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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Hatier, 1991, pt in-4°, 586 pp, préface de Jean "Carlos" Dolto, Grégoire Dolto, Catherine Dolto-Tolitch, photos et fac-similés, repères chronologiques, reliure souple illustrée de l'éditeur, bon état. Seul volume paru dans cette édition, il sera réédité en 2003 chez Gallimard et un second volume (1938-1988) sera publié par Gallimard en 2005.
"A cinq ans, Françoise Marette, dite «Vava», est déjà une épistolière. Depuis Deauville où elle passe ses vacances en compagnie de ses frères et soeur, et Mademoiselle sa gouvernante, elle reçoit des lettres de sa famille auxquelles elle répond avec vivacité et cocasserie. Jours tranquilles, très vite obscurcis par la guerre qui emporte un de ses correspondants, l'oncle Pierre, son jeune parrain, avec qui elle se croit «fienser» et qui, en mourant, la laisse «veuve de guerre» à huit ans. Plus tard, la mort de Jacqueline, la soeur aînée, plonge la mère dans un deuil impossible qui la rend «injuste avec son autre fille», lui ravissant ainsi «dix ans de jeunesse». Les lettres se font alors l'écho du combat mené par la jeune fille qui se cherche, s'oppose, se construit, avec l'énergie, la clairvoyance que nous lui connaîtrons, rompant des fiançailles convenues, s'accrochant à des études de médecine «visées depuis l'enfance», entreprenant une analyse, et se retrouvant, comme elle l'écrit à son père, le soutien de toujours, dans une longue lettre qui fait le bilan d'une jeunesse, «pas du tout "fofolle", pas du tout "aigrie", "pas putain", "pas intellectuelle", pas laide non plus et pourtant pas mariée (...), femme qui te fait honneur - tout autant qu'à ma mère (...) femme à trente ans et prête à donner ma vie comme on donne un cadeau»."
Fayard, 2016, gr. in-8°, 267 pp, notes, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état, prière d'insérer, envoi a.s.
À partir de 1927, les leaders communistes ne sont plus en sécurité : les troupes de Tchang Kaï-chek se sont retournées contre eux et ils sont contraints de s'exiler, lors de la Longue marche, vers les régions les plus désolées de la Chine. Pour protéger leurs enfants, les Mao ou Zhou Enlai s'en séparent. Certains sont abandonnés à des parents éloignés ou à de simples paysans dans les rudes campagnes du nord, souffrant de famine et de froid. D'autres, plus chanceux, sont envoyés en URSS où ils seront formés. Ce fut le cas de Mao Anqing, et de Mao Anying, dit Sergueï, les deux enfants du Grand Timonier. Après 1949, une fois leurs parents au pouvoir, tous ces fils de prince sont rappelés à Pékin, rejoignant une famille dont ils ont été longtemps séparés. Souvent, leur mère a été remplacée par une seconde épouse qui a engendré d'autres enfants. Tous vivent dans un même cercle fermé, derrière les Murs rouges, avant d'intégrer les meilleures universités du pays. Les familles s'entremêlent, et une véritable caste se constitue. Revenus au pays quelques années après la Révolution culturelle, ces héritiers incarnent l'unique espoir d'avenir de leurs parents, des vieillards affaiblis et moribonds. Forts de leurs épreuves, ils vont reprendre les rênes de l'Empire du milieu. Ce livre raconte pour la première fois les enfances tragiques et les adolescences douloureuses de ces fils de dirigeants. Il explique leur ascension entre élites mondiales, combines commerciales et règles rituelles d'une bureaucratie post-totalitaire.
DOMENACH (Jean-Luc) et François Godement (dir.).
Reference : 16243
(1993)
ISBN : 9782870275092
Complexe, 1993, in-12, 158 pp, broché, bon état
Grâce à quelles métamorphoses le communisme parvient-il à durer en Asie ? Selon les spécialistes de la Chine, du Vietnam, du Cambodge et de la Corée du Nord à qui la question a été posée, la mutation du communisme de ces pays est moins une conversion au libéralisme qu'un ralliement à l'Asie.
