Lemerre | Paris 1904 | 13 x 19 cm | relié
Édition originale dont il n'a pas été annoncé de grands papiers. Couverture illustrée par Lucien Lévy-Dhurmer. Reliure en demi maroquin violet, dos lisse, plats de papier fantaisie, contreplats et gardes de papier gris souris, plats de couverture et dos conservés, tête dorée, reliure signée P. Goy & C. Vilaine. Rare envoi de l'auteur à Jeanne de Bellune : «à mon amour de petit Jeannot.» Vicomtesse de Juromenha, cette cocotte fin-de-siècle fut l'amante de nombreuses figures féminines intellectuelles de ce début de XXè siècle telles que Renée Vivien ou Liane de Pougy qui la qualifiait de «petit gnome». Il ne demeure aucune image de cette «lesbienne des plus cocasses» (Jacques Ars) dans les collections publiques et le seul portrait qu'on lui connaisse est celui brossé par Natalie Clifford Barney, celui d'une «ivrognesse au visage rouge et sans beauté». Précieux exemplaire enrichi d'un envoi autographe saphique. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. [Londres] Le 16 octobre [1900] | 11.30 x 17.50 cm | 10 pages sur 2 doubles feuillets et 1 feuillet simple
Très longue lettre autographe manuscrite de Renée Vivien signée «Ton fervent Paul » rédigée à l'encre noire sur deux doubles feuillets et un feuillet simple.Pliures transversales inhérente à l'envoi, enveloppe jointe. Emouvante lettre relatant les premiers contacts de Renée Vivien avec la souffrance et la mort. Rentrée auprès de sa famille à Londres, la Muse aux violettes veille son cousin agonisant: «Mon pauvre cousin va de plus en plus mal. Je crains horriblement que ce ne soit la fin. Il est la plupart du temps en proie à la fièvre et au délire. Ou bien il dort d'un mauvais sommeil de prostration et de faiblesse, à la suite des piqûres de morphine. [...] Cela me fait mal de voir le pauvre squelette qui me sourit si faiblement, ce visage est marqué déjà par la mort, il y a la trace de sa serre qui ne relâche pas.» La douleur est omniprésente dans cette lettre-fleuve: «J'ai vu une chose horrible aujourd'hui à l'hôpital en allant voir mon cousin. On a apporté, sur un brancard, une chose épouvantable, - un corps couvert d'un drap, et une tête d'homme aux joues brûlées, - et de cela sortait des gémissements et des hurlements et des râles. Il me semble que je ne pourrai jamais oublier l'affreuse chose inerte qui m'a frôlée de si près cette après-midi. Il paraît que c'était un ouvrier terriblement blessé par une explosion de gaz qui a eu lieu dans une fabrique, à une heure cette après-midi. Ah ! la sinistre chose qu'on portait là-bas ! On entend parler d'accidents, et de blessures et de mort, et on n'y fait pas attention, jusqu'à ce qu'on voie ce que c'est. L'horreur de tout cela m'obsède ce soir, et s'ajoute à mon abattement et à ma mélancolie.» A cette époque, Renée Vivien n'a encore rien publié et dévalorise même ses vers au profit de ceux de l'Amazone: «Ce matin, Chère, la joie que m'a causée ta lettre, et l'émotion profonde de ton beau sonnet - ce vers « Is there no touch beyond the touch of hands » et ces deux autres : « Is there no love that burns an unseen fire » « Beyond the finish of expressed desire » sont de toute splendeur poétique. [...] C'est toi qui portes au front la grande lumière, c'est dans ton cur que chante la musique sublime, parler de mes vers, à moi ? Ils sont pauvres à faire pleurer.» Rédigée dans une période précédant les tempêtes sentimentales, cette très belle lettre poétique est une célébration de l'amour entre Renée et Natalie: «Je t'aime, ô mon cher grand Poète admirable et superbe, d'avoir écrit ces vers lumineux et de les avoir pensés. Je t'aime d'avoir autant de la Divinité en toi. Je t'adore avec la religion d'un culte. Mon âme est pieusement prosternée, ce soir, - la beauté de ton âme triomphe. [...] J'ai encore un baiser à te donner, le dernier ce soir. Je le poserai sur ton front de poète, - ton front d'harmonie et de bonté. Je te dirai encore que tes vers sont divinement inspirés. Je me mettrai religieusement à tes pieds, - je t'écouterai et je t'adorerai. Enseigne-moi, chante-moi, Poète, Prêtresse, et Divinité tout à la fois. Ton fervent Paul» C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son vi
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s. l. [Paris] s. d. [ca. 1906] | 11.50 x 16 cm | 1 page 1/2 sur un double feuillet
Lettre autographe signée de Renée Vivien adressée à Charles Maurras, rédigée à l'encre violette sur un double feuillet de papier à en-tête orné d'un liseré de violettes.Pliures transversales inhérentes à l'envoi, enveloppe jointe. Belle lettre de remerciement :"Monsieur, En feuillettant votre si intéressant volume : De l'Avenir de l'Intelligence, j'ai relu, avec un plaisir ému, les pages - trop indulgentes vraiment ! - que vous avez consacré à mes ouvrages. Merci infiniment. Et veuillez agréer mes très reconnaissants sentiments de confraternité littéraire. Renée Vivien" Charles Maurras avait en effet consacré undithyrambique chapitre de son ouvrage à la Muse aux violettes dont il rapproche les vers de ceux de Verlaine : "Le vieux faune sentimental desFêtes galanteset deParallèlementreconnaîtrait chez Renée Vivien beaucoup plus qu'une élève, certainement une des Surs, une de ces Amies terribles qu'il a chantées. Quant à Baudelaire, il lui dirait: "Ma fille", aux premiers regards échangés. Baudelairisme profond, central, générateur." - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. [Londres] 24 mars 1900 | 10 x 15.70 cm | 6 pages sur 2 doubles feuillets
