s. l. [Paris] s. d. [circa 1935] | 17.70 x 22.50 cm | 2 pages sur un feuillet
Belle lettre autographe signée de Colette adressée à son amie Bolette Natanson. Deux pages rédigées à l'encre sur un papier bleu.Pliures transversales inhérentes à la mise sous pli de la missive. Comme à son habitude très protectrice et maternelle avec son amie, Colette la complimente : "Comme tu es gentille, - comme tu es Bolette". De dix-neuf ans son aînée, elle loue la jeunesse de "[son] enfant" :"Tu es ma "provision d'hiver", la jeunesse dont j'aurai besoin, plus tard, bien plus encore qu'à présent. Soigne-toi bien ma jeunesse en grange". Evoluant depuis sa plus tendre enfance dans les milieux artistiques - elle est la fille d'Alexandre et la nièce de Thadée Natanson, les créateurs de la fameuse Revue Blanche - Bolette Natanson (1892-1936) se lia d'amitié avec Jean Cocteau, Raymond Radiguet, Georges Auric, Jean Hugo ou encore Colette. Passionnée par la couture, elle quitte Paris pour les Etats-Unis avec Misia Sert, grande amie de Coco Chanel et est embauchée chez Goodman. Avec son mari Jean-Charles Moreux, ils créèrent en 1929 la galerie Les Cadres boulevard Saint-Honoré et fréquentèrent de nombreux artistes et intellectuels. Leur succès fut immédiat et ils multiplièrent les projets : la création de la cheminée de Winnaretta de Polignac, la décoration du château de Maulny, l'agencement de l'hôtel particulier du baron de Rothschild, la création de cadres pour l'industriel Bernard Reichenbach et enfin la réalisation de la devanture de l'institut de beauté de Colette en 1932. Bolette Natanson encadra également les uvres de ses prestigieux amis peintres: Bonnard, Braque, Picasso, Vuillard, Man Ray, André Dunoyer de Segonzac, etc. En dépit de cette fulgurante ascension, elle mettra fin à ses jours en décembre 1936 quelques mois après le décès de son père. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Marseille s. d. [circa 1920] | 19.80 x 25.20 cm | une page sur un feuillet
Lettre autographe signée de Colette adressée à son ami l'homme de lettres et avocat Adrien Peytel, neuf lignes rédigées à l'encre noire. Quelques pliures inhérentes à la mise sous pli de la missive. "Et puis flûte, à la fin. VoilàLa Cigalequi me réclame demain soir, et je ne l'ai pas volé, puisque j'ai accepté, et même demandé, de faire la critique café-concertale au même titre que l'autre." - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Paris Grasset 1955 in-8, reliure à la bradel de maroquin lavallière, plats, doublures et gardes de papier brique, tête dorée, non rogné, couvertures et dos conservés (Honnelaître), 114 pp. Édition originale ornée d'un portrait de Colette par Jean Cocteau en frontispice. Un des 35 exemplaires numérotés sur vergé de Montval, tirage de tête. On joint, montée sur onglet en début de volume, une lettre autographe signée (inédite ?) de Colette à Cocteau : "Cher Jean, je me suis chargée d'un message auprès de toi parce qu'il m'est bien agréable. Ne veux-tu pas me rejoindre à l'académie Goncourt qui unanime te désire ? Je t'embrasse, cher Jean, Colette" (1 page in-4 sur papier bleu, s.d., légères traces de papier adhésif). Fine reliure signée.Près de 30 ans après l’élection de Colette au fauteuil d’Anna de Noailles, c’est Jean Cocteau qui lui succède à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Colette et Cocteau se connaissaient de longue date. Dans ses Portraits-souvenir publiés en 1935, le poète se rappelait avoir croisé Colette en compagnie de Willy et de Polaire au Palais des Glaces, dans les premières années du siècle. De loin en loin ils échangèrent leurs livres et quelques lettres, mais c’est le Palais-Royal qui va les réunir, cette fois, en voisins. Colette évoque ses fréquentes visites dans L’Étoile Vesper et Le Fanal bleu. En témoignent de nombreuses photographies, des enregistrements sonores et quelques films. On y devine, derrière le caractère spectaculaire, parfois, de leurs démonstrations d’amitié, une évidente complicité. Sans doute Cocteau n’était-il pas dupe de l’image de la bonne dame du Palais-Royal que Maurice Goudeket, avec l’assentiment de Colette, voulait imposer. Rappelant leurs fréquentes rencontres, il note chez elle «un regard de fauve pensif» et se souvient que «sa patte de velours sortait vite ses griffes.» Loin de l’image respectable de ses dernières années, il aime à rappeler ses