[Brill, Rodopi] - GIANCARLI, Pierre-Don ; FRYD, Marc ; Collectif
Reference : 63355
(2016)
1 vol. in-8 br., Cahiers Chronos 28, Brill, Rodopi, 2016, XV-246 pp.
Exemplaire dédicacé par Pierre-Don Giancarli. Bon exemplaire.
Les Ponts-de-Martel, Hughes Richard, 1987. In-8 broché de 105-[6] pages, couverture imprimée.
Illustré de photographies en noir de Eric Sandmeier. Edition originale de ces lettres du poète à Hughes Richard, avec un envoi autographe signé de ce dernier à Isabelle Martin, journaliste culturelle.
Paris Calmann-Lévy 1952 1 vol. Broché in-12, broché, jaquette illustrée, 381 pp. Édition originale de ce roman antimilitariste qui sera adapté au cinéma par Yves Boisset. Exemplaire enrichi d'un envoi autographe signé de l'auteur au réalisateur René Allio. Papier jauni et dos légèrement gauchi.
Morlaix, Imprimerie Louis Boclé, [d.l. 1924] 1 volume 14 x 19,2cm Broché sous couverture violette à rabats au 1er plat orné. 131p. dont 2p. 1/2 de musique, 2 feuillets. Bon état.
"Oeuvre dramatique créée à Rennes en mai 1913, sous les auspices de l'Union Régionaliste Bretonne et des salles de lecture populaires", par l'avocat et écrivain Louis GIBLAT (1879-1927); 2 pages et demie de musique des "chants et choeurs du Bazvalan" d'inspiration bretonne, de l'auteur; note de l'auteur de 1924; préface de l'avocat et poète de Saint-Malo Eugène HERPIN (1860-1943): "Le bazvalan est, sans contredit, une des figures les plus curieuses, les plus originales, les plus pittoresques de la vieille Bretagne [...]", colporteur et messager d'amour. 2è édition d'un ouvrage publié en 1913 (Rennes, L. Bahon-Rault) dont le nom "bazvalan" a été modifié. Exemplaire enrichi d'une lettre manuscrite de l'auteur sur les conditions d'un dépôt-vente de l'ouvrage lors d'une représentation de septembre 1925 et d'indications manuscrites (noms des acteurs et actrices ?) au crayon pour cette représentation de 1925, à Quimper; mention manuscrite de don à ce "plus joli rêve breton".
La comète de Carthage, 2005. Diptyque représentant Cécile, l'héroine du Sursis, reproduction en deux versions, l'une crayonnée, l'autre en aquarelle, imprimées sur un beau papier vergé.
Tirage limité à 299 exemplaires numérotés. Signé par l'artiste.
1 vol. in-8 br., Presses Universitaires de France, Paris, 1966, 219 pp.
Bel envoi de l'ingénieur et homme politique Robert Gibrat. Major de Polytechnique, Robert Gibrat (1904-1980) est secrétaire d'Etat aux Communications sous le gouvernement Laval en avril 1942. Démissionnaire lors de l'invasion de la zone libre en novembre, il sera condamné par la Haute Cour de Justice à 10 ans d'indignité nationale. Il s'intéressera par la suite à l'énergie marémotrice puis à l'énergie nucléaire. En économie, il est l'auteur de la 'loi de Gibrat' ou 'loi de l'effet proportionnel'. Bon état ( couv. très lég. frottée avec petit choc au dos en tête). On joint une carte de visite de Jean Terray, PDG de l'Union Européenne Industrielle et Financière, complétée à la main d'un message évoquant la "merveilleuse réception donnée par le Baron Empain".
Köln Taschen 1999 1 vol. broché fort vol. in-8, broché, couverture illustrée, 767 pp., très nombreuses photos en noir. Edition originale avec un envoi autographe signé du photographe "à Alain Resnais, avec mon admiration", et sa carte de visite au dos de laquelle il a noté "M. Resnais de la part de notre commun Fred Tutten, Ralph Gibson". Texte trilingue français-anglais-allemand. Petites rides de lecture au dos, sinon en très bonne condition. Exemplaire provenant de la bibliothèque d'Alain Resnais.
