8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Julliard, 1972, gr. in-8°, 439 pp, troisième édition revue et mise à jour, biblio, index, broché, couv. à rabats, bon état
Algérie, Tunisie, Maroc, 1880-1952. Voici un livre d'histoire qui ne ressemble à aucun autre. Ecrit à chaud en 1952, alors qu'en Tunisie et au Maroc l'épreuve de force menaçait et que régnait en Algérie selon les spécialistes officiels « une extraordinaire quiétude », il fait le point sur l'aboutissement d'un siècle de système colonial et décrit la succession d'occasions manquées qui entraînera une décolonisation violente et traumatique. Livre d'histoire immédiate, considéré en France et à l'étranger comme un ouvrage de référence, il conserve un demi-siècle après sa parution (en 1952) une présence saisissante par sa lucidité, l'honnêteté de ses choix et la vivacité de son style. Il demeure aujourd'hui encore une synthèse inégalée de l'histoire du Maghreb, indispensable à quiconque veut comprendre en profondeur les réalités maghrébines. — "« Nulle part au Maghreb ne joua la fatalité mais l'aveuglement colonial. » Ce que prouve amplement ce livre, écrit en 1952, et dont la deuxième édition était épuisée en moins d'un an malgré les obstacles mis à sa diffusion. Sa réédition, aujourd'hui, permet de juger de l'étonnante lucidité de son auteur, et de la justesse de points de vue soutenus il y a vingt ans. Si l'introduction est longue et confuse, le premier chapitre indique parfaitement « les données du problème » de l'Afrique du Nord coloniale : le portrait des colons européens laisse présager de l'issue du conflit à venir. Et l'on débouche sur le meilleur de ce livre, passionné autant que passionnant : l'étude de la genèse des nationalismes tunisien, marocain et algérien. La fin de l'ouvrage, quelque peu alourdie par un excès de faits, n'en présente pas moins avec sûreté la crise des trois pays maghrébins au début des années 50. Ainsi que l'impasse à laquelle aboutit « la politique des occasions perdues » menée avec constance par la France pendant près d'un demi-siècle. Complété par de précieuses orientations bibliographiques, ce livre magistral fait honneur à son auteur. Il éclairera le lecteur sur les réalités de l'Afrique du Nord avant les indépendances du Maroc et de la Tunisie, et à la veille de la guerre d'Algérie." (S. Urfer, revue Etudes, 1972)
Editons du Centenaire, 1974, in-8°, 238 pp, biblio, broché, bon état
Tome I seul (sur 4 parus) — "De 1920 à 1962, le Parti communiste français a-t-il respecté ou trahi la ligne ainsi tracée par Lénine dans la Huitième des Vingt et une conditions d'admission à l'Internationale communiste ? Jacques Jurquet s'est attaché à répondre à cette question, en limitant ses recherches au cas de l'Algérie..." — "Jacques Jurquet a entrepris depuis 1973 une monumentale histoire des rapports entre le communisme français et le nationalisme algérien. L'auteur conçoit son travail comme une réfutation des thèses du PCF envers le nationalisme algérien." (Benjamin Stora) — Le tome 4 : 1945-1954 n'est paru qu'en 1984.