années d’apprentissages lorsqu’elle était l’épouse de M. Willy, l’amie de Polaire et du Tout-Paris lesbien des années 1900. «N’allez pas prendre Madame Colette pour une bénisseuse», prévient-il, «bien souvent, prise à l’improviste, sous le bonnet de la grand-mère, je lui voyais le museau du loup»…Le voisinage de Cocteau au Palais-Royal ne suffisait apparemment pas à Colette qui espéra un temps que son ami la rejoindrait à l’Académie Goncourt. Le projet n’a pas abouti, Cocteau ayant sans doute déjà en vue le prestigieux quai Conti. La lettre pourrait avoir été écrite à la fin des années 40, en 1948 ou 1949, après les évictions successives de Sacha Guitry, Jean de La Varende, René Benjamin et Jean Ajalbert.Sans doute l’un des plus beaux textes d’hommage à Colette, enrichi d’une lettre inédite. (Notice de Frédéric Maget pour le catalogue de la collection Colette des Clarac)
Paris, 1920. Bound uncut with the original printed wrappers, also the backstrip, in a magnificent bright purple lambskin binding with title and author in bright, metallic lettering to spine, blue, pink, and green respectively. Triple bright metallic line-borders to boards (same three colours), inside which the remainder of the boards are covered with a large inlay of shiny, coloured leather in crocodile skin-like relief pattern. Recto and verso respectively of flyleaves covered with pink/purple suede. Housed in a chemise with purple lambskin spine with same lettering as the binding and purple cloth boards, inside grey suede, and purple full lambskin slipcase. The binding is signed Leroux (in shiny green lettering to inside of front board). A handwriiten postcard from Leroux to the previous owner of the book is enclosed. The postcard is dated 1997 and concerns the binding, including the price. The slipcase has a bit of edgewear, but the binding is near mint. Apert from a tiny tear (no loss) to the upper margin of the front wrapper, also internally near mint. Front free end-paper with a four-line inscription for ""René Baer"" signed ""Colette de Jouvenel"".
First edition - presentation-copy and one of 175 numbered copies on Hollande (premier papier), out of a total of 725 numbered copies - of Colette's fascinating novel ""Chéri"", published at the dawn of the roaring 20'ies. The scandalous novel, which portrays the love between an older woman and a much younger man, is partly inspired by Colette's own life, and is considered one of her very best works. Extremely controversial as a person, Colette has always been the object of fascination as well as controversy. In 1893, she married Henry Gauthier-Villars, who was already a famous author and publisher. He used the pen-name ""Willy"", under which Colette's famous first novels, the Claudine-stories, also appeared. Colette and Willy separated in 1906, with a final divorce in 1910. Colette is well known for the series of lesbian relationships she embarked upon after her separation. In 1912, however, she married Henry de Jouvenel, editor of Le Matin, and took his name. Not for her publications, but she clearly used it in her personal correspondence. Their marriage ended in divorce in 1924, however, due partly to her affair with her 16-year-old stepson, Bertrand de Jouvenel. Chéri is partly based upon her experiences with her much younger stepson. "" 'Me a feminist?' She scoffed in 1910. 'I'll tell you what the suffragettes deserve: the whip and the harem'. COLETTE is an intriguing and flamboyant figure. Born in Burgundy in 1873 she moved to Paris at the age of twenty with her husband the writer and critic Henry Gauthiers-Viller (Willy). Forcing Colette to write, Willy published her novels in his name and the Claudine series became an instant success. She escaped her exploitative first husband to live by her pen and work in music-halls as a dancer. Colette had a lesbian love affair with a niece of Napoleon's, she married three times, had a baby at 40 and at 47, preferring 'passion to goodness', she seduced her teenage stepson. In the meantime she wrote stunning novels that were admired by Proust and Gide -- Gigi, Sido, Cheri, and Break of Day. Colette lived to be over 80. She was the first woman President of the Academie Goncourt and was the first woman in France to be accorded a state funeral."" ""Colette, in full Sidonie-Gabrielle Colette, (1873 - 1954), outstanding French writer of the first