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New-York, Charles Scribner’s Sons, 1937 In-8 de (4) ff., 262 pp. Toile bleue nuit, titre doré sur les plats, étiquette verte au dos, jaquette d’origine. 205 x 136 mm. PREMIERE EDITION ET PREMIERE IMPRESSION To have and have not, L’UN DES CHEFS-D’ŒUVRE D’HEMINGWAY. First edition first printing with the publisher’s “A” and imprint on the copyright page. "In To Have and Have Not, Hemingway for the first time showed an interest in a possible solution of social problems through collective action" (Hart, 327). Hemingway écrit cette nouvelle entre 1935 et 1937 alors qu’il voyage en Espagne, en pleine guerre civile. Il aborde pour la première fois dans un de ses écrits les problèmes politiques et sociaux contemporains. Il y décrit des personnages embourbés dans le Key West et Cuba des années 1930. Hemingway set down his convictions on the writer in politics in the fall of 1934: ‘A writer can make himself a nice career while he is alive,’ he said, ‘by espousing a political cause, working for it, making a profession of believing in it, and if it wins he will be very well placed…. A man can be a Fascist or a Communist and if his outfit gets in he can get to be an ambassador, or have a million copies of his books printed by the government, or any of the other rewards the boys dream about…. But none of this will help him as a writer unless he finds something new to add to human knowledge while he is writing. (Ernest Hemingway “Old Newsman Writes,” Esquire 2 (December 1934) quoted by Carlos Baker). To Have and Have Not (1937) was variously received. Malcolm Cowley had no doubt of the new greatness: Hemingway, he said, is ‘perhaps as great as Mark Twain,’ and To Have and Have Not ‘contains some of the best writing he has ever done’ (NR, Oct. 20, 1937). There was no doubt that Hemingway had established himself as writer and social activist…. (Frederick J. Hoffman “Ernest Hemingway, Sixteen Modern American Authors: A Survey of Research and Criticism (Duke 1969). The true first edition of one of Hemingway’s masterpieces in collector condition. A beautiful copy in first issue jacket vibrant in color.
Paris, Librairie internationale, 1863. 2 tomes relié en 2 volumes in-8 de : I/ (2) ff., 421 pp. ; II/ (2) ff., 487 pp. Chagrin violet, frise dorée encadrant les plats, large motif à froid au centre, titre doré et tomaison au centre, dos à nerfs orné de filets et fleurons dorés, coupes décorées, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque. 224 X 140 mm. EDITION ORIGINALE FRANÇAISE DE CET OUVRAGE REDIGE EN PARTIE PAR VICTOR HUGO. Clouzot, 155 ; Carteret I, 434 ; Vicaire, IV, 466 ; Talvart IX p. 67, n° 120/B. On la préfère à l'édition bruxelloise publiée l'année précédente, parce qu'elle est moins fautive et qu'elle comporte quelques additions. Exemplaire en pleine reliure du temps enrichi d’un envoi de l’auteur « A Mme Louise Colet . Souvenir affectueux. Adèle Victor Hugo». L’exemplaire est également enrichi d’une belle lettre de Louise Colet à Mme Victor Hugo qui témoigne de son admiration pour Les Misérables. L'auteur n'est autre que la femme du poète, Adèle Hugo, mais, quoique Victor Hugo se soit toujours défendu d'avoir participé à la rédaction de ce livre, on sait qu'il lui apporta un soutien actif, sinon même qu'il en rédigea quelques passages. Près du tier du tome 1 est constitué par des œuvres inédites du poète et une centaine de pages du Tome 2 contient des discours et des lettres de l'exil qui n'avaient pas encore été publiées. (Carteret I/434). Publiée sans nom d'auteur, cette édition des souvenirs de Mme Hugo, corrigés par son fils Charles et son beau-fils Auguste Vacquerie, a été préparée par les éditeurs Lacroix et Verboecken. Elle parut à Paris le 18 juin 1863, Victor Hugo n'hésitera pas à inclure l'ouvrage dans les Œuvres complètes. TRES BEL EXEMPLAIRE EN PLEINE RELIURE DE TOUTE FRAICHEUR, ENRICHI D’UN ENVOI DE L’AUTEUR A LOUISE COLET AINSI QUE D’UNE BELLE LETTRE AUTOGRAPHE SIGNEE DE LOUISE COLET A MADAME VICTOR HUGO (datée de 1862, 4 pp. in-8), qui témoigne de son admiration pour Les Misérables : « …Ces deux admirables volumes... j’en éprouve un saisissement et un enthousiasme tels que je ne peux pas attendre pour vous le dire. Quelle oeuvre immense de génie… je ne vis plus que de cette émotion…Quelle puissance dans un homme qui s’empare ainsi par la parole des âmes du monde entier. Voilà la vraie force… Que vous devez être fière de porter le nom d’un pareil maître, d’un pareil roi… ».
Paris, Mamert Patisson, 1579. In-12 de (4) ff., 309 ff., (11) ff. tables, caractères italiques. Plein vélin ivoire à recouvrement, dos lisse, tranches jaspées. Reliure de l’époque. 141 x 82 mm. « EDITION DEFINITIVE », EN PARTIE ORIGINALE, DES ŒUVRES POETIQUES D’AMADIS JAMYN, PUBLIEE DE SON VIVANT, AUGMENTEE DE PLUSIEURS PIECES PAR RAPPORT A LA PREMIERE DE 1575 ET A LA SECONDE DE 1577. ELLE SERA REIMPRIMEE EN 1582. « Quoique j’estime plus les poésies de Jamyn que celles de Ronsard, quoique je trouve le disciple beaucoup plus naturel, moins guindé, et moins emphatique que le maître, il n’y a aucun lieu de croire que ces poésies ayent été recherchées avec assez d’avidité pour qu’on eût été obligé d’en faire trois éditions en moins de huit ans » (l’Abbé Goujet). « Ce jugement résulte de la haute estime que l’abbé portait à Desportes, avec lequel Jamyn avait rivalisé, non sans succès, dans l’imitation des poètes néo-pétrarquistes italiens, quand Mme de Retz et d’autres précieuses arbitraient les joutes littéraires illuminant l’heureuse époque des dernières années du règne de Charles IX » (J. P. Barbier). Disciple préféré de Ronsard qui le fit nommer secrétaire de la chambre du roi, Amadis Jamyn (1538-1593) étudia les langues classiques avec Dorat et Turnèbre. Fort érudit, il reprit la traduction de l’Iliade commencée par Hugues Salel, et mit en vers les treize derniers livres du poème homérique, puis il entreprit la traduction de l’Odyssée, qu’il abandonna au troisième livre. Cette traduction indique une certaine maîtrise poétique et fait montre d’une grande rigueur dans la versification. Les Œuvres personnelles de Jamyn comprennent des élégies, des sonnets dont certains sont groupés sous un titre commun : Artémis, Oriane, quelques grands poèmes comme « Le Poème de la chasse » ; elles virent le jour en deux recueils, le premier publié en 1575, le second en 1584. Sans doute Jamyn manque-t-il d’une forte originalité mais son art délicat, élégant, ne manque, par rapport à celui de la plupart de ses contemporains, ni de naturel ni de naïveté. Chantre des amours, Jamyn a su exprimer, avec un charme insinuant, la volupté de la mélancolie et la mélancolie de la volupté. PRECIEUX ET REMARQUABLE EXEMPLAIRE A GRANDES MARGES (HAUTEUR 141 MM) CONSERVE DANS SA PURE RELIURE DE L’EPOQUE EN VELIN. Cette édition de 1579 ne se rencontre que très rarement conservée dans sa première et séduisante reliure en vélin de l’époque. Jacques Guérin possédait un bel exemplaire des « Œuvres poétiques » de Jamyn imprimé à Paris en 1575 également relié en vélin de l’époque, vendu 24 500 € chez Maître Tajan le 7 juin 1990, il y a 26 ans (Livres exceptionnels, n° 28).
