8, rue Bréa
75006 Paris
France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Armand Colin, 1972, gr. in-8°, 458 pp, biblio, index, broché, bon état
"... M. Fayolle attribue à Sainte-Beuve un rôle déterminant « dans l'élaboration d'une certaine image de la littérature française » ; il se propose donc de détruire un mythe, de montrer que le soi-disant « naturaliste des esprits », en dépit de ses prétentions à une méthode objective, a en fait assumé « une magistrature sociale » (p. 13). C'est un « Sainte-Beuve homme d'ordre » qu'il présente, en examinant les articles que le lundiste a fournis au Constitutionnel d'octobre 1849 à décembre 1852 et qui attestent une curieuse convergence d'intentions plus politiques que littéraires. (...) La thèse est brillante, d'une verve salubre, admirablement construite, écrite avec l'élégance et le don de la formule qui caractérisent le professeur passionné qu'est Roger Fayolle..." (Jean Gaulmier, Revue d'Histoire littéraire de la France) — Table : Comment Sainte-Beuve définit sa méthode avant les « Lundis ». – Comment Sainte-Beuve, critique, conçoit son rôle social. – Portraits de femmes du XVIIIe siècle : Madame Du Deffand, madame de la Tour-Franqueville et Rousseau, Mlle de Lespinasse, Mme d'Epinay et Rousseau, Mme de Grafigny et Voltaire, Mme du Châtelet et Voltaire, Mme Geoffrin, etc. – Portraits de révolutionnaires de 1789 : Barnave, Camille Desmoulins, Mirabeau, Sieyès, Saint-Just, etc.
P., Editions Bossard, 1920, pt in-8°, 198 pp, un portrait gravé sur bois par Achille Ouvré en frontispice, numéroté sur papier vélin pur chiffon (Coll. des Chefs-d'œuvre méconnus)
PUF, 1963, in-8°, 207 pp, biblio, index, broché, couv. salie, état correct (Publications de la faculté des lettres et sciences humaines de Paris, série "Recherches", Tome VIII), envoi a.s.
La vie intellectuelle danoise au XIXe siècle. Il est difficile de nier l’importance de l’oeuvre critique de Georg Brandes (1842-1927) dans le monde littéraire et culturel danois et scandinave, voire européen, vers la fin du XIXe siècle. Ami, et parfois ennemi, des plus grands auteurs scandinaves, de Bjørnstjerne Bjørnson et Henrik Ibsen à August Strindberg en passant par J. P. Jacobsen — et initiateur de l’étude des philosophes Søren Kierkegaard et Friedrich Nietzsche —, le travail de Brandes influença toute une génération d’artistes et d’intellectuels.
Hachette, 1933, gr. in-8°, xii-736 pp, biblio, index, broché, bon état, envoi a.s.
"M. Ferran consacre un gros volume de 732 pages à l'Esthétique du poète, « bréviaire poétique du siècle » comme dit l'auteur. Cet ouvrage est un monument tout à l'honneur de la science française : le scrupule de la documentation y est presque excessif : il s'ensuit que du point de vue analytique, ce livre est définitif. Grâce à M. Ferran des gazettes et d'autres documents d'un accès difficile nous restituent l'atmosphère des articles de Baudelaire ; les citations courtes et longues se multiplient, les noms se suivent en rangs serrés, tous les grands et les menus faits de la vie artistique sont rappelés : une fresque imposante se déroule, fouillée jusque dans les moindres détails : avec une conscience, une patience, une minutie admirables se reconstitue la pensée de Baudelaire se développant dans son milieu naturel. Certes, Baudelaire n'est pas un philosophe, mais ses articles pleins de remarques pénétrantes touchent à toutes les grandes questions de l'esthétique et les éclairent parfois d'un éclat singulier : ne signalons, pour commencer, que les idées sur la forme artistique, les caractères du beau et du comique, le mystère de la création, le sens métaphysique de l'art. L'œuvre de M. Ferran est une mine de documents et de références. Cent cinquante pages d'excellentes tables facilitent l'accès. Le plan suivi est simple. Première partie : l'auteur suggère l'atmosphère générale de l'époque et synthétise l'esthétique du poète à ses débuts : c'est ici que nous trouvons l'analyse des meilleures pages de Baudelaire sur la peinture qui résument, croyons-nous, toute son esthétique. La deuxième partie, la plus importante, met Baudelaire en face des grands auteurs dont il a subi l'influence : ce sont, comme on sait, Edgar Poe, Eugène Delacroix, Richard Wagner. M. Ferran défend la thèse que ces grands artistes ont amené Baudelaire à se découvrir plus qu'ils ne l'ont transformé. Leur influence serait plus révélatrice que créatrice. En toute hypothèse, elle est réelle et profonde..." (E. De Bruyne, Revue Philosophique de Louvain, 1936)