half of the 20th century whose best novels, largely concerned with the pains and pleasures of love, are remarkable for their command of sensual description. Her greatest strength as a writer is an exact sensory evocation of sounds, smells, tastes, textures, and colours of her world. Her best work was produced after 1920 and followed two veins. The first vein followed the lives of the slightly depraved, postwar younger generation. Among these novels are Chéri (1920) and La Fin de Chéri (1926" The Last of Chéri), dealing with a liaison between a young man (Chéri) and an older woman... (Encycl. Britt.). René Baer (1887 - 1962) was a famous French author, journalist, playwright, and songwriter. Georges Leroux (1922-1999) was one of the most accomplished and esteemed French binders of the twentieth century. Before he became a book binder, in 1959, he was a poet. His works are known for their exotic materials, use of metallic effects and strong polychromatic color.
1 page in4 - enveloppe jointe - trés bon état -
A son "cher peintre" : elle est à Monte-Carlo et non à St Tropez - Elle ne peut rien rédiger à cause d'une "assez cruelle" arthrite - Elle termine: "compatriotiquement à vous"-
Paris Librairie théâtrale 1922 In-12 Demi-reliure
EDITION ORIGINALE de l'adaptation du roman de Colette inspiré de sa liaison avec Bertrand de Jouvenel de trente ans son cadet, le fils de son mari Henri, publié deux ans plus tôt. La pièce fut représentée pour la première fois au théâtre Michel le 13 décembre 1921. Tirage à 90 exemplaires numérotés. Un des 10 PREMIERS sur Japon. ENVOI autographe signé de Léopold Marchand, curieusement sans destinataire, «pour deux raisons : respectueusement et affectueusement». >Bel exemplaire en reliure signée : demi-maroquin cerise, filets or et noirs sur les plats, lettre or au dos lisse orné de deux faux nerfs de box noir, couverture et dos conservés (Stroobands). Très bon 0
Paris Seghers 1966 In8 - broché - 235 pages - envoi autographe signé en page de garde .
Bon Dédicacé par l'auteur
Rare tirage au format carte postale réalisé à partir de la technique de photogravure d’un cliché provenant d’une série de photographies prises par Reutlinger et répertoriées dans le volume 53 de l’Album Reutlinger de portraits divers, sous le numéro 11213. Tout juste divorcée de Willy et très fière de son corps qu’elle entretenait par la pratique assidue de la culture physique et de la gymnastique, Colette refusait à l’époque dans ses pantomimes, de porter le justaucorps utilisé alors par les actrices pour cacher leur nudité. Reutlinger se servira alors d’un drap « mouillé » pour suggérer la nudité de Colette. Cette dernière est ici debout, drapée d’un tissu blanc laissant sans équivoque deviner ses formes.On peut lire au verso quelques mots de Colette, Lugné Poe son épouse ainsi que Missy. « Bonjour Moreno, Nous venons de déjeuner avec Lugné et Suzanne, et on a parlé de toi. Voilà pourquoi on t’écrit et on signe avec mille amitiés. Colette Willy. Suzanne. C’est moi qui ai vendu la mèche – car j’ai encore votre « lapin » sur le coeur. Amitiés. Missy. »
1918
Malgré l’utilisation de l’expression « mon cher vieux ami que j’aime », c’est bien à Marguerite Moreno que Colette adresse cette très émouvante lettre.Restée à Paris, Colette survit, entre la peur des bombardements qui s’estompe progressivement, supplantée par celle, encore plus terrible, de ne plus revoir son mari (Sidi) : « Écrire aujourd’hui ? je n’ai qu’une chose à t’écrire, la même que demain : j’ai appris que Sidi est entre Ham et Noyon. Cela suffit bien à emplir une lettre, n’est-ce pas ? Évidemment je « tiens », mais je n’ai pas de lettres, je ne peux pas en avoir. Alors… J’ai un grand mal de tête et je me promène beaucoup. On ne nous bombarde plus, depuis 24 heures au moins. Et puis, tu sais, les alertes de nuit, les tambours et tout l’orchestre, ce que je m’en f… en ce moment. C’est pas une alerte de nuit qui me fera lever, moins maintenant que jamais. À part mon état d’Ham (ah ! ah !) tout va bien. Du moins je le crois. »Alors, comme souvent, l’écriture apparaît comme un remède : « Vois à quoi tu échappes, et réjouis-toi de tout ce que tu rencontres ; pourvu que tu me l’écrives. […] Mais j’avoue que je suis un peu décollée. Vieillir, comme ce serait beau, et dépasser ce moment qui est comme une boule dans la gorge. »Reste d’onglet en marge.
