Tirage de tête et envoi signé.Exemplaire d'une « Juste parmi les nations» Paris, Calmann-Lévy, (juin) 1945. 1 vol. (120 x 185 mm) de 178 p., [1] et 1 f. Box beige, doublures et gardes de daim sable, titre doré, tranches dorées, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée de Goy & Vilaine). Édition originale. Un des 200 premiers exemplaires sur Outhenin-Chalandre (n° 6). Envoi signé : « À Madame Maria Errázuriz, très amicalement, Romain Gary. Paris, 10 nov. 1945 ».
Reference : 31565
Écrit pendant la guerre alors que Romain Gary est intégré, depuis juillet 1942, au groupe de résistance Lorraine, ce premier roman est d’abord publié en anglais à la fin de 1944, sous le titre de Forest of Anger. La version française est retravaillée entre novembre 1944 et mars 1945, et le texte considérablement remanié : « la dépolonisation et l’Européanisation seront les deux mamelles de la gloire de Romain Gary [...] toutes les mentions de la libération de la Pologne sont supprimées dans la version française pour être remplacées par des invocations toutes nouvelles de l’Europe. Le français ayant une vocation plus universaliste que la langue polonaise, c’est en français désormais que le partisan ‘européen’ Adam Dobranski, qui perd son accent, écrira son poème » (David Bellos, « Le Malentendu, L’histoire cachée d’Éducation européenne », Cahiers de l’Herne). Dédié à un jeune compagnon du groupe Lorraine, Robert Colnacap, Éducation européenne paraît au début de l’été 1945 et obtient le Prix des critiques le 7 novembre 1945, salué par Maurice Nadeau et Albert Camus. Gary est le premier surpris par le succès : « Qu’est-ce qui se passe ? écrivait-il à son ami Raymond Aron : je reçois des lettres ahurissantes d’Albert Camus, la lettre la plus belle, la plus émouvante que vous pouvez imaginer de Martin du Gard [...]. Je reçois un mot stupéfiant de Gaston Gallimard qui a toujours refusé mes manuscrits et qui demande maintenant mon prochain livre ». Gary offre peu d’exemplaires, et le plus souvent à des proches dans la sphère éditoriale. On connaît ainsi les exemplaires envoyés à Maurice Nadeau, Francis Dumont (collaborateur chez Calmann-Lévy), Pierre Calmann et Raymond Aron (les deux derniers sur papier courant). Très belle provenance, ici, de María Errázuriz, « Juste parmi les nations », qui sauva une centaine d’enfants de la déportation à Paris entre 1941 et 1944. María Edwards McClure est née à Santiago le 11 décembre 1893, et épouse à dix-huit ans le diplomate chilien Guillermo Errázuriz, mort en 1922, à vingt-trois ans. La jeune femme s’installe à Paris. Assistante sociale, elle travaille à l’Hôpital Rothschild, dans le XIIe arrondissement. Sous l’Occupation, les pavillons de l’hôpital sont clôturés de fils de fer barbelés et transformés en centre de détention : des détenus juifs tombés malades au Vel’ d’Hiv’ et au camp de Drancy, dont de nombreux enfants, y sont transportés pour une hospitalisation, gardés par des sentinelles de la police française. Une fois guéris, les prisonniers étaient renvoyés à Drancy pour être déportés. Les médecins juifs n’ont plus le droit de pratiquer, sauf dans cet établissement. C’est en son sein que l’assistante sociale Claire Heymann, juive, organise au péril de sa vie la fuite d’une centaine d’enfants, en créant en 1941 un réseau clandestin avec Maria Errazuriz en qui elle a toute confiance. La méthode de « Tante Maria » et « Tante Claire » : prolonger l’hospitalisation des enfants pour les faire disparaître des registres et les placer discrètement dans des institutions chrétiennes ou auprès de familles d’accueil, après les avoir fait passer par la porte de la morgue qui n’était pas surveillée. Maria Errázuriz se chargeait de maquiller les registres : « il y avait deux flics qui surveillaient les entrées et les sorties. Des malades venus du camp de Drancy étaient soignés. Ceux-là ne guérissaient pas vite ! On les gardait le plus longtemps possible », se rappelle Colette Brull-Ulmann, une interne dans le secret des opérations (Des médecins dans la Résistance, de Cécile Tartakovsky, France Télévisions, 2020). En 1944, Maria Errázuriz est arrêtée par la police française. Elle est torturée et soumise au bain glacé ; emprisonnée, elle sera libérée grâce à l’intervention de l’ambassadeur d’Espagne à Paris. Elle poursuivra après-guerre son aide aux enfants qu’elle sauva, gardant un contact permanent avec eux, jusqu’à son retour au Chili en 1960. Elle sera auparavant décorée de la Légion d’honneur pour sa contribution à la Résistance et sera honorée en 2005 par Yad Vashem du titre de « Juste parmi les nations » : seules deux personnalités chiliennes ont été honorées de ce titre.
