8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Flammarion, 1975, pt in-8°, 252 pp, 16 pl. de photos hors texte, sources, broché, couv. illustrée, bon état
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le nombre de soldats capturés par les Alliés a été considérable, surtout à partir de 1942. La plupart des prisonniers allemands ont été envoyés dans des camps d'internement aux Etats-Unis. Ce qui s'y est passé semble inimaginable aujourd'hui, et pourtant... L'Amérique, le fer de lance de la défense de la démocratie et de la lutte contre la "peste brune" a laissé proliférer dans ces camps de prisonniers l'idéologie nazie. Les soldats allemands les plus fanatiques, les "durs de durs" de l'armée d'élite de Rommel, ont voulu croire jusqu'au bout à la victoire du Reich dans ces baraquements qu'ils jugeaient trop confortables. Pour arrêter les assassinats en série, il fallut créer des camps "nazis" et des camps "anti-nazis"... Daniel Costelle raconte ici cette histoire oubliée, avec l'appui de nombreux témoignages de soldats, recueillis dans les années 1970. Le saviez-vous ? En 1944, 380.000 prisonniers allemands étaient internés aux Etats-Unis. A l'intérieur des camps, des fanatiques recréèrent l'ordre et la terreur nazis. Traités décemment par les Américains, les Allemands considéraient ce traitement comme une preuve de faiblesse, un signe que les Alliés se préparaient à être vaincus. Les Américains à l'époque préféraient un camp nazi ben discipliné à un camp de bons démocrates allemands. A partir de 1944, le salut hitlérien devient réglementaire dans les camps et exigé par certains officiers américains. Après l'armistice, les Américains chargèrent soudain les prisonniers Allemands sans distinction de tous les crimes et entreprirent de les "rééduquer". Un cahier hors texte de 16 pages présente une sélection de photographies d'époque.
Pygmalion, 1982-1983, 2 vol. gr. in-8°, 442 et 441 pp, 40 pl. de photos hors texte, 23 cartes, index, brochés, couv. illustrées, tranches sup. piquées, bon état
En dépit de la dimension épique des combats relatés de manière substantielle dans des centaines de livres, aucun ouvrage global n'a raconté jusqu'ici en totalité les origines et le déroulement de l'un des plus gigantesques conflits de l'histoire de l'humanité. Grâce à la déclassification de près de 500.000 dossiers et documents secrets appartenant aux archives nationales américaines et anglaises, John Costello a été l'un des premiers à pouvoir utiliser de nouvelles informations qui remettent aujourd'hui sérieusement en cause les idées traditionnellement reçues. Ce qui est particulièrement étonnant, dans son énorme entreprise, c'est qu'elle nous apporte, références à l'appui, une nouvelle version des faits, avant et pendant la guerre, jusqu'à sa terrifiante conclusion en forme de champignon nucléaire à Hiroshima et à Nagasaki. Des années furent évidemment nécessaires aux historiens pour en filtrer et en apprécier les révélations, principalement au niveau des décisions cruciales d'ordre stratégique, des victoires et des défaites, un grand nombre d'entre elles résultant de l'action déterminante de services parallèles dont on ignorait jusqu'à présent l'existence. Retraçant de manière toujours passionnante l'âpreté de l'affrontement et l'étendue de son enjeu, “La Guerre du Pacifique” est un fantastique récit des hostilités à la lumière révélatrice des succès techniques et logistiques des Occidentaux.
Publications Henry Coston, 1998, in-8°, 128 pp, 3 documents en fac-similé et et un dessin à pleine page, annexes, broché, bon état
Presses de la Cité, 1987, gr. in-8°, 420 pp, 16 pl. de photos hors texte, une carte, biblio, broché, couv. illustrée, état correct
"Une poignée de Français, venus des quatre continents, n'a qu'un désir : combattre les nazis ; qu'une passion : l'aviation. Ils forment une unité de chasse, en URSS, aux côtés des Soviétiques. Par-delà les bouleversements de l'Histoire qu'au cours de ces dernières décennies connurent la France et l'URSS, l'épopée de l'escadrille « Normandie-Niemen » restera à tout jamais le symbole de l'amitié entre deux peuples que tant de choses séparaient, à commencer par une idéologie aujourd'hui bien périmée. Quelle aventure que celle dont une poignée de Français si dissemblables furent les protagonistes, unis par une seule idée : lutter contre le nazisme ! On les appelait familièrement « Tutu », « Pépito », « Bébert », le « Marquis », « Finochard » ou « Trompe-la-mort »... Venus des quatre coins du monde et d'horizons sociaux bien différents, ils réalisent un projet fou, né à Londres aux heures les plus noires de la Seconde Guerre mondiale : former une unité de chasse composée de Français Libres et combattant aux côtés des Soviétiques ! Des aventuriers ? Des hommes braves à coup sûr, qui valurent à leur régiment, outre le titre « d'ambassadeur du courage » selon Ilya Ehrenbourg, celui de Compagnon de la Libération décerné par le général de Gaulle. Des héros ? Certes, mais indifférents à la politique, francs buveurs, joyeux paillards et défiant quotidiennement le danger... De ces hommes dont Yves Courrière aime à faire découvrir le prodigieux parcours à ses lecteurs."