Mons, Gaspar Migeon (1674) Petit in-8 de 168 pp. Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs cloisonné et fleuronné, double filet or sur les coupes, doublures de maroquin vert ornées d'une large dentelle dorée, doubles gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbures, quelques marges hautes ou basses rognées plus court. Reliure en maroquin doublé de maroquin du XIXè siècle. 154 x 102 mm. LA PLUS RARE EDITION ORIGINALE, SAISIE ET INTERDITE, D’UNE GRANDE ŒUVRE LITTERAIRE DE JEAN DE LA FONTAINE, IMPRIMEE SUBREPTICEMENT EN 1674. Rochambeau, p. 1673, 0 21 ; Tchemerzine, III, 858. « Edition originale extrêmement rare » (A. Claudin, Bibliographie des Editions originales, p. 54). « Edition Originale, extrêmement rare publiée clandestinement. La Fontaine n’ayant pu obtenir un privilège. Elle contient 17 Contes (dont Les Trocqueurs) » (Tchemerzine). Une impression clandestine saisie sur ordre de La Reynie. L’UN DES PLUS BEAUX EXEMPLAIRES APPARUS SUR LE MARCHE DEPUIS UN SIECLE. Grand de marges (hauteur 154 mm), sa largeur est exceptionnelle (largeur des feuillets 102 mm) ; le fameux exemplaire « Lignerolles » vendu en 1894 était plus court de marges : Hauteur 151 mm. L’exemplaire Mortimer Schiff mesurait 152 mm ; quant à l’exemplaire Rochebilière conservé dans sa reliure de l’époque, décrit par Claudin en1930, il avait une hauteur identique au nôtre, soit 154 mm. TRES BEL EXEMPLAIRE DANS UNE RELIURE EN MAROQUIN JANSENISTE RICHEMENT DOUBLEE. Provenance : Robert Hoe (ex-libris n° 1962 du catalogue de vente aux enchères de la première partie de sa bibliothèque, New York, 1911). Louis Barthou (vignette ex-libris, n° 496 du catalogue de vente aux enchères de la seconde partie de sa bibliothèque, Paris, 1935).
Paris, Charles Gosselin., 1830. Edition originale. Paris, Charles Gosselin, 1830. 2 tomes en 2 volumes in-8 de : I/ 342 pp. (1) f. bl. ; II/ 356 pp. Brochures, couvertures jaunes imprimées, exemplaire non rogné, chemises de demi-chagrin rouge, étui. Brochures de l’époque. 220 X 137 mm. EDITION ORIGINALE DES « Harmonies poétiques et religieuses » DE LAMARTINE, « ouvrage rare et très important » (Carteret) DE LAMARTINE. Clouzot, 177 ; Carteret, II, 22 ; Vicaire, IV, 969 ; Talvart, XI, 31-32. L’édition est ornée de vignettes de Johannot gravées sur bois par Porret ainsi que de deux autres vignettes sur les couvertures. « La plupart des exemplaires portent une mention fictive d’édition, ils en sont très fortement dépréciés. Très fréquemment piqué » (Clouzot). Rare exemplaire sans mention d’édition. Les « Harmonies poétiques et religieuses », par la diversité de leur inspiration, constituent le sommet du lyrisme lamartinien. TRES SEDUISANT EXEMPLAIRE, A TOUTES MARGES, CONSERVE DANS SES BROCHURES DE L’EPOQUE, TEL QUE PARU, CONDITION RARE ET RECHERCHEE. Un exemplaire broché, provenant de la bibliothèque de M. Eugène Paillet est coté 200 fr. au Bulletin Morgand et Fatout, n°12156. Aucun exemplaire de l’édition originale conservé dans ses brochures de l’époque n’est répertorié sur le marché public depuis le début des relevés, il y a plus de 35 ans (ABPC).
Paris, Furne et Cie – W. Coquebert, 1847. 8 vol. in-8. Demi-veau fauve d’époque, dos à nerfs orné, pièce de titre et de tomaison de maroquin vert, chiffre couronné dans les caissons. 220 x 142 mm. Edition originale, dans une jolie reliure romantique au chiffre de Louis-Philippe Ier, roi des Français de 1830 à 1848, avec le cachet de la Bibliothèque du Château d’Eu. Très séduisante provenance historique que celle du monarque confronté en quelque sorte à son successeur, chef de fait du gouvernement de la jeune République en 1848. Alphonse de Lamartine débuta sa carrière politique après la révolution de Juillet 1830. Principal représentant du courant libéral et progressiste, il s’opposa en tant que député au régime de Louis-Philippe, contribuant à le renverser en 1848. Son Histoire des Girondins s’inscrit pleinement dans le courant révolutionnaire de l’époque. Notre exemplaire figure au catalogue des ventes de 1852. Il s’agit du seul ouvrage de Lamartine présent à ces ventes. Bibliothèque nationale, Lamartine, le poète et l’homme d’Etat, 1969, n°291. De la bibliothèque de Emile Henriot, avec son ex-libris contre-collé.
