8, rue Bréa
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France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Genève, Mégariotis, 1981, in-8°, lx-440 pp, index, reliure toile éditeur, titres dorés au 1er plat et au dos, bon état. Réimpression de l'édition de Bruxelles, 1896
Une belle publication du livre de comptes de Guillaume de Ryckel, abbé de Saint-Trond (1249-1272). C'est une sorte de manuel destiné à gérer les biens de l’abbaye bénédictine, qui tient à la fois du cartulaire, du document d’enregistrement, du censier, du polyptyque et du registre de comptes, et qui détaille la renaissance économique de l'abbaye de Saint-Trond, sous son impulsion énergique et sage. Renseignements importants pour l'histoire économique, administrative et religieuse.
P., J. Rothschild, 1891, in-8°, xvi-639 pp, 300 illustrations, portraits et plans en noir dans le texte et hors texte, broché, couv. illustrée, dos factice, état correct. Edition originale
Excellent et très érudit livre sur le Quartier des Halles à Paris, en particulier sur les demeures seigneuriales qui ont précédé l'hôtel de Soissons où vécut Catherine de Médicis. — Table des matières : Histoire du quartier de la Halle au blé. Topographie du quartier de la Halle au blé. Notes et documents historiques. Plans chronologiques. Noms et sceaux de tous les propriétaires des hôtels. Bibliographie. Appendice et pièces justificatives. Table analytique des matières. — "M. Piton a dû se borner, par suite de l'abondance des documents, à nous faire l'histoire de l'emplacement qu'occupaient la Halle au blé et ses environs immédiats. L'origine de ce quartier remonte au XIIe siècle. C'est en effet à cette époque que l'on trouve la mention de plusieurs maisons, telles que celle des seigneurs de Nesle, et c'est le récit des transformations successives de cette maison illustre que M. Piton s'est surtout attaché à nous retracer. Le premier propriétaire connu est Jean Ier, de Nesle en Picardie. La maison de Nesle devait être de quelque importance, car Louis IX la convoita pour y loger sa mère, la reine Blanche. C'est ainsi que cet hôtel devint, très légitimement, la propriété des rois de France, jusqu'au jour où Philippe de Valois le donna au roi de Bohême Jean de Luxembourg. A la fin du XIVe siècle, l'hôtel de Nesle devient l'hôtel d'Orléans. Mais le duc d'Orléans est assassiné en 1407... Un siècle passe sur l'hôtel d'Orléans, un instant devenu couvent pour abriter les pauvres Filles repenties, lorsque Catherine de Médicis, dont l'hôtel était voisin, mais trop à l'étroit, acheta cette antique demeure pour la faire abattre, et les bâtiments rasés firent place à des jardins qui vinrent à propos agrandir ceux de son hôtel. Devenu l'hôtel de Soissons au XVIIe siècle, il subsista jusqu'au milieu du siècle suivant. C'est, en effet, vers 1755 que fut décidée la construction d'une halle aux grains, ce qui fut fait sur l'emplacement du palais de Catherine... Telle est, résumée d'une façon très incomplète, l'histoire du quartier de la Halle au blé. Je regrette de ne pouvoir parler des notes, parfois si intéressantes, qui accompagnent le texte de cette consciencieuse monographie ; notes si abondantes qu'elles occupent les deux tiers du volume. Elles se trouvent réparties entre la Topographie historique, les Documents historiques suivis de plans, et les Pièces justificatives ; on aurait fort à faire de citer tous les noms de famille parisiens qui s'y trouvent mentionnés..." (A. Trudon des Ormes, Bibliothèque de l'École des chartes, 1892)
Société Libre de l'Eure, 1986, in-8°, 230 pp, broché, bon état
Evreux, Société Libre de l'Eure, 1978, in-8°, 300 pp, 103 illustrations, 5 tableaux, index, broché, couv. illustrée (lég. défraîchie), bon état
