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Phone number : 01 42 84 16 68L’un des traités de tabacologie majeurs illustré des premières représentations d’Amérindiens cultivant le tabac. Séduisant exemplaire conservé dans sa reliure en vélin de l’époque à recouvrement. Lugduni Batavorum, Isaac Elzevier, 1626.In-4 de : 1 frontispice, 1 portrait de l’auteur, (18) ff., 256 pp., (4), 9 planches à pleine pages dans le texte. Petit manque dans la marge blanche de la p. 207. Ex libris manuscrit à l’encre sur la contregarde. Relié en plein vélin rigide à recouvrement de l’époque, dos lisse avec titre manuscrit. Reliure de l’époque.217 x 164 mm.
Seconde édition, la plus complète, de l’un des plus importants ouvrages relatifs au tabac. Arents, II, n°148; Willems, Les Elzevier, 257; Bibliotheca Osleriana, 3490; Leclerc, Bibliotheca Americana, 3399; Sabin 52173; Bragge, Bibliotheca Nicotiana, 27. La Tabacologia de Neander figure parmi les plus importants ouvrages relatifs au tabac; la présente édition est la plus achevée, c'est elle qui figurait dans la célèbre collection des Candolle (Catalogue des ouvrages prélinnéens de la bibliothèque des Conservatoire et Jardin botanique de la ville de Genève, n° 135). Neander, médecin allemand qui s'attacha surtout à la recherche des propriétés des plantes, étudie ici le tabac. Il conseille l'usage de longues pipes, comme celles des Indiens, pour permettre le refroidissement de la fumée. Mais, s’il recommande l’utilisation du tabac dans la préparation de médicaments, il se pose aussi contre un usage du tabac récréatif. Selon ses dires, le tabac était " une plante créée par Dieu mais le diable s’en est mêlé; en prendre avec excès ruine l’âme et le corps." “The text is preceded by a list of varieties of tobacco, and is followed by letters to Neander from W. van der Meer, J. Raphelengius and Adrianus van Valkenburg… Neander studied at Leyden and practiced at Bremen, his birth-place. Details of his life are unknown but he calls himself “Medicus, philosophus et poeta”. There are many editions of this ‘Tabacologia’, the first being an Elzevir, 1622, of which this is a good reprint… The number of diseases for which tobacco was used is remarkable.” (Bibliotheca Osleriana, 3490). "The little that is new in this treatise is of very definite value in the history of tobacco, and that little is rendered more impressive by the novel and accurate illustrations which decorate the work. Among them are the earliest representations known to us of American natives engaged in cultivating and curing tobacco, of curious pipes, and of the kalian of Persia" (Arents). Le présent ouvrage est orne d'un beau titre gravé, d'un portrait de l'auteur et de 9 belles gravures sur cuivre à pleine page montrant des plants de tabac, des scènes de récolte... Le frontispice gravé et le portrait de Neander sont ici en premier tirage. Ces gravures sont du plus haut intérêt car ce sont les premières représentations connues d’Amérindiens cultivant et fumant du tabac. « 9 figures sur cuivre représentant la plante, la récolte faite par les Indiens et des pipes indiennes » (Leclerc, Bibliotheca Americana, 3399). Très bel exemplaire de ce traite de tabacologie illustre de gravures du plus haut intérêt, conserve dans sa reliure en vélin de l’époque à recouvrement.
“The second edition and superior to the first” (Schwerdt). Roma, Presso M. Angelo de Rossi, 1684.Grand in-4 de (1) f.bl., (5) ff., 77 ff. (erreurs de pagination), (1) p.bl., (6) ff. Plein vélin ivoire, dos lisse avec le titre doré, tranches jaspées. Reliure de l’époque. 277 x 198 mm.
« The second edition and superior to the first » (Schwerdt, II, 49). Souhart 356 ; Harting 278 ; Fairfax Murray, Italieni, n°1377. L’un des grands livres de chasse italien orné d’un titre grave avec encadrement historié et de 66 gravures à pleine page. « Opera illustrata da numerose figure a pagina intera, incise all’acquaforte dal Tempesta e dal Villamena” (Fairfax Murray). “L’édition de Rome, 1684 [est] plus belle pour l’impression” que la première. (Brunet, 180) Le nombre d’estampes est identique à celui de la première édition imprimée à Rome en 1622 mais ici plusieurs planches ont été regravées : (l.16) Del Pettirosso, (l. 30, misprinted 23) Della Calandra, (l. 36) Della Bubbola et (l. 51) Della Caccia col Bracco a rete. Jean-Pierre Olina, ornithologue, était né vers la fin du XVIe siècle à Orta, dans le Novarese. Ayant pris ses degrés en droit, il s’établit à Rome, où il exerçait la profession d’avocat. Joignant au goût de l’histoire naturelle celui de la musique, il employa ses loisirs à former une collection d’oiseaux chanteurs, et fit une étude spéciale de leurs mœurs et de leurs habitudes. Des observations qu’une longue expérience l’avait mis à portée de recueillir, il composa l’ouvrage intitulé Uccelliera, overo discorso della natura e proprieta di diversi uccelli, e in particolare di que che cantano, Rome, 1622, in-4. Cette édition, quoique moins belle que celle de 1684, est recherchée des curieux, parce qu’elle a l’avantage de contenir les premières épreuves des figures gravées par Tempesta et Villamène. L’ouvrage d’Olina renferme des détails intéressants sur les différentes manières de prendre les oiseaux, sur leur éducation, leur nourriture, leurs maladies et le traitement à employer. Il a été refondu par Buchoz dans les ‘Amusements innocents’ contenant le ‘Traité des oiseaux de volière’ et le ‘Parfait oiseleur’, Paris, 1774, in-12. "Chiefly song-birds are represented of the natural size (pp. 1-50), but in addition (pp. 51-81) there are plates of partridge and quail netting; partridge-hawking with the Goshawk; trap to catch a Sparrow-hawk; and illustrations of the mode in which bird-catchers employ the Little Owl (Civetta) and falconers the Eagle Owl (Gufo)." (Harting, Bibliotheca Accipitraria, 278) Bel exemplaire, particulièrement grand de marges (hauteur : 277 mm contre 274 mm pour l’exemplaire Schwerdt) conservé dans sa première reliure en vélin de l’époque.
Précieux exemplaire relié à l’époque en maroquin rouge aux armes de Charles-Alexandre de Lorraine (1712-1780). Paris, L. F. Delatour, 1773. In-8 de (1) f. de frontispice, 60 pp., 5 planches dépliantes hors texte. Maroquin rouge, plats richement ornés d’une large dentelle dorée, grandes armes frappées or au centre, dos lisse orné de fleurons dorés, roulette intérieure dorée, filet doré sur les coupes, doublure de papier moiré bleu, tranches dorées. Reliure de l’époque. 165 x 94 mm.
