Inter-France. 29 juin 1944. In-8° broché. Fac-simile dune lettre du Maréchal Pétain à Henri Béraud en frontispice. 69 pages. E.O. (pas de grand papier annoncé mais il existe des exemplaires dauteur sur hollande). Etat convenable. (Dupont, 51). /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Le journal hebdomadaire " Gringoire " fut fondé en 1928 par Horace de Carbuccia. Horace de Carbuccia, Corse dascendance aristocratique génoise, doté dun indéniable sens des affaires, fera de ce journal un des plus populaires de son temps, atteignant un tirage de 700.000 exemplaires. Parallèlement, il développe une activité déditeur, elle aussi couronnée de succès, avec les éditions de France. Il sera député de la Corse de 1932 à 1936. Son salon de lavenue Foch fut un des plus courus de lépoque, où fréquentait le meilleur monde politique et littéraire. A ses débuts, " Gringoire " se situe politiquement au centre droit. Son style est déjà pamphlétaire, avec le communisme comme cible principale. Foncièrement germanophobe et antihitlérien, " Gringoire " prend pourtant position contre la guerre avec lAllemagne, en raison de la faiblesse militaire française. A partir de 1936, lidéologie droitiste et nationaliste de " Gringoire " saccentue. Le journal soppose ouvertement au gouvernement de Front populaire. Antijudaïsme et xénophobie saccentuent (alors même que plusieurs auteurs juifs collaborent à " Gringoire " : Romain Gary, Joseph Kessel, Irène Némirovsky). Une campagne, restée fameuse, est menée contre Roger Salengro (accusé de désertion pendant la Première Guerre mondiale), qui conduira au suicide le ministre de lIntérieur du gouvernement Blum. Après la défaite de juin 1940, " Gringoire " se replie à Marseille, puis à Clermont-Ferrand (pas trop loin de Vichy). Notons que jamais le journal ne sera diffusé en zone occupée. Sa ligne politique suit fidèlement le programme de la Révolution nationale, jusquen 1943. Le 795e et dernier numéro de " Gringoire " parait le 26 mai 1944. Cest en 1928 que Béraud, alors un des plus célèbres et des mieux payés journalistes de France, rejoint la rédaction de " Gringoire " notamment pour y retrouver son ami Joseph Kessel. Lévolution politique de Béraud qui, venu de la gauche socialiste penche de plus en plus à droite après laffaire Stavisky, suit lévolution politique de " Gringoire ". Il en devient, avec André Tardieu, un des plus virulents éditorialistes, mettant ses talents de polémiste au service de causes quil avait naguère combattues. Cela lui vaudra, en septembre 1944, dêtre arrêté puis jugé en deux jours, cest-à-dire : condamné à mort pour intelligences avec lennemi. Ce qua dexagéré et de fallacieux cette décision judiciaire est manifeste. Béraud na eu aucun contact avec loccupant. Deux de ses livres ont figuré sur la liste Otto : " Trois ans de colère " et " Vienne, clef du monde ". Ce procès ne peut cacher sa dimension de règlement de comptes ; sous le prétexte infamant de « collaboration avec loccupant », les nombreux ennemis quil a su sattacher font payer à Béraud des années décrits polémiques et, éventuellement, diffamatoires. La campagne contre Salengro pèse lourd dans ce jugement. Et aussi le pamphlet " Faut-il réduire lAngleterre en esclavage ? " Lamiral marseillais Emile Muselier « inventeur » du symbole de la Croix de Lorraine réclame sa mort : Béraud avait osé le traiter d « amiral de bateau-lavoir ». De nombreux intellectuels trouvent injuste ce procès particulièrement François Mauriac et interviennent en faveur du condamné à mort. In extremis, le général de Gaulle lui accordera sa grâce et la peine de mort sera commuée en détention à perpétuité. Horace de Carbuccia, moins naïf et ballot que Béraud et surtout ancien député, pourvu dun des meilleurs carnet dadresses de Paris se fera discret, prendra le maquis dans son île, et ne sera « jugé » quen 1955, le calme revenu et la soif de vengeance assouvie. Citons à ce propos larticle plein dironie de Jean-Marc Théolleyre, chroniqueur judiciaire