8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Grasset, 1975, in-8°, 293 pp, couv. lég. abîmée, envoi a.s.
Grasset, 1975, in-8°, 293 pp, broché, bon état
Hachette, 1980, gr. in-8°, 359 pp, chronologie, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Pendant longtemps, évoquer la personnalité de Pétain revenait à s'engager dans un camp, celui de la louange ou celui du mépris. Ce manichéisme a conduit les français à oublier que Philippe Pétain n'a pas surgi par hasard, en 1940, dans l'histoire contemporaine. Cet homme, qui avait presque atteint l'âge de la retraite en août 1914, qui avait fêté ses 80 ans en 1936, avait derrière lui une longue carrière. Elle lui avait fait connaître les hommes, la guerre, la politique, les honneurs. C'est l'ensemble de la vie de cet homme que Pierre Pellissier retrace ici, tant l'adolescent, l'officier, le chef de gouvernement sont indissociables pour qui veut comprendre les pensées et les actes de Philippe Pétain. Une vie qui ne se résume pas à deux lieux essentiels : Verdun et Vichy. Ni condamnation ni réhabilitation, car l'auteur avait neuf ans à la Libération, ce livre est d'abord un effort de compréhension et d'explication d'un homme né sous le Second Empire et mort sous la IVe République.
Plon, 1992, in-8°, 460 pp, 12 pl. de photos hors texte, lexique succinct, broché, couv. illustrée, bon état
Tout ce qui peut arriver à un Saint-Cyrien se retrouve dans la vie des officiers dont Pierre Pelissier raconte l'itinéraire de la préparation du concours au départ de l'armée, que celui-ci ait eu lieu prématurément ou au terme normal. Issus de la promotion 1946-1948, ils sont assez représentatifs pour que les cyrards de toutes les promotions se reconnaissent peu ou prou dans la diversité de leurs affectations (désirées ou non), de leurs missions, de leurs modes de vie, de leurs comportements, de leurs joies, de leurs douleurs, de leurs espoirs, de leurs déceptions, de leurs réactions face à l'adversité, de leurs conceptions de l'honneur et de la fidélité. Ils ont connu la Deuxième Guerre mondiale (des cyrards ayant vécu les campagnes d'Italie et de France avant de passer le concours), la guerre d'Indochine, voire de Corée, la guerre d'Algérie et, pour ceux qui n'ont pas choisi la révolte ou la vie civile, la modernisation de l'armée, l'évolution de ses moyens, de ses priorités et de ses structures. Evitant volontairement de ne pas raconter, comme le font tant d'ouvrages "militaires", que les moments spectaculaires ou exaltants, Pierre Pellisssier a tracé l'histoire réelle des trajectoires accomplies par les cyrards, si différentes en général de celles qu'ils imaginaient en recevant le casoar, un soir d'été, à Coëtquidan.
P., Chapelot, 1914, in-12, viii-268 pp, 35 pl. de photos hors texte, 7 croquis, 2 cartes dépliantes hors texte in fine, reliure demi-basane noire, dos à 4 nerfs pointillés, titres et doubles filets dorés (rel. de l'époque), bon état. Rare
Sous le pseudonyme d'Alain de Penennrun se cache un jeune et brillant officier de l'armée française, envoyé du journal l’Illustration à l’État-major serbe en juillet 1913. Doué d'un remarquable talent d'observation secondé par une plume des plus alertes, il écrivit au jour le jour ses souvenirs et ses impressions. Le premier chapitre est consacré à l'étude de l'origine du conflit qui mit simultanément aux prises la Bulgarie avec la totalité des forces des autres nations balkaniques. Les chapitres II et III sont des notes de voyage (passage à Belgrade, puis à Uskub, arrivée au quartier général du prince Alexandre de Serbie). Le chapitre IV est une étude technique de la bataille de la Bregalnitza. Les chapitres V à VII sont consacrés aux combats d'Egri-Palanka, à l'arrêt des opérations, aux négociations de Bucarest, et à une tournée rapide au milieu des troupes roumaines. Le chapitre VIII contient des remarques personnelles sur les opérations de la deuxième guerre balkanique, une brève comparaison des quatre armées principales des Balkans, et une étude rapide de la situation politique telle qu'elle paraît résulter du traité signé à Bucarest le 10 août 1913.