Lettre manuscrite autographe de Renée Vivien signée «Pauline» et rédigée à l'encre noire sur un double feuillet à en-tête du 24 Hyde Park Street. Cette lettre contient un poème manuscrit en alexandrin intitulé «Le Miroir», jamais publié à l'initiative de la poétesse, mais ayant été retranscrit dans «Renée Vivien et ses masques»(in A l'Encart, avril 1980): «Je t'admire et ne suis que ton miroir fidèle Car je m'abîme en toi pour t'aimer un peu mieux ; Je rêve ta beauté, je me confonds en elle, Et j'ai fait de mes yeux le miroir de tes yeux Je t'adore, et mon cur est le profond miroir Où ton humeur d'avril se reflète sans cesse, Tout entier, il s'éclaire à tes moments d'espoir Et se meurt lentement à ta moindre tristesse Ô toujours la plus douce ô blonde entre les blondes, Je t'adore, et mon corps est l'amoureux miroir Où tu verras tes seins et tes hanches profondes, Ces seins pâles qui sont si lumineux le soir ! Penche-toi, tu verras ton miroir tour à tour Pâlir ou te sourire avec tes mêmes lèvres Où trembleront encore les mêmes mots d'amour, Tu le verras frémir des mêmes longues fièvres Contemple ton miroir de chair tendre et nacrée Car il s'est fait très pur afin de recevoir Le reflet immortel de la beauté sacrée Penche-toi longuement sur l'amoureux miroir !» Le reste de cette longue missive est en revanche resté inédit. Très belle lettre envoyée de Londres par la Muse aux Violettes qui se languit de son «tout-petit»: «Malgré sa lenteur le temps passe, tu vois, et amène l'heure que j'attends fiévreusement, l'heure de se revoir, Natalie ! Encore deux tristes soirs, et le troisième tu seras là pour me bercer entre tes bras ! [...] Aujourd'hui je me suis encore démesurément ennuyée... J'ai tant besoin de te revoir, que je compte les heures à mesure qu'elles passent... Je ne pense qu'à toi, obsédée, hantée, prise, possédée par toi et par nos souvenirs. Je suis une pauvre chose bien malheureuse loin de toi.» Lassée des mondanités («Nous avions la loge de la reine - quel chic, ma chère ! Lady Augustus Fitz Clarence nous avaient invitées. Elle descend d'un bâtard du roi, et est donc une parente illégitime de la souveraine !»), Renée s'attarde dans la contemplation d'un présent de sa «chérie»: «Ta bague, je l'aime tant, c'est un lien de notre amour qui ne me quitte jamais... J'ai tant regretté ton poignard, qu'au dernier moment j'ai oublié d'emporter. Ta bague, vois-tu, c'est ton souvenir à mon doigt je la regarde et une partie de notre tendresse s'incarne en elle.» C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette, Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographique Une Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des ve
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s. l. [Londres] Le 18 mars [1900] | 9.90 x 15.20 cm | 14 pages sur 3 doubles feuillets et 1 feuillet simple
Très longue lettre autographe manuscrite de Renée Vivien signée « Pauline » rédigée à l'encre noire sur trois doubles feuillets de papier à en-tête du 24 Hyde Park Street et un feuillet simple.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Très belle lettre d'amour expédiée depuis Londres alors que Renée est auprès de sa famille: «Quand je pense qu'un télégramme va banalement et brutalement t'apprendre que je reste encore une semaine à Londres, j'ai envie de pleurer. Et pourtant, il ne faut pas que je pleure, cela m'affaiblirait trop, et j'ai besoin de toutes mes forces et de mon courage.» Cette très difficile séparation est, selon la jeune femme, un mal nécessaire, la promesse d'un avenir radieux: «Si je te fais ce chagrin, mon amie, c'est pour que nous soyons plus heureuses après.[...] Ne m'en veux pas de te faire attendre, je souffre plus que toi ; et si je t'impose, en me l'imposant moi-même, cette souffrance du désappointement, c'est afin de mériter mieux l'amour que tu m'accordes et le bonheur que tu me donnes, par la douleur et par le sacrifice. Je serai ainsi plus digne de toi, et tu m'aimeras mieux pour les larmes que j'ai offertes à notre amour. » Cela ne fait que quelques mois que Renée et Natalie se fréquentent et on peut lire ici l'importance que revêt cette relation pour la Muse aux violettes et son intarissable besoin d'être aimée: «Tu me pardonnes, dis ? Tu me souris toujours ? Je t'en prie, envoie-moi ton pardon, afin que je le sente comme une rosée sur mon front. Dis-moi de loin que tu m'aimes toujours, et je t'entendrai à travers tout l'espace qui nous sépare. [...] Je t'aime à en mourir, enfant chérie qui es le beau sourire blond de ma vie. Tout ce que je te dis et [sic] sincère. Crois-moi. Aime-moi.» Idéalisant cette relation, elle se livre à une superbe litanie: «Te faire souffrir, toi, qui m'as donné la joie rayonnante de mon existence ! Toi, qui m'as fait aimer la vie ! - Toi, qui m'as mis tant de beaux rêves dans l'âme, tant de bonheur et tant de chaleur au cur ! - Toi, qui es ma consolation, mon espérance, mon extase, la merveille et le miracle de ma vie ! - Toi, qui m'as donné l'amour, qui me l'as révélé, qui me l'as fait sentir et comprendre ! - Toi, que j'aime !» Très belle lettre-fleuve empreinte de la dévorante passion de la Muse aux violettes pour son Amazone. C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que le
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s. l. [Londres] s. d. [25 juillet 1905] | 12.40 x 16.70 cm | 4 pages sur un double feuillet et 2 pages 1/2 sur un double feuillet
Deux lettres autographes signées "Paule" et "Pauline" adressées à Natalie Clifford Barney et rédigées à l'encre noire sur un double feuillet à en-tête à violette argentée et à l'adresse du 3 rue Jean-Baptiste Dumas. Sur la lettre signée "Pauline", l'adresse de l'en-tête est barrée d'un trait de plume.Pliure transversale inhérente à l'envoi. Habile contrepoint amoureux de la virtuose Renée Vivien qui, tour à tour Paule et Pauline, orchestre ses relations sentimentales avant sa fuite vers Lesbos. Après deux ans d'une rupture rocambolesque durant laquelle Natalie Clifford Barney tenta de reconquérir la Muse aux violettes, cette dernière retomba finalement dans ses bras. La première lettre, signée «Paule» est d'une grande sensualité : "J'ai pensé à toi si profondément et avec tant de douceur, depuis ton départ! Et je te revois, dans ta robe frémissante d'opales, féérique et prestigieuse... Et le sortilège d'hier a retrouvé sur moi sa puissance éternelle... Il est maintenant trois heures du matin et je ne dors point et je pense à toi, intensément... et je songe avec amertume qu'un soir lorsque tu étais