Gallimard, 1998, in-8°, 221 pp, discret C. de bibl., envoi a.s. Très bon état
P., Education et Récréation J. Hetzel et Cie, s.d. (1878), pt in-8°, 112 pp, un frontispice, une petite gravure sur la page de titre et 86 gravures de Bertall dans le texte, reliure toile grise à motifs noirs et blancs, dos lisse, pièce d'auteur basane carmin et pièce de titre basane bleue, tête dorée, couv. illustrée conservée (rel. fin XIXe), pièces d'auteur et de titre et coiffes lég. frottées, bon état
Deuxième titre de la "Petite Bibliothèque Blanche". Dans cette nouvelle collection lancée en 1878, Hetzel rééditera les 18 titres du "Nouveau Magasin des Enfants" et ajoutera de nombreux autres titres (la collection complète en comprendra 82). Octave Feuillet se sert ici d'un personnage populaire pour "composer autour de lui, une fiction nouvelle. Le procédé ne manque pas de saveur, car l'histoire ainsi contée bénéficie de la faveur acquise auparavant par une figure bien connue" (Trigon, Histoire de la Littérature enfantine, p. 64). D'après Laffont-Bompiani, Octave Feuillet obtint par ses aimables comédies un grand succès auprès de la Cour de l'Impératrice Eugénie, ce qui lui valut le surnom de "Musset des Familles".
Denoël, 1993, in-8°, 173 pp, broché, bon état (Coll. Sueurs froides). Edition originale (il n'est pas mentionné de grands papiers), bande éditeur conservée (« Le livre qui tue »), prière d'insérer, envoi a.s. (Grand prix de la littérature policière 1994)
Dès la page trois, un sentiment d'horreur m'envahit... Mais malgré les torrents de haine qui me submergeaient, j'étais assez lucide pour pressentir que ce nouveau livre allait propulser Fabry au premier rang des auteurs français. Le sujet en était émouvant, neuf, le style beaucoup plus nerveux et percutant que celui de ses livres précédents... J'entrevis dans un éclair la possibilité d'utiliser l'énorme potentiel de ce roman pour favoriser ma vengeance... Sans violence apparente, une histoire de crime parfait dont l'arme est un livre. Les pages n'en sont pas empoisonnées ; il ne fait pas office d'objet contondant ; c'est son existence même qui, par une extraordinaire acrobatie littéraire, est meurtrière. – Jean-Jacques Fiechter est historien de métier. Auteur de plusieurs ouvrages d'érudition, il signe ici un premier roman appelé à devenir un classique de l'intrigue criminelle.
Rivages, 1986, in-8°, 303 pp, traduit de l'anglais par Sophie Mayoux et Christiane Guillois, 24 pl. d'illustrations et photos hors texte, biblio, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Djuna Barnes est l'un des écrivains majeurs de la première moitié du XXe siècle. Son oeuvre difficile et rare qui culmine avec la publication en 1936 en Angleterre du “Bois de la nuit”, un roman où se devinait la trace du génie, a ouvert la voie à un véritable culte. T.S. Eliot, qui fut son éditeur anglais, Dylan Thomas, Eugene O'Neill, Beckett, Lawrence Durrell : tous admirèrent Djuna Barnes. D'autres, comme Anaïs Nin, Carson Mac Cullers et même Faulkner reconnaîtront l'influence de cette oeuvre unique sur la leur. Née en 1892 dans l'Etat de New York, d'une mère anglaise et d'un père américain, au milieu d'une colonie d'artistes libres penseurs et anticonformistes, Djuna Barnes sera d'abord dessinatrice puis journaliste et fréquentera les milieux bohèmes de Greenwich Village avant de rejoindre, au début des années vingt, à Paris, la cohorte des grands expatriés américains. A la suite d'une passion malheureuse pour Thelma Wood, qui servira de modèle au personnage de Robin Vote dans le “Bois de la nuit”, Djuna Barnes rejoindra l'Angleterre et Peggy Guggenheim puis l'Amérique et New York où elle connaîtra les jours difficiles « d'une inconnue célèbre » (son expression), jusqu'à sa mort en 1982.