Édition originale de ce traité consacré à la taille des arbres fruitiers. Barbier, II, 246 ; Janson, 398 ; Conlon 73 : 1120 ; inconnu de Nissen et de Pritzel. Cet intéressant manuel décrit la méthode mise au point par Pelletier de Frépillon pour tailler les arbres fruitiers en se basant sur des règles géométriques : « D’après les observations que nous avons faites sur les effets de la Nature, nous avons cru pouvoir assujettir aux regles de la Géométrie, la Taille des Arbres fruitiers ; & nous avons imaginé, pour la rendre plus intelligible, de réduire en plan géométrique la forme que doit avoir l’Arbre perfectionné par l’Art ». « Etienne Pelletier De Frepillon est probablement fermier ou seigneur censier de Frépillon, sous la houlette de l’abbesse de Maubuisson. Fourrier de la cour jusqu’en 1773 (ou 1775), il se retire définitivement à Frépillon, où il a sans doute, pendant ses heures de loisirs, ou avec l’aide d’un jardinier, expérimenté dans son jardin une nouvelle méthode pour tailler les arbres fruitiers, en particulier les pêchers. Les premières recherches de Le Pelletier semblent rencontrer un certain succès : en 1785, on trouve dans une brochure de conseils pratiques l’annotation suivante : ‘Pêchers. M. Pelletier de Frépillon demeurant à la Vallée de Montmorency, près Paris, a imaginé une nouvelle manière de tailler les pêchers, elle leur fait rapporter un plus grand nombré de fruits qu'ils n'ont habitude de donner’ ». « En 1773, parut un petit ouvrage dans lequel on proposoit de fortes modifications dans la méthode de Montreuil. C'est dans ‘L'essai sur la Taille des Arbres fruitiers’ par une Société d'Amateurs. Cette société se réduisoit à un seul particulier, nommé Le Pelletier, qui avoit été fourrier de la Cour. Il se retira dans un petit domaine, à Frépillon, près Saint-Leu, dans la vallée de Montmorency. Et là, il chercha à diriger des espaliers avec une précision géométrique : les figures qu'il en publia sont effectivement très régulières. Mais les Amateurs de culture qui, sur son invitation, furent examiner ses travaux, trouvèrent que la Nature, suivant son génie, n'avoit pu se plier à des formes aussi exactes, et que souvent, pour déguiser ses caprices, Le Pelletier avoit employé l'art de la greffe.» (Aubert-Aubert Dupetit-Thouars, Recueil de rapports et de mémoires sur la culture des arbres fruitiers, 1815, p. 67). En 1843, la société académique d’Agriculture de l’Aube émettait un avis assez proche : « (Ce) petit traité, format in-12, … est assez estimé. Les meilleurs principes y sont enseignés. Il est fort court et très-clair. Il y est souvent question du pêcher en espalier. Mais l'auteur parut alors, et longtemps depuis, avoir trop insisté sur certaine forme, la forme carrée à donner aux arbres. On ne regarda pas cette forme comme devant contribuer beaucoup, ni autant que celles adoptées jusque-là, à leur produit, ni même plus qu'elles à leur conservation ». L’illustration du plus haut intérêt se compose d’un frontispice gravé et de 5 planches dépliantes présentant la méthode de taille proposée par l’auteur. Précieux exemplaire relié à l’époque en maroquin rouge aux armes de Charles-Alexandre de Lorraine (1712-1780). Charles-Alexandre de Lorraine (1712 - 1780) fut gouverneur général des Pays-Bas autrichiens (1741-1780), grand maître de l’ordre Teutonique (1761-1780) et chevalier de l'Ordre de la Toison d'or. Il était le douzième enfant de Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar, et d'Élisabeth Charlotte d'Orléans. Il était également le beau-frère de l'impératrice Marie-Thérèse. Il fut fait maréchal d'Autriche en 1740. En avril 1741, il fut désigné comme successeur aux Pays-Bas de la gouvernante générale, l'archiduchesse Marie-Élisabeth. Pendant la Guerre de Succession d'Autriche, il fut l'un des principaux commandants autrichiens. Il fit son entrée à Bruxelles, en compagnie de son épouse, l'archiduchesse Marie-Anne d'Autriche, le 26 mars de cette année. Deux mois plus tard, il reprenait le commandement des armées du Rhin, laissant son épouse seule aux Pays-Bas. Après le décès de celle-ci des suites de ses couches en décembre 1744, l'invasion, puis l'occupation française (1745-1748) empêchèrent son retour aux Pays-Bas. Ce n'est que le 24 avril 1749 qu'il put réellement entamer son gouvernorat. Il fut certainement le plus populaire des gouverneurs généraux des Pays-Bas autrichiens. En témoignage de cela, une statue à son effigie fut élevée en 1775 à Bruxelles sur la toute nouvelle place de Lorraine, devenue depuis place Royale. Sans trahir les intérêts de la couronne impériale, il parvint à défendre ceux des Pays-Bas, et à en faire respecter les privilèges. Il encouragea simultanément le progrès des Lumières et le développement économique, patronnant des entreprises telles que la création de l'Académie thérésienne de Bruxelles (1772), la réalisation par le Comte Josef de Ferraris d’une carte très précise du territoire (1770-1778), ou encore diverses expériences techniques et industrielles dans son château de Tervuren.
«La fresque la plus convaincante, la plus attentive et la plus émouvante qui se puisse de l’infiniment petit» (En Français dans le texte, n°145). Paris, Imprimerie royale, 1734-1738.4 tomes en 4 volumes in-4 (sur les 6 que comporte la série complète) de: I/ (2) ff., 654 pp., (1) f., 50 pl. dépliantes hors texte; II/ (1) f., 514 pp., (1) f., 40 pl. dépliantes hors texte; III/ (2) ff., xl pp., 532 pp., 47 pl. dépliantes hors texte; IV/ xxxiv pp., (1) f., xlvi pp., (1) f., 636 pp., 44 pl. dépliantes hors texte, erreur de numérotation p. 321. Préface du 2nd volume reliée à l’époque dans le 4ème volume. Plein veau blond glacé, filet doré encadrant les plats, dos à nerfs richement ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge, coupes décorées, tranches rouges. Reliure de l’époque. 254 x 190 mm.
Edition originale et premier tirage de la première véritable histoire scientifique des insectes. Brunet, IV, 1131, Nissen ZBI, 3315; En Français dans le texte, n°145; Rahir, La bibliothèque de l’amateur, 606. Cet ouvrage célèbre, «ce monument d’intelligence et de sensibilité» fonda la science entomologique. L’impression de ces Mémoires par l’Imprimerie royale intervint de 1734 à 1742. Le tome 1 est consacré aux Chenilles et aux Papillons, le tome 2 présente la suite du tome 1 ainsi qu’une Histoire des Insectes ennemis des Chenilles, le troisième tome expose l’Histoire des Vers mineurs de feuilles, des Teignes, des fausses Teignes, des Pucerons, des ennemis des Pucerons, des faux Pucerons, & l’histoire des Galles des plantes & de leurs Insectes, la partie 4 imprimée en 1738 traite de l’Histoire des Gallinsectes, des Progallinsectes et des Mouches à deux ailes. Ont également été publiés à la suite un 5e et un 6e volume, non réunis à notre exemplaire: l’Histoire de plusieurs Mouches à quatre ailes, et un supplément sur les Mouches à deux ailes. «Cet ouvrage, riche en faits curieux et de la plus grande exactitude, n’est pas terminé; l’auteur avait encore à traiter des grillons et des sauterelles […] ce qui aurait formé plusieurs autres volumes. Ceux que nous avons n’en seront pas moins toujours consultés avec fruit pour les parties dont ils traitent» (Brunet). Réaumur est un grand entomologiste : il s’intéresse aux petits insectes et se penche en particulier sur l'étude des invertébrés, que ni Diderot ni Buffon n'ont intégrés à leurs ouvrages respectifs, l'Encyclopédie et l'Histoire naturelle. Il étudie la vie des fourmis ou encore le système digestif des abeilles, il s'élève contre les expériences de Buffon et rejette le principe de la génération spontanée. Il va largement contribuer au progrès des sciences naturelles en publiant ses nombreuses observations entomologiques dans sa grande œuvre en douze volumes, ses Mémoires pour servir à l'histoire des insectes (1734-1742). «Réaumur propose la fresque la plus convaincante, la plus attentive et la plus émouvante qui se puisse de l’infiniment petit» (En Français dans le texte, 145). Reconnu pour sa grande exactitude, ce traité est illustré, dans ces quatre premiers tomes, de 181 grandes planches dépliantes finement gravées sur cuivre par Simmoneau, Haussard, Fillioeul et Lucasqui illustrent les chenilles, papillons, mouches, cigales, abeilles et guêpes dans leur milieu naturel. Les planches sont ici du premier tirage, que l’on reconnaît «àla beauté des épreuves des gravures, lesquelles sont toutes tirées sur un papier fort et assez grand pour dépasser de toute la grandeur de la planche les marges des volumes» (Brunet). Très bel exemplaire conservé dans sa séduisante reliure en veau blond glacé de l’époque.