Paris Editions France-Empire 1977 1 vol. broché in-8, broché, couverture illustrée, 255 pp., index. Envoi de l'auteur à Jean Mauriac. Bon état.
Paris Éditions du Capitole, coll. "Les Contemporains" 1928 1 vol. relié in-4, bradel de toile marron avec papier reprographié de couleurs brune et verte contrecollé sur les plats et le dos lisse, pièce de titre de maroquin fauve, doublures de papier vert, gardes de papier marron, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Honnelaître), 330 pp., fac similé dépliant, portrait-frontispice par Albert Laurens, et nombreuses photographies et vignettes par Goor. Édition originale. Un des 200 exemplaires numérotés sur Madagascar avec un portrait inédit de l'auteur gravé sur cuivre par Foujita. Montée sur onglet in fine : une longue et belle lettre autographe signée de Gide adressée à Jean Denoël, médecin et homme de l’ombre de la Nrf (4 p. in-8, s.l. [Alger], 16 décembre 1943) : « Vous avez la Foi ; je n'ai pas la foi ; ou même : j'ai la non-foi, l'anti-foi ; et vous le savez bien ; mais n'importe : nous sommes de même religion et nous le sentons tous deux, en dépit de Jammes et de ce que je peux penser ou écrire qui lui paraît impie, blasphématoire ; et notre cœur s'émeut de même, a de semblables battements devant la misère de l'homme, et tolère aussi impatiemment l'injustice ; enfin : auprès de vous, j'y vais de mon meilleur. Vous me manquez beaucoup. » Gide évoque ensuite sa famille dont il a de tristes nouvelles (le décès de son beau-frère Marcel Drouin), le premier numéro à venir de la revue L’Arche, qu'il dirige avec Camus et dont Jean Amrouche est le rédacteur en chef, et la demande de Charlot qui veut utiliser sa préface pour une nouvelle édition des Fleurs du Mal. Ce recueil est le cinquième de la collection « Les contemporains » dirigée par Gustave Pigot. Gide succède à Maurras, Daudet, Proust et Valéry. Il s’agit pour l‘éditeur de laisser la parole à ceux de ses amis ou admirateurs qui n’avaient jusque-là pas eu l’occasion de s’exprimer à son sujet. Gide se mêla bien entendu de la composition de cet ouvrage dédié à sa gloire... Parmi les vingt-et-un contributeurs, on compte des confrères (Mauriac, Maurois, Montherlant, Morand...), des intimes (Copeau, Martin du Gard, Schlumberger...), des critiques (Crémieux, Jaloux, Thibaudet...). De manière particulièrement cocasse, le volume débute par une lettre de Valéry s’excusant de n’avoir pu se joindre à ce concert d’éloges, mais insistant sur leurs différences mutuelles. Comment mieux exprimer son embarras… Et pour faire écho aux polémiques dont il est l’objet, Gide prend le soin de citer perfidement « quelques phrases de M. Henri de Régnier (qui) risquent de se perdre » où son ancien ami dénonce les « pages dégoûtantes » de Si le grain ne meurt et les « élucubrations absurdes » des Caves du Vatican et des Faux-Monnayeurs...
Genève Revue des Belles-Lettres n° 6 1952 1 vol. broché in-4, broché, 64 pp., reproductions et fac-similé. Édition originale de ce numéro double consacré à André Gide. Textes de Blaise Allan, Pierre Beausire, Jean Coa, Édouard Dubois, Marc Eigeldinger, Robert Hari, Richard Heyd, Jean-Pierre Leyvraz, Auguste Martin. Un des 100 exemplaires de luxe numérotés sur papier Fabriano. Exemplaire truffé in fine de 4 lettres autographes signées de Julien Green adressées à son éditeur Richard Heyd qui signe dans ce numéro l'article « André Gide dramaturge » (au total 3 p. et demie in-4 et 3 p. in-8, chacune avec enveloppe, 5 mars et 14 mars 1949, 4 août 1951 et 2 août 1952). Il le remercie de l'envoi de ses publications et fait l'inventaire de sa propre bibliothèque. Il mentionne Gide a trois reprises, notamment dans la dernière lettre (1952, année de la parution de cet hommage) dans laquelle il explique : « D'autre part, écrire sur Gide m'ennuie. Je pense à lui affectueusement, mais du point de vue littéraire, la page est tournée et j'ai dit tout ce que j'avais à dire. »
9 janvier 1918, [Cuverville]. L.A.S.[à André]; 3 pages in-12 (170 x 108).
