8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 P., Dentu, 1861 in-12, x-279 pp, 4e édition, préface de Paul d'Ivoi, 9 illustrations de Worms gravées par Polac, reliure demi-chagrin carmin, dos à 4 nerfs pointillés, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), rousseurs, bon état (Vicaire, III, 867)
"Ce sont des récits pleins d'intérêt et d'amusement, qui révèlent, dans une forme familière et d'un charmant entrain, les vicissitudes de la vie militaire en Afrique. L'auteur a été lui-même acteur dans les épisodes, les aventures, les drames qu'il raconte, et cette présence qu'on sent à chaque ligne, ajoute infiniment d'attrait et d'émotions aux récits. Car vous serez ému souvent, après avoir ri ; tel est le charme. Lisez donc ce livre d'un soldat qui a des qualités d'écrivain que bien des écrivains lui envieront ; la franchise, une certaine bonne grâce naïve, une précieuse sincérité d'expression, de l'esprit sans apprêt. Donnez ces qualités pour forme à des récits nouveaux, pleins d'imprévu, et vous comprendrez que nous ne soyons ni des premiers ni des derniers à vous recommander les “Souvenirs intimes d'un vieux chasseur d'Afrique” par Antoine Gandon, volume que l'auteur avait fait amusant et que l'éditeur a rendu charmant par une jolie série de vignettes dessinées comme le livre est écrit." (Jules Lecomte, la Chronique Parisienne, 19 décembre 1858)
Perrin, 1990, in-8°, 438 pp, 16 pl. de photos hors texte, biblio, index, broché, bon état
C’est la première biographie du général Salan (1899-1984) qui, de la guerre de 14-18 à celle d’Algérie, et à sa condamnation à la réclusion perpétuelle, a vécu toutes les guerres et les déchirements de la France du XXe siècle. Engagé volontaire à dix huit ans, général à 45 ans, interlocuteur privilégié de Hô Chi Minh en 1946, « maréchal » préféré de De Lattre, commandant en chef en Indochine, commandant en chef en Algérie, figure centrale des évènements fondateurs de la Ve république, officier le plus décoré de l’armée française, il devient, à 62 ans, le porte drapeau de la rébellion de l’Algérie française, entre dans la clandestinité, resurgit le 20 avril 1962, menottes aux mains, et sera le héros marmoréen d’un des grands procès de l’histoire. Ses admirateurs l’appellent « le maréchal oublié » et toute l’armée le surnommait « le mandarin ». Son nom, aujourd’hui, évoque surtout l’Algérie, le coup de bazooka qui le manqua en 1957, l’insurrection du 13 mai 1958, son appel à de Gaulle lancé du balcon du forum, le putsch d’avril 1961, l’OAS dont il fut le chef, et enfin le procès dramatique au terme duquel ce général d’armée échappa à la peine de mort, à la grande fureur du général de Gaulle. Mais Salan avait vécu 59 ans avant de devenir la figure centrale du drame algérien. En lisant le récit de sa vie, on découvre cet homme énigmatique, marqué par ses quatorze ans de séjour en Indochine et dont la rébellion après quarante-trois ans de légalisme républicain surprendra tout le monde. On s’aperçoit que, dès le grade de capitaine, Salan paraît indispensable à ses supérieurs et remplit des missions qui vont bien au delà de ses fonctions officielles. Son souci du renseignement, du secret, sa prudence, son habileté diplomatique, sa lucidité, alliées à des dons tactiques et stratégiques, manifestes dès 1944, et aussi sa neutralité politique font qu’on finit toujours par venir ou revenir à lui. En 1957, certains cénacles le considéraient curieusement comme un obstacle à l’Algérie Française. Ainsi tentèrent-ils de supprimer celui qui allait paradoxalement en devenir le porte drapeau. C’est dire la complexité et le parcours extraordinaires du général Salan.
La Table Ronde, 1964, in-8°, 361 pp, broché, couv. à rabats, bon état
À Cannes, en 1925, dans un pensionnat pour fils d'émigrés russes, quatre jeunes garçons, Kolia, Serioja, Sacha et Youra reprennent à leur compte le serment d'amitié éternelle des Trois Mousquetaires. Dispersés par le destin, emportés par la tourmente de 1940, ils se retrouveront à l'âge d'homme dans des camps différents ou opposés, sous les uniformes français, américain, allemand et soviétique. Les lignes de leur vie se croiseront, décrivant des courbes opposées et cependant semblables. Usés, brisés en fin de compte, seule demeurera solide en eux-même la fidélité à leur amitié d'enfance en même temps qu'à leur patrie originelle. Depuis l'aube du nazisme jusqu'à la guerre des rizières en Indochine et les premiers combats d'Algérie, en passant par la vie soviétique au temps des purges, la drôle de guerre, les victoires allemandes sur le front de l'Est, le débarquement à Alger, Buchenwald, Stalingrad, la retraite de Russie, la Résistance, l'Allemagne sous les bombes, les héros de Michel Garder traversent tous les grands bouleversements de l'histoire contemporaine. Les thèmes du grand tragique collectif de notre temps reviennent ainsi en contrepoint avec ceux de la fidélité aux valeurs d'enfance et de l'inaltérable amitié. Fresque épique dans la ligne des grands romans russes du siècle dernier, "Les Camarades" veulent être aussi le poème de la tendresse virile. L'auteur ne prétend pas juger, il entend seulement comprendre, aimer et faire aimer.