Paris, Buchet, Chastel, 1961. In-12 de 187 pp., (2) ff.; exemplaire conservé broché. 191 x 141 mm. EDITION ORIGINALE FRANÇAISE DE L’UN DES TEXTES MAJEURS DE LA LITTERATURE CONCENTRATIONNAIRE DONT IL N’A PAS ETE TIRE DE GRAND PAPIER. D’une insigne rareté, cette traduction en français du premier livre de Primo Lévi passera aussi inaperçu que l’édition originale italienne parue en 1947. Il faudra attendre le suicide de son auteur en 1987 pour qu’une seconde édition française soit publiée et que ce témoignage fondamental sur la Shoah devienne cette œuvre emblématique de la littérature concentrationnaire. « Comme son auteur, c’est aussi un rescapé, passé par bien des épreuves avant de devenir, des dizaines d’années plus tard, un texte majeur de la littérature concentrationnaire, diffusé à trois millions et demi d’exemplaires en Italie, repris dans une soixantaine de pays et une quarantaine de langues. » (P. Broussard). « On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l’ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité » (Angelo Rinaldi). « In 1946, with his internment in Auschwitz still fresh in his mind, the Italian scientist Primo Levi started writing down his memories of the death camp on the back of train tickets and piece of scrap paper. He wasn’t planning to write a book, he later explained; all he wanted to do was unburden himself, writing down his thoughts as an act of therapy. Yet soon the random recollections started to cohere into a larger testimony, one of the first autobiographical texts from a survivor of the Holocaust and one of the most powerful works of nonfiction published in the twentieth century : If his is a Man... Our moral obligation to remember the Holocaust, a responsibility that grows stronger as the number of survivors declines, has made Levi’s book a document of world-historical importance” (J. Mustich). TRES BEL EXEMPLAIRE CONSERVE BROCHE, TEL QUE PARU.
La Haye, 1743. 2 ouvrages reliés en un volume in-12 de (2) ff., 251 pp., (1) f., 263 pp. Veau marbré glacé de l’époque, encadrement de triple filet doré autour des plats, armoiries frappées or au centre, dos lisse dos lisse orné de filets et fleurons dorés, pièce de titre de maroquin rouge, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure armoriée de l’époque. 161 x 94 mm. TRES RARE EDITION ORIGINALE DE CES DEUX CONTES DE FEES DE MARGUERITE DE LUBERT LA « Muse et Grâce » DE VOLTAIRE. Un auteur éminemment de son temps. « Avec les contes de Mlle de Lubert, on a affaire à une littérature qui se plaît à faire de la lecture un véritable enjeu de l'écriture. Ils se rapprochent de ce fait des contes parodiques et licencieux qui leur sont contemporains sur le terrain d'une désorganisation de l'économie narrative. Au fil de ses intrigues tortueuses, cette conteuse cherche à suspendre le récit, à ébaucher ou escamoter des possibles narratifs, procédant par surenchère avec les codes du roman de l'époque, pour mettre à mal le genre. La mécanique bien huilée des contes de fées se trouve ainsi bien souvent enrayée par celle du désir, que le conte entend épouser au risque de frôler le dysfonctionnement » (Blandine Gonssollin, Les Contes de Mlle de Lubert : des petites machines à lire et à écrire). Rois poltrons ou dirigeants tyranniques vont être détrônés par le ridicule et le monstrueux que soutient la féerie. Sous la satire merveilleuse, la cour devient un microcosme mortifère, et la critique s’étend même jusqu’au sein des salons précieux. Forte des leçons de politique qu’elle transmet par ses contes, Mlle de Lubert rend la féerie utile à la philosophie. Qui se méfie d’un conte de fées ? On y peut tout dire. La préoccupation politique est au centre des réflexions des Lumières et présente manifestement au fil des contes de Mlle de Lubert. Les contes de la fin du siècle précédent faisaient l’éloge du pouvoir. Ceux du XVIIIe siècle semblent vouloir le déstabiliser. TRES BEL EXEMPLAIRE CONSERVE DANS SA RELIURE DE L’EPOQUE AUX ARMES DU DUC D’AUMONT. Louis-Marie-Augustin de Rochebaron, duc d’Aumont (1709-1782), pair de France, premier gentilhomme de la Chambre du Roi, lieutenant-général des armées du Roi « avait formé de magnifiques collections d’objets d’art et de livres avec un soin et une patience remarquables ; la plupart des reliures sortaient des mains de Padeloup » (O.H.R., pl. 364). Provenance : Bibliothèque du duc d’Aumont ; bibliothèque Marius-Jean-Baptiste-Nicolas d’Aine (1730-1795), conseiller et maître des requêtes ordinaire de l’hôtel du roi, intendant du Limousin, du Béarn et de Touraine, avec ex-libris.
Venice, Simon Bevilacqua, 20 october 1498. Chancery folio of 218 leaves. A4 a-z A-C8D6,62 lines of commentary plus headline, roman type, some leaves with deckle edge at foredge, contemporary half tooled calf over wooden boards (lower pastedown with watermark o fa basilisk, Briquet 2674, dated Ferrara, 1505), two clasps, paper lettering pieces on lower cover with author’s name and a red X, in modern drop-backed folding box. 307 x 212 mm. EDITION INCUNABLE CITEE PAR BRUNET. La Guerre civile, plus connue sous le nom de Pharsale, est une épopée latine inachevée, écrite en hexamètres dactyliques, œuvre principale de Lucain. Dans cette épopée, qui retrace le début de la guerre civile que se livrèrent Jules César et Pompée, entre 49 et 45 av. J. C., Lucain se rattache à la tradition d'Ennius en refusant d'écrire une épopée mythologique et participe aux préoccupations scientifiques de son temps : géographie, astronomie, histoire naturelle. Dans son épopée, les dieux n'interviennent pas, mais on trouve des rêves prémonitoires et des monstra (des « présages » ou « oracles »). Par rapport à la grande épopée qu'est L’Enéide, le texte de Lucain présente une réelle originalité. Elle ne décrit pas un passé lointain et légendaire, mais s'attache à des événements historiques datant de moins d'un siècle, ainsi que l'avaient fait Naevius dans son Bellum Punicum ou encore Quintus Ennius dans ses Annales de la République Romaine, racontant tous deux les épisodes contemporains des guerres puniques. Une autre de ses particularités, liée à la première, est le refus du merveilleux. C'est une œuvre pessimiste et profondément marquée par le stoïcisme. La sagesse de Caton d'Utique y est opposée à l'ambition et à l'intempérance de César, responsable d'une guerre dont l'horreur est peinte avec une particulière vivacité. FORT BEL EXEMPLAIRE CONSERVE DANS SA RELIURE EN VEAU DECORE SUR AIS DE BOIS DE L’EPOQUE. Certes, quelques traces d’usures au dos et aux attaches mais fort plaisant incunable de ce texte majeur en condition du temps.