SEDES, 1994, in-12, 405 pp, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Regards sur l'histoire)
Les relations France-Afrique représentent un ensemble de liens étroits très spécifiques et sans autre équivalent sur le continent africain. A l'inverse des autres puissances coloniales, la France a su conserver et même étendre son influence. Ces relations s'inscrivent dans un système juridique et institutionnel assez complexe hérité en partie de l'Histoire, puisqu'elles dépendent de deux ministères différents, bien qu'elles fassent partie du domaine de la politique étrangère de la France. La multiplicité des intervenants et le poids du président de la République ajoutent à la difficulté de pouvoir les appréhender aisément. En outre, les relations n'obéissent pas à la même logique selon qu'il s'agit des pays du nord de l'Afrique ou des pays situés au sud du Sahara. Le discours politique en direction de l'Afrique est d'une remarquable continuité du général de Gaulle à François Mitterrand. Ce sont toujours les mêmes thèmes qui sous-tendent ce dernier depuis trente ans. 1981 qui devait être l'année de tous les changements dans ce domaine a été l'année du virage manqué. Pourtant, tous les rapports sur la coopération depuis trente ans ont dénoncé les erreurs et proposé de nouvelles orientations, mais en vain. La coopération en chiffres dément les envolées du discours. L'évolution de la situation internationale et la récession économique ont mis en lumière l'inefficacité de l'aide. Cette mise en cause qui place aussi bien les Africains que la France face à l'avenir, va les obliger à tourner une page de l'Histoire. Les relations France-Afrique ne sont pas des relations à sens unique. Si la France est en Afrique, l'Afrique est en France. Par ses apports aussi bien humains que culturels, l'Afrique participe à la culture nationale française.
P., Baudinière, 1928, in-12, 320 pp, 100 dessins (caricatures) dans le texte par Carlo Rim, reliure demi-basane verte, dos à 4 nerfs, titres dorés, couv. illustrée conservée, bon état
Les tares fondamentales du régime républicain selon Pierre Dominique qui écrit par exemple que sous le Cartel des gauches (1924), Léon Blum avait en permanence « les lèvres humides des baisers que chaque jour lui donnaient Herriot et Painlevé ».
Rennes, Ouest-France, 1992, in-8°, 191 pp, 16 pl. de photos hors texte, notes, lexique, une carte, annexes, broché, couv. illustrée, bon état
"En 1930, le salutiste Charles Péan publiait son premier ouvrage “Terre de bagne”. Le livre de Danielle Donet-Vincent bénéficie du témoignage oral et des archives (notes et photographies) de cet acteur important des dernières années du bagne de Guyane qui fut nommé, en 1935, membre du Comité consultatif pour la réforme du bagne au ministère des Colonies et, en 1936, membre de la Commission interministérielle pour la suppression du bagne. Le livre décrit les trente dernières années de cet établissement : de 1923, date du premier article accusateur d'Albert Londres, à 1953, année du retour des derniers condamnés en cours de peine et des membres de l'administration pénitentiaire. L'auteur distingue le temps de la dénonciation, puis celui de la suppression et enfin celui de la disparition. Une rigoureuse étude des articles de presse et des ouvrages publiés sur le bagne de 1923 à 1938 permet de mieux comprendre l'engouement de l'opinion pour le bagne. D. Donet-Vincent distingue heureusement au sein de cette profusion éditoriale les écrits privilégiant le sensationnel de ceux dénonçant les conditions de vie lamentables dans les camps. Le ministère des Colonies et le ministère de la Justice créèrent des commissions pour