P., Club du meilleur livre, 1959, in-8°, (24)-244-(7) pp, préface de Jacques Berque, 26 illustrations hors texte, certaines dépliantes, reliure pleine toile satinée verte décorée d'une vignette en médaillon (rel. de l'éditeur), gardes illustrées, rhodoïd, bon état
"Au lieu de l'exposé didactique accoutumé, le savant professeur à la Faculté des lettres d'Alger a préféré offrir à ses lecteurs une étude de la civilisation musulmane (croyances, vie quotidienne, famille, Etat, pèlerinage) comparée avec celle de l'Occident. On ne sera pas surpris qu'il y trouve l'occasion d'affirmer son intime connaissance du sujet et aussi les ressources inépuisables d'un esprit pénétrant et original. (...) M. Gautier a atteint son objectif qui était de présenter dans le détail, mais en ne lassant jamais le lecteur, le problème de l'Islam. Il marque bien le caractère théocratique de la civilisation musulmane et comme quoi elle s'oppose à la pensée occidentale actuelle. (...) Nombreuses sont les observations judicieuses concernant le vêtement, la couverture des maisons en terrasse, la femme et la famille arabe, etc. Tout cela est vivant, suggestif et d'une lecture agréable," (René Dussaud, Syria, 1931)
Editions Fernand Lanore, François Sorlot, éditeur, 1985 in-8°, 338 pp, 2 gravures, 8 cartes, 2 tableaux généalogiques, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Descendant d'une lignée de charpentiers rémois, Drouet d'Erlon, engagé en 1792, fit une brillante carrière militaire à travers les combats de la Révolution et de l'Empire. Général de division en 1803, à 38 ans, il participa aux malheureuses opérations du « guêpier espagnol ». Après la première abdication de l'Empereur, il obtint un commandement de Louis XVIII, mais le débarquement de Golfe Juan entraîna son ralliement. A Waterloo, il racheta par une charge ultime et inutile sur la Haie-Sainte ses atermoiements aux instants décisifs des batailles de Ligny et des Quatre-Bras. Condamné à mort par un Conseil de Guerre, il n'échappa au peloton d'exécution que par une fuite en Bavière. Après quinze années d'exil, sous la protection du roi Maximilien, l'amnistie de Charles X et la confiance de Louis-Philippe lui firent reprendre du service. A Nantes, il réprima le soulèvement vendéen et l'équipée de la duchesse de Berry. Il fut alors désigné comme le premier gouverneur de l'Algérie. Son rôle y fut ambigu. Rappelé en France, le général d'Erlon termina sa carrière comme un « bon citoyen nantais ». En 1843, il sollicita d'être élevé à la dignité de maréchal de France qui, à ses yeux, valait mieux que le titre de comte que Napoléon lui avait conféré après Austerlitz et Friedland. Il mourut dans la pauvreté à Paris l'année suivante. Le Gouvernement prit en charge ses obsèques et permit de réaliser le voeu du vieux soldat républicain : reposer dans sa ville natale.
Julliard, 1949, in-8°, 381 pp, une photo de l'auteur en frontispice, documents en annexe, broché, couv. salie, état correct
Passé à Alger en novembre 1942, le général Giraud assume le commandement en chef civil et militaire de l'Afrique française à la mort de Darlan. Dans “Un seul but, la victoire”, il relate les faits qu'il a vécu depuis la décision américaine jusqu'à l'attentat de Mayagran. Ce texte est accompagné de documents in-fine (plans d'opérations, correspondances, etc.). Un ouvrage important pour la compréhension de la situation qui suit immédiatement le débarquement des forces alliées en Afrique du Nord. Situation qui voit s'affronter, plus ou moins ouvertement, Darlan, Giraud et De Gaulle. Le témoignage du général Giraud est capital car il a vécu cette période au coeur de l'action... Sommaire : La Bataille de Tunisie, l'assassinat de l'amiral Darlan, les tractations Giraud-de Gaulle, la libération de la Corse, l'affaire Pucheu, l'attentat de Mayagran...
