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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Belin, 2003, in-8°, 303 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, trace de mouillure angulaire ancienne sur les premiers feuillets, bon état
La peur sociale provoque les "effrois", les émeutes et les "folles commotions" des populations révoltées dès le Moyen Age. Elle est la peur de ceux qui sapent les colonnes de la société, comme les partageux du premier XIXe siècle, avides de redistribution des richesses et de substitution du socialisme au capitalisme. Aux environs de 1840, en effet, la Révolution industrielle prend son essor, un prolétariat en naît et, avec lui, se nouent les tensions sociales, liées à toute croissance économique brutale. La politique aime les couleurs, mais le bourgeois vomit le "rouge", fier de son travail. Après la phobie des attentats anarchistes de la fin du XIXe siècle, l'homme du XXe siècle a eu bien davantage de craintes politiques et sociales, d'abord multipliées par les affiches du "moujik hirsute" de 1919, qui concrétise la hantise des "rouges", version bolcheviks cette fois-ci. Il a connu – pas forcément éprouvé – la hantise de la Guerre froide, du "camp communiste", de l'Armée rouge, des "gauchistes" et des "étés chauds" Qui a réellement "profité" de cette peur ? Les "rouges" ont-ils été manipulés ? Et la "cible" n'a-t-elle pas totalement changé avec la drogue, les banlieues "à risque", le terrorisme ?
Gallimard, 1989, in-8°, 259 pp, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Témoins). Edition originale enrichie d'une lettre signée de Philippe Lejeune, de trois lignes au crayon d'un des diaristes sur la page de titre et d'une coupure de presse sur le livre (Le Monde, 16 mars 1990)
Qui n'a pas, une saison ou l'autre de la vie, tenu son journal personnel ? Et pas seulement de jeunes adolescentes ou des écrivains confirmés. Vous, moi, tout le monde... En lançant un appel dans Le Magazine littéraire, en avril 1988, Philippe Lejeune, spécialiste de la littérature personnelle, a eu la chance de recevoir les témoignages de quarante-sept diaristes – c'est un coup de sonde dans un univers d'écriture méconnu –, quarante-sept personnes qui racontent l'histoire de leur journal, décrivent leurs pratiques, expliquent ce qu'elles en attendent. Ce sont ces documents que rassemble ici Philippe Lejeune. Ils sont si éloquents, si variés qu'ils forcent à poser et à reposer toutes les questions qui touchent à l'écriture personnelle. Quiconque tient un journal ou s'interroge sur le genre pourra difficilement ignorer cette gerbe de témoignages d'inconnus en si profond accord avec l'humeur du temps. L'entreprise de Philippe Lejeune, indépendamment des résultats qu'elle a suscités, est originale. On y sent de sa part, et sans qu'il intervienne autrement que par une présentation descriptive et un index des thèmes, qui rendent sa collecte démonstrative, une ouverture de cœur et comme de l'amour.
PUF, 1971, pt in-8°, 353 pp, 135 cartes, broché, qqs soulignures stylo et crayon, bon état
Fernand Nathan, 1994, in-8°, 238 pp, broché, qqs soulignures au stylo rouge et au crayon, bon état (Coll. Repères pédagogiques)
"L'idée d'Education nationale émerge à la fin du XVIIIe siècle. Il a donc fallu deux siècles pour que les institutions scolaires se mettent en place grâce à Lakanal, Napoléon, Carnot, Guizot, Falloux, Ferry, Haby, Savary, Jospin... Deux siècles de péripéties et de rebondissements passionnants qu'il est bon de se remettre en mémoire à un moment où cette grande dame qu'est l'Education nationale vit un tournant de son histoire."
Le Cherche Midi, 2005, gr. in-8°, 226 pp, écrit en collaboration avec Jean-François Bège, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Documents)
Résistant – l'un des plus jeunes de France – Pierre Lemarchand a été arrêté par les parachutistes de Goering qui ont décimé son maquis et n'a échappé que de justesse à une exécution sommaire. Interné à Fresnes en attente d'une déportation en Allemagne, il est libéré par les Alliés, et s'engage aussitôt dans la 1ère armée, au sein de laquelle il participe à la campagne d'Allemagne. Gaulliste, Pierre Lemarchand fait partie des fondateurs du RPF, en qualité de responsable du service d'ordre. Rappelé volontaire en Algérie en 1956, il participe à la création des "commandos noirs" du colonel Barberot sous le commandement du général de Bollardière. En 1961, Lucien Bitterlin et Dominique Ponchardier, le créateur de la série romanesque “Le Gorille”, lui demandent de prendre, dans des circonstances dramatiques, la direction des "barbouzes" engagées dans la lutte anti-OAS. Le nom de Pierre Lemarchand, jusque-là inconnu du grand public, est cité à maintes reprises au cours des affaires Ben Barka et Markovic. Il livre ici, pour la première fois, sa vérité sur ces dossiers sulfureux.