La Jeune Parque, 1945, in-12, 186 pp, préface de Jérôme et Jean Tharaud, broché, bon état
Notes d'un prisonnier à Fresnes, d'avril à août 1944.
France-Empire, 1986, in-8°, 319 pp, 12 pl. de photos et documents hors texte. Récit de deux années passées au camp de concentration de Sachsenhausen.
Fayard, 1989, fort in-8°, 873 pp, sources et biblio, annexes, index, reliure souple illustrée de l'éditeur, état correct
On le sait, la France de la guerre est dominée par l'affrontement Pétain-de Gaulle, figures depuis longtemps bien connues des historiens. En revanche, le "troisième homme", successeur désigné du Maréchal et rival le plus dangereux du Général, demeurait largement ignoré tant en raison du caractère énigmatique du personnage que de la "disparition" de beaucoup d'archives. Par surcroît, la vanité de Darlan, ses écarts de langage ont fait le lit d'une imagerie simpliste. En réalité, l'homme fut supérieur au style, comme les multiples révélations apportées par le présent ouvrage en administrent moult preuves. Ce fils de ministre est un vrai républicain, son rôle avant la guerre fait de lui un vrai marin et un chef d'état-major efficace. S'il approuve l'Armistice de 40, ce n'est pas par idéologie, mais parce qu'il est convaincu de l'impossibilité de poursuivre la lutte, et c'est le drame de Mers el-Kébir qui le détache à jamais de Churchill et des Français libres. Lorsqu'il est appelé à succéder à Laval en décembre 1940, il mène d'abord une politique assez molle envers l'occupant, mais se reprend, ne cède rien d'essentiel et travaille à faire entrer l'empire dans la guerre. Son assassinat, à Alger, en décembre 1942, reste l'une des plus grandes énigmes de l'histoire contemporaine : attribué aux seuls monarchistes, il a en fait été ourdi par des gaullistes qui ont su manipuler les partisans du comte de Paris. Première biographie scientifique de l'Amiral de la flotte, cet ouvrage se fonde sur de très importants dépouillements d'archives, publiques, bien sûr, mais aussi privées : les papiers personnels de l'Amiral (que l'on croyait perdus) et ceux de ses collaborateurs, ainsi que sur de nombreux témoignages. Il fait découvrir un personnage clef de l'histoire contemporaine, non sans inviter à une relecture de l'histoire de la France de Vichy.
Laffont, 1969, in-8°, 411 pp, 16 pl. de photos hors texte, 2 cartes, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
"Récit très détaillé de la reddition du Japon en 1945. La puissante machine industrielle de l'Amérique était sûre de l'emporter. Les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki accélérèrent la fin. Non sans heurts. Certains officiers ne voulaient pas accepter la défaite. Beaucoup se suicidèrent. Récit très sérieusement documenté, d'un grand intérêt historique et humain, quelquefois gâché par une tournure d'esprit journalistique (le premier ministre avait mal au pied, l'hôtesse de l'avion était blonde, etc.)." (Revue des Deux Mondes, 1969)
Vincennes, Service Historique de la Marine, 1959 in-4°, 227 pp, reliure demi-toile bordeaux de l'éditeur, bon état. Rare
Albin Michel, 1994, gr. in-8°, 330 pp, 32 pl. de photos hors texte, 23 cartes, glossaire, biblio, index, broché, bon état
Chef d'état-major du 6e régiment, Sir Napier Crookenden a effectué toute la campagne de France, de Belgique, des Pays-Bas puis d'Allemagne pour arriver au Danemark une heure avant les troupes russes. Ajoutant à son expérience d'officier et de témoin direct des qualités reconnues d'historien, son histoire des Paras du 6 juin est considérée depuis sa parution dans les pays anglo-saxons comme l'ouvrage de référence sur le sujet. (4e de couv.)