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Tirage de tête. Parfait exemplaire broché, avec lettre autographe à Maurice Nadeau. Paris, Calmann-Lévy, (juin) 1945. 1 vol. (120 x 185 mm) de 178 p., [1] et 1 f. Broché, non coupé, sous coffret. Édition originale. Un des 200 premiers exemplaires sur Outhenin-Chalandre (n° 86). Le premier livre de Romain Gary en français, six mois après sa parution originale en anglais, à Londres. Jointe, magnifique lettre autographe à Maurice Nadeau, le remerciant pour la longue chronique qu’il a consacrée à Éducation européenne.
Gary y annonce son « nouveau livre » [Tulipe qui sera publié par Calmann-Lévy en juin 1946], évoquant également Albert Camus. Les deux hommes ne se connaissent pas encore mais Camus - peut-être grâce à Nadeau - lira Éducation européenne. Ce sera le début d'une relation littéraire et amicale forte entre les deux hommes. Pour l'heure, c'est un Romain Gary ému et reconnaissant qui s'adresse à Maurice Nadeau : « Cher Monsieur, Je m'excuse du retard considérable que j'ai mis à répondre à votre lettre et à vous remercier, aussi, de l'article si généreux que vous avez bien voulu consacrer à Éducation européenne dans Combat. Je pense que la façon la plus sûre, la seule façon de vous remercier, est de justifier, par mon nouveau livre, la confiance que vous semblez mettre en moi. Ce livre est sur le point d'être terminé, mais si je ne puis, pour le moment, vous donner un extrait à publier, pour la raison suivante : j'ai plus ou moins promis ce manuscrit à une revue dont le titre m'échappe. Je crois que c'est Les Temps nouveaux ou Les Temps modernes ou quelque chose comme ça - dont le directeur futur, M. Sartre, m'a assez longuement parlé à mon avant-dernier passage à Paris. Si cette revue ne se matérialise pas ou s'il apparaît contrairement à ce qu'il me paraît, que je n'ai fait aucune promesse à personne et en particulier pas à M. Sartre, je serais très heureux de vous soumettre mon nouveau livre pour que vous puissiez y choisir un bon morceau. Je m'excuse d'entrer dans ces détails idiots, mais la vérité est que je ne sais plus très bien ce que j'ai promis et ce que je n'ai pas promis et à qui. Je crois que Albert Camus pourrait vous expliquer ma situation un peu compliquée ; je sais que vous le connaissez. Je m'excuse d'ailleurs de vous importuner avec ces détails ridicules. En attendant, je ne puis que répéter encore une fois ceci : je ferais de mon mieux pour justifier la confiance que vous avez mis en moi. Romain Gary. » Cette lettre marque l'entrée officielle de Gary en littérature, sous le haut parrainage de Maurice Nadeau qui lui consacrera rien de moins que quatre articles. Dans Combat - dirigé par Camus -, Nadeau souligne que « s'il ne fait pas de doute que demain le nom de Romain Gary et de son roman Éducation européenne soient sur toutes les lèvres, c'est qu'il n'a pas écrit un roman de résistance, mais ‘le' roman de la Résistance, ou plus exactement, puisque ce vocable a déjà pris un sens étroit, il a écrit l'histoire de la lutte des peuples opprimés d'Europe sous la schlague fasciste, et ce, en un ouvrage qui ne compte pas deux cents pages, ce qui montre en passant qu'une fresque de cette ampleur et