La Dévotion A La Croix pièce en trois journées Paris, Éditions Gallimard, 1953, édition originale numérotée sur alfama Marais. Broché, 11 cm x 16,5 cm, 170 pages. Texte de Pedro Calderon de la Barca, traduction de Albert Camus. Non coupé, rousseurs sinon bon état
Reference : 22230
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L'exemplaire A : offert à René Char Paris, Gallimard, (juillet) 1953. 1 vol. (110 x 165 mm) de 169 p. et [3] f. Broché. Édition originale. Un des 65 premiers exemplaires sur vélin pur fil, celui-ci hors commerce marqué «A». Envoi signé : «à René Char, avec la fidèle et fraternelle pensée d'Albert Camus».
Le théâtre et l'Espagne ont marqué de façon déterminante la vie et l'oeuvre d'Albert Camus. Son engagement théâtral commence résolument en 1936, lorsqu'il fonde à Alger le Théâtre du Travail avec quelques amis, dans le sillage de sa brève adhésion au Parti communiste français. Éloigné du parti, il rebaptise sa troupe Théâtre de l'Équipe. À propos de cette vocation, il s'en expliquera plus tard : « Je ne me souviens plus. Certainement pas un spectacle : il n'y en avait pas à Alger ; ni une retransmission, je n'avais pas la radio. Mais l'histoire du Vieux-Colombier et les écrits de Copeau m'ont donné envie, puis la passion du théâtre. J'ai mis le Théâtre de l'Équipe, que j'ai fondé à Alger, sous le signe de Copeau, et j'ai repris, avec les moyens du bord, une partie de son répertoire. Je continue à penser que nous devons à Copeau la réforme du théâtre français, et que cette dette est inépuisable. » (in Entretien pour Paris-Théâtre, à l'issue du Festival d'Art dramatique d'Angers, 1957). Dès 1936, avec Révolte dans les Asturies - sa toute première publication - puis avec Le Secret de Ramón Sender (non publié mais joué au Théâtre du Travail), et en 1937 avec La Célestine de Fernando de Rojas (jouée au Théâtre de l'Équipe), Camus explore les textes espagnols. Cette fidélité traverse toute son oeuvre : L'État de siège se déroule à Cadix, et La Dévotion à la croix, bien qu'implantée en Italie, lui permet encore de rester au plus près de cette « seconde patrie », qui est aussi celle de Maria Casarès. L'intérêt de Camus pour l'Espagne remonte à sa jeunesse : ses grands-parents maternels, Étienne Sintès et Catherine Marie Cardona, étaient tous deux d'origine minorquine. Il revendiquera cette fidélité dans un article publié en 1958 dans Preuves : « Amis espagnols, nous sommes en partie du même sang et j'ai envers votre patrie, sa littérature et son peuple, sa tradition, une dette qui ne s'éteindra pas. » Et quand, en 1953 Marcel Herrand, gravement malade, lui demande de le remplacer pour la mise en scène de la Dévotion à la croix, dans l'espace du château d'Angers, l'affaire est vite entendue : pour un Camus qui s'est résigné à abandonner l'écriture dramatique originale, déçu par les échecs successifs de L'État de siège (1948, « un four ») et du succès mitigé des Justes (1949), une adaptation est le meilleur moyen de répondre à son ambition de faire émerger un théâtre populaire ambitieux, fidèle à la tradition, mais ouvert aux défis modernes. Il revendique une conception d'un « spectacle total », où l'auteur, le metteur en scène et l'adaptateur ne font qu'un : « Quand j'écris mes pièces, c'est l'écrivain qui est au travail [...]