Gallimard, 2016, in-8°, 241 pp, présentation de Pierre Nora, biblio des oeuvres de J.-L. Crémieux-Brilhac, broché, couv. illustrée, bon état
Jean-Louis Crémieux-Brilhac a été principalement l’auteur de deux grands livres : Les Français de l’an 40 (1990) dont le sujet est celui de Marc Bloch dans L’étrange défaite et La France Libre (1996 et 2014), qui constituent l’improbable sortie par le haut du désastre national. De ces deux épisodes, Crémieux-Brilhac a été, avant de s’en faire l’historien, l’acteur et le témoin. D’où le titre que l’on a cru pouvoir donner au récit qu’il s’était décidé à en faire, de l’intérieur, à quatre-vingt-seize ans, quand la mort est venue le prendre au printemps 2015. De famille très républicaine, et précocement engagé dans la lutte contre le fascisme, J-L Crémieux-Brilhac a vécu comme un choc personnel l’effondrement de la France. Prisonnier en Allemagne, il s’en évade pour rejoindre, dans des conditions épiques, l’Union soviétique encore alliée d’Hitler et s’y voit incarcéré jusqu’en juin 1941. Il rejoint alors de Gaulle pour devenir secrétaire à la propagande et, à ce titre, acteur central de la France Libre. Au récit posthume de cette aventure, qui est autant celle d’une génération que celle de la France, on a joint deux séries d’annexes qui lui donnent tout son sens. D’une part trois articles de l’auteur sur les sujets qui lui tenaient le plus à coeur : La France Libre et les Juifs, Vichy et les Juifs, de Gaulle et Mendès France, les deux fidélités politiques de son existence. D’autre part les trois hommages prononcés lors de ses funérailles : l’hommage familial de son fils Michel, l’hommage historien de Jean-Pierre Azéma, l’hommage national enfin prononcé dans la cour des Invalides par François Hollande, président de la République.
P., Belfond, 1971, in-8°, 187 pp, annexes, chronologie, biblio, broché, bon état
Témoignages de André Carrel, Jacques Chaban-Delmas, Commandant Gallois-Cocteau, Léo Hamon, Alexandre Parodi, Colonel Rol-Tanguy, André Tollet, Pierre Villon.
Messidor/Temps Actuels, 1983, in-8°, 395 pp, 16 pl. de photos hors texte, notices biographiques, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. La vérité vraie)
Payot, 1961, in-8°, 414 pp, traduit de l'allemand par René Jouan, broché, bon état (Coll. Bibliothèque historique)
"Rassembler, en un seul volume, tous les événements principaux de la deuxième guerre mondiale était une oeuvre extrêmement audacieuse, à laquelle D. est, en partie, parvenu. Les événements politiques, et surtout militaires, y sont décrits, le plus souvent, avec exactitude, à l'aide de recherches nombreuses et une puissante documentation préalable. Mais il est surprenant qu'un tel ouvrage, décrivant, avec minutie, la position des armées et les accords politiques, ne contienne pas une seule carte. (...) Ouvrage de lecture passionnante, mais qui ne peut servir que difficilement à des recherches documentaires." (Alfred Sauvy, Population, 1962)
Calmann-Lévy, 1990, in-8°, 381 pp, annexes, index, broché, couv. illustrée, bon état
Etrange destin que celui de ce texte : 45 ans après la guerre, Jean Daladier retrouve les notes rédigées au jour le jour par son père de 1940 à 1945, durant sa captivité. L'accusé du procès de Riom - mort depuis vingt ans sans avoir jamais publié aucun texte personnel – redevient à travers ces carnets l'accusateur du régime de Vichy. Pièce à conviction différée dans le grand procès de l'Histoire, ce “Journal de Captivité” constitue un témoignage plus authentique que nombre de plaidoyers baptisés “Mémoires”. A travers la liberté de ton et les fulgurances de style de ces pages tour à tour graves, ironiques et désabusés, où les portraits décapants le disputent aux analyses prophétiques, l'enthousiasme à l'indignation, les notations intimes du prisonnier aux considérations historiques de l'homme d'Etat, le personnage se livre dans toute sa nudité – radicalement différent de sa légende. — "Le vieil homme, dont la photographie occupe toute la couverture de ce livre, médite-t-il sur l'ingratitude de ses contemporains à son égard ? Leur jugement aurait sans doute été moins sévère sur