Editions de Navarre | Paris 1957 | 14 x 19.50 cm | broché
Edition originale, un des ex du service de presse. Envoi de l'auteur. Dos légèrement passé, piqûres sur les gardes. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Paris, Félix Alcan, 1896 ; in-8 ; bradel pleine toile vert-lierre, titre doré au dos, premier plat conservé (reliure mi-XXe) ; 362 pp.
Edition originale. L’intelligence et les sentiments ; Les types intellectuels et les formes de l’association mentale (les esprits logiques : équilibrés, raisonneurs, logiciens, outranciers, spécialisés) ; les esprits illogiques : illogisme, esprits faux, phénomènes anormaux ; les frivoles, étourdis, déséquilibrés, puérils. Bel exemplaire.
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Paris, Gallimard, coll. Métamorphoses XXI, 1944 ; in-16, broché. 94 pp. Dos jauni, bon état.
Édition originale sur papier courant avec envoi autographe à Monseigneur de Grente, cardinal et archevêque du Mans : à Monseigneur Grente, avec la / respectueuse confiance de / Jean Paulhan précédé dune citation du philosophe anglais, Gilbert Keith Chesterton : Lhomme peut parvenir à tout / comprendre, grâce à ce quil ne / comprend pas. / (G.K. Chesterton, Orthodoxie) . Vignette ex-libris de Mgr Grente. Louvrage est enrichi dun petit opuscule (14 x 10 cm) intitulé Sept pages d'explications, avec une note manuscrite de l'auteur pour joindre à la clef. Il revient sur les critiques et les éloges quil reçut pour son roman précédent Fleurs de Tarbes et ajoute également des remarques sur la littérature et le langage.
Petit in-12 (170 × 110 mm) de 180-[4] pp. ; broché, couverture imprimée, non rogné.
Édition originale. Recueil de textes «anti-moralistes» et polémiques sur l’autonomie de la littérature par rapport au politique, l’engagement idéologique des écrivains et le patriotisme en littérature. Cet ouvrage constitue une sorte de supplément aux Fleurs de Tarbes, essai publié par Paulhan en 1941. « “Je ne suis pas un moraliste. Je ne sais s’il faut être patriote [...]”, ainsi commence l’une des “Sept lettres aux écrivains blancs”, rédigées en 1947 et recueillies l’année suivante dans De la paille et du grain (1948). Paulhan y assimile la “trahison” d’un Alphonse de Châteaubriant à celle de Romain Rolland qui aurait, lui aussi, “trahi la cause de la France” par son pacifisme pendant la Grande guerre. Il remonte ensuite à celle de Rimbaud en 1870. Durcissant son propos au fil des polémiques avec Les Lettres françaises – au point que son nom en tant que co-fondateur du journal sera bientôt retiré de la man- chette –, Paulhan poursuit son jeu d’analogie étoffé de citations anti-patriotiques : Benda- Maurras, Éluard-Rebatet, Aragon-Drieu. Plus, il va jusqu’à insinuer qu’un Alphonse de Châteaubriant a pris des leçons d’anti-patriotisme chez Romand Rolland, Drieu chez Aragon (qui, pendant sa période surréaliste, avait déclaré “je conchie l’armée française”) : “L’on me dira que personne n’a pris un instant Aragon au sérieux. Mais je sais un homme qui admirait Aragon, qui le prenait même au tragique : c’est l’infortuné Drieu La Rochelle” (Drieu s’est suicidé quelques semaines après l’exécution de Brasillach) ». Cf. Gisèle Sapiro, « Un gardien de la littérature “pure” contre les moralistes : Jean Paulhan », in Regards sociologiques, no 17/18, 1999, pp. 149-166. Un des 10 exemplaires sur Guérimand (jonquille) réservés à l’auteur. Envoi autographe signé de Jean Paulhan au couple Supervielle. pour Pilar et Julio [Supervielle] Jean [et en haut de la page ce proverbe fictif, inventé par Paulhan :] Si j’étais une huître, je ne cultiverais pas ma perle (proverbe florentin) Dos légèrement ridé, petits acci- dents aux coins de la couverture, sinon très bon exemplaire broché, imprimé sur un papier d’une belle teinte jonquille, très soutenue.
