8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 PUF, 1984, pt in-8°, 518 pp, annexes, biblio, broché, bon état (Coll. Thémis)
Albin Michel, 1973, in-8°, 159 pp, traduit du russe, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
En 1938, Béria, alors chef tout-puissant de la police secrète soviétique – le NKVD – crée à Moscou, pour d'éminents spécialistes de l'aviation, une charaga, bureau d'études et de construction dont tout le personnel est composé de détenus. C'est là que l'auteur, un de ces spécialistes en aéronautique, retrouve une centaine de savants, ingénieurs et techniciens. En tête, Andréi Tupolev, un des plus célèbres constructeurs d'avions qui, après des voyages d'études à l'étranger, a été accusé d'avoir vendu des plans à l'Allemagne nazie. “En prison avec Tupolev” est l'histoire de cette captivité ubuesque de 1938 à 1941 où Tupolev, Petliakov, Miassichtchev, Neman, Putilov, Tvhijevski, Tchériomoukhine, Markov, Bazenkov... bref toute l'élite de la construction aéronautique russe furent arrêtés, envoyés en camp, puis transférés dans des "charagas" (ou charachkas, bureaux d'études au personnel principalement composé de détenus) lorsqu'on eut besoin d'eux.
Seuil, 1976, in-8°, 298 pp, broché, bon état, envoi a.s. (Coll. L'histoire immédiate)
Le Cherche Midi, 2008, in-8°, 237 pp, 63 documents et photos en noir et en couleurs dans le texte et hors texte, chronologie, sources et biblio, cart. illustré de l'éditeur, bon état
Cet ouvrage retrace la vie et l'action sociale de Léopold Bellan (1857-1936), figure majeure de la bienfaisance privée sous la Ille République, encore mal connue du grand public. Issu d'un milieu modeste, devenu entrepreneur dans le domaine du textile, Léopold Bellan poursuit une carrière politique qui le conduit à la présidence du conseil municipal de Paris en 1910. Afin de seconder les réalisations sociales mises en place par la Ille République à partir des années 1880, il fédère l'énergie de citoyens désireux de s'investir dans des actions de bienfaisance privées. Il crée en 1894 à Paris la Société d'enseignement moderne pour le développement de l'instruction des adultes. Celle-ci se hisse avant 1914 aux premiers rangs des mouvements d'éducation populaire en Île-de-France, en accueillant chaque semaine près de 20.000 élèves. A partir de 1915, Léopold Bellan élargit son action en créant un établissement destiné à héberger des orphelines de guerre. Un second orphelinat est créé en 1918, puis suit une impressionnante série d'établissements et de filiales destinés à l'hébergement de personnes vulnérables, à la prise en charge des malades du cancer et de la tuberculose ou encore à la propagation de l'hygiène. L'éducation populaire, les activités sportives et culturelles sont également favorisées. Dans les années 1930, l'Association Léopold Bellan devient un acteur de poids dans le domaine social. L'histoire de Léopold Bellan nous offre une figure exemplaire de citoyen soucieux du bien de ses contemporains dont les idéaux demeurent vivants encore aujourd'hui - celle d'un véritable pionnier de l'humanitaire. L'actuelle Fondation Léopold Bellan est l'héritière de ce vaste patrimoine ; elle poursuit avec ferveur l'action de son créateur.