Lettre adressée à l’écrivain belge André Ruyters (1876-1952) ami de Gide et l’un des six pères fondateurs de La Nouvelle Revue Française, alors en poste (depuis 1916) de secrétaire du délégué du ministre français de la guerre à Londres. Il est l’auteur d’un texte intitulé Les Marginalia de Stendhal publié dans le numéro de novembre 1909 de La Nouvelle Revue Française, peut-être doit-on voir un lien avec la mention de Gide "Ci-joint une lettre pour le Stendhal..."André Gide y évoque un prochain voyage en Angleterre : "Je travaille ferme et ne me permettrai le voyage en Angleterre cet été (et pour y rester assez longtemps je présume) que si j’ai suffisamment de besogne derrière moi. "Il se trouve alors à Cuverville, et travaille à l’un de ses ouvrages les plus controversés: Corydon. Essai dialogué ayant pour thème l’homosexualité et la pédérastie, Corydon ne sera publié sous le nom de l’auteur qu’en 1924 après deux timides tentatives clandestines. L'année 1918 est une année clé dans la vie de Gide; il partira bien en angleterre au mois de juillet jusqu'en octobre avec Marc Allégret dont il est éperdument amoureux. Dans son Journal Marc Allegret évoque, durant cette escapade anglaise, de nombreuses rencontres avec André Ruyters.Cette liaison et plus précisément ce voyage seront à l'origine de la séparation de Gide et de son épouse Madeleine comme il le dévoile dans Et Nunc Manet in te, texte rédigé après la mort de sa femme : " Madeleine a détruit toutes mes lettres. Elle vient de me faire cet aveu. Elle a fait cela, m'a-t-elle dit, après mon départ pour l'Angleterre. Oh ! je sais bien qu'elle a souffert atrocement de mon départ avec Marc ; mais devait-eIle se venger sur le passé ?... C'est le meilleur de moi qui disparaît et qui ne contre-balancera plus le pire. Durant plus de trente ans, je lui avais donné (et je lui donnais encore) le meilleur de moi, jour après jour, dès la plus courte absence. Je me sens ruiné tout d'un coup. Je n'ai plus coeur à rien. Je me serais tué sans effort. " (Et nunc Manet in te, 21 novembre 1918).A la fin de la lettre Gide donne son sentiment sur l'ouvrage de Joseph Conrad Under Werstern eyes. Ainsi pour lui, ce roman "dont les premiers chap. sont passionnants, devient assez décevant par la suite..." Gide et Ruyters avaient avait eu un petit différent à propos de la traduction de Gide de Typhon de Joseph Conrad paru en juin 1918.
Paris, Jacques Schiffrin, Editions de la Pléiade, 1929. Grand in-8 broché, couverture rempliée. Ornements de René Ben Sussan, belle impression en deux tons.
Edition originale au tirage limité à 480 exemplaires, le nôtre non numéroté mais nominatif (pour la pianiste prodige Youra Guller), sur vélin de Rives. Exemplaire agrémenté d'un envoi autographe signé de Gide à la pianiste.