P., Chapelot, 1913, in-12, ix-259 pp, 62 photos sur 32 pl. hors texte, dont le frontispice, une grande carte dépliante en couleurs (qui manque souvent), reliure demi-toile carmin, dos lisse, pièce de titre chagrin noir, qqs rares soulignures crayon, bon état
"Bénéficiaire de la fameuse lettre blanche accordée par l'état-major bulgare à quelques représentants de la presse, Alain de Penennrun, correspondant de l'Illustration, a été de ceux qui, avec M. René Puaux, ont de Mustapha-Pacha rejointe Jana le quartier général de la Ille armée et assisté aux combats livrés devant Tchataldja. Même itinéraire donc, et même scènes entrevues; mais ce journal de marche laisse une impression tout autre que l'exposé de l'excellent professionnel qu'est le reporter du Temps. C'est plus coloré, plus vivant, et, militairement, plus précis. Aussi bien, Alain de Penennrun n'est, lui, qu'un journaliste occasionnel : ce pseudonyme dissimule un officier de l'armée active, passionné de son métier. Il voit les choses en soldat, et certains détails, à peu près dépourvus de sens pour un profane, ont pour lui une signification très précise. Tout le monde peut lire la déroute sur les chemins jonchés de morts et de débris, ou philosopher à la rencontre d'un convoi de blessés, mais non pas toujours interpréter comme il sied ce qui s'offre à la vue, et deviner le reste. Ces pages alertes sont très dignes d'être lues. Alain de Penennrun rend un juste hommage à l'élan du soldat bulgare, à l'énergie et aux talents des chefs, à la remarquable organisation de l'armée victorieuse. Ses critiques sont minimes. Mais encore les fait-il, et n'hésite-t-il pas à déclarer que, tous comptes faits, les Bulgares ont perdu la bataille de Tchataldja. Ils peuvent donner des raisons : l'état sanitaire, l'inutilité du sacrifice..., militairement leur échec n'est pas niable. Le triomphe n'en est pas moins éclatant : Lule-Burgas, et hier Andrinople témoignent suffisamment de l'héroïsme bulgare." (La Revue critique des idées et des livres, 1913) — "Sous le pseudonyme d'Alain de Penennrun se cache un jeune et brillant officier de l'armée française. Dès les premiers bruits de guerre entre les puissances balkaniques et ;la Turquie, celui-ci, profitant d'un congé, gagna Sofia pour suivre et voir à l'œuvre l'armée bulgare. Malgré les difficultés sans nombre auxquelles il se heurta dès son arrivée, il réussit, grâce à sa qualité de représentant de l'Illustration sous laquelle il voyageait, à se faire accréditer auprès des armées bulgares comme correspondant de guerre et à obtenir l'autorisation de les accompagner dans leur vertigineuse randonnée à travers la Turquie. Doué d'un remarquable talent d'observation secondé par une plume des plus alertes, il écrivit au jour le jour ses souvenirs et ses impressions; il envoya ainsi à l'Illustration, au cours même de la campagne, des relations claires et précises qui mirent immédiatement son nom en relief. Rentré en France, le jeune militaire s'est proposé de retracer les faits dont il a été le témoin et de faire connaître à ses camarades de l'armée les observations qu'il a recueillies et les quelques critiques qu'il a eu l'occasion de faire au cours de sa mission. Il a été ainsi amené à écrire cet excellent journal de marche si vivant, si varié que par moments on croit lire un roman d'actualité. L'ouvrage est tout particulièrement intéressant et instructif ; il est fait tout entier