P., Tolra et Simonet, s.d., gr. in-8°, (xv)-367 pp, nombreuses illustrations de Louis Maîtrejean, cartonnage toilé carmin de l'éditeur, décors noir et or sur les plats et au dos, tranches dorées, cartonnage lég. défraîchi, charnières faibles, état correct (Biographies et récits militaires) (Ouvrage couronné par l'Académie française)
Enfance et formation, 1809-1828 (chap. I) ; l'Algérie, 1835-1850 (chap. II-VIII : Mascara, le Sig, l'Habra, le Chélif, la Tafna, Tlemcen, prise de Constantine (1837), les chasseurs d'Orléans, la Mitidja, le Dahra, siège de Zaatcha (1849), dans le Djebel-Aurès) ; Paris ; le Coup d'Etat du 2 décembre 1851 (chap. IX) ; la guerre de Crimée, 1854-1855 (chap. X) ; de Paris à Solférino, la guerre d'Italie, 1856-1859 (chap. XI) ; la Guerre de 1870 et l'Armée du Rhin (chap. XII) ; la retraite et la mort (chap. XIII-XV). — "C'était une belle figure de soldat que celle du maréchal Canrobert. Originaire du département du Lot, qui a fourni à la France tant de généraux comme les Murat, les Bessières, les Marbot, François-Antoine de Certain de Canrobert appartenait à une famille de noblesse d'épée. Né le 27 juin 1809 à Saint-Céré, il entrait dans la vie à l'heure où Napoléon était, à l'apogée de sa gloire ; des légendes et des récits de bataille bercèrent sa première enfance. Élevé à Vaugirard comme fils de chevalier de Saint-Louis, Canrobert entre à Saint-Cyr en 1826, et deux ans plus tard est nommé sous-lieutenant au 47e régiment d'infanterie. On connaît les étapes de sa longue et glorieuse carrière militaire. A la Tafna, à la prise de Constantine, à Zaatcha, en Crimée, à Solférino, à Saint-Privat, partout il se révèle soldat héroïque, chef avisé, aussi brave que dépourvu d'ambition et d'envie. Dans cette substantielle biographie, le commandant Grandin aborde le rôle politique, secondaire d'ailleurs, joué par le maréchal, qui accepta d'être attaché, après le coup d'État, au prince Napoléon en qualité d'aide de camp. Un ouvrage de valeur, parsemé d'anecdotes et illustré de nombreuses compositions par Maitrejean." (Revue des Questions hustoriques, 1893) — "L'ouvrage du commandant Grandin sur le maréchal Canrobert présente toute une période de notre histoire disparue avec lui et qui a donné l'éclat de la gloire aux plus belles vertus militaires dont l'armée française peut s'enorgueillir. Précédé d'une introduction sur le maréchalat de France, le volume fait revivre dans toute sa carrière l'homme de guerre. L'auteur le suit depuis son enfance jusque dans sa vieillesse, dans sa vie privée aussi bien que sur les champs de bataille où il a servi son pays, dans les bons comme dans les mauvais jours. Par cette biographie aussi pleine de souvenirs que d'enseignements, qui peut prendre place à côté de celles des hommes illustres de Plutarque, l'auteur a bien mérité la récompense de 500 francs de l'Académie française." (Le Figaro, 14 sept 1895)
Berger-Levrault, 1898, in-8°, vi-302 pp, un portrait en frontispice et une lettre en fac-similé dépliant, reliure demi-chagrin fauve, dos à 4 nerfs soulignés à froid, pièce de titre basane carmin (rel. de l'époque), dos lég. sali, qqs rares rousseurs, bon état. Peu courant
"Le général Bourbaki, soldat de haute mine et de crâne allure, ressemblait au duc d'Aumale par la bravoure et par la loyauté. Très épris du métier des armes, comprenant à merveille tous les détails du service, aimant avec une sorte de tendresse amoureuse la beauté de sa profession, Bourbaki a été peut-être le meilleur capitaine et le plus séduisant colonel de l'armée française. Un de ses compagnons d'Afrique, le général du Barail, a fixé l'impression que les plus calmes observateurs ressentaient, malgré eux, en présence de cet intrépide et sympathique turco « Le capitaine Bourbaki était le type le plus brillant de l'officier français. Encore dans un grade inférieur, il était universellement connu et aimé dans l'armée d'Afrique. » Là-bas, autour des feux de bivouac, on racontait intarissablement les exploits de Bourbaki. Les narrateurs en « chéchia » rouge et en pantalon « flottard » devenaient homériques dès qu'ils prononçaient le nom de ce nouvel Achille. (...) La biographie de Bourbaki, si j'avais le loisir d'en rapporter tous les traits, se confondrait avec l'histoire de toutes les grandes batailles qui, de son vivant, furent livrées par la France. Je suis obligé de renvoyer le lecteur au copieux récit du commandant Grandin..." (Gaston Deschamps, Le Figaro) — "Le Commandant Grandin, l'historiographe de nos hommes de guerre, publie à la librairie Berger-Levrault, sous ce titre Le Général Bourbaki, une étude d'une documentation consciencieuse et exacte sur le malheureux mais irréprochable commandant de l'Armée de l'Est. Dans un récit vivant et pittoresque, il passe en revue toute la vie du vaillant soldat qui fut le type accompli, vraiment sympathique, de l'Africain hardi et chevaleresque." (La Nouvelle revue, 1897)