du " Monde ", paru le 21 octobre 1955 : « Il paraît que les défenseurs et les amis de M. Horace de Carbuccia souhaitaient que le procès de lancien directeur de Gringoire se déroulât à linsu des chroniqueurs judiciaires et avec le minimum de publicité. On peut se demander pourquoi, car si jamais un accusé dintelligences avec lennemi fut autant loué, célébré, vanté pour son patriotisme, sa générosité, sa résistance, ce fut bien celui-là. Des témoins de laccusation, qui nen avaient que le nom, à ceux de la défense, ce fut un palmarès déloges. Ce fut à qui raconterait comment le directeur de ce journal pourfendeur de juifs, de francs-maçons, de résistants, abrita des juifs, sauva des francs-maçons, aida des résistants. Les juges militaires ont donc prononcé lacquittement, et leur jugement a été accueilli sans surprise, tout comme en 1945 [sic pour 1944, le 29 décembre 1944] lopinion publique avait accueilli sans surprise la condamnation à mort de Henri Béraud, collaborateur du même " Gringoire ". Pourtant, entre la condamnation de Béraud, qui nétait pas la justice, et cet acquittement, la marge est quand même un peu trop grande. M. de Carbuccia sest plu à dire quil laissait toute liberté à ses rédacteurs pour exprimer des sentiments quil a reconnu avoir été les siens de 1940 à 1942. Mais il a attendu 1955 pour venir le proclamer devant la justice. Il a bien fait, dira-t-on, puisque cet « attentisme » lui vaut labsolution totale. Cest bien la morale de ce procès : la fuite, labandon des anciens amis, se révèlent parfois payants. » * * * Fin 1942, après linvasion de la zone libre par larmée allemande (en réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord), la ligne politique de " Gringoire " sinfléchit et cesse son soutien absolu au gouvernement de Vichy. Béraud ignore ces consignes, dictées par le propriétaire du titre, son ami Horace de Carbuccia. Il poursuit ses articles polémiques, particulièrement hostiles à lAngleterre. Après plusieurs interruptions, les articles de Béraud cessent définitivement de paraître dans " Gringoire " en octobre 1943. Horace de Carbuccia pense déjà à lheure où il devra rendre quelques comptes, et cet inconscient de Béraud, qui a fait le succès de son journal, devient gênant, en prévision des temps à venir. On le réduit au silence. De plus, une clause de non-concurrence interdit à Béraud de donner ses articles à un autre journal. Béraud explique cette situation, à ceux qui « depuis dix mois cherchent en vain ma signature dans le journal où jécrivais depuis dix ans », par un libelle, " les Raisons dun silence ", quil confie à une officine éditoriale collaborationniste, les éditions Inter-France (dirigée par Dominique Sordet). « Le 12 janvier 1934, je me suis jeté dans la bataille. Jétais un homme heureux, comblé par la vie, jeune encore, tout à sa tâche, et qui, loin des agitations du forum, poursuivait une uvre entreprise depuis ses débuts dans la vie littéraire. [] Un jour de janvier, en 1934, jai posé la plume du romancier et jai consacré mes veilles aux centaines darticles quon a pu lire dans " Gringoire ". Au service dun idéal qui pouvait contrarier bien des gens parmi les meilleurs, jai renoncé à bien des joies, jai rompu de chères amitiés. [] Quoi quil en soit, lhomme que jétais, absolument étranger à la politique, sest tout à coup jeté dans la mêlée. Pourquoi ? Reportons-nous, je vous prie, à ces jours lointains qui chez tant doublieux ont laissé si peu de traces. On était à la veille du 6 février. Aux miasmes dun régime en pleine crevaison, le cadavre de Stavisky mêlait ses puanteurs. Tout annonçait la guerre et le désastre. A qui voulait ouvrir les yeux, il était clair que le pays légal allait entrainer le pays réel aux catastrophes. On désarmait, on démoralisait notre peuple avant de lenvoyer à la boucherie. [] Que faire ? Ce que nous fîmes : sarcbouter, tenir tête, braver outrages et menaces, dire et redire la vérité, crier infatigablement malheur sur la cité, maudire la guerre, déshonorer