Crès, Pour la société des médecins bibliophiles 1930 In-8 broché, couverture rempliée, 88 pp. Frontispice sous serpente.
Portrait de l’auteur par André Lhote. Edition originale tirée à 375 exemplaires numérotés, un des 145 velin blanc de Rives , sous double couverture en papier Ingres. Non justifié. Bon état d’occasion Edition originale
Édition définitive illustré de 3 hors texte d'œuvres de Fautrier. Infime manque de papier en bas du dos. Broché Bon Paris Gallimard 1962 1 volume in-folio°
édition originale
Paris, Seghers-Pour Mémoire, 1989. Grand in-8 (17,5 x 22,5 cm), broché, couverture à rabats et illustrée d'un beau portrait de Paulhan à vingt ans, en 1904, 358 pp.
Ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres. Edition originale, bel exemplaire. Photos sur demande.
Paris : Sansot, sans date (1919) - un volume in-12 broché (11x17cm), sous couverture bleue à liseré fleuri, de 150 pages - couverture insolée, papier uniformément jauni - retirage avec mention "nouvelle édition" -
Lilac 1951 in-8 broché, 130 pp. Non coupé. Couv. lég. fanée. Bon exemplaire.
Paulhan « divin lecteur ». Edition originale num., celui-ci sur pur fil Johannot. Bon état d’occasion
Paris : Gallimard, 1950 - In-12 broché de 132 pages - papier uniformément jauni et cassant - joint le prière d'insérer des Cahiers de la Pléiade, dépliant en trois volets avec un texte de présentation de Jean Paulhan - papier jauni et fragil de l'époque - édition originale : exemplaire du service de presse enrichi d'un bel envoi autographe signé de Jean Paulhan au philosophe et millitant communiste Aimé Patri -
S.l. [Châtenay-Malabry / Paris.], Extrait de Mesures, du 15 Juillet 1938 [Cahiers trimestriels n°3], in-4 (235x190), broché, couverture imprimée, 2 ff. n.c. dont titre - 28 pp. Extrait tiré à 25 exemplaires sur Alfa Navarre numérotés, N°10. Envoi autographe : “Bien cordialement, à Jean Caupenne / J.P.” Bon état, dos légèrement embruni, coin sup. plié au plat inf. La revue Mesures, [22] numéros en 22 livraisons du n° 1 (15 janvier 1935) au n° 4 (15 avril 1940) et un numéro spécial en hommage à Henry Church (avril 1948), parut trimestriellement de 1935 à 1940. Elle fut financée et dirigée par Henry Church, avec l’aide de Jean Paulhan et du comité de lecture, composé de Bernard Groethuysen, Giuseppe Ungaretti, Henri Michaux, Vladimir Nabokov[-Sirine] et Michel Leiris… Adrienne Monnier en assura la commercialisation, puis José Corti. Jean Caupenne, surréaliste de la première heure, collaborateur des premiers numéros de la Révolution Surréaliste, est resté dans la mémoire de Luis Bunuel et André Breton pour avoir avec Georges Sadoul écrit et envoyé la plus belle lettre d'injure Surréaliste. Luis Buñuel. Mon dernier soupir. Paris, Robert Laffont, 2014, in-8, broché, couv. illustrée, 293 pp. J.Caupenne p. 145.
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Saint-Maurice d'Etelan L'air du Temps, Pierre Bettencourt 1947 In-8 Broché, couv. rempliée illustr Ed. originale
EDITION ORIGINALE. Couverture ornée d'une composition imprimée en gris. Lettrines imprimées en rouge. Tirage unique à 250 exemplaires numérotés sur Arches. Un des 50 réservés à l'auteur, celui-ci enrichi sur la première page imprimée d'un envoi signé des initiales de Jean Paulhan "pour A. Pieyre de Mandiargues son ami". Sur cette même page, il a également corrigé de sa main la mention imprimée "Jean Paulhan né en 1896", biffant 96 et notant "non". Pieyre de Mandiargues rencontre Paulhan en 1946, à son retour de Monte-Carlo. Il évoque ainsi le directeur de La Nouvelle Revue Française : "Jean Paulhan avait vingt-cinq ans de plus que moi, ce qui n'est pas rien, mais cet homme de soixante-deux ans avait une jeunesse de corps, d'esprit et de cour difficilement imaginable...". Il fut jusqu'à la fin un de ses plus précieux compagnons littéraires. Bon exemplaire 0
Paris, Cercle du Livre Précieux, 1966 ; 5 volumes in-8°, pleiine reliure en daim beige de l'éditeur, auteur , titre et tomaison dorés au dos ; 323pp., 1p.nch., 5ff.; 341pp., 1p.nch., 5ff.; 436pp., 6ff.; 524pp., 6ff.; 545pp., 1p.nch., 4ff. Très bon état. Tirage total à 4600 exemplaires numérotés sur velin, celui-ci exemplaire de passe sur velin, ne porte pas de numéro.