auprès de moi, une stupide fatigue m'a sottement traversée... Tandis que cette nuit où je suis seule, je ne puis dormir."On découvre au détour d'une phrase que cette missive, écrite à la hâte, est absolument confidentielle: «Ne sois pas surprise, jolie, de recevoir ces jours-ci une lettre glaciale te disant que je vais en Hollande avec mon amie et je ne sais qui encore. Mon amie a exigé que je t'écrive cette lettre, elle est très inquiète, très nerveuse, à ton sujet. Je t'en prie, ne m'en veux pas lorsque tu recevras cette lettre, j'ai dû l'écrire pour tranquilliser et rassurer mon amie. Encore une fois, pardonne-moi!» L'«amie» en question n'est autre que la baronne Hélène de Zuylen, avec qui Renée entretient une relation stable depuis sa rupture avec l'Amazone en 1901. La «Brioche», comme la surnommeNatalie, qui tente par tous les moyens de préserver Renée des tourments de son cur, lui demande même d'écrire «une lettre glaciale» à sa rivale.Ce faux courrier, d'un ton très éloigné du premier, semble avoir été écrit directement sous sa dictée: «Après ton départ j'ai beaucoup réfléchi à tout ce qui vient de se passer, et je ne puis que te répéter que ce que je t'ai déjà dit : il m'est impossible de te revoir, sous n'importe quelles conditions. Le trouble nerveux dont je souffre maintenant et dont toi seule est la cause exige la plus grande tranquillité dans l'intérêt de ma santé, et je te prie de t'abstenir, dans le futur, de tout essai de rapprochement, qui, je te le préviens d'avance, sera absolument inutile. Tu verras, par cette lettre, que je suis en Hollande, auprès de mon amie, comme je te l'avais annoncé. Nous sortons ensemble, parmi les calmes paysages, un repos charmant. Adieu, Natalie, et souviens-toi que tu as été la cause unique de tout ce qui est arrivé. Pauline» Mais une troisième égérie occupe toutes les pensées de Renée: la jeune ottomane Kérimé Turkhan-Pacha avec laquelle elle entretient une correspondance ardente et suivie depuis une année. Quelques jours plus tard, elle quittera la France avec Natalie pour Mytilène (Lesbos) et profitera de l'occasion pour s'échapper et enfin rencontrer pour la toute première fois sa sultane du Bosphore. Très beau témoignage de l'ubiquité amoureuse de Renée Vivien. C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de fo
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s. l. [Paris] s. d. [ca 1900] | 9.50 x 5.60 cm | une carte rédigée des deux côtés
Carte autographe manuscrite signée "Pauline" et adressée à Natalie Clifford Barney, rédigée à l'encre noire des deux côtés. "Repose-toi aujourd'hui, chérie. Je suis inquiète de toi et cela me rend affreusement triste. Repose-toi bien n'est-ce pas ? Mon si fragile bonheur, sois très prudente et ménage ta jolie santé frêle qui m'est si précieuse. A ce soir, mais si tu es fatiguée, envoie-moi un mot, je viendrai chez toi." C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette, Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographique Une Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon, Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureux mea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon, Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la reconquérir, résiste. «Les deux amies se revirent, et se fut, en août 1905, le pèlerinage à Lesbos, qui constitua une déception pour Natalie Barney et demeura sans lendemain. [...] Le ressort était définitivement brisé. Les deux anciennes amies cessèrent de se voir dès 1907, et Vivien mourut sans qu'elles se soient revues. » (J.-P. Goujon, Ibid.) Précieuse et très rare carte de Sapho 1900 à l'Amazone. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. [Paris] s. d. [ca 1906] | 11.50 x 15.90 cm | 4 pages sur un double feuillet
Lettre autographe de Renée Vivien adressée à Natalie Clifford Barney et rédigée à l'encre violette sur un double feuillet à liseré de violettes.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Intéressante lettre de mise en garde contre l'opportuniste "Lottie" : "Tout-Petit très cher, je t'envoie, te sachant insouciante autant qu'adorable (c'est tout dire) ce conseil amical: Méfie-toi de Lottie. Je crois t'avoir dit que la «scène de séduction» chez moi était très savamment préparée et combinée. Lottie a besoin d'argent. Elle en cherche avec âpreté. Elle me demande maintenant une «lettre d'introduction» pour Lugné-Poë... (et moi qui ne le connais pas!) Elle «t'embêtera » ... c'est le mot cru le seul qui convient Elle est exaspérée contre moi parce que je n'ai pas succombé et surtout parce que je ne lui donnerai pas d'argent. Si elle m'en avait demandé loyalement, franchement, au nom des jours d'autrefois, j'aurais cédé, mais cette comédie amoureuse me répugne Je te le répète: Méfie-toi Ne la vois point si cela t'est possible." Charlotte "Lottie" Stern, comtesse Venturini fut une actrice également connue sous le nom de Yorska et une proche amie de Sarah Bernhardt. AlicePike Barney, mère de Natalie, a peint un très beau profil d'elle au pastel, intitulé "Vamp of 1900" et aujourd'hui conservé auSmithsonian American Art Museum de Washington. La bibliothèque Jacques Doucet conserve dix-huit lettres autographes qu'elle adressa à Natalie Clifford Barney. C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureuxmea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon,Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la reconquérir, résiste. «Les deux amies se revirent, et se fut, en août 1905, le pèlerinage à Lesbos, qui constitua une déception pour Natalie Barney et demeura sans lendemain. [...] Le ressort était définitivement brisé. Les deux anciennes amies cessèrent de se voir dès 1907, et
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s. l. s. d. [1906] | 17.70 x 21.90 cm | 2 pages sur un feuillet