Paris Mercure de France 1949 1 vol. broché in-12, broché, 283 pp.Édition collective, en partie originale [Naville 503]. Faisant faux bond à Gallimard, Gide rassemble chez son premier éditeur ce florilège de textes parus pour la plupart en revue : des souvenirs (« Jeunesse », « Ma mère », « Dindiki »), une dizaine d’hommages (de Conrad à Artaud), des articles critiques (sur Poussin, Goethe ou Rimbaud), des préfaces (Vol de nuit...) et enfin des interviews imaginaires, ultimes feuillets qui donnent leur titre au recueil, où Gide fait part de ses interrogations, alors qu’auréolé du prix Nobel mais affaibli, il sent la mort approcher. La dernière phrase du livre est comme un défi aux esprits religieux qui espèrent le trophée de sa conversion : « Que la vie de l’âme se prolonge par-delà la dissolution de la chair, il y a là, pour moi, de l’inadmissible, de l’impensable, et contre quoi proteste ma raison » (p. 279).Exemplaire numéroté sur vélin Lafuma, enrichi de 5 lettres autographes signées de Gide au directeur du Mercure de France, Paul Hartmann, (9 pages sur 7 ff. in-8, 2 enveloppes conservées, 20 janvier 1948 - 13 juin 1949) : l'écrivain souhaite apurer l'important avoir dont il dispose chez son ancien éditeur ("Heureux de l'état de mes Phynances") et il lui confie finalement la publication de ce recueil.
2 pages in-8, Cuverville, 20 mai 1936.Préparatifs au voyage en U.R.S.S... “Une excellente dépèche de Guilloux me fait part de sa joie. Il accepte avec enthousiasme. J’en suis ravi, et de cette excellente occasion de resserer des liens d’une sympathie déjà vive. Je pense qu’il fait le nécéssaire pour mettre en règle ses papiers. Je lui écrirais si je savais son adresse. Peut-être aurez-vous la gentillesse de lui communiquer ce billet*. Je viens d’écrire à Sokoline** pour l’avertir que ce n’est pas Dabit et Guilloux qui cherchent à se joindre à moi ; mais bien moi qui les désire comme compagnons. Ceci pour répondre à une crainte de Dabit.Si le Congrès, comme il semble décidé, se tient à Londres, et seulement le 20 juin (j’attends confirmation) celà nous laisse le temps de nous retourner. Dans quelques jours je vous reverrai les épreuves du XI, que j’achève de revoir minutieusement...” *Malraux a ajouté, en marge, au crayon : “Dont acte” avec un petit chat dessiné qui pointe sa queue vers la première mention de Guilloux de cette lettre.**Vladimir Alexandrovitch Sokoline, diplomate soviétique.
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Paris Gallimard 1935 1 vol. broché in-16, broché, couverture illustrée d'une vignette, 163 pp. Édition originale en service de presse avec un envoi autographe signé de Gide à Léon-Paul Fargue, "parbleu !" Dos très légèrement insolé.
1911 1 vol. 4 p. in-12. S.l.n.d., « Jeudi » [15 février 1912].Lettre au directeur de Vers et Prose. « Votre excellente lettre me touche et m'embarrasse : je n'ai rien d'achevé - mais peut-être n'est-il pas nécessaire, après tout, que je confie à Vers et Prose un tout aussi bouclé que l'Enfant Prodigue ou Bethsabé ; et je risquerais de vous faire attendre ce "tout" trop longtemps. » Il pense à deux fragments, mais « entre les deux, lequel choisir ? Une scène d'Ajax (prose) entre Ulysse et Minerve. Une scène de Proserpine (soit une suite d'une cinquantaine d'alexandrins) ». Il sollicite un rendez-vous pour « causer de tout cela avec vous de vive voix… Et des livres que vous nous proposez pour la N.R.F. ». On joint un exemplaire broché du n°28 de Vers et Prose (janvier-mars 1912) contenant le second fragment proposé, embryon de la pièce Perséphone créée en 1934 à l’opéra de Paris. Cette lettre a été publiée dans la Correspondance (1893-1934) d’André Gide et Paul Fort, édition établie, présentée et annotée par Akio Yoshii.