de cette importance n'a pas besoin des eaux du roman-fleuve bavard tout juste propres à l'y noyer ». Gary, ahuri par le succès, s'en émeut dès le début du mois d'août auprès de Raymond Aron, son premier lecteur et celui par qui beaucoup était arrivé : « Qu'est-ce qui se passe ? Je reçois des lettres ahurissantes d'Albert Camus, la lettre la plus belle, la plus émouvante que vous pouvez imaginer de Roger Martin du Gard ainsi que des épîtres absolument invraisemblables de quatre ou cinq types qui se disent écrivains et qui ont tous des revues » (Lettre de Romain Gary à Raymond Aron, datée du 8 août 1945, conservée dans les archives personnelles de Raymond Aron, citée par Olivier Gariguel). Écrit pendant la guerre que Romain Gary mena au sein du groupe de résistance « Lorraine », ce premier roman, d'abord publié en anglais à la fin de 1944, fit du jour au lendemain la gloire de son auteur. Ce dernier est encore à son poste de capitaine de l'état-major de Londres quand le roman, devenu Éducation européenne, paraît en France ; le choix du titre revenait à Pierre Calmann : « Le titre que je préfère pour votre ouvrage est : Éducation européenne. Je trouve que les autres sont nettement moins bons ». La version française est retravaillée entre novembre 1944 et mars 1945, et le texte, considérablement remanié : « la dépolonisation et l'Européanisation seront les deux mamelles de la gloire de Romain Gary [...] toutes les mentions de la libération de la Pologne sont supprimées dans la version française pour être remplacées par des invocations toutes nouvelles de l'Europe. Le français ayant une vocation plus universaliste que la langue polonaise, c'est en français désormais que le partisan ‘européen' Adam Dobranski, qui perd son accent, écrira son poème » (David Bellos, Le Malentendu, L'histoire cachée d'Éducation européenne, in Cahiers de l'Herne). Le livre, dédié à un jeune compagnon du groupe Lorraine, Robert Colnacap, paraît au début de l'été 1945. Magnifique exemplaire.
Paris Calmann-Lévy 1945 In-8 carré Cartonnage éditeur
Edition parue l'année de l'originale, imprimée à 950 exemplaires numérotés sur vélin du Marais. Reliure de l'éditeur en percaline noire, dos lisse, plats à décors de flocons et d'étoiles dorés et argentés. > Premier ouvrage de Romain Gary. Très bon 0
Calmann-Levy. 1945. In-12. Broché. Etat d'usage, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Papier jauni. 177 pages. manques importants au dos et sur les plats (présence d'adhésif). . . . Classification Dewey : 370-Education
Classification Dewey : 370-Education
Hemingway, Ernest. Edition présentée, établie et annotée par Roger Asselineau.
Reference : 84010
(1966)
Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 1966, in-12, reliure éditeur, 1472p. Exemplaire de bibliothèque, cachets. Passages soulignés au stylo bleu, surtout dans la préface et les notes. Bon exemplaire d'étude.
La librairie est fermée ! Nous répondrons aux questions et commandes endéans 3 - 4 jours. Les expéditions reprendront vers le 15 juillet. Merci et bon été.
1989 / 1472 pages. Reliés sans jaquette avec Rhodoïd et boitier illustré. Editions Gallimard / La Pléiade.
Deux micros taches visibles sur le boitier. Très bel état.