Poème autographe intitulé "Pour elle seule", dédié et offert à Kérimé. Deux pages rédigées à l'encre violette sur un feuillet de papier ligné et margé, au total 30 vers en alexandrins. Le poème a été publié sous le titre "Eminé" dansÀ l'Heure des Mains jointes (Alphonse Lemerre,1906). Cette première version manuscrite comporte plusieurs variantes avec le texte imprimé. Certains vers ont même totalement été abandonnés : "Et lui dirai : Voici que les temps sont venus / Visage détaché sur le fond d'une trame ; / Mais je dédaignerai les arbres aux troncs d'or / Et les fleurs de saphir pour un plus beau trésor." Le couchant répandra la neige des opales, Et l'air sera chargé d'odeurs orientales Les caïques furtifs jetteront leur éclair De poissons argentins qui sillonnent la mer. Ce sera le hasard qu'on aime et qu'on redoute. A pas lents, mon destin marchera sur la route. Je le reconnaîtrai parmi les inconnus Et lui dirai : Voici que les temps sont venus. Et mon destin aura la forme d'une femme, Visage détaché sur le fond d'une trame ; Et mon destin aura de profonds cheveux bleus. Ce sera le fantasque et le miraculeux. Involontairement, comme lorsque l'on pleure Je me répéterai : toute femme a son heure. «Aucune ne sera pareille à celle-ci. «Nul être n'attendra ce que j'attends ici.» Celle qui brillera dans l'ombre solitaire M'emmènera dans le domaine du mystère. Près d'elle, j'entrerai, pâle comme Aladdin Dans un prestigieux et terrible jardin. Mon cher destin, avec des lenteurs attendries, Détachera pour moi des fruits de pierreries. Mais je dédaignerai les arbres aux troncs d'or Et les fleurs de saphir pour un plus beau trésor. Car je mépriserai le soleil et la lune Et les astres fleuris, pour cette femme brune. Ses yeux seront l'abîme où sombre l'univers Et ses cheveux seront la nuit où je me perds. A ses pieds nus, pleurant d'extases infinies, Je laisserai tomber la lampe des génies. Considérée comme une oeuvre littéraire à part entière, l'importante correspondance de Renée Vivien à Kérimé est parsemée de très rares poèmes qui subliment toute la passion amoureuse de la poétesse pour sa muse orientale. «Au printemps 1904, Vivien reçut une lettre inattendue. Une mystérieuse jeune femme turque, habitant Constantinople et qui signait Kérimé Turkhan-Pacha, lui parlait avec enthousiasme d'un livre d'elle qu'elle venait de lire. [...] Intriguée en même temps que flattée, Vivien répondit à l'inconnue [...] Cette lettre allait être suivie de plus d'une centaine d'autres et de dizaines de cartes postales à Kérimé Turkhan-Pacha. [...] Lorsque, pendant l'été 1905, Vivien fera en compagnie de Natalie Barney un pèlerinage à Lesbos, elle tiendra absolument à s'arrêter à Constantinople pour faire la connaissance de la romanesque (ainsi se l'imaginait-elle) Kérimé. Elle la reverra à plusieurs reprises, toujours à Constantinople, et leur correspondance se poursuivra jusqu'en 1908. Née en 1876, Kérimé Turkhan-Pacha appartenait à la haute société de Constantinople. Très cultivée, élevée à la française, elle brillait dans les salons de la capitale ottomane. Elle s'y distinguait par une réelle beauté [...]. Cette séduisante créature, que Vivien devait s'imaginer alanguie sur des coussins dans l'ombre d'un harem du Bosphore, avait épousé vers 1900 un Turc bien plus âgé qu'elle, Turkhan-Pacha. [...] Devenue veuve, Kérimé vécut à Paris, où elle aura l'occasion de fréquenter Natalie Barney, puis mourut à Athènes en 1948. Mondaine et fort belle, [...] Kérimé appartenait à l'élite turque [...] dont les femmes commençaient à changer de mentalité. Tout comme les Désenchantées de Loti [...] Kérimé supportait difficilement les anciens usages de son pays. «J'étais très jeune et j'étais cloîtrée et n'aspirais qu'à mordre à tous les fruits défendus», avouera-t-elle à Le Dantec. [...] Kérimé représentait pour Vivien le mirage de l'Orient, qui avait déjà fasciné tout le XIXe siècle: Chateaubriand, Delacroix, Nerval, Flaubert, Loti, Barrès... [Le] roma
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Constantinople s. d. [1907] | 21 x 27 cm | 1/2 page et quelques lignes sur un feuillet
Poème autographe intitulé "Que la volupté est triste...!", dédié et offertà Kérimé. Une demi-page rédigée à l'encre noire sur un feuillet à en-tête du Péra-Palace & Summer-Palace de Constantinople, soit un total de 15 vers en alexandrins. Le poème a été publié sous le titre "Paroles soupirées" dansFlambeaux éteints(Edward Sansot &Cie,1907).Cette première version manuscrite comporte plusieurs variantes avec le texte imprimé. Certains vers ont même totalement été abandonnés : "Pareille au chant brisé qui vient nous décevoir, / Avec les cierges d'or allumés dans le soir" Quelle tristesse après le plaisir, mon amie, Quand le dernier baiser, plus triste qu'un sanglot, S'échappe en frémissant de ta bouche blêmie, Et que, mélancolique et lente, sans un mot, Tu t'éloignes à pas songeurs, ô mon amie ! Pareille à la douleur des adieux, dans le soir, L'angoisse qui vient de la volupté lasse ! Pareille au chant brisé qui vient nous décevoir, Pareille au noir cortège impérial qui passe Avec les cierges d'or allumés dans le soir... Et je te sens déçue et je me sens lointaine... Nous demeurons, avec les yeux de l'exilé, Suivant, tandis qu'un fil d'or frêle nous enchaîne, Du même regard las notre rêve envolé... Autre déjà, tu me souris, déjà lointaine... Considérée comme une oeuvre littéraire à part entière, l'importante correspondance de Renée Vivien à Kérimé est parsemée de très rares poèmes qui subliment toute la passion amoureuse de la poétesse pour sa muse orientale. «Au printemps 1904, Vivien reçut une lettre inattendue. Une mystérieuse jeune femme turque, habitant Constantinople et qui signait Kérimé Turkhan-Pacha, lui parlait avec enthousiasme d'un livre d'elle qu'elle venait de lire. [...] Intriguée en même temps que flattée, Vivien répondit à l'inconnue [...] Cette lettre allait être suivie de plus d'une centaine d'autres et de dizaines de cartes postales à Kérimé Turkhan-Pacha. [...] Lorsque, pendant l'été 1905, Vivien fera en compagnie de Natalie Barney un pèlerinage à Lesbos, elle tiendra absolument à s'arrêter à Constantinople pour faire la connaissance de la romanesque (ainsi se l'imaginait-elle) Kérimé. Elle la reverra à plusieurs reprises, toujours à Constantinople, et leur correspondance se poursuivra jusqu'en 1908. Née en 1876, Kérimé Turkhan-Pacha appartenait à la haute société de Constantinople. Très cultivée, élevée à la française, elle brillait dans les salons de la capitale ottomane. Elle s'y distinguait par une réelle beauté [...]