envisager une réforme de la transportation. Les campagnes de presse d'Albert Londres sont mieux connues que l'action de l'Armée du Salut, en France et en Guyane. Là réside, à nos yeux, l'intérêt essentiel du livre. Les missions de Charles Péan, ses ouvrages et ses conférences, les actions concrètes de la congrégation salutiste pour venir en aide aux bagnards, le foyer et le restaurant de Cayenne ou encore le centre d'assistance par le travail pour les libérés sont minutieusement décrits. Les derniers temps du bagne pendant la guerre sont mieux connus. L'auteur revient sur les causes de l'importante mortalité parmi les transportés et souligne la responsabilité de l'administration pénitentiaire. Enfin D. Donet-Vincent évoque la liquidation du bagne et le rôle de l'Armée du Salut dans le rapatriement des condamnés et libérés. Grâce à cet ouvrage, on perçoit mieux les raisons de la lente extinction d'une forme de pénalité qui élimina pendant près d'un siècle du territoire métropolitain ceux que l'on avait renoncé à amender au sein de l'univers carcéral." (Jean-Claude Vimont, Annales, 1996)
Jacob-Duvernet, 2008, gr. in-8°, 199 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
"Certaines ont "jeté leurs soutiens-gorge au feu" avec les féministes pour se débarrasser de ce corset qui emprisonne le corps des femmes, défendu la pilule et le droit à l'avortement, rompu avec les principes d'éducation de leurs parents, fait peu ou pas d'enfants, inventé une nouvelle société en y prenant le pouvoir. Quarante ans après, célibataires, mères ou grands-mères, que sont devenues celles qui disaient : Ils peuvent couper toutes les fleurs, ils n'empêcheront pas la venue du Printemps ? Ou même : Jouissez sans entraves, vivez sans temps morts, baisez sans carotte ? Ces filles de mai, habillées de mini-jupes courtes donnant une silhouette à la Paco Rabanne, ou de fripes colorées à la mode hippies, apparaissent comme le symbole éclatant d'un combat qui a changé la société en changeant la condition des femmes. L'auteur est allé à leur rencontre à l'occasion d'une étude sociologique exclusive qui révèle que, tout en corrigeant parfois l'esprit de leur jeunesse, ces femmes restent innovatrices pour elles-mêmes comme pour leurs proches. Et si, en fait, mai 68 était la révolution des femmes ?"
France-Empire, 1954, pt in-8°, 312 pp, 16 pl. de photos hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état
Les souvenirs de l'aviateur et pilote d'essai Marcel Doret (1896-1955), qui fait partie des grandes figures hélas un peu oubliées de l’aviation française. Sacré "Roi de l’Air" lors d’un duel homérique (mais amical) avec Fieseler à Berlin en octobre 1927, il est l’homme des raids (dramatiques) Paris-Tokyo à bord du D33 "Trait d’Union" et pilote d’essai des appareils de chez Dewoitine. Ce livre qui se dévore comme un roman, reflète la carrière aéronautique tantôt dramatique, tantôt cocasse de celui qui avait la manie de faire peindre des rayures rouges et blanches sur les ailes de ses appareils... Qu'il assume sa mission de pilote d'essai ou qu'il se produise en compétition d'acrobatie aérienne, son avion légendaire contribue à sa renommée mondiale. Cette idylle avec le ciel, ininterrompue jusqu'à sa mort, lui permit de battre dix-huit records du monde. Ces souvenirs nous font partager l'émotion et la griserie que suscite cette conquête de l'air à l'époque héroïque.
France-Empire, 1975, pt in-8°, 281 pp, 12 pl. de photos hors texte, broché, jaquette illustrée, trace de pliure au 1er plat de couverture, sinon bon état, envoi a.s.
Souvenirs de Henri Dorgères sur "le Front paysan" et ses "chemises vertes" dans l'entre-deux guerres.