Fayard, 1967, in-8°, 484 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
"George Armstrong Kelly, attaché de recherches à l'université Harvard, s'est spécialisé dans l'étude des problèmes politiques et intellectuels européens. Il est de ceux qui, outre-Atlantique, estiment qu'un texte rempli d'idées brillantes et brillamment rédigé, lisible par l'honnête homme, ne constitue pas une atteinte inadmissible aux traditions universitaires et qu'il est permis à un professeur et à un chercheur d'avoir un tempérament littéraire et du goût pour les formules sans pour autant être taxé de manque de sérieux. George Kelly a surtout travaillé, semble-t-il, sur une documentation écrite, d'ailleurs considérable, pour retracer l'histoire de l'armée française en Indochine et en Algérie. Il en résulte une analyse remarquable de la situation de l'armée française entre 1945 et 1962." (Le Monde, 23 mars 1968) — "L'ouvrage de G.A. K. retrace de façon détaillée, vivante et compréhensive, l'évolution de l'armée française à travers les guerres d'Indochine et d'Algérie. S'il n'échappe pas toujours aux travers des essais journalistiques auxquels il se réfère abondamment, G.A. K. expose fort clairement les principaux dilemmes de l'armée et dégage les grandes périodes d'une histoire qui mène en quinze ans de « l'agonie de la Grande muette » à « l'agonie de la Grande bavarde »." (Revue française de science politique, 1968)
Editeurs Français Réunis, 1958, in-12, 94 pp, références, biblio sommaire, broché, bon état (Petite Bibliothèque Républicaine)
"Patrick Kessel déroule parallèlement devant nous les principales étapes de la carrière de Bugeaud et celles de la conquête de l'Algérie avec, comme toile de fond, l’histoire des luttes politiques et sociales de cette période du XIXe siècle qui va de la Restauration au début du Second Empire. Nous voyons là Bugeaud de La Piconnerie, gros propriétaire foncier en Dordogne faisant valoir ses terres, politicien élu à gauche passé à droite, avide de pouvoir et d’autorité, militaire mal convaincu de l’opportunité de la conquête algérienne, mais habile à en tirer pour lui-même prestige et profits. Pour lui, la vocation principale de l’armée est la défense de l’ordre et il est prêt à l’engager dans toute occasion de guerre civile. Il sera, tour à tour, le triste vainqueur, en 1834, de la rue Transnonain et le vaincu sans gloire des Tuileries en février 1848. Nous voyons l’Algérie aux mains des militaires, les intrigues, les mensonges, les massacres, les rapines (le tout accompagné de témoignages précieux) et cette politisation (déjà) de l’Armée d’Afrique dont l'« ...état d’esprit de critique, de rancune, cette accoutumance à la cruauté allaient trouver, vite, leur emploi en France » au service du Prince-Président..." (J. Pastor, Cahiers du Communisme, nov. 1958)
Horizons de France, 1973, in-4°, 264 pp, préface de Louis Fougère, très nombreuses photos en noir et en couleurs, biblio, 5 cartes hors texte in-fine, reliure toile verte de l'éditeur avec motif doré, jaquette illustrée, bon état (Coll. Hommes et civilisations)
Une analyse historique, politique, économique, sociale et culturelle du Maghreb "maghrébin". L'auteur (1916-1986) était titulaire de la chaire de Civilisation du Maghreb à l'Ecole des Langues orientales. Le livre s'ouvre sur l'héritage du passé, depuis Carthage dont l'histoire incertaine se mêle encore à la légende. A travers les siècles qui passent et les diverses influences qui s'exercent sur le Maghreb, nous voyons se former la structure des trois pays qui, dès l'Antiquité, sont déjà très distincts. L'arrivée des Français marque une étape importante qui sera le début d'une évolution économique, politique et culturelle remarquable, avec tous les problèmes qu'elle a posés et les progrès qu'elle a permis. Le livre se referme sur un itinéraire touristique et artistique qui permet de découvrir le charme et la beauté des villes et des monuments du Maghreb, et ses merveilleux paysages. (Rabat de la jaquette)