Tours, Editions J. L., 2001 gr. in-8°, 251 pp, 9 photos sur 7 pl. hors texte, 9 photos dans le texte, broché, couv. illustrée, trace de pli sur la couv., bon état, envoi a.s.
Balland, 1989, in-8°, 264 pp, biblio, chronologie, index, broché, une photo d'Albertini en couv., bon état
Chef de cabinet de Marcel Déat, collaborateur notoire, Georges Albertini refusa catégoriquement, à la Libération, malgré la gravité des faits qui pourraient lui être reprochés, de quitter Paris et de se joindre aux émigrés de Sigmaringen. Ce qui en dit long sur sa personnalité. Ancien socialiste, pacifiste convaincu cet homme fluet avait toujours eu un goût particulier pour noter et archiver toutes ses rencontres. Déjà à l'époque, chacun s'interrogea sur le sort des fameux “papiers” d'Albertini, brûlés selon ses amis, pieusement conservés selon certains. Est-ce pour cela qu'il bénéficia, lors de son procès, d'une extrême clémence : cinq ans de travaux forcés alors que d'autres subirent le peloton d'exécution ? Sa peine purgée, il participe alors à toutes les croisades anti-communistes et fonde avec Boris Souvarine les célèbres cahiers Ouest-Est. Réduit au silence en raison de ses activités sous l'Occupation, il n'en devient pas moins l'éminence grise, très appréciée, d'hommes d'Etat aussi différents que Vincent Auriol, Edgar Faure, Guy Mollet et Georges Pompidou. Il ne manque pas ensuite d'influencer certains éléments de la nouvelle classe politique française : Marie-France Garaud, Jacques Chirac, Alain Madelin, etc. Et là commence la légende de cet homme de l'ombre.
Boulogne, Editions Alain Mathieu, 1978, in-4°, 128 pp, très nombreuses photos dans le texte et à pleine page, chronologie, broché, couv. illustrée, bon état
SEDES, 1997, gr. in-8°, 231 pp, 52 graphiques et tableaux, carte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Regards sur l'histoire)
"Cet ouvrage présente l'histoire de l'industrie et de la société industrielle britannique à l'ère de la seconde révolution industrielle. Il s'agit d'une synthèse bienvenue, dans un domaine négligé par les historiens français et où la bibliographie en langue française présente encore trop souvent (à l'exception notable des travaux de François Crouzet et de Jean-Pierre Dormois) une image déformée et périmée du déclin de l'économie britannique depuis 1880, par ignorance des travaux récents publiés en langue anglaise. L'ouvrage, très pédagogique, adopte une chronologie originale mais pertinente, abordant successivement le temps des doutes (1873-1913), le temps des bouleversements (1914-1931), le temps de l'effort (1932-1951), et le temps de l'abondance (1952-1973). Chaque partie analyse la conjoncture économique, les politiques gouvernementales, les mutations des structures et des stratégies des entreprises, et les évolutions sociales liées à l'industrialisation. Il faut louer la présence de nombreux tableaux, graphiques et cartes qui seront fort utiles. Mais le principal mérite de cet ouvrage est de souligner la double originalité de l'évolution britannique, dans l'entre-deux-guerres et pendant les « Trente Glorieuses ». M. Lemonnier montre que la crise de 1929 y est moins lourde de conséquences que celle de 1921, d'où le contraste entre le pessimisme des années 20, marquées par de douloureuses reconversions, et le redressement (incomplet mais spectaculaire) des années 30. Bertrand Lemonnier analyse également avec finesse le « paradoxe » des années 1952-73, âge d'or si on le compare avec les performances de l'industrie britannique depuis 1760, mais qui laisse un goût amer aux acteurs économiques, la comparaison internationale leur étant nettement défavorable : la croissance britannique est l'une des plus faibles de l'Europe occidentale, loin derrière l'Allemagne, la France et l'Italie. Ce livre est l'un des rares ouvrages à présenter en langue française un tableau réaliste des forces et des faiblesses de l'économie britannique depuis 1914. Les mutations sociales liées à l'industrialisation sont elles aussi bien vues, ce qui ne saurait étonner d'un historien de la société britannique de l'après-45, complétant ainsi le travail ancien, mais toujours d'actualité, de François Bédarida." (Isabelle Lescent-Giles, Histoire, économie et société, 1998)