Très émouvante lettre. Colette semble très déprimée : « Chère Moreno, je ne t’écris que des semblants de lettres. Des pensées que je jette… »Elle décrit une vie morose et sans joie, ponctuée de petits moments de grâce : « Mon physique veille sur mon moral, car il lui est très supérieur. Je dîne en ville. Chez les Grosclaude frères. Et chez Cointreau dit Triple-sec que je ne connais pas du tout, mais où le Curnonsky national m’avait conviée. Atmosphère réconfortante (pour un instant !) des gens que l’on ne connaît pas et qui pensent peu. »Triple-sec est le surnom d’Édouard Cointreau (1849-1923), fondateur de la liqueur éponyme.Même si ce genre de dîner lui permet de changer un peu d’air : « J’aime bien de temps en temps ne connaître personne. J’aime bien n’importe quoi, en ce moment-ci. », la guerre s’invite à la fête : « J’ai une lettre de Sidi ce matin, et qui contient trois violettes et une primevère. Mais il ne reçoit rien de moi et cela le désole. Il est du côté de Vie-sur Aisne. T’ai-je dit qu’il m’avoue avoir « échappé par miracle » sa compagnie avec lui ? C’est donc au miracle qu’il faut se fier. » Les deniers mots sont assez alarmistes : « Écris-moi, c’est très important, - pour moi. Paris est tranquille et il y a mille taxis, grâce aux personnes qui ont f… le camp. Je t’aime, je t’embrasse, ne sois pas malade et embrasse… »Reste d’onglet en marge. La partie basse de la lettre a été rognée trop court faisant disparaître une partie du texte ainsi que la signature. Quelques tâches brunes.
2 pages in-8 : 210 x 160, sur un feuillet bleu à l’en-tête de Georges Zeller Impresario, accompagnée de son enveloppe timbrée à la date du 14 août 1926.
Prenant comme support une lettre de l’impresario Georges Zeller, Colette demande sans détour à son amie Marguerite Moreno si elle peut lui faire confiance : « Lis ceci, ô ma Marguerite, et dis-moi si Zeller est bien. Je lui réponds en lui disant que je ne joue ni Chéri ni la Vagabonde sans Marguerite Moreno, (Pierre Moreno pourra prêter un concours bien rétribué, je pense ?) et selon ce que tu vas m’écrire, on causera avec Zeller à mon retour de Bordeaux, le 6 ou 7 septembre. »Georges Zeller use pour impressionner Colette de tous les artifices à sa disposition : liste des villes dans lesquelles il présente des galas (« les principales villes de France, Belgique et Suisse »), comédiennes avec lesquelles il travaille (« Je donne couramment des représentations avec des sociétaires de la Comédie Française. Mes dernières et récents galas ont été donnés avec Cécile Sorel »), cachet (« Nous serions, je l’espère, vite d’accord au sujet de votre cachet ! »).