Flammarion, 1947, in-8°, 398 pp, broché, bon état
"M. François Charles- Roux est un des derniers représentants de cette fameuse « carrière » où il n'était pas rare, avant 1939, de rencontrer des hommes qui avaient le sens de la grande politique, de l'histoire, de la littérature, et dont la culture générale était grande. L'auteur est demeuré auprès du Saint-Siège de 1932 à 1940. Il a beaucoup vu, beaucoup entendu, beaucoup retenu dans les couloirs du Vatican pendant que la guerre s'apprêtait à fondre sur l'Europe et que le fascisme s'installait sur la roche tarpéienne. Il s'agit là d'un document qui demeurera indispensable à tous ceux qui voudront comprendre le drame de l'alliance italo-allemande." (Bernard Simiot, Hommes et mondes, 1947) — "Un diplomate à court d'anecdotes manquerait à un des devoirs mineurs de son état. Mais c'est peu qu'elles amusent. Il faut qu'elles peignent un caractère, résument un événement, suggèrent une idée. La collection personnelle de M. François Charles-Roux répond à ces exigences. Distrayante et instructive, elle nourrit de son fonds romain le nouvel ouvrage de l'ancien ambassadeur auprès du Saint-Siège : Huit ans au Vatican (1932-1940). Partagé entre deux vocations, l'histoire et la Carrière, M. Charles-Roux a pris, on le sent bien, des notes tour à tour fort sérieuses et plaisantes sous les fresques néo-pompéiennes du beau palais Taverna, qui choquent un peu le goût de son successeur, M. Jacques Maritain. Encore fallait-il non seulement un observateur attentif mais un vrai psychologue pour nous révéler si profondément les pensées des deux papes qui, d'une guerre mondiale à l'autre et de l'avènement du communisme au provisoire triomphe des fascistes et des hitlériens, ont fait la part du feu mais préservé celle de l'Eternel. A Pie XI, puis à Pie XII qu'il a d'abord connu sous les traits du cardinal Pacelli, secrétaire d'État du premier, M. François Charles-Roux ne mesure pas les témoignages d'affectueuse admiration. Le portrait moral qu'il fait d'eux inspire à leur égard un respect qu'il faut bien accorder à des hommes parvenus, peut-être, à la sainteté dans des conditions plus difficiles que les ermites ; plus difficiles aussi qu'elles ne l'auraient été dans un temps serein..." (Le Monde, 16 décembre 1947)
Fayard, 1958, in-8°, 377 pp, broché, couv. lég. salie, bon état
"Avant de devenir ambassadeur auprès du Vatican, F. C.-R. exerça pendant la première guerre mondiale les fonctions de secrétaire puis de conseiller à l'Ambassade de France auprès du gouvernement italien. Ses souvenirs fournissent des précisions intéressantes sur les relations franco-italiennes, sur les hommes d'Etat italiens et sur la personnalité de Barrère, alors ambassadeur à Rome, pour lequel l'auteur professe la plus grande admiration. Un chapitre très sévère sur Caillaux à propos de son voyage en Italie en 1916." (Revue française de science politique, 1960) — "... on lira avec l’intérêt le plus vif les chapitres relatifs à la première offensive de paix austro-allemande, préparée entre les deux partenaires par une négociation si réellement secrète que nul, chez les Alliés, ne la soupçonna et qu’elle demeura encore inconnue dix ans plus tard quand M. Charles-Roux en révéla l’existence et le détail. (...) M. Charles-Roux apporte ici le témoignage le plus direct, les informations les plus détaillées et les plus précises, qui se trouvent être assez accablantes, sur le séjour à Rome de Joseph Caillaux, ses relations avec des personnages tarés, sa propagande à rebours, ses conversations officieuses, son audience au Vatican, le dépôt en lieu sûr de ses papiers, dont le fameux dossier « Rubicon », projet de prise du pouvoir, de mise en congé des Chambres, de limogeage de tous les commandants d’armée, le commandement en chef étant donné à Sarrail, et d’ouverture immédiate des pourparlers de paix. Sur cette tragi-comédie se greffe la farce des démêlés de Mme Caillaux avec l’ambassade (que Joseph Caillaux