Daladier – car c'est lui qui figure sur la photo – , s'il avait consenti à publier son Journal des « années noires » au soir de sa vie. Enfin, l'œuvre est là, vingt après sa mort, grâce aux efforts conjoints de son fils Jean, témoin de ses prisons successives, et de l'un de ses fidèles collaborateurs de 1939-1940, Jean Daridan, ambassadeur de France. Ces notes, jetées au jour le jour, s'étendent de l'arrestation de Daladier par ordre du gouvernement de Vichy, qui l'a fait ramener du Maroc où il avait pensé à organiser la lutte, jusqu'à son retour d'Allemagne où ce même Vichy l'aura laissé déporter. (...) Quelque opinion qu'on professe à l'égard de cet « Edouard », on ne peut s'empêcher de reconnaître chez lui des « vertus républicaines et laïques », solidement enracinées dans sa génération : les liens familiaux étroits avec ses fils et sa sœur, et l'amour de la petite patrie vauclusienne (il revêt son « veston du dimanche » quand la radio lui apporte la nouvelle de la libération de son département). Mais on doit s'étonner aussi de ses jugements a posteriori sur des chefs militaires qu'il a laissé nommer, et sur des hauts fonctionnaires qui avaient eu sa confiance et qui ne le connaissent plus en 1940-1941... En dépit de ces réserves et malgré un appareil de notes qui paraîtra insuffisant à plus d'un, lisez ce “Journal”, qui témoigne de rares qualités de style et d'émotion." (Claude Lévy, Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 1991)
Alain Baudry & Cie, 2010, in-4°, 147 pp, cartes et photos (dont 2 en couleurs), broché, couv. illustrée, bon état
Ce recueil d’Histoires d’une période bien précise est en réalité un extrait du chapitre II d’un ouvrage beaucoup plus important « Inventaire avant Liquidation » dans lequel l’auteur, à travers de nombreux récits, a tenté de faire le point sur une vie d’aventures et de voyages. En juillet 1943, un détachement de six ou sept véhicules a été formé avec des éléments provenant de diverses unités de la 1re DFL, cantonnés aux environs de Sabrata, dont la mission officielle était de surveiller et d’empêcher la contrebande des armes abandonnées par les Germano-Italiens, en direction de la Tunisie et de l’Algérie...
Autrement, 2001, gr. in-8°, 391 pp, traduit de l'anglais, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Mémoires)
Prise dans un tourbillon de mondanités où elle côtoie le fameux groupe de Bloomsbury, Diana Mitford rencontre, au printemps 1932, sir Oswald Mosley, politicien controversé, de quinze ans son aîné. Après un coup de foudre réciproque, chacun divorce et le nouveau couple Mosley se lance dans l'aventure du fascisme à l'anglaise. Tandis que sir Oswald crée ses propres "chemises noires", Diana devient l'intime de Hitler et de Goebbels. L'union fasciste britannique ne remportera jamais le triste succès de ses homologues du continent, et Mosley passera la Seconde Guerre mondiale en prison, comme sa femme. Au lendemain de la guerre, il tente, en vain, de fonder un nouveau parti. Diana, quant à elle, crée les Editions Euphorion et lance le journal The European. En 1980, Oswald meurt à l'âge de quatre-vingt-quatre ans ; Diana Mosley habite aujourd'hui en banlieue parisienne. Regard insolite sur la Situation politique du Royaume-Uni pendant l'entre-deux-guerres, Un fascisme anglais met en lumière le rôle d'individus exceptionnels dans la genèse des grandes idéologies du XXe siècle. L'ère des masses a été aussi celle des personnalités. C'est ici toute une classe sociale, toute une génération qui a eu le choix de son destin. (4e de couverture)
Fayard, 1970, in-8°, 500 pp, traduit de l'anglais (“German Rule in Russia”), 15 cartes et organigramme, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. l'Histoire sans frontières)