P., Les Ecrivains réunis, 1927, pt in-8°, 49 pp, portrait de l'auteur par Creixams, broché, couv. rempliée, non coupé, bon état. Edition originale
Dans les quatre parties qui composent Ligne de vie (1927), Paul Fierens (1895-1957) étale les facettes contradictoires de sa poésie.
P., Editions Bossard, 1922, pt in-8°, 205 pp, un portrait de Pascal gravé sur bois par Achille Ouvré en frontispice, numéroté sur papier vélin pur chiffon (Coll. des Chefs-d'œuvre méconnus)
Armand Colin, 1909, in-12, 310 pp, tableau synoptique des principaux personnages, reliure demi-basane carmin, dos à 4 nerfs soulignés à froid, titres dorés (qqs petites taches au dos de la reliure), bon état
Les vieilles légendes germaniques qui constituent l'histoire du Nibelungenlied, œuvre d'un jongleur autrichien qui vivait autour de 1200, remontent à une époque bien plus reculée que le XIIe ou le XIIe siècle. Les sources originales en langue allemande ont disparu ; mais elles avaient été exploitées, du IXe au XIIe siècle, par des poètes islandais dans une vingtaine des poèmes héroïques de l'Edda, par un prosateur islandais dans la Saga des Völsungs et par un prosateur norvégien dans le roman intitulé la Saga de Thidrek. La Chanson raconte les exploits de Siegfried, prince détenteur du trésor des Nibelungen, pour aider le roi burgonde Gunther à conquérir la main de Brunehilde, puis son mariage avec Kriemhild, la sœur de Gunther. Son assassinat par le traître Hagen initie une longue vengeance menée par Kriemhild et dont l'issue est le massacre des Burgondes sur les rives du Danube... — "« Le poème dont la traduction suit, nous dit M. Firmery dans son intéressante introduction, semble avoir été écrit en Autriche, aux confins du XIIe et du XIIIe siècle, par un poète dont nous ne savons rien, pas même le nom. » Voilà un beau sujet de méditations philosophiques et d’hypothèses littéraires. Les Allemands n’ont pas encore trouvé d’Homère pour leur Iliade, découverte elle-même, par grand hasard, vers le milieu du XVIIIe siècle, dans les bibliothèques du château de Hohenems et du monastère de Saint-Gall, et publiée d’abord par les Suisses Bodmer et Myller. La première édition allemande, celle de von der Hagen, ne parut qu’en 1820 ; le public cultivé du XVIIIe siècle finissant était encore trop imprégné de culture française pour se passionner au récit d’aventures des ancêtres barbares. Le roi de Prusse, Frédéric II, qu’on essayait d’intéresser au manuscrit récemment sauvé de la poussière, déclarait sans ambages qu’il n’en donnerait pas même un dé de poudre. Ce n’est en somme qu’au début du XIXe siècle que la critique allemande s’attacha à l’étude de l’épopée nationale. Elle n’y épargna dès lors ni son temps ni sa peine. Mais il s’en faut qu’elle ait dissipé toute l’obscurité qui entoure les origines du poème. M. Firmery, dans son introduction, ne s’attarde pas à discuter des problèmes qui partagent encore les philologues germanisants. Il écrit pour le grand public, celui qui n’a pas à rougir de ne rien entendre au moyen haut-allemand, et se propose de lui faire goûter l’un des grands poèmes de l’humanité, dans une traduction scrupuleusement exacte, mais volontairement dépouillée de tout appareil scientifique. C’est à peine si, de-ci de-là, le traducteur éclaire et fortifie sa version, dans un passage délicat ou controversé, par une référence à la traduction allemande de notre chanson de Roland, parue au XIIe siècle, ou de tel poème chevaleresque de notre Chrestien de Troyes. (...) Il y a dans ce texe d’une époque demi-barbare, un tel fond d’humanité permanente que le lecteur moderne a beau tourner les premières pages de l’œil un peu détaché du critique; bientôt le décor l’intéresse, l’atmosphère l’impressionne, les figures vivantes l’obsèdent, une émotion subtile le gagne ; il se surprend à déplorer la mort de Sifrid, en beauté, au milieu de la forêt en fleurs, à compatir aux douleurs de Kriemhilde, à aimer Rüdiger, modèle de toute chevalerie, à maudire, non sans l’admirer pour son intrépidité plus qn’humaine, le traître et valeureux Hagen. Et il ne peut plus quitter la vieille histoire qu’il ne l’ait lue, strophe par strophe, jusqu’à la dernière ligne de la dernière aventure. Non, à en juger d’après notre plaisir, il ne nous semble pas que le traducteur ait perdu sa peine." (E. Lepointe, Revue Pédagogique, 1909)