Lettre à quatre mains, rédigée en partie par Colette et en partie par son époux Henri de Jouvenel. Elle est adressée à Marguerite Moreno Chez les Zoaques. Il s’agit de la demeure de Sacha Guitry et de Charlotte Lysès.Elle évoque un séjour prochain dans sa propriété de Rozven, acquise par Missy en 1910 et que cette dernière lui laissa lors de leur rupture : « Tu vois, j’ai déménagé, les Boudet [ ?], qui habitent comme tu sais rue Cortambert, te prient à dîner jeudi 10 ( ?) parce que je vais à Rozven. »La lettre est signée Collerette. La partie rédigée par Henri de Jouvenel est un curieux poème bachique dont nous n’avons trouvé aucune occurrence : « Démone aux almes cheveux vieux sourire au haut gout de l’acajou vineux qu’habite un démiurge incertain. Ex quel vins ! Je suis la Grèce et toi l’Épire qu’attends-tu pour nous réunire (sic) ? … vieux vampire circoncire L’ennui royal et dur dont le dard noir me point. Je voudrais bien mettre quelque chose pour Sacha mais quand il saura que je ressemble à la momie de Ramsès II ça ne lui fera plus plaisir. »Quelques gouttes ont taché l’enveloppe. Reste d’onglet en marge.
4 pages in-8, 218 x 144, sur papier crème à l’en-tête du Chalet des Sapins près Lons-le-Saulnier (Jura).
Superbe lettre autographe signée de Colette. En villégiature dans la maison familiale de ses beaux-parents à Lons-le-Saulnier, la jeune Colette fait l’éloge de la nature qui l’entoure avec toute la gourmandise et la tendresse qu’on lui connaît : « Mon vieux, si tu voyais, y’a plein des pêches et des pommes et des vignes avecque (sic) des raisins, et je mange de tout ça. Et puis y a une petite rivière qui sort de dessous une grotte, et qui est peuplée de salamandres, qui sont bestioles faites à la manière des lézards, le dessus gris et le ventre jaune. Quand je les tire de l’eau, elles soupirent comme des personnes, ça m’attendrit tout de suite. On pêche aussi des têtards, des grenouilles, et on rencontre parfois dans les allées un certain crapaud — nommé par moi Maurice, à cause de toi — gros comme un petit chien, et dont l’aspect vous arrête le coeur dans l’estomac. »Elle évoque son mari à travers des qualificatifs très flatteurs… peut-être un peu trop : « Le doux Maître est toujours beau, svelte et fier, l’humaine perfection, comme tu sais. »Quelques ratures et mot biffés. Les rectos et versos ne sont pas rédigés dans le même sens.
3 pages in-12, 178 x 113.
Lettre autographe signée de Colette à son ami, auquel elle adresse des reproches plutôt virulents assaisonnés d’une pointe d’argot : « Tu es un mufle et un pas grand chose et un veau et un Marlou, puisque tu ne m’as pas répondu. On t’en reflanquera de la prose remarquable ! Mais situ crois que ça va m’empêcher de t’utiliser ! Tu vas immédiatement filer chez un bouquiniste quelconque et m’acheter La Terre d’un jeune auteur peu connu et qui sonne de grandes espérances, E. Zola. (On ne fait jamais de Z majuscules, on s’en sert si peu. Seulement, qu’on vienne à écrire Zola ou Zoroastre, et nous voilà tout bêtes — toi surtout —. Aussi, quand Willy sera tout à fait ruiné, j’ouvrirai un cours de Majuscules.) »Colette avait très jeune, découvert et aimé Émile Zola. C’est sur un ton tout à fait ironique qu’elle enjoint son ami à lire (ou relire) le grand auteur !La fin de la lettre est très théâtrale, digne de sa réputation de jeune sauvageonne : « Adieu. Je ne saurais, vu ta conduite, te donner ma main à baiser. Un geste bref de la tête, c’est tout. Colette. Ma signature a bien l’air vexé, s’pas ? »
4 pages in-12, 182 x 116, à l’en-tête du Chalet des Sapins à Lons-Le-Saulnier.