Parisiis, cum privilegio Caesaris, et Gallorum Regis, in decennium, 1585, In-8 de (8) ff. dont 1 bl,, 568 pp. (mal chiffrées 578), (40) ff. Vélin ivoire souple à recouvrements, filet doré encadrant les plats, guir¬lande florale au centre, dos lisse orné, tranches dorées, restauration marginale à 1 f. sans atteinte au texte boîte-étui. Reliure de l'époque. 177 x 110 mm. Textes en latin et en grec, presque tous en caractères italiques. LES DEUX TEXTES REUNIS DANS CETTE EDITION CONSTITUENT LES ŒUVRES MAJEURES DE MACROBIUS. Macrobe vécut à Rome où il fut sénateur, entre le IVe et le Ve siècle : c'est-à-dire pendant cette période trouble, pénible, où la civilisation antique s'éteignait peu à peu, et cédait à la poussée d'un christianisme plein de vigueur. Personnage tourné vers le passé et cherchant à se persuader de la pérennité de la civilisation romaine, il s'est employé à en recueillir des témoignages chez les penseurs et les poètes anciens, afin de convaincre les générations présentes et futures. Il expose dans son œuvre sa conviction que le monde est éternel, mais que tout ce qui est contenu dans le monde est sujet à être détruit par parties et à renaître par des révolutions continuelles. L'idée du songe de Scipion est extraite de la république de Cicéron dans laquelle celui-ci attribue un rêve au jeune Scipion où se déroule une conversation entre les héros décédés de la république, et notamment son père et son grand-père. L'ouvrage est constitué des commentaires de Macrobius, notamment sur la constitution de l'univers. Le deuxième texte réfère aux saturnales, journées de fêtes pour les romains, Macrobius relate les discussions tenues dans la demeure de Vettius Praetextatus, Macrobius y traite de différents sujets, mythologiques et astronomiques, médicaux, citant de nombreux textes anciens. Ce livre est demeuré une source importante quant à la datation de nombreux textes disparus. Précieux exemplaire avec ex-dono manuscrit d’Henri Estienne en page de garde : « Dono Henrici // Stephani », complété par cette précision : « huius species typografi doctissimi». Imprimeur et humaniste français (Paris 1531 - Lyon 1598), Henri Estienne, fils aîné de Robert Estienne, rejoignit son père à Genève en 1551 et, à sa mort, reprit l'imprimerie familiale. Helléniste de premier ordre, il s'intéressa de près à la lexicographie, notamment avec son Thesaurus graecae linguae (1572). Cet ouvrage monumental en cinq volumes, dont la publication appauvrit considérablement Estienne et qui servit de base à tous les dictionnaires grecs qui suivirent, est non seulement un lexique de la langue grecque, mais une réflexion richement illustrée sur les possibilités d'expression rationnelle et psychologique de la langue d'Homère et de Platon. Malgré son goût pour les langues antiques, Estienne fut aussi l'un des plus ardents défenseurs de la langue française : son Traité de la conformité du langage français avec le grec (1561) montre que le français, plus proche du grec que toute autre langue, est la meilleure des langues modernes, et supérieure même au latin. Les Deux Dialogues du nouveau langage françois italianisé (1578) sont une satire de l'italianisme de la cour d'Henri III ; dans le même esprit, et sur la commande du roi Henri III lui-même, le Projet du livre intitulé : « De la précellence du langage françois » (1579) veut prouver que le français offre des « commodités plus grandes » que les autres langues à l'éloquence, au droit et à l'histoire. La production d'Estienne se distingua également par une satire virulente du catholicisme et des mœurs du siècle, (Apologie pour Hérodote (1566), ouvrage dont le dessein audacieux était de soutenir, contre ceux qui la contestaient, la véracité des anecdotes extraordinaires rapportées par l'historien grec Hérodote, par la comparaison de ces dernières à la réalité contemporaine. Grand éditeur et commentateur de textes gréco-latins, Estienne fut le premier à publier une traduction latine intégrale des Hypotyposes pyrrhoniennes de Sextus Empiricus (1562), ce qui contribua fortement à la diffusion du scepticisme dans l'Europe moderne. Les exemplaires avec ex-dono calligraphié d’Henri Estienne sont très rares et fort prisés. Pierre Bérès cataloguait en 1995 le « Project de livre intitulé De la précellence du langage françois » imprimé en 1579 avec ex-dono d’Henri Estienne. Relié vers 1800, ce volume était vendu 10 000 € il y a 28 ans (Ref. Pierre Bérès. Des Valois à Henri IV ; Paris 1995, n°114 – 65 000 FF) BEL EXEMPLAIRE EN VELIN IVOIRE DE L’EPOQUE. Provenance : Henri Estienne ; Languet de Sivry.
Amsterdam, aux dépens de l’éditeur, 1756 [tomes I à VIII]. Bruxelles, de l’imp. Ant Bruyn, 1755 [tome IX]. 9 volumes in-12, maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, armoiries frappées or au centre, dos à nerfs orné de fers dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vert, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque. 160 x 93 mm. PREMIERE EDITION COMPLETE, EN PARTIE ORIGINALE, DES Lettres de Madame de Maintenon. « Les exemplaires sur papier fin de Hollande sont très rares » mentionne Brunet. Le précieux exemplaire de la comtesse de Provence, sur papier fin de Hollande. La célèbre correspondance de la marquise de Maintenon révèle pleinement les réelles qualités intellectuelles et morales d’une femme remarquable et sincère à la cour du « Roi Soleil ». Parmi les plus belles doivent être relevées l’épitre adressée à la fameuse courtisane, Ninon de Lenclos. Toute cette correspondance constitue un précieux document sur l’éducation des jeunes filles et un poignant témoignage de la vie spirituelle d’une femme remarquable au milieu des artifices de la cour. PRECIEUX EXEMPLAIRE RELIE EN MAROQUIN ROUGE AUX ARMES DE LA COMTESSE DE PROVENCE (1753-1810).
2 ouvrages en 1 volume in-4 de (1) f. bl., (27) ff., 178 pp. (mal chif. 186), (1) f. bl., (2) ff., 96 pp. Veau moucheté, dos à nerfs orné de fleurons dorés, tranches mouchetées. Reliure de l’époque. 199 X 144 mm. EDITIONS ORIGINALES. RARE EDITION ORIGINALE DE La Silvanire INCONNUE DE TCHEMERZINE QUI NE CITE QUE L’EDITION DE 1632. PRECEDANT D’AU MOINS DIX ANS CHAPELAIN ET D’AUBIGNAC, MAIRET INTRODUIT POUR LA PREMIERE FOIS LA REGLE DES TROIS UNITES QUI ALLAIT REVOLUTIONNER LE THEATRE. Tchemerzine, IV, 325-326 ; La Chèvre, II, 352 ; De Backer, Auteurs du XVIIe siècle, 862. EXEMPLAIRE CONSERVE DANS SA RELIURE DE L’EPOQUE. Aucun exemplaire complet de ces rares originales littéraires n’est passé sur le marché public français et international ces trente dernières années.
