-de Ricci, col. 1053-1065).
Illustrée de 212 gravures sur cuivre avant les numéros. Regenspurg, Gedruckt… 1698. In-4 de 1 frontispice, (8) ff., 684 pp. chiffrées 676, (1) f., 212 gravures sur cuivre à pleine page. Plein veau havane, dos à nerfs richement orné, tranches rouges. Reliure de l’époque. 196 x 155 mm.
Edition originale très recherchée de ce célèbre ouvrage illustré du graveur et éditeur allemand Christoph Weigel (1654-1725) sur les métiers du XVIIe siècle, orné de 212 gravures sur cuivre et d’un frontispice. Bauer, Weigel 1062, 10; Lipperheide Pe.; Brunet Suppl. II. 941 ; VD17 1:081343C; BL/STC German Books W-688. Il constitue une source de premier ordre sur les principaux métiers et l’artisanat à la fin du XVIIe siècle. Selon Brunet, il existe un état avant les numéros, ce qui est le cas du présent exemplaire. “First edition of Weigel’s popular account of trades and crafts, a book famed for its detailed descriptions of contemporary professions and guilds. Some, like fishermen and ship's captains, were rather unusual in Nuremberg or southern Germany”. «Geschätzt wegen dekorativer, genauer Darstellungen zeitgenössischer Stände und Handwerke mit entspr. Beschreibungen, die ‘einen wichtigen Einblick in Handwerk, Künste und Handel zur Zeit Weigels’ (B. 836) geben. 87 Darstellungen sin dim süddeutschen Raum fremd (z. B. Fischer, Schiffer, Muschel-Verkäufer) und basieren auf J.u.C. Luykens ‘Het Menselyk Bedryf’ von 1694 (s. B. 839 u. 1143 ff. mit genauer Auflistung)”. L’ouvrage est divisé en vingt-quatre parties ou divisions, chacune se rapportant à une catégorie de métiers. Débutant par six métiers ou fonctions d’état (régent, avocat, fonctionnaire, etc.), se succèdent les métiers des armes (soldats, fondeur de canon, poudrier, etc.), de la marine (matelot, fabricant de mâts, forgeur d’ancre, etc.), de l’éducation, de la médecine, du commerce, des « exercices glorieux » (maître d’armes, maître à danser, maître du jeu de balle, etc.), des arts, de la musique, de l’imprimerie, de la joaillerie et de l’orfèvrerie, du travail du laiton, de la menuiserie, etc.Ce livre a ceci d’important qu’il offre une riche illustration, où chaque métier décrit comporte une gravure le représentant, mettant en scène un ou plusieurs praticiens. Tous les métiers de l’âge classique sont ici illustrés au moyen de fines gravures sur cuivre à mi-page. Quelques gravures portent la signature de Caspar Luyken, les autres ne sont pas signées. L’édition est d’une grande rareté. La plupart des exemplaires sont incomplets, tels celui de la B.n.F. ou de la collection Lipperheide. Exemplaire très frais, bien complet, en premier état avant les numéros, des 212 gravures, conservé dans son élégante reliure décorée de l’époque.
L’exemplaire conservé dans sa reliure en maroquin de l’époque aux armes du roi Louis XV et de la ville de Strasbourg. Paris, [1745]. Grand in-folio comportant 1 titre gravé, 1 beau portrait de Louis XV à cheval, 11 grandes planches doubles, 20 pages de texte gravé. Maroquin bleu, dentelle fleurdelysée autour des plats, cartouche armorié aux angles, armoiries au centre, dos à nerfs orné du chiffre royal, filet or sur les coupes, large roulette intérieure, tranches dorées. Reliure de l'époque. 624 x 470 mm.
