Flammarion, 1977, in-8°, 544 pp, 16 pl. de gravures hors texte, chronologie, biblio, index, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, rhodoïd, bon état, envoi a.s.
En apprenant la mort de l'impératrice, le prince de Ligne s'écrie : "Catherine le Grand (j'espère que l'Europe confirmera ce nom que je lui ai donné), Catherine le Grand n'est plus. Ces mots sont affreux à prononcer ! L'astre le plus brillant qui éclaira notre hémisphère vient de s'éteindre !" Cette oraison funèbre n'ajoute rien au prestige de la disparue. Tout au long de son existence, elle a travaillé à sa propre gloire. Au vrai, de guerre en guerre, de conquête en conquête, c'est elle qui s'est agrandie. Ce roc de volonté est d'une structure complexe. Ses nobles idées libérales ne l'ont pas empêchée d'aggraver le servage par la distribution de terres et de paysans aux serviteurs de son trône ou de son lit. Dans ses rapports amoureux, elle s'est montrée pudibonde en paroles et effrénée en actes. Les hommes ont été à ses yeux des instruments de plaisir. Elle les a choisis jeunes, beaux, forts et, si possible, point trop sots. La vie, pour elle, s'est toujours ramenée à un rapport de forces entre les individus. Les faibles doivent périr. L'avenir est aux ambitieux, aux fougueux, aux têtus, aux mâles. Ces mâles, d'ailleurs, peuvent avoir l'aspect extérieur séduisant d'une femelle. N'en est-elle pas la preuve Que n'a-t-elle pas apprécié dans le monde ? Le rire, les livres, les hommes, les bêtes, les arbres, les enfants ! Mais rien de tout cela ne l'a jamais détournée de la politique. Une travailleuse acharnée. Et, en même temps, une enjôleuse. Petite princesse allemande, elle a voulu incarner la Russie, elle qui n'avait pas une goutte de sang russe dans les veines. Et ce tour de force demeure peut-être sa plus extraordinaire réussite.
Flammarion, 1979, in-8°, 394 pp, 16 pl. de gravures hors texte, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Entre fascination et répulsion pour un personnage hors norme, voilà une biographie rondement menée par un Henri Troyat particulièrement en verve, qui, comme à l'accoutumée étaye ses affirmations avec de nombreux témoignages. On a la sensation qu'il a éprouvé un plaisir quasi jubilatoire à se pencher sur la destinée de ce colosse carrément rabelaisien, joyeux drille, gros buveur, infatigable mangeur, trousseur de jupons invétéré, cultivant à l'excès le goût des farces plus que douteuses, inventeur d'un « concile de la grande bouffonnerie », s'adonnant à de blasphématoires orgies en compagnie de sa joyeuse bande, adorant le déguisement, mais se vêtant simplement dans la vie courante, et préférant une existence modeste aux fastes de la vie de cour, curieux de toutes les nouveautés, aimant le travail manuel, maniant volontiers rabot, scie et marteau, menuisier et charpentier émérite, et avant tout amoureux du grand large et désireux pour son immense pays d'acquérir une ouverture sur la mer ! Ce qui fut fait, grâce au long conflit l'opposant à la Suède. Pierre le Grand (1672-1725) put ainsi construire sa capitale Saint-Petersbourg, arrachée aux marais du golfe de Finlande, au prix d'un titanesque chantier et de nombreuses victimes. Quel personnage que ce tsar intelligent et visionnaire qui a révolutionné la Russie au début du 18e siècle en lui imposant à marche forcée la route vers la modernité et l'occidentalisation...