De juin 1941 à 1944 la domination nazie s'est étendue sur une partie des territoires soviétiques. Si l'histoire militaire de ce conflit de géants est assez bien connue, nul, avant Alexander Dallin, n'a mis à nu les ressorts, les contradictions, les incohérences de la politique imposée par la « race des seigneurs » aux « sous-hommes » conquis. Du doctrinaire Rosenberg, sans caractère ni influence, vaticinant dans ses rêves d'encercler la « Moscovie », à la brutalité d'Himmler et de Bormann, des exigences pratiques qui s'imposaient à la Wehrmacht aux visées chimériques de l'entourage de Hitler, ce fut un jeu puéril de rivalités sur le fond sinistre d'une des plus effroyables saignées que l'humanité ait jamais connues. — "L'occupation allemande en Union soviétique fournit à Alexander Dallin un point de départ pour une étude sur le totalitarisme. Le système totalitaire est fermé sur lui-même, il trouve en soi sa propre justification, n'a besoin d'aucune confrontation avec l'extérieur ; sa vision du possible s'identifie avec celle de ses propres moyens d'intervention, sans qu'intervienne aucune notion des contradictions dialectiques. En Russie, les Allemands agissent comme s'ils étaient seuls face à une nuée d'individus isolés dont il faudrait seulement briser la résistance physique. Le caractère univoque de la doctrine interdit toute forme de mise en relation d'un domaine avec un autre ; trois thèmes majeurs orientent la politique d'Hitler : désir de s'ouvrir un espace à l'Est, haine du judéo-bolchevisme, volonté de puissance militaire ; mais, de l'un à l'autre, le passage ne s'établit pas. La conquête des marches orientales, vieux thème de l'expansionnisme germanique, semble trouver sa réalisation au début de l'été 1941 ; en fait, la tactique définie par le "Plan Barberousse" ignore les impératifs économiques et prend pour objectif Moscou et Leningrad au lieu des plaines à blé ou des gisements pétrolifères : la logique militaire qui préside à l'offensive s'embarrasse peu des autres ordres de préoccupations. Ultérieurement, la prolongation des hostilités contraindrait bien l'Allemagne à exploiter le potentiel russe ; pourtant, ici encore, deux lignes contradictoires s entrecroisent, l'une supposant la collaboration avec les indigènes, l'autre postulant leur extermination. Au long des quatre années de guerre l'idéologie, les besoins matériels et la stratégie interfèrent sans jamais se recouper, entraînant de brusques revirements qui, de toute manière, ne tiennent aucun compte des populations soviétiques. L'ouvrage d'Alexander Dallin s'ordonne un peu comme un voyage cauchemardesque au pays de l'absurde." (Pierre Sorlin, Le Monde, 22 janvier 1971)
Quimperlé, La Digitale, 1990, in-8°, 229 pp, broché, couv. à rabats, bon état
"J'avais vingt ans en 1936, quand je suis parti faire la guerre en Espagne avec cinquante francs en poche et la plaie saignante de mon premier amour au coeur..." — "Passant de camps de travail en camps de représailles, prisonnier de guerre, puis déporté et enfin bagnard, Yann Daniel qui se donne volontiers pour un "anti-héros" écrit avec une simplicité dépouillée et un refus total d'apitoiement sur lui-même. Il ne cesse de rager et de rire, et de nous faire rire, avec une verve et une générosité qui forcent l'admiration. On songe parfois à Céline..." (Françoise d'Eaubonne)
La Pensée universelle, 1980, in-8°, 383 pp, broché, bon état. Peu courant
Mémoires d'un officier roumain entre 1939 et 1947 : l'entrée des troupes roumaines dans la ville d'Odessa, la reprise d'Oceakov, le séjour à Kherson, le froid et le dégel dans la péninsule de Kertch avec la débâcle roumaine et russe ensuite. Il relate l'une des plus dures batailles de cette guerre : les bombardements en piqué par les Stukas et l'occupation de Sébastopol...
Odile Jacob, 2015, gr. in-8°, 214 pp, broché, couv. illustrée, bon état
C'est en partant combattre le nazisme qu'Henri Danon-Boileau se sera construit. Au moment de la capitulation de juin 1940, il n'a qu'une idée fixe : gagner l'Angleterre et se battre. Il finira par rejoindre Leclerc et faire la guerre au sein de la 2e DB, de la Normandie à l'Alsace, en passant par Paris. Mais pour y parvenir, que d'efforts, que d'aventures, que de tentatives qui chacune semblera l'éloigner un peu plus de son but : la prison à Marseille, les geôles espagnoles, l'affectation dans un commando d'entraînement à Saint-Pierre-et-Miquelon, le passage par New York où il rencontrera celle qui deviendra son épouse. L'obstination aura fini par payer.
