Paris, Éditions de la Galerie Simon, 1921. Grand in-4, demi-reliure moderne, étui.
Illustré de 6 gravures sur bois par Fernand Léger, dont une en couverture. Édition originale. Tirage à 112 exemplaires, un des 90 exemplaires sur Hollande van Gelder, signé par l’auteur et l’illustrateur. Premier livre d’André Malraux et premier livre illustré de gravures originales de Fernand Léger. C’est encore Max Jacob qui met en relation Kahnweiler et Malraux, alors âgé de dix-neuf ans. Lors de leurs échanges épistolaires, Jacob le cite parmi les « jeunes montants ». De fait, engagé par Simon Kra, Malraux participe au lancement des Éditions du Sagittaire, écrit dans les revues Action et La Connaissance où il publie Des origines de la poésie cubiste, y égratigne les poètes symbolistes, tout en faisant la promotion des « vrais » poètes cubistes: Apollinaire, Reverdy, Cendrars et Max Jacob dont il écrit qu’il « apportait au Cubisme une ironie fluette, un mysticisme charantonesque, le sens de tout ce qu’il y a de bizarre dans les choses quotidiennes et la destruction de la possibilité de l’ordre logique des faits ». D’ailleurs Lunes en papier est dédié à Max Jacob et, l’avertissement initial donne le ton: « il n’y a aucun symbole dans ce livre ». Trois nouvelles au ton absurde et frivole, où s’entremêlent des métaphores et des intrigues aux rebondissements étranges: foin des humains, ce sont les Sept Péchés capitaux qui décident de tuer la Mort... Kahnweiler choisit Fernand Léger pour illustrer ce deuxième livre publié à l’enseigne de la Galerie Simon. Les gravures de Léger, pour éloignées qu’elles paraissent de l’inspiration du texte, n’en créent pas moins, par contraste, une curieuse alliance: « La loufoquerie du récit [...] est accusée par la stabilité des structures que Léger propose, rencontre du feu et de la glace ». Peyré. Ici encore Kahnweiler renoue avec une couverture illustrée. Léger sera le plus actif des artistes œuvrant pour aider le marchand à faire lever les séquestres de ses biens. Hélas ses efforts seront vains et la première vente aura lieu deux mois après la parution de Lunes en papier. Skira 198; Hugues 7; Hofer 163; Pompidou p. 180; V. & A.M. 64; Chapon p. 283; Peyré 21; Galland p. 867.
Gallimard 11 x 18 Paris 1986 N.R.F."Bibliothèque de la Pléïade". Iconographie choisie et commentée par Jean LESCURE. Reliure éditeur pleine peau souple sous rodhoïd et étui blanc au 1er plat orné d'un portrait de Malraux, dos orné de filets dorés et titre doré sur fond rouge; tête orangée, signet jaune, 364 p., 517 photos et fac-similés,25e volume de la collection. Etui blanc, reliure et intérieur en très bon état. Exemplaire à l'état quasi neuf.
Paris, Gallimard, 1950. In-4 (280 x 223 mm), 188 pp. Reliure à la Bradel réutilisant les plats du cartonnage Bonet décorés de motifs célestes, dos lisse décoré d'étoiles vertes et dorées, titre, auteur, éditeur et collection dorés, non rogné (P. Goy & C. Vilaine).