Flammarion, 1979, in-8°, 394 pp, 16 pl. de gravures hors texte, chronologie, biblio, index, reliure toile carmin de l'éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état
Entre fascination et répulsion pour un personnage hors norme, voilà une biographie rondement menée par un Henri Troyat particulièrement en verve, qui, comme à l'accoutumée étaye ses affirmations avec de nombreux témoignages. On a la sensation qu'il a éprouvé un plaisir quasi jubilatoire à se pencher sur la destinée de ce colosse carrément rabelaisien, joyeux drille, gros buveur, infatigable mangeur, trousseur de jupons invétéré, cultivant à l'excès le goût des farces plus que douteuses, inventeur d'un « concile de la grande bouffonnerie », s'adonnant à de blasphématoires orgies en compagnie de sa joyeuse bande, adorant le déguisement, mais se vêtant simplement dans la vie courante, et préférant une existence modeste aux fastes de la vie de cour, curieux de toutes les nouveautés, aimant le travail manuel, maniant volontiers rabot, scie et marteau, menuisier et charpentier émérite, et avant tout amoureux du grand large et désireux pour son immense pays d'acquérir une ouverture sur la mer ! Ce qui fut fait, grâce au long conflit l'opposant à la Suède. Pierre le Grand (1672-1725) put ainsi construire sa capitale Saint-Petersbourg, arrachée aux marais du golfe de Finlande, au prix d'un titanesque chantier et de nombreuses victimes. Quel personnage que ce tsar intelligent et visionnaire qui a révolutionné la Russie au début du 18e siècle en lui imposant à marche forcée la route vers la modernité et l'occidentalisation...
Gallimard, 1929, in-12, 218 pp, un portrait en frontispice et une gravure hors texte (vue générale de l'entrée de la Maison des Dames de Saint-Cyr), note chronologique, note bibliographique, broché, reliure pleine toile crème à motifs champêtres, pièce de titre basane noire, couv. conservée, bon état (Coll. Vies des hommes illustres)
Armand Colin, 1936, in-8°, 214 pp, biblio, broché, bon état (Coll. Ames et visages)
"Pendant quinze ans, Mme de Montespan fut la vraie reine de France. Dans ce livre, G. Truc étudie, avec les documents les plus précis, une vie qui fut souvent dramatique et côtoya des abîmes. La clé du drame fut cette sensualité, maîtresse des hommes et source de tragédies. Le roi Louis XIV, qui fut grand, connut de puissantes servitudes : des rivales se disputèrent l'empire de ce souverain impérieux. G. Truc montre le triomphe de l'altière marquise, ses inquiétudes devant la lassitude d'une passion qui s'éteint, ses manoeuvres qui n'hésitent pas à chercher les concours les plus compromettants. C'est l'affaire des Poisons et le scandale. C'est l'apparition de Mme de Maintenon, qui sera, demain, victorieuse. L'auteur de ce livre, familier du grand siècle, restitue avec bonheur ces heures brillantes et inquiétantes de notre histoire." (André Ferran, L'Archer [Toulouse], 1936)
P., La Librairie Française, 1956, pt in-8°, 317 pp, broché, couv. illustrée à rabats, bon état. Edition originale, un des 900 ex. numérotés sur papier Offset Royal, seul grand papier, envoi a.s.