169 superbes roses dessinées par Redouté rehaussées avec un grand raffinement de coloris très délicats à l’époque. Paris, de l’imprimerie de Firmin Didot, Imprimeur du Roi, 1817-1824. 3 volumes in-folio de I/ 156 pp., 1 portrait hors-texte, 1 frontispice colorié, 56 estampes en couleurs hors-texte, (1) f. de table; II/ 122 pp., 59 estampes en couleurs hors-texte, (1) f. de table; III/ 125 pp., 54 estampes en couleurs hors-texte, (1) p. d’errata, (1) f., pale mouillure en fin du volume 3 n’affectant pas les estampes. Demi-maroquin rouge à coins, dos lisses ornés de filets dorés et roulette estampée à froid formant faux-nerfs, grands fleurons dorés à la rose. Reliure de l’époque ornée de roses. 368 x 270 mm.
[video width="1678" height="1080" mp4="https://www.camillesourget.com/wp-content/uploads/2024/03/Video-REDOUTE.mp4"][/video] Édition originale du livre légendaire de celui qu’on surnomma le « Raphaël des fleurs» et l’un des plus beaux recueils sur les roses. Dunthorne 232; Hunt, Redouteana 19; Nissen 1599; Pritzel 7455; Ray, French, 89; Stafleu TL2 9748. Elle fut publiée en trente livraisons de 1817 à 1824. Notre exemplaire, relié avec le portrait de Redouté par Gérard, est orné de 170 estampes en couleurs (169 + le frontispice) alors que Dunthorne et Nissen annoncent 168 estampes outre le frontispice. Great Flower Books précise: “Some copies contain 168 plates only, plus the frontispiece”. Cet ouvrage mythique, l’un des plus beaux livres de fleurs imprimés, est aussi l’ouvrage artistique de référence dont les planches furent le plus souvent reproduites dans tous les ouvrages importants de botanique. La qualité artistique des merveilleux dessins de Redouté s’allie à une science anatomique de la fleur et a une fraîcheur de coloris aujourd’hui encore inégalée. Dans l’introduction de l’édition en fac-similé de Schutter, Sir George Taylor note l’appréciation de Gisèle de La Roche: « Redoute and Thory knew, described and figured all the important roses know, in their day. Included were many of the key ancestors of our present day roses. The plates in « Les Roses» have artistic value botanical and documentary value, both for the species and cultivars stiel surviving and for those that have disappeared... » L’illustration se compose d’un portrait de Redouté gravé par Pradier d’après Gérard, d’un frontispice orné d’une couronne de fleurs, gravé par Charlin d’après Redouté, et de 169 planches dessinées par Pierre-Joseph Redouté, gravées au pointillé par Bessin, Chapuy, Langlois, Victor, Lemaire, Charlin et d’autres et imprimées en couleurs par Rémond. Reconnu très jeune pour ses talents de peintre de fleurs, Redouté obtient en 1788 le titre de dessinateur du Cabinet de Marie-Antoinette. Attaché pendant la Révolution au Museum d’histoire naturelle comme dessinateur de botanique, il délaisse la gouache employée jusqu’alors pour les vélins du Muséum pour l’aquarelle. Professeur de dessin de Joséphine de Beauharnais, il est nommé en 1805 «peintre des fleurs de l’impératrice» et c’est à la Malmaison qu’il exécute les premiers dessins destinés à cet ouvrage. Pour mener à bien cette luxueuse publication, Redouté utilise la gravure au pointillé. Mise au point vers 1785 par Francesco Bartolozzi, qu’il avait rencontré à Londres, cette technique, à la fois minutieuse et fastidieuse, revient à graver la plaque d’une multitude de minuscules points. L’imprimeur applique ensuite toutes les encres sur la plaque, «à la poupée» (le doigt entouré d’une bandelette d’étoffe), avant de procéder au tirage de la planche en un seul passage. Chaque planche est ensuite rehaussée à l’aquarelle et parfois à la gomme arabique. Dans son avant-propos, Redouté évoque brièvement ce procédé, qu’il semble ne pas vouloir divulguer, consistant «dans l’emploi de ces mêmes couleurs, sur une seule planche, par des moyens qui nous sont particuliers, et que nous nous proposons de publier un jour. C’est ainsi que nous sommes parvenus à donner à nos gravures tout le moelleux et tout le brillant de l’aquarelle». «Les fleurs de Redouté sont admirables tout à la fois par une exactitude parfaite sous le rapport de la science botanique par l’éclat des couleurs et par la délicatesse et la légèreté de la touche. C’était merveille de voir les mains qui créaient ces chefs-d’œuvre» (André De Voes, Biographie de P.-J. Redouté. Gand, 1873, p. 14). Les rosiers sont classés en trois groupes : les rosiers sauvages, connus dès l’Antiquité, tels l’églantier et le rosier toujours vert; les rosiers du moyen-âge, comme le rosier blanc et le rosier fétide; enfin, les rosiers plus récents, créés à l’époque de Redouté à partir d’espèces importées d’Asie. « Les Roses » demeure l’œuvre de grande délicatesse et d’un raffinement inégalé dont le nom reste attaché à celui de l’artiste. « So well known that it seems almost superfluous to add any more praise after nearly a hundred and fifty years of honours » Stafleu. Le format in-folio de cette belle édition permet pleinement à l’artiste d’exprimer la somptuosité et la délicatesse de ces roses anciennes qui enchantaient les roseraies de Versailles ou de Bagatelle. En 170 estampes qui composent autant de tableaux d’un grand raffinement revivent ces roses moussues, centifolia, gallica, alpina, multiflora, indica, rubufolia, dont les teintes exquises ont été rehaussées à l’aquarelle sous les yeux de Redouté en des coloris magnifiques et subtils, du rose le plus délicat au carmin le plus chaleureux ou au pourpre violacé. Précieux exemplaire bien complet des 171 estampes en somptueux coloris de l’époque. Au cours de ces dernières années trois autres exemplaires de qualité sont répertoriés sur le marché : 1/ Sotheby’s, 15 mars 2000, lot 67: «contemp bds, edges uncut; vorn, spines discolored & chipped, covers spotted. With port, engraved frontis & 169 plates ptd in colors & finished by hand. Some spotting, mainly to text. L.p. copy measuring 555 mm by 350 mm. £276,500 ($440,000 avec frais). 2/ Piasa, 5 décembre 2009. 170 estampes sur 171, sans le portrait. 367 x 270 mm. Petite éraflures à la reliure. Piqures marginales à plusieurs feuillets de texte, très pales rousseurs au frontispice. Une planche un peu abimée dans la marge sur 0,5 cm et déchirures marginales restaurées de 1 à 2 cm à 2 planches en noir et 3 en couleurs. Suite des gravures en deux états : 223056 € avec frais. 3/ Sotheby’s New York, 18 juin 2004; complet, avec deux états des gravures. « Contemp half mor gilt ; extremities worn, part of spine of Vol I detached. With port, engraved frontis & 169 plates ptd in colors & finished by hand & with a 2d suite of plates in black on ochre paper. Mainly marginal spotting & foxing. (Sotheby’s New York, June 18, 2004, lot 324, $390,000 avec frais). Superbe exemplaire, l’un des derniers répertoriés en reliure de l’époque «à la rose dorée».
Les 182 Roses de Redouté dessinées par l’artiste et délicatement rehaussées à l’aquarelle sous ses yeux, conservées dans leur reliure de l’époque. Paris, P. Dufart, 1828-1829.3 tomes en 3 volumes grand in-8. Un frontispice gravé colorié à la main et 182 gravures à pleine page. Demi-veau bleu, dos lisses ornés en long de fers rocaille dorés, tranches mouchetées. Reliure de l'époque. 220 x 154 mm.