Denoël et Steele, 1934, in-12, 255 pp, broché, couv. illustrée (une photo de Stavisky en noir et blanc avec du sang rouge lui sortant de la tempe) lég. défraîchie, bon état
Seuil, 1974, in-8°, 189 pp, broché, couv. illustrée, bon état
"Louis Lengrand est né en 1921 à Abscon, dans le Nord ; il a commencé à travailler à la mine à 13 ans. Au bout de 30 ans de service, il a bénéficié d'une retraite anticipée : il est silicosé à 80%. Sur les 50 enfants qui firent jadis leur communion avec lui, 45 devinrent mineurs : à 52 ans, il reste parmi les quatre ou cinq survivants. Son histoire n'est ni exceptionnelle ni édifiante : s'il peut nous la raconter, c'est qu'il a appris le français voici deux ans. Ses camarades qui n'ont pas été comme lui en sanatorium ne s'expriment encore qu'en chtimi. Passant de la révolte à l'humour, de la dureté à une certaine tendresse, Louis Lengrand parle d'une France que nombre de français ne connaissent guère."
Villeurbanne, Chez l'auteur, 1945, in-8°, 252 pp, préface de Georges Chalard, broché, état correct
1. Au service de la Paix. 2. Humanisme et Travail. 3. Urbanisme. 4. Médecine et Sociologie. 5. Humanisme et Justice. 6. Education. 7. Conclusions.
P., Editeurs Français Réunis, 1958, in-12, 98 pp, broché, bon état
Embrassant la carrière de journaliste en 1948, A.-P. Lentin participe au lancement de la revue Caliban et entre à Libération de d’Astier de La Vigerie, où il s’impose comme spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient et devient codirecteur de son service étranger. Fervent anticolonialiste, proche du leader marocain Mehdi Ben Barka, il soutient la marche vers l’indépendance des pays du Maghreb et du tiers-monde dans les différents journaux (Action, France Observateur…) ou revues (Esprit, Les Temps modernes) auxquels il collabore. S’il est expulsé en 1961 d’Algérie où il est envoyé spécial pour Libération, il participe par la suite aux négociations secrètes entre responsables français et algériens. Il tire de la Guerre d'Algérie des livres de témoignage comme “L’Algérie des colonels” (1958), “Le dernier Quart d’heure” (Julliard, 1963) ou “La lutte tricontinentale” (Maspero, 1967).
Chez l'Auteur, 2002, in-8°, 245 pp, 25 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état. Bien complet du CD joint au livre
"Dans ce livre, Paul Léoni raconte sa vie, ses instants de folies, de bonheurs, ses émotions, ses colères, et ses coups de bâton, ainsi que ses moments insolites et privilégiés qu'il a passé à côté des grands de la chanson, de la politique et du sport. Passionné de chanson, il parle de ses joies et de ses déceptions et des moments mémorables partagés avec Jacques Hélian, Ray Ventura, Tino Rossi, Johnny Hallyday, Enrico Macias, Claude François et d'autres encore. Il fait aussi le récit des périodes où il fut garde du corps de François Mitterrand et de ses combats électoraux fervents et passionnés aux côtés de son cousin Joseph Franceschi qui fut député-Maire d'Alfortville et secrétaire d'Etat aux personnes âgées puis à la sécurité publique. Il nous fait partager de nombreuses anecdotes burlesques et parfois sarcastiques concernant toutes ces personnalités. Il révèle aussi certains comportements et dévoile certaines vérités, sans aucune concession. On découvre ici un homme, sensible et sincère, qui décide aujourd'hui à soixante et un ans de ne plus se taire et de parler librement. Paul Léoni joint à ce livre un CD qui contient des chansons qu'il a écrites et composées à différentes périodes de sa vie. Il espère ainsi vous faire découvrir et partager sa sensibilité artistique."
P., Librairie Le François, 1947, in-12, 318 pp, préfaces de Gabriel Hanotaux et du docteur Fiessinger, broché, bon état, envoi a.s.