d'impressions vécues, écrit dans une langue claire, chaude et colorée, accompagné presque à chaque page de photographies abondantes et suggestives. Il est dans son ensemble un légitime hommage rendu à la valeur de l'armée bulgare et de ses chefs; il se termine en outre par une pensée réconfortante : les victoires des Bulgares sont presque des victoires françaises. Leurs généraux, qui se sont couverts de gloire sur les champs de bataille de Thrace, sont en effet les élèves de nos maîtres les plus distingués, les BonnaJ et les Langlois; les méthodes de combat, les procédés de tir, le matériel qui a lui-même donné de si merveilleux résultats, tout cela est de fabrication et d'importation françaises." (Journal des sciences militaires, 1913) — "René Puaux et Alain de Pennenrun suivent l’armée bulgare de Sofia à Tchataldja pendant la campagne de 1912. L’état-major bulgare observe les règlements adoptés par les Japonais au cours de la guerre de Mandchourie et chaque journaliste reçoit un code d’instructions précisant ce que la censure l’autorise à transmettre. À Sofia, les journalistes sont regroupés avec les attachés militaires. Un train spécial les conduit sur le front. Cinq reporters français sont autorisés à « battre librement la campagne » : Puaux, Pennenrun, Vallier (Le Matin), le marquis de Segonzac (L’Echo de Paris) et Ludovic Naudeau (Le Journal). Pennenrun admire la détermination et le courage de ce peuple chrétien en armes, dont il est convaincu du bon droit : « Et voici pourquoi nous assistons à ce réveil formidable et puissant d’une jeune chrétienté qui, demain, l’épée à la main, frappera aux portes de Constantinople pour rétablir la croix à Sainte-Sophie. » S’ils entendent parler d’excès des irréguliers bulgares ou de quelques troupes, ils rendent hommage au comportement de l’armée bulgare : « Si les bandes irrégulières macédoniennes et aussi les troupes bulgares se sont quelquefois montrées un peu trop disposées à reléguer les considérations humanitaires au second plan (sic), ce n’est pas le cas autour de nous. Plus de dix fois, voici que des prisonniers turcs isolés ou en groupe se sont présentés à ma vue, escortés par des soldats bulgares, et, toujours, j’ai admiré chez les vainqueurs la véritable fraternité qu’ils déployaient à leur égard, partageant amicalement avec eux cigarettes et nourriture. » En revanche, les récits d’atrocités turques que recueille Pennenrun sont à faire frémir, et il les accrédite : « On ne peut même pas suspecter d’exagération les auteurs de ces terribles récits. Tout cela, ce sont des choses vues par des centaines de témoins oculaires. Des photographies ont même été prises. Tous les témoignages concordent »." (Yves Ternon, 2008)
Cercle du Nouveau Livre d'Histoire, 1966, in-8°, 376 pp, 16 pl. de photos et documents hors texte, reliure toile éditeur avec une vignette illustrée sur le premier plat, rhodoïd, bon état
En mai 1963, un haut fonctionnaire soviétique, Oleg Vladimirovitch Penkovsky, a été condamné à mort et exécuté à Moscou pour trahison au bénéfice des services secrets américain et britannique. Dans les derniers mois de 1965, des Papiers secrets de Penkovsky sont publiés par le Washington Post, par l’Observer de Londres, par le Spiegel de Hambourg. Cette publication soulève une protestation diplomatique de la part du gouvernement soviétique. Le correspondant à Moscou du Washington Post, Stephen Rosenfeld, est expulsé.