Cuverville-en-Caux, 25 juillet 1930. 2 pp. in-8
Lettre autographe signée à Demetrios Galanis dans laquelle Gide évoque leur collaboration pour l'illustration des Nourritures terrestres (paru chez Gallimard en 1930). Il est particulièrement enchanté : "Le résultat a dépassé mon espérance et je ne peux point vous laisser ignorer combien je suis satisfait". En effet, Gide trouvait que cette oeuvre lui paraissait "un livre entre tous difficile à bien illustrer". Les deux hommes ont collaboré plusieurs fois pour l'illustration d'oeuvres de Gide comme pour Le Roi Candaule en 1927, La Voyage d'Urien en 1929 ou encore Oedipe en 1931. * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Paris Mercure de France 1900 1 vol. broché in-16, broché, 176 pp., index.Édition originale [Naville 41] tirée seulement à 300 exemplaires sur Hollande (non justifiés), celui-ci enrichi d'un envoi autographe signé de l'auteur « à Paul-Louis Garnier, bien cordialement ». Paul-Louis Garnier (1879-1916) était secrétaire de rédaction de la revue mensuelle La Cité de l’Art. Dans ce volume Gide a remanié et réduit à douze les treize lettres qui avaient paru dans la revue L’Ermitage entre juillet 1898 et novembre 1900. Avec coquetterie, il précise limiter le tirage de ces « courts essais de critique » au motif qu’ils doivent avoir perdu tout intérêt d’actualité… Mais il prendra soin de les republier dans Prétextes dès 1903 et de les insérer dans ses œuvres complètes, preuve de l’intérêt qu’il leur porte. De fait, l’artifice qui consiste à recourir à une interlocutrice fictive pour commenter les dernières parutions littéraires, donne à ces critiques des accents de conversation vivante, qui rendent ces lettres aussi savoureuses que spirituelles : une pique à Mirbeau « [Ses articles] sont stupides. Certainement c’est parce qu’il a du génie ; mais c’est fâcheux qu’il n’ait pas plus de talent » (première lettre, p. 9), la perte de Mallarmé, « comment parlerais-je aujourd’hui de rien d’autre ? La figure si belle qui disparaît vit presque encore » (huitième lettre, p. 101), l’admiration pour Nietzsche : « Oui, Nietzsche démolit, il sape, mais ce n’est point en découragé, c’est en féroce ; c’est noblement, glorieusement, surhumainement, comme un conquérant neuf violente des choses vieillies » (douzième lettre, p. 158). Avec ses critiques, Gide mesure l’influence des autres et surtout construit la sienne.
Bruxelles Editions de l'Altitude 1946 1 vol. relié in-16, demi-maroquin noir à coins, dos à nerfs, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés, 103 pp., index, notes bibliographiques. Édition originale tirée uniquement à 21 exemplaires numérotés sur vergé de Hollande [Naville 431]. On joint une intéressante lettre autographe signée de l'auteur (1 p. in-8, s.l., 20 avril 1946) relative à cette édition. « J'ai conservé un très vif et ému souvenir de Christian Beck - mais plus du tout des lettres que j'avais pu lui écrire. Heureux de savoir qu'elles ont été conservées, je ne puis qu'approuver ce projet dont vous me faites part d'une édition de ces lettres (tirées à très petit nombre ; mais je préfère 21 à 20, s.v.p. »… Ex-libris du neurologue et bibliophile belge Ludo von Bogaert.Né près de Liège en 1879, le poète Christian Beck « monte » à Paris en 1896 et s’immisce dans la bohême littéraire où son visage poupin et son élocution laborieuse en font le souffre-douleur préféré de Charles-Louis Philippe et d’Alfred Jarry. Gide s’en souviendra pour le personnage de Lucien Bercail des Faux-Monnayeurs. Décédé de tuberculose en 1916, il est le père de Béatrix Beck, que Gide embaucha comme secrétaire en 1950, et qui obtint Prix Goncourt en 1952 avec Léon Morin, prêtre.