Souvenirs de voyage du docteur Albert Le Play, ancien chef de clinique du Pr. Dieulafoy et petit-fils de l'illustre Frédéric Le Play, précurseur de la sociologie. On a d'abord les notes d'un long voyage effectué de novembre 1906 à juin 1907. L'auteur débute son récit à Stamboul, la côte d'Asie Mineure, l'Egypte, la Nubie, les Indes, l'Indo-Chine, la côte d'Annam, le Tonkin, la Chine, le Japon. Il termine son voyage par les Etats-Unis (les abattoirs de Chicago...) (pp. 15-211), puis une soirée à Tanger, le Gada de Debdou, qqs impressions de la guerre (Dixmude au début de 1915, Bucarest à la fin de 1916, le 16 décembre 1916 à Petrograd, lors de l'assassinat de Raspoutine, que l'auteur, alors sur les lieux, a failli voir de ses yeux...). Avec en épilogue les souvenirs de l'auteur sur l'Exode tragique de juin 1940 (pp. 253-316).
P., Editions du Témoignage Chrétien, 1947, pt in-8°, 203 pp, broché, bon état. Edition originale, envoi a.s. au philosophe Louis Lavelle
Peines et luttes du prolétariat : Le prolétariat dans le monde païen (les travailleurs primitifs ; l'apparition des classes sociales ; la prolétarisation en Grèce ; le prolétariat à Rome) ; Le prolétariat et le christianisme (l'Eglise et la solution du problème du prolétariat ; le travailleur au Moyen Age ; le déclin de l' "Age d'or" des travailleurs) ; Industrialisme, capitalisme, paupérisme (les conquêtes du machinisme ; conséquences du règne de la machine) ; Offensive ouvrière (les débuts spontanés ; le socialisme et la lutte de classes ; révolution prolétarienne de 1917 ; l'État prolétarien, ses grandeurs et ses misères) ; Contre-offensive bourgeoise (les fascismes ; le Yankisme ou nouveau capitalisme) ; Les espoirs du prolétariat (justice et charité ; régime de propriété humain ; salaire et contrat de travail ; déprolétarisation).
Alger, Librairie Dominique, 1957, in-8°, 197 pp, broché, couv. illustrée, bon état
"Un plaidoyer pour l'Algérie française." (Benjamin Stora) — "Recueil de « billets du jour » diffusés en 1956 et 1957 sur les antennes de Radio-Algérie. Le ton agressif dont l'auteur se départit rarement risque de ne pas amener tous les lecteurs à partager ses convictions." (Revue française de science politique, 1958)
Editions Sirey, 1966, in-8° carré, x-621 pp, 26 cartes (dont une dépliante), biblio, glossaire, index, reliure toile rouge éditeur, rhodoïd, bon état (Coll. L'histoire du XXe siècle)
"En partant des documents japonais mis désormais à la disposition des chercheurs, l'auteur, ancien directeur de l'Institut Franco-Japonais de Tokyo, trace un tableau extrêmement complet de l'évolution japonaise." (Politique étrangère, 1968)
Solar, 1968, in-8°, 248 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
Photos de Soudy, Bonnot, Carouy, Kilbatchiche, Dieudonné et Callemin, dit Raymond la Science, au 1er plat de la jaquette.