Paris, librairie grecque, latine et française, 1821. 2 volumes in-8 de : I/1 portrait, (2) ff., XXVI pp., 556 pp. mal chiffrées 456 (la pagination passe de 320 à 351 sans manque), (1) f. ; II. (2) ff., 474 pp., (1) f., brochure d’attente. 210 x 134 mm. RARE EDITION ORIGINALE « de plus en plus recherchée du chef-d’œuvre de De Maistre » (Clouzot, 192). Vicaire, V, 459-460 ; Rahir, Bibliothèque, 521 ; Quérard, V, 452-453; Barthelet, Joseph de Maistre, p. 139. « Édition originale de cet ouvrage célèbre » (Carteret, II, 92). Elle est ornée d’un portrait de l’auteur. « C’est dans les ouvrages du comte de Maistre qu’il faut chercher le génie de l’auteur, génie ardent, amer, imbu du passé ne voyant de salut que dans le catholicisme et dans la monarchie absolue » (Lalanne, Dictionnaire historique de la France, 11, 1202). TRES SEDUISANT EXEMPLAIRE, A TOUTES MARGES, CONSERVE DANS SES BROCHURES D’ATTENTE, TEL QUE PARU, CONDITION RARE ET RECHERCHEE.
Farrar, Straus & Giroux, New York, 1966. Octavo. Publisher's cream cloth, stamped in blind on the upper board, and in black and red on the spine, dust jacket near fine with minimal wear. First edition of the author's fourth novel, which went on to win the National Book Award and the Pulitzer Prize. A signed presentation inscription from the author to Tom Maschler, Set in Kiev in 1911 during a period of heightened anti-Semitism, the novel tells the story of Yakov Bok, a Jewish handyman blamed for the brutal murder of a young Russian boy. Bok leaves his village to try his luck in Kiev, and after denying his Jewish identity, finds himself working for a member of the anti-Semitic Black Hundreds Society. When the boy is found nearly drained of blood in a cave, the Black Hundreds accuse the Jews of ritual murder. Arrested and imprisoned, Bok refuses to confess to a crime that he did not commit. The Fixer was described for its fashionable prose by Elizabeth Harding at Vogue as "[b]rilliant [andharrowing . . . Historical reality combined with fictional skill and beauty of a high order make [it] a novel of startling importance." And Jonathan Safran Foer, author of Everything is Illuminated, "[w]hat makes it a great book, above and beyond its glowing goodness, has to do with something else altogether: its necessity.This novel, like all great novels reminds us that we must do something." The Fixer "deserves to rank alongside the great Jewish-American novels of Saul Bellow and Philip Roth" (The Independent). It was the basis for the 1968 film directed by John Frankenheimer, starring Alan Bates. An attractive copy in publisher’s cloth in original dust jacket inscribed by the author.
Paris, Gallimard, 1967. In-8 de 604 pp., (3) ff. Broché, partiellement non coupé, tel que paru. 206 x 139 mm. ÉDITION ORIGINALE. L’un des 80 exemplaires de tête sur vélin de Hollande (N°22). D’apparence récit autobiographique traditionnel, cette confession s’en éloigne pourtant en mêlant aux faits historiques de nombreux éléments de fiction, et en refusant la chronologie linéaire au profit d’une chronologie circulaire. Le fil rouge des Antimémoires est un voyage effectué par Malraux en 1965, qui le mène de l’Égypte à la Chine en passant par la péninsule arabique et l’Inde. Chaque escale évoque des voyages passés. Chaque souvenir en rappelle un autre, qui en rappelle un autre à son tour. Le livre s’interroge avant tout sur la nécessité du travail de mémoire. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une autobiographie de l’auteur ; Antimémoires est plutôt une revue de son existence liée aux grands événements politiques et géopolitiques de son époque, où il évoque par ailleurs de nombreux auteurs qui ont marqué la vie sociale de leur empreinte. « Ni confessions, ni mémoires, mais inlassable interrogation d’une expérience toujours davantage transformée en conscience. Les Antimémoires, malgré leur pudeur, sont un autoportrait : celui d’un esprit génial et fraternel qui, en posant les vraies questions, progresse des « problèmes » aux « mystères », de Gide à Bernanos » (Nouveau dictionnaire des œuvres). L’un des tous premiers lecteurs de l’ouvrage, le général de Gaulle, télégraphia à Malraux « Livre admirable dans les trois dimensions ». BEL EXEMPLAIRE APPARTENANT AU TIRAGE DE TETE, CONSERVE BROCHE, TEL QUE PARU.
Le Jay - J. Tonson & J. Watts (1774) 2 ouvrages en 4 volumes in-4 de : I/ (1) f. pour le portrait, (2) ff., XV pp., (4) ff., 363 pp., (6) ff., XVIII pp., (1) f. bl., (1) f., 95 pp. ; II/ 538 pp., (8) ff. de table.; III/ (1) f.,411 pp., (12) pp. de table ; IV/ (1) f. pour le portrait, (4) ff., LIV et 416 pp. Maroquin bleu nuit, triple filet or encadrant les plats, dos lisses richement ornés, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge, double filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque. 289 X 230 mm. EXCEPTIONNELLE REUNION, EN TRES BELLE RELIURE HOMOGENE EN MAROQUIN DU TEMPS, DE L’EDITION ORIGINALE IN-4 DU VOYAGE DE MONTAIGNE ET DE LA PREMIERE EDITION COMPLETE DES ESSAIS. LES EDITIONS ANCIENNES DES « Essais » DE MONTAIGNE EN MAROQUIN DE L’EPOQUE ONT DE TOUT TEMPS ETE RECHERCHEES. SUPERBE ET PRECIEUX EXEMPLAIRE, GRAND DE MARGES (hauteur : 289 mm), SUR GRAND PAPIER, CONSERVE DANS SON MAROQUIN BLEU NUIT DE L’EPOQUE. L’exemplaire répertorié par Philippe Desan mesurait 283 mm de haut et l’exemplaire répertorié par André Pottiée-Sperry : 285 mm. Tchemerzine ne cite que 3 exemplaires, tous reliés en veau ancien : « Bénard, 4000 frs ; Roussel, 1300 frs ; De Backer, 3650 fr. ». EXCEPTIONNELLE REUNION DES ESSAIS ET DU JOURNAL DE MONTAIGNE CONSERVES DANS LEUR RELIURE HOMOGENE EN SUPERBE MAROQUIN BLEU NUIT DU TEMPS.