"Bien présenté, bien illustré, de lecture agréable, cet ouvrage, appuyé sur une documentation parfaitement maîtrisée, prolonge et complète utilement les travaux de Suzanne Deck sur la cité d'Evreux, capitale d'un comté, d'un diocèse et d'un bailliage. Une ville moyenne (5000 habitants par hypothèse, au début du XIVe siècle), avec ses clercs, ses gens de loi, mais aussi ses artisans, son industrie textile. Une cathédrale, deux abbayes, huit paroisses, un château, un « bourg » et une « cité » juxtaposés, des faubourgs qui demeurèrent sans protection, même au temps du conflit franco-anglais. Tel est l'organisme que la guerre de Cent Ans allait frapper de plein fouet (siège de 1356, incendie de 1358, conquête par Charles en 1378, siège et conquête par Henri en 1417-1418, « recouvrement » par Charles VII en 1441). L'accent est mis, à juste titre, sur le développement des institutions municipales, rendu quasi obligatoire par les nécessités militaires. (...) Autre pôle de l'ouvrage : la vie économique, centrée dans le bourg (comme il est naturel), avec sa grande halle des bouchers, munie de deux rangées de boutiques, sa halle au blé, où tournent les moulins et où se tiennent les boulangers, son marché aux poissons, celui-là à ciel ouvert, son pilori... Les « fêtes et extravagances », les « mascarades » donnent lieu à des pages stimulantes et nuancées. Aucun aspect de la vie de la cité n'est négligé. Notons encore la fine analyse des sentiments politiques des habitants, au total très réservés à l'égard du roi de France, et montrant une évidente faiblesse envers le roi de Navarre, puis, au XVe siècle envers le roi d'Angleterre..." (Philippe Contamine, Annales ESC, 1980)
Seuil, 1981, in-4°, 256 pp, 500 illustrations et cartes en noir et en couleurs (photos, gravures, estampes, tableaux, miniatures, dessins, cartes et tableaux), index, cart. éditeur, jaquette illustrée, bon état
"Il s'agit de la version française de “The Atlas of medieval man”, London, Macmillan, 1979. Pour tenter de donner une image synchronique des sociétés humaines pendant cinq siècles de leur histoire et dans le monde entier, il fallait beaucoup d'audace sinon de témérité ; on conçoit que le projet ait séduit Colin Platt qui fut l'un des créateurs et demeure l'un des principaux animateurs de la brillante et ambitieuse revue “World's Archaeology”. L'auteur a choisi pour point de départ l'an mil et pour terme final l'an 1500. (...) L'ouvrage est illustré de quelque cinq cents images judicieusement choisies ; les figures en couleur, présentées assez souvent en pleine page, sont vraiment somptueuses. D'un aussi riche rassemblement de données historiques, sociologiques et archéologiques jaillissent des thèmes de réflexion et de recherche que l'auteur suggère çà et là. Bref, la lecture de ce bel Atlas de l'homme médiéval est aussi enrichissante que stimulante." (Michel de Bouard, Archéologie médiévale, 1982)
Mayenne, Joseph Floch, 1966, pt in-8°, 167 pp, préface du prince Jean de Broglie, 2 cartes, 5 tableaux généalogiques, biblio, broché, couv. très lég. salie, bon état
La Conquête de l'Angleterre ! Un tel fait peut nous sembler du domaine d'une fabuleuse Chanson de Geste ou de quelque épopée fantastique, pour ne pas dire chimérique... Le matin du 28 septembre 1066, le Duc Normand et ses troupes débarquaient sur la côte anglaise du Sussex, à Pevensey. Deux semaines plus tard, le 14 octobre, non loin de Pevensey, près de la ville d'Hastings, Guillaume de Normandie remportait sur l'armée anglo-saxonne, la célèbre et immortelle victoire qui le faisait Roi d'Angleterre. Pour l'Histoire, il devenait à jamais Guillaume le Conquérant...
Armand Colin, 1908, in-12, 286 pp, reliure demi-chagrin vert, dos à 4 faux-nerfs, titres et caissons dorés très ornés, tranches dorées, encadrements à froid sur les plats, fer doré de la Ville de Paris au 1er plat (rel. de l'époque), bon état. Edition originale
"Dans ce volume, M. Poëte a voulu mettre à la portée du grand public les résultats des travaux auxquels a donné lieu l'histoire de Paris des origines à l'année 1180 et en tirer quelques vues nouvelles sur la formation de l'agglomération parisienne. Il a surtout insisté sur l'intérêt que présente l'étude du sol sur lequel s'est développée cette agglomération, idée juste et féconde." (Revue Historique, 1908) — Table : Paris à la haute époque gallo-romaine ; à la basse époque gallo-romaine ; au VIe siècle ; aux âges mérovingien et carolingien ; Paris et les invasions normandes ; La formation féodale de Paris par les établissements religieux ; Saint-Germain-des-Prés, élément formateur de Paris ; La Cité aux XIe et XIIe siècles ; La rive droite aux XIe et XIIe siècles ; La rive gauche aux XIe et XIIe siècles ; La collectivité parisienne ; Paris, centre intellectuel et artistique (XIIe siècle).