PUF, 1983, gr. in-8°, 300 pp, broché, bon état
29 études érudites par Roger Dadoun, Nelly Wilson, Michel Cadot, Marcel Thomas, Zeev Sternhell, Victor Nguyen, Jacques Julliard, Madeleine Rebérioux, Christophe Charle, etc., autour de Bernard Lazare, Lucien Herr, Péguy, Tchekhov, Suarès, Clemenceau, Valéry, Barrès, Maurras, etc. — "Plus de quatre-vingts ans ont passé. Loin d'être renvoyée aux oubliettes de l'histoire, l'affaire demeure. Non qu'il y ait aujourd'hui beaucoup de personnes pour mettre en doute l'innocence du capitaine. Mais les problèmes débattus pendant cette tourmente agitent encore notre fin de siècle. Ainsi s'explique le succès qu'a remporté le colloque international sur les écrivains et l'affaire Dreyfus, organisé par le centre Péguy d'Orléans et son directeur, Géraldi Leroy, avec le concours de l'Université, les 29, 30 et 31 octobre. Une trentaine de communications, dues entre autres à Jacques Julliard, Angelo Prontera, Madeleine Rebérioux, Zeev Sternhell, Marcel Thomas et Nelly Wilson, apportèrent de riches éclairages, avec une passion toujours contrôlée par le désir de comprendre. On vit défiler les grands noms attendus : Maurras, Jaurès, Clemenceau, Alain, France, et d'autres moins connus : Herr, Suarès, Trarieux. La figure de Barrès ne ressortit pas sans dommage d'un examen sévère de sa pensée politique, plus moderne que celle de Maurras en ce qu'elle est fondée sur une sociobiologie capable du pire. Sans que fût oublié le rôle capital de “J'accuse”, la célébration de Zola céda le pas à celle du véritable initiateur de l'affaire : Bernard Lazare. Des informations neuves mirent en lumière les attitudes contrastées d'un Valéry, antidreyfusard rationalisant l'injustifiable, et d'un Tchekhov, dreyfusard ami des droits de l'homme. Entre les deux, Romain Rolland, au-dessus de la mêlée, fit piètre figure. On tenta de définir la notion d'intellectuel telle qu'elle se forme à l'époque, et l'on montra comment le rationalisme dreyfusard se nourrit aussi de mythes. Proust et Péguy fournirent l'occasion, à travers la Recherche et Notre jeunesse, d'observer l'entrée du dreyfusisme dans la littérature. Les échos internationaux soulevés par l'affaire furent évoqués à travers la presse allemande, autrichienne, espagnole et italienne, le partage se faisant comme en France sur l'antisémitisme, le rôle de l'armée et la morale politique. La recherche la plus originale fut celle amorcée dans le champ féministe, où le clivage s'opère entre dreyfusistes (Séverine, Marguerite Durand, Clémence Royer) et antidreyfusardes (Gyp, Marie Maugeret, Marie Duclos) sans briser pourtant la notion toute neuve de "sororité"." (Jean Bastaire, Le Monde, 13 novembre 1981)
Presses de la FNSP, 1986, in-8°, 323 pp, 12 pl. de photos hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, bande éditeur conservée
Phase de terreur et de folie pour les uns, moment de bonheur, « embellie » pour les autres, lieu d'affrontement exacerbé des courants idéologiques des années 1930, le Front populaire n'a cessé de fonctionner comme référence contradictoire où s'alimentent encore nos querelles d'aujourd'hui. Pourtant, à la différence de 1848 ou de la Commune de Paris, 1936 n'a pas donné lieu à de puissantes évocations littéraires : la vigueur de l'engagement journalistique des écrivains y contraste avec la relative pauvreté de l'expression romanesque. Les auteurs, s'attachant à défaire les visions manichéennes, ont voulu répondre à ce paradoxe : ils ont interrogé plusieurs témoins et acteurs du Front populaire et dépouillé la production journalistique et romanesque sur la période et le sujet considérés. En même temps qu'un panorama des idéologies en conflit, l'ensemble forme la première histoire littéraire du Front populaire.
Flammarion/Plon, 1997, in-8°, 498 pp, broché, couv. illustrée, bon état
L'agriculture chevillée à l'âme, Jacques Le Roy Ladurie fut ministre de Pétain avant d'entrer en résistance. Il a milité au sein de l'Union nationale des syndicats agricoles durant les années 1930. On lui doit quelques ouvrages consacrés à la politique et au syndicalisme paysan. Il est proche de Gaston Bergery, et soutient les accords de Munich. Il rencontre Pétain, ancien camarade de promotion de son père, qui, dès 1940, lui propose le Ministre de l'Agriculture. Après un premier refus, lié à la question du ravitaillement, il accepte de devenir ministre de l'agriculture et du ravitaillement sous le Régime de Vichy, dans le gouvernement Laval, dont il s'éloigne progressivement pour se rapprocher de la Résistance rejoignant en janvier 1943 