Edition originale du plus beau livre de fêtes édité à Paris pour la convalescence du roi Louis XV et son séjour dans la ville de Strasbourg en 1744. Cohen 870; Vinet 520; Ruggieri 574. Il est orné d’un titre gravé, d’un portrait peint par Parrocel représentant Louis XV à cheval, de 11 superbes planches doubles dessinées par Weis et gravées par Le Bas, de 2 jolies vignettes en tête et de 20 pages de texte gravé avec encadrement rocaille et fleurons variés. Le roi, qui, le 8 août, était si dangereusement malade à Metz qu'on le croyait perdu, par son retour à la santé fit éclater dans toute la France la joie la plus vive. Les 11 grandes estampes doubles représentent: 1°) L'arrivée du Roi aux portes de Strasbourg ; 2°) l'entrée du Roi par le faubourg de Saverne ; 3°) la vue d'une place de Strasbourg, du côté du faubourg de Saverne ; 4°) le Roi devant la principale porte de la cathédrale ; 5°) feu d'artifice tiré sur la rivière d'Ill en face du palais épiscopal ; 6°) les réjouissances sur la place de l'Hôtel de ville ; 7°) la vue de l'illumination de la cathédrale et notamment de la flèche ; 8°) l'illumination de la façade du palais épiscopal ; 9°) offrande du vin d'honneur â Sa Majesté par le corps des tonneliers de Strasbourg, leurs exercices et leurs jeux sur la terrasse du palais épiscopal ; 10°) exercices de la bague et de l'oie par les bateliers et pêcheurs de Strasbourg ; 11°) exercices à l'épée et danses sur la terrasse épiscopale par les boulangers de la ville. Les municipalités de paris et de certaines grandes villes firent paraître à leurs frais en de fréquentes occasions des publications rappelant les festivités données en l'honneur du roi et de sa famille. « La plus célèbre de ces réalisations est peut-être la Représentation des fêtes données par la ville de Strasbourg pour la convalescence du Roi et à l'arrivée et pendant le séjour de Sa Majesté dans cette ville (1748) ». (Histoire de l'Édition). Ce livre des fêtes de la ville de Strasbourg, le plus somptueux publié sous le règne du roi Louis XV, fut l’objet de tous les soins de la cour et le plus illustre relieur du règne fut chargé de dessiner et créer un modèle de reliure spécifique. Padeloup le jeune réalisa ainsi la plus belle reliure française de style rocaille réunissant les armes et le chiffre du roi Louis XV aux armes de la ville de Strasbourg. Les volumes ainsi ornés étaient destinés aux personnages les plus distingués de l’Etat. Précieux exemplaire conservé dans sa reliure en maroquin bleu-nuit de l’époque, portant les armes du roi Louis XV au centre des plats et celles de la ville de Strasbourg en écoinçons. Provenance: Château de Vaux le Vicomte (ex libris).
Le théâtre des inventions de Zeising illustré de 152 superbes planches finement gravées. Leipzigk et Altenburg, Grossen – Liegern – Meuschken – Jansonium, 1614-29. Soit 6 parties reliées en 2 volumes in-8 oblong de : I/ (32) ff. y compris le titre frontispice, 159 pp., (1) f. ; (4) ff., 76 pp., (2) ff. ; (4) ff., 91 pp., (2) pp., (1) f.bl. ; (8) ff., 85 pp., (2) pp. ; (6) ff., 102 pp., (1) f. ; (4) ff., 175 pp., (1) f. ; II/ 152 planches numérotées dont 21 dépliantes. Pt. trou de vers dans le titre du premier texte, pte. galerie de vers dans les 10 derniers ff. du volume de texte et dans les 3 dernières planches du volume d’illustrations. Plein vélin ivoire, dos lisses, traces de liens, tranches bleues. Reliure de l’époque. Dimensions du volume de texte : 156 x 185 mm. Dimensions du volume de planches : 146 x 168 mm.
Très rare seconde édition du premier théâtre de machines allemand. Wolf, A history of Science, Technology... in the 16th and 17th centuries, p.541; Holstein (B.), pp. 154-156. L’auteur, étudiant en architecture, confia à son ami, Henning Grosse le Jeune, libraire à Leipzig, le soin de publier cette seconde édition, l’originale étant parue en 1607. Il s’assura les services de Hieronymus Megiser pour les traductions et ceux de Johann Meuschken, Georg Liegern et Justum Jansonium pour l’impression. Le texte s’articule autour de six parties, chacune annoncée par un bel encadrement de titre baroque, deux d’entre eux étant signés, soit du nom soit des initiales d’Andreas Bretschneider. L’illustration, inspirée de celle de Ramelli, se compose de 152 gravures sur cuivre, représentant des pompes aspirantes et refoulantes, des fontaines, des treuils, des leviers, des ponts mobiles, des grues, des machines hydrauliques, des écluses, ... La plupart présentent un aspect plus animé et détaillé que celles des autres théâtres de machines de Ramelli, Zonca, Branca et Boeckler. Bien que la moitié d’entre elles ne soient pas signées, certaines planches portent les mentions HZ f. HG exc. ou AB f. HC exc. Il faut certainement y voir dans ces initiales les noms de Henning Grosse, Heinrich Zeising et Andreas Bretschneider. Nous savons que ce dernier s’installa à Leipzig en 1611, et qu’il travailla à l’illustration de livres pour Grosse, avec notamment les gravures d’un Ramelli publié en 1620. Les planches signées ont été traitées avec plus de soin que certaines autres, restées anonymes. Précieux exemplaire conservé dans son authentique reliure en vélin de l’époque.