. Quand j'adapte, c'est le metteur en scène qui travaille selon l'idée qu'il a du théâtre. [...] Je me commande alors des textes, traductions ou adaptations, que je peux ensuite remodeler sur le plateau, lors des répétitions, et suivant les besoins de la mise en scène. » Et ce retour au théâtre se fera par un auteur que Camus admirait, et par un texte qu'il connaissait grâce à la traduction qu'en avait faite Georges Pillement en 1946 pour la collection « Poésie et théâtre » : une collection que Camus dirigeait lui-même aux Éditions Charlot. Camus ne parle pas l'espagnol et va donc s'inspirer largement de la version de Pillement pour livre le « texte français », qu'il livre au printemps pour les répétitions, jusqu'à la représentation qui aura lieu le 14 juin 1953, avec Maria Casarès dans le rôle principal. Trois jours auparavant, Marcel Herrand - celui-là même qui avait donné sa chance à Camus en montant Le Malentendu au Théâtre des Mathurins en 1944 - meurt brutalement. Cette création devient donc un hommage à celui à qui il devait tant. Camus en offrira un exemplaire à Maria, dédicacé « à Ma Julia », du nom du rôle principal qu'elle occupait dans la pièce. Mais le premier des exemplaires, le A, est réservé pour son ami, son meilleur ami, René Char. Inutile de revenir davantage sur cette connexion fraternelle. Beaucoup a été dit, raconté, écrit. Plusieurs dizaines de leurs livres échangés et la correspondance - une des plus belles qui puisse exister entre deux auteurs qui, sur treize années de cause commune, se sont échangés près de 200 missives - viennent documenter et étayer cette relation unique. Albert Camus a envoyé à Char deux manuscrits, et au moins 40 de ses livres : c'est le nombre des dédicaces connues à ce jour et celle-ci fait partie des quelques unes qui étaient encore inédites. Un mot sur le texte : La Dévotion à la croix (La devoción de la cruz, 1633) est un drame baroque de Pedro Calderón de la Barca, auteur majeur du Siècle d'or espagnol, maître des comedias de cape et d'épée comme des autos sacramentales à portée religieuse. Dans son contenu même, La Dévotion à la croix pose des questions qui ont pu résonner profondément en Camus. C'est une pièce chrétienne, et certains y ont vu un indice de l'intérêt croissant de l'auteur pour le religieux. Pourtant, Camus réfutera pourtant toute interprétation hâtive : « [...] Si je traduisais et mettais en scène une tragédie grecque, personne ne me demanderait si je crois en Zeus. » Ce qui l'intéresse, d'abord, c'est le théâtre - et non la profession de foi. Mais il est indéniable que cette pièce occupe une place charnière dans son oeuvre de scène. A la même époque, il envisage de réunir dans un même volume quelques oeuvres majeures du répertoire classique espagnol, songeant à faire traduire par des écrivains de renom, pour la Bibliothèque de la Pléiade, un choix de pièces de Tirso de Molina et de Calderón. Peu avant sa mort, alors qu'André Malraux oeuvrait à lui confier la direction d'un théâtre, Camus établit même une programmation. Il y inscrit notamment La Dévotion à la croix, Le Chevalier d'Olmedo, L'Alcade de Zalamea, La Vie est un songe, L'Étoile de Séville - mais aussi six pièces de Corneille, une de Racine (Bérénice), et Othello, qu'il avait traduit sans jamais oser le monter : « Côté théâtre, je n'en suis encore qu'à mon baccalauréat théâtral... Shakespeare, c'est l'agrégation ! ». Nous lui aurions sans hésitations adressé les félicitations du jury. Très bel exemplaire.
Paris, Gallimard, 1953. Un volume petit in-12, broché, 170 pp.
Un des exemplaires numérotés sur Alfama Marais. Edition originale de l'adaptation d'Albert Camus. Bel exemplaire mais dos insolé. Cette adaptation de La Dévotion à la croix a été écrite spécialement pour le Festival d'Art dramatique d'Angers. Photos sur demande.
Broché bon état . Ex. numéroté sur Alfama Marais. Contenu propre . 1953. 169 pages . PHOTOS SUR DEMANDE
GALLIMARD nrf. 1953. In-12. Broché. Etat d'usage, Tâchée, Dos satisfaisant, Quelques rousseurs. 170 PAGES - exemplaire N°2188 / 3265 sur alfama marais. . . . Classification Dewey : 94.41-Editions numérotées (gros tirage)
Classification Dewey : 94.41-Editions numérotées (gros tirage)
Paris Gallimard 1953 1 vol. broché in-18, broché, 169 pp. Edition originale de la traduction d'Albert Camus. Exemplaire numéroté sur alfama Marais.