S.l., s.n., 1789. 1789 1 vol in-8° (215 x 140 mm) de: [1] f (faux-titre), xiv pp; (dont titre), 306 pp et 1 f manuscrit à l'encre brune de papier bleuté titré "Il est précédé dun feuillet manuscrit intitulé Marine de Louis XIV en 1792" collé à la p 281 (Cachet humide "Collection Brun" sur le faux-titre et en derniére page, bord des pages effrangés et salissures d'usage). Cartonnage de papier brun d'origine, dos muet (défauts d'usage, non rogné).
Reference : 6325
Edition originale tirée a quelques exemplaires de cette étude sur la marine française et son administration à la veille de la révolution de 1789 par un de ses administrateurs, contenant d'importantes données sur la période de la guerre d'independance américaine. L'absence de lieu et d'éditeur sur le titre suggére une impression financée par son auteur Victor Malouët (1740-1814), élu en 1789 député du tiers-état du bailliage de Riom aux États généraux, est l'un des principaux rédacteurs des cahiers de doléances. A l'Assemblée nationale, il devient l'un des chefs les plus en vue du parti constitutionnel. Il est un tenant du « monarchianisme » qui tente de concilier une monarchie puissante et les acquis de 1789. Intendant de la Marine à Toulon, auteur l'année précédente d'un ouvrage sur l'esclavage, Malouet dresse un état complet et d'une intelligence remarquable sur la marine à la fin de l'Ancien Régime, fruit de ses idées et de son expérience. Son mémoire dénonce les conséquences néfastes de lordonnance de 1776 et laccaparement des postes par la noblesse depuis la fin de la guerre dindépendance américaine et ses conséquences néfastes. Extraits de la préface de lauteur :« C'était oser quelque chose que de s'élever [en 1776] avec persévérance, sous un gouvernement absolu, contre le système dominant, contre cette tendance manifeste à l'aristocratie, qui devait produire tôt ou tard une révolution ; mais je dois rendre hommage à la modération des ministres fous les ordres desquels j'ai servi depuis 1776, en déclarant maintenant que la liberté connue de mes opinions m'a toujours laissé dans la position qui convient aux bons citoyens, entre la disgrâce de la faveur. Et lorsque Jai décrit, les prétentions exclusives de la noblesse & l'aristocratie militaire étaient dans toute leur force, & il n'est pas hors de propos de remarquer que cest à l'époque de 1776 que ces principes se font développés avec le plus d'éclat. Il n'y avait rien de plus antimonarchique que cette invasion générale de toute l'autorité militaire de civile par une seule classe de citoyens, et il n'était pas possible, dans un siècle de lumières, qu'il n'en résultât pas bientôt un mouvement général dans nos idées, une réclamation universelle ; ainsi, fous ce rapport, c'était Linnovation la plus impolitique, que d'unir lautorité d'administration à l'autorité militaire, & d'interdire, bientôt après, le service de terre à tout ce qui n'étais pas noble C'est en 1776, je le répète, que commencèrent mes remontrances contre la nouvelle loi, & je n'ai pas cessé depuis d'en signaler les défauts. Mais je n'ai jamais pensé que la meilleure administration de la marine fut attachée à celle des intendants, des commissaires & de tous les employés civils, tels qu'ils existèrent autrefois ou qu'ils existent aujourd'hui; & je crois plus que jamais, qu'en renonçant au système de prérogatives, en rendant les ordonnateurs, quels qu'ils soient, responsables de leurs opérations, en simplifiant les principes & les formes, on peut établir dans les arsenaux une administration parfaitement économique, & en charger des officiers militaires, qui deviendront, par la nature de leurs fonctions, des officiers civils. Ces observations se trouvent développées dans mes mémoires, dont l'objet unique est de prouver qu'on ne peut ni justement apprécier, ni réduire les dépenses de la marine fans abandonner les formes & les principes de l'administration actuelle. » L'auteur démontre, chiffres à l'appui, l'investissement considérable engagé par Louis XVI à la veille de l'entrée en guerre aux cotés des indépendentistes américains contre les britaniques et tout au long du conflit (P.69 et suivantes): "La marine n'a dépensé que 73 millions en 1759, et en 1779 il en a couté 180..." "... En 1781, la marine avait couté 696 millions, dont il avait été fournis: En 1775: 46 m., en 1776: 60 m., en 1777: 80 m., en 1778: 150 m., en 1779: 180 m., en 1780: 180 m." En fin de volume (p. 281 à 306), figure un « Etat des Forces de France tant de mer que de terre en 1692 » qui dresse la liste des vaisseaux et leur armement. Il est précédé dun feuillet manuscrit à lencre brune maintenu par un cachet de cire qui dresse un comparatif avec la flotte de Louis XVI en 1778 à la veille de lengagement de la France dans la guerre dindépendance américaine, détaillant le nombre de vaisseaux, canons et équipages. Provenance: "Collection Brun" (cachet humide). Exemplaire conservé dans son état dorigine, à toutes marges. Polak 6302. 