Les Oeuvres Françaises, 1935, in-12, 220 pp, broché, couv. salie, état correct
Par Henri-Auguste d’Halluin, dit Henri Dorgères (1897-1985), homme politique et syndicaliste. Fondateur en 1934 des Comités de défense paysanne dits aussi « chemises vertes » d'après la couleur de leur uniforme, il eut une certaine influence, surtout dans le Nord et l’Ouest de la France rurale d'avant-guerre. Il réclamait un État autoritaire et corporatiste dans les années trente, même au prix d’un renversement de la République. S'appuyant sur de nombreux journaux locaux et nationaux, son mouvement revendiquera jusqu’à 420.000 membres à la fin des années 30. La position officielle du mouvement est celle d'une troisième voie « ni fasciste ni communiste ». Le mouvement de Dorgères participe activement au « Front Paysan » d'Edmond Jacquet et Jacques Le Roy Ladurie...
Emile-Paul, 1965, pt in-8°, 326 pp, index, broché, bon état
"Le plus parisien des Parisiens, Jean-Pierre Dorian, part en guerre contre le Tout-Paris. Ca va saigner, car, avec gants ou sans gants, l'auteur a des griffes et de la patte." (Montherlant)
P., Encre, 1980, in-4°, 333 pp, chronologie, une carte, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s.
Une chronique sur les transformations socio-politiques du Laos (1973-1979), où les événements servent de trame mais où l’auteur s’attache surtout à nous faire comprendre l’évolution du Sud-Est asiatique. Dépassant la chronologie politique, il éclaire d’une lumière sans filtre une culture et une civilisation fascinantes. Né en 1940, à Luang Prabang, au Laos, d’un père français et d’une mère lao, Amphay Doré a accompli ses études secondaires à Vientiane et en France. Diplômé de psychologie et d’ethnologie (Sorbonne, Ecole des Hautes Etudes), il soutient en 1987 sa thèse : “Contribution ethno-historique à la connaissance de la culture Louang-Phrabanaise” (dir. G. Condominas). Consultant pour l’UNESCO, il est chercheur au CNRS depuis 1965. Fondateur du Cercle de Culture et de Recherches Laotiennes, Amphay Doré est spécialiste en histoire et anthropologie des peuples Tai et Lao et il a notamment publié "La Caravane des éléphants" (Actes Sud, 2003) et "Le Partage du Mékong" (Encre, 1980).
Gallimard, 1936, in-12, 222 pp, traduit de l'anglais par Albine Loisy et May Windett, broché, couv. illustrée, état correct
P., Editions Brunier, 1957, pt in-8°, 256 pp, broché, bon état
Mémoires de Léon Douarche, le premier directeur de l'Office International du Vin. La Belle Epoque, la Grande Guerre, l'entre-deux-guerres, la S.D.N., la Seconde Guerre...
P., L'Illustration, 1932, gr. in-4° (28,5 x 38), 40 pp, 47 photos et documents dans le texte et à pleine page, un portrait en couleurs de Paul Doumer par Marcel Baschet hors texte, un portrait photo volant (27 x 38) du président Albert Lebrun, broché, couv. illustrée, bon état
Numéro consacré à la mort et aux obsèques nationales de Paul Doumer et à l'intronisation du nouveau Président Albert Lebrun.
France-Empire, 1961, pt in-8°, 317 pp, 8 pl. de photographies de Christian Simonet hors texte, une carte, broché, jaquette illustrée (lég. abîmée), bon état
Récit de 1870 du père Dourisboure (« Les sauvages Ba-Hnars (Cochinchine orientale). Souvenirs d'un missionnaire »), remanié et complété par le père Christian Simonnet des Missions étrangères de Paris sur l'histoire de la Mission de Kontum et celle des missionnaires français et la situation des grands plateaux d'Indochine centrale en 1960. Les minorités ethniques peuplant l'intérieur de ce qui est devenu le Viêt-nam, étaient, à la fin du XIXe siècle et jusqu'à la seconde guerre mondiale, encore moins connues que la société vietnamienne, et nullement étudiées. C'est pourquoi Dourisboure, préférant à la recherche ethnographique impartiale une démarche volontairement apologétique, a cependant a son actif d'être, en ce domaine, pour l'Indochine, et au sein de la petite tribu des missionnaires, un réel précurseur et un précurseur utile.