P., Auguste Picard, 1927, gr. in-8°, (4)-338 pp, broché, pt annotation stylo au 1er plat, bon état
Tome II seul (sur 4, dont un album de 600 illustrations légendées).
Nouvelle Librairie de France, 1953, gr. in-8°, 384 pp, très riche iconographie dans le texte et hors texte : 64 pl. hors texte en noir, 11 pl. hors texte en couleurs, 6 cartes, plus des illustrations et armoiries dans le texte, biblio, reliure plein vélin décorée de l'éditeur, gardes illustrées, bon état
Archiviste-paléographe, Edmond Pognon (1911-2007) a mené de front un parcours d'administrateur au sein de la Bibliothèque nationale et une carrière de médiéviste pour l'essentiel consacrée au tournant si controversé de l'An Mil. On lui doit une synthèse sur ce moment crucial (L'An Mille, 1947), une biographie pionnière d'Hugues Capet (Le Mémorial des siècles, Albin Michel, 1966), et un très accessible essai, La Vie quotidienne en l'An Mille (Hachette, 1981). Entré en 1935 comme bibliothécaire au département des manuscrits de la BN, il passe à celui des estampes, avant de devenir conservateur en chef.
Club des Libraires de France, 1966 in-8°, 398 pp, une miniature en couleurs hors texte, nomenclature du siècle, chronologie, biblio commentée, reliure toile rouge ornée d'une vignette de l'éditeur, rhodoïd, ex. numéroté, bon état (Coll. Le Mémorial des siècles, Xe s.)
"E. Pognon rappelle en un récit alerte et bien informé les événements auxquels les Robertiens, de Robert le Fort à Hugues Capet, furent mêlés. Il conclut contre Ferdinand Lot que la conduite d'Hugues fut « celle d'un fin manoeuvrier, d'un vrai politique et d'un ambitieux digne de l'être » (p. 143) ; il conclut contre Guizot qu' « aux yeux des contemporains, l'avènement d'Hugues Capet ne parut certainement pas une péripétie de plus grande conséquence que celui d'Eudes ou celui de Raoul », son résultat le plus clair étant de marquer la fin de l'influence germanique en France (p. 149). (...) On prendra plaisir à lire ici les troisième et quatrième livres de l'Histoire de France où Richer traite des années 954-995 et multiplie les traits et les anecdotes propres à éclairer la mentalité des contemporains de Hugues Capet, leur histoire politique, religieuse, artistique, leur vie quotidienne. Mais le dossier offert au lecteur comprend, en outre, un répertoire des actes royaux de Hugues Capet, la traduction des quelques lettres de Hugues Capet rédigées par Gerbert et conservées dans ses papiers, et même quelques extraits du poème épique qui, au XIVe siècle, raconta à sa façon la vie du fondateur de la dynastie." (Bernard Guenée, Annales ESC)
Perrin, 1991, in-8°, 461 pp, 2 cartes, 8 tableaux généalogiques, biblio, index, broché, bon état
Quand Philippe le Bel devient roi de France, en 1285, le royaume est à son apogée. La France est l'Etat le plus peuplé, le plus riche et le plus important d'Europe, depuis qu'en 1261, la papauté, contrainte, s'est installée en Avignon. Le 29 novembre 1314, à sa mort, le temps de Saint Louis est devenu une sorte de Belle Epoque parce qu'il y a eu l'attentat d'Anagni, le bûcher des Templiers, la manipulation des monnaies, le scandale de la Tour de Nesle. Le péché semble avoir souillé une dynastie dont la sainteté avait fait la force. Entre ces visions contrastées, l'ouvrage documenté et équilibré de Dominique Poirel, puisé aux meilleures sources de la littérature médiévale par ce chartiste, établit le portrait d'un homme scrupuleux, pieux, chevaleresque, intransigeant sur quelques principes et influençable sur l'ordinaire, capable d'être aussi sanguinaire et conquérant que les meilleurs condottiere de Venise, comme soucieux de la dignité de sa fonction. Philippe le Bel ne se contente pas de moderniser la France, il lui lègue un droit, des institutions, une monnaie, une image qui l'installent au Panthéon national.