Editions de l'Union française, 1950, 2 vol. in-8°, 414 et 396 pp, 16 pl. de photos hors texte, 3 cartes dépliantes hors texte, biblio, index, brochés, soulignures crayon au tome 2, bon état
Tome I : La Berbérie avant l'Islam. L'Islam en Berbérie ; Tome II : La France en Berbérie. Les solutions possibles. — « L'ensemble des ethnies berbères est appelé par Imazighen (le pluriel d’Amazigh), et l'espace géographique nord-africain par Tamazgha. Plusieurs monuments historiques témoignent de la grandeur de l'art archituctural chez les Berbères au Maghreb et en Al-Andalus. Plusieurs villes et monuments au Maghreb et en Al-Andalus sont considérés comme patrimoine mondial. La culture et la langue berbère ont survécu depuis les grandes conquêtes vandales, romaines, byzantines, arabes jusqu'à l'occupation française, en passant par la présence turque (à l'exception notable du Maroc). À partir de 1881, en Kabylie, l'administration française attribuera des patronymes arabes aux populations qui, jusqu'à cette époque, portaient encore pour certains des noms à consonance latine. (...) Ainsi, certains tiennent la colonisation française pour responsable en grande partie de l'arabisation de l'Afrique du Nord à l'instar de l'historien Eugène Guernier qui affirme, en 1950, que la France facilite la diffusion de la civilisation arabe, par la langue, par la loi et par la foi musulmanes. »
Editions de l'Union française, 1950, in-8°, 414 pp, 8 pl. de photos hors texte, biblio, broché, bon état
Tome I seul (sur 2). Le tome II traite de “La France en Berbérie”.
P., Encyclopédie de l'Empire Français, 1948, 2 vol. in-4°, vi-394 et 364-xviii pp, 380 photographies, 53 cartes et plans, 102 dessins et graphiques, 14 planches hors texte dont 2 en couleurs, biblio, reliures toile verte de l'éditeur, premiers plats et dos ornés de motifs orientaux à froid, titres dorés, bon état (Coll. L'Encyclopédie coloniale et maritime)
Par MM. Barbut, G. de Beaucoudrey, Alfred Bel, P. Berthault, A. Bille, F. Bonniard, F. de Chasseloup-Laubat, Jean Despois, Eugène Guernier, Georges Hardy, Louis Leschi, Georges Marçais, Maurice Reygasse, etc. L'histoire de l'Algérie ; La structure politique et administrative ; L'Algérie économique : l'Algérie agricole, les Mines et l'industrie, les Pêches, le Commerce, l'Equipement, le Tourisme, les Arts et les Lettres, le Sahara, le Fezzan.
dans la Revue Historique, 1955, in-8°, 26 pp, broché, bon état
On trouve dans le même numéro : Les Archives notariales (J. Monicat), L'Etat et la Société turcs à l'époque de Mahomet II (C. Marinesco). Les tentatives anglaises de pénétration économique en Tunisie, 1856-1877 (A. Raymond). Histoire de la colonisation (H. Brunschwig).
Montpellier, impr. de Hamelin frères, 1890, in-8°, xvi-394 pp, 8 pl. de gravures et d'uniformes hors texte, broché, pt accroc en haut du 1er plat, bon état
Table : I. 1794-1796 : Campagne dans les Pyrénées-Orientales et en Espagne (1794-1795) ; Campagne d'Italie (1795-1796) ; II. 1809-1814 : Campagne de 1809 en Espagne ; Campagne de 1809 en Portugal ; le 122e Régiment d'Infanterie dans la Haute Espagne du 17 juin 1809 au 22 janvier 1810 ; Campagnes de 1810, 1811 et 1812 dans les Asturies et le royaume de Léon sous le commandement du général Bonnet ; Campagne de 1812 et 1813 en Espagne, de 1813 et 1814 dans les Pyrénées ; Campagne de 1813 en Allemagne ; Campagne de 1814 en France ; III. Le Siège de Paris (1870-1871) ; IV. Campagnes en Algérie (1871-1872) ; Expédition de Tunisie ; Occupation en Tunisie (1872-1888). — Contient l'état des officiers blessés ou tués à l'ennemi, cités pour fait de guerre ou pour des actions remarquables ; l'état des sous-officiers, caporaux et soldats tués à l'ennemi ou cités pour fait de guerre ou actes de courage.
P., Librairie universelle, 1905, pt in-8°, xi-435 pp, broché, bon état. Peu courant
Médecin, journaliste et explorateur, Jean Hess a voyagé partout où il se passait quelque chose dans les colonies françaises, et a rapporté ce qu'il avait vu et entendu, comme il le disait lui-même à propos du Maroc. Il participe en 1892-1893 à la mission du duc d’Uzès en Afrique centrale : Congo, Bas Oubangui, vallées de la Sangha et du Kassaï. Il effectue ensuite une mission du ministère de l’Instruction publique sur les oasis du sud algérien (1895), dont il fait le compte-rendu dans les Annales de géographie, un reportage en Guyane et à l’île du Diable (1899), un reportage sur l’éruption de la Montagne Pelée (1902) et la détresse des Martiniquais. En mai 1900 il quitte la métropole par Marseille pour effectuer une mission commerciale en Indochine sur les voies de pénétration de la péninsule permettant d’ouvrir de nouveaux débouchés aux produits. Il fait partie de la commission préparatoire de l’exposition internationale de Hanoi en 1902.