. Cette séduisante créature, que Vivien devait s'imaginer alanguie sur des coussins dans l'ombre d'un harem du Bosphore, avait épousé vers 1900 un Turc bien plus âgé qu'elle, Turkhan-Pacha. [...] Devenue veuve, Kérimé vécut à Paris, où elle aura l'occasion de fréquenter Natalie Barney, puis mourut à Athènes en 1948. Mondaine et fort belle, [...] Kérimé appartenait à l'élite turque [...] dont les femmes commençaient à changer de mentalité. Tout comme les Désenchantées de Loti [...] Kérimé supportait difficilement les anciens usages de son pays. «J'étais très jeune et j'étais cloîtrée et n'aspirais qu'à mordre à tous les fruits défendus», avouera-t-elle à Le Dantec. [...] Kérimé représentait pour Vivien le mirage de l'Orient, qui avait déjà fasciné tout le XIXe siècle: Chateaubriand, Delacroix, Nerval, Flaubert, Loti, Barrès... [Le] romantisme turc imprégnait alors la littérature française. Jean Lorrain avait publié en 1898 La Dame turque (autre femme de pacha...) et Loti allait, en 1906, publier son fameux roman Les Désenchantées.» (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Cette superbe élégie à sa "sultane du Bosphore" reprend tous les éléments de cette mythologie esthétique dans une superbe réappropriation sapphique des langueurs et de la sensualité de l'Orient fantasmé. D'une insigne rareté, les manuscrits à ses amantes de cette icone du lesbianisme moderne sont absents de la plupart des collections publiques, à l'exception notable du fonds Jacque
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s. l. 20 mars 1900 | 10 x 15.70 cm | 2 pages sur un double feuillet
Poème autographe intitulé "A l'absente" et adressé à Natalie Clifford Barney. Deux pages rédigées à l'encre noire sur un double feuillet à en-tête du 24 Hyde Park Street. Ce poème de trois strophes en octosyllabes est à notre connaissance inédit. Il est précédé, sur le premier volet de ce double feuillet, d'un petit message manuscrit : "Voici des vers que j'ai faits, - je dirais plutôt des larmes que j'ai versées - pour toi. Tourne la page, tu les y trouveras, dans toute leur mélancolie." Oui, c'est toi mon rêve suprême Pendant ces longs, ces mornes jours Où je pleure au fond de moi-même L'exil triste de mes amours! [...] N'as-tu pas entendu, ma blonde, Le bruit d'un sanglot qui revient Dans le cur de la nuit profonde? - C'est mon amour qui se souvient. C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette, Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographique Une Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon, Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureux mea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon, Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la reconquérir, résiste. «Les deux amies se revirent, et se fut, en août 1905, le pèlerinage à Lesbos, qui constitua une déception pour Natalie Barney et demeura sans lendemain. [...] Le ressort était définitivement brisé. Les deux anciennes amies cessèrent de se voir dès 1907, et Vivien mourut sans qu'elles se soient revues. » (J.-P. Goujon, Ibid.) - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. s. d. [1907] | 15.70 x 23.10 cm | 1 page 1/2 sur 2 feuillets
Poème autographe intitulé "Je cacherai ma flûte",dédié et offertà Kérimé ("Pour le petit faune"). Une page et demie rédigée à l'encre violette sur deux feuillets bordés d'un liseret de violettes,soit un total de 32 vers en alexandrins. Le poème a été publié sous ce même titre dansFlambeaux éteints(Edward Sansot &Cie,1907). Cette première version manuscrite comporte quelques variantes avec le texte imprimé. Je m'écoute, avec des frissons ardents, Moi, le petit faune au regard farouche... L'âme des forêts vit entre mes dents Et le Dieu du rythme habite ma bouche. Dans ce bois, loin des aegipans rôdeurs Mon cur est plus doux qu'une rose ouverte; Les rayons, chargés d'heureuses odeurs, Dansent au son frais de ma flûte verte. Mêlez vos cheveux et joignez vos bras Sur l'herbe humide où le bélier s'ébroue, Nymphes des halliers! - ne m'approchez pas, Allez rire ailleurs pendant que je joue. Car j'ai la pudeur de mon art sacré, Et, pour honorer la muse hautaine Je chercherai l'ombre et je cacherai Mes pipeaux vibrants dans le creux d'un chêne. Parmi la tiédeur, parmi les parfums, Je jouerai le long du jour, jusqu'à l'heure Des churs turbulents et des jeux communs Et des seins offerts que la brise effleure. Je tairai mon chant pieux et loyal Aux amants de vin, aux chercheurs de proie Seul le vent du soir apprendra mon mal Et les arbres seuls apprendront ma joie. Je défends ainsi mes instants meilleurs... Vous qui m'épiez de vos yeux de chèvres, Ô mes compagnons ! allez rire ailleurs Pendant que le chant fleurit sur mes lèvres. Sinon, je suis faune après tout, si beau Que soit mon chant, et, bouc qui se rebiffe, Je me vengerai d'un coup de sabot Et d'un coup de corne et d'un coup de griffe. Considérée comme une oeuvre littéraire à part entière, l'importante correspondance de Renée Vivien à Kérimé est parsemée de très rares poèmes qui subliment toute la passion amoureuse de la poétesse pour sa muse orientale. «Au printemps 1904, Vivien reçut une lettre inattendue. Une mystérieuse jeune femme turque, habitant Constantinople et qui signait Kérimé Turkhan-Pacha, lui parlait avec enthousiasme d'un livre d'elle qu'elle venait de lire. [...] Intriguée en même temps que flattée, Vivien répondit à l'inconnue [...] Cette lettre allait être suivie de plus d'une centaine d'autres et de dizaines de cartes postales à Kérimé Turkhan-Pacha. [...] Lorsque, pendant l'été 1905, Vivien fera en compagnie de Natalie Barney un pèlerinage à Lesbos, elle tiendra absolument à s'arrêter à Constantinople pour faire la connaissance de la romanesque (ainsi se l'imaginait-elle) Kérimé. Elle la reverra à plusieurs reprises, toujours à Constantinople, et leur correspondance se poursuivra jusqu'en 1908. Née en 1876, Kérimé Turkhan-Pacha appartenait à la haute société de Constantinople. Très cultivée, élevée à la française, elle brillait dans les salons de la capitale ottomane. Elle s'y distinguait par une réelle beauté [...]