Louis-Joseph (1654-1712) et Philippe de Vendôme (1655-1727), petits-fils de César de Bourbon, duc de Vendôme (1594-1665), fils naturel de Henri IV. — "Lorsque, surpris de trouver dans Saint-Simon une caricature aussi effroyable de Louis-Joseph de Vendôme, et une charge aussi malveillante de son frère Philippe, le lecteur éprouve la curiosité d'en contempler un moins fanatique portrait, il se met en quête de quelque ouvrage destiné à faire mieux connaître ces figures peu ordinaires d’un temps révolu. Et alors sa surprise redouble, car il ne trouve rien. Non, il ne trouve rien : ni histoire, ni biographie, ni même une « vie romancée »... Et pourtant, peut-on rêver êtres plus exceptionnels ? Scandaleux, mais amusants ; paresseux, mais cultivés ; grands seigneurs, mais encanaillés ; orgueilleux, mais affables ; insouciants, mais courageux ; débauchés, mais pleins d’esprit ; mauvais sujets, mais qui eussent pu faire d’adroits monarques ; sybarites, mais sachant être spartiates, telles sont les contradictions qui font de ces Princes les figures, sinon les plus estimables, du moins les plus picaresques et les plus hautes en couleurs de la fin du règne de Louis XIV. Dans la grisaille d’une Cour attristée par les défaites et glacée par la bigoterie croissante du Grand Roi, ils sont les éclaireurs de la badine Régence. Ils sont les pionniers du futur Palais Royal, et les hérauts de ce XVIlIle siécle, si superficiel, si léger, si déraisonnable, mais si exquis, si aimable et si brillant. Leur goût pour les poètes et leur bienveillance pour les artistes devraient suffire à les tirer de l'oubli, et plus encore cette qualité peu commune, plus rare encore dans une Cour souveraine que partout ailleurs : ils furent, tous deux extrêmement bons. Bienveillance, indulgence, générosité, délicatesse de coeur, voilà, hélas, des titres bien insuffisants pour l’Histoire. Mais celle-ci ne peut oublier tout à fait que Louis-Joseph de Vendôme ne fut pas seulement un pervers et un glouton, quoique brave homme. Il fut aussi un homme brave, et un général avisé, que son Maître n’envoya jamais en vain réparer les bévues de ses autres maréchaux. Car tel fut l'essentiel de la besogne militaire de celui qui, par une ultime et décisive victoire, donna au vieux Monarque la suprême satisfaction de goûter, malgré les incommodités physiques et les deuils de famille, un bon lustre de paix politique avant le repos éternel..." (Avant-propos)
Hachette, 1877, in-12, x-426 pp, reliure demi-chagrin noir, dos à 4 nerfs filetés et soulignés à froid, titres dorés, encadrements à froid sur les plats, fer doré de lycée au 1er plat (rel. de l'époque), dos lég. frotté, bon état
Les 278 premières pages concernent Machiavel.
Grasset, 1936, pt in-8°, 364 pp, traduit de l'allemand par Constantin de Grunwald, broché, couv. illustrée, dos bruni, bon état. Edition originale française tirée sur alfa Navarre, ex. du SP, envoi a.s. du traducteur, prière d'insérer joint
"L'Impératrice Marie-Thérèse est une de ces figures historiques qui laissent une trace ineffaçable dans la mémoire des peuples. On ne saurait comprendre l'évolution de l'Autriche et de l'Allemagne, au cours des deux derniers siècles, sans connaître à fond le rôle joué par cette femme dans la politique européenne, les idées qui inspirèrent sa longue lutte contre Frédéric II de Prusse et l'induisirent à renverser l'ancien système des alliances..." (Prière d'insérer)
Editions Sociales, 1955, in-12, 85 pp, traduit du russe par Didier Castagnou, broché, couv. défraîchie, état correct (Coll. Problèmes)
P., Imprimerie Nationale, 1976 in-8°, xxxviii-122 pp, préface de Maurice Garden, un portrait de Turgot en frontispice, reliure plein cuir fauve de l'éditeur, dos à 4 nerfs, titres dorés, décor à froid sur les plats, bon état
Belle réimpression sur beau papier des six édits de Turgot publiés en 1776, qui marquèrent les dernières années de la Royauté. "Exécutée par l'imprimerie Nationale, cette publication devait nécessairement bénéficier des ressources typographiques qui font l'originalité de l'établissement . C'est dire que la présente édition ne relève en aucune manière d'un fac-similé. Les textes ont été à nouveau composés à la main dans le caractère appelé "Romain du Roi" gravé par Philippe Grandjean à la demande de Louis XIV. Les bandeaux qui accompagnent le texte et qui avaient été gravés sur bois, ont été rigoureusement reproduits . Ainsi la présente édition des "édits de Turgot" est-elle strictement fidèle, bien que réduite dans son format, à celle que publia l'Imprimerie Royale en 1776."