n’honorait pas de sa visite, sinon pour y faire viser son passeport diplomatique établi sous un faux nom !) La farce, il est vrai, serait plus drôle si elle n’avait suscité tant de remous, d’embarras et d’interventions. « Barrère et moi, note M. Charles-Roux, nous fûmes surpris et un peu écœurés que, dans la tragédie alors vécue par la France, un président du conseil français crût devoir insister à ce point auprès d’un ambassadeur, pour apaiser les susceptibilités d’une voyageuse dont, après tout, le seul titre personnel à la notoriété était un assassinat prémédité, ce qui n’était pas fait pour lui ouvrir toutes grandes les portes d’une ambassade française... » L’activité romaine du passeur de Rubicon (qui, à la différence de César, n’envisageait pas de sauter le pas à la suite d’une victoire, mais pour mieux assurer une demi-défaite) eut pour conséquence de grandes alarmes chez les alliés, redoutant que la France fût sur le point de les « lâcher ». Plus tard, à Clemenceau qui exprimait devant lui un certain doute sur ce que Cailloux eût « positivement trahi », et qui lui demandait ce qu’il en pensait, M. Charles-Roux fit cette réponse (concernant le seul épisode italien), qui demeure sa conclusion d’aujourd’hui : « Je pense (qu’il) a été l’instrument d’un agent de l’ennemi, Cavallini, qui avait été chargé par la propagande allemande d’aider au succès de la manœuvre pacifiste de décembre 1916. » Le livre relate ensuite les nouvelles tentatives de paix, les ouvertures de l’empereur Charles par l’intermédiaire de ses beaux-frères, les princes Sixte et Xavier de Bourbon-Parme ; puis Caporetto, le redressement italien vigoureusement appuyé par les alliés ; l’armistice, les griefs et les rancœurs de l’Italie, la tension franco-italienne, et le rôle décisif que joua Barrère tout au long de ces diverses crises. Tout empli qu’il soit par les événements dont n’était que trop riche cette période de l’histoire, le livre fait sa place au pittoresque, à l’observation des mœurs et des hommes, aux croquis et aux portraits." (Yves Florenne, Le Monde diplomatique, 1958)
Laffont, 1974, in-8°, 412 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Les dossiers noirs)
Voici, racontée pour la première fois dans toute son ampleur, la prodigieuse affaire Stavisky qui fut la plus célèbre de l'entre-deux-guerres. Elle fut non seulement le prétexte d'une espèce de révolution politique, d'une émeute qui fit vingt-huit morts et de nombreux blessés, d'une étrange folie collective qui fit trembler le monde du Parlement, de la Justice et de la Presse ; non seulement elle laissa dans son sillage de "boue et de sang" deux énigmes obsédantes, celle de Chamonix et celle de la Combe-aux-Fées, mais aujourd'hui encore, elle reste dominée par le fantôme d'un personnage hors série. Un aventurier mégalomane, une sorte d'Arsène Lupin de l'escroquerie, qu'on admirait parce qu'il gaspillait l'argent à pleines mains, tandis que lui, jouait sa chance avec les atouts que lui procuraient la veulerie des uns, les appétits des autres. Marcel Montarron, l'un des auteurs de cet ouvrage, a suivi comme reporter d'un hebdomadaire spécialisé tous les épisodes de cet extraordinaire roman vécu. Il a connu quelques-uns des acteurs, le fameux Bonny, Gilbert Ramognino et Jo-les-Cheveux-Blancs, le commissaire Charpentier, le juge Rabut, le baron de Lussatz, Carbone, Spirito, et son témoignage sur la nuit tragique de la Concorde fut recueilli par la Commission parlementaire du 6 février. (4e de couverture)
P., Sindbad, 1980, in-8°, 275 pp, tiré sur papier vergé, broché, couv. orange à rabats, état correct (La Bibliothèque arabe, Coll. L'Actuel)
P., André Delpeuch, 1926, in-8°, xii-340 pp, préface d'Henri Barbusse, notes bibliographiques, index, reliure demi-basane noire, dos à 4 faux-nerfs, titres et filets dorés (rel. de l'époque), coins émoussés, coupes frottées, trace d'étiquette au dos, bon état. Peu courant