Paris Mercure de France 1899 1 vol. relié in-8, demi-maroquin à gros grain bleu canard à coins, dos à nerfs, plats de papier marbré bleu et or, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Semet & Plumelle), 176 pp. Édition originale de « Philoctète » et de « El Hadj ». « Le Traité du Narcisse » et « La Tentative amoureuse » avaient déjà paru antérieurement, en 1891 et 1893 [Naville 37]. Un des 300 exemplaires numérotés sur vergé d'Arches (seul tirage après un exemplaire unique sur Japon), celui-ci enrichi d’un envoi autographe signé de l'auteur au journaliste Henri Mazel (1864-1947), directeur de 1891 à 1895 de la revue L'Ermitage à laquelle collabora André Gide. Ex-libris du bibliophile suisse Albert Natural à la devise « Rerum natura creatrix ». Cette édition porte pour la première fois, en quatrième de couverture, le trèfle à quatre feuilles qui personnalise les parutions de Gide au Mercure de France.C’est dans le contexte de l’affaire Dreyfus que Gide achève à l’été 1898 Philoctète, courte pièce à 3 personnages et en 5 actes. Après l’acquittement d’Esterhazy et le « J’accuse » de Zola du 13 janvier 1898, l’écrivain rejoint finalement le camp des dreyfusards en adhérant à la protestation des intellectuels qui réclament la révision complète du procès. Gide use d’un conte de Sophocle pour transposer les débats moraux qui déchirent le pays. Dans sa note bibliographique (n° X), il annonce : « Paru en 1899 Philoctète ou le traité des trois morales où chacun des trois personnages, Philoctète, Ulysse et Néoptolème, incarne et expose les trois formes de dévouement altruiste, patriotique ou mystique ».Alors qu’il naviguait vers Troie, Philoctète, vaillant compagnon d’Ulysse, est blessé par un perfide serpent. Ses cris menaçant de désespérer l’équipage, il est débarqué sur une île déserte. La pièce débute alors qu’Ulysse, accompagné de Néoptolème, fils d’Achille, revient sur l’île pour récupérer l’arc et les flèches d’Hercule, qui avaient été laissés à Philoctète. Si le pur Néoptolème répugne à la ruse pour voler l’arme nécessaire à la victoire des Grecs, Ulysse réplique : « la patrie n’est-elle pas plus qu’un seul ? Et souffrirais-tu de sauver un seul homme s’il te fallait pour le sauver perdre la Grèce ? » (p. 19) Cet échange fait directement écho aux débats de l’époque : l’innocence de Dreyfus doit-elle être sacrifiée pour la réputation et l’unité de l’armée et du pays ?Le livre gagne ainsi son sous-titre de « traité des trois morales » : celle patriotique d’Ulysse, pour qui la défense de l’Etat justifie de tous les moyens, celle mystique de Néoptolème confrontée aux compromissions de la vie, celle du dévouement altruiste de Philoctète, qui sublime le conflit entre Ulysse et Néoptolème ; il boit en toute connaissance de cause le narcotique qu’on lui tend, et se laisse dérober les armes. « De tous les dévouements, le plus fou c’est celui pour les autres, car alors on leur devient supérieur. » (p. 61)Dans ce volume figure également l’édition originale d’El Hadj, paru dans la revue du Centaure en septembre 1897, parfaite expression du Gide symboliste.
3 placards d'épreuves soigneusement montés en triptyque sur papier jaune (13 × 27). Corrections et ajouts autographes et indications pour la taille des caractères du titre. Annotations au crayon rouge de l'imprimeur. “Thomas Mann est un des rares aujourd'hui que nous pouvons admirer sans réticences. Il n'y a pas de défaillances dans son œuvre, et il n'y en a pas dans sa vie. Sa riposte à un absurde camouflet du hitlérisme est digne de l'auteur des Buddenbrock, de la Montagne magique et de la trilogie Joseph. L'importance de l'œuvre donne au geste son importance et sa puissante signification…Ce texte est la préface à Avertissement à l'Europe publié chez Gallimard en 1937”.