P., EDHIS, 1973, in-12, 142 pp, reliure skivertex marron de l'éditeur, bon état. Reprint de l’édition originale, publiée à Paris, chez Dessain junior, en 1763. Tirage limité à 250 exemplaires numérotés
Programme populationniste qui prévoit la diminution des impôts, l’aide aux famille nombreuses, une surimposition des célibataires, une immigration libérale.
P., Emile-Paul, 1923, pt in-8°, xv-358 pp, 11 portraits inédits hors texte, broché, bon état
La Belle Paméla était l'une des deux filles adultérines de Mme de Genlis et de Philippe d'Orléans, duc de Chartres, futur Philippe-Egalité, qui finira sur l'échafaud. — "... On connaît les singulières aventures de cette fille adoptive de Mme de Genlis. Les mauvaises langues pourtant nommaient tout haut le père et la mère : c'était le fruit, disait-on, de la liaison du duc d'Orléans et de Mme de Genlis. Quoi qu'il en soit, recueillie par Mme de Genlis qui s'en amusait comme d'un jouet, la petite étrangère fut élevée avec les enfants du duc d'Orléans qui, voulant lui donner un nom poétique et harmonieux l'avait baptisée « Paméla Seymour ». La petite fille en grandissant était devenue « une créature divine toute blanche sans beaucoup de couleurs avec des attitudes nonchalantes. » Bien que de nuance différente, ce qui ajoutait au piquant de sa physionomie, ses beaux yeux séduisirent lord Edward Fitz-Gérald qui pleurait la mort d'une maîtresse adorée et qui crut la voir revivre en elle. Il s'empressa de demander sa main, et, pour symboliser les idées de liberté dont les deux époux se montraient enthousiastes, la jeune femme se maria coiffée d'un bonnet rouge qu'elle orna de fleurs d'oranger ! A l'instigation de sa femme, lord Fitz-Gérald avait essayé de soulever l'Irlande pour y établir le régime de la liberté; son projet échoua et il mourut dans un combat au cours de sa lutte contre les Anglais. La belle Paméla ne porta pas longtemps son deuil, elle épousa au bout de quelques mois un consul d'Amérique, à Hambourg, du nom de Petcairn et après avoir divorcé rentra à Paris où elle se réfugia à l'abbaye au Bois pour y faire pénitence. Ce fut là que par une nouvelle lubie, elle se fit enlever par le duc de La Force et conduire à Montauban. Elle vécut chez lui jusqu'en 1830, époque où lui-même quitta Montauban. Paméla alors regagna Paris et vint s'y recommandera la bienveillance de Louis-Philippe. Mais l'ancien compagnon de son enfance, qui. s'il ne lui était pas uni par les liens du sang devait lui être attaché tout au moins par ceux de l'amitié, resta sourd à ses prières et se refusa même à lui accorder une audience ou à lui faire tenir le moindre secours. La belle Paméla ne survécut pas à tant de disgrâces, elle végéta quelques mois et mourut en 1831, réfugiée dans un grenier dans une situation voisine de l'indigence..." (Vicomte de Reiset)
P., Emile-Paul, 1923, pt in-8°, xv-358 pp, 11 portraits inédits hors texte, reliure demi-toile cerise, pièce de titre basane carmin, dos lisse, couv. conservées (rel. de l'époque), dos uniformément passé, état correct
La Belle Paméla était l'une des deux filles adultérines de Madame de Genlis et de Philippe d'Orléans, duc de Chartres, futur Philippe-Egalité, qui finira sur l'échafaud.