les bellicistes, dévoiler leur rôle souterrain dans la préparation du malheur universel, montrer au doigt les stipendiés du massacre. Tel fut le combat nécessaire. [] Or, à la date du 12 novembre 1943, on put lire, en tête de " Gringoire ", un article au titre sibyllin. Ordre durgence exposait un programme assez imprévu. En deux colonnes harmonieusement balancées, le plus violent de nos journaux exhortait sa clientèle à la douceur. Il se plaçait, disait-il, à la pointe du combat pour la réconciliation française. [] Si les mots ont un sens, cette phrase voulait dire : Tout ce qui fut écrit à cette place nétait que mensonge et foutaise. Nous avons, il est vrai, traité de fripouilles un grand nombre dindividus, que nous tenions pour responsables des malheurs de la France. Il nous est même arrivé de réclamer leurs têtes. Nous les prions très humblement de bien vouloir accepter nos excuses. » La diplomatie, le style précautionneux, les demi-mesures, ne furent jamais les premières qualités dHenri Béraud. Il en devrait bientôt payer le prix fort. Horace de Carbuccia rédigea, après la condamnation de Béraud, un " Mémoire en réponse aux Raisons dun silence " (demeuré inédit jusquà sa publication en annexe des " Ecrits de Gringoire ", éditions Consep, 2004-2005). Les jeux étants faits et les sentences tombant (Carbuccia, pour éviter la sienne, est en fuite et ne se rendra quen 1955, le calme revenu), Carbuccia « charge » Béraud (alors que Béraud avait évité de trop le malmener dans les " Raisons dun silence ", refusant de croire à sa malicieuse stratégie : « Non, réellement, non, Horace de Carbuccia na pas voulu ces choses. Moins que personne jen crois mon vieil ami capable. Il connaît mes sentiments, je connais les siens »). Aux accusations de reniement et dopportuniste retournement de veste, Horace de Carbuccia répond : « La vérité est que dans les dernières semaines de 1942 [] jai progressivement modifié la politique de mon journal et bientôt cessé de soutenir le gouvernement de Vichy, et que jai développé la partie littéraire au détriment de la partie politique. [] A quels mobiles ai-je donc obéi ? Pour les comprendre, il faut se souvenir que, dans les dernières semaines de 1942, il se produisit dans le monde des événements auxquels " les Raisons dun silence " ne font aucune allusion : invasion de la zone libre, tentative de rapt par les Allemands de la flotte française de Toulon, licenciement imposé de larmée darmistice, occupation par les Italiens de la Corse, du sud-est de la France, de la Tunisie, odieuses revendications territoriales italiennes. Jai alors pensé quil fallait renoncer à tout espoir de réconciliation avec lAllemagne, que larmée qui se constituait en Afrique, serait larmée de la libération, que les Français devaient sunir face à loccupant [] Bref, il mapparut impossible de faire en zone militairement occupée le même journal quen zone libre. » Les uvres de Carbuccia étaient mieux écrites et plus convaincantes, quand Béraud tenait sa plume.
38 lettres manuscrites dHenri Béraud à Pauline Teillan-Dullin, du 2 février 1917 au 31 décembre 1949. La longueur de ces lettres va dun seul à une dizaine de feuillets (toujours rédigés au seul recto). En tout : 90 feuillets, certains à en-tête des journaux où écrivait Béraud (Bonsoir, Le Petit Parisien) où des hôtels européens où lavaient conduit ses reportages (Shelbourne Hotel, Dublin ; Hotel Bristol, Wien ; Excelsior, Roma) ; plusieurs enveloppes sont conservées. Pauline Teillan-Dullin a numéroté les lettres que lui envoyait Béraud. Celles que nous avons retrouvées commencent avec la lettre n° 17 (2 février 1917) hormis une enveloppe vide, à ladresse de Pauline Teillan-Dullin, datée du 12 novembre 1916 par le cachet de la poste) ; elles cessent avec la lettre n° 78 (31 décembre 1949). Suit un dossier darticles de presse consacrés au procès dHenri Béraud (articles de François Mauriac, Pierre Brisson, Lucien Rebatet, Sacher Basoche [pseudonyme de Louis Truc], Fernand Pouey), puis à sa libération. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Henri Béraud fut toujours très discret sur sa vie amoureuse. Après un bref mariage avec Marie-Joséphine Maulet (qui se fit et défit en 1912), trois femmes partagèrent la vie de Béraud de façon durable : Marthe Deladune, peintre et danseuse, qui fut sa compagne de 1913 jusquen 1928, date à laquelle, atteinte de troubles psychiatriques, elle mourut dans lasile où elle avait dû être internée ; Maryse Dalbret, sa secrétaire, avec laquelle il se lie en 1927, et qui le quitte en 1937 (mais elle continua dêtre sa secrétaire) ; Germaine Langlade, née Batailler, qui sera son épouse de 1940 jusquà la mort dHenri Béraud en 1958 elle lui survivra jusquen 1989, ne quittant jamais les Trois-Bicoques de Saint-Clément-des-Baleines. /// La correspondance que nous proposons ici met au jour une liaison inconnue des biographes et des spécialistes plus longue que celles précédemment citées, et parallèle à elles. Il sagit dun amour de jeunesse, concrétisé à lâge adulte. Le contexte et les détails de lhistoire nous manquent. Mais cette affaire est compliquée, heurtée, soumise à des nombreuses crises. Que les deux protagonistes soient mariés (mais pas lun avec lautre) complique évidemment la situation. Cet amour dHenri Béraud, jusquaujourdhui resté inconnu, est Pauline Teillan, née Dullin. Elle est la sur du grand acteur Charles Dullin, qui, avec Albert Londres, fut le plus grand ami lyonnais du jeune Béraud. La correspondance que nous avons mise au jour commence en 1917, par de très belles et déchirantes lettres écrites au front, en Picardie. Elle dure sans interruption jusquen décembre 1949 dernière lettre envoyée par Béraud, de son pénitencier de lIle de Ré, après la mort de Charles Dullin. Pauline Teillan-Dullin a soigneusement conservé et numéroté les lettres de Béraud. Son dossier contient aussi plusieurs articles relatifs au procès de Béraud, puis à sa libération. Pauline Teillan-Dullin reste très discrète sur Henri Béraud dans son beau livre de mémoires, " les Ensorcelés du Chatelard ". En revanche, Béraud, évoque Pauline Dullin avec tendresse dans " Quas-tu fait de ta jeunesse ? " : « Dullin arrivait de sa Savoie natale. Dernier de seize enfants, il avait grandi dans une espèce de métairie féodale [« le Chatelard »], flanquée de tours où nichaient des corneilles. A la mort des parents, sa sur Pauline lavait appelé auprès delle. Aussi belle que noble, elle était comme un vivant reflet de Lucile, et nous avions tous pour elle les yeux de René [allusion à Lucile et René de Chateaubriand]. Cette femme admirable avait adopté Charles comme un fils. Elle partageait ses rêves, et sans doute fut-elle la première à comprendre ce quil avait en lui de courage et de foi » (Quas-tu fait de ta jeunesse ?,III, I) /// Ces lettres dHenri Béraud à Pauline Teillan-Dullin donnent à voir un personnage bien différent de celui quil sest lui-même appliqué à construire pour le public. Très sensible, angoissé et insatisfait, en proie au doute, très critique envers lui-même, il semble être le contrepoint du pamphlétaire redouté, de lhomme puissant et fort en gueule, dont sa réputation a laissé une image construite et fallacieuse.-
« Numéro consacré à Henri Béraud ». 3 photographies hors texte. 24 pages. 1/20 sur vergé de Hollande, avec la signature autographe dHenri Béraud sous son portrait photographique hors texte. Mention « Edition de luxe » sur la couverture. Pages en partie non coupées. Très bel exemplaire. Rare en tirage ordinaire ; improbable en tirage de luxe. Nous joignons un exemplaire de lédition fac-simile réalisée vers 2005 par lAssociation Rétaise des Amis dHenri Béraud. /// « Entretien avec Henri Béraud », par Robert Valette. « Henri Béraud, reporter », par Georges Peeters. « Nouveaux pauvres et matériel humain », par Henri Béraud. « Henri Béraud, pamphlétaire », par Georges Machin. « Henri Béraud, écrivain français », par Raoul Follereau. « Béraud, moraliste », par Christian Tézé.