Tallandier, 1966, in-8°, 376 pp, introduction et commentaires de Frank Gibney, broché, état correct
"Le document que vous venez d'ouvrir est littéralement explosif. Il y a deux ou trois ans, il devait dormir, estampillé de cachets « très secret » dans des coffres-forts blindés, gardé par des sentinelles en arme. Aujourd'hui qu'il est livré à la curiosité du grand public – l'accélération de l'histoire atteint aussi l'espionnage – il a déjà servi de prétexte à de violentes escarmouches dans la guerre froide qui oppose l'URSS et les Etats-Unis : sa publication en Amérique et en Grande-Bretagne a entraîné des protestations indignées des ambassadeurs soviétiques dans ces pays. L'auteur, en effet, sort de l'ordinaire : plus que James Bond, il mérite de symboliser le prodigieux développement de l'espionnage dans les années 1960. Colonel de l'armée rouge, officier de renseignement chevronné de son S.R., le redoutable G.R.U., Oleg Penkovsky a réalisé l'un des plus sensationnels exploits de ces dernières années. Ayant décidé spontanément de se mettre au service de l'Occident, il a réussi, pendant seize mois, à transmettre au C.I.A. américain et à l'Intelligence Service britannique, 5 000 microfilms contenant les secrets les plus jalousement gardés de la puissance la plus secrète du monde. L'issue était prévisible. Arrêté à Moscou, en octobre 1962, le colonel Oleg Penkovsky a été jugé, condamné à mort et exécuté le 13 mai 1963. C'est son journal qui est aujourd'hui publié à titre posthume. Conformément à ses dernières volontés : ses amis américains ont, en effet, décidé de faire éditer les réflexions personnelles, les commentaires politiques et les révélations de celui qui entrera probablement dans l'histoire comme un des plus grands espions de la deuxième moitié du XXe siècle..." (Constantin Melnik, préface)
La Charité, Delayance, et P., Editions de la Maison des Sciences de l'Homme, 1982, gr. in-8°, 306 pp, 48 pl. d'illustrations, photos, fac-similés et cartes hors texte, sources, index, broché, couv. illustrée, bon état
"Le titre original de la thèse de Claude Pennetier : "Le socialisme dans les départements ruraux français : l'exemple du Cher" et ses limites chronologiques situent cette recherche dans le débat autour des origines du communisme français et notamment de la place des fédérations paysannes dans le passage du socialisme au communisme. Passage durable dans le cas du Cher ou "l'hégémonie vaillantiste puis communiste est une constante de la vie politique, de 1885 aux années 1930", (p. 10). Trois grands chapitres charpentent cette solide monographie : la présentation du milieu, l'étude de I'implantation du socialisme, I'analyse du procès de scission ; axés sur la recherche des héritages qui mènent à I'aboutissement – plus qu'à I'accident – de décembre 1920. "II n'est point de terre naturelle du socialisme", nous dit I'auteur (p. 65) mais le Cher constitue un terrain favorable. Département rural mais pas complètement désurbanisé : Bourges et Vierzon y jouent un rôle considérable. Département agricole (plus de la moitié de la population active) mais pas complètement désindustrialisé. Le passage de la sidérurgie traditionnelle à la métallurgie de transformation implique, au XXe siecle, des comportements ouvriers différents : ancienneté de la pratique de grève chez les mineurs de fer, radicalisation des luttes chez les forgerons de Torteron avant leur migration vers les villes, dépendance des métallurgistes de Rosières... Traditions ouvrières illustrées par un déplacement des pôles d'activités et un déplacement des centres de gravité socialistes, à l'intérieur du département et à I'intérieur des différentes catégories sociales. (...) Démarche rigoureuse, menée dans un cadre départemental qui n'exclut pas la diversité régionale, la thèse de Claude Pennetier fait aussi place à la voix des obscurs : chansons de grèves et souvenirs de militants qui constituent, autant que le charisme d'Edouard Vaillant, le patrimoine du socialisme français." (Florence Riffault-Regourd, Le Mouvement social, 1985) — "Dans ce livre, point de nuances superflues : il y a les mauvais (les non-socialistes), les douteux (les socialistes réformistes) et les bons (les socialistes non réformistes) ; d'ailleurs, dès la dédicace, l'auteur nous avertit que, pour lui, la rigueur n'exclut pas « la passion et l'engagement » ; opinion respectable à condition de tenir égaux les deux plateaux de la balance. Or la rigueur se trouve trop souvent sacrifiée à l'hagiographie pour qu'on ne finisse pas par en ressentir un agacement... De plus, certains aspects du sujet ne sont pas véritablement traités : le boulangisme est effleuré, le socialisme nationaliste est passé sous silence, si l'on excepte une allusion p. 155, de même que le syndicalisme jaune. C'est d'autant plus dommage que, par ailleurs, l'ouvrage ne manque pas de qualités : l'auteur a rassemblé une documentation étendue et originale, tant pour les archives écrites qu'orales, qu'il utilise avec minutie et talent. Il montre bien les évolutions successives du socialisme jusqu'à la rupture de 1920, objet même de son ouvrage comme il le dit un peu tard dans sa conclusion. On comprend alors pleinement le but de ce livre : infirmer les thèses d'Annie Kriegel sur les origines du communisme et prouver que son avènement, dans le Cher tout au moins, n'est pas un accident mais le résultat d'une longue évolution de la tradition vaillantiste jusqu'à la rencontre du bolchevisme. En récupérant le pacifisme rural qui procède de la guerre, en recrutant largement chez les jeunes démobilisés et en exploitant le rejet des politiciens trop accueillant aux sirènes du ministé- rialisme, le parti communiste apparaît donc comme le successeur légitime des années d'avant-guerre. Sur ce point, la démonstration de l'auteur est solide, argumentée et paraît convaincante." (Bertrand Joly, Bibliothèque de l'École des chartes, 1983)
PENNETIER (Claude) et Nathalie VIET-DEPAULE.