Un livre qui critique, qui dénonce, qui déclare la guerre à la guerre... Armand Charpentier (1864-1949) fut un libertaire, partisan de l'union libre (“L'Évangile du bonheur, mariage, union libre, amour libre”, 1898), un fervent dreyfusard (“Historique de l'affaire Dreyfus”, 1933), l'historien du Parti radical (“Le Parti radical et radical-socialiste à travers ses congrès, 1901-1911”, 1913), un pacifiste (“La Guerre et la Patrie”), ce qui l'entraînera comme de nombreux anciens dreyfusards (Ajalbert, Mauclair, Zévaès, Victor Margueritte...) vers la collaboration durant l'Occupation... (cf. Simon Epstein, “Les dreyfusards sous l'Occupation”, 2001)
Belin, 1997, in-8°, 285 pp, 32 photos dans le texte, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Un savant, une époque)
Jean Perrin fit des débuts fracassants en apportant la preuve directe, à 24 ans, de l'existence de l'électron. Sur sa lancée, il démontra expérimentalement l'existence des atomes. Le prix nobel de physique couronna ses travaux. Mais tout génial physicien qu'il fût, Perrin refusa d'admettre les deux théories essentielles - la chimie électronique et la mécanique quantique appliquée à la chimie - qui permirent de comprendre la nature des laisons chimique et autoriseront le développement fulgurant de la chimie. Cette discipline n'était pour lui qu'une sous-discipline de la « physique classique », son obstination en la matière est sans doute l'un des facteurs responsables du retard de la chimie française pendant des décennies. Jean Perrin fut néanmoins un homme politique de poids. Membre du gouvernement de Léon Blum, il engagea, pour la première fois en France, une véritable politique scientifique. Il est ainsi le créateur du CNRS et du Palais de la Découverte.
Fayard, 1968, in-8°, 427 pp, cart. éditeur, jaquette illustrée par Siné, état correct
Le premier ouvrage retraçant toute l'histoire de la "Révolution de Mai" (achevé d'imprimer du 16 septembre 1968), lyrique, mordant, rempli de révélations, fourmillant d'anecdotes et de portraits... C'est aussi le premier livre de l'auteur, journaliste au quotidien "Combat" devenu ensuite romancier.
CHASSAIGNE (Philippe), Olivier Dard, Jean-Louis Margolin, Sylvain Schirmann.
Reference : 104793
(2004)
CNED-Sedes, 2004, gr. in-8°, 286 pp, chronologie, biblio, index, broché, bon état (Coll. CAPES-Agrégation)
De la première guerre balkanique (1912-1913) à la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), l'aire géographique couverte par cet ouvrage connut huit conflits qui firent plus de soixante millions de morts et causèrent des destructions massives. Les Etats belligérants durent procéder à un effort de mobilisation sans précédent, aussi bien sur le plan militaire qu'économique ou psychologique. Pour certains régimes politiques (Empire tsariste, Troisième République...), ce fut une épreuve qu'ils ne purent surmonter. Inversement, la guerre donna naissance à des idéologies qui devaient marquer le siècle d'une empreinte durable (bolchevisme, fascisme ou nazisme, mais aussi européisme et pacifisme), et elle fut la matrice du Welfare State. Enfin, et peut-être même surtout, la guerre concerna les populations civiles, plus que jamais par le passé : non seulement leur participation à l'effort de guerre fut essentiel mais, occupées, réfugiées, déplacées, bombardées, elles devinrent des enjeux tactiques et stratégiques. Dans cet ouvrage, Philippe Chassaigne, Olivier Dard, Jean-Louis Margolin et Sylvain Schirmann analysent les transformations du "phénomène guerre" et les interactions entre guerre et société au cours de ce premier vingtième siècle qui fut celui de la "guerre totale".
Librairie technique et économique, 1937, gr. in-8°, 307 pp, biblio, broché, bon état, envoi a.s. (nom du destinataire effacé)
Payot, 1952, in-8°, 244 pp, 12 cartes, broché, bon état
Payot, 1953, in-8°, 216 pp, 8 cartes, broché, bon état
Panazol, Editions Lavauzelle, 2001, in-8°, 288 pp, broché, bon état. Réimpression de l'édition Ch.-Lavauzelle de 1948.