LA REVUE DES VISAGES. « Critique, littéraire, artistique ». Villeneuve Saint-Georges (Seine-et-Oise). Directeur : Georges Machin. In-4° agrafé. Cette revue, rare et peu connue, débuta sa parution en 1923 sous le titre des " Passereaux " elle semble devenir " Revue des Visages " en 1928, tout en poursuivant la numérotation commencée sous les " Passereaux ". Elle cessa de paraître en 1931. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
ENSEMBLE DE 234 NUMEROS DE " GRINGOIRE ". Du n° 313 (2 novembre 1934) au n° 795 et dernier paru (26 mai 1944). Ensemble en état convenable. Les numéros ont été pliés horizontalement et verticalement ce qui est inévitable en raison du très grand format de ce journal. Certains numéros sont un peu usés à lendroit de ces pliures. La mauvaise qualité du papier de guerre a aussi rendu la conservation de ces journaux difficile. Mais, répétons-le, lensemble est en condition très acceptable. /// Ninsistons pas sur la rareté de ces journaux proscrits à la Libération. Beaucoup de collections, qui pouvaient se transformer en dangereuses pièces à conviction, entre les mains dépurateurs expéditifs, ont fini dans les cheminées ou les poêles à charbon. Doù la rareté de " Gringoire ", malgré limportance exorbitante de ses tirages et de ses ventes. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Le journal hebdomadaire " Gringoire " fut fondé en 1928 par Horace de Carbuccia. Horace de Carbuccia, Corse dascendance aristocratique génoise, doté dun indéniable sens des affaires, fera de ce journal un des plus populaires de son temps, atteignant un tirage de 700.000 exemplaires. Parallèlement, il développe une activité déditeur, elle aussi couronnée de succès, avec les éditions de France. Il sera député de la Corse de 1932 à 1936. Son salon de lavenue Foch fut un des plus courus de lépoque, où fréquentait le meilleur monde politique et littéraire. A ses débuts, " Gringoire " se situe politiquement au centre droit. Son style est déjà pamphlétaire, avec le communisme comme cible principale. Foncièrement germanophobe et antihitlérien, Gringoire prend pourtant position contre la guerre avec lAllemagne, en raison de la faiblesse militaire française. A partir de 1936, lidéologie droitiste et nationaliste de " Gringoire " saccentue. Le journal soppose ouvertement au gouvernement de Front populaire. Antijudaïsme et xénophobie saccentuent (alors même que plusieurs auteurs juifs collaborent à " Gringoire " : Romain Gary, Joseph Kessel, Irène Némirovsky). /// Une campagne, restée fameuse, est menée contre Roger Salengro (accusé de désertion pendant la Première Guerre mondiale), qui conduira au suicide le ministre de lIntérieur du gouvernement Blum. /// Après la défaite de juin 1940, " Gringoire " se replie à Marseille, puis à Clermont-Ferrand (pas trop loin de Vichy). Notons que jamais le journal ne sera diffusé en zone occupée. Sa ligne politique suit fidèlement le programme de la Révolution nationale, jusquen 1943. Le 795e et dernier numéro de Gringoire parait le 26 mai 1944. /// Cest en 1928 que Béraud, alors un des plus célèbres et des mieux payés journalistes de France, rejoint la rédaction de " Gringoire " notamment pour y retrouver son ami Joseph Kessel. Lévolution politique de Béraud qui, venu de la gauche socialiste penche de plus en plus à droite après laffaire Stavisky, suit lévolution politique de " Gringoire ". Il en devient, avec André Tardieu, un des plus virulents éditorialistes, mettant ses talents de polémiste au service de causes quil avait naguère combattues. Cela lui vaudra, en septembre 1944, dêtre arrêté puis jugé en deux jours, cest-à-dire : condamné à mort pour intelligences avec lennemi. Ce qua dexagéré et de fallacieux cette décision judiciaire est manifeste. Béraud na eu aucun contact avec loccupant. Deux de ses livres ont figuré sur la liste Otto : " Trois ans de colère " et " Vienne, clef du monde ". Ce procès ne peut cacher sa dimension de règlement de comptes ; sous le prétexte infamant de « collaboration avec loccupant », les nombreux ennemis quil a su sattacher font payer à Béraud des années décrits polémiques et, éventuellement, diffamatoires. La campagne contre Salengro pèse lourd dans ce jugement. Et aussi le pamphlet " Faut-il réduire lAngleterre en esclavage ? " Lamiral marseillais Emile Muselier « inventeur » du symbole de la Croix de Lorraine réclame sa mort : Béraud avait osé le traiter d « amiral de bateau-lavoir ». De nombreux