. Cette séduisante créature, que Vivien devait s'imaginer alanguie sur des coussins dans l'ombre d'un harem du Bosphore, avait épousé vers 1900 un Turc bien plus âgé qu'elle, Turkhan-Pacha. [...] Devenue veuve, Kérimé vécut à Paris, où elle aura l'occasion de fréquenter Natalie Barney, puis mourut à Athènes en 1948. Mondaine et fort belle, [...] Kérimé appartenait à l'élite turque [...] dont les femmes commençaient à changer de mentalité. Tout comme les Désenchantées de Loti [...] Kérimé supportait difficilement les anciens usages de son pays. «J'étais très jeune et j'étais cloîtrée et n'aspirais qu'à mordre à tous les fruits défendus», avouera-t-elle à Le Dantec. [...] Kérimé représentait pour Vivien le mirage de l'Orient, qui avait déjà fasciné tout le XIXe siècle: Chateaubriand, Delacroix, Nerval, Flaubert, Loti, Barrès... [Le] romantisme turc imprégnait alors la littérature française. Jean Lorrain avait publié en 1898 La Dame turque (autre femme de pacha...) et Loti allait, en 1906, publier son fameux roman L
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s. l. [Paris] s. d. [1905-1906] | 11.50 x 15.90 cm | 3 pages sur un double feuillet
Lettre autographe signée «Pauline» de Renée Vivien adressée à Natalie Clifford Barney et rédigée à l'encre violette sur un double feuillet à liseré de violettes.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Glaciale et nouvelle tentative de rupture ou tout du moins fin de non-recevoir, cette lettre est totalement dépourvue de politesse et de tendresse : "Je ne suis pas pareille à toi, - j'ai de l'orgueil et de la fierté, - cet orgueil, tu l'as blessé, cette fierté tu l'as froissée, - je ne m'exposerai plus à des dégoûts de ce genre. Tes lettres te seront renvoyées sans être lues, - ne m'envoie pas de fleurs, elles seront refusées. Je vois peu de gens, dans l'horreur où je vis des êtres, j'en verrai moins encore, - cela me procurera peut-être la paix. Je me demande seulement pourquoi tu m'as importunée pour me revoir, si ce n'était pour m'humilier et me dégoûter de toi encore davantage. Adieu puisque je ne te reverrai plus de ma vie. Pauline" Emouvante lettre laissant transparaître la souffrance et l'isolement de la Muse aux violettes, glissant inéluctablement vers sa fin tragique. C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon,op. cit.) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureuxmea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon,Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la reconquérir, résiste. «Les deux amies se revirent, et se fut, en août 1905, le pèlerinage à Lesbos, qui constitua une déception pour Natalie Barney et demeura sans lendemain. [...] Le ressort était définitivement brisé. Les deux anciennes amies cessèrent de se voir dès 1907, et Vivien mourut sans qu'elles se soient revues. » (J.-P. Goujon,Ibid.) Précieuse et très rare lettre de Sapho 1900 à l'Amazone. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. [Paris] s. d. [ca. 1900] | 12.30 x 16.50 cm | 1 page1/2 sur un double feuillet
Lettre manuscrite autographe de Renée Vivien signée «Pauline», adressée à Natalie Clifford Barney et rédigée à l'encre noire sur un double feuillet à en-tête au chiffre argenté de la poétesse. Très jolie lettre évoquant les fleurs si chères à Renée ("Tout-Petit que j'aime, je t'envoie des pensées, toutes blanches. Garde-les dans ta chambre, auprès de toi, où sont mes vraies pensées, tu le sais.") ainsi qu'un cadeau de son "tout petit chéri" : "J'adore mes tablettes, tu te rappelles les tablettes des deux petites joueuses de flûte? - seulement, elles les ont perdues, et moi, je ne veux pas perdre les miennes. J'ai écrit dessus [en grec] J'aime Natalie! Cela m'a fait tant de plaisir! - quelle bonne et jolie pensée tu as eue là! -"La passion hélleniste de Renée Vivien naquit à sa rencontre avec Eva Palmer lors du séjour aux Etats-Unis où elle accompagna Natalie Clifford Barney. Cette belle rousse de vingt-six ans qui, dit-on, avait traduit toutLe Banquetde Platon avec l'Amazone, donna à Renée ses premières leçons de grec ancien et éveilla chez elle la passion pour la poétesse Sappho qui ne la quitta dès lors plus. C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette, Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographique Une Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon, Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureux mea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon, Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la reconquérir, résiste. «Les deux amies se revirent, et se fut, en août 1905, le pèlerinage à Lesbos, qui constitua une déception pour Natalie Barney et demeura sans lendemain. [...] Le ressort était définitivement brisé. Les deux anciennes amies cessèrent de se voir dès 1907, et Vivien mourut sans qu'elles se soient revues. » (J.-P. Goujon, Ibid.) Précieuse et très rare lettre de Sapho 1900 à l'Amazone. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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(Paris) 3 mars 1906 | 12.40 x 16.80 cm | 3 pages 1/2 sur un double feuillet