Édition en partie originale des Roses de Redouté, recherchée puisque la plus complète. C'est l'une des œuvres majeures du célèbre Redouté, surnommé le "Raphaël des fleurs", par ses contemporains. Nissen 1599. Great Flower books, 71. Stafleu, 1044. Elle est illustrée de 182 planches à pleine page (hauteur 220 mm), dessinées par P.J. Redouté, imprimées en couleurs puis rehaussées à l’aquarelle à l'époque " sous les yeux" de celui-ci. "C'est la plus complète des éditions in-8. Elle est ornée de 2 portraits et de 181 planches dont 21 paraissent pour la première fois. Elle contient une nouvelle classification méthodique des roses par C.E. Thory". Issu d'une famille d'artistes Pierre-Joseph Redouté dut à un voyage en Hollande de connaître les productions de l'excellent peintre de fleurs Van Huysum. Laissant libre cours à son inclination naturelle Redouté exécuta de petites aquarelles "qui manifestaient une science anatomique de la fleur et de la plante inconnue jusqu'à lui en même temps qu'une richesse d'effets, une fraîcheur de coloris qui laissaient bien loin tous les modèles". Redouté devint le professeur particulier de la reine Marie-Antoinette. A chacune des leçons royales, les plus belles fleurs des serres de Versailles étaient disposées dans des vases du Japon et de Sèvres avant d'être merveilleusement aquarellées sous les yeux de la Reine par le peintre. Professeur de Joséphine puis de Marie-Louis, il enseigna aussi son art à la duchesse de Berry, à la reine Marie-Amélie et à Madame Adélaïde. En 1822, louis XVIII nomma Redouté "professeur d'iconographie végétale au Jardin du Roi". En 182 merveilleuses planches au trait à la fois précis et aérien revivent toutes ces espèces de rosiers anciens qui enchantaient les roseraies de Versailles ou de Bagatelle. Rosa centifolia, gallica, alpina, multiflora, muscoa, indica, rubrifolia… imprimées en couleurs ont été très subtilement rehaussées à l'aquarelle sous les yeux de Redouté en une gamme très variée du rose le plus délicat au pourpre violacé. REDOUTE, Pierre-Joseph. Les Roses from Librairie Camille Sourget on Vimeo. Séduisant exemplaire, d'une parfaite fraîcheur, conservé dans ses élégantes reliures parisiennes de style rocaille de l’époque.
Edition originale de l’un des plus beaux livres de botanique du XVIIIe siècle, illustré de 472 planches à pleine page coloriées à la main de Nicolas-François Regnault (1746-c.1810) et de Geneviève de Nangis Regnault. Paris, chez l’auteur, 1774. 8 volumes in-folio de : I/ (2) ff. dont une page de titre en couleurs et une introduction à la botanique, 3 planches en couleurs numérotées hors texte, 1 deuxième p. de titre calligraphiée à la main à l’encre noire, 60 planches en couleurs, 60 pp., (1) p. de table manuscrite. Soit un total de 63 pl. en couleurs pour le tome 1. II/ (1) f. de titre en couleurs non relié et plié, (1) f. de titre manuscrit, 60 planches en couleurs, 60 pp., (1) p. de table manuscrite ; III/ (1) f. de titre manuscrit, 60 planches en couleurs, 60 pp., (1) p. de table manuscrite ; IV/ (1) f. de titre manuscrit, 60 planches en couleurs, 60 pp., (1) p. de table manuscrite ; V/ (2) ff. dont 1p. de titre en couleurs et 1 deuxième p. de titre calligraphiée à la main à l’encre noire, 55 planches en couleurs, 55 pp., (1) p. de table manuscrite, (1) f. de table ; VI/ (2) ff. dont 1 p. de titre calligraphiée à la main à l’encre noire et 1p. de titre en couleurs, 60 planches en couleurs, 60 pp., (1) p. de table manuscrite ; VII/ (1) p. de titre en couleurs, 60 planches en couleurs, 60 pp., (1) p. de table manuscrite ; VIII/ (2) ff. dont une page de titre en couleurs et un avertissement, 54 planches en couleurs, 54 pp., (1) p. de table manuscrite, (1) p. de table, 12 pp. de table des maladies. Soit un total de 6 titres en couleurs et de 472 planches à pleine page coloriées. Relié en plein vélin vert, petites étiquettes sur la partie centrale des plats portant les numéros de tomes manuscrits à l’encre, dos à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches rouges. Qq. restaurations. Reliure de l’époque. 485 x 360 cm.
Edition originale de l’un des plus beaux livres de botanique du XVIIIe siècle, illustré de 472 planches à pleine page coloriées à la main de Nicolas-François Regnault (1746-c.1810) et de Geneviève de Nangis Regnault. Blunt & Stearn, p.171 ; Johnston 517 ; Dunthorne 256 ; Great Flower Books (1990), p.131 ; Nissen BBI 1600 ; Pritzel 7475 ; Stafleu & Cowan 8810 ; Soultrait, 18th century 118. Blunt écrivait de ce livre : « Perhaps the most impressive French botanical book of the period is Francois Regnault’s La Botanique with nearly five hundred hand-coloured etchings. Many of these plates are the work of Genevieve de Nangis Regnault. The book deals with useful and decorative plants, and the author engagingly described the potato ‘as possibly the only good thing that ever came out of America’». Peintre, dessinateur, et graveur, Nicolas-François Regnault composa La Botanique avec l’aide de sa femme, Geneviève, qui dessina, grava et coloria la très grande majorité des planches. « Mme Regnault pose avec délicatesse les couleurs comme en témoignent les planches consacrées à des fleurs aux fins coloris comme le chèvrefeuille, qui orne aussi la guirlande de la page de titre, ou le laurier-rose » (Pinault Sorensen, Le Livre de botanique, 2008, p.70). « Les planches de cette collection continuent de se distribuer depuis deux ans avec la plus grande exactitude, & à la satisfaction de tous ceux qui veulent prendre une connaissance utile, commode & précise des plantes en usage dans la Médecine & dans les Arts. Les soins que se donnent M. Regnault pour présenter ces plantes avec leurs couleurs, leurs ramifications, leurs développemens ne peuvent que contribuer à nous familiariser avec ces plantes, & à nous les faire reconnaitre au premier aspect. Des notices rédigées avec clarté & puisées dans les meilleures sources accompagnent chaque plante & nous instruisent des qualités physiques que le dessin ou la couleur ne peut rendre, telles que l’odeur, la faveur, les propriétés ou les vertus de la plante. La fidélité avec laquelle M. Regnault s’est acquitté de ses engagemens envers ses premiers souscripteurs, doit lui mériter la confiance du public, & l’accueil le plus favorable pour une collection qui devient de jour en jour plus riche, plus précieuse & plus utile. Il parait tous les mois cinq plantes nouvelles. Le prix de chaque planche est de 1 liv. 4 f. pour les souscripteurs. On peut s’abonner pour une année entière, moyennant 72 liv. aux adresses ci-dessus indiquées ». Outre la liste des plantes à usage médicinal, l’ouvrage répertorie également les plantes destinées à la gastronomie ou à la pratique des arts. Ce travail considérable demanda 12 années de travail au couple pour achever l’ouvrage. L’objectif de ses auteurs était de produire un traité de botanique à usage pratique, d’où l’inclusion d’un « Tableau des maladies » expliquant comment chaque plante devrait être utilisée contre chaque maladie, qu’il s’agisse de la migraine, de l’insomnie, du vertige, de l’apoplexie ou même de l’ivresse. Superbe exemplaire très grand de marges de ce magnifique ouvrage de sciences naturelles, bien complet de ses 472 estampes aquarellées, conservé dans sa reliure uniforme en vélin vert de l’époque.
Edition originale de cet atlas des champignons comestibles et vénéneux de la France illustrée de 72 chromolithographies détaillées de champignons. RICHON, Charles et ROZE, Ernest. Atlas des champignons comestibles et vénéneux de la France et des pays circonvoisins contenant 72 planches en couleur ou sont représentées les figures de 220 types de principales espèces de champignons recherchées pour l’alimentation, et des espèces similaires suspectes ou dangereuses avec lesquelles elles sont confondues. Dessinées d’après nature avec leurs organes reproducteurs amplifiés par Charles Richon… Accompagné d’une monographie de ces 229 espèces et d’une histoire générale des champignons comestibles et vénéneux par Ernest Roze… Paris, Octave Doin, 1888. In-folio de (2) ff., xcviii pp., (1) f. bl., 265 pp., xii pp., 72 planches numérotées à pleine page. Relié en demi-percaline verte à coins de l’époque, dos plat orné du titre doré. 355 x 265 mm.