P., Editions de la Maison des sciences de l'homme, 1992, in-4°, 174 pp, 113 figures dans et hors texte, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
PUF, 1980, pt in-8°, 511 pp, 6 figures, biblio, index, broché, couv. illustrée, bon état (Coll. Nouvelle Clio)
Qu'est-ce que la féodalité ? Les historiens ont longtemps distingué les institutions féodales – qui s'étaient épanouies vers l'an mille pour décliner avec les progrès du pouvoir monarchique – et la société dite "féodale", alors même que fief et vassalité n'y apparaissaient pas comme prédominants – l'accent étant alors mis sur la dislocation du pouvoir central et la constitution de la seigneurie. Pourtant, la généralisation du lien féodo-vassalique et l'établissement de la seigneurie banale sont les éléments d'une même mutation où achève de disparaître en Europe occidentale, au seuil de l'an mille, un très ancien mode de production. Ni l'esclavagisme antique, ni son succédané, la corvée carolingienne, n'avaient réussi à soumettre les communautés paysannes libres. Il fallut pour cela l'hypertrophie d'une structure, elle aussi très ancienne, celle des "maisons" guerrières érigées en innombrables et agressives chefferies de canton. La vieille société campagnarde presque partout se disloqua, et la paysannerie dut mettre sa force productive au service d'une nouvelle aristocratie. Les cavaliers qui brisèrent les résistances populaires n'étaient pas tous de noble lignage. Nombre d'entre eux étaient issus de la "koulakisation" progressive de la société campagnarde. Les liens féodo-vassaliques assurèrent la cohésion de la nouvelle classe dominante en formant sa structure juridique. Après sa victoire, loin de "dégénérer", ils devinrent la justification de son gouvernement. Ni plus ni moins imaginaire que le "Capital" ou l' "État prolétarien", le Fief fut l'idée dominante de la société médiévale, fondant en droit une durable hiérarchie politique, allant même jusqu'à investir le geste de la prière chrétienne – mains jointes à genoux devant le Seigneur – ou les rapports amoureux - tant d'hommages désormais présentés aux dames, alors que leur rôle social allait se restreignant. Une pédagogie de la soumission, à l'origine d'un État construit non contre la féodalité, mais à partir d'elle. — "J.-P. Poly et E. Bournazel ont étudié la mutation féodale où ils ont englobé des observations sur les châteaux, sur la seigneurie banale et la chevalerie ; ils ont de ce fait étudié davantage le « féodalisme » que la féodalité, voire même les mentalités ; d'autre part, tous deux juristes, leur vision part du haut vers le bas de la pyramide sociale : on y trouvera beaucoup plus de traits sur les formes et les institutions, les pouvoirs et le droit que sur la vie quotidienne." (Robert Fossier, Revue Historique, 1984)
Poitiers, Labouygue, 1942, gr. in-8°, 174 pp, importante biblio, broché, 1er plat de couverture déchiré (manque un quart du 1er plat), sinon bon état. Edition originale (Saffroy II, 32099). Rare
Seuil, 1977, in-8°, 503 pp, traduit de l'anglais, index, broché, couv. illustrée, état correct (Coll. L'Univers historique)
Ce premier volume (sur 2), dû à M. Postan pour la période médiévale (du IIe au XVIe siècle) et à Ch. Hill pour la période moderne (de la Réforme à la révolution industrielle, 1530 à 1780), dresse une vaste fresque des transformations économiques, sociales, démographiques, intellectuelles et religieuses qui ont placé l'Angleterre dans le lot de tête des grandes forces politiques médiévales et lui ont fourni ensuite ce que Rostow intitule « les conditions préalables du démarrage économique ».