Seuil, 1961, in-8°, 371 pp, un tableau chronologique, reliure demi-percale chocolat à coins, dos lisse avec titres dorés, couv. illustrée conservée (rel. de l'époque), bon état
Ce livre décrit quelques-uns des processus possibles d'émancipation coloniale, à travers les destins tourmentés de cinq hommes : Ho Chi Minh, Habib Bourguiba, Mohammed V, Sekou Touré et Ferhat Abbas pour ce qui concerne l'Algérie. Il montre comment le "pharmacien de Sétif", imprégné des valeurs républicaines françaises, finira par devenir un adversaire de la France. Jean Lacouture insiste sur "la force des choses", les occasions perdues de la France en Algérie, qui ont fait plus pour définir les relations de Ferhat Abbas avec la France que ses intentions profondes initiales. — "Les lecteurs du Monde, qui ont eu la primeur du récit de la rupture de la Guinée avec la France à Conakry, en septembre 1958, ont pu apprécier, à plein, le talent avec lequel Jean Lacouture met en place une scène dramatique, campe les personnages, garde l'essentiel en sacrifiant le contingent, et brosse le tout en un style sûr, rapide et vivant. Le livre entier est de la même veine. Jamais l'intérêt ne faiblit, au point que l'on vit les cinq drames coloniaux comme si l'on était l'un des acteurs. Cela pourrait être un travail d'excellent Journaliste à qui les voyages et les contacts ont permis d'acquérir une vue personnelle des problèmes. Mais le livre apporte plus et mieux. C'est une œuvre d'historien, d'un historien qui a vu se faire l'histoire au Jour le Jour et qui, sans le recul du temps, tâche à établir une juste hiérarchie des valeurs. S'attachant à la biographie d'hommes qui, suspects ou rebelles, sont devenus libérateurs ou chefs d'État, ce ne sont pas seulement des " profils " qu'il a dessinés, comme 11 l'écrit avec trop de modestie. Le fond sur lequel ils s'élèvent prend souvent plus d'importance que le personnage, et c'est parce que l'un et l'autre sont intimement liés, et qu'on ne saurait comprendre l'homme sans le milieu où il agit, que le dernier livre de Jean Lacouture est une des meilleures contributions à la connaissance de la colonisation et de la décolonisation." (Charles-André Julien, Le Monde, 1961) — "Jean Lacouture est décidément un grand journaliste. Aucun des lecteurs de son dernier livre ne pourra manquer d’admirer l’acuité de perception et la sorte d’intensité esthétique avec lesquelles sont rendues certaines scènes capitales de la décolonisation : Ho Chi Minh parlant à la foule houleuse et rétive place du Théâtre à Hanoï pour lui faire accepter les accords de 1946 avec la France, ou bien la dramatique confrontation De Gaulle-Sékou Touré à Conakry... Il faut lire la description de Mahommed V recevant le général Juin : toute une situation coloniale résumée dans l'habillement et l’attitude du Sultan. L’art de saisir les destins au moment où ils se font, à travers des contradictions qui sont obscures d’abord pour celui qui les traverse, telle est la qualité la plus évidente de ce livre. (...) Si Jean Lacouture a choisi d’aborder la décolonisation de l’Empire francais à travers cinq destins exemplaires (Ho Chi Minh, Bourguiba, Ferhat Abbas, Mohammed V et Sékou Touré), c’est que cette évolution est pour lui affaire d’hommes, affaire de choix, dramatique. En effet, si l’on met à part le vieux leader communiste vietnamien dont les options furent à la fois précoces et radicales, ces récits nous montrent des hommes vivant au rythme de leur peuple, se faisant, se découvrant en meme temps que lui ; les moments de solitude et de doute, vécus dans les palais ou les prisons, préparent la certitude des rencontres triomphales comme celles que connurent un Bourguiba ou un Mahommed V..." (Paul Thibaud, Esprit, 1961) — "Jean Lacouture a dressé le dossier le plus complet, le plus honnête et le plus objectif des relations de la France avec I'Afrique et I'Asie depuis la fin de la dernière guerre." (France-Soir)
Université de Paris, Faculté des Lettres, 1969, in-8°, 282 pp, biblio, index, broché, pt trace de scotch en haut du dos, bon état