Reference : 120735
(1994)
ISBN : 9782708231009
Editions de l'Atelier, 1994, in-8°, 139 pp, 16 pl. de photos hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Les auteurs du “Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français”, nous entraînent à la découverte des itinéraires de ceux qui firent l'Orly des années du Front populaire. Qui connaît encore Fernand Dusserre, ouvrier mécanicien, élu maire communiste de cette petite ville de la Seine en 1935 ? Pourquoi ne revint-il pas à la Libération et choisit-il de militer dans le sud-est de la France ? Qui sait que Jean-Baptiste Campanaud, maire adjoint de la même municipalité, fut à l'origine de la grande grève des cheminots de février 1920 ? Il était nécessaire de décrire les 23 élus de la liste d'union et la dizaine de militants qui militants qui les entourèrent. Pour comprendre la nouveauté du conseil municipal de Front populaire, il fallait présenter parallèlement les notices des 39 autres élus de l'entre-deux-guerres dont celle du docteur Auguste Marie, maire républicain-socialiste de 1920 à 1934, qui fut la personnalité la plus marquante.
Saint Malo, Editions Cristel, 1999, in-8°, 251 pp, 18 photos, broché, couv. illustrée, bon état, envoi a.s. à Jacques Goddet, fondateur du journal “L'Equipe” et directeur du Tour de France pendant près de quarante ans
« L'homme ! C'est magnifique ! Cela sonne... fier ! » écrivait Gorki dans une page des Bas-Fonds. Sans doute la réflexion vaut-elle pour Jean-Marie Leblanc, car cet homme du Nord, parti de la ferme familiale, n'est pas devenu le directeur du Tour de France sans quelque fierté ni puissante énergie. Ainsi, dans ce livre capital pour comprendre la réalité du cyclisme moderne, pour en saisir les enjeux sportifs, moraux et financiers, Jean-Marie Leblanc se souvient du chemin parcouru... Il se revoit enfant, lorsqu'il prenait Coppi et Bobet pour exemples. Il se retrouve chez les pros, auprès de Poulidor, Anquetil, Merckx, Ocaña. Il se rappelle que, journaliste à l'Équipe, il a suivi Tapie et Hinault. De portraits émouvants en anecdotes souvent drôles, Jean-Marie Leblanc n'a donc rien oublié des passions cyclistes qui l'ont amené à diriger les derniers Tours de France du siècle. Et c'est parce qu'il n'a rien oublié, ni les vertus, ni les mensonges, ni le dopage d'un milieu dont il témoigne sans merci, qu'il parie résolument sur l'avenir du cyclisme. Ce livre, miroir d'un sport, raconte la vie et l'espérance d'un homme qui est devenu un témoin.