P., Ollendorff, 1891, in-12, xii-364 pp, reliure demi-percaline vert bronze à la bradel, dos lisse orné d'un fleuron doré, double filet doré en queue, pièce de titre chagrin carmin (rel. de l'époque), bon état. Edition originale, envoi a.s.
"... Tuer une partie des gens et ruiner le reste, pour essayer de les civiliser après ? Ce sont ces "traditions" néfastes que j'ai voulu tirer de l'ombre, pour en montrer les conséquences et plaider la cause du nomade et du sauvage contre l'Européen. Elles ont éternisé la lutte en Algérie et compromis plus d'une fois la conquête et la colonisation..." (Préface) — "La chasse à l'homme, c'est la guerre du civilisé qui traque l'indigène, le pille, le tue... Ce livre est presque une exception dans la littérature des guerres d'Afrique : on y signale les pillages, les tueries, la recherche du galon par la destruction d'ennemis inférieurs en nombre, la volonté de ne pas prendre Abd-el-Kader afin de pouvoir continuer la guerre; on n'y conteste ni la bravoure prodigieuse de tous, ni les souffrances qui furent parfois plus qu'humaines, mais dépensées trop souvent en pure perte." (Tailliart) — "Il est exceptionnel que l'on trouve, dans les témoignages de militaires, des manifestations de sensibilité. Cela donne d'autant plus de prix aux protestations de quelques officiers comme Hérisson qui dénonça une guerre qui est "un attentat perpétuel à la discipline par le pillage, à l'ordre militaire par la fureur des citations et des récompenses" et que l'on prolonge dans le seul intérêt des gradés." (Charles-A. Julien)
P., Firmin-Didot, 1881-1882, 3 vol. gr. in-8°, xi-414, 602 et 459 pp, un portrait et 3 fac-similés hors texte, reliures demi-chagrin vert époque, dos à nerfs, bon état
"Ce sont surtout les documents qui font la valeur de l'ouvrage entrepris par le comte d'Ideville sur le Maréchal Bugeaud. Le t. lI qui vient de paraître se rapporte à la période la plus brillante de la vie du général (1836-1844). Si l'homme politique en lui est discutable, l'homme de guerre est depuis longtemps mis au premier rang. C'est la guerre d'Afrique et l'organisation du pays conquis que Bugeaud nous raconte lui-même avec entrain et esprit dans ses lettres, ses rapports, ses ordres du jour. Il est peu de lectures à la fois aussi attachantes et instructives." (Revue Historique, 1882) – "Le 3e et dernier volume de la biographie écrite par M. le comte H. d'Ideville sur le Maréchal, Bugeaud vient de paraître ; il embrasse les six dernières années de la vie de ce célèbre homme de guerre, un de ces esprits de féconde initiative dont la réputation n'a rien à redouter des oublis du temps ni de la sévérité de l'histoire (1845-49). Les lettres du maréchal ont gardé le mouvement de cette vie d'activité extraordinaire ; la lecture en est attachante, disons plus, elle est fortifiante ; l'exemple des grandes vertus militaires que prodigua l'ancienne armée d'Afrique élève l'âme au-dessus des petites misères de la vie journalière et d'une époque sans direction. A un autre point de vue, on ne lira pas sans émotion une longue lettre où le maréchal raconte le rôle qu'il a joué le 24 février 1848 : elle confirme ce qu'on savait déjà de l'incurie du ministère et de la faiblesse du roi ; mais le biographe oublie de nous dire pourquoi le maréchal, qui manifesta d'abord une médiocre estime pour le prince Napoléon, n'a pas hésité un seul moment à se rallier à l'élu du 10 décembre." (Revue Historique, 1883)
P., Firmin-Didot, 1882, gr. in-8°, 459 pp, 2 fac-similés hors texte, reliure demi-basane havane, dos à 4 faux-nerfs soulignés à froid, titres et fleuron dorés (rel. de l'époque), dos frotté avec qqs épidermures, coiffes arasées, qqs rousseurs, C. de bibl., bon état
Tome III seul (sur 3) – "Le 3e et dernier volume de la biographie écrite par M. le comte H. d'Ideville sur le Maréchal, Bugeaud vient de paraître ; il embrasse les six dernières années de la vie de ce célèbre homme de guerre, un de ces esprits de féconde initiative dont la réputation n'a rien à redouter des oublis du temps ni de la sévérité de l'histoire (1845-49). Les lettres du maréchal ont gardé le mouvement de cette vie d'activité extraordinaire ; la lecture en est attachante, disons plus, elle est fortifiante ; l'exemple des grandes vertus militaires que prodigua l'ancienne armée d'Afrique élève l'âme au-dessus des petites misères de la vie journalière et d'une époque sans direction. A un autre point de vue, on ne lira pas sans émotion une longue lettre où le maréchal raconte le rôle qu'il a joué le 24 février 1848 : elle confirme ce qu'on savait déjà de l'incurie du ministère et de la faiblesse du roi ; mais le biographe oublie de nous dire pourquoi le maréchal, qui manifesta d'abord une médiocre estime pour le prince Napoléon, n'a pas hésité un seul moment à se rallier à l'élu du 10 décembre." (Revue Historique, 1883)