La thèse du journaliste, biographe et historien de « l'histoire immédiate », Jean Lacouture (1921-2015) sur l'« incarnation mythique » du pouvoir chez les leaders du tiers monde : Nasser, Bourguiba, Sihanouk et Nkrumah. Le propos de Jean Lacouture est d'analyser le processus de personnification du pouvoir dans les pays en voie de formation et, en s'appuyant sur quelques cas exemplaires, de tirer les conclusions politiques que lui suggère un tel examen. — "Jean Lacouture nous a habitué depuis longtemps déjà à de remarquables portraits. Il tente ici une théorie du personnage, du leader, du charisme. Il est heureux qu'un journaliste ne se contente pas de décrire – voire de prendre parti. J. L. a voulu marquer d'un double sceau cette étude théorique à partir de cas précis : il l'a soumise au crible universitaire puisqu'il s'agit d'une thèse de 3e cycle en Sorbonne. Mais surtout, il a essayé de conceptualiser ce qu'il a ressenti à la longue et patiente fréquentation des leaders choisis. Ils sont apparemment quatre. En fait, on retrouve tous les leaders du Tiers-Monde et ça et là on relève quelques notations très précieuses sur Ben Bella, Hassan II, Boumediene ou Messali Hadj, explications le plus souvent de leur échec charismatique... (...) Un ouvrage riche dans lequel toutefois percent quelques contradictions... En tout cas l'alliance du journaliste de grand talent et de l'universitaire nous paraît fructueuse et donne un air de fraîcheur à toute une littérature dont le sérieux et la gravité ne sont pas toujours évidents sous le masque froid des mots savants et incompréhensibles." (Bruno Etienne, Annuaire de l'Afrique du Nord, 1969) — "Ce livre si riche de mérites divers a d’abord tous ceux d’une excellente thèse de sociologie politique. Mais une thèse à quoi ont été appliqués la technique et la méthode du journalisme, et l’expérience, le style du journaliste (un très bon style, avec le don de l’image et de la formule)." (Yves Florenne, Le Monde diplomatique, 1970)
P., Bloud, 1901, in-8°, xxxii-367 pp, préface par le comte Albert de Mun, un portrait en frontispice, broché, couv. lég. salie, bon état
La colonisation de l'Algérie, la campagne d'Italie, la guerre de 1870, la Commune. — Un ouvrage hagiographique mais documenté, écrit avec les souvenirs inédits des enfants du général de Ladmirault, le comte et la comtesse de La Rochebrochart, et avec ceux de son aide de camp, le marquis de La Tour du Pin Chambly. Le comte Albert de Mun, qui fut aussi un des officiers d'ordonnance du général de Ladmirault, a écrit la préface. — Jacques de La Faye est le pseudonyme de Mlle Marie de Sardent (1855-1940?), auteur de plusieurs ouvrages historiques.
Plon, 1968, in-8°, 348 pp, cart. éditeur, jaquette, bon état
"Directeur de L'Echo d'Oran de 1945 à 1963, député de 1958 à 1961, Pierre Laffont livre, dans cet ouvrage, un témoignage particulièrement riche sur ces années de drame qui vont de 1954 à 1967." (Benjamin Stora, Dictionnaire des livres de la Guerre d'Algérie)
P., Théodore Lefèvre et Cie, s.d. (1882), pt in-4°, 288 pp, un frontispice sous serpente et 8 planches gravées hors texte, 51 gravures dans le texte, reliure percaline rouge de l'éditeur, riche décor doré de feuillages et médaillons, titre dans un cartouche doré au 1er plat (plaque de Souze), dos passé, tranches dorées, qqs rousseurs en début et fin d'ouvrage, bon état
Souvenirs des années 1830-1845 : Alger et ses environs, Miliana, Médéa, l'armée et les chasseurs d'Afrique, le chemin de fer, Sidi Brahim, le lac salé, Oran, Constantine, Biskra, le désert, etc. Riche iconographie gravée sur bois dans le texte et hors texte.
Editions Cheminements, 2004, gr. in-8°, 217 pp, 64 pl. de photos hors texte, biblio, petit lexique arabe, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Une mémoire), envoi a.s.
Cet ouvrage retrace le parcours militaire de quatre officiers. A l'aide du journal de son père tenu de 1913 à 1917 au Sahara, l'auteur montre l'action militaire menée du Hoggar au Soudan. Puis il relate les souvenirs de son beau-père durant la Grande Guerre et ceux du cousin de son père lors d'un combat en juin 1940. Il aborde enfin ses propres souvenirs d'Algérie en 1942 et en 1958.