Première édition collective avec des notes et commentaires de Roger Judrin, Maurice- Jean Lefèbvre, André Dhôtel, Jacques Debu- Bridel, André Pieyre de Mandiargues. (GrG)
P., Cercle du Livre Précieux, 1966-1970 ; 5 vol. in-8 (22,5 x 13,5 cm). 323pp.-7ff. - 341pp.-7ff. - 436pp.-èff. - 524-pp.-7ff. - 545pp.-5ff. Reliure d'éditeur en peau suédée fauve. Très bon état.
Edition originale des oeuvres complètes de Paulhan.
Cercle du Livre Précieux 1966 5 volumes. In-8. Reliures éditeur plein skivertex vert, 323 - 341 - 436 - 524 - 423 pp. Bel ensemble.
Exemplaires sur vélin. Tome I : Récits. Les instants bien employés suivis de Jean Paulhan, voyageur et conteur ou le Monde inconnu par André Dhôtel. Tome II : Langage I - La Marque des lettres suivie du Santuaire par Roger Judrin. Tome III : Language II -Le don des langues suivi de Un possédé du réel par Maurice-Jean Lefebvre. Tome IV : Polygraphie I - Sade et autres primitifs suivis de J.P. par André Pyere de Mandiargues. Tome V : Polygraphe II - La tache aveugle suivie de Jean Paulhan critique d'art par Jean Grenier et Jean Paulhan, citoyen par Jacques Debû-Bridel. Bon état d’occasion
1962 Paris, 1962. Catalogue d'exposition, in-8 broché de 32pp. - (1)f. ( justification); couverture rempliée de papier gaufré crème, titre imprimé en noir au 1er plat, dos muet. Illustré hors texte de reproductions photographiques des oeuvres de Wogensky en noir et en couleurs sur papier couché et d'une photographie de l'artiste par Emile Muller. Edition originale tirée à 2000 exemplaires. Ici 1 des 150 exemplaires sur vergé de hollande Van Gelder (seul papier), comportant une eau-forte originale de Wogensky, signée par l'artiste et numérotée 130/150 ( 24 X 16,2 cm avec les marges).
Couverture légèrement jaunie en bordure des plats, sinon très bon état.( Reu-Bur)
Gallimard NRF Paris 1962 In-4 carré ( 320 X 265 mm ) de 48 pages, broché sous couverture imprimée rempliée. 3 planches en couleurs hors-texte. Edition définitive, en partie originale, numérotée sur bouffant alfa Calypso. Petites rousseurs sur la couverture, bon exemplaire.