l'Organisation civile et militaire (OCM), et combattant sous le nom de capitaine Lempereur avec des FFI dans les maquis d'Orléans. Cela lui permet d'obtenir un non-lieu de la commission d'instruction de la Haute Cour de justice après une incarcération à la Libération. Il fut également député du Calvados de 1951 à 1955 et de 1958 à 1962. Il est le père du célèbre historien Emmanuel Leroy Ladurie qui a édité une partie de ses Mémoires dans ce volume. — "Entre vaudeville et tragédie, le microcosme de Vichy s'est épuisé dans la médiocrité et le cynisme de ses personnages. Ephémère ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement, Jacques Le Roy Ladurie, le père d'Emmanuel, l'historien, jette un regard sans illusion sur ce théâtre d'ombres où passent un Laval tout à son ambition de dépouiller l'Angleterre de ses colonies, un Bousquet convaincu très tôt de « finir au poteau », un Fernand de Brinon fort empressé auprès des vainqueurs du moment. Fidèle à Pétain, Jacques Le Roy Ladurie, disparu en 1988, sait toute l'infâmie qui s'attache à la fonction qu'il aura abandonnée sous la pression, dit-il, de l'occupant. Il aura tenu cinq mois, cinq mois de trop. Son fils, l'auteur de “Montaillou”, et l'éditeur Anthony Rowley préviennent opportunément qu'il n'entrait pas dans leur projet, à travers ce texte qu'ils ont relu et ordonné, d'entamer une quelconque entreprise de réhabilitation. Exploitant agricole, Jacques Le Roy Ladurie comprit trop tard qu'il n'y avait pas place à Vichy pour les belles âmes. Son passage dans la Résistance ne suffit pas à lui éviter la Haute Cour en 1945. Le non-lieu qui s'ensuivit ne pouvait racheter ce qui restera, quelle que fût la pureté de ses intentions, une compromission." (Daniel Bermond, Lire, 1997)
Belfond, 1999, fort in-8°, 503 pp, 32 pl. de photos hors texte, chronologie, biblio, index, broché, bon état
Flammarion, 1994, gr. in-8°, 415 pp, 16 pl. de photos hors texte, notes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Plus que discret durant sa longue vie, Emmanuel Levinas est pourtant une figure centrale de la pensée contemporaine : introducteur de la phénoménologie en France, il articule les traditions philosophiques juive et grecque, les traditions religieuses judaïque et chrétienne ; enfin, il incarne la continuité de la pensée éthique. Il est né en 1906 dans la Lituanie encore russe où survivait un judaïsme réfractaire aux sirènes du hassidisme et qui donna naissance à l'une des cultures les plus vivaces de l'Europe de l'Est. Il en part pour la France, le pays des Lumières. Il étudie à Strasbourg qui attire alors les jeunes gloires de l'intelligentsia française et y rencontre Maurice Blanchot avec lequel il lie sa plus longue amitié. De l'autre côté du Rhin, à Fribourg, il ira écouter l'enseignement de Husserl puis de Heidegger. Engagé volontaire en 1939, il fait quatre ans de captivité cependant que sa famille lituanienne est décimée. À son retour, il est nommé directeur de l'École normale israélite orientale et participe aux débuts du Colloque des intellectuels juifs de langue française. Avec Jean Wahl et Gabriel Marcel, il est du Collège philosophique et des vendredis de la rue de Tournon. En 1961, sa thèse d'État, "Totalité et Infini", marque son entrée dans l'université. Il connaît Nanterre en 1968, puis la Sorbonne. Ricœur, Garoudy, Jankélévitch, Sartre sont ses partenaires, mais, avec la présentation ambiguë que Jacques Derrida fit de sa pensée, ce sont en premier lieu les chrétiens, jusqu'à Jean-Paul II, qui assureront sa renommée...
Presses de la Cité, 1996, in-8°, 347 pp, notices biographiques, biblio, broché, couv. illustrée, état correct
"Cinq ans après l'effondrement de l'URSS, les différentes mafias héritées du système soviétique contrôlent au moins 80% de l'économie et des immenses ressources naturelles de la Russie. Incontournables, elles ont connu un essor fulgurant, et sévissent dans tous les secteurs d'activité, qu'ils soient classiques (drogue, armes, prostitution, jeux) ou spécifiques à l'ex-URSS (trafic d'uranium, de pétrole, d'ambre, d'enfants, d'organes, piratage informatique), éliminant impitoyablement les gêneurs : hommes d'affaires, parlementaires, banquiers ou journalistes. Le bilan est hallucinant: l'Etat russe, toutes les sphères du pouvoir et l'entourage même du président sont entièrement gangrenés. Mais la Russie n'est pas le seul pays atteint alliées à la mafia sicilienne et, aujourd'hui, aux cartels colombiens, les mafias russes s'implantent irrésistiblement en Europe, en Israël et aux Etats-Unis, où le FBI lui-même s'alarme."