P., Société de Démographie historique, 1986, in-8°, 290 pp, préface de Pierre Goubert, 14 illustrations, 24 figures, 55 tableaux, sources, biblio, broché, couv. illustrée, bon état (3e cahier des Annales de Démographie historique)
"Le troisième cahier des A.DJH. reproduit l'essentiel de la thèse de Troisième cycle soutenue en 1980 par Denise Turrel. Le travail de D. Turrel est important. Il ajoute à notre connaissance du XVIe siècle, non seulement sur le plan de la démographie, mais également sur ceux de l'histoire urbaine et des rapports entre ville et campagne. Trois parties : la ville, le siècle, les hommes (ou plutôt la famille). L'ouvrage commence par une présentation de Bourg-en-Bresse, une petite ville – mille feux au plus haut de la courbe – comme le réseau urbain en comptait tant. L'originalité est ici la présence de la citadelle, construite à partir de 1569, démolie après 1612, et de sa garnison, fort nombreuse puisqu'elle atteint le millier d'hommes au moment de la guerre de Savoie. Une présence lourde, et qui n'est pas sans conséquences démographiques : un taux élevé d'illégitimité (6,5 % entre 1596 et 1601, dont une partie, il est vrai, revient à des ruraux venus en ville), mais surtout un bon nombre de mariages avec des filles de Bourg, suivis souvent d'une intégration sociale ; un tiers des soldats ayant convolé se fixent à Bourg en changeant de métier... Grâce au terrier et aux rôles fiscaux, D. Turrel procède à une bonne analyse socio-professionnelle de la population. On est frappé par l'importance numérique des milieux judiciaires : 15 à 20 % des feux, et souvent à la fois les plus aisés et les plus nombreux (un peu plus d'enfants et des domestiques). D. Turrel aborde les problèmes de mentalités à propos de la transmission des prénoms et d'une curieuse coutume, celle des vœux de baptême... Après les travaux de Guy Cabourdin, d'Alain Croix, de Jean-Marc Moriceau, l'ouvrage de Denise Turrel permet d'y voir un peu plus clair dans la démographie du XVIe siècle." (Jean Jacquart, Annales de Démographie historique, 1989)
Club des Editeurs, 1959, in-8°, (44)-329-(12) pp, traduit de l'anglais, avant-propos de Carl J. Burckhardt, 16 pl. de portraits hors texte, chronologie de Charles Quint 1498-1558, 3 tableaux généalogiques, imprimé sur pur alfa d'Avignon et numéroté, reliure pleine toile verte avec décor à froid et vignette au 1er plat, rhodoïd, bon état (Hommes et Faits de l'Histoire)
"Charles Quint fut un des souverains les plus puissants de son temps. Outre les domaines propres aux Habsbourg, il possédait les Pays-Bas, le comté palatin de Bourgogne, les royaumes d'Espagne, une partie de l'Italie, d'immenses territoires en Amérique, d'autres en Asie et en Afrique. A la vérité ces possessions en Europe, le double du royaume de François Ier, dont il devait devenir l'adversaire, étaient bien dispersés, ce qui fut une des causes de la longue lutte qui opposera Charles Quint au royaume de France. « Quand le pape donna à ce jeune César l'investiture de Naples, écrit Royall Tyler, Charles, afin d'assurer ses lignes de communication avec son nouveau royaume entreprit de chasser les Français d'Italie ». Une telle hétérogénéité commençait d'ailleurs de sembler une anomalie. L'Europe alors apparaissait en pleine transformation. Les Etats nationaux étaient en voie de remplacer les royaumes féodaux, composés d'éléments disparates. Autre cause de changements : les systèmes économiques traditionnels , étaient bouleversés par l'afflux des métaux précieux d'Amérique. Les soucis du pouvoir, la goutte, qui avait précocement vieilli Charles Quint, le déterminèrent à abdiquer peu à peu à partir de 1554 en faveur de son fils Philippe qui devait devenir Philippe II ; il