Extrait de La Revue des deux mondes | s. l. [Paris] 1876 | 15.50 x 25 cm | agrafé
Edition originale. Sous couverture muette. Rare. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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S. n. | Londres [Amsterdam?] 1775 | 10 x 17 cm | 2 tomes reliés en un volume
Nouvelle édition. L'originale date de 1768. Reliure en plein Reliure en plein cartonnage rose d'époque. Dos lisse à filets. Pièce de titre en veau brun. Frottis sur les plats et les coiffes. Bien que le texte fût présenté comme une traduction de Jean Trichard, l'oeuvre est bien du baron d'Holbach. Cette histoire de la superstition est un réquisitoire sans pitié contre les persécutions et les tyrannies politiques et religieuses quelle qu'elles furent, qui firent régner la terreur par la peur et le fanatisme tant que par ambition politique. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Chez Barde, Manget & Compagnie Chez Buisson | A Genève & à Paris 1787 | 10.50 x 17.50 cm | 9 volumes reliés
Troisième et meilleure édition; elle est en effet la plus complète. Avant de composer cet ensemble, plusieurs éditions sont parues : en premier lieu une Introduction à l'histoire du Dannemarc en 1755, et qui forme dans notre exemplaire le premier volume illustrée d'une grande carte dépliante de la Scandinavie. Deux volumes in 4 paraîtront quelques années plus tard, puis un troisième. L'histoire fut ensuite continuée jusqu'en 1720, puis jusqu'en 1773 dans cette édition. Reliures en plein veau flammé légèrement postérieures. Dos lisses ornés de 4 fers et de roulettes. Pièces de titre et de tomaison en veau vert. Manques en tête des volumes 5 et 7. Frottements. 2 coins émoussés. Dans l'avant-propos du tome II, le relieur a interverti plusieurs feuillets. Carte restaurée anciennement sur une pilure. Bel exemplaire. L'ouvrage est considéré comme la meilleure histoire ancienne du Danemark, elle est en effet abondamment documentée, et contient en outre une étude de la mythologie et les 33 fables de ce qui compose l'Edda, ainsi que d'autres épopées. Avant la narration historique, les deux premiers volumes sont une approche anthropologique du Danemark, abordant la spécificité de ce pays autant par sa situation géographique que par ses moeurs et sa mythologie. L'auteur vécut un long moment au Danemark et fut précepteur du prince régnant, dans le même temps qu'il occupait un poste de professeur au collège royal de Copenhague. Ex libris aux armes du XIXe du Duc de Montebello. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Perrin | Paris 1947 | 12 x 19 cm | broché
Edition originale sur papier courant, mention de treizième édition. Piqûres sur le second plat. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Richard-Masse | Bruxelles 1946 | 17 x 22.50 cm | en feuilles sous chemise et étui
Edition originale, un des 100 exemplaires numérotés sur vergé et réimposés dans le format in-4 tellière, le nôtre un des 20 exemplaires réservés aux souscripteurs, tirage de tête. Ouvrage illustré d'un portrait de Paul Valéry par Suzanne Van Damme en frontispice. Plats de la chemise et de l'étui marginalement insolés. Agréable exemplaire. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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A. Laurent | Paris 1886 | 12 x 19.50 cm | relié
Edition originale. Reliure à la bradel en demi percaline rouge, dos lisse orné d'un motif typographique doré, date et double filet dorés en queue, pièce de titre de chagrin noir, plats de papier oeil-de-chat, reliure de l'époque. Envoi autographe signé de Paul Hervieu à son ami Eugène Mouton. Notre exemplaire est enrichi d'une lettre autographe datée et signée de deux pages de Paul Hervieu dans laquelle il remercie son correspondant ministre et ami. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Alphonse Lemerre | Paris 1895 | 13.50 x 19 cm | relié