Laffont, 1979, in-8°, 304 pp, manque la page de faux-titre, prière d'insérer conservé
Pacific Grove (California), Brooks/Cole 1991, in-8°, xiv-241 pp, qqs illustrations, glossaire, index, broché, bon état
Raoul Solar, 1952, pt in-8°, 320 pp, traduit de l'espagnol (“La razón de mi vida”), 2 portraits en couleurs (Eva et Juan Perón), 20 photos à pleine page, cart. éditeur, sans la jaquette, bon état
Le 26 juillet 1952, disparaissait la madone de los descamisados (les sans-chemises), victime de leucémie, après de longs mois de souffrances et plusieurs interventions chirurgicales. Et pour tous les Argentins, même après des décennies, Eva Duarte-Perón reste une icône. Celle qui deviendra la seconde femme du général Juan Domingo Perón est née le 7 mai 1919 à Los Toldos en Argentine. Très jeune orpheline, sa jeunesse fut empreinte de misère et de pauvreté tel qu’était le lot de millions de ses compatriotes à cette époque. Adolescente elle rejoint la capitale Buenos Aires, dans l’espoir d’une vie meilleure et connut divers métiers comme chanteuse de cabaret, actrice de cinéma et animatrice de la radio locale « Belgrano », ce qui la fit connaître auprès de la population. C’est elle qui en 1945 alerta les travailleurs et l’opinion publique sur la disgrâce de Perón et parvint par son opiniâtreté à le réhabiliter. Ils ne se quitteront plus et « Evita » se transformera en propagandiste de charme et de choc pour le régime, tout spécialement en faveur de la femme argentine et des pauvres du pays, multipliant les institutions, les écoles et les dispensaires à leur intention. Prêchant le justicialisme social, elle anime et dirige aussi les trois principaux quotidiens du pays, ayant perçu le poids des médias auprès de la population. Eva Perón sera l’élément majeur des réussites de son mari, infatigable combattante de l’oligarchie, au point de susciter une véritable idolâtrie de la part des descamisados, les déshérités de la nation dont le culte survivra à sa disparition à l’âge de 33 ans. Dans son autobiographie « la razon de mi vida » Eva Perón distingue trois parties : les raisons de ma mission, les ouvriers et ma mission et les femmes et ma mission, ayant comme ligne directrice le sentiment fondamental qui a toujours dominé l’esprit et la vie d’Evita : l’indignation devant l’injustice. Car pour elle, le spectacle de toute injustice a toujours été synonyme de souffrance. A la fin de son livre, quelques mois avant son décès, Eva Perón affirme : « Mais je n’ai pas écrit pour l’Histoire. Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait pour le présent, pour ce présent extraordinaire et merveilleux qu’il m’est donné de vivre, pour le peuple argentin et pour toutes les âmes qui, dans le monde, de près ou de loin, sentent qu’un jour nouveau se lève pour l’humanité : le jour du « Justicialisme ». Je ne regrette aucun des mots que j’ai écrits. Sinon, il faudrait d’abord les effacer du cœur et de l’âme de mon peuple qui les a entendus si souvent et qui m’en a récompensé par son affection inestimable ! Une affection qui a plus de prix que ma vie ! »
Fayard, 2008, gr. in-8°, 349 pp, broché, couv. illustrée, bon état
Le 16 mai 1969, la DST arrête à Paris Hans Voelkner, agent des services est-allemands. Ses parents, membres du fameux réseau Orchestre rouge, ont été guillotinés par les nazis. Comment ne pas tout faire pour accélérer l'échange de leur fils ? Au même moment, en Pologne, une violente campagne antisémite pousse les Juifs à l'exil. Mais Leopold Trepper, ancien chef de l'Orchestre rouge, est retenu pour "raison d'état". Comment ne pas agir pour lui permettre de sortir de la prison qu'est devenue pour lui son pays ? Le jeune avocat Daniel Soulez Larivière défend devant la Cour de sûreté de l'Etat un agent sexagénaire des services français, poursuivi pour trahison. Il est condamné. Son défenseur est convaincu de son innocence. Comment rester inerte face à une révoltante erreur judiciaire ? Ces trois affaires vont précipiter Gilles Perrault et Daniel Soulez Larivière dans la paranoïa de la guerre froide, leur faire prendre maintes fois le chemin de Check-point Charlie et les faire soupçonner, à Paris, de travailler pour les services soviétiques, à Varsovie pour les services israéliens, à Berlin pour les services français... Quatre années remplies de péripéties souvent dramatiques (quand, par exemple, le directeur de la DST accuse Trepper d'avoir collaboré avec la Gestapo...), parfois cocasses, toujours intenses, et dont la réconfortante conclusion pourrait être que le pot de terre, parfois, fait voler en éclat le pot de fer.