abandonna successivement Naples, les Pays-Bas, les royaumes d'Espagne et leurs dépendances, et se retira au monastère de Yuste, où il abandonnera la couronne impériale, et mourra en 1558 à cinquante-huit ans. Cette retraite a conféré à l'ex-roi et empereur un caractère dramatique particulier qui fait de lui – dont la carrière et la physionomie revivent dans le livre de Royall Tyler – une des figures saisissantes de l'histoire." (Revue des Deux Mondes, 1960) — "Charles-Quint, sujet immense, tente fréquemment auteurs et éditeurs ; dans cette vaste production, le livre de feu M. Royall Tyler tient une place très honorable. On nous dit qu'il fut l'œuvre de la vie de cet Américain, fin et cultivé, animé d'une profonde sympathie pour la tradition habsbourgeoise et particulièrement pour l'empereur Charles, qui en fut le plus prestigieux représentant. Le biographe de Charles-Quint doit choisir de suivre le cours chronologique de la vie de l'empereur, ou de décrire l'histoire du règne, pays par pays. M. Tyler a curieusement choisi la seconde solution, lui qui semblait pourtant attiré avant tout par le charme de la personnalité du monarque. Ce choix montre toutefois le sérieux de son propos; en effet, l'auteur a étudié avec soin les événements de chacun des royaumes, a consacré aussi des chapitres au mariage anglais du futur Philippe II, au péril turc, etc. Il a basé ses récits sur un dépouillement attentif de toutes les sources diplomatiques aujourd'hui publiées - notamment de la correspondance de Dantiscus, ambassadeur polonais, que les historiens occidentaux ont, parait-il, presque toujours ignorée. (...) En raison du sérieux et du soin apportés à sa confection, cet ouvrage est sans doute le meilleur ouvrage d'ensemble consacré à Charles Quint actuellement disponible en librairie." (A. Dufour, Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, 1961)
P., Amyot, 1860, in-8°, viii-202 pp, ouvrage traduit de l'anglais en 1772 [par le Père Avril], préface par le prince Alexandre Labanoff, broché, couv. imprimée orange, qqs rousseurs éparses, bon état
Deuxième édition de “The Inquiry, Historical and Critical, into the Evidence against Mary Queen of Scots, and an Examination of the Histories of Dr. Robertson and David Hume with respect to that Evidence” (la première en 1772). L’ouvrage, la première contribution originale de l’auteur à l’histoire, connut quatre éditions anglaises, et constitua l’étude la plus fouillée du procès de la Reine jusqu’à la parution en 1869 de “Mary Queen of Scots and her accusers”, de John Hosack (1813-1887). Les deux auteurs mettent en relief les éléments favorables à Marie Stuart. William Tytler (1711-1792), homme de loi écossais, se consacra aussi à l’histoire des XVIe et XVIIe siècles britanniques, à laquelle il fit faire des progrès notables.
Armand Colin, 1898, gr. in-8°, 80 pp, broché, état correct (Extrait de la Revue d'histoire littéraire de la France, n° des 15 octobre 1897 et 15 juillet 1898)
P., Editions Bossard, 1921, pt in-8°, 328 pp, introduction et notes de Gustave Charlier, un portrait gravé sur bois par Achille Ouvré en frontispice, numéroté sur papier vélin pur chiffon (Coll. des Chefs-d'œuvre méconnus)
P., Didier et Cie, 1859, in-8°, lxiii-495 pp, un fac-similé dépliant hors texte, reliure demi-chagrin maroquiné havane, dos à 5 nerfs soulignés à froid, titres et fleurons dorés (rel. de l'époque), bon état
L'une des femmes les plus remarquables du règne de Louis XIV, Anne Marie de La Trémoille-Noirmoutier, princesse des Ursins. Sachant admirablement marier les intrigues politiques aux intrigues amoureuses, elle tira tout le parti qu'il était possible de son esprit et de sa beauté, au cours d'une vie qui fut longue et mouvementée.