Lettre autographe signée adressée à Curnonsky que Colette affuble affectueusement du sobriquet de Rnonsky.La plume de Colette, plus crue et détendue qu’à l’accoutumé, laisse transparaître la profonde amitié qui unissait les deux auteurs.C’est d’ailleurs cette même année 1895 que Curnonsky fut engagé comme prête-plume par Willy, et peut-être doit-on voir dans ces premiers mots une allusion à des difficultés d’écriture : « Cher gosse, je pourrais te dire un tas de grosses méchancetés, que ton « cochon universitaire » que tu prétends ensommeillé près de l’autre, aurait rudement besoin de têtes de pavot, vu ses insomnies, - je pourrais te dire que le papier d’Arménie se trouve au Bon Marché, rayon de parfumerie, au premier étage à droite quand on entre par la porte de la rue de Sèvres, — que, pour une graphologue aussi distinguée que moi, ton écriture bavarde un peu beaucoup sur ton caractère jeune, mais, comme dit ma nièce Renée « aujourd’hui, je suis Bbbonne ! » Avec beaucoup de b pour que ça soye (sic) plus onctueux. » Dans cette missive elle fait allusion à un ouvrage du pamphlétaire Henri Rochefort paru pour la première fois dans le journal l’Intransigeant le 2 août 1880 : « As-tu demandé chez Dentu “Melle Bismarck” ? »Colette, alors en villégiature avec son mari Henry Gauthier-Villars (1859-1931), dans la ville thermale de Lons le Saunier, évoque sans complexe sa vie de jeune couple : « Je prends des bains salés, - heureux bains salés - si salés que maintenant quand Willy me… m’embrasse, dis-je, il faut qu’il se relève trois fois la nuit pour aller boire. » Elle s’apprêtait à passer par Munich pour rejoindre le Festival musical de Bayreuth comme l’annonce Willy dans un post-scriptum en regard de la signature de Colette. Ce dernier en profite pour donner quelques instructions à son jeune « collaborateur » l’enjoignant lui aussi à retrouver le fameux ouvrage de Rochefort : « Mon cochon bleu, je post scriptum la lettre de ma gosse, pour te dire de chercher à la nationale la trace de Mademoiselle Bismarck. Nous partons dix jour pour Munich, et, pendant mon séjour transrhénan, il me faudra deux topos. Donc, envoie grandes manoeuvres le plus tôt possible, et soigné, mon petit chat, je t’en prie… ».
C’est sous le sceau du secret, d’une écriture assez peu soignée, que Colette sollicite l’appui de son amie de toujours pour soutenir la nouvelle carrière politique de son mari Henri de Jouvenel : « Ma très chère créature Ceci est une lettre à laquelle tu ne devras pas répondre. […] Mais ne me réponds pas. Car Sidi se jette sur ton écriture avec un appétit que je partage, et il ne me pardonnerait pas d’avoir voulu soulever le chape de plomb de sa modestie. »L’année 1917 est jalonnée de séjours à Rome, organisés au rythme des missions diplomatiques de Henri de Jouvenel (surnommé Sidi) désormais délégué de la Triple Entente : « Mabilleau emporte dans sa poche, ce soir mercredi, 21. Une lettre de Sidi, concernant maints graves sujets, la soie, - soumi ???, - Barrère, - ??? qui point à l’horizon – enfin : Léon Bourgeois. »Ainsi évoque-t-elle la présence de Léopold Mabilleau, Léon Bourgeois, Camille Barrère… dans le sillage de ce brillant époux qu’elle admire « Je ne puis qu’admirer sans restriction la rapidité avec laquelle Sidi a fait siennes, depuis son arrivée en Italie, certaines questions lourdes, - la passion, la persuasion et l’autorité qu’il dépense pour des buts excellents. On l’apprécie on l’aime ici, on l’écoute. J’en suis enchantée. Il a une idée de voyage (et de mission) Léon Bourgeois que je ne te conterai pas, mais dont tu entendras inévitablement parler. »Trace d’onglet en marge.
non datée, 4 pages in-8 : 210 x 135, sur un feuillet à l'en-tête de Claridge's Hotel, 74 Avenue des Champs Élysées, accompagnée de son enveloppe timbrée à la date du 19 février 1932.