Paris, Abel L'Angelier, 1595. LA PRECIEUSE EDITION ORIGINALE COMPLETE DES ESSAIS DE MONTAIGNE EDITEE PAR MARIE DE GOURNAY, « FILLE SPIRITUELLE » DE L’AUTEUR. ELLE FIXE LE TEXTE DEFINITIF DE CE MONUMENT DE LA LITTERATURE DE LA RENAISSANCE. L’édition originale, parue en 1580, possédait les deux premiers Livres ; le troisième Livre parut en 1588. Tchemerzine, IV, 876 et III, 460 ; Sayce, 7a ; Philippe Desan, Bibliotheca Desaniana, 21 ; Le Petit, 102-105 ; Picot, Catalogue du Baron J. de Rothschild, I, 141 ; Bulletin Morgand et Fatout, 8961 ; En Français dans le texte, n°73. PRECIEUX EXEMPLAIRE AVANT LES CARTONS POSSEDANT LE FEUILLET D’ERRATA ET BIEN COMPLET DE LA CELEBRE PREFACE DE MONTAIGNE « C’est icy un livre de bonne foi » que l’on ne rencontre que dans les exemplaires édités par Abel L’Angelier.
Lyon, Jean Stratius, à la Bible d'Or, 1585. In-8 de (24) ff., 605 pp. Maroquin olive, plats et dos lisses entièrement ornés d'un décor à la fanfare, armoiries, symboles, fleurs de lys, tête de mort et mention « Spes Mea Deus » frappés or, filet or sur les coupes, tranches dorées, exemplaire réglé, mouillures. Reliure de l'époque aux armes du roi Henri III. 171 x 100 mm. L’EXEMPLAIRE RELIE POUR LE ROI HENRI III (1574-1589) des œuvres du Cordelier qui prêcha le massacre de la Saint-Barthelemy à la cour du roi Charles IX (1560-1574). Le volume est une violente et hardie diatribe contre Calvin et sa doctrine. « En 1571, François Panigarole alla terminer ses études de théologie à Paris. Il prêcha devant Catherine de Médicis le massacre de la Saint-Barthelemy. Après ces événements dramatiques qu’il avait appelé de ses vœux, il dut quitter la France ». « Après s’être arrêté à Lyon et à Anvers, il retourna en 1573 en Italie et enseigna pendant les années suivantes la théologie dans divers couvents de son ordre. Ses sermons, où au jugement de Tiraboschi se remarquent une imagination des plus riches, une grande force de sentiments, un style énergique, plein de gravité quoique un peu redondant, lui valurent la réputation méritée de l'orateur le plus éloquent de ses contemporains et compatriotes. Après avoir passé 2 ans auprès de Saint-Charles Borromée, qui l'estimait beaucoup, il fut promu en 1587 à l'évêché d'Asti. Deux ans après il fut envoyé à Paris pour y soutenir par son éloquence le parti de la Ligue ». PRECIEUX ET BEL EXEMPLAIRE, REGLE, PROVENANT DE LA BIBLIOTHEQUE Edouard Rahir avec ex-libris, dédicacé à Pierre de Gondy, Evêque de Paris, REVETU D’UNE TRES ELEGANTE RELIURE DE L’EPOQUE ORNEE D’UN DECOR A LA FANFARE AUX ARMES ET EMBLEMES DU ROI HENRI III. Elle a été exécutée pour le roi et offerte par ce dernier à un pénitent, membre de la Cour, appartenant à une confrérie de la bonne mort fondée par le roi. Guigard nous apprend que le roi Henri III (1551-1589) utilisait plusieurs fers héraldiques dont la célèbre tête de mort présente ici sur le dos du volume. Ce lugubre symbole fait allusion à la mort de La princesse de Clèves, dont il était éperdument épris. Henri III en ressentit une telle douleur que pendant longtemps il se tint presque enfermé dans son palais. Précieux volume, l’un des rarissimes exemplaires anti-protestant unissant Catherine de Medicis, Charles IX, Henri III, la Saint-Barthelemy et une remarquable reliure à la fanfare aux armes et emblèmes du roi.
Paris, Denoël, 1967. In-8 de 163 pp., (1) f., broché, chemise et étui Devauchelle. 208 x 125 mm EDITION ORIGINALE. L’un des 15 exemplaires appartenant au tirage de tête sur vélin pur fil Lafuma Navarre (N°2). Le troisième roman de Perec renverse le schéma habituel de l’énonciation : le narrateur s’adresse au personnage principal en le tutoyant, affirmant ainsi ce roman comme une autofiction. Cette utilisation du ‘tu’ est analysée par Pérec : « C’est une forme qui mélange le lecteur, le personnage et l’auteur. Ce ‘tu’ est en même temps un ‘je’ ». « Tu as vingt-cinq ans et vingt-neuf dents, trois chemises et huit chaussettes, quelques livres que tu ne lis plus, quelques disques que tu n'écoutes plus. Tu n'as pas envie de te souvenir d'autre chose, ni de ta famille, ni de tes études, ni de tes amours, ni de tes amis, ni de tes vacances, ni de tes projets. Tu as voyagé et tu n'as rien rapporté de tes voyages. Tu es assis et tu ne veux qu'attendre, attendre seulement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à attendre : que vienne la nuit, que sonnent les heures, que les jours s'en aillent, que les souvenirs s'estompent. » Le roman est écrit à la deuxième personne du singulier, à l’exception de quelques lignes qui reprennent le Bartleby de Herman Melville, figure emblématique du détachement, et dont on retrouvera de nombreux échos dans l’œuvre ultérieure de Perec. (Dictionnaire des œuvres 3434) Un homme qui dort s’apparente à une litanie par laquelle se formule – et se produit – l’expérience d’une triple dissolution : de l’espace, du temps et du corps ; disparition du sujet, donc, comme jouissance ou extase du vide. (Frédéric Yvan). Il s’agit de la première émergence évidente, chez Perec, de cette obsession du manque, de la disparition. « C’est l’histoire de quelqu’un qui se déprend complètement, qui tombe dans l’indifférence et qui ensuite est fasciné par cette indifférence » (Pérec). L’œuvre a été adaptée au cinéma en 1974 et a remporté le prix Jean-Vigo. BEL EXEMPLAIRE, L’UN DES 15 PREMIERS, CONSERVE BROCHE, TEL QUE PARU.