L'Harmattan, 2001, gr. in-8°, 438 pp, tableaux, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
La Thaïlande nous est surtout connue par ses dimensions touristiques. Et au-delà de Phuket, Phatthava, Ko Samul ou Chiang Mai, le citoyen occidental est souvent en peine d'en présenter les contours. Située au cœur de l'Asie du Sud-Est, elle s'illustre pourtant depuis des décennies comme l'une des nations les plus stables et les plus dynamiques de la région. A la croisée des civilisations chinoise et indienne, elle a su se préserver de la colonisation européenne et développer un modèle original très marqué par le bouddhisme et profondément ouvert sur le monde. Cet ouvrage réunit les contributions de quelques-uns des meilleurs spécialistes français et thaïlandais. Qu'ils soient anthropologues, sociologues, politologues ou économistes, ils concourent à dresser un tableau vivant de ce qu'est aujourd'hui la Thaïlande. En s'appuyant sur son histoire, ils rappellent les structures fondamentales de sa société et ils interrogent sur les formes de son intégration au monde. Ils mettent l'accent sur les enjeux auxquels doit faire face le pays et les réponses qui peuvent leur être apportées. Ils montrent ainsi comment s'oriente son développement, à quels obstacles il est confronté et dans quel contexte international il s'inscrit.
P., A l'Etoile, 1933, in-12, 267 pp, broché, bon état, envoi a.s.
Par un des jeunes collaborateurs de l'Action française, Georges Dovime, né en 1902. Table : Suicide des partis nationaux. – Herriot-le-fourbe. – M. Germain-Martin contre le rentier. – M. Chéron et sa légende. – MM. Daladier, Georges Bonnet, Lamoureux et Cie. – M. Piétri ou le Romantisme financier. – Le capitalisme a-t-il fait faillite ? – Le Socialisme en actes. – Le droit à la fraude.
Denoël, 1968, in-8°, 310 pp, préface de Jean Lacouture, cartes, broché, couv. à rabats, bon état
"L'auteur a enquêté pendant six mois dans des villages du Sud-Vietnam. Il a parlé avec les paysans, vécu dans leur univers. Il s'est entretenu au jour le jour, sur les Hauts Plateaux, avec des commissaires politiques et des officiers (du Front National de Libération). Il les a vus vivre dans la population comme "poissons dans l'eau". Et il a suivi, dans le delta du Mékong, des conseillers américains de "pacification", qui tentaient de rallier des villages à la cause de Saïgon. En somme, une radiographie, une analyse vécue de l'intérieur, au niveau du village, des méthodes politiques et des mécanismes de base du F.N.L."
Les Libertés françaises, 1938, in-12, 219 pp, broché, bon état
"En 1937, Wladimir Drabovitch (1885-1943) publie ce pamphlet. Son but est de montrer comment les représentants les plus typiques des intellectuels français situés à gauche (ce qu’il nomme le néo-marxisme universitaire) ont réagi à l’avènement du bolchevisme en Russie, de dégager « le complexe d’idées et de sentiments qui étaient à la base de ces réactions », de les mettre en rapport avec certaines particularités de la vie intellectuelle française, et surtout d’informer. Il s’estime particulièrement bien placé pour atteindre ces objectifs, même s’ils sont ambitieux, puisque, depuis son arrivée en France, il se tient au courant de ce qui se passe dans son pays natal et lit la presse soviétique. Il connaît aussi