"... La première période, qui va de l'année 1945 à la fin de l'année 1953, date de l'explosion de la première bombe soviétique à hydrogène, est celle du monopole, puis de la prépondérance américaine en matière d'armement atomique. La plupart des ouvrages publiés durant ces années, et consacrés à l'arme nouvelle, n'offrent plus guère, aujourd'hui, qu'un intérêt très rétrospectif. Si elles peuvent paraître moins totalement périmées, les grandes études de stratégie générale datant également de cette période doivent néanmoins être en grande partie reconsidérées en fonction de données techniques très largement renouvelées : on signalera pourtant, parmi les plus suggestives, celles du Général L.-M. Chassin..." (Raoul Glrardet, Problèmes militaires contemporains : Etat des travaux, Revue française de science politique, 1960)
Editions de la Nouvelle Revue Critique, 1947, in-12, 182 pp, 10 illustrations et la reproduction en hors texte de deux dessins inédits, broché, bon état
"Les rigoureuses méthodes de recherches de Charles Chassé (1883-1965) l'amenèrent à révéler de quelles mystifications ont procédé la célébrité d'Alfred Jarry et d'Ubu Roi, ainsi que celle du douanier Rousseau. On sait comment Ubu Roi, lors de sa première représentation, en décembre 1896, fut porté aux nues par nombre de critiques et d'auteurs comme une œuvre géniale où l'on voulait voir, sous la farce, la virulente satire d'une bourgeoisie égoïste, stupide et malfaisante, et découvrir un sens profond aux singularités de son vocabulaire. Jarry avait bien révélé, très discrètement, que « Ubu n'était que la déformation par un potache d'un de ses professeurs » et, à sa mort, en 1907, Valette dans le Mercure de France, et Laurent Tailhade avaient dit que Jarry avait écrit la pièce au collège en collaboration avec deux camarades. Le véritable auteur d'Ubu Roi, Charles Morin, alors lieutenant au 15e d'artillerie à Douai, avait d'ailleurs, dès le 17 décembre 1896, dévoilé dans une lettre à Henri Bauër, l'un des plus élogieux critiques de Jarry et de la pièce, les origines et le véritable caractère de celle-ci, tout en se défendant d'en vouloir revendiquer publiquement la paternité. Mais cette lettre demeura ignorée jusqu'au jour où Ch. Chassé la découvrit chez une bibliophile parisienne et l'on continua d'attribuer Ubu Roi à Jarry et de faire l'Ubu le symbole de la muflerie, de l'inconséquence et des ridicules du plus antipathique bourgeois. C'est l'enquête que Ch. Chassé, de retour en Bretagne après la guerre de 1914-18, entreprit auprès d'anciens camarades de Jarry, élèves comme celui-ci du «père Hébé», le professeur qui avait fourni le personnage d'Ubu, qui aboutit à faire la lumière sur la genèse de la pièce et le véritable rôle de Charles Morin, de son frère Henri et d'Alfred Jarry. La fortune le servit en lui faisant rencontrer le premier qui commandait le dépôt d'artillerie de Brest au moment même où lui-même venait d'être nommé professeur à l'Ecole Navale. Dans une brochure, “Sous le masque d'Alfred Jarry. Les sources d'Ubu Roi” (Floury, 1921), il put établir, en se fondant sur un solide ensemble de documents et de témoignages : – 1) Qu'Ubu Roi fut entièrement composé en 1886 par Ch. Morin, alors élève du lycée de Rennes, et