P., Charpentier et Cie, 1874, in-8°, reliure demi-chagrin carmin, dos à 5 nerfs filetés, titres et caissons richement ornés, bon état. Edition originale
On note les deux fautes suivantes qui qualifient l'originale: capitaine au lieu de capitale (page 152) et éphémérides au lieu de éphémère (page 295).Edition originale, pour laquelle le tirage sur grand papier a été limité à 12 exemplaires sur papier de Chine et 75 sur papier de Hollande. Exemplaire du tirage ordinaire, avec comme il se doit, les deux fautes suivantes: capitaine au lieu de capitale (page 152) et éphémérides au lieu de éphémère (page 295).
P., L'Edition d'Art H. Piazza, 1932, pt in-8°, vii-436 pp, un frontispice en couleurs, qqs illustrations dans le texte en couleurs (dessins de Charles Guérin), ex. numéroté sur papier chiffon, broché, couv. illustrée rempliée, bon état (Coll. Contes de France et d'Ailleurs)
Librairie de France, 1924, pt in-4°, 316-287 pp, illustrations hors texte, qqs rousseurs éparses, reliure demi-basane à coins époque lég. épidermée, dos lisses orné en long, tête dorée (Œuvres complètes illustrées, Edition du centenaire)
Librairie de France, 1923, pt in-4°, 462 pp, reliure demi-basane à coins époque lég. épidermée, dos lisses orné en long, tête dorée (Œuvres complètes illustrées, Edition du centenaire)
P., Librairie Garnier Frères, 1922, 2 vol. pt in-8°, xxxvi-252 et 265 pp, glossaire, table des poètes, table alphabétique des satires, édition limitée à 1000 ex. numérotés et tirés sur pur fil Lafuma, broché, bon état (Coll. "Selecta" des Classiques Garnier)
P., Chez l'Auteur, Art et litterature, 1949, in-12, 32 pp, préface de René Jouglet, broché, imprimé sur alfa, numéroté (n° 156), couv. défraîchie, état correct. Rare
P., Librairie Molière, 1902, in-12, 262 pp, reliure demi-percaline verte à la bradel, dos lisse, pièce de titre basane vermillon, fleuron et double filet dorés en queue (rel. de l'époque), bon état. Edition originale (il n'est pas mentionné de grands papiers)
"Dans un livre nouveau : Drames de Coulisses, M. Charles Foley a peint la vie de théâtre, avec ses moeurs cyniques et ses basses rivalités, aussi bien qu'avec ses passionnants enthousiasmes et ses pures ivresses artistiques. Trois femmes, trois actrices, l'une fière et dominante, l'autre fine et rusée, la dernière douce et touchante, surgissent en plein éclat de rampe devant de nombreux comparses, types variés de cabotins, tassés contre la toile de fond ou cachés derrière les portants. Drames de Coulisses contient certainement les scènes les plus tragiques et les plus attendrissantes que le talent puissant de M. Charles Foley ait jamais évoquées." (Le Monde artiste illustré, 1902)
P., Champion, 1969, gr. in-8°, 604 pp, biblio, index, broché, bon état
"C'est en français que M. W. Folkierski, professeur à l'université de Cracovie, a écrit ces 600 pages ; si un tel hommage à la « langue universelle » est aujourd'hui plus rare qu'il ne l'était au XVIIIe siècle, il faut pourtant le signaler. (...) Le sous-titre de l'ouvrage est plus exact que le titre même, qui est trompeur : il s'agit des théories esthétiques de la fin du XVIIe siècle et des trois premiers quarts du XVIIIe. Les 350 premières pages étudient le goût, le beau, la « belle nature », l'imitation, les rapports de la poésie et de la peinture, et le théâtre, et sont exposées les idées des esthéticiens français et anglais : Dubos, Batteux, Trublet, Crouzas, Voltaire, Condillac, Saint-Evremont, Fontenelle, Montesquieu, Fénelon, Lamotte, le P. Brumoy, Riccoboni, Murait ; Hutcheson, Burke, Home, Shaftesbury, J. Richardson, Harris et Webb ; une place particulièrement importante est faite à quelques-uns d'entre eux : Condillac, Shaftesbury, Burke. Ces divers écrivains ne sont pas examinés séparément l'un après l'autre ; leurs opinions sont reliées entre elles ou opposées les unes aux autres sous des rubriques qui énoncent le sujet des questions. La 2e partie est consacrée à Diderot, la 3e partie à Lessing. On a ainsi une vue des principaux problèmes qui ont préoccupé le XVIIIe siècle français, anglais et allemand." (S. Etienne, Revue belge de philologie et d'histoire, 1926)
Gallimard, 1950, in-12, 158 pp, broché, bon état. Edition originale, ex. du SP, envoi a.s.