très bien l’autre versant ; en effet, depuis un quart de siècle, il baigne dans les milieux universitaires, politiques, journalistiques et littéraires français. Il précise que les guides intellectuels de sa jeunesse ont été Bergson, Durkheim, Levy-Brühl et, surtout, Jaurès, mais aussi que, comme tous ceux de sa génération en Russie, il a étudié à fond « les textes sacrés » des doctrines politiques et sociales qui ont été les « moteurs à explosion » des partis révolutionnaires russes : les textes marxistes et populistes. Drabovitch estime que l’intellectuel, dont la fonction est de penser critiquement, devient aussi naïf et crédule que n’importe quel profane, s’il s’agit d’idées ou de dogmes répandus dans le milieu qu’il fréquente et si ces idées le satisfont affectivement, par exemple en faisant espérer, dans un avenir proche, la possibilité d’un paradis terrestre, qui serait le substitut du paradis céleste. Alors, l’intellectuel devient croyant comme n’importe quel croyant. Il se propose de démontrer cette thèse en analysant les positions des institutions et des personnes qui lui semblent les plus représentatives de cette posture à l’égard de l’expérience soviétique, c’est-à-dire la Ligue des droits de l’homme, Romain Rolland et André Gide, et enfin les auteurs de l’ouvrage collectif À la lumière du marxisme (Wallon, 1935). La thématique générale est une critique acerbe de l’engouement des intellectuels pour l’expérience soviétique, et de leur aveuglement devant la réalité de la dictature stalinienne..." (Annick Ohayon, Bulletin de psychologie, 2012)
Grasset, 1978, gr. in-8°, 307 pp, broché, couv. illustrée, bon état. Edition originale (il n'est pas mentionné de grands papiers)
"Le 31 octobre 1894, j'étais, comme tous les mercredis, à la Bourse de Mulhouse, lorsqu'on me remit une dépêche. Ma belle-soeur Lucie me priait de venir de suite à Paris pour affaire extrêmement urgente. Il s'agissait de mon frère Alfred." Ainsi commence le récit de Mathieu Dreyfus, dont l'amour fraternel gagnera la plus dure des batailles : celle qu'il lui fallut livrer contre l'indifférence. La raison d'Etat n'est donc pas toujours la plus forte. Victoire de l'innocence, oui, mais au prix de la plus exceptionnelle abnégation : toute la fortune de Mathieu est employée à payer avocats et "détectives", qui étudient la vie, le comportement et le caractère de tous les officiers de l'Etat-Major. Alfred, "l'honneur même", paie pour quelqu'un d'autre. L'incroyable acharnement mis par Mathieu à sauver son frère porte ses fruits : preuves en main, il aboutit à Esterhazy, le coupable caché. Grâce à l'extraordinaire enquête qu'il a menée, Mathieu Dreyfus parvient à convaincre ceux qui deviendront les plus illustres et les plus efficaces des défenseurs de son frère. Très simplement, il a voulu témoigner, raconter son combat et ses hantises, sa victoire. Récit que l'on qualifierait de "romanesque", tant à cause de son contenu qu'à cause de son style, si l'on n'en connaissait la tragique vérité. Ce document authentique a été tenu secret jusqu'à ce jour, conformément à sa volonté. Cet homme de coeur n'a pas voulu que les descendants des personnes mises en cause souffrent du déshonneur de leurs parents. Aujourd'hui, le temps a passé, seul l'amour d'un frère persiste, exemplaire.