Tours, Mame et Cie, 1856, in-12, 307 pp, 6 gravures hors texte sur acier, cartonnage romantique pleine basane violet foncé, dos à 4 faux-nerfs orné de caissons dorés, décor doré et à froid sur les plats (cart. de l'époque), mors, coiffes, coupes et coins émoussés, état correct
Cressé, Editions des Régionalismes, 2010, in-8°, 176 pp, 2 cartes, sources, broché, couv. illustrée, bon état
Prince d'un empire atlantique s'étirant de l'Ecosse à la Navarre, homme orgueilleux, courageux jusqu'au téméraire, stratège incomparable des guerres de son temps, homme d'état méconnu, mort à 42 ans, Richard Coeur de Lion est le type même du héros "romantique". Mais quelle a été sa vie véritablement ? Alors ce petit ouvrage vous le dira et vous donnera les clés pour mieux comprendre cette folle existence dans un XIIe siècle ténébreux et cruel mais où les princes sont aussi troubadours... Où les protagonistes s'appellent Coeur de Lion, Henri II, Aliénor d'Aquitaine, Philippe-Auguste, Jean Sans Terre, Saladin... et où l'on sillonne l'Europe et le Proche-Orient du Poitou à la Palestine en passant par la Normandie, la Sicile, Chypre, l'Autriche, le saint Empire germanique et... l'Angleterre.
Fayard, 1982, in-8°, 393 pp, 16 pl. de gravures et photos hors texte, biblio, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état
Jacques Cœur est un extraordinaire personnage, et sa vie une fabuleuse aventure. Né avec le siècle, le XVe, Jacques Cœur, possédé par l'ambition, la rage de vivre au cœur, va rêver son destin et savoir l'accomplir. Courant terres et mers, il affronte pirates ou concurrents pillards. Chypre, Damas ou Alexandrie, Rome, Florence ou Gênes, Montpellier, Genève ou Rouen, à moins que ce ne soient les villes des rives de la mer du Nord, le voient surgir, disparaître et revenir. Sa devise jeu de mot le résume mieux qu'un long discours : "A cœurs vaillants rien d'impossible". Charles VII, Jeanne d'Arc et Jacques Cœur font sortir victorieusement la France des épreuves de la guerre de Cent Ans...
Portet-sur-Garonne, Loubatières, 2000, gr. in-8°, 319 pp, préface de Anne Brenon, glossaire, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
On perçoit plus aisément les lignes de continuité de l’histoire du christianisme que ses ruptures. Ainsi, on comprend plus volontiers Thomas d’Aquin comme un continuateur de ses prédécesseurs en théologie, que comme un véritable réformateur de la pensée de son temps. Or, il y introduit une vision radicalement nouvelle de la nature, vision reçue des philosophes arabes. En atténuant la profondeur de ce bouleversement, l’Histoire a souvent fait l’impasse sur ce que la perception cathare du monde était largement celle de tout un chacun au Moyen-Age. Et on a inventé pour le catharisme des origines manichéennes, voire zoroastriennes, qu’il ignorait totalement. Les cathares, chrétiens protestataires d’héritage patristique, origénien et augustinien, n’ont pas pu, comme tant d’autres chrétiens médiévaux, accepter le scandale que constituait le pouvoir total, et donc temporel, de la papauté. Un refus des plus radicaux, en ce qui concerne le catharisme, qui apparaît alors aux yeux d’un Thomas d’Aquin comme un symptôme exacerbé du dualisme commun, partagé finalement jusqu’à une papauté qui se sent dotée par son instrument, le pouvoir temporel, de la responsabilité de dompter ce qu’elle perçoit comme un chaos qui lui fait face. Vision éminemment dualiste, que Thomas d’Aquin, en valorisant l’idée de nature, va ébranler définitivement. Ce livre est l’édition d’une thèse de théologie, intitulée 'L’Héritage de saint Sylvestre, la Crise cathare et la Réforme de Thomas d’Aquin', soutenue à l’Université de Strasbourg en 1988, récompensée par le prix ADRERUS en 1989.
dans la revue Diogène, 1961, gr. in-8°, 144 pp, broché, bon état (Revue Diogène n° 34, 1961)
L'Etat mexicain et la religion (Jacques Soustelle). Religion et politique dans la Chine des Ts'in et des Han (Max Kaltenmark). Psychologie du culte impérial romain (Jean Gagé). La Monarchie germanique du Moyen Age et son pouvoir sur l'Eglise (Heinrich Fichtenau). On trouve également dans le même numéro une étude sur : Les Causes de la désintégration et de la chute des empires (Samuel N. Eisenstadt).