Édition originale. Cet essai forme le premier volume de la collection "La galerie de la Pléiade" dirigée par André Malraux. Il est dédié à Pascal Pia, son ami de jeunesse. L’ouvrage est illustré de 130 reproductions dont 20 hors texte en couleurs. Plusieurs tableaux sont reproduits pour la première fois. "Bien que ce livre ne fasse pas partie de la Psychologie de l’Art, nous lui avons donné la même présentation, parce que les gravures y jouent le même rôle. Elles n’appartiennent guère à ce que les ouvrages historiques appellent illustration: elles n’accompagnent pas la description des œuvres mais la remplacent et, comme les images d’un film, entendent parfois suggérer par leur cadrage ou par leur succession" (extrait de la préface). Émouvant exemplaire offert par André Malraux à son fils Gauthier, enrichi d’un petit dessin. André Malraux a inscrit sur le faux titre "Exemplaire de Gauthier", accompagné d’un petit dessin signé représentant un renard au trait. On sait que l’écrivain aimait griffonner à ses heures perdues des silhouettes cocasses et des "dyables" farfelus. "Rêvons en compagnie de ces fins traits de plume, de ces "démons-gardiens"; et puissions-nous retrouver le geste signifié et inépuisable comme l'imaginaire, d'un prémonitoire message que Malraux nous aurait fait la grâce de nous envoyer de sa planète, en nous transportant pour un heureux moment au "Royaume farfelu" cher à sa jeunesse, ce royaume né de sa solitude inquiète, comme pour la conjurer." (Madeleine Malraux, extrait de l'Avant-propos de André Malraux. Messages, signes, & Dyables. Dessins). L’exemplaire renferme aussi, monté sur onglet, un extrait du tapuscrit avec des corrections autographes et le prospectus de l’éditeur. Pierre-Gauthier (1940-1961) était né de la relation adultère d’André Malraux avec la romancière et modèle Josette Clotis, épousée au lendemain de la guerre d’Espagne et qui mourut tragiquement en septembre 1944 dans un accident de chemin de fer. Il avait un frère de deux ans son cadet, Vincent, dont il fut très proche. Les deux enfants grandirent dans une famille recomposée, avec Madeleine, la jeune veuve de Roland Malraux, et son fils Alain. Leur jeunesse fut à la fois dorée et amère: marqué par les drames personnels et les années de guerre, André Malraux se révéla un père distant et austère. Il avait cependant une préférence pour Gauthier, son premier fils, à qui il dédia Les Noyers de l’Altenburg en 1943. De santé fragile mais promis à un avenir brillant, Gauthier Malraux se tua avec son frère dans un accident de voiture le 23 mai 1961, alors qu’ils se rendaient à Port-Cros. Bel exemplaire dans une astucieuse reliure de Goy et Vilaine réutilisant les plats du cartonnage Bonet. Talvart et Place, XIII, 181. Madeleine Malraux, André Malraux. Messages, signes, & Dyables. Dessins, p. 16. Michaël de Saint-Cheron, "Pierre-Gauthier Malraux", Dictionnaire André Malraux, pp. 257-259.
Paris, Albert Skira, 1949. In-folio en feuilles, sous couverture rempliée.
Illustré de 33 aquatintes en couleurs d'André Masson. Tiré à 165 exemplaires sur pur fil du Marais, le nôtre est un des 15 hors commerce annoté H. C. V signés par Malraux et Masson et paraphés par Skira, à la justification. On joint à cet exemplaire une suite en noir de 35 aquatintes: les 32 premières de l'ouvrage (sans la dernière) ainsi que les trois planches refusées (qui n'existent qu'en noir). Sans chemise ni étui comme de très nombreux exemplaires. Saphire & Cramer, 27.
Paris, Albert Skira, 1949. In-folio en feuilles, sous couverture rempliée.
Illustré de 33 aquatintes en couleurs d'André Masson. Tiré à 165 exemplaires sur pur fil du Marais, le nôtre, n° 134, signé par Malraux et Masson et paraphé par Skira, à la justification. Sans chemise, ni étui comme de très nombreux exemplaires. Saphire & Cramer, 27.
Paris, Albert Skira, 1949. In-folio en feuilles, sous couverture rempliée.
Illustré de 33 aquatintes en couleurs d'André Masson. Tiré à 165 exemplaires sur pur fil du Marais, le nôtre, n° 141, signé par Malraux et Masson et paraphé par Skira, à la justification. Quatrième de couverture taché. Sans chemise, ni étui comme de très nombreux exemplaires. Saphire & Cramer, 27.