Arthaud, 1975, in-8°, 368 pp, 18 photographies sur 8 pl. hors texte, une carte, imprimé sur papier bouffant Taillefer, broché, couv. illustrée à rabat, bon état (Coll. Témoignages)
"Le livre de Paul Dreyfus s’étire de janvier 1973 à la fin de mai 1975. C’est, rassemblée à la diable par un journaliste attentif mais pressé, une suite de dépêches et d’articles au ras de l’actualité. L’auteur fait preuve d’une relative neutralité..." (Marcel Barang, Le Monde diplomatique, 1975)
Félix Alcan, 1921, in-8°, xv-479 pp, 8e édition entièrement refondue, préface de Gabriel Monod, broché, bon état
"Du point de vue géopolitique, l’espace balkanique fut cette région du monde qui servit de champ de matérialisation de ce processus historique complexe que le chancelier de l’Empire austro-hongrois, le prince Metternich, appela, dès l’émancipation nationale des Grecs contre l’Empire ottoman (1821-1829), « Question d’Orient ». Depuis l’ouvrage d’Édouard Driault, l’histoire diplomatique considère que la Question d’Orient est le conflit entre les grandes puissances et les nations du Sud-Est européen pour le partage territorial de l’Empire ottoman..." (Ioannis Loucas, La Question d’Orient et la géopolitique de l’espace européen du sud-est, 2005) — "A la prendre dans ses origines lointaines, la question d'Orient prend naissance avec la retraite de l'Islam en Europe et en Asie de part et d'autre du Bosphore et des Dardanelles. Son histoire est proprement l'histoire des progrès des nations voisines au détriment des peuples musulmans. Longtemps on a restreint le nom de question d'Orient aux relations du seul empire ottoman avec les États chrétiens d'Europe. Il ne saurait en être de même aujourd'hui que les problèmes se sont compliqués... C'est ainsi que M. Driault a senti le besoin d'étendre considérablement la portée de cette expression et de comprendre dans la question d'Orient l'ensemble des relations de l'Islam avec le monde chrétien à travers les siècles. Et, le premier, il nous a donné un exposé clair et précis de la fameuse question ainsi entendue. (...) Nous n'avons rien de comparable à cet ouvrage d'ensemble sur la fameuse question, travail supérieurement conçu et non moins bien exécuté." (Ch. Rommelaere, Échos d'Orient, 1906)
Société d'édition d'enseignement supérieur, 1952, in-12, 254 pp, reliure demi-toile verte à coins à la bradel, dos lisse avec titres dorés (rel. de l'époque), bon état
"Le livre de Drijard est un remarquable et original essai de vulgarisation. Il est issu d'un cours professé à la Sorbonne. Comme toutes les bonnes synthèses, ce nouveau livre, conçu et écrit pour des étudiants, ne laissera pas d'intéresser les spécialistes. Le parti pris de synthèse s'affirme dès le sous-titre : « Les grands traits de son évolution (de l'Allemagne) politique et culturelle des origines à nos jours ». Dans de vigoureuses considérations préliminaires, l'auteur attire notre attention sur la singularité de l'Allemagne et des Allemands : indétermination géographique et psychologique ; diversité ethnique et opposition, reprise de Minder, entre souches anciennes et souches nouvelles ; importance de la notion de territoire, oscillations entre l'unité et le fédéralisme ; diversité confessionnelle ; essor industriel, croissance des villes, opposition des classes extrêmes séparées par une classe moyenne relativement faible ; distinction des deux Allemagnes, non pas la bonne et la mauvaise qu'il est trop facile d'opposer, mais de l'Allemagne du Sud-Ouest, « pays de liaison, de passages et d'échanges de toute nature », et de l'Allemagne du Nord-Est qui, après avoir colonisé les terres de l'Est, s'est retournée contre l'Ouest et le Sud pour les unifier et les organiser à sa manière. Ces considérations préliminaires sont précédées et éclairées de deux belles citations de Nietzsche et de Claudel sur la complexité et la plasticité du « peuple du milieu » (nous y ajouterions volontiers quelques phrases empruntées à L'Allemand de Jacques Rivière). Dans les chapitres suivants, l'auteur étudie le Ier Reich, puis l'évolution de 1648 à 1815, puis le siècle du IIe Reich (1815-1914), puis l'Allemagne du XXe siècle. Très judicieusement il associe toujours l'évolution politique et l'évolution culturelle, et nous devons à cet esprit de synthèse quelques-uns des meilleurs passages, par exemple sur le paradoxe luthérien (pp. 45 et suiv.), sur la résurrection de la Prusse après Iéna (pp. 75 et suiv.), sur l'importance de Hegel (pp. 133 et suiv.), sur l'époque wilhelminienne qui choisit la puissance au détriment de l'équilibre (pp. 154 et suiv.), sur la préparation spirituelle de l'Allemagne nouvelle par Nietzsche et Wagner (pp. 171 et suiv.)" (Robert Pelloux, Revue française de science politique, 1953)