P., La Nouvelle Revue Critique, 1928, in-12, 220 pp, reliure pleine toile brique, dos lisse, pièce de titre basane verte, couv. conservées, bon état. Edition originale
"Mes Souvenirs du symbolisme ont été rédigés entre novembre 1924 et novembre 1925 par André Fontainas (1865-1949), poète français d’origine belge, qui vécut à Paris tout en cultivant les amitiés nouées à Bruxelles dans sa jeunesse et servit de « trait d’union » entre les symbolistes belges et français. Auteur de plusieurs recueils (dont Sang des fleurs, 1889 ; Les Vergers illusoires, 1892 ; Les Estuaires d’ombre, 1895), ce poète discret fut aussi critique littéraire et critique d’art (notamment au Mercure de France de 1890 à 1911), essayiste et traducteur de certains grands écrivains anglais (Keats, Poe, Shelley, Meredith, Swinburne). Reconnu par ses contemporains et considéré comme un « témoin perspicace plutôt qu’un participant passionné » du symbolisme, il se fit enfin le mémorialiste du mouvement. Comme l’indique le possessif du titre de son ouvrage, Fontainas plonge dans ses souvenirs personnels du symbolisme, dans le but de « tenter non pas une histoire ou un historique, mais une sorte d’esquisse à larges traits de ce moment littéraire ». Il aborde le sujet de manière thématique, évoquant successivement les revues symbolistes, ses débuts dans la vie littéraire, les aînés qui l’ont marqué, les lieux de sociabilité littéraire (Librairie d’Art indépendant, Banquet Moréas, réunions et promenades du soir). Il s’intéresse aux figures non littéraires du mouvement (musiciens, peintres, sculpteurs) et au théâtre. Travaillés une quarantaine d’années après les faits, ces souvenirs – forcément parcellaires et subjectifs – proposent une vision parfois inégale du mouvement symboliste, mais ils ont le mérite de « rendre avec précision l’image d’un passé [plutôt que de] peindre un tableau feutré par le temps ». Fontainas était d’ailleurs conscient du caractère incomplet et partiel de ses souvenirs, comme en témoignent les premier et dernier chapitres de son livre, qui contiennent une sorte de commentaire autocritique de l’entreprise..." (Björn-Olav Dozo et Daphné de Marneffe, « Réseaux et souvenirs littéraires : le cas d’André Fontainas », 2005) — Table : Pourquoi j'écris ces Souvenirs ; Qu'est-ce que le symbolisme ; Les revues symbolistes ; La Basoche ; La Jeune Belgique ; Création du Mercure de France ; Les aînés que j'ai vu et fréquenté : Hugo, Leconte de Lisle, Dierx, Barbey d'Aurevilly, Goncourt, Judith Gautier, Villiers de l'Isle-Adam, Huysmans ; Musiciens - Peintres et sculpteurs ; Librairie de l'Art Indépendant ; Banquet Moréas - Henri de Règnier ; Montmartre nocturne - Van Lerberghe - Gustave Kahn - Verlaine ; Essais de Théâtre - Ubu-Roi - Maeterlinck - Jarry - Wilde ; Le symbolisme et la vie : Verhaeren, Vielé-Griffin - Mallarmé - Gourmont - Schwob.