Rare édition originale de ce traité consacré aux champignons comestibles et vénéneux de France et des pays voisins. G.C. Ainsworth, Introduction to the History of Mycology, p. 320; Nissen BBI, 1691. L’Atlas des champignons comestibles et vénéneux de la France se compose d’une première partie scientifique et d’une seconde partie illustrée. La première partie traite de l’histoire et du développement de la mycologie, et présente une classification des champignons ainsi qu’une étude des 229 principales espèces de champignons comestibles et vénéneux de la France. La seconde partie est constituée de planches en couleurs représentant les champignons sous divers angles et en coupe. L’abondante illustration du présent ouvrage se compose ainsi de 62 figures dans le texte reproduisant des gravures anciennes d’après les ouvrages de matthiole, l’obel, l’ecluse, Bauhin, dillen, micheli, … et de 72 chromolithographies à pleine page d’une grande qualité d’exécution gravées d’après des dessins de Charles Richon. Charles Richon était docteur en médecine, membre de la société botanique de France et de la société académique du département de la Marne. Bel exemplaire de ce traité de mycologie recherche abondamment illustré en couleurs. Provenance: ex-libris de H. S. C. Huijsman (1900-1986) sur le faux-titre, grand spécialiste amateur en mycologie qui a donné son nom à un champignon, le Conocybe huijsmanii.
Première grande pharmacopée française du XIXe siècle. Paris, chez l’auteur, 1807-8. 2 volumes in-4 de: I/ (2) ff. dont le faux-titre et le titre, viii pp., 266 pp., 72 planches coloriées à la maindont le frontispice gravé ; II/ (2) ff., 278 pp., 61 planches coloriées à la main, (1) f. d’errata. Les planches sont protégées par des serpentes. Illustré de 133planches gravées, aquarellées. Relié en demi-basane, dos lisses finement ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin vieux rouge, frottis sur les plats. Reliure de l’époque. 240 x 178 mm.
Edition originale de la première grande pharmacopée française du XIXe siècle. Pritzel 509; Graesse, Trésor de livres rares, VI, 160; Nissen BBI 1674; Stafleu-Cowan TL2 9496. Cet ouvrage est né de la collaboration de Joseph Roques, éminent médecin et botaniste, et de Jacques Grasset de Saint-Sauveur, aquafortiste, dessinateur et polygraphe prolifique. «M. Roque a fait précéder son travail d’un précis des diverses parties extérieures des plantes; c’est là qu’il examine successivement les racines, les tiges, les feuilles, les parties de la floraison, les organes sexuels [...]; et, nous le disons avec franchise, il est impossible de donner, sur ces différents objets, un aperçu plus méthodique, plus concis et plus clair. Une analyse succincte des méthodes particulières de Tournefort, de Linné et de Jussieu, vient après ces notions préliminaires. Pour ne pas se rendre coupable des mêmes défauts qui dégradent les ouvrages de ses prédécesseurs, nous avons remarqué avec plaisir aussi que M. Roques a proscrit sévèrement toutes les plantes dont l’expérience n’avait pas démontré rigoureusement les propriétés, et en a réhabilité quelques-unes qu’un examen léger et superficiel avait fait rejeter; et afin de mettre l’étude de ces plantes à la portée du plus grand nombre des lecteurs, M. Roques les a disposées par ordre alphabétique; l’auteur a eu soin, en même temps, de placer à la fin de son ouvrage deux tables dans lesquelles les plantes sont rangées d’après la méthode naturelle de Jussieu et d’après le système de Linné [...] Roques trace ensuite d’une manière précise et fidèle ses caractères extérieurs; il indique le lieu où elle se trouve, son analyse, ses propriétés, les diverses circonstances dans lesquelles on doit l’employer comme médicament, et signale les principes vénéneux qu’elle peut contenir; enfin chaque plante est accompagnée d’une figure coloriée, qui la rend avec une vérité et une fidélité frappantes. Du reste, la forme de l’ouvrage se refuse entièrement à l’analyse; mais en général on peut dire que le plus grand nombre des articles a été traité avec beaucoup de savoir. On y remarque toujours un esprit sage et judicieux qui rejette toute espèce d’hypothèse, et ne veut se diriger que par les faits et la marche sûre de l’observation, ce qui n’est pas ordinairement celui des avantages dont peuvent se vanter la plupart des matières médicales. Nous ne nous étendrons pas davantage sur cet ouvrage; son mérite réel parle assez pour lui...» (Bulletin des sciences physiques, 1810, pp. 266-270) L’abondante illustration se compose d’un titre-frontispice et de 132 planches gravées et finement aquarellées à la main à l’époque par Grasset de Saint-Sauveur. Très bel exemplaire de cet ouvrage de botanique abondamment illustré, conservé dans sa reliure de l’époque. Provenance: de la Bibliothèque de Guitet pharmacien à Angers avec tampon ex libris sur les faux-titres et les titres. Il s’agit probablement de Benoît-François Guittet (1771-1860) pharmacien militaire d’Angers et l’un des fondateurs de la caisse
Rare première édition, premier tirage, de ce traité estimé et recherché sur l’activité minière et la métallurgie par l’orfèvre parisien P. de Rosnel. Paris, 1667. Soit 2 parties en 1 volume in-8 de : (8) ff., 64 pp. ; (8) ff., 176 pp., qq. taches. Veau brun de l’époque, double filet or encadrant les plats, dos à nerfs orné de fleurons, coupes décorées, tranches mouchetées rouges. Reliure de l’époque présentant quelques restaurations. 178 x 111 mm.
Rare première édition, premier tirage, de ce traité estimé et recherché sur l’activité minière et la métallurgie par l’orfèvre parisien P. de Rosnel (« orfèvre ordinaire du roy »). Sinkankas 5569 ; Sabin 73297 ; Ferguson, II, 295 ; Cp. Duveen p. 516 ; Caillet 9597 ; Hoover 692; Sinkankis 5569. Divisé en deux parties, “The first part of the much esteemed and sought for work by the Parisian goldsmith is a mining and metallurgical treatise in which gold, silver, and mercury are described in respect to their mines and methods of mining, purification of ores by smelting or otherwise, and refinement of the metals. Special emphasis is laid upon the New World.... [La seconde partie] precedes the publication of the standard method of pricing as described by J. E. Tavernier, Les Six voyages, 1767, often cited as the earliest publication of the rule, and by far anticipates the similar rule published by David Jeffries in his A Treatise on Diamonds and Gems, 1750" (Sinkankis). La seconde partie présente un grand intérêt gemmologique, traitant de l’origine des pierres précieuses et décrivant le diamant, le rubis, le spinelle, le saphir, le topaze, l’émeraude… les perles, l’agate, le jade, et les grandes pierres ornementales ; à la fin, un chapitre est consacré à l’évaluation des pierres précieuses, présentant de manière réaliste et en détail la méthode employée pour attribuer une valeur aux pierres taillées. Comme l’auteur le souligne, "The most perfect [pearls] are fished in the Persian Gulf, between the island of Hormuz & Basra, near Qatifa, Gombroon & Julfar" (p. 35). "This was long considered one of the best manuals of the gold- and silversmith's trade. Rosnel rejected the alchemists and displayed a profound knowledge of metals and alloys" (Hoover). " Pierre de Rosnel, orfèvre français, fut le joaillier en titre de Louis XIII. Dans la dernière partie du Mercure Indien il "provides a mathematical system for adjusting prices of diamonds upwards at a steepening rate with increasing weight" (Sinkankas), précédant ainsi la publication de la méthode standard de tarification décrite par Tavernier (Les Six Voyages, 1767). L’ouvrage est dédié à Le Tellier avec ses armoiries gravées sur les deux titres. Précieux exemplaire conservé dans sa reliure de l’époque.