n'était qu'un des épisodes fantaisistes imaginés par un groupe de potaches sur le compte d'un professeur aux allures prudhommesques et à la sévérité maladroite dont la classe était le théâtre d'inimaginables chahuts. – 2) Que Jarry, arrivé au lycée de Rennes en 1888, après le départ de Ch. Morin, y fut le camarade du jeune frère de celui-ci, Henri Morin, par lequel il connut la pièce d'Ubu Roi ; c'est Henri Morin qui lui en communiqua le manuscrit et l'autorisa en 1894 à la mettre au théâtre à la condition de changer les noms qui pourraient se prêter à des rapprochements indiscrets. C'est ainsi que le père Hébé devint Ubu. – 3) Qu'autrement le texte de Jarry ne diffère de celui de Ch. Morin que par une dizaine de variantes insignifiantes. La reprise d'Ubu Roi en 1922, par Lugne Poë au théâtre de l'Œuvre fut un four. Mais le personnage d'Ubu demeura un symbole et l'on continue encore d'attribuer Ubu Roi à Jarry. Les Sources d'Ubu Roi furent vite épuisées. Ch. Chassé les a complétées et développées en 1947, additionnées d'une étude sur le Douanier Rousseau, sous le titre : “Dans les coulisses de la gloire, d'Ubu Roi au Douanier Rousseau”. On y verra que, s'il a dépouillé Alfred Jarry de la paternité d'Ubu Roi, il lui a du moins reconnu la gloire d'avoir découvert et lancé le douanier Rousseau. Il paraît en effet certain que si Jarry n'avait pas connu celui-ci, originaire comme lui de Laval, et qui avait été en relation avec son père, et n'avait trouvé drôle de l'introduire parmi des artistes de ses amis pour en faire le jouet d'une énorme mystification, la peinture du douanier serait restée ignorée, même d'Apollinaire auquel Jarry avait fait connaître le naïf artiste et qui prit en charge la renommée de celui-ci après la mort de son ami. Faire l'histoire de cette mystification en restituant une authentique image du douanier Rousseau, parut à Ch. Chassé une belle occasion de s'amuser des inconséquences des snobismes qui font si facilement fortune dans le domaine de l'art plus encore que dans celui de la littérature...". (Armand Rébillon, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1966)
Hachette, 1962, in-8°, 302 pp, cartes, notes, index, broché, couv. illustrée, scotch en haut et en bas du dos, bon état (Histoire de la Troisième République, VI)
Volume VI seul (sur 7). — "Dans ce sixième tome, Jacques Chastenet conduit ses lecteurs des premiers mois de 1931 à la conclusion des accords de Munich le 30 septembre 1938. ... La parfaite maîtrise de son métier d'historien permet à Jacques Chastenet de conserver la tête froide en relatant cette succession d'événements en face desquels le lecteur, lui, ne saura rester impassible, tant ils sont proches encore et réveillent chez chacun, peurs, regrets, espoirs, colère ou amertume : assassinat de Doumer, incendie du Reichstag, projet avorté de Pacte à Quatre, affaire Stavisky, journée du 6 février, Front populaire, accords Matignon, Franc Auriol, les Ligues, la Cagoule, guerre d'Ethiopie, guerre d'Espagne, l'Anschluss, Munich..." (4e de couverture)
Hachette, 1962, in-8°, 302 pp, cartes, index, reliure demi-toile gris-vert, dos lisse avec titres et doubles filets dorés, couv. illustrée et dos conservés (rel. de l'époque), bon état
Tome VI seul (sur 7).