Flammarion, 1961, in-12, 234 pp, annexes, broché, bon état
Fameux réquisitoire contre de Gaulle. — "J. I. reste fidèle à lui-même. Ici, comme dans “Ainsi passent les Républiques”, il met son talent au service de sa passion anti-gaulliste. Après avoir soutenu dans le premier chapitre (« Lui... ») que la caractéristique essentielle du général de Gaulle est sa volonté de se maintenir au pouvoir, coûte que coûte, l'auteur évoque ensuite («...Qui les juge») les « héros » du « procès des barricades » et ceux du « procès des généraux ». Défenseur d'Alain de Sérigny, au cours du premier, et de Pierre-Marie Bigot, au cours du second, J. I. publie en annexes le texte de ses plaidoiries. Le lecteur notera (p. 50 sqq.) l'éloge de Georges Bidault, « premier résistant de France », qui a promis d'aller « enterrer Pétain à Douaumont »." (Revue française de science politique, 1962) — "En attendant que l'histoire porte un jugement, il est déjà permis de mesurer ce que furent le régime gaulliste et son chef et de juger celui qui juge."
Editions du Cerf, 2007, gr. in-8°, 298 pp, préface par Francis Borrmans, annexes, index des noms propres cités, broché, couv. illustrée, bon état
Trente-six ans d'échange épistolaire (1926-1962) font revivre ici l'émouvant parrainage entre l'illustre islamologue et son étudiant marocain devenu franciscain et prêtre après son baptême en 1928. Louis Massignon, en un premier temps, s'efface devant l'œuvre de la grâce ; mais cette réserve fait vite place à ses confidences d'homme déchiré par de multiples et paradoxales exigences. Décontenancé par ces excès, le jeune Jean-Mohammed minimise ses propres souffrances : la rupture avec les siens, l'incompréhension de ses confrères, sa mauvaise santé, la tension entre une vocation de recherche scientifique et de ministère pastoral, les offenses que son pays d'adoption fait subir à sa terre natale. "Unis par le haut et l'intime de l'âme" confie le filleul à son parrain, ils vont s'engager dans le même combat pour l'islam : spirituel, par la prière, qui n'est pas prosélytisme, et politique, pour l'indépendance du Maroc, dans le respect de la parole donnée. Si cette correspondance reflète plus de souffrance que de sérénité, les témoignages de respect et d'affection mutuels surabondent : "Votre amitié, écrit Massignon en 1951, est arrivée à briser ce mur et je vais pouvoir connaître quelques détours de plus de cette chaîne d'Amour que la grâce divine a passée et nouée à travers toutes les péripéties de ma vie, avec une si déchirante beauté." — In this book, thirty-six years of mutual correspondence (1926-1962) revive the poignant mentoring by the renowned Islamologist of his Moroccan student, who became a Franciscan and a priest after his baptism in 1928. At first, Louis Massignon retreats behind the work of grace; but his reserve soon gives way to the confidences of a man torn by numerous and paradoxical demands. Disconcerted by these excesses, young Jean-Mohammed minimises his own sufferings: the rupture with his family, his colleagues' incomprehension, his poor health, the tension caused by his double vocation as a research scientist and a pastor, the indignities his adopted country is inflicting on his native land. 'United by what is highest and most intimate in the soul,' the godson confides to his godfather, they resolve to engage in the same combat for Islam: spiritual, through prayer, not proselytizing; and politically, for Moroccan independence, in the respect of a promise given. If this correspondence reflects more suffering than serenity, there is also abundant evidence of their mutual respect and affection: 'Your friendship', writes Massignon in 1951, 'has succeeded in breaking down this wall, and I will be able to experience a few more twists and turns in this chain of love upon which Divine Grace has threaded and knotted all the events of my life with such heart-rending beauty.' — "Les publications autour de Louis Massignon