Lettre autographe signée "Paule" de Renée Vivien adressée à Natalie Clifford Barney et rédigée à l'encre violette sur un double feuillet à en-tête de violette et adresse du 23 avenue du Bois de Boulogne.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Charmante lettre laissant espérer un apaisement dans l'ubiquité amoureuse de Renée Vivien qui semble avoir finalement choisi Hélène de Zuylen : "Je t'envoie des vers... Les aimes-tu? Ils ne me plaisent qu'à moitié c'est déjà beaucoup! Tu as oublié que tu voulais te tuer pour moi... A part ce léger détail, tu as été parfaite Mon amie t'aime je t'adore tout est parfaitement ordonné [...]N'est-ce pas que mon amie est parfaitement bonne et charmante? Je l'aime tant, d'une façon si poignante, si simple et si bête... ce qui est, après tout, la meilleure façon d'aimer!"On sent pourtant ici un attachement toujours très profond de la Muse aux violettes pour l'Amazone : "Je baise tes mains d'autrefois et tes mains d'aujourd'hui Et je t'aime plus que je ne sais le dire." C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureuxmea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon,Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la reconquérir, résiste. «Les deux amies se revirent, et se fut, en août 1905, le pèlerinage à Lesbos, qui constitua une déception pour Natalie Barney et demeura sans lendemain. [...] Le ressort était définitivement brisé. Les deux anciennes amies cessèrent de se voir dès 1907, et Vivien mourut sans qu'elles se soient revues. » (J.-P. Goujon,Ibid.) Précieuse et très rare lettre de Sapho 1900 à l'Amazone. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. [Paris] s. d. [ca. 1905] | 12.50 x 16.70 cm | 4 pages sur un double feuillet
Lettre autographe signée ("Pauline" et "P.M.T.") de Renée Vivien adressée à Natalie Clifford Barney et rédigée à l'encre noire sur un double feuillet à en-tête à violette argentée et à l'adresse du 3 rue Jean-Baptiste Dumas.Pliure transversale inhérente à l'envoi. Très belle lettre d'amour et de reproche rédigée après la longue séparation de deux ans et probablement au retour de Mytilène (Lesbos) :"Est-ce vraiment pour moi que tu restes demain, Tout-Petit? ... Qui le saura jamais? ... Ce doute, que le passé justifie un peu, entrave mes plus hautains élans, et fait de moi la créature misérable et triste que je suis."Renée, fragilisée par les infidélités de Natalie, a du mal à lui accorder de nouveau sa confiance ("Je ne puis croire en toi")mais continue, en dépit de sa souffrance, à lui être entièrement soumise : "Tu m'as dédaignée alors que tu aurais été pour moi la révélation miraculeuse - Tu m'as dédaignée... Et aujourd'hui, tu t'étonnes de ne point me trouver telle que tu m'aurais rêvée, toi qui n'as pas pris le soin de me façonner à ta guise! Ecoute. Tu es comme un potier qui, voyant à ses pieds un argile informe, le repousserait, et qui, plus tard, voyant un de ses élèves en fait une statue imparfaite, exhalerait en termes amers sa colère et son dédain." Tiraillée entre douleur et désir, Renée réclame pourtant son amante : "Viens demain à minuit...si tu peux... si tu veux... si Ilse n'en décide pas autrement et si ton caprice te le permet..." Ces retrouvailles ne dureront pourtant pas: déchirée entre la baronne Hélène de Zuylen et Natalie, Renée enchaînera les voyages; tour à tour en Hollande, en Allemagne, en Suisse et à Venise, elle confiera ses hésitations à Kérimé Turkhan-Pacha sa compagne épistolaire du Bosphore. C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureuxmea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon,Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la recon
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s. l. [Londres] Le 20 mars [1900] | 9.90 x 15.20 cm | 4 pages sur un double feuillet
Très longue lettre autographe manuscrite de Renée Vivien signée « Pauline » rédigée à l'encre noire sur un double feuillet de papier à en-tête du 24 Hyde Park Street.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Belle lettre d'amour expédiée depuis Londres alors que Renée est auprès de sa famille : «Quelle lente et lourde journée, mon tout petit ! j'en ai tout le poids sur le cur Dieu, que j'ai mal, que je m'ennuie ! Ce matin, j'avais un faible rayon d'espoir, je croyais peut-être te rejoindre bientôt, ou même tout de suite, hélas ! hélas ! hélas ! Il est arrivé ce que je craignais, j'ai dû rester On se serait étonné, on aurait trouvé ça louche, si j'étais partie tout de même.» Cela ne fait que quelques mois que Renée et Natalie se fréquentent et on peut lire ici l'importance que revêt cette relation pour la Muse aux violettes qui n'a de cesse de se flageller: «Ta pauvre lettre, où chaque mot respire la mélancolie et la souffrance, me brise le cur. Je souffre, en la lisant, tout ce que tu as souffert. Pardonne-moi, Natalie, ma bien-aimée ! Tes reproches sont si doux qu'ils me déchirent l'âme plus que toutes les récriminations amères qu'un autre être moins aimant m'aurait criées... J'ai eu tort, cent fois tort, mille fois tort, de rester pourquoi donc ai-je obéi à un fantôme de Devoir, à un spectre de Pitié qui, je ne sais pourquoi, m'obsède et vient m'ôter des heures divines que le Destin pitoyable m'accorde... La réalité, c'est l'Amour, il n'y a que lui, rien n'est en dehors de lui, et, on souffre toujours de l'avoir sacrifié à quelque chose, si sainte soit-elle...» Très belle lettre empreinte de la dévorante passion de la Muse aux violettes pour son Amazone. C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureuxmea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon,Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la reconquérir, résiste. «Les deux amies se revirent, et se f
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s. l. [Paris] 30 mars 1905 | 11.50 x 15.90 cm | 6 pages 1/2 sur deux doubles feuillets