Paris, Jean Baptiste Coignard, 1695. In-12 de 1 titre, (4) ff., 69 pp., 36 pp. [Peau d’âne], 12 pp. [les Souhaits ridicules]. Peau d’Âne est précédé d’un titre particulier compris dans la pagination et les Souhaits ridicules d’un simple faux-titre. Veau blond, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs finement orné, pièces de titre en maroquin citron et vert, filet or sur les coupes, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure signée « Petit successeur de Simier », vers 1860. 161 x 96 mm. SECONDE EDITION COMPLETE, RARISSIME, DONT TCHEMERZINE NE CITE QU’UN SEUL EXEMPLAIRE « Daulnoy, veau ancien, 4 100 FF ». Les éditions originales de Peau d’Ane » et des Souhaits ridicules paraissent l’année précédente, en 1694, chez le même imprimeur. Ce recueil renferme l'un des plus célèbres contes de Perrault, Peau d'âne, initialement publié en 1694 à la suite de la seconde édition de Griselidis. On y trouve également l'intéressante préface (8 pages) de Perrault qui défend les contes comme un divertissement et un sujet d'instruction (cf. Tchemerzine, t. V, pp. 174-175) : ces bagatelles n'estoient pas de pures bagatelles, qu'elles renfermoient une morale utile, & que le récit enjoué dont elles estoient enveloppées, n'avoit esté choisi que pour les faire entrer plus agréablement dans l'esprit & d'une manière qui instruisist & divertist tout ensemble. Selon la nouvelle classification des contes de Ruth B. Bottigheimer1, Peau d’Asne serait le premier conte de fées français écrit. PRECIEUX EXEMPLAIRE PROVENANT DE LA BIBLIOTHEQUE Guy Pellion AVEC EX-LIBRIS ARMORIE.
Lisbonne, Monteiro & Co., 1918. In-8 de 16 pp., broché et non coupé, sous couverture crème, premier plat imprimé d'un joli décor Art Nouveau composé du titre et d'un encadrement de tirets. 205 x 136 mm. Rare édition originale. J. Blanco, Fernando Pessoa. Esboço de uma bibliografia, Maia, Centro des Estudos Pessoanos, 1983, p. 209, n° PO 13; P. Quillier, notice, in: F. Pessoa, Oeuvres poétiques, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 2001, pp. 2020-2022. Composé en 1915, ce poème orthonyme et homoérotique évoque les amours de l'empereur Hadrien et de son favori Antinoüs. Le texte présente d'importantes variantes par rapport à celui que Pessoa insérera, après l'avoir retravaillé, dans le premier fascicule d'English poems publié en 1921 Selon certains spécialistes, la poésie de Pessoa présente « l’analyse la plus subtile, dolente et tragique de l’homme du XXe siècle, mais aussi la plus lucide, la plus impitoyable ». Comme le signale Tabucchi, on peut dire que Pessoa (dès 1914) a résumé « par avance » les problématiques du XXe siècle : le moi, la conscience, la solitude. Sa manière de les affronter fait de lui une figure étonnante et incontournable de la poésie contemporaine. Fernando Pessoa has always been considered one of the best Portuguese poets, but we should not forget that he started his poetic career as an English poet and this astonishing bilingualism throws a new light on one of the greatest poets of our century. Not only did Pessoa write both in English and Portuguese throughout his life, but he always kept in his heart the secret wish to publish his poems written on English and to be considered an English author. That Portuguese “gentleman” who went on reading English books more than anyone else in Portugal, published his first poems in English, in 1918 ” (Anne Terlinden). Fernando Pessoa (1888-1935) apprit l’anglais dans son enfance, à Durban (Afrique du Sud), où il passa une partie de son adolescence. RARE ET PRECIEUX EXEMPLAIRE CONSERVE BROCHE, TEL QUE PARU, CONDITION RARE ET RECHERCHEE. A very rare and attractive wide-margined untrimmed copy kept in its original wrappers, as issued.
Paris, NRF Gallimard 1919-1927. 13 volumes in-4, exemplaire conservé broché, tel que paru. 217 x 165 mm. Le chef-d’œuvre de Marcel Proust et l’une des œuvres majeures de la littérature universelle. EDITION ORIGINALE, à l’exception du premier volume Du côté de chez Swann d’abord paru chez Grasset et seul paru chez cet éditeur, DE La Recherche. En Français dans le texte, 342. Chacun des volumes est ici réimposé en format in-4 sur vergé Lafuma-Navarre et réservé aux Bibliophiles de la Nouvelle Revue Française. Du côté de chez Swann, 1919, exemplaire n°109. A l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, exemplaire n° 104. Le Côté de Guermantes I, 1920, exemplaire n° CX. Le Côté de Guermantes II. Sodome et Gomorrhe I, 1921, n° CX. Sodome et Gomorrhe II, 1922, 3 volumes ; le second volume exemplaire n° XXXVI, les deux volumes autres non numérotés. La Prisonnière, 1923, 2 volumes, chacun exemplaire n° C. Albertine disparue, 1925, 2 volumes, chacun exemplaire n° CI. Le temps retrouvé, 1927, 2 volumes, chacun exemplaire n° XLII. SUPERBE EXEMPLAIRE SUR GRAND PAPIER, CONSERVE BROCHE, TEL QUE PARU.
Amsterdam [Paris], I752. 6 tomes en 8 volumes in-12. Exemplaire sur papier de Hollande. Reliure de l’époque en maroquin rouge, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos lisse orné aux petits fers, gardes de papier marbré bleu, tranches dorées sur marbrure. Reliure de l’époque de Derome. 149 x 83 mm. PREMIERE EDITION PUBLIEE PAR FRANCOIS-MARIE DE MARSY. L’éditeur a rajeuni l’orthographe et modifié le style de l’œuvre rabelaisienne pour en faciliter la lecture afin, écrit-il dans sa préface, « de faire entendre Rabelais à la plupart des lecteurs ». Il a, de plus, enrichi le texte de nombreuses notes et remarques. EXEMPLAIRE RELIE EXCEPTIONNELLEMENT EN 8 VOLUMES, AU LIEU DES 6 POUR L’EDITION COURANTE ET IMPRIME SUR PAPIER FIN DE HOLLANDE. Cette édition est assurément l'une des plus originales du XVIIIè siècle, s’efforçant pour la première fois de transcrire le texte de Rabelais en français du siècle des Lumières. Elle est à ce titre justement recherchée par les amateurs de ce merveilleux auteur qui apprécient le travail de l'Abbé de Marsy qui s'est attaché dans ses corrections au rajeunissement du texte et des expressions pour faciliter la lecture tout en conservant le texte ancien en marge inférieure évitant ainsi de dénaturer l'œuvre de Rabelais. Provenance : Dudley C. Marjoribanks (1820-1894) ; René-Charles Guilbert de Pixerécourt (1773-1844 ; sa vente, Paris, 1839, n°1409 : la reliure y était attribuée à Derome) ; Comtesse de Behague.