sont déjà fort nombreuses. Le recueil de lettres échangées publié sous ce titre "Parrain et filleul" présente toutefois un intérêt réel. D’abord parce que le correspondant de Massignon était une personnalité assez hors du commun. Mohammed Abd-el-Jalil, jeune marocain venu étudier à Paris en 1925, devint catholique en 1928, Massignon étant son parrain. Il entra peu après dans l’ordre des franciscains. Le parcours de sa conversion, si totale, ne l’a pas empêché d’effectuer des travaux d’érudition – notamment sur le mystique martyr ʿAyn al-Qudāt Ḥamadānī (exécuté en 1131). J. M. Abd el-Jalil a en outre écrit des ouvrages et de nombreux articles pour un public plus large, et donné fréquemment des conférences, œuvrant toute sa vie durant pour le dialogue islamo-chrétien à une époque où cela demandait une « foi » certaine. Il quitta ce monde en 1979. Le volume est globalement déséquilibré en faveur de Massignon. Les lettres de Abd-el-Jalil sont malheureusement peu nombreuses (13, contre 155 de Massignon). Elles sont suffisantes cependant pour donner une idée très claire de la ferveur religieuse et de l’amitié mêlée de beaucoup de respect réciproque qui liait les deux personnes. Abd-el-Jalil vouait une admiration sensible à son aîné et professeur. Massignon, qui avait renoncé à contre-cœur à la vie consacrée, voyait en Abd-el-Jalil un homme accompli dans l’engagement chrétien, une manière de modèle en quelque sorte. Quant au contenu même de la correspondance, il est de portée variable. S’agissant d’une édition intégrale des courriers conservés, l’intérêt de chaque lettre évolue beaucoup en fonction des situations personnelles. De nombreux courriers font état de problèmes de documentation universitaire (ces livres arabes, si rares et difficiles à se procurer à cette époque !), ou de nouvelles concernant les familles (le frère de Mohammed Abd-el-Jalil était un dirigeant important du parti Istiqlāl), la santé, les connaissances communes, certains problèmes précis relatifs à l’organisation de l’association islamo-chrétienne Badaliyya fondée par L. Massignon et M. Kahil ; ils intéresseront surtout les lecteurs amis de Massignon et de son école. D’autres présentent un intérêt plus large. Massignon écrivait beaucoup, et avec passion, à propos de questions religieuses fondamentales, touchant notamment les implications théologiques de la reconnaissance par l’Église de la valeur de la spiritualité en islam. On trouve dans l’ouvrage de nombreuses confessions et formules fulgurantes propres à son tempérament à vif. Le ton des lettres est particulièrement passionné au moment de la décolonisation, au Maroc comme en Algérie, ou bien à propos du sort des réfugiés palestiniens. Massignon s’indigne, fulmine contre le cynisme et l’aveuglement des politiciens français et de certains membres du clergé, contre l’exploitation matérielle des populations nord-africaines. Paradoxalement, le ton de Abd-el-Jalil est plus modéré, même si c’est pour exprimer sa douleur et son anxiété devant la gravité des actes répressifs posés : «Les Français finiront par transformer en véritables ennemis leurs meilleurs amis...» (Lettre du 2/5/1951). Au total, nous avons affaire ici à de beaux témoignages, humains comme spirituels, qui prennent tout leur relief de nos jours, où les maladies des systèmes politiques comme des âmes n’ont guère faibli." (Pierre Lory, EPHE)
Nouvelles Editions Latines, 2005, gr. in-8°, 800 pp, 50 illustrations et photos, glossaire, biblio (Indochine), broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
Ce livre évoque sa naissance en 1925, dans le bled marocain, la contribution des potaches d'Afrique du Nord dans la Libération, puis le chantier de Lyautey, promoteur sous l'Empire Chérifien. Aux tribulations du bleu, en 1944-1945, sous le casque d'acier de la Provence à l'Alsace, succèdent des études au bivouac, et des campagnes aux Affaires Indigènes, sous le képi bleu, puis le chapeau de brousse en Indochine. Rescapé du goulag – objet d'une vaine quête de justice – il se retrouve dans les enchantements et les fractures à Alger puis à Rabat, auprès du dernier Résident Général et des premiers Ambassadeurs. — L'auteur (1925-2019), ancien officier des Affaires militaires musulmanes (1945-1965), a été diplomate du Corps d'Orient, ambassadeur, ministre plénipotentiaire (1990), élu à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer, à Paris...