Chamson, André / Malraux, André), Grenier, Jean / Petit, Henri / Jouve, Pierre-Jean)
Reference : 5715
(1927)
Librairie Grasset 12 x 19 Paris 1927 Broché, 269-(3) p. "Les cahiers verts" publiés sous la direction de Daniel Halévy, n°70, dernier de la série. Tirage limité à 5640 exemplaires, celui-ci numéroté 966/5500 sur papier vergé apprêté. Sommaire: Préface d'Halévy / André Chamson : "L'Homme contre l'histoire. Essai sur la puissance de L'Uchronie" / A. Malraux : "D'une jeunesse européenne." / J. Grenier : "Interiora Rerum (Fragment)" / Henri Petit : "Vézlay" / Pierre Jean Jouve : "Trois pièces". Couverture et dos en très bon état, papier un peu jauni. Très bon exemplaire. Ex-libris manuscrit sur la page de garde.(Home17)
Gallimard 12 x 19 Paris 1945 Broché, petit in-8, 126-(6) p. Collection "Les Essais" XVII. Première édition. Couverture légèrement froissée, bon intérieur. Bon exemplaire.(C137)
Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1986 In-12 ( 175 X 110 mm ) de 364 pages, pleine basane havane, dos lisse orné de filets dorés sous rhodoïd et étui illustré. ( Présentation de l'éditeur ). 517 illustrations en couleurs et en noir dans et hors texte, iconographie choisie et commentée par Jean LESCURE. Très bel exemplaire.
Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1986 In-12 ( 175 X 110 mm ) de 364 pages, pleine basane havane, dos lisse orné de filets dorés sous rhodoïd et étui illustré. ( Présentation de l'éditeur ). 517 illustrations en couleurs et en noir dans et hors texte, iconographie choisie et commentée par Jean LESCURE. Très bel exemplaire.
Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1986 In-12 ( 175 X 110 mm ) de 364 pages, pleine basane havane, dos lisse orné de filets dorés sous rhodoïd et étui illustré. ( Présentation de l'éditeur ). 517 illustrations en couleurs et en noir dans et hors texte, iconographie choisie et commentée par Jean LESCURE. Ex-dono autographe sur une garde, très bel exemplaire.
Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1986 In-12 ( 175 X 110 mm ) de 364 pages, pleine basane havane, dos lisse orné de filets dorés sous rhodoïd et étui illustré. ( Présentation de l'éditeur ). 517 illustrations en couleurs et en noir dans et hors texte, iconographie choisie et commentée par Jean LESCURE. Très bel exemplaire.
[Yverdon], Éditions du Haut-Pays, 1943. In-8 broché en feuilles, avec très grands témoins, de 240 pages, couverture rempliée.
Édition originale. Un des 5 exemplaires sur Auvergne à la main, après 4 Hollande. Jolie publication imprimée en bistre et noir. Ce texte sera publié en 1945 dans les oeuvres complètes chez Albert Skira et en 1948 chez Gallimard sous le titre Les noyers de l'Altenburg. Il est dit que Malraux prévoyait une trilogie (ce texte formant le premier volume) mais le manuscrit du second volume aurait été saisi par les Allemands, provoquant l'abandon de ce projet romanesque. Décharges de papier collant aux feuillets initiaux, quelques rousseurs, dont la couverture. De toute rareté.
Albert Skira 23 x 29 Paris 1947 Volume in-4, couverture rempliée, Texte d'André Malraux (XXXVIII p.), suivies de 195 reproductions des dessins de Goya et de 10 pages non numérotées de catalogue. Edition originale. Couverture, dos et intérieur en parfait état. (B20) PHOTOS NUMERIQUES DISPONIBLES PAR EMAIL SUR SIMPLE DEMANDE-DIGITAL PHOTOGRAPS MAY BE AVAILABLE ON REQUEST
Paris, Gallimard, coll. Albums de la Pléiade, 1986. In-12 pleine peau dorée à l'or fin, rhodoïd, étui photographique.
517 illustrations in-texte en noir. Edition originale hors-commerce de ce 25e volume de la collection. Bien complet du Catalogue analytique 1986 de la Pléiade, intégré à l'étui prévu pour contenir ce petit supplément. Belle condition.
CHAGALL Marc; MALRAUX André (préf.); SORLIER Charles (notes):
Reference : 7747
(1972)
Monaco, André Sauret, 1972. Grand in-4 de [2-front.]-249-[6] pages, pleine toile grège d'éditeur frappée au dos et au premier plat, jaquette illustrée couleurs. Etiquette de librairie (espagnole) au premier contreplat, tampon d'importation (espagnol) au second.
Avec une lithographie originale en couleurs de Chagall tirée par Mourlot en frontispice et 220 photographies en noir et en couleurs de céramiques et de sculpture. [Cramer 89].