Paris, Bernard Grasset, 1924. In-12 de XV et 239 pp., brochure de l’éditeur, exemplaire non rogné. 190 x 130 mm. EDITION ORIGINALE DU DERNIER ROMAN DU JEUNE RADIGUET. L’un des mythiques 10 premiers exemplaires sur Chine. « Ce second et dernier livre du jeune Raymond Radiguet (1903-1923), paru un an après sa mort, marque une étape dans la manière de cet écrivain si prodigieusement précoce. Tandis que dans ‘le Diable au corps’ il avait traité le thème d’un adolescent engagé dans un trop grand amour, avec d’évidentes intentions antiromantiques et anti-rhétoriques, se fiant seulement aux maigres enchantements d’une minutieuse et précise ‘relation’, il tente ici le roman de pure analyse : un roman, où seule la psychologie est romanesque, tout effort d’imagination tendant à suggérer, non des événements extérieurs, mais des sentiments. Comme tel, le roman, ou plutôt le conte, est dépourvu de toute intrigue. François, jeune homme tranquille et raffiné, qui vit seul avec sa mère et se trouve suffisamment riche pour n’être pas obligé d’exercer une profession, fait par hasard, un soir, la connaissance au théâtre du comte Anne d’Orgel, type pittoresque d’aristocrate pour qui la vie consiste à observer scrupuleusement et sagement une série de devoirs mondains. L’excellent vieillard l’introduit dans son milieu et dans sa famille. François y fait la connaissance de la jeune femme de son nouvel ami. Quelques regards suffisent pour faire naître l’amour entre eux. Cet amour est cependant combattu par le sens du devoir et par la loyauté de ces deux âmes. Au cours d’un bal, les deux protagonistes acquièrent la certitude intime et profonde que leur passion, pour dominée qu’elle soit par la fatalité, n’en sera pas moins toujours sacrifiée au devoir. En effet, rien ne se passe et le drame reste purement intérieur : ce qui nous vaut de minutieuses analyses psychologiques. Radiguet a offert, avec ce petit livre, un modèle typique d’une des tendances caractéristiques qui domine le roman français contemporain : le néo-classicisme. » (Dictionnaire des Œuvres). Dans son Journal Gide écrit : « Après Le Grand Meaulnes, lu le Bal du comte d'Orgel que je ne connaissais pas davantage. Extraordinaire pureté de ce livre ; presque excessive. Cela tient de la gageure et de l'acrobatie. La réussite est à peu près parfaite. Bien supérieur au Grand Meaulnes ». TRES BEL EXEMPLAIRE CONSERVE BROCHE, A TOUTES MARGES, TEL QUE PARU.
Paris, Bernard Grasset, 1924. In-12 de 244 pp., broché sous couverture vert d’eau imprimée spécialement, dos de la couverture passé, exemplaire non coupé. 187 x 119 mm. TRES RARE VERITABLE EDITION ORIGINALE DITE « DES BONNES FEUILLES », DU SECOND ET DERNIER ROMAN DU JEUNE RADIGUET. Tirage unique dit des « bonnes feuilles » limité à 20 exemplaires pour les amis de Radiguet, donnant le premier état du roman avant les modifications et suppressions apportées par la suite par les correcteurs (Cocteau, P. de Lacretelle, R. Behaine, J. Kessel, Grasset). La couverture porte cette mention : Epreuve du roman de Raymond Radiguet Le Bal du comte d’Orgel. En l’état exact laissé par l’auteur et avant toutes corrections même typographiques. À chaque page on peut constater que le texte est très différent de celui publié et qu’il y eut de très nombreuses et importantes modifications. Il a été tiré de ces bonnes feuilles vingt exemplaires numérotés. Notre exemplaire porte le numéro 9. Raymond Radiguet avait remis à Grasset les épreuves de son second roman en octobre 1923. Jugeant le texte abouti, l’éditeur en tira immédiatement des épreuves avant la fin du mois d’octobre. Radiguet mourut brutalement le 12 décembre sans avoir pu les corriger. En hommage au romancier disparu, Grasset en fit cependant tirer 20 exemplaires, avant l’édition définitive, dont le texte sera fortement modifié. « Ce second et dernier livre du jeune Raymond Radiguet (1903-1923), paru un an après sa mort, marque une étape dans la manière de cet écrivain si prodigieusement précoce. Tandis que dans ‘le Diable au corps’ il avait traité le thème d’un adolescent engagé dans un trop grand amour, avec d’évidentes intentions antiromantiques et anti-rhétoriques, se fiant seulement aux maigres enchantements d’une minutieuse et précise ‘relation’, il tente ici le roman de pure analyse : un roman, où seule la psychologie est romanesque, tout effort d’imagination tendant à suggérer, non des événements extérieurs, mais des sentiments. Comme tel, le roman, ou plutôt le conte, est dépourvu de toute intrigue. François, jeune homme tranquille et raffiné, qui vit seul avec sa mère et se trouve suffisamment riche pour n’être pas obligé d’exercer une profession, fait par hasard, un soir, la connaissance au théâtre du comte Anne d’Orgel, type pittoresque d’aristocrate pour qui la vie consiste à observer scrupuleusement et sagement une série de devoirs mondains. L’excellent vieillard l’introduit dans son milieu et dans sa famille. François y fait la connaissance de la jeune femme de son nouvel ami. Quelques regards suffisent pour faire naître l’amour entre eux. Cet amour est cependant combattu par le sens du devoir et par la loyauté de ces deux âmes. Au cours d’un bal, les deux protagonistes acquièrent la certitude intime et profonde que leur passion, pour dominée qu’elle soit par la fatalité, n’en sera pas moins toujours sacrifiée au devoir. En effet, rien ne se passe et le drame reste purement intérieur : ce qui nous vaut de minutieuses analyses psychologiques. Radiguet a offert, avec ce petit livre, un modèle typique d’une des tendances caractéristiques qui domine le roman français contemporain : le néo-classicisme. » (Dictionnaire des Œuvres, I, 376). BEL EXEMPLAIRE CONSERVE BROCHE, NON COUPE, TEL QUE PARU.