P., EDHIS, 1976, 2 vol. in-8°, (6)-158 et (4)-138 pp, les 2 tomes reliés en un volume skivertex marron de l'éditeur, bon état. Reprint de l’édition originale publiée à Londres, aux dépens d’une société de libraires en 1757. Cette édition originale est introuvable et manque à la Bibliothèque nationale. Tirage limité à 150 exemplaires numérotés
Cette importante utopie qui n’est nullement traduite de l’anglais, décrit un pays imaginaire, une société vivant sous l’inspiration du Nouveau Testament, où les hommes sont devenus frères, où règne un esprit d’égalité contraire à tout ce qu’on voit en Europe. C’est sans doute la seule utopie de cette époque qui soit fondées sur un sentiment religieux et l’enseignement des évangiles.
Albin Michel, 1985, in-8°, 354 pp, notes, biblio, broché, couv. illustrée, tranche piquée, bon état
Cadet d'une famille de très ancienne noblesse mais de petite fortune, Bernis est destiné à une carrière d'Eglise. Cependant, comme le lui écrira Voltaire, il a "tiré le gros lot à la loterie du monde." S'il attend longtemps la richesse, la chance ne le quitte guère. Sa vie, extraordinaire par ses réussites, n'est point dépourvue d'hésitations ni de contradictions. Pouvait-on prévoir qu'un jour, ce brillant élève des Jésuites au collège Louis-le-Grand, serait amené à prendre une part active à la destruction de la Compagnie ? Poète léger, il doit à son charme et à sa culture d'être "la coqueluche des salons," où il rencontre l'amitié et l'amour. S'il tarde à demander la prêtrise, il n'en devient pas moins archevêque, un archevêque humaniste exerçant sa toute-puissance pour le bien-être et l’instruction de son peuple. Promu ministre des Affaires étrangères par la protection de Mme de Pompadour, mais trop lucide et intègre, il dénonce les incuries du pouvoir, et il est exilé. La chance a corrigé le revers : il vient d'être nommé cardinal. Véritable "roi de Rome" et toujours fidèle à la mémoire de Voltaire, c'est de loin qu'il observe la Révolution française. Il applique, dans son ambassade, les principes de tolérance et de justice qui sont ceux de 1789, et ceux de non-violence et d'amour qu'il tient des Evangiles. Il protège tous les émigrés, sans distinction politique. Etrange et séduisant personnage placé par le destin à la charnière d'une société brillante mais condamnée, et d'un ordre nouveau qui naît dans la discorde et la violence, réformiste il demeure, incarnant des valeurs de progrès qui devraient être le fondement de toute civilisation.
P., Emile-Paul, 1912, in-8°, x-405 pp, un frontispice et 21 pl. de gravures hors texte, index, reliure pleine toile verte, dos lisse avec pièce de titre chagrin vert, couv. conservées, bon état
"M. Pierre de Vaissière a réuni en un volume les brillantes études qu'il a consacrées à « quelques assassins » de ce XVIe siècle, que l'on peut appeler le siècle de l'assassinat. Au service d'un talent d'exposition très captivant, il a su mettre une érudition prodigieusement étendue et précise. (...) La thèse maîtresse de l'auteur : dans tous ces meurtres, à l'exception du dernier, on retrouverait la main de Catherine ou celle de son fils Henri." (Henri Hauser, Revue Historique, 1912)
Fayard, 1942, fort in-12, 706 pp, reliure simili-cuir bordeaux, dos lisse, pièce de titre basane carmin, couv. (salie) conservée, bon état (Coll. Les Grandes Etudes historiques)