Belle lettre à lessayiste et historien Emmanuel Berl, qui lui avait dédié son premier livre Mort de la pensée bourgeoise en 1929.Malraux se sent malade et ...bien délabré. Il ne me semble pas que lunivers soit parti à nous laisser finir nos petits ouvrages (car dans ce lit, jarrange tout de même lédition en un seul volume de la Psycho mis en ordre, ce qui nest pas un petit travail) [il sagit de La Psychologie de lArt, publiés de 1947 à 49 chez Skira], mais en définitive on ne sait jamais. Quant à « se dépêcher », cest une plaisanterie. Ça consiste surtout à être obligé de se dépêcher de recommencer... Il lui annonce lenvoi de La Monnaie de lAbsolu et Saturne, essai sur Goya, et remarque, ...A propos de votre théorie de lamitié politique : la camaraderie de combat, oui ; mais politique, je ne sais pas. Il y a aussi la camaraderie, laccord constructif de ceux qui précisément refusent tout parti, quand cest pour des raisons qui en sont. Je crois plutôt que votre tempérament saccorde mieux à laction chaleureuse dun groupe quà une communauté passive de points de vue... Journaliste et essayiste, Emmanuel Berl est issu dune famille dindustriels et duniversitaires juifs. Dabord proche des Surréalistes, en particulier dAragon, très lié à Drieu La Rochelle (qui se suicide à la Libération), Berl a fait la Grande guerre et connut ce que Zweig appelait « le monde dhier » : dans les années 20, il fréquente Proust qui se fâche avec lui (lanecdote de cette brouille est racontée dans son roman autobiographique « Sylvia »). En 1928 il fait la connaissance de Malraux et lui dédie Mort de la pensée bourgeoise (Grasset, 1929), un pamphlet dans lequel il dénonce latonie de la pensée intellectuelle et politique de ses contemporains, excepté le Malraux des « Conquérants » dont il fait léloge. En 1932, il lance lhebdomadaire Marianne, puis Pavés de Paris quil dirige jusquen 1940. Successivement favorable à Pétain (dont il rédige quelques discours), il rompt avec Vichy et part se réfugier en Corrèze (juillet 41) où il est rejoint par Malraux et son épouse Josette Clotis. Au lendemain de guerre, il abandonne la politique pour se consacrer à la rédaction douvrages autobiographiques. En 1967 lAcadémie française lui décerne le Grand Prix de littérature.Intime de Malraux, lauteur des Conquérants ; de La Condition humaine, de LEspoir lui reprocha souvent son manque de volonté à sengager dans laction politique « votre rapport avec la politique est mauvais parce que vous ne voulez rien »*, lui avait-il dit. Cependant les deux écrivains nouèrent des liens dune amitié pérenne. Berl dans les entretiens quil accorda à Patrick Modiano à la fin de sa vie lui confiait les raisons de la longévité de sa grande amitié avec Malraux, toute intellectualisée : « Je crois quil y a un lien entre sa métaphysique et la mienne, sans cela, on naurait pas pu se supporter aussi longtemps, tant dannées, tant dheures. Il y a une obsession du divin ressenti en tant quabsence, auquel il faut penser toujours sans en parler jamais... » [Interrogatoire, entretiens avec Patrick Modiano, 1976]* [in Tant que vous penserez à moi, en collaboration avec Jean dOrmesson, 1968, p. 60]
29 janvier 1969 | 21 x 27 cm | une feuille filigranée Guerimand Voiron
Lettre dactylographiée et signée d'André Malraux à Maurice Béjart. Une feuille à en-tête du Ministre d'état chargé des Affaires Culturelles, portant un tampon du 29 janvier 1969. André Malraux souhaite placer le chorégraphe Maurice Béjart à la tête du Ballet de l'Opéra de Paris. Provenance?: archives personnelles de Maurice Béjart. * Béjart était alors fort bien établi à Bruxelles, parmi sa troupe le Ballet du XXème siècle, se produisant au théâtre de la Monnaie dirigé par son ami Maurice Huismans. à la suite d'un rapport de Jean Vilar pour réformer l'Opéra de Paris, Malraux prend la décision de rappeler Béjart en France?: «?J'aimerais que nous puissions nous rencontrer pour parler d'un projet que vous connaissez déjà et auquel j'attache une grande importance?: la Direction de la Danse à l'Opéra.?» L'idée de Malraux était de nommer à ses côtés Boulez et Jean Vilar, formant ainsi une avant-garde solide, résolument tournée vers l'avenir des arts. Le chorégraphe déclina l'offre et poursuivit ses créations en Belgique. Il ne sera pas moins admiratif de Malraux à qui il consacra quinze ans plus tard un ballet sur des musiques de Beethoven, qu'il intitule «?Malraux ou la métamorphose des dieux?». La lettre constitue l'unique preuve de la demande de Malraux à Béjart, qui était jusqu'à présent soumise à controverse. Cette proposition du Ministre des Affaires culturelles ne fut pas honorée par Béjart, qui resta en Belgique pendant dix ans avant de prendre la route pour Lausanne. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Skira | Genève 1948 | 23 x 29.50 cm | reliure de l'éditeur
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers. Riche iconographie. Petites traces d'insolation sur le dos. Précieux envoi autographe signé d'André Malraux à son amie, la grande résistante gaullienne Brigitte Friang : «Pour Brigitte. A. Malraux. Oct 1948.» enrichi d'un dessin original en couleur représentant le célèbre "dyable" marchant de profil tracé au crayon de papier rouge et bleu (pour l'oeil et les poils hérissés). * Engagée dans la résistance à 19 ans, Brigitte Friang devient rapidement un agent très actif, chargée de l'organisation des parachutages dans la région Ouest. Elle est arrêtée par la Gestapo après avoir tenté de faire évader son ami Pierre Brossolette de la prison de Rennes. Elle tente alors de se faire tuer pour ne pas révéler ses nombreux secrets: «je connaissais tous les terrains d'atterrissage, de parachutage, je connaissais les vrais noms de beaucoup d'agents parce que je les avais envoyés par code à Londres pour les faire immatriculer» rapportera-t-elle dans son témoignage recueilli par l'Association des Amis de la Fondation de la Résistance. Grièvement blessée, elle est déportée à Ravensbrück, puis dans les commandos des Sudètes. Elle réussit à s'évader du convoi la menant vers Dachau en se cachant dans de la paille. En 1946, elle participe à la création du Rassemblement du Peuple Français pour le retour De Gaulle au pouvoir qu'il vient d'abandonner et fait partie, aux côtés d'André Malraux, du petit cercle des fidèles du Général qui rédige le discours fondateur de Strasbourg en 1947. Après l'échec du R.P.F., elle se consacre au journalisme de terrain couvrant les conflits d'Indochine, du canal de Suez, de la Guerre des Six Jours et du Viet-Nam, puis devient l'attachée de presse d'André Malraux. C'est le début d'une longue amitié avec Malraux qui témoignera dans Antimémoires de sa complicité avec sa «Brigitte». Brigitte Friang évoquera à son tour leur trente années d'amitié dans deux ouvrages Un autre Malraux, et Petit tour autour de Malraux, qui brossent un émouvant portrait empreint d'admiration mais sans concession de l'écrivain et homme d'état. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Paris & Maastricht. R.-L. Doyon & C. Nypels. 1927. Plaquette grand in-8° cousue. Couverture gris bleu à rabats. Non paginée [16 pages]. « Cette plaquette a été imprimée afn que les récits consignés par le Philosophe, ne servent point dexemple contagieux aux amis du Mandarin René-Louis Doyon et du maître-imprimeur Charles Nypels, pour qui elle est tirée à cent-cinquante exemplaires sur papier de Hollande van Gelder en caractères dits Plantin ». Bel exemplaire de ce délicat exercice typographique. Exemplaire dAndré Malraux, avec ex-dono manuscrit de René-Louis Doyon et Charles Nypels.
Cest chez René-Louis Doyon, dans sa revue la Connaissance, que Malraux publia en 1920 son premier écrit, « Des origines de la poésie cubiste ». Depuis 1919, il travaillait (en même temps quaux éditions du Sagittaire de Simon Kra) pour ce libraire-éditeur spécialisé dans les livres rares. Les relations entre Malraux et Doyon restèrent toujours cordiales. Lors de laffaire du vol des statues khmères, Doyon fera tout son possible pour venir en aide à Malraux. En 1956, Malraux remet à Doyon le Prix des Bouquinistes. À la fn de son existence, Doyon, nécessiteux, reçut de Malraux la garantie que « sa vie matérielle serait assurée ». En 1966, ses obsèques furent prises en charge par le ministère de la Culture.