Le plus beau des ouvrages consacrés aux orchidées, orné de 192 chromolithographies rehaussées à la main, imprimé à seulement 100 exemplaires. Londres, J. French pour H. Sotheran et F Sander, 1886-1888-1894-1895.2 séries en 4 volumes impérial folio. Infimes rousseurs. Demi-peau de truie fauve à coins, tranche supérieure dorée. 670 x 492 mm.
La rare édition sur grand papier impérial de ce superbe ouvrage sur les orchidées, « an important and authoritative work for orchid works ». Great Flower Books. 1956. 75; Nissen BBI. 1722; Stafleu & Cowan 10-219. L’édition, dédiée à sa Majesté Maria Feodorouna, impératrice de Russie, ne fut imprimée qu’à 100 exemplaires, tous signés par Sander. Ce glorieux traité célébrant la beauté des orchidées porte le nom de Reichenbach en l’honneur d’Heinrich Gustav Reichenbak (1824-1889), botaniste et célèbre orchidologiste. Ce dernier consacra une grande partie de sa vie au culte des orchidées et sa mort survint durant la publication de ce présent ouvrage. Sander se forma à la culture des orchidées dans les nurseries de Forest Hill. Un ouvrage contemporain mentionne ainsi qu’en 1894 Sander avait sous ses ordres 20 collecteurs qui exploraient simultanément le Brésil, la Colombie, le Pérou, l’Equateur, le Mexique, Madagascar, la Nouvelle Guinée… Il explique dans sa préface son souci de représenter toutes les classes d’orchidées en les replaçant dans leur aspect naturel et en respectant leurs dimensions. Le texte en anglais, français et allemand retrace à la fois, l’historique et les conditions de culture de chacune des orchidées. L’iconographie de toute beauté comprend 192 fines chromolithographies, la plupart retouchées à la main, montées sur carton fort, par Joseph Mansell, G. et J.L. Macfarlane d’après Henry Moon, W.H. Fitch, A.H. Loch et C. Storer. « Ses plus célèbres dessins furent exécutés pour le grand livre des Orchidées de Sander… Ils devaient permettre au jardinier de percevoir l’effet naturel de chacune des plantes replacée dans son milieu, plus que d’aider le botaniste dans leur identification ». « His work had a great impact on British plant drawing in the early twentieth century ». B. Elliott. Treasures on the Royal Horticultural society. 1994 Les nouveaux procédés d'impression, la taille et le luxe de l'édition, l'élégance des dessins de Moon, l'extrême soin apportés aux coloris provoquèrent l'étonnement et contribuèrent à la ruine de Sander, considéré pour la postérité comme « The orchid King ». Un monument de l’histoire de l’édition consacré à la gloire des orchidées.
Précieux exemplaire relié en vélin ivoire vers 1660. Paris, Iamet Metayer 1600. Imprimeur ordinaire du Roi Henri IV. In-folio de (8) ff. dont 1 frontispice gravé, 1004 pp. et (10) ff. Plein vélin ivoire, dos à nerfs orné de fers proches de l’Atelier Pierre Rocolet-Antoine Padeloup, vers 1638-1662 selon Raphaël Esmérian. Exemplaire relié vers 1660.
Edition originale rare de «l’extrêmement remarquable Théâtre d’agriculture d’Olivier de Serres». (Pierre Larousse), le premier traité moderne d’agriculture mettant à l’honneur la langue française. Tchemerzine, V, p. 817; Pritzel 8630; Mortimer French Books, 494; Thiebaud 840; Schwerdt II-156/157; Kress 236; En français dans le texte 79. «La prose de Serres, dans le sillage de Montaigne et de Saint François de Sales, est claire et belle. Le titre du Théâtre d’Agriculture, composé de deux groupes de mots usuels unis de façon heureuse et inattendue, dénote une haute maîtrise de la langue. Plus de vingt éditions successives en attestent le succès.» (En Français dans le texte, B.n.F.). Gentilhomme protestant d'Ardèche, Olivier de Serres, dans sa jeunesse, milite dans les rangs des réformés et on le trouve encore, en 1573, au siège de Villeneuve-de-Berg, qui fut suivi d'affreux massacres. Il reprend ensuite, pour un quart de siècle environ, la culture de son domaine du Pradel, pratiquant méthodiquement l'assolement. Son intérêt s'étend à l'irrigation, à l'élevage, aux forêts, à la vigne. Le jardin médicinal ou bouquetier le requiert particulièrement. Il connaît le maïs et la betterave et, près de deux siècles avant Parmentier, la pomme de terre qu'il compare à la truffe et nomme cartoufle. Il s'intéresse à l'utilisation et à la conservation des produits de la terre et découvre d'ingénieuses recettes. Il étudie les ruches et les vers à soie et acquiert une grande maîtrise en matière de sériciculture. En 1599, il publie un petit volume de cent pages, aussitôt traduit en Angleterre et en Allemagne, sur la Cueillette de la soye par la nourriture des vers qui la font. Henri IV lui écrit et lui demande son aide pour l'une des grandes entreprises économiques du règne consistant à planter d'immenses quantités de mûriers. À soixante ans, l'agronome devient le conseiller royal. Il réunit dans son Théâtre d'Agriculture les fruits de son expérience et y prodigue un vaste enseignement inconnu jusqu'alors. Il s'agit là du premier grand traité français d'agronomie. Le livre est orné d'un titre frontispice gravé par Mallery et de figures sur bois dans le texte ; en tête de chacun des huit chapitres, un bandeau, également gravé sur bois, montre des scènes de la vie champêtre. ». (En Français dans le texte. B.n.F.) Son «Théâtre d'agriculture et Ménage des champs», où il consigne avec une simplicité savoureuse les résultats de 40 ans de recherches et de pratique, lui apporta une gloire qui ne s’éclipsera qu’à la fin du XVIIe siècle, devant la vogue, alors, de «La Maison rustique» de Ch. Estienne et Liébault. «Il est divisé en 8 « lieux » chacun illustré d'un bandeau gravé sur bois en rapport avec le titre : (1) connaissance et choix des terres, (2) labourage des terres à blé (pain et légumes), (3) culture de la vigne, (4) bétail à quatre pattes et pâturages, (5) poulailler, colombier, garenne, étang, rucher et ver à soie, (6) potager, verger, herbes condimentaires (dont safran), médicinales et tinctoriales (guède, garance), (7) eaux et bois dont coupes et entretiens, (8) usages des aliments dont recettes de divers pains, boissons (hypocras, malvoisie, hydromel, confitures, conserves de fruits ou viandes, sirops, choucroute, truffes, etc.), façon d'accommoder les maisons et les habits à la campagne, médecine des hommes et des bêtes et « de l'honneste comportement [à tenir] en la solitude de la campagne.» Mais pas un instant Olivier de Serres ne cessa de veiller sur sa propriété du Pradel, tout en employant ses dernières années à propager dans la région la culture de la soie. Il vint à un moment décisif de l'économie française, alors que la vie rurale reprenait son essor, que les pillages et les dévastations, suites de la guerre, permettaient un renouvellement des instruments et des méthodes de culture restés inchangés depuis le moyen âge. L’action d’Olivier de Serres, d’abord isolée, devint un symbole du relèvement économique qu’Henri IV s’efforça de susciter. « Il n'est pas besoin d'être un technicien de l'agronomie ni un historien pour trouver plaisir à lire Olivier de Serres : son livre, comme son action, marque bien le moment où la France retourne au