Edition originale, exemplaire à toutes marges. Reliure à la bradel en plein cartonnage façon vélin, dos lisse comportant de petites éraflures, date noire en queue, couvertures conservées, tête dorée sur témoins, reliure de l'époque. Précieux envoi autographe signé de Paul Hervieu à Edmond de Goncourt. Provenance : de la bibliothèque des frères de Goncourt avec leur ex-libris encollé sur une garde. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Paris, Alphonse Lemerre, 1895 1 volume in-18 (19 x 13 cm) de (2)-II-324-(3) pages. Reliure plein maroquin vert d'eau, dos à nerfs janséniste, auteur et titré doré au dos, fer spécial (bibliothèque Arthur Meyer) doré en queue au dessus du millésime doré également, tranches dorées sur brochure, non rogné, les deux plats de couverture jaune imprimée conservés, large jeu de roulettes et filets dorés en encadrement intérieur des plats (reliure signée E. CARAYON). Excellent état si ce n'est un dos uniformément insolé viré au marron, quelques légères décolorations sur les plats. Intérieur parfait. Edition originale tirée sur papier vélin satiné teinté. Il n'est pas fait mention de grands papiers. Exemplaire de dédicace offert par l'auteur au bibliophile et magnat de la presse Arthur Meyer : "A Monsieur Arthur Meyer. Hommage cordial de l'auteur. Paul Hervieu." Exemplaire dans lequel Arthur Meyer, comme à son habitude, a fait relié en tête une belle et intéressante lettre autographe datée du 16 septembre 1908 à lui adressée et relative à la genèse du livre. Nous la reproduisons intégralement ci-dessous : "Cher monsieur, mes "doux loisirs de vacances" consistent en pourparlers continuels avec le Président de l'Association des Directeurs, et à présider, cette semaine, trois séances confraternelles pour règlement d'affaires. Je m'arrache à leur perspective pour répondre à la question que veut bien me faire votre bibliophilie ; et je vous exprime combien je suis flatté de la part qu'elle m'a fait l'honneur de m'accorder. La conception de l'Armature remonte à une quinzaine d'années. Nombre de détails la concernant sont maintenant dans les brouillards de l'éloignement. Je me souviens toutefois que j'avais été frappé de la magnanimité avec laquelle des épouses supportaient l'inconstance du mari, et de la rigueur jalouse qui s'emparait d'elles, aussitôt que celui-ci mettait la dot en péril. Cette observation, répétée, m'inspira le personnage de la baronne Saffre. L'équité me fit chercher si le sexe fort ne présentait pas de ces équivalents. Et j'eus l'égale tristesse de constater que, lui aussi, était intéressé. Je me mis à l'œuvre pour exposer l'idée que, dans la vie mondaine, l'argent exerce la même obsession que dans les affaires du commerce et de l'industrie, avec ceci de différent et de curieux qu'elle est inavouée. Ma pensée fit alors, au vil métal, l'application du célèbre adage "s'en souvenir toujours ; n'en parler jamais." Je vous prie d'agréer, cher monsieur, l'assurance de tous mes souvenirs et de mes meilleurs sentiments. Paul Hervieu. 16 septembre 1908." Dans l'Armature Paul Hervieu évoque avec force le règne de l’argent et la destinée d’un nabab. Il y peint surtout les milieux aristocratiques avec un regard très critique, qui n’exclut cependant pas une fascination croissante. Hervieu a été pendant longtemps l’ami le plus cher et le plus dévoué d'Octave Mirbeau, qui l’a introduit chez Goncourt et Mallarmé et l’a mis en relations avec Rodin et Monet. Octave Mirbeau donna un éloge appuyé à l'Armature dans les colonnes du Journal du 24 février 1895. Cependant leur amitié s'acheva dans l'incompréhension mutuelle. "[...] « — Savez-vous exactement ce que l’on définit par le mot d’armature ? On désigne ainsi un assemblage de pièces de métal destiné à soutenir ou à contenir les parties moins solides, ou lâches, d’un objet déterminé. Eh bien ! pour soutenir la famille, pour contenir la société, pour fournir à tout ce beau monde la rigoureuse tenue que vous lui voyez, il y a une armature en métal qui est faite de son argent. Là-dessus, on dispose la garniture, l’ouvrage d’art, la maçonnerie, c’est-à-dire les devoirs, les principes, les sentiments, qui ne sont point la partie résistante, mais celle qui s’use, se change à l’occasion et se rechange. L’armature est plus ou moins dissimulée ; ordinairement, tout à fait invisible ; mais c’est elle qui empêche la dislocation, quand surviennent les accrocs, les secousses, les tempêtes imprévues, quand l’étoffe des sentiments se déchire et que se fend la devanture des devoirs ou des grands principes. C’est seulement en ces circonstances-là, et pour quelques instants, que l’on peut, parfois, apercevoir dans le cœur de la société, au centre des familles ou entre deux parties d’un ménage, leur armature à nu, le lien d’argent. Mais vite, on recouvre ça de sentiments neufs ou de principes d’occasion. On remplace les préjugés détériorés et les devoirs crevés… Et l’armature a supporté le tremblement ! Elle est restée en permanence pour maintenir scrupuleusement la forme et l’apparence des foyers domestiques, et pour recevoir la réparation dont a besoin la façade mondaine… » [...] Parue, tout d’abord, dans la Revue des