intellectuels trouvent injuste ce procès particulièrement François Mauriac et interviennent en faveur du condamné à mort. In extremis, le général de Gaulle lui accordera sa grâce et la peine de mort sera commuée en détention à perpétuité. Horace de Carbuccia, moins naïf et ballot que Béraud et surtout ancien député, pourvu dun des meilleurs carnet dadresses de Paris se fera discret, prendra le maquis dans son île, et ne sera « jugé » quen 1955, le calme revenu et la soif de vengeance assouvie. Citons à ce propos larticle plein dironie de Jean-Marc Théolleyre, chroniqueur judiciaire du " Monde ", paru le 21 octobre 1955 : « Il paraît que les défenseurs et les amis de M. Horace de Carbuccia souhaitaient que le procès de lancien directeur de " Gringoire " se déroulât à linsu des chroniqueurs judiciaires et avec le minimum de publicité. On peut se demander pourquoi, car si jamais un accusé dintelligences avec lennemi fut autant loué, célébré, vanté pour son patriotisme, sa générosité, sa résistance, ce fut bien celui-là. Des témoins de laccusation, qui nen avaient que le nom, à ceux de la défense, ce fut un palmarès déloges. Ce fut à qui raconterait comment le directeur de ce journal pourfendeur de juifs, de francs-maçons, de résistants, abrita des juifs, sauva des francs-maçons, aida des résistants. Les juges militaires ont donc prononcé lacquittement, et leur jugement a été accueilli sans surprise, tout comme en 1945 [sic pour 1944, le 29 décembre 1944] lopinion publique avait accueilli sans surprise la condamnation à mort de Henri Béraud, collaborateur du même Gringoire. Pourtant, entre la condamnation de Béraud, qui nétait pas la justice, et cet acquittement, la marge est quand même un peu trop grande... M. de Carbuccia sest plu à dire quil laissait toute liberté à ses rédacteurs pour exprimer des sentiments quil a reconnu avoir été les siens de 1940 à 1942. Mais il a attendu 1955 pour venir le proclamer devant la justice. Il a bien fait, dira-t-on, puisque cet « attentisme » lui vaut labsolution totale. Cest bien la morale de ce procès : la fuite, labandon des anciens amis, se révèlent parfois payants. » /// Fin 1942, après linvasion de la zone libre par larmée allemande (en réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord), la ligne politique de " Gringoire " sinfléchit et cesse son soutien absolu au gouvernement de Vichy. Béraud ignore ces consignes, dictées par le propriétaire du titre, son ami Horace de Carbuccia. Il poursuit ses articles polémiques, particulièrement hostiles à lAngleterre. Après plusieurs interruptions, les articles de Béraud cessent définitivement de paraître dans Gringoire en octobre 1943. Horace de Carbuccia pense déjà à lheure où il devra rendre quelques comptes, et cet inconscient de Béraud, qui a fait le succès de son journal, devient gênant, en prévision des temps à venir. On le réduit au silence. De plus, une clause de non-concurrence interdit à Béraud de donner ses articles à un autre journal. Béraud explique cette situation, à ceux qui « depuis dix mois cherchent en vain ma signature dans le journal où jécrivais depuis dix ans », par un libelle, " les Raisons dun silence ", quil confie à une officine éditoriale collaborationniste, les éditions Inter-France (dirigée par Dominique Sordet). « Le 12 janvier 1934, je me suis jeté dans la bataille. Jétais un homme heureux, comblé par la vie, jeune encore, tout à sa tâche, et qui, loin des agitations du forum, poursuivait une uvre entreprise depuis ses débuts dans la vie littéraire. [] Un jour de janvier, en 1934, jai posé la plume du romancier et jai consacré mes veilles aux centaines darticles quon a pu lire dans " Gringoire ". Au service dun idéal qui pouvait contrarier bien des gens parmi les meilleurs, jai renoncé à bien des joies, jai rompu de chères amitiés. [] Quoi quil en soit, lhomme que jétais, absolument étranger à la politique, sest tout à coup jeté dans la mêlée. Pourquoi ? Reportons-nous, je vous prie, à ces jours lointains qui chez tant doublieux ont laissé si peu de traces. On était à la veille du 6 février. Aux miasmes dun régime en pleine crevaison, le cadavre de Stavisky mêlait ses puanteurs. Tout annonçait la guerre et le désastre. A qui voulait ouvrir les yeux, il était clair que le pays légal allait entrainer le pays réel aux catastrophes. On désarmait, on démoralisait notre peuple avant de lenvoyer à la boucherie. [] Que faire ? Ce que nous fîmes : sarcbouter, tenir tête, braver