Envoi de Malraux à Genevoix : les deux seuls écrivains du XXe siècle entrés au Panthéon. Paris, Gallimard, coll. «La Galerie de la Pléiade», (novembre) 1954. 1 vol. (180 x 230 mm) de 474 p. et [1] f. Cartonnage illustré de l'éditeur. Édition originale. Un des 7150 exemplaires reliés d'après la maquette de Paul Bonet (n° 7179). Envoi signé : «Pour Maurice Genevoix, avec le bien sympathique souvenir d'André Malraux».
Le Monde chrétien est le septième volume de la collection «La Galerie de la Pléiade », et forme le troisième volume de la trilogie du Musée imaginaire de la sculpture mondiale. Malraux, grâce à la reproduction photographique - une riche iconographie de plus de 500 reproductions illustre le volume - , rassemble dans espace commun les oeuvres d'art qui peuvent ainsi être comparées et analysées indépendamment de leur contexte d'origine. Témoignage discret mais précieux d'un lien intellectuel entre deux hommes que rapprochaient leur expérience de la guerre, leur réflexion sur la transmission de la mémoire, et leur place dans la vie publique française - l'un à la tête du ministère de la Culture, l'autre bientôt secrétaire perpétuel de l'Académie française, et académicien depuis 1946. Leur dialogue se poursuit bien au-delà de cette dédicace puisque, dans les années 1960, alors que Malraux devient ministre de la Culture, c'est à Genevoix que l'on confie la mission de faire revivre les écrivains morts pour la France, notamment par le biais du comité du souvenir littéraire de la Grande Guerre. Malraux, pour son oeuvre et son action, rentrera au Panthéon en 1996 ; Genevoix l'y suivra 24 ans plus tard, avec « Ceux de 14 », dans la lignée de l'idée d'un musée invisible de la grandeur humaine, telle que Malraux l'envisageait. Ce sont les deux seuls écrivains du XXème siècle à être au Panthéon. Provenance remarquable ; une habile restauration du dos.
Edition originale. Exemplaire Maurice Genevoix avec envoi signé. Paris, Gallimard, (15 février) 1974. 1 vol. (140 x 205 mm) de 278 p., [2], 47 planches en noir, [3] et 1 f. Broché. Édition originale. Un des exemplaires poinçonnés du service de presse. Envoi signé : « Pour Maurice Genevoix, avec l'amical souvenir, pour Madame Maurice Genevoix, avec les respectueux hommages d'André Malraux, et pour la charmante petite voisine du dîner de Ludmilla Tcherina ».
C'est en 1973, invité par la veuve du peintre, Jacqueline Picasso, que Malraux se rend à Mougins puis à Vauvenargues choisir des toiles pour une donation à l'État de tableaux. Cette pérégrination dans l'atelier du défunt peintre, mais aussi dans les couloirs de la toute nouvelle fondation Maeght donnera lieu aux réflexions consignées dans La Tête d'obsidienne, lesquelles prendront part, réduites, dans l'agencement tardif du Miroir des limbes. « Tout homme qui écrit et qui écrit bien sert la France », a un jour confié le général de Gaulle à André Malraux. Maurice Genevoix aura donc doublement servi son pays ; par le corps et par l'esprit. Grièvement blessé dans des combats à Rupt-en-Woëvre près de la colline des Éparges, en 1915, il y perd l'usage de son bras gauche et est réformé à 70% d'invalidité. Son tout premier récit de guerre, Sous Verdun, publié en 1916, sera partiellement censuré. En 1949, alors élu académicien depuis trois ans, il publie Ceux de 14, qui a fait sa gloire de conteur tragique que n'a sans doute pas renié André Malraux, - l'inoubliable orateur du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon, le 19 décembre 1964, que Maurice Genevoix rejoindra 56 ans plus tard, le 11 novembre 2020. La dédicace de Malraux évoque un dîner chez Ludmilla Tcherina : danseuse, comédienne, peintre et sculpteur, future marraine de l'exposition "félines" dédiée à André Malraux en 1981, elle partageait avec ce dernier une passion pour les chats. La "charmante voisine" est probablement la fille du couple Genevoix, Sylvie, qui vient de terminer à Paris ses études de Lettres classiques et qui deviendra par la suite une grande figure de l'édition contemporaine. Pour l'anecdote, Ludmilla Tcherina est indirectement bien connue des bibliophiles : elle est la fille de Stéphane et d'Avenir Tchemerzine, les auteurs de la célèbre bibliographie des éditions originales de la poésie française du Moyen Âge au XIXe siècle. Elle hérita de ses parents d'une collection importante de livres précieux. De la bibliothèque de Maurice Genevoix (envoi et ex-libris).