calme, où elle retrouve un bon sens alerte, malicieux, la joie profonde d'être naturelle.» Dans son activité de propriétaire rural, Olivier de Serres ne perdait pas de vue l'intérêt national. Il désirait prêcher d'exemple et convaincre les gentilshommes de s'occuper eux-mêmes de leurs terres ; il lut les anciens traités d'agronomie, les trouva insuffisants et vieillis ; aussi, pendant 30 ans, consacra‑t-il ses loisirs à la composition d'un traité qui put rendre service de son temps. L’ouvrage est dédié à Henri IV, qui comprit aussitôt à quel point ce livre pouvait être un appui pour l’œuvre de pacification des esprits et de redressement économique qu’il entreprenait, aussi le roi ne lui ménagea-t-il pas ses éloges. L'utilité de cet ouvrage, la protection royale, son caractère d'actualité lui valurent un immense et durable succès, dont témoignent les nombreuses éditions qui en furent faites dans la première moitié du XVIIe siècle. Souvent l'expression est ingénieuse et raffinée ; il appelle le jardinier « l'orfèvre de la terre, parce qu'il surpasse d'autant plus le simple laboureur que l'orfèvre le commun forgeron ». Il y a parfois dans ce langage, qui n'a rien d'affecté, quelque chose de Montaigne et quelque chose de Saint François de Sales. Pendant plusieurs mois, Henri IV s’en faisait lire des passages, après chaque dîner, une demi-heure durant, et il y eut avant 1675, une vingtaine d'éditions. On l'a réimprimé en 1804. L’ouvrage est illustré d’un titre frontispice gravé par Mallery, de 16 figures sur bois de parterres dans le texte et de 8 bandeaux gravés sur bois en tête de chaque chapitre représentant des scènes de la vie champêtre. Les auteurs contemporains gardent le silence sur Olivier de Serres, excepté le président de Thou. «Deux frères, du nom de Serres dit cet historien, ont rendu ce nom très illustre dans le XVIe siècle: le premier était Jean de Serres, qui s'est fait une grande réputation dans les belles-lettres. L'autre était Olivier, qui a fait un écrit sur la cueillette des vers à soie, pour seconder le désir que le roi Henri IV « avait de propager en France les vers a soie et les mûriers.» Olivier de Serres s’exprime ainsi dans la préface de son Théâtre: « Mon inclination et l'estat de mes affaires m'ont retenu aux champs en ma maison, et faict passer une bonne partie de mes meilleurs ans durant les guerres civiles de ce royaume, cultivant ma terre par mes serviteurs, comme le temps l'a peu supporter. En quoi Dieu m'a tellement béni par sa sainte grâce, que m'ayant conservé parmi tant de calamités, dont j'ai senti ma bonne part, je me suis tellement comporté parmi les diverses humeurs de ma patrie, que ma maison ayant été plus logis de paix que de guerre, quand les occasions s'en sont présentées, j'ai rapporté le témoignage de mes voisins, qu'en me conservant avec eux, je me suis principalement adonné chez moi à faire mon mesnage. Parmentier, si zélé pour la propagation des produits de l'agriculture, profita de la publication d'un Mémoire sur les avantages que le Languedoc pouvait retirer de ses grains (1786) pour retracer le mérite d'Olivier, en faisant observer que plusieurs modernes l'avaient mis à contribution. Broussonnet saisissait toutes les occasions de rappeler au souvenir de la postérité le nom de De Serres. De plus, il fit le fonds d'un prix à l'académie de Montpellier pour le meilleur éloge de cet auteur ; et ce prix fut décerné en 1790, à un discours dans lequel Dorthès fit un bon extrait du Théâtre d’Agriculture. Faujas de St-Fond, toujours zélé pour les entreprises honorables, avait rassemblé des matériaux pour rendre à la mémoire d'Olivier le même service qu'il avait rendu à Bernard Palissy, en faisant une nouvelle édition de ses œuvres. Enfin les étrangers eux-mêmes concoururent à cette sorte de réparation, entre autres Arthur Young, qui comptait au nombre des circonstances les plus heureuses de son voyage agronomique en France d'avoir pu respirer l'air du Pradel, antique manoir d'Olivier. « Je contemplai, dit-il, la résidence du père de l'agriculture française (qui était sans doute un des premiers écrivains sur ce sujet qui eût encore paru dans le monde) avec cette espèce de vénération qui ne peut être sentie que par ceux qui se sont fortement adonnés à quelque recherche favorite, et qui se trouvent satisfaits de la manière la plus délicieuse. » Le voyageur anglais ne s'en est pas tenu à ces simples expressions : dès qu'il connut le projet d'élever, par souscription, un monument à la mémoire d'Olivier, sur la place de Villeneuve de Berg, il s'empressa de s'inscrire sur la liste. Ce n'est qu'en 1804 que ce monument a été exécuté, par les soins de Caffarelli, alors préfet de l'Ardèche. La société d'agriculture a fait aussi frapper une médaille à l'effigié de De Serres. Edition originale rare en reliure ancienne. Le 8 novembre 2006 la Librairie Sourget cataloguait et vendait 50000 € un exemplaire en reliure restaurée du XVIIIe siècle (Cat XXXIII n° 51). Le présent exemplaire nettoyé anciennement avec délicatesse, revêtu de son élégante reliure du XVIIe siècle, est en condition bibliophilique plus désirable. Le 21 mai 2003, il y a 21 ans, la même Librairie Sourget cataloguait et vendait 350000 € l’exemplaire relié en vélin de l’époque aux armes du roi Henri IV.
Première et unique édition de l’un des plus beaux ouvrages de mycologie orné de 440 planches finement coloriées à la main à l’époque. London, J. Davis 1797-1815. 4 tomes en 3 volumes in-folio de : I/ (28) ff. de texte, 120 pl. hors-texte ; II/ (26) ff. de texte, planches 121 à 240 ; III/ (46) ff., (13) ff. de supplément, planches 241 à 440. Pl. 81 barrée. Demi-maroquin aubergine à coins, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, non rognés, tête dorée. Reliure du début du XIXe siècle. 335 x 215 mm.
Première et unique édition de l’un des plus beaux ouvrages de mycologie orné de 440 planches finement coloriées à la main à l’époque. Henrey 1363 ; Stafleu 1250 ; Nissen 1874 ; Pritzel 500 ; Brunet, V, 468. “440 coloured Figures of English Fungi or Mushrooms, with Descriptions; also a Supplement and Index. London, 1797-1809, folio, 32 nos. in 3 vols. The Supplement is often wanting”. (Lowndes, The Bibliographer, 2463). “The original drawings and models for this work are preserved in the Botanical Department of the British Museum, S. Kensington”. (Jackson, B.D., Guide to the Literature of Botany, 244). Bel exemplaire, très frais intérieurement, bien complet du rare supplément qui manque le plus souvent et des 440 planches finement coloriées à la main à l’époque. Des collections Arthur et Stephen Middleton avec ex-libris.
Fort rare exemplaire, très grand de marges (hauteur: 217 mm), conservé dans sa belle reliure en maroquin rouge de l’époque. À Paris, de l'Imprimerie royale, 1694. 3 volumes in-8 de: I/ 1 frontispice gravé, (10) ff., 562 pp., (10) ff.; II/ 1 frontispice gravé, 234 planches; III/ 1 frontispice gravé, pl. 235 à 451. Maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs ornés, coupes filetées, roulette intérieure dorée, tranches dorées. Reliure de l’époque. 217 x 135 mm.