Très intéressante lettre dans laquelle Colette évoque un moment crucial de sa vie, à savoir la création de son institut de beauté situé rue de Miromesnil à Paris. Elle décrit à son amie l’excitation qui accompagne cette naissance qui l’accapare tout entière : « Nous travaillons beaucoup. L’usine nous voit souvent. Je gratte aussi le papier, naturellement. Nos « produits » sont des merveilles, - et je ne blague pas. Et puis on nous fait d’ici et de là des propositions que nous devons avoir l’héroïsme de ne pas accepter. Et puis… et puis. Voilà pourquoi je n’ai pas écrit. »Suit un long paragraphe sur les sourdes-muettes d’Auray, dans lequel elle explique à son amie le travail des éducatrices : « J’ai vu les sourdes-muettes à Auray, en Bretagne, autrefois. Et j’ai admiré aussi avec horreur, les saintes qui se vouent à elles. Tu sais comment les éducatrices leur apprennent à parler ? En leur tenant les doigts dans la bouche, et en mettant les doigts des muettes dans leur propre bouche, pour montrer la position de la langue !!! C’est terrible. »Enfin, elle parle de la pièce de théâtre La Banque Nemo de Louis Verneuil, créée le 21 novembre 1931 au théâtre de La Michodière : « Est-ce curieux, cette vitalité de la Banque Nemo ! Personne n’y comptait, sauf peut-être Verneuil. » La pièce, qui connut un franc succès, fut par la suite adaptée au cinéma en 1934.Colette s’excuse ensuite de devoir abréger sa lettre à cause d’une conjonctivite douloureuse provoquée par : « un vent d’Est glacial, […] La longue sécheresse et le vent d’Est s’entendent pour suspendre dans l’air toutes les saloperies imaginables. »
Paris, Mercure de France, 1904. . In 12, broché, non rogné, quelques piqûres sur le premier plat et le titre, envoi (Emboitage de Julie Nadaud). 119 pp., [2 ff.].
Édition originale sur papier vergé d’édition. Bel envoi à Gyp : « À madame la comtesse de Mirabeau-Martel très-déférent hommage (moi je ne sais faire parler que les bêtes…) Colette Willy. » Gyp a inscrit son chiffre « G » sur le premier plat. Un envoi aussi long de Colette à cette époque est rarissime. Joint à l’exemplaire : GYP. Lettre autographe signée à Colette, sur papier à large liseré et cachet noirs de deuil. Mardi 9, 4 pp. in 8°, en remerciements des Dialogues de bêtes. Elle lui dit « tout le plaisir que Toby-Chien et Kiki-la-Doucette m’ont fait. Leurs pensées sont délicates et leurs paroles itou. C’est joli, joli, un bijou ! Je vous remercie d’avoir pensé à l’ours du boulevard Bineau […] »
[Société d'Editions Littéraires et Artistiques] - COLETTE WILLY ; [COLETTE, Sidonie Gabrielle ]
Reference : 68269
(1912)
9e édition, 1 vol. in-12 reliure de l'époque demi-basane marron, dos à 4 nerfs orné, couv. conservée, Société d'Editions Littéraires et Artistiques, Paris, s.d., 323 pp.
Cet exemplaire, dédicacé par Colette "à Madame A. Laferté en sympathique souvenir de l'auteur" est enrichi d'une belle carte postale (château de Chillon) avec autographe de Colette, postée de Genève le 30 octobre 1912, montée en regard de la page de titre et adressée à la même personne (4 rue Benjamin Godard à Paris) : "De la neurasthénie ? C'est absolument défendu. Nous allons mettre bon ordre à ça. Mon enfant, je suis très fatiguée et je souffre, quotidiennement, régulièrement, aux mêmes heures. Je vais rentrer avec plaisir et vous revoir bientôt. Il pleut et je vous embrasse".