Exemplaire Maurice Genevoix avec envoi. Paris, Gallimard, coll. « La Galerie de la Pléiade », (15 octobre) 1957. 1 vol. (180 x 230 mm) de 400 p. Cartonnage éditeur. Édition originale. Un des 10 250 exemplaires sur vélin (n° 10213), reliés d'après la maquette de Paul Bonet. Envoi signé : «Pour Maurice Genevoix, avec l'amical souvenir d'André Malraux».
Servi par une mémoire visuelle exceptionnelle, entretenue dès sa jeunesse par la fréquentation des musées (le musée Guimet, notamment) et par ses voyages, Malraux mit sa culture au service d'une doctrine métaphysique de l'art, explicitée dès 1951 dans Les Voix du silence. La photographie allait lui permettre de réunir les chefs-d'oeuvre dispersés à travers le monde dans un musée imaginaire à portée de main : à partir des clichés du photographe Maurice Jarnoux, il compose le premier volume de ce qui deviendra La Métamorphose des dieux - trois recueils intitulés Le Surnaturel, L'Irréel et L'Intemporel. « Comme mes romans, comme mes Antimémoires, comme Les Voix du silence, La Métamorphose des dieux traite essentiellement de la relation de l'homme et du destin », écrit-il dans sa préface. Il constitue le septième volume de la collection «La Galerie de la Pléiade » ; 30 planches d'illustrations en couleurs et de nombreuses reproductions en noir viennent enrichir le texte. Malraux et Genevoix sont les deux seuls écrivains du XXe siècle à figurer au Panthéon : ce volume constitue un témoignage discret mais précieux d'un lien intellectuel entre deux hommes que rapprochaient leur expérience de la guerre, leur réflexion sur la transmission de la mémoire, et leur place dans la vie publique française - l'un à la tête du ministère de la Culture, l'autre bientôt secrétaire perpétuel de l'Académie française, et académicien depuis 1946. Leur dialogue se poursuit bien au-delà de cette dédicace puisque, dans les années 1960, alors que Malraux devient ministre de la Culture, c'est à Genevoix que l'on confie la mission de faire revivre les écrivains morts pour la France, notamment par le biais du comité du souvenir littéraire de la Grande Guerre. Malraux, pour son oeuvre et son action, rentrera au Panthéon en 1996 ; Genevoix l'y suivra 24 ans plus tard, avec « Ceux de 14 », dans la lignée de l'idée d'un musée invisible de la grandeur humaine, telle que Malraux l'envisageait. De la bibliothèque de Maurice Genevoix (envoi et ex-libris). Huret, 331.