P., Journaux Officiels, août 1970, in-8°, (2)-46 pp, broché, bon état
Fayard, 1959-1960, 2 vol. in-8°, 405 et 380 pp, 12 pl. de photos hors texte, 10 cartes, index, brochés, jaquettes, bon état (Coll. Les Grandes études contemporaines), envoi a.s. sur le premier volume
Alphonse Juin (1888-1967) fut l'un des grands chefs de l'armée de libération en 1943-1944 et il s'illustra surtout à la tête du Corps expéditionnaire français en Italie qui, le 13 mai 1944, remporta la victoire du Garigliano, ouvrant les portes de Rome aux Alliés qui piétinaient devant le mont Cassino. Il est le seul général de la Seconde Guerre mondiale à avoir été élevé à la dignité de maréchal de France de son vivant, en 1952. — "Le maréchal Juin a consacré le premier tome de ses Mémoires au récit de ses années de commandement en Afrique du Nord et en Italie de 1941 à 1944. L'ouvrage n'intéresse pas seulement la chronique militaire de la seconde guerre mondiale. L'histoire politique de la période qui a immédiatement précédé et suivi le débarquement allié de novembre 1942 y trouvera de nombreux éléments nouveaux d'information et d'appréciation." (Revue française de science politique, 1959) — "Le premier volume des mémoires d'Alphonse Juin évoquait le chef militaire. C'est bien plutôt l'homme politique qui apparaît dans le deuxième tome. Ayant accompagné le général de Gaulle à Moscou en 1944, l'auteur décrit en termes pittoresques Staline au Kremlin. Chargé de mission en Indochine, il trace le portrait du leader de la rébellion indochinoise. Mais, après le Maroc, c'est de l'Algérie qu'il est question dans les dernières pages, où est condamnée la politique gaulliste en Afrique du Nord, dont l'auteur affirme qu'elle est « une équivoque assez vivement ressentie par toute la communauté franco-musulmane ». En annexe, six lettres ou rapports de l'auteur au gouvernement (sur l'Afrique du Nord et sur l'Indochine)." (Revue française de science politique, 1961)
Payot, 1956, in-8°, 367 pp, deuxième édition revue et mise à jour par Roger Le Tourneau, 27 croquis et cartes, biblio, index, broché, dos lég. taché, bon état (Coll. Bibliothèque historique)
Tomee II seul (sur 2) — I. La conquête arabe et les royaumes Kharijites ; II. Les dynasties arabe et berbères (IXe - XIe siècle) ; III. Les empires berbères : Les Almoravides et les Almohades ; IV. Retour aux royaumes berbères ; V. L'empire chérifien (1553-1822) ; La domination turque en Algérie et en Tunisie (1516-1830) ; VII. Vue d'ensemble.
Payot, 1978 2 vol. in-8°, 333 et 367 pp, 42 croquis et cartes, biblio, index, brochés, bon état
Deuxième édition revue et mise à jour par Christian Courtois (pour le tome 1) et Roger Le Tourneau (pour le tome 2) — Paru pour la première fois en 1931, une vingtaine d'années après l'implantation officielle de la tutelle française sur le Maroc et cent après la prise d'Alger, cet ouvrage se voulait à contre-courant du regard que les Européens portaient alors sur les "colonies" d'Afrique du Nord. Appuyé sur des recherches solides, l'historien cherchait à établir une continuité dans le passé maghrébin, depuis ses origines jusqu'à la colonisation, en étudiant de quelle manière Phéniciens, Vandales, Romains et Arabes se sont fondus dans la pérennité berbère. Dès lors, loin d'être le point de départ d'une nouvelle histoire comme elle se voulait, la colonisation n'apparaît plus que comme un simple épisode.
Omnibus, 2002, in-8°, xiii-499 pp, préface par Annie Rey-Goldzeiguer, bibliographies, annexes, index, broché, couv. illustrée, qqs soulignures crayon sur les 14 premières pages, bon état
Voici un livre d'histoire qui ne ressemble à aucun autre. Ecrit à chaud en 1952, alors qu'en Tunisie et au Maroc l'épreuve de force menaçait et que régnait en Algérie selon les spécialistes officiels « une extraordinaire quiétude », il fait le point sur l'aboutissement d'un siècle de système colonial et décrit la succession d'occasions manquées qui entraînera une décolonisation violente et traumatique. Livre d'histoire immédiate, considéré en France et à l'étranger comme un ouvrage de référence, il conserve près de soixante-dix après sa parution une présence saisissante par sa lucidité, l'honnêteté de ses choix et la vivacité de son style. Il demeure aujourd'hui encore une synthèse inégalée de l'histoire du Maghreb, indispensable à quiconque veut comprendre en profondeur les réalités maghrébines. — "« Nulle part au Maghreb ne joua la fatalité mais l'aveuglement colonial. » Ce que prouve amplement ce livre, écrit en 1952, et dont la deuxième édition était épuisée en moins d'un an malgré les obstacles mis à sa diffusion. Sa réédition, aujourd'hui, permet de juger de l'étonnante lucidité de son auteur, et de la justesse de points de vue soutenus il y a vingt ans. Le premier chapitre indique parfaitement « les données du problème » de l'Afrique du Nord coloniale : le portrait des colons européens laisse présager de l'issue du conflit à venir. Et l'on débouche sur le meilleur de ce livre, passionné autant que passionnant : l'étude de la genèse des nationalismes tunisien, marocain et algérien. La fin de l'ouvrage présente avec sûreté la crise des trois pays maghrébins au début des années 50. Ainsi que l'impasse à laquelle aboutit « la politique des occasions perdues » menée avec constance par la France pendant près d'un demi-siècle. Complété par de précieuses orientations bibliographiques, ce livre magistral fait honneur à son auteur. Il éclairera le lecteur sur les réalités de l'Afrique du Nord avant les indépendances du Maroc et de la Tunisie, et à la veille de la guerre d'Algérie." (S. Urfer, revue Etudes, 1972)