outrages et menaces, dire et redire la vérité, crier infatigablement malheur sur la cité, maudire la guerre, déshonorer les bellicistes, dévoiler leur rôle souterrain dans la préparation du malheur universel, montrer au doigt les stipendiés du massacre. Tel fut le combat nécessaire. [] Or, à la date du 12 novembre 1943, on put lire, en tête de " Gringoire ", un article au titre sibyllin. Ordre durgence exposait un programme assez imprévu. En deux colonnes harmonieusement balancées, le plus violent de nos journaux exhortait sa clientèle à la douceur. Il se plaçait, disait-il, à la pointe du combat pour la réconciliation française. [] Si les mots ont un sens, cette phrase voulait dire : Tout ce qui fut écrit à cette place nétait que mensonge et foutaise. Nous avons, il est vrai, traité de fripouilles un grand nombre dindividus, que nous tenions pour responsables des malheurs de la France. Il nous est même arrivé de réclamer leurs têtes. Nous les prions très humblement de bien vouloir accepter nos excuses. » La diplomatie, le style précautionneux, les demi-mesures, ne furent jamais les premières qualités dHenri Béraud. Il en devrait bientôt payer le prix fort. Horace de Carbuccia rédigea, après la condamnation de Béraud, un " Mémoire en réponse aux Raisons dun silence " (demeuré inédit jusquà sa publication en annexe des " Ecrits de Gringoire ", éditions Consep, 2004-2005. Les jeux étants faits et les sentences tombant (Carbuccia, pour éviter la sienne, est en fuite et ne se rendra quen 1955, le calme revenu), Carbuccia « charge » Béraud (alors que Béraud avait évité de trop le malmener dans les Raisons dun silence, refusant de croire à sa malicieuse stratégie : « Non, réellement, non, Horace de Carbuccia na pas voulu ces choses. Moins que personne jen crois mon vieil ami capable. Il connaît mes sentiments, je connais les siens »). Aux accusations de reniement et dopportuniste retournement de veste, Horace de Carbuccia répond : « La vérité est que dans les dernières semaines de 1942 [] jai progressivement modifié la politique de mon journal et bientôt cessé de soutenir le gouvernement de Vichy, et que jai développé la partie littéraire au détriment de la partie politique. [] A quels mobiles ai-je donc obéi ? Pour les comprendre, il faut se souvenir que, dans les dernières semaines de 1942, il se produisit dans le monde des événements auxquels " les Raisons dun silence " ne font aucune allusion : invasion de la zone libre, tentative de rapt par les Allemands de la flotte française de Toulon, licenciement imposé de larmée darmistice, occupation par les Italiens de la Corse, du sud-est de la France, de la Tunisie, odieuses revendications territoriales italiennes. Jai alors pensé quil fallait renoncer à tout espoir de réconciliation avec lAllemagne, que larmée qui se constituait en Afrique, serait larmée de la libération, que les Français devaient sunir face à loccupant [] Bref, il mapparut impossible de faire en zone militairement occupée le même journal quen zone libre. » Les uvres de Carbuccia étaient mieux écrites et plus convaincantes, quand Béraud tenait sa plume.
Collection suivie et complète des 72 numéros en 72 fascicules. Ensemble en très bon état (seule la couverture du n° 3 est un peu défraîchie). Collection complète très difficile à réunir.
Lyon. Fondateurs : Henri Béraud & Edmond Locard. Directeurs : Henri Béraud & Edmond Locard (puis, à partir de juillet 1913, Edmond Locard seul. In-4° agrafé. 72 numéros ont paru en 72 livraisons, chaque dimanche, du 20 octobre 1912 au 8 mars 1914. /// En octobre 1912, Henri Béraud et Edmond Locard (le futur grand criminologue et précurseur de la police scientifique) fondent ensemble lhebdomadaire dominical " le Septième Jour ", qui obtient immédiatement un grand succès. Béraud soccupe de la critique artistique (il nest alors lauteur que de confidentielles plaquettes de poèmes et de quelques monographies sur les peintres lyonnais) et Locard de la critique musicale (fin connaisseur, il collabore également à la " Revue musicale " de Léon Vallas, et tient la même rubrique au " Lyon Républicain "). La collaboration entre les deux hommes dure jusquen juin 1913. A cette date, un différend les oppose (à propos de la musique de Massenet, que Béraud défendait et que Locard méprisait laffaire, dit-on, se régla par un duel). Béraud laissa donc " le Septième Jour " à Locard et partit fonder sa propre revue, " lOurs ". /// Dans " le Septième Jour ", Béraud a la possibilité décrire des articles de longue haleine (cest lui qui dirige !). Pour cette raison, lensemble de ces articles constitue une somme importante décrits peu connus (particulièrement décrits sur la peinture), jamais repris en volume. Deux collections en bibliothèques publiques, à la B.N. et à Lyon. /// Liste des articles de Béraud parus dans " le Septième Jour ", du n° 1 de la première année (20 octobre 1912) au n° 26 de la deuxième année (29 juin 1913) : - 1ère ANNEE : - N° 1 (20 oct. 1912). « A propos du Salon dAutomne Peintres et bourgeois ».