BELLE ET INTÉRESSANTE LETTRE AMICALE À UN INTIME DE LONGUE DATE, LESSAYISTE EMMANUEL BERL QUI LUI AVAIT DÉDIÉ SON PREMIER OUVRAGE « MORT DE LA PENSÉE BOURGEOISE » EN 1929 : ...Jai donc fait une rechute de plus. Ça devient lassant. Passons... Pour le tome III [de LHistoire de lEurope, Gallimard, 1951], jespère que le service [de presse] a été fait proprement (je ne lai évidemment pas vu). Sinon, donnez un coup de téléphone à Beuvet, qui sera chez moi à ma place à partir du 1er août... Il enchaîne sur le roman autobiographique « Sylvia » que Berl venait de faire paraître, également chez Gallimard : ...Je ne trouve pas ce que vous dites de Sylvia, décourageant. Jai toujours pensé que la bizarre barrière quil y a entre vous et le public craquerait un jour. Pourquoi pas sur ce livre, auquel vous semblez vous acharner, et qui recoupe en vous bien des choses importantes ? Sans doute la barrière tombera-t-elle par une sorte de pourriture naturelle, coïncidant avec un tableau davancement (quelque part en enfer) ; encore est-il bon daider le bois mort à tomber... Quant à la politique !... Le journaliste et essayiste Emmanuel Berl (né en 1892 au Vésinet près de Paris), fréquente les Surréalistes, en particulier Aragon, et son ancien condisciple du lycée Carnot, Pierre Drieu La Rochelle avec lequel il publie un périodique éphémère « Les Derniers jours », puis collabore aux Cahiers bleus de Georges Valois. En 1928 il rencontre André Malraux et lui dédie Mort de la pensée bourgeoise (Grasset, 1929), un pamphlet dans lequel il dénonce la pensée intellectuelle conformiste contemporaine. En 1932 il lance lhebdomadaire Marianne, puis Pavés de Paris quil dirige jusquen 1940. Successivement favorable à Pétain et hostile à la révolution nationale, rompant avec Vichy, il sexile en Corrèze en juillet 1941 où il est rejoint par Bertrand de Jouvenel, le dessinateur Jean Effel et André Malraux et sa compagne Josette Clotis. Au lendemain de guerre, il abandonne la politique pour se consacrer à la rédaction douvrages autobiographiques. En 1967 lAcadémie française lui décerne le Grand Prix de littérature.Intime de Malraux qui lui reprocha son manque de volonté politique « votre rapport avec la politique est mauvais parce que vous ne voulez rien » [Tant que vous penserez à moi, en collaboration avec Jean dOrmesson, 1968, p. 60], lui avait dit Malraux. Cependant les deux écrivains nouèrent des liens dune amitié pérenne. Berl dans les entretiens quil accorda à Patrick Modiano à la fin de sa vie lui confiait les raisons de la longévité de sa belle amitié avec Malraux, toute intellectualisée : « Je crois quil y a un lien entre sa métaphysique et la mienne, sans cela, on naurait pas pu se supporter aussi longtemps, tant dannées, tant dheures. Il y a une obsession du divin ressenti en tant quabsence, auquel il faut penser toujours sans en parler jamais... ».
Gallimard | Paris 1954 | 18 x 23.50 cm | reliure de l'éditeur
Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers. Reliure de l'éditeur en plein toile crème, exemplaire complet de sa jaquette illustrée. Dos de la jaquette insolé qui comporte également deux petites taches sur le second plat Précieux envoi autographe signé d'André Malraux à Maurice Blanchot. S'ils se sont connus à la NRF, c'est surtout à travers quelques articles majeurs de Blanchot consacrés à Malraux, que les deux hommes se sont "rencontrés". Au sortir de la guerre Blanchot publie dans l'éphémère revue de Bataille 'Actualité', un article sur l'Espoir qui lui permet "d'inscrire visiblement son retournement politique".En 1950-51, dans son double article sur "Le Musée imaginaire", il formalise sa propre théorie de l'image qui imprégnera son oeuvre à venir.Confrontant ces deux visions de l'art, Henri Godard, écrit : « Par la constance et la radicalité de sa référence à la mort, à l'absence, au néant, [la pensée] de Blanchot est un pôle de notre réflexion sur l'art, dont Malraux pourrait bien incarner l'autre » (In "L'Expérience existentielle de l'art"). Une polarité qui ne pouvait que lier Blanchot à Malraux dont la figure tutélaire sera une ultime fois invoquée à la fin de son dernier récit, "l'Instant de ma mort" :"Plus tard, revenu à Paris, il rencontra Malraux. Celui-ci lui raconta qu'il avait été fait prisonnier (sans être reconnu), qu'il avait réussi à s'échapper, tout en perdant un manuscrit.... Qu'importe ! Seul demeure le sentiment de légèreté qui est la mort même ou, pour le dire plus précisément, l'instant de ma mort désormais toujours en instance." Riche iconographie. Dos légèrement de la jaquette insolée comme souvent qui comporte également deux taches marginales en tête du deuxième plat. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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