"Pierre de Vaissière (1867-1943) s'est attaché à faire revivre la grande figure du monarque qui travailla sans se lasser à la pacification du royaume, Henri IV. Le livre qu'il lui a consacré est un des plus beaux qu'il ait écrits, car il a su, sans encombrer son lecteur d'un lourd appareil d'érudition, y donner le récit le plus sûr, où les jugements éprouvés alternent avec les narrations hautes en couleur. Au reste, le Béarnais était bien fait pour attirer Pierre de Vaissière qui fut, lui aussi, le diseur au vert langage, l'homme des contrastes, mais sachant trouver dans la solidité de ses attaches provinciales la raison qui donne une loi et, enfin, oserais-je le dire, l'apôtre du non-conformisme..." (Michel François, Bibliothèque de l'école des chartes, 1943)
Firmin-Didot, 1930, in-8°, 135 pp, 8 pl. de gravures hors texte, sources, broché, couv. illustrée, bon état
François de Beaumont, baron des Adrets était un capitaine dauphinois durant les guerres de religion. De 1527 à 1558, il guerroie en Italie, où il se distingue par sa bravoure. Suite aux défaites des armées protestantes à Cahors, Amiens, Sens et Vassy face aux Guise en mars 1562, il prend en avril le commandement des protestants de Provence, et pénètre dans Valence avec 8.000 hommes. — "Le nom de des Adrets évoque, dès qu'on le prononce, toutes sortes d'atrocités sanglantes, de tortures raffinées que ce chef fanatique et cruel a semées comme à plaisir au cours des guerres religieuses du XVIe siècle. Sa curieuse physionomie vient d'être dépeinte, avec beaucoup de vérité et en un chaud coloris, par M. Pierre de Vaissière. Il a tiré des livres et articles précédemment parus toute la documentation nécessaire et il a fort bien mis en lumière, au cours de son récit, les épisodes essentiels de son sujet sur lesquels il apporte une interprétation souvent nouvelle, en même temps qu'avec une rare impartialité, accompagnée de beaucoup de modération, il a su dégager les éléments qui composent le portrait de son farouche héros. On trouve également çà et là des remarques intéressantes sur les causes qui ont favorisé le développement de la Réforme protestante en Dauphiné et dans la vallée du Rhône, sur les caractères du mouvement, sur les moeurs de l'époque dont un appendice, consacré au « théâtre des cruautés des hérétiques de notre temps », donne une idée aussi précise que sinistre." (Augustin Fliche, La Quinzaine critique des livres et des revues, 1930)
Albin Michel, 1926, in-8°, 351 pp, 20 gravures, portraits et fac-similés hors texte, broché, bon état (Coll. Ames et visages d'autrefois)
Anne de Joyeuse (1560-1587) est le plus représentatif des membres de la maison de Joyeuse : baron d'Arques, baron-héréditaire de Languedoc, vicomte puis duc de Joyeuse, amiral de France, il est l'un des mignons du roi Henri III. Il sera tué le 20 octobre 1587 à la bataille de Coutras (Gironde). — "L'ouvrage que M. Pierre de Vaissière a consacré à la famille de Joyeuse a pour premier mérite de nous donner, intégralement ou en résumé, un très grand nombre de lettres de ses héros ou de leurs correspondants. Ce dossier a tendance à devenir, entre ses mains, un dossier de réhabilitation. Assurément, la lumière n'est pas faite – et M. de Vaissière (p. 39-44) avoue loyalement qu'il ne la fait pas davantage – sur les accusations d'un certain ordre portées contre les mignons et leur royal protecteur. Il reste que les favoris s'occupaient surtout d'autres choses que de leurs plaisirs, et que les Joyeuse : Anne, le mort de Coutras ; François, le cardinal ; Henri, seigneur du Bouchage (plus tard frère Ange), ont joué un rôle politique et militaire considérable. On trouvera, chez leur érudit biographe, un intéressant récit des guerres civiles en 1585-1586, surtout en Auvergne et en Poitou, et une étude approfondie de la bataille de Coutras. On ne goûtera pas moins les savoureux documents sur la paix de Folembray, où l'on voit un capucin, rentré dans le siècle, monnayer avec âpreté et habileté, pour lui, les siens et ses serviteurs, sa soumission au roi..." (Henri Hauser, Revue Historique, 1927)