Moutiers, Brides-les-Bains (Savoie), F. Ducloz, 1889, in-8°, 235 pp, 2 gravures, texte joliment encadré, impression en couleurs et or, broché, couverture rempliée, bon état. Edition originale, un des 500 exemplaires numérotés sur papier simili-japon (seul tirage)
Splendide ouvrage pour les bibliophiles. — "L'Histoire de la comtesse de Savoie est le meilleur des romans composé par Mme de Fontaines au commencement du dix-huitième siècle. On soupçonna Voltaire d'y avoir mis la main. En réalité, sa tragédie peu connue d'Artémise, jouée en 1720, offre même plan, même marche et mêmes détails. Mme de Fontaines a imité l'épisode de Genèvre et Ariodant, de l'Arioste, et emprunté à Mme de la Fayette le caractère de son héros Mendoce et de la comtesse, sans atteindre le charme délicat de la Princesse de Clèves. Ce petit volume était presque introuvable. M. Ch. Buet l'a fait réimprimer avec notices et commentaires, plus encore par amour de sa chère Savoie que par admiration littéraire. Cette édition très coquette, un peu trop bigarrée peut-être d'encres dorée, argentée, rouge, rose, bleue, verte et même noire, est dédiée à Sa Majesté Marguerite de Savoie, reine d'Italie. Elle a été tirée à cinq cents exemplaires. C'est une curiosité bibliographique." (Et. Cornut, Etudes religieuses, philosophiques, historiques et littéraires, 1890)
P.-Amsterdam, Editions Hadès-Benjamins, 1987, in-8°, 227 pp, notes, biblio, broché, bon état (Coll. Actes sémiotiques)
Une analyse systématique et détaillée des fines stratégies du secret et du désir de savoir à l’œuvre entre les protagonistes de "A la recherche du temps perdu", conduite à la lumière de la théorie sémiotique, et qui dévoile, à travers le texte de Proust, la présence implicite d’une théorie et d’une esthétique de la connaissance. La perspective adoptée, qui conduit à récuser toute coupure radicale entre discours littéraire et discours scientifique, apporte une contribution originale à la réflexion sure les problèmes généraux de l’épistémologie des discours.
Grasset, 2001, pt in-8°, 171 pp, broché, couv. lég. salie, bon état. Edition originale (il n'est pas mentionné de grand papier), envoi a.s.
« Elles sont belles les naïades, bonnes et douces, et gaies, elles rient, l'eau jaillit de leur gorge, elles ne jouissent pas du malheur, elles sont vertes et bleutées, je les aime d'amour les quatre sœurs émaillées. Celles que l'on pourrait être. Ma sœur ne vient jamais à Nancy Thermal. Un jour, j'y arriverai, je l'entraînerai, elle deviendra naïade au bord du bassin.» E.F. — Autour d'une héroïne si fragile, la sœur aimée, perdue, solaire et obscure à la fois, Elise Fontenaille compose la ronde des jeunes filles. Aux quatre coins du monde, de Vancouver à Nancy, de la place Pigalle à la place du Capitole, elles se confessent, rient entre deux larmes, fuguent et parlent même de tuer leur papa. Comme dit Blanche, la narratrice « On se tue et après on regrette. »
Grasset, 2008, in-8°, 270 pp, broché, bande éditeur conservée, bon état. Edition originale (il n'est pas mentionné de grand papier), envoi a.s.
1783, année folle. Le marquis de Sade est emprisonné à Vincennes sans espoir d'être libéré ; au Palais-Royal la conversation légère l'emporte sur les souffrances du peuple : les frères de Montgolfier veulent échapper aux lois de la pesanteur. L'attraction terrestre est aussi celle des cœurs comme des esprits. Juliette, chroniqueuse au Journal de Paris, dont le cœur balance entre le scientifique Pilâtre de Rozier et le gastronome fantasque Grimod de la Reynière, veut être la première femme à survoler Paris en aérostat. Et pourquoi pas libérer Sade ? Parviendra-t-elle à ses fins ? La révolution des nuages annonce bien la Révolution française Elise Fontenaille réinvente en riant le libertinage et le roman historique.