Editions Baudinière, 1942, in-12, 287 pp, broché, manques aux pages 165-168 (sans atteinte au texte), état correct
"Yves Dautun, père de famille nombreuse, s'engage comme volontaire en septembre 1939 dans une division de combat. Brigadier dans la 61e division d'infanterie de la IXe armée, il est observateur dans une batterie d'artillerie hippomobile. Rédigeant son récit dès les premiers mois de sa captivité, à partir d'un carnet de notes, l'auteur consigne en 22 chapitres ses souvenirs de campagne. Journaliste de profession, il évoque dans un style parfois grandiloquent la Drôle de guerre et les combats de mai 1940, mêlant à ses souvenirs de nombreuses réflexions personnelles sur les raisons de la défaite, le prestige de l'armée allemande, la guerre, la paix et le courage de ses camarades. D'emblée, Dautun dénonce les responsables de la défaite : les juifs et les franc-maçons. Il dénonce aussi les politiques de Blum et de Daladier , déplorant le manque d'idéal patriotique de la société française.. En revanche, les descriptions de ses camarades de combat visent à montrer que les soldats qui l'entourent se sont bien battus, même s'il dénonce régulièrement les "réservistes" et les "fuyards" (p. 15). Le 10 mai 1940, la batterie de Dautun, stationnée à Sévigny (Ardennes), s'avance en Belgique pour former une ligne de défense devant la Meuse. Comme ses camarades, l'auteur est confiant en la capacité de l'armée française à stopper l'ennemi. Mais à son désespoir, il reçoit l'ordre de repli après avoir tiré, une seule fois mais avec succès, sur des véhicules allemands. La section se retire, pleine de rage (contre Gamelin notamment), d'incompréhension et de frustration. Au fil des pages apparaissent des fantassins égarés, des fuyards, des civils généreux, des traitres et des espions... et une ligne Maginot totalement désertée. Continuellement menacée par l'aviation allemande, abandonnée à son sort, la batterie « erre » de village en village jusqu'à constater qu'elle est encerclée. L'officier décide alors de redonner aux hommes leur liberté. Les soldats s'éparpillent, pleurant et arrachant leurs écussons. L'auteur et quatre de ses camarades organisent leur stratégie pour s'échapper : déplacements de nuit, rapines dans les fermes, dissimulation dans les bois, avec une boussole pour seule aide. Durant ces derniers jours, Yves Dautun perd ses deux plus fidèles camarades : un jeune paysan vendéen, peu expérimenté, qui est mitraillé par un Stuka, et un poilu de 1914, lui aussi mitraillé après avoir tué au couteau un parachutiste allemand dans un bois. Les trois derniers hommes du groupe, l'auteur compris, sont finalement capturés dans la nuit du 17 mai, près de Rozoy (Aisne)." (Françoise Passera, « Ecrits de Guerre et d’Occupation » EGO 1939-1945) — Cousin de François Mitterrand, Yves Dautun (1903-1973) est un publiciste et militant d'extrême droite. Rédacteur au "Petit parisien", cagoulard, membre du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, il écrit sous l'Occupation dans divers journaux collaborationnistes : "La Gerbe", "L'Emancipation nationale" ou "Le Cri du peuple". A la Libération, il est condamné à 20 ans de travaux forcés. Bénéficiant de mesures d'amnistie, il collabore au "Figaro littéraire" de 1958 à 1968. A aussi utilisé le pseudonyme de Roland Cluny.
Albin Michel, 1947, gr. in-8°, 27 pp, broché, bon état, envoi a.s.
Tiré à part de la Revue de Synthèse.
Hachette, 1972, fort in-8°, 558 pp, traduit de l'américain, index, reliure de l'éditeur, jaquette illustrée, bon état
Le 24 juillet 1943, le grand conseil italien écarte Mussolini du pouvoir. Dès lors, du 24 juillet au 8 septembre, ce sont le chaos, le vide politique le plus vertigineux, la confusion la plus totale. C'est l'histoire de cette période fascinante que Melton Davis raconte jour par jour, heure par heure, dans ce livre. Les trahisons, les vengeances, les lâchetés, le double-jeu, les ordres les plus contradictoires foisonnent...