Colette YVER - [Antoinette de Bergevin] - [Segré 1874 - Rouen 1953] - Ecrivaine française
Reference : 33086
1 page in4 - Bon état -
Elle le remercie pour les renseignements fournis et lui envoie sa demande au Général Fayolle "qui est désormais entre [ses] mains" -
Colette YVER - [Antoinette de Bergevin] - [Segré 1874 - Rouen 1953] - Ecrivaine française
Reference : 33222
2 pages in4 - Bon état -
Elle souhaiterait aller au front français en Italie pour le compte de la Revue de Paris et faire un article "sur notre front français en Italie, sur les organisations du Service de Santé, les transports des blessés, les modes de ravitaillement des troupes" - Elle aimerait y rencontrer des officiers qui la renseigneraient et lui montreraient "des spectacles que je pourrai décrire" - Elle a déjà fait une mission de ce genre dans la Somme en 1916, et au Front belge récemment - Ses articles paraissent avoir un "effet moral sur les civils" - Elle souhaite donc avoir une "mission de presse" avec toutes les autorisations nécessaires -
Colette YVER - [Antoinette de Bergevin] - [Segré 1874 - Rouen 1953] - Ecrivaine française
Reference : 33087
10 pages grand in4 - Bon état -
Beau manuscrit de la Dixième et dernière Lettre à un jeune mari parue en feuilleton dans l'Eclair en 1929 : "Ne vous ai-je pas entendu,à Elbeuf même, railler avec persistance les délicatesses de Marie-Edith qui refait dix fois sa robe parce que rien ne saurait la satisfaire; ou qui lit et relit pendant un mois et simultanèment deux livres de Mauriac et de Drieu La Rochelle pour établir une comparaison essentielle entre des visions si détaillées ...de la vie intérieure humaine"...- Longue conversation entre Alain et Colette Yver au sujet du couple qu'il forme avec Marie-Edith - Beau texte -
1 page à l'encre verte, datée 4 mars 1953. Colinet félicite et remercie Noël Arnaud de sa revue Le Petit Jésus… J'ai traversé une région où les nuages étaient si bas qu'ils me détrempaient les organes loco-moteurs. Une belle éclaircie toutefois : la réception du n° 6 du Petit Jésus dont je suis vraiment confus de venir vous féliciter et remercier si tardivement. Il décide un versement mensuel pour un nouvel abonnement à la revue ainsi qu'aux Cahiers du Collège de 'Pataphysique. (…) Et dans la marge : " Reproduction interdite " : Au verso, mes traits survivants tels que j'ai pu les repêcher, il y a quelques heures à peine dans mon miroir. Au verso : autoportrait de Colinet en couleurs à l'encre de Chine et aquarelle, format 13,2 × 9, signé en bas à droite P.C. et daté 3/53.
Phone number : 33 01 48 04 82 15
2 pages, 13,2 × 8,9 à l'encre verte, 31 août 1953. J'espère que vous avez bien reçu, il y a plusieurs mois déjà, les 3 otaries acrobatiques mises bas selon votre désir. A présent je lis dans " Les Temps Mêlés ", outre votre prose très bien venue et très stimulante, que le Petit Jésus n° 7 publie du Colinet, du Piqueray, du Schwitters, du Blavier, etc. Il est évident que je ne puis rester indifférent à une telle annonce. Il lui demande si ce n° 7 est déjà paru, s'il y a eu des tirés à part avec les frontispices [de son neveu Robert Willems]. Quand recevrons-nous toutes ces choses excitantes ? Piqueray et lui veulent l'aider en achetant des tirés à part… D'autre part, il va de soi que je reste abonné à la nouvelle série du P'tit. Des Cahiers du Collège de 'Pataphysique, il n'a que le n° 7 qu'il n'a pas encore payé mais espère y arriver bientôt en souhaitant que les publications ne soient pas épuisées. J'attends de vos nouvelles cher ami Arnaud.
Phone number : 33 01 48 04 82 15
[Capacci] - COLINET Paul, PIQUERAY Marcel et Gabriel, LECOMTE Marcel
Reference : 003017
(1946)
Bruxelles La Boétie 1946 In-12 Broché Edition originale
Edition originale de cette étude, illustrée d'un portrait du peintre et de 30 reproductions d'oeuvres. Tirage à 1500 exemplaire numérotés, celui-ci portant un ENVOI autographe signé de Bruno Capacci. Bon exemplaire 0