- N° 2 (27 oct. 1912). « Au Salon dAutomne Peintres amateurs ».- N° 4 (10 nov. 1912). « Au Salon dAutomne Des peintres ».- N° 5 (17 nov. 1912). « Homais critique dart ».- N° 6 (24 nov. 1912). « Lauriers du Porche ».- N° 8 (8 déc. 1912). « Le Prix de la Gloire Claque et claqueurs ».- N° 10 (Noël 1912). « Monsieur Bigre, lhomme aux journaux ».- N° 11 (29 déc. 1912). « Une Insurrection ». - 2e ANNEE : - N° 1 (5 janv. 1913). « Emeutes et monômes ».- N° 3 (19 janv. 1913). « LExposition dEugène Brouillard » et « Jacques Martin ».- N° 6 (9 fév. 1913). « La Cavalcade imaginaire ».- N° 8 (23 fév. 1913). « Vlà lPrintemps ».- N° 9 (2 mars 1913). Les Jeux du cirque vers lan 1910 ap. J.-C., (signé « Henryk Sienkiewicz », Henry Béraud, trad.)- N° 13 (30 mars 1913). « M. Paul Duvivier ».- N° 15 (13 avril 1913). « M. Charles Moncharmont ».- N° 16 (20 avril 1913). « Physiologie du critique dart ».- N° 17 (27 avril 1913). « Défense et illustration des folliculaires ».- N° 18 (4 mai 1913). « Noblesse oblige ».- N° 19 (11 mai 1913). « Me Claude Valansio, le ténor du Palais».- N° 21 (25 mai 1913). « M. Lefranc naime pas Guignol ».- N° 23 (8 juin 1913). « M. Camille Roy, Prince des chansonniers lyonnais ».- N° 24 (15 juin 1913). « Mécène candidat ».- N° 26 (29 juin 1913). « Huit jours à Paris » [pendant lesquels Béraud assiste, admiratif, à la répétition générale du " Sacre du Printemps "]. /// Peut-être aussi sont-ils siens quelques articles, parmi ceux signés Saint-Jean dOcre, Louis Labbé, M. le Proviseur, Silex, Chiencrevet. Autres articles de : Emilien Comte, Paul Cuminal, Dalph & Marga, Charles Fénestrier, Franc-Nohain, Hop-Frog, Edmond Locard, Maurice-Mignon, Marc Sauzay, Louis Touchagues, Zanetto Dessins de : Emilien Comte, Ferdinand Fargeot, Gambier, Jules-Pierre, Francisque Laurent, Marc, Francis Martin, Sap, Touchagues, Barnabé X. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Réunion, en un volume in-4° sous reliure demi-toile bleue avec pièce de titre en maroquin rouge, du manuscrit de cet article et de ses cinq versions tapuscrites successives. Les 31 pages du manuscrit, sur papier vert deau, rédigées au seul recto, sont montées sur onglets, de même que les 60 pages des cinq versions tapuscrites. Les versions tapuscrites successives sont abondamment corrigées, de la main de Béraud, et modifiées par ajouts ou suppressions. Sur la page de garde, envoi autographe dHenri Béraud « à Josiane et Henri [Jarricot] ce souvenir de Noël, pour Pâques ». Provenance : Bibliothèque du médecin homéopathe lyonnais Henri Jarricot. Bon document, en parfait état.
Il sagit dun article important, qui fut riche en conséquences néfastes pour son auteur. Il pèsera dans son procès en faveur de sa condamnation. Dès sa publication, cet article suscita une vague de protestations, dont celle de Joseph Kessel (lettre ouverte parue dans GRINGOIRE n° 430 du 5 février 1937) qui en prit motif pour mettre fin à leur ancienne amitié (rappelons que cest Kessel, sans doute missionné par Carbuccia, qui avait demandé à Béraud de le rejoindre à Gringoire. Dans " les Derniers beaux jours " (II, VI), Béraud dira de Kessel, sans daigner le nommer, quil fut, « le seul homme réellement méprisable à qui jai fait laumône aveugle de mon amitié »). /// Larticle commence, préventivement, sur un rappel par Béraud du discours quil prononça, le 7 octobre 1923, à Médan, en commémoration de lanniversaire dEmile Zola. Le souvenir de lAffaire Dreyfus était alors encore vif, et Béraud célébra le rôle de Zola et la victoire du droit sur les préjugé de race et de confession. A la fin de son discours, un inconnu vint lui serrer la main et le remercier : le commandant Alfred Dreyfus lui-même. Puis, après ce «flashback», Béraud revient à son temps présent, à la France du Front populaire. Dans un article précédent, Béraud sen était pris à Léon Blum en le qualifiant de « chef des Hébreux » - ce dont