Seuil, 1961, in-8°, 191 pp, broché, dos passé, marques au stylo en marge sur 5 pp, bon état. Edition originale (il n'est pas mentionné de grand papier)
Au temps où ce livre fut écrit, la foule réunie sur le Forum d'Alger hurlait : "Les paras, à Paris !" et, de la Bastille à la République, l'écho répondait : "Les paras, à l'usine !". L'échec du putsch d'avril 1961 devait expédier un certain nombre de leurs chefs en prison ou en exil. Les parachutistes ? Des assassins, des archanges sauveurs, des SS, des héros, des factieux... Glorification ou exécration : les jugements étaient sans nuances. L'auteur, qui venait d'accomplir son service militaire dans un régiment para, ne reconnaissait pas dans ces portraits ses camarades appelés, montrés comme s'ils étaient prédestinés à devenir des héros ou des tortionnaires. En revanche, il avait assisté, fasciné, à la métamorphose qu'accomplissait en eux le dressage conduit par un encadrement habile à traiter les jeunes gens. On ne naît pas parachutiste : on le devient. C'est cette fabrication qu'il a voulu raconter ici, établissant le parallèle qui s'impose avec les méthodes grâce auxquelles les nazis capturèrent les esprits et les corps de la jeunessse allemande, ou encore avec le phénomène des bandes qui instaurent dans les banlieues des contre-sociétés régies par des codes qui n'ont rien à voir avec la loi commune. — "II faut lire Gilles Perrault. Son livre net, franc et hardi est un livre important." (K. Haedens, Paris Presse)
Seuil, 1993, in-8°, 275 pp, broché, bon état (Coll. Esprit)
Hachette, 1968, in-8° étroit, 127 pp, broché, bon état
Essayer de comprendre ; I. Mai-juin 1968 : Une année difficile ; L'explosion ; Les enseignants dans la bourrasque ; Un bilan déficitaire ; II. L'université d'hier : La querelle de l'immobilisme ; Problèmes de développement ; Un nouvel esprit étudiant ; III. Que faire ? : Les libertés universitaires ; L'inévitable sélection ; L'autonomie des facultés.
Editions du Fuseau, 1964, pt in-8°, 254 pp, broché, bon état (Coll. Les chemins du réel). Edition originale (il n'est pas annoncé de grand papier), enrichie d'un envoi a.s.
"Ce recueil est une petite contribution à l'histoire du sentiment patriotique en France pendant les premières années du deuxième règne de Charles de Gaulle". Recueil de chroniques publiées de mai 1958 à juillet 1962 dans "Aspects de la France", au style toujours aiguisé, cinglant et spirituel. L’essentiel de ces textes traite des évènements d’Algérie. Jacques Perret paiera cher, au propre et au figuré, ses attaques incessantes contre celui qui abandonne l’Algérie, ses Pieds-Noirs et ses harkis. — "Jacques Perret polémiste, même si l'on ne partage pas les opinions de l'auteur, on est bien obligé de reconnaître le talent." (Dominique Gaultier)
Editions du Fuseau, 1964, pt in-8°, 254 pp, broché, bon état. Edition originale sur papier d'édition (il n'est pas annoncé de grand papier)
Réunion d'articles publiés de mai 1958 à juillet 1962 dans "Aspects de la France" par l'auteur du Caporal épinglé. "Ce recueil est une petite contribution à l'histoire du sentiment patriotique en France pendant les premières années du deuxième règne de Charles de Gaulle."