Edition originale de l’ouvrage de botanique qui fonda la réputation de Tournefort, dans lequel celui-ci commence à exposer son système de classification. Nissen. Die Botanische buch-illustration, 1976; Pritzel 9423. Le premier volume contient : 1° les principes sur lesquels, suivant lui, il faut fonder les classes et les genres ; 2° la classification d'environ 10,000 plantes suivant ces principes. Les deux autres se compo- sent de 451 dessins faits par Aubriet, l'habile dessinateur qui avait accompagné Tournefort dans son voyage au Levant. Cette méthode fut approuvée par un grand nombre de scientifiques. Très importante illustration gravée sur cuivre : 3 titre-frontispices hors texte, soit une même composition gravée par Cornelus Vermeulen représentant le Jardin du roi, répétée trois fois avec mentions de tomaison différentes ; 451 planches hors texte de représentations botaniques d'après des dessins de Claude Aubriet ; 5 vignettes dans le texte dont une vue de jardin. Peintre d'animaux et de fleurs, Claude Aubriet (1651-1742) dessina les planches des Éléments de botanique (1694) et fut nommé peintre du Cabinet et du Jardin du roi en 1700. Il accompagna Tournefort dans son voyage en Asie mineure (1700-1702), dessinant ce que le naturaliste découvrait, et donna également des planches pour le Botanicon parisiense de Sébastien Vaillant (1727). Dans l’histoire de la botanique, encore considérée au début du XVIIIe siècle comme une science auxiliaire de la médecine, Tournefort apparaît comme le créateur d'une méthode de classification, claire et pratique, qui a connu en Europe, jusqu'à Linné, un vif succès. Il a fait largement progresser la notion de genre en botanique et, en son temps, a joui d'une très grande réputation. «N’oublions pas que les Éléments de botanique furent publiés en français, comme le Discours de la méthode, et que c’était là une innovation considérable. Aucun ouvrage précédent n'avait atteint cette perfection de présenter la somme des plantes connues, soit 700 genres et 9 000 espèces, en une méthode pratiquement utilisable par tous les botanistes amateurs. D'autant plus aisément que l'iconographie de 451 planches dues à Aubriet était également parfaite. Vraiment le génie de Tournefort a été de présenter avec une admirable simplicité une classification exhaustive. Classification qui, par sa nature et ses qualités mêmes, répondait à un besoin de l'époque, à un besoin de la pratique sociale du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle. La pensée de Tournefort est étroitement liée à l'état de développement de la société : le problème est de déterminer les plantes pour utiliser leurs vertus. Tournefort était un savant digne du mot dans toute son acception. N'oublions pas qu'il avait lu, avidement, Descartes et que l'influence du philosophe fut sur lui profonde. Il s'est efforcé constamment de conduire par ordre sa pensée et en toute autonomie, avec le seul usage de la raison. Il y a aussi chez Tournefort, contrairement à ce que pensait Fontenelle, la croyance à un ordre préétabli, à des relations fixées définitivement entre les essences crées par Dieu et c'est à l'entendement de les découvrir. C'est ici tout le problème de la « liberté cartésienne » fondement de la science que Descartes voulait faire. Tournefort a posé d'une part la réalité objective des genres et des classes que découvre le naturaliste et, d'autre part, puisqu'ils sont connaissables, l'intelligibilité de leurs rapports. Sa conception posait que : ceux qui s'attachent par profession à la Médecine et à la Physique doivent au moins connaître les plantes qu'ils ordonnent tous les jours et celles qui renferment des phénomènes dignes de leur attention. La construction ne sera solide que si les fondements sont bien assurés. Il s'est employé à ce qu'ils le soient, fût-ce au détriment d'une souplesse et d'une profondeur dont le génie d'un John Ray se para. C'est précisément là, ainsi éclairé et circonscrit en de strictes limites, que Tournefort m'apparaît comme le fondateur d'une discipline, la Systématique. Nous avons affaire, avec Tournefort, à une espèce de sage fort érudit qui prononce des paroles pleines de simplicité, de bon sens et d'une assurance éclairée. Il veut la lumière et se montre satisfait du critère de la réussite pratique. C'est un réaliste dans le sens commun du terme et dans son sens philosophique. La pérennité et la fécondité de son œuvre répondent par ailleurs du bien-fondé de sa démarche. Selon que l'on mettra l'accent sur l'un ou l'autre aspect de ses travaux, les jugements seront partagés. Mais que Tournefort représentât une très belle et très pure figure du XVIIe siècle, nul ne le contestera.» Jean-F. Leroy. Précieux et superbe exemplaire dédicacé au roi Louis XIV revêtu d’un élégant maroquin rouge décoré de l’époque particulièrement grand de marges (hauteur: 217 mm contre 204 mm pour l’exemplaire Barbet relié par Chilliat décrit dans notre catalogue publié en 2019). Provenance: Grégoire, rue du Coq près du Louvre, n° 135 bis (étiquette).
Rare première et unique édition de cette adaptation hollandaise de l’Icones plantarum medicinalium (1779-1790) de Zorn. Bradley III, p. 55; Landwehr, Coloured plates 2; Nissen, BBI 2203; Stafleu & Cowan 3926 ; Pritzel 4502. Amsterdam, chez J. C. Sepp et Fils, 1796 (vol. I-III), 1800 (vol. IV-VI). [Followed by]: Vervolg op de afbeeldingen der Artsenijgewassen, met derzelver Nederduitsche en Latijnsche beschrijvinge. Amsterdam, chez J. C. Sepp et Fils, 1813. Soit 7 volumes in-8 de : I/ vii pp., (1) p., 102 pp., (3) ff., 100 planches numérotés de 1 à 100 ; II/ (2) ff., 101 pp., (2) ff., 100 planches numérotés de 101 à 200 ; III/ (2) ff., 101 pp., (2) ff., 100 planches numérotés de 201 à 300 ; IV/ (2) ff., ii pp., 100 pp., (2) ff., 100 planches numérotés de 301 à 400 ; V/ (2) ff., 100 pp., (2) ff., 100 planches numérotés de 401 à 500 ; VI/ (2) ff., iv pp., 101 pp., 100 planches numérotés de 501 à 600, 36 pp. ; VII/ 1-2 pp., iv pp., 3-4 pp., 1-100 pp., 8 pp., 112 planches numérotés de I à CXII, 101-104 pp. Soit un total de 712 planches gravées. Demi-veau havane à coins, dos lisses ornés de filets dorés, pièces de titre et de tomaison rouges, nombreux témoins. Reliure de l’époque. 218 x 134 mm.
Rare première et unique édition de cette adaptation hollandaise de l’Icones plantarum medicinalium (1779-1790) de Zorn. Bradley III, p. 55; Landwehr, Coloured plates 2; Nissen, BBI 2203; Stafleu & Cowan 3926 ; Pritzel 4502. Elle présente un total de 712 belles planches à pleine page de plantes et de fleurs médicinales délicatement coloriées à la main à l’époque et retouchées au pinceau ; chacune d’elles est encadrée d’un double filet noir, porte en bas le nom latin de la plante et certaines portent les deux signatures du dessinateur et des graveurs : B. Thanner ; JS. Leitner, JM. Burucker, JC. Claussner, JK. Mayr, Lindau, Pemsel. Cette édition hollandaise comporte ainsi 112 planches de plus que l’édition allemande imprimée entre 1779 et 1790 avec 600 gravures seulement. « A great proportion of the plants are indigenous in this country, the figures of which will, therefore, be highly serviceable to the native botanist”. Ouvrage orné de 712 figures coloriées d’après nature et rangées suivant la méthode de Linné. Les planches sont accompagnées de courtes descriptions en hollandais et en latin ainsi que d’une présentation de leurs spécificités pharmaceutiques en hollandais. « Joseph Zorn, botaniste allemand, né à Kempten en Bavière, en 1739, mort en 1799, a publié, en allemand et en latin, une matière médicale végétale estimée, et surtout très remarquablement illustrée, sous le titre de : ‘Icones plantarum medicinalium’, en 5 centuries, accompagnées de belles planches coloriées, Nuremberg, 1779-1784, 5 vol. in-8 ; le même ouvrage a été publié en 6 centuries, avec 600 pl. col., texte en latin et en allemand, de 1784 à 1790. » On a de lui trois ouvrages de botanique fort rares et recherchés dont un sur les plantes d’Amérique. Celui-ci est son œuvre principale. « Cette collection est très précieuse pour les Elèves en Médecine, qui pour un prix assez modique, peuvent se procurer la suite complète des Plantes médicinales, signalées par des caractères précis, d’après le plan et le système de Linné, et qui, quoique gravées d’une manière un peu dure, présentent non seulement l’ensemble de chaque espèce, mais encore des détails très précieux sur les parties de la fructification, conformes aux descriptions génériques de Linné. » Rare exemplaire d’une fraicheur remarquable bien complet de ses 712 planches coloriées à la main et retouchées au pinceau, conservé dans ses reliures uniformes de l’époque.