Lettre autographe signée «Pauline» de Renée Vivien adressée à Natalie Clifford Barney et rédigée à l'encre violette sur deux doubles feuillets à liseré de violettes.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Très belle lettre d'amour évoquant l'unique roman de la Muse aux violettes, Une femme m'apparut. «Comment aurais-je pu ne point songer à toi Natalie, moi qui écrivais « Une femme m'apparut » - qui l'écrivais pour la seconde fois avec mes yeux nouveaux, et devenus plus clairs - avec mon cur plus calme et plus profond ?» Paru en 1904, ce roman - le seul de la carrière littéraire de Renée - conte les amours de la narratrice et de «Vally», Natalie Clifford Barney, de leur début à leur fin tragique et «l'apparition» de la salvatrice Hélène de Zuylen. Réconciliée avec l'Amazone, Renée entreprend de réécrire le livre qui paraîtra au début de l'année 1906: «Amélioration littéraire et stylistique? Non. Le souci de se justifier à nouveau, mais cette fois-ci face à Natalie Barney, ne fait point de doute. Les remords aussi: à présent, l'apparition qui donne son titre au livre, ce n'est plus Eva-Hélène de Zuylen, mais Lorely-Natalie Barney, et cela dès la page 2. Quand on sait que, durant l'été 1904, des retrouvailles impromptues, à Bayreuth, vinrent unir Natalie Barney et Vivien, on comprend mieux le sens de cette nouvelle version du roman, [Renée] ne fait que revenir sur son passé amoureux, pour nous en livrer une seconde version, revue et corrigée. Elle efface ainsi le choix final qu'elle avait suggéré dans la première version. Palinodie complète, et que vient confirmer le texte même des lettres que Vivien écrira à Natalie Barney en 1904 et surtout en 1905.» (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Cette confusion des sentiments transparaît à travers cette lettre emplie d'oxymores: «je goûte une tristesse charmante à t'évoquer [...] quand je songe à toi, j'évoque ma plus belle douleur» La tristesse - mêlée à un amour inconditionnel - est ici poussée à son paroxysme: «Ne te laisse pas attrister par ma lettre grise de ce soir. Il y a des heures ternes - ce sont peut-être les meilleures - Dans tous les cas, ce sont les plus vraies [...] Et ceux qui sont, comme tu le dis «ingrats et joyeux» sont fort à plaindre.» Vivien s'efface tout à fait au profit de son aimée, lui proposant même de vivre à sa place: «Va - si tu le peux - là où je voudrais être - à Mytilène. Je verrais l'île merveilleuse à travers tes prunelles - tu me ferais respirer tous ses parfums - A dire vrai, le courage m'a manqué pour y aller. Je n'avais plus la force ni le désir de partir ainsi.Ne peux-tu, toi, aller à Mytilène et me rapporter des roses de là-bas ?» Pourtant, c'est ensemble que les deux amantes entreprendront bientôt le voyage vers Lesbos; ce sera le dernier de leur histoire. C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorab
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s. l. [Paris] Le 23 juillet (ca. 1907-1908) | 11.50 x 16 cm | 2 pages sur un double feuillet
Lettre autographe signée de Renée Vivien adressée à un poète, rédigée à l'encre violette sur un double feuillet de papier à en-tête orné d'un liseré de violettes. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. «Monsieur, Je viens à l'instant de défaire le paquet qui contenait votre délicat volume, où j'ai cueilli de rares fleurs de poésie. Vous chantez la rose aimée de Psapphâ, qui la comparait aux vierges amoureuses de Mytilène. Parmi vos poèmes, je préfère: "Sa Voix", "Sa Grâce" et "Les Mains et l'Apothéose" [...] Renée Vivien.» Malgré la précision des titres évoqués, il ne nous a pas été possible d'identifier le poète à qui Vivien envoya cette lettre de remerciement. Ces titres ne sont pas sans évoquer les poèmes de la Muse aux violettes elle-même. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Sansot | Paris 1910 | 13 x 19 cm | broché
Edition originale imprimée à petit nombre. Un poème de Renée Vivien en tête de l'ouvrage. Bel et très rare exemplaire. In memoriam... - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Sansot | Paris 1910 | 13 x 19 cm | broché
Edition originale, un des 10 exemplaires numérotés sur japon, tirage de tête. Un poème de Renée Vivien en tête de l'ouvrage. Bel et très rare exemplaire. In memoriam... - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. [Paris] s. d. [ca 1906] | 11.50 x 15.90 cm | 4 pages sur un double feuillet
Lettre autographe signée "Paul" de Renée Vivien adressée à Natalie Clifford Barney et rédigée à l'encre noire sur un double feuillet à liseré de violettes. La baronne Hélène de Zuylen a adjoint un petit message manuscrit signé à la fin de la lettre : "Paule a raison vous êtes un être charmant et féerique!"Pliures transversales inhérentes à l'envoi. "Cher Tout-Petit, Ton domestique est venu dire que tu nous rejoindrais au théâtre. Mais il n'y a pas de théâtre! Peux-tu dîner avec nous jeudi ou vendredi? Si, dans la soirée de jeudi, tu n'es libre qu'après le dîner, viens nous rejoindre à n'importe quelle heure. Donne-moi un petit coup de téléphone pour me dire ce que tu feras et si je dois te faire chercher et à quelle heure? Dis à tes cheveux que je les aime." C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureuxmea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon,Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la reconquérir, résiste. «Les deux amies se revirent, et se fut, en août 1905, le pèlerinage à Lesbos, qui constitua une déception pour Natalie Barney et demeura sans lendemain. [...] Le ressort était définitivement brisé. Les deux anciennes amies cessèrent de se voir dès 1907, et Vivien mourut sans qu'elles se soient revues. » (J.-P. Goujon,Ibid.) Précieuse et très rare lettre de Sapho 1900 à l'Amazone. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Bulletin du Vieux papier | Paris 1964 | 19 x 27.50 cm | broché
Edition originale. Iconographie, bibliographie. Bel exemplaire. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Denoël | Paris 1970 | 14 x 20.50 cm | broché
Edition originale sur papier courant. Trois insolations sur le dos, infimes piqûres sans gravité sur le premier plat. Envoi autographe signé de René Fallet à Paul Gordeaux : "... ces rivages souriants d'un Orénoque de banlieue..." - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Domat | Paris 1948 | 12 x 19 cm | broché
Edition originale sur papier courant. Papier jauni et petites rousseurs sur les plats comme habituellement, quelques rousseurs en tête des premiers feuillets. Envoi autographe signé à pleine page de René Fallet à René Laporte. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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