Aubier, 1980, in-8°, 140 pp, traduit de l'anglais, 20 illustrations, biblio, broché, couv. illustrée, bon état
Ce volume réunit cinq essais consacrés à la vie des femmes au Moyen Age, mais aussi à l'éducation des filles et à la conception médiévale de la femme. Le discours officiel est alors d'une incroyable misogynie. Inférieure à l'homme par définition, elle doit obéissance absolue à son époux qui, le Droit canon le lui permet, peut la battre en toute tranquillité. Pourtant ce discours est battu en brèche par la réalité de tous les jours, où apparaît le rôle véritable joué par les femmes dans l'économie médiévale. De la grande dame qui administre de vastes domaines à la bourgeoise ou à la femme du peuple, mariée, veuve, ou "femme sole", elles sont partout: apprenties comme les garçons, puis orfèvres, docteurs, bouchères, négociantes en gros ou laboureuses derrière leur homme, elles s'organisent en corporation et leur mari n'est pas responsable de leurs dettes. La vie dans les couvents n'est pas oubliée et là n'est pas la partie la moins surprenante de cet ouvrage ; sait-on qu'en ces siècles de foi, beaucoup de nonnes en Angleterre tout au moins, dansaient avec passion et emmenaient aux offices leurs écureuils ou leurs lapins ? Alliant à une information exemplaire un constant bonheur d'expression, ce petit livre vif et concret sera lu avec plaisir et profit pour tout ceux qu' intéressent aussi bien le Moyen Age que la vie et le statut des femmes à travers les siècles. — Disparue prématurément, Eileen Power, Professeur à la London School of Economics et à l'Université de Cambridge,était l'une des meilleures spécialistes de l'histoire socio-économique du Moyen Age.
London, Merlin Press, 1965, in-8°, viii-227 pp, un sceau en frontispice, tableaux généalogiques, index, reliure toile éditeur, jaquette, bon état (réimpression de l'édition originale de 1928)
CNRS Editions, 2000, 2 vol. gr. in-8°, 686 et 618 pp, 2e édition, 36 cartes, 5 tableaux généalogiques, 26 figures, 32 pl. de photos hors texte, biblio, index, reliures toile éditeur, bon état
L'auteur a utilisé l'ensemble des sources latines et orientales pour écrire une monumentale histoire du royaume latin de Jérusalem, depuis sa fondation par Godefroy de Bouillon en 1099 (prise de Jérusalem) jusqu'à la chute d'Acre et de Tyr en 1291. Miné par les rivalités entre croisés, le royaume, conquis par Saladin en 1187-1188, tomba définitivement en 1291 sous les coups des Mamelouks. Cette brillante fresque allie la connaissance fine de l'histoire intérieure du royaume à celle des grands événements internationaux des XIIe et XIIIe siècles. – Aboutissement d'une exploration systématique de toutes les sources disponibles, tant latines qu'orientales, ce gros ouvrage constitue une somme encore inégalée sur l'histoire des croisades et du royaume latin de Jérusalem. L'édifice repose sur une étude attentive de la situation de l'Orient musulman et de l'Occident chrétien à la fin du XIe siècle. Dans ce tableau viennent naturellement s'insérer la prédication et l'organisation de la Première Croisade. Pauvres et riches, piétons et chevaliers prennent la route de Jérusalem, conquièrent la Ville sainte, après mainte souffrance, et y établissent le cœur d'un nouvel Etat progressivement conquis. Le réveil du djihad suscite les Deuxième et Troisième Croisades, inégalement fructueuses. A la fin du XIIe siècle, le redressement du monde latin conduit à l'avènement d'un second royaume, centré sur la ville d'Acre, mais réduit à un liseré côtier. Après les espoirs que font naître Frédéric II puis saint Louis, les Mamlûks prennent le dessus, le royaume se désagrège jusqu'à la catastrophe finale de 1291. La précision du récit événementiel laisse place à de larges échappées sur les institutions et la société des Etats latins, résultat de la première colonisation qu'ait établie l'Occident chrétien en terre étrangère. Tant par l'élégance de son écriture que par la richesse de l'information, l'œuvre de Joshua Prawer reste un monument de granit dans l'historiographie de l'Orient latin.
Arthaud, 1959, in-8°, 322 pp, traduit de l'anglais (“Jerusalem journey : pilgrimage to the Holy Land in the fifteenth century”), 28 gravures hors texte, biblio, index, broché, jaquette illustrée, bon état