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Paris Mercure de France 1903 1 vol. Relié petit in-12, plein maroquin à gros grain vert sapin, dos lisse, bordure intérieure de même maroquin encadrée d'un quadruple filet doré, double filet doré sur les coupes, coiffes guillochées, tête dorée, couverture bleu conservée, non rogné, étui bordé (M. Albinhac), 206 pp.Édition originale [Naville 48]. Tirage unique à 120 exemplaires sur vergé d'Arches non justifiés, celui-ci enrichi d’un envoi autographe signé à Gabriel Frizeau, daté « Bordeaux, avril 1905 », au moment où Gide, en voyage dans le Sud-Ouest, rencontre ce viticulteur et collectionneur, ancien camarade de classe de Francis Jammes. Comme ce dernier, Frizeau venait de se convertir au catholicisme sous l’influence de Claudel dont les drames mystiques et l’ardeur avaient eu raison de ses doutes. Ex-libris Exbrayat. Dos légèrement passé sur cette bonne reliure janséniste. Poursuivant sa méthode d’interprétation des Saintes Écritures, Gide relit le Premier Livre de Samuel où Saül, premier roi d’Israël, reçoit la prophétie que son fils Jonathan ne lui succèdera pas. La Bible dit qu’après avoir tué Goliath de sa fronde, David revint victorieux « et Jonathan fit alliance avec David, car il l’aimait comme son âme ». Mais Gide noue le drame autour d’une seconde passion sensuelle que Saül, pris de jalousie, éprouverait à son tour pour David. Abandonné de Dieu et assailli par ses démons, le vieux roi offre alors au jeune homme sa couronne. A la fin de l’acte III, au son de la harpe du berger, il met à nu son âme brûlante « qui s’élance – de mes lèvres – vers toi – David – délicieux » (p. 144).Aventure au long cours, la pièce parut d’abord en fragment dans La Revue Blanche en 1898. A Paul Valéry qui s’étonnait du rôle assigné à David, Gide répond le 22 octobre 1898 : « David n’est là que pour figurer le drame intime qu’est tout vice : accueillir, aimer ce qui vous nuit. » La pièce ne sera finalement créée qu’en 1922 au Vieux-Colombier avec Jacques Copeau dans le rôle-titre. Maria Van Rysselberghe a rapporté la réplique de Léautaud aux commentaires d’un « grincheux » présent dans la salle : « Il faut vraiment ne pas avoir deux sous de vice, pour ne pas admirer cela. Et puis, savez-vous ce que c’est de ne pas avoir deux sous de vice ? Et bien c’est être idiot » (Cahiers de la Petite Dame, tome I, p. 133). A Mauriac lui reprochant son interprétation tendancieuse de la Bible, Gide répondra dans une lettre éclairante le 1er juillet 1922 : « 1° Je ne pense pas que l’histoire de Saül se puisse expliquer autrement (...) 2° Je tiens les livres saints, tout comme la mythologie grecque (et plus encore) d’une ressource inépuisable, infinie, et appelés à s’enrichir sans cesse de chaque interprétation qu’une nouvelle orientation des esprits nous propose. » Gide, qui était si soucieux qu’on ne le mésinterprète, pouvait aller loin en besogne quand il s’agissait des autres !
Paris Gallimard 1931 1 vol. broché in-12, broché, 123 pp. Exemplaire du service de presse enrichi d'un envoi de Gide à Albert Thibaudet. Papier jauni, Couverture détachée au premier plat avec le premier feuillet blanc en passe de se détacher !
Paris, Gallimard NRF, 1929 ; in-16 (169 mm), broché ; 89 pp. [1]f. achevé d’imprimé, [1]f. volant Errata; couverture gris-rose pâle rempliée et décorée.
Edition originale en Service de Presse, EAS “à Frédéric Lefèvre en cordial souvenir André Gide.”Romancier, essayiste et critique littéraire, Frédéric Lefèvre (1889-1949) est un des fondateurs des Nouvelles Littéraires en 1922, dont il sera le rédacteur en chef jusqu’à sa mort ; il avait créé sa chronique “Une heure avec...” qui sera publiée en partie chez Gallimard. Bel exemplaire.
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