Deux-Mondes, l’Armature a été fort discutée. Il n’en pouvait être autrement, en raison de l’exceptionnelle audace du livre, et aussi, parce que la Revue des Deux-Mondes compte, dans sa clientèle, les plus grands « armaturés » de cette époque. Il faut avouer que leur émotion se comprend et qu’elle s’aggrave encore de ce qu’il ne s’attendaient guère à être si durement « constatés », en ce qu’ils considèrent, à tort sans doute, comme le dernier rempart de leurs privilèges sociaux, comme leur propre maison. Les uns ont éprouvé de la colère ; les autres, de la stupeur, bien entendu, dans la mesure où la correction mondaine permet l’expression de ces deux sentiments, en général trop expressifs. Tous ont pensé sincèrement que M. Paul Hervieu avait exagéré, et qu’il y avait, dans son cas, sinon de la haine, du moins du parti pris. Les gens du monde ont des façons vraiment particulières de comprendre et de juger les choses qui touchent à la littérature. Ils acceptent avec une facilité merveilleuse, et couvrent d’une indulgence souriante et complice tout ce que la vie, autour d’eux, dans leur propre milieu, peut leur offrir de situations irrégulières, de vices qualifiés, d’infamies avérées ou seulement soupçonnées. Si tout cela s’accompagne de la tenue mensongère et de la discrétion hypocrite qui, dans leur morale, tiennent lieu de conscience et remplacent l’honneur, ils s’y complaisent et, au besoin, ils s’en honorent. Mais quand ces situations, ces vices, ces infamies, se transposent de la vie à l’art, et quittent la réalité quotidienne pour s’incorporer, même atténuées, dans une œuvre de pure imagination, alors ils s’indignent vertueusement et protestent, au nom des grands principes, contre la possibilité que de telles mœurs soient vraies, ou même plausibles. [...] J’aime et j’admire profondément ce livre, parce que, outre son art merveilleux, il a une probité rare : celle de ne flatter aucun snobisme, de ne caresser aucune passion, de n’encourager aucune mode, et de ne pas faire passer, comme dans les livres de nos plus accrédités psychologues, un grand souffle chrétien sur les eaux de toilette qui viennent de laver le secret parfumé des adultères." (extrait de Les écrivains, deuxième série, par Octave Mirbeau, E. Flammarion, 1926). Provenance : de la bibliothèque Arthur Meyer avec son ex libris gravé au coq avec sa devise "Je chante clair" et avec son fer spécial doré en queue du dos (coq et la même devise dans une banderole). Arthur Meyer (1844-1924) fut le directeur du Gaulois, prestigieux quotidien conservateur et mondain, qui fut, en 1929, absorbé par Le Figaro, alors dirigé par François Coty. Personnage hors normes, incontournable, au carrefour de la vie mondaine, de la presse et de la politique sous la IIIe République, ce petit-fils de rabbin, fils d'un colporteur alsacien, devint royaliste, antidreyfusard et catholique. Cherchant à singulariser ses livres pour les différencier de ceux des autres bibliophiles, il commanda aux artistes de son temps des dessins et peintures à la dimension de ses ouvrages. Arthur Meyer est mort le 2 février 1924 à Paris et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Sa bibliothèque riche de très belles pièces fut vendue la même année. Savoir ce volume richement relié et en belle place dans la riche bibliothèque d'Arthur Meyer, l'un des hommes parmi les plus riches et les plus mondains de son époque, n'est pas sans piquant. Et quand on sait qu'Arthur Meyer se marie en 1906 (2 ans avant la lettre adressée à lui par Paul Hervieu) à Marguerite de Turenne d'Aynac (descendante du général Henri-Amédée-Mercure de Turenne et petite-fille du 8e duc de Fitz-James), de 37 ans sa cadette, ce qui fait scandale à cause de la grande différence d'âge entre les deux époux, on ne peut s'empêcher de se dire que Paul Hervieu (ne pouvant ignorer la situation matrimoniale de Meyer au moment où il lui écrit en septembre 1908) a fait preuve de beaucoup d'audace dans son propos. Ironie de l'histoire mondaine ... Meyer divorcera de sa très jeune épouse en février 1923 (Meyer meurt en 1924). Ils eurent ensemble deux filles. Marguerite de Turenne d'Aynac se remaria avec un industriel dès mars 1923, et divorça encore ensuite (sans descendance par ce nouveau mariage) ... A croire qu'Hervieu avec son Armature, avait vu assez juste quant aux mondanités ... Marguerite mourut en 1945 âgée de 64 ans, l'âme en paix (on l'espère). Très bel exemplaire truffé et relié pour le bibliophile Arthur Meyer.
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