Editions de l'Artilleur, 2016, in-8°, 238 pp, préface de Jean-Claude Michéa, broché, couv. illustrée, bon état, ex. du SP
"Nous jouissons en principe dans notre pays d'une entière liberté d'opinion et d'expression ; nous vivons en pratique sous un régime de liberté surveillée. Une discipline de parole très contraignante réduit le champ et le nombre des sujets ouverts à une véritable discussion. Les notions, les termes et même les faits les plus nécessaires à l'intelligence du présent sont l'objet d'une censure vétilleuse. Comment échapper à la tyrannie paralysante du politiquement correct sans tomber dans la licence improductive du politiquement incorrect ? Le livre d'André Perrin nous libère magistralement de cette alternative démoralisante. Qu'il s'interroge sur les relations entre religion et violence, qu'il se demande si "expliquer, c'est déjà excuser", ou qu'il suive dans leurs usages légitimes et illégitimes les notions de race, d'identité ou de civilisation, il éclaire les questions qui nous pressent et nous divisent avec précision, rigueur, humour, et toujours une admirable clarté. Il montre qu'en rassemblant les faits pertinents, en prenant appui sur les suggestions contenues dans le langage usuel, en appréciant selon la raison commune les diverses opinions, qui sont autant de "vues" sur les choses, nous pouvons surmonter nos partialités et éclairer effectivement la complexité du monde politique, social et moral. Dans le désarroi et l'anxiété qui nous assaillent, il est cette chose rare, un livre encourageant." (Pierre Manent)
Armand Colin, 1955, in-8°, 252 pp, biblio, broché, bon état (Coll. Cahiers de la fondation nationale des sciences politiques)
Flammarion, 1998, gr. in-8°, 494 pp, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état
Les femmes font aujourd'hui du bruit ? C'est en regard du silence dans lequel les a tenues la société depuis des siècles. Silence des exploits guerriers ou techniques, silence des livres et des images, silence surtout du récit historique qu'interroge justement l'historienne. Car derrière les murs des couvents ou des maisons bourgeoises, dans l'intimité de leurs journaux ou dans les confidences distraites du passé, dans les murmures de l'atelier ou du marché, dans les interstices d'un espace public peu à peu investi, les femmes ont agi, vécu, souffert et travaillé à changer leurs destinées. Qui mieux que Michelle Perrot pouvait nous le montrer ? Historienne des grèves ouvrières, du monde du travail et des prisons, Michelle Perrot s'est attachée très tôt à l'histoire des femmes. Elle les a suivies au long du XIXe et du XXe siècles, traquant les silences de l'histoire et les moments où ils se dissipaient. Ce sont quelques-unes de ces étapes que nous restitue ce livre. — "Dans la présentation de ce recueil d’articles, en forme de bilan provisoire d’une œuvre, Michelle Perrot brosse son parcours intellectuel, tout entier tourné vers la volonté de savoir où gisent les raisons dernières des oppressions sociales et sexuelles. Elle rappelle en ouverture que les femmes ont été plus souvent imaginées que décrites ou racontées. C’est pourquoi « faire leur histoire c’est ... inévitablement se heurter à ce bloc de représentations qui les recouvrent et qu’il faut nécessairement analyser, sans savoir comment elles-mêmes les voyaient et les vivaient ». Là réside une grande partie des difficultés de l’histoire des femmes, due autant à la question des sources qu’à la longue indifférence des historiens vis-à-vis de cette question. « Traces », la première partie de l’ouvrage, expose les problèmes posés par la documentation. Tandis que les archives publiques taisent les femmes – le verbe étant l’apanage de ceux qui exercent le pouvoir –, les archives privées sont des trésors pour les historiens. A travers elles, Michelle Perrot a vu « émerger un nouveau et étrange personnage : une femme qui veut être une personne » et s’ouvrir un vaste champ de connaissance. Les figures des trois filles Marx à l’héritage si lourd, celle de Flora Tristan, sensibilisée aux rapports de sexe dans le ménage comme dans la sphère publique et de George Sand, une des femmes les plus politiques de son temps, en sont de beaux exemples. Grâce à ce nouveau regard et à une volonté militante, les femmes sont lentement sorties du silence historique..." (Danièle Voldman, “Travail, genre et sociétés” 1999/1)
P., Librairie de Médicis, 1940, in-12, 67 pp, broché, qqs soulignures stylo, état correct