1 vol. 8vo (215 x 140 mm) of: [1] f (half-title), xiv pp; (including title), 306 pp and 1 f manuscript in brown ink on blue paper titled It is preceded by a manuscript leaf entitled Marine de Louis XIV en 1792 glued to p. 281 (wet stamp Collection Brun on the half-title and last page, frayed page edges and normal wear and tear). Original brown paper binding, plain spine (signs of wear, untrimmed). First edition of a few copies of this study on the French navy and its administration on the eve of the 1789 revolution by one of its administrators, containing important data on the period of the American War of Independence. The absence of a place and publisher on the title page suggests that it was printed at the expense of its author. Victor Malouët (1740-1814), elected in 1789 as deputy of the Third Estate of the bailiwick of Riom to the Estates General, was one of the main drafters of the cahiers de doléances (lists of grievances). In the National Assembly, he became one of the most prominent leaders of the Constitutional Party. He was a proponent of monarchianism, which sought to reconcile a powerful monarchy with the achievements of 1789. Intendant of the Navy in Toulon and author of a book on slavery the previous year, Malouet drew up a comprehensive and remarkably intelligent assessment of the navy at the end of the Ancien Régime, based on his ideas and experience. His memoir denounced the harmful consequences of the 1776 ordinance and the monopolization of positions by the nobility since the end of the American War of Independence and its harmful consequences. Excerpts from the author's preface: "It was daring to rise up [in 1776] with perseverance, under an absolute government, against the dominant system, against this obvious tendency towards aristocracy, which was bound to produce a revolution sooner or later; but I must pay tribute to the moderation of the ministers whose orders I have served since 1776, by declaring now that the freedom of my opinions has always left me in the position befitting good citizens, between disgrace and favor. And when I described the exclusive pretensions of the nobility and military aristocracy, they were at their height, and it is not out of place to note that it was at the time of 1776 that these principles were most brilliantly developed. There was nothing more anti-monarchical than this general invasion of all military and civil authority by a single class of citizens, and it was not possible, in a century of enlightenment, that this should not soon result in a general movement in our ideas, a universal demand; thus, in this regard, it was the most impolitic innovation to unite administrative authority with military authority, and to prohibit, soon after, military service to anyone who was not a nobleman... It was in 1776, I repeat, that I began my remonstrances against the new law, and I have not ceased since then to point out its flaws. But I have never thought that the best administration of the navy was attached to that of the intendants, commissioners, and all the civil servants, as they existed in the past or as they exist today; and I believe more than ever that by renouncing the system of prerogatives, by making the authorizing officers, whoever they may be, responsible for their operations, by simplifying the principles and forms, it is possible to establish a perfectly economical administration in the arsenals and to entrust it to military officers, who will become, by the nature of their duties, civil officers. These observations are developed in my memoirs, whose sole purpose is to prove that it is impossible to accurately assess or reduce naval expenditure without abandoning the forms and principles of the current administration. " The author demonstrates, with figures to support his argument, the considerable investment made by Louis XVI on the eve of entering the war alongside the American independence fighters against the British and throughout the conflict (p. 69 ff.): The navy spent only 73 million in 1759, and in 1779 it cost 180... "... In 1781, the navy had cost 696 million, of which: In 1775: 46 million, in 1776: 60 million, in 1777: 80 million, in 1778: 150 million, in 1779: 180 million, in 1780: 180 million." At the end of the volume (pp. 281-306), there is a Statement of French Forces at Sea and on Land in 1692 which lists the ships and their armament. It is preceded by a handwritten page in brown ink, secured with a wax seal, which compares Louis XVI's fleet in 1778 on the eve of France's entry into the American War of Independence, detailing the number of ships, cannons, and crews. Provenance: Brun Collection (wet seal). Copy preserved in its original condition, with all margins. Polak 6302.
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