Hachette, 1960, in-8°, 352 pp, cartes, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état
Tome V seul (sur 7) — "Comme dans les volumes antérieurs de cette histoire, J. C. met l'accent sur les événements politiques et notamment sur la conjoncture internationale. Les problèmes économiques sont traités en quelques pages, à la suite des problèmes financiers." (Revue française de science politique, 1960)
Hachette, 1963, in-8°, 347 pp, cartes, notes, index, broché, couv. illustrée, bon état (Histoire de la Troisième République. VII)
"Le volume débute au lendemain de la signature des accords de Munich. Ceux-ci auraient pu, semble-t-il, contenter Hitler ; or la reculade des puissances ne fit qu'encourager le Führer à de nouvelles incursions dans des pays voisins de l'Allemagne nazie. L'affaire de Dantzig, l'invasion de la Pologne, la drôle de guerre, l'invasion de la France, l'appel du 18 juin, l'alliance Hitler-Staline, la fin de la IIIe République sont traités ici du point de vue politique, diplomatique et militaire avec un art propre à rendre vivants les êtres et à faire comprendre les mobiles secrets qui les ont fait agir. Cette histoire d'hier est évoquée de manière claire, lucide et complète. On lit les chapitres de M. Jacques Chastenet avec un intérêt soutenu ; on y découvre des dessous restés jusqu'ici ignorés. Et les problèmes les plus complexes sont résolus avec un brio d'exposition qui tient le lecteur haletant jusqu'aux ultimes pages de ce magistral ouvrage." (Revue des Deux Mondes, 1963) — "Ce dernier tome d'une oeuvre magistrale expose avec objectivité et clarté les origines de la guerre de 1939 et les événements dramatiques qui ont abouti au « suicide » de la Troisième République, le 10 juillet 1940. Le volume s'achève par un Epilogue de 25 pages qui résume toute l'histoire du régime. On y trouvera des vues synthétiques fort intéressantes sur les conséquences de la politique anticléricale des années 1900 et sur l'évolution qui a suivi, marquée par le déclin du positivisme, le succès de la philosophie bergsonienne et l'extension des mouvements de démocratie chrétienne." (Revue d'histoire de l'Église de France, 1964)
Fayard, 1957, fort in-12, 421 pp, biblio, index, qqs rares annotations stylo sur 20 pages, broché, bon état (Coll. les Grandes études historiques), envoi a.s.
Armand Fallières (1841-1931) fut président de la République française de 1906 à 1913. — “La France de M. Fallières” permet à Jacques Chastenet de brosser une grande fresque vivante, animée, colorée. Ces pages présentent un particulier intérêt parce que l'auteur a tenu à mettre en relief les aspects les plus variés de cette « époque pathétique » où la majorité des Français se croyait destinée à vivre pour toujours dans un pays pacifique et sans histoire... Jacques Chastenet nous démontre que les privilégiés de ces temps heureux se bouchaient volontairement les yeux pour ne pas voir la réalité. L'admission au dictionnaire de l'Académie du mot “épater” constituait un véritable événement. Il est vrai que Paul Bourget pouvait écrire gravement : « L'Académie française représente, avec le Vatican et la Chambre des Lords, l'un des trois piliers de la civilisation. » (Georges Huisman, Hommes et mondes, 1951)
Genève, Editions du Milieu du Monde, 1945, in-8°, 280 pp, 32 pl. de portraits et photos hors texte, broché, bon état
"Dans la collection « Bilans » des Éditions du Milieu du Monde, M. Jacques Chastenet fait paraître en un volume de 277 pages tout ce qui concerne vingt ans d’histoire diplomatique. C’est une sorte d’aide-mémoire commode et élégant qui permet de relier entre eux des faits dont la plupart ne sont pas encore oubliés mais dont on risquerait de perdre l’enchaînement. Cet abrégé ne mentionne d’ailleurs que des événements ayant une répercussion directe sur les principales relations politiques de peuple à peuple. Les faits de politique intérieure n’ont été rappelés que lorsqu’ils ont réagi sur la politique extérieure. L’histoire économique et financière n’a été qu’effleurée, sauf quand lorsque, comme en 1929, une gigantesque crise économique aux États-Unis paraît avoir eu des conséquences diplomatiques mondiales ; il en va de même pour l’industrialisation de la Sibérie. Le plan de l’ouvrage est le suivant : les principaux faits internationaux, survenus de 1919 à 1939 dans l’hémisphère occidental, ont été énumérés, puis deux chapitres ont été consacrés à l’hémisphère oriental. Une table chronologique et un index permettent aux lecteurs les rapprochements nécessaires. L’ouvrage est solidement fondé. L’auteur a utilisé des œuvres de base telles que le Survey of International affairs de Toynbee, les Livres jaunes, bleus, blancs, etc., publiés par les différents gouvernements, les collections de grands journaux internationaux et de la Revue américaine Foreign Affairs, En outre, le livre est agrémenté de magnifiques photographies fort plaisamment choisies." (Edmond Delage, Revue de Défense nationale, 1946)