Editions de la Pensée Moderne, 1960, in-4°, 85 pp, 60 photographies en héliogravure à pleine page ou sur double page, ouvrage imprimé sur papier Hélio Alfa Cellunaf, reliure cartonnée grise de l'éditeur, titres en rouge au 1er plat, jaquette illustrée, bon état. Edition originale
C'est l'image cruelle d'une guerre qui n'est pas comme les autres. Des bords d'un oued aux sables sans fin, apparaît le visage glacé de l'efficacité et ces fleurs écrasées rencontrées en chemin : des ruines noircies, la détresse d'un blessé, un visage d'enfant. Ensemble Lartéguy et Flament nous donnent un grand livre... — «J'ai arrêté d'être soldat parce que j'avais pris une grenade dans les jambes. C'est comme ça que j'ai commencé à écrire. J'ai suivi la fin des grands empires coloniaux, l'époque était fascinante, c'était l'écroulement d'un monde.» (Jean Lartéguy)
Editions de la Pensée Moderne, 1960, in-4°, 85 pp, 60 photographies en héliogravure à pleine page ou sur double page, ouvrage imprimé sur papier Hélio Alfa Cellunaf, reliure cartonnée grise de l'éditeur, titres en rouge au 1er plat, sans la jaquette, bon état
C'est l'image cruelle d'une guerre qui n'est pas comme les autres. Des bords d'un oued aux sables sans fin, apparaît le visage glacé de l'efficacité et ces fleurs écrasées rencontrées en chemin : des ruines noircies, la détresse d'un blessé, un visage d'enfant. Ensemble Lartéguy et Flament nous donnent un grand livre... — «J'ai arrêté d'être soldat parce que j'avais pris une grenade dans les jambes. C'est comme ça que j'ai commencé à écrire. J'ai suivi la fin des grands empires coloniaux, l'époque était fascinante, c'était l'écroulement d'un monde.» (Jean Lartéguy)
Colmar, Alsatia, 1973, pt in-8°, 303 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état. Edition originale, un des 150 ex. numérotés de l'édition de luxe
"Mémoires d'un archéologue, combattant de la guerre 1939-1940. Replié à Clermont-Ferrand, il participe à la résistance des universitaires de Strasbourg à Clermont, arrêté en juin 1944, il est déporté à Dachau-Dora." (Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 1974). — Outre la résistance, les camps, Jean Lassus (1903-1990) raconte aussi l'Indochine (où il fut recteur de l'université de Hanoï en 1952 et dut replier l'université à Saïgon en 1954 avant de céder cette dernière aux autorités vietnamiennes et rentrer en France) et l'Algérie de 1955 à 1964 (nommé directeur des Antiquités en même temps qu'il enseignait à l'université d'Alger dont il fut le dernier doyen français). Il occupa ensuite, de 1964 à 1969, la chaire d'archéologie paléochrétienne à la Sorbonne. En 1967, il succéda à André Grabar au poste de directeur d'Études de la chaire « Christianisme byzantin et Archéologie chrétienne »... — "Un livre un peu écrit à la diable, surtout sous forme de dialogues, mais hautement révélateur de la fermeté de caractère, de la grandeur d'âme, de l'indéracinable optimisme qui avait suivi le détachement et la résignation des premiers moments vécus dans le camp. La couverture du livre représente au centre le Phénix de la mosaïque d'Antioche." (Marcel Le Glay, “Hommage à Jean Lassus”, in BCTHS, n.s., Afrique du Nord, fasc. 23, 1990-1992)
André Bonne, 1954, pt in-8°, 206 pp, préface d'André Siegfried, 23 photos sur 12 pl. hors texte, une carte, reliure demi-toile caramel à coins, dos lisse, titres dorés (rel. de l'époque), bon état
L'auteure, journaliste au "Figaro" pendant quinze ans, fit des tournées de conférences dans toute l'Europe, en Afrique et en Asie en tant que chargée de mission de propagande française. Elle traversa le Sinaï avec une caravane de Bédouins. Dans cet ouvrage, elle témoigne de son expérience du Sahara, où, sous l'égide des Méharistes, elle fut une des toutes premières Européennes à camper et à vivre avec les Touareg, voyageant jusqu'à Zinder (Sud-Niger). Elle étudie particulièrement les moeurs des femmes, qui jouissent d'une réelle influence. — "... Mais bientôt il faudra quitter l'auto du poste, monter un « mehara », s'équiper en costume saharien et cette randonnée, – fatigue, sable, soleil, monture inhabituelle – ne sera pas toujours facile, ni confortable. Mais, vaillante, bien portante, la voyageuse arrive sans encombre au campement ; elle y est reçue avec affabilité et curiosité et séjourne sous la tente, visitée, accueillie par les plus belles et originales princesses touaregs. Le Hoggar est le royaume des femmes ; leur influence, leur prestige, leur esprit, ont sur les hommes de la tribu un pouvoir sans mesure. Elles commandent et vivent à leur gré. Poètes, musiciennes, elles président des sortes de « cours d'amour » où l'on chante, où l'on joue de l'amzad, où l'on danse, où on récite des poèmes. Nous voilà loin, dans le passé, chez ces « princes du Désert » ainsi qu'ils se désignent eux-mêmes. Légendes, rites, costumes, poèmes – dont nous pouvons ici connaître des traductions – tout est ancestral et pourtant nouveau pour la voyageuse. Son amie, Takarit, l'invite à l'ahal, fête musicale et littéraire. Nous assistons à un mariage, et M.-L. Lédé nous donne quelques recettes de beauté. On ne se lave jamais car le sable du désert et le soleil brûlent la peau qui ne supporterait pas l'eau. On couche tout habillée, enroulée dans un burnous sur un matelas de sable et on se maquille : ocre pour les joues, khol pour les yeux. Le vieux chef lui-même se bleuit abondamment les paupières. On boit du lait aigre, on mange des dattes et du sorgho, le bechna ; et, de temps en temps, on dévore un mouton : il en faut un tout entier pour quatre personnes. Parfois, la nuit, non loin des tentes, des guépards viennent à leur tour manger les chèvres et les grands sloughis réveillent tout le campement de leurs bonds et de leurs abois... Mais le séjour s'achève. (...) Ce livre, écrit avec beaucoup de talent et souvent d'émotion, devrait plaire à tous ceux qui regardent en ce moment les mouvements de l'Afrique française. Il est aussi amusant qu'intéressant et une belle préface d'André Siegfried lui sert de prologue." (Gérard d'Houville, Revue des Deux Mondes, 1955)
Perrin, 1913, in-8°, viii-340 pp, broché, rousseurs, bon état
Aurillac, L'Effort Paysan, 1942, in-12, 166 pp, 28 photos sur 16 pl. hors texte, broché, bon état
Ouvrage de propagande. Reportage dans les trois territoires français d'Afrique du Nord, Tunisie, Algérie, Maroc, réalisé à l'automne de 1941, prépublié en grande partie dans la revue maréchaliste L'Effort Paysan.
P., Maisonneuve & Larose, 2004, gr. in-8°, 197 pp, repères chronologiques, index, broché, couv. illustrée, bon état
"Alors que l'époque contemporaine est confrontée à la violence de ses interrogations sur les déterminismes raciaux, territoriaux, historiques, religieux de l'identité, et que commence à s'écrire l'histoire du métissage, la personnalité d'Ismayl Urbain, mulâtre originaire de Guyane, né en 1812 à Cayenne et mort en 1884 à Alger, apparaît d'une singulière actualité. "Homme de couleur", non reconnu par son père, un "blanc", il vécut son statut d'enfant naturel comme une blessure inguérissable, mais ce fut aussi l'aiguillon qui le poussa à chercher ailleurs que dans sa naissance la légitimité refusée par la société coloniale. Cet ailleurs, il le trouva dans la "Famille" saint-simonienne ; dans les amitiés qu'il y noua et qui lui ouvrirent les portes de la société parisienne ; dans la doctrine qu'elle professait et qui le conduisit à se convertir à l'islam. Interprète militaire, toute sa carrière, passée près du pouvoir - de la Monarchie de juillet au second Empire -, a été consacrée à l'Algérie. Reprenant à son compte l'utopie saint-simonienne de la "famille universelle des hommes", il a réussi à donner un sens à sa condition de métis en faisant de cette profonde ambiguïté, ni "Blanc" ni "Noir", le ressort de sa vie, comme en témoignent ses Ecrits autobiographiques, édités et publiés ici pour la première fois."
Alger, Jules Carbonel, 1922, in-8°, xxxv-504 pp, 109 illustrations et 197 fac-similés, index, broché, état correct. La première édition date de 1910
"C'est au colonel Vincent, premier chef du 4e régiment de tirailleurs algériens et aux officiers placés sous ses ordres que revient l'honneur d'avoir découvert en 1888 les catacombes de Sousse. Quinze ans plus tard, le docteur Carton, médecin-major au même régiment, et l'abbé Leynaud, curé de Sousse, entreprirent des fouilles méthodiques dans ces catacombes avec l'autorisation du Service des antiquités. Les résultats obtenus ont montré toute l'importance de cette exploration. Pendant trois années, l'abbé Leynaud resta seul à diriger les travaux avec un admirable dévouement : il a retrouvé cent cinq galeries d'une longueur de 2 kilomètres environ, sept mille sépultures et cent trente-neuf inscriptions. Dans son ouvrage, l'abbé Leynaud a retracé l'historique de la découverte ; il a rendu compte de ses fouilles avec une grande simplicité et de la façon la plus claire. Les catacombes d'Hadrumète offrent des rapports frappants avec celles de Rome. On y descend par des escaliers ; elles se composent de longues avenues communiquant entre elles par des galeries latérales. Le sol et les parois ont été creusés pour y ensevelir des morts ; les loculi sont ordinairement fermés par des tuiles. Les épitaphes sont antérieures à Constantin : tantôt elles sont peintes à la couleur noire, tantôt tracées à la pointe et même au doigt dans la chaux vive qui recouvrait les tuiles. Très curieuses au point de vue paléographique, ces inscriptions d'ailleurs fort courtes sont, pour la plupart, reproduites en facsimilé avec les symboles qui les accompagnent. De nombreux plans et une centaine de figures (dessins ou photographies) éclairent le texte et en facilitent la lecture. Cette abondante illustration est fort heureusement choisie. Le texte comprend un journal des fouilles tenu avec soin, la description des tombeaux et galeries, l'étude des inscriptions, l'étude des emblèmes, des lampes, des tuiles et de leurs marques de fabrique... etc." (Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1910) — "Cette seconde édition est, à certains égards, un ouvrage nouveau. Dans la première, qui date de 1910, l'auteur avait résumé les résultats antérieurs des fouilles qu'il poursuivait depuis de longues années dans les Catacombes chrétiennes d'Hadrumèle. D'autres découvertes ont été faites depuis ; et l'archevêque d'Alger a trouvé le temps de compléter l'œuvre du curé de Sousse. La présente édition contient notamment la description d'une nouvelle catacombe, dite « de Sévère », où abondent les épitaphes, et un nouveau chapitre sur lés formules et symboles des catacombes qui sont en rapport avec les croyances chrétiennes de ces temps-là. Notons aussi la richesse progressive de l'illustration : plus de cent gravures ou dessins (monuments, plans, vues de galeries, etc), et deux cents fac-similé d'inscriptions. L'ouvrage déroule sous les yeux du lecteur un tableau complet des découvertes faites depuis vingt ans dans les catacombes d'Hadrumète." (Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1923)
Plon, 1931, in-12, iv-264 pp, 9 gravures hors texte et une carte, broché, dos recollé, papier jauni comme toujours, état correct (Coll. Les grandes figures coloniales)
"Seul, un homme de cœur et un homme d'esprit pouvait dessiner comme il convient cette figure si grande par certains côtés et si petite par d'autres, comprendre et aimer cette « physionomie puissante, classique, romaine et française », et cependant indiquer discrètement, sans diminuer le modèle, le côté « Joseph Prudhomme » de ce « magnifique bâtisseur d'Empire ». M. Lichtenberger a surtout montré le soldat et le colonisateur ; il a volontairement laissé dans l'ombre le politicien que Bugeaud essaya d'être à certaines heures. Mais il a, tout en signalant les leçons que Bugeaud pouvait donner à l'armée et à la démocratie d'aujourd'hui, sculpté une statue vraiment vivante de cet « admirable bonhomme ». Un appendice donne trois lettres inédites du Maréchal." (G. Lestien, La Quinzaine critique des livres et des revues, 1931)
P., Impr.-Librairie Pairault et Cie, 1889, gr. in-8°, viii-294 pp, illustrations de MM. A. de Clermont Gallerande et Paul Algis (une gravure en frontispice, 8 planches de costumes en couleurs, 6 gravures de colonels en noir, dont une non signalée à la table), pièces justificatives, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés et caissons à froid, couv. illustrée conservés (rel. de l'époque), bon état. Tiré à 300 exemplaires seulement (250 ex. non mis dans le commerce, souscrits par le régiment, et 50 ex. mis en vente. Très rare
Le 7ème Hussards descend directement de la légion de Kellermann et de quelques hussards de Lamothe. Ceux-ci furent amalgamés à la légion Kellerman lorsqu'elle fut dissoute en juin 1794. Ces deux corps de cavalerie réunis avaient alors formé le 7ème Hussards.
Armand Colin, 1963, gr. in-8°, 10 pp, paginé 147-156, notes, broché, bon état. Tiré à part extrait de la Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1963
Plon, 1932, in-8°, xvi-340 pp, un portrait en frontispice et une carte dépliante de l'Algérie hors texte, reliure demi-toile sable, dos lisse avec pièce de titre basane carmin, fleuron et filet doré en queue (rel. de l'époque), bon état
Cet ouvrage écrit par Mac Mahon vers la fin de sa vie, évoque son expérience en Algérie où il passa la première partie de sa carrière comme jeune officier et s'y fit remarquer lors des sièges de Constantine et les opérations contre Abd el Kader. La dernière partie du livre décrit son rôle comme gouverneur général de la province à partir de 1864. — "Il s'agit d'un ouvrage rédigé longtemps après les événements, de mémoire beaucoup plus que d'après des notes manuscrites, que le jeune officier non plus que le grand chef ne semble jamais s'être soucié de tenir au jour le jour. Ainsi s'expliquent certaines affirmations un peu surprenantes, telles que celle d'un projet de conquête des Baléares par la monarchie de Juillet, arrêté par la menace de l'Angleterre. Mais la parfaite loyauté d'un grand soldat s'impose dès qu'il affirme avoir été un témoin direct. Sans doute, les anecdotes puériles, les historiettes de mess abondent-elles un peu trop dans ce récit. L'ensemble n'en constitue pas moins un tableau singulièrement vivant et par endroits significatif de la vie et de l'esprit des officiers d'Afrique ; s'ils n'en sortent pas tous grandis, certains traits de leur oeuvre et de leur carrière militaire ou politique en reçoivent une singulière lumière. La partie la plus importante pour l'historien de cet ouvrage et la plus neuve est incontestablement celle où le Maréchal expose son action, quand il fut appelé à des postes de grande responsabilité, et finalement au gouvernement général de l'Algérie, et surtout ses rapports avec l'Empereur, lors de la redoutable aventure du « Royaume Arabe ». Mac-Mahon semble avoir fait alors preuve d'un réel bon sens..." (J. Tramond, Revue d'histoire des colonies, 1932)
Albin Michel, 1947, in-12, 317 pp, broché, bon état
Jean-Pierre Dorian qui fit un séjour à la Légion au temps de la pacification du Maroc, recueillit et écrivit les extraordinaires souvenirs du colonel Maire (1876-1951), héros légendaire de la Légion, présentant un tableau précis de la vie de légionnaire, dans les postes ou en colonne. — Souvenirs de vingt ans de Légion, l'auteur ayant rejoint le 2e Régiment Etranger à Saïda en 1914. En 1915, il se fait muter au 2e Régiment de Marche des Tirailleurs afin de pouvoir être envoyé en France, et combat avec lui à Verdun. Il se fait reverser à la Légion et, le 31 octobre 1916, prend le commandement de la 1ère Compagnie du Régiment de Marche de la Légion étrangère, avec laquelle, le 17 avril 1917, il se distingue à Auberive, ce qui lui vaut la Légion d'honneur. Après la guerre, il combat au Maroc. — En définitive, tout ou presque de ce qui est dit sur le légionnaire, que ce soit par lui-même ou par le public, est sujet à caution. Il est quasiment impossible de séparer la vérité de l'imaginaire car : « à plus forte raison, lorsqu'il s'agit de la Légion étrangère dont les bornes, dans le domaine du pittoresque, du pathétique, de l'invraisemblable, n'existent pas. Ces limites, le légionnaire qui écrit ses souvenirs peut les placer où il veut, sur n'importe quels confins, il est toujours sûr de dire la vérité. Inventez une histoire extraordinaire, inventez des personnages sombrant dans des aventures qui feraient hausser l'épaule aux romanciers les plus fantaisistes, bâtissez des mélodrames, creusez des gouffres, accumulez des misères, faites reculer par l'esprit les frontières du réel, utilisez même une palette à ce point étourdissante qu'elle humilierait les couchers de soleil à la scarlatine dont certains peintres s'obstinent encore à affubler leurs chromos marocains ou algériens et placez vos chimères dans le cadre de la Légion. Non seulement elles acquièrent, comme sous le coup d'une baguette, le ton et la physionomie de la vérité, mais dites-vous bien que la vérité, à la Légion, va encore plus loin, encore plus haut, encore plus bas ». (p. 28-29)
P., Sindbad, 1993, in-8°, 219 pp, tiré sur papier vergé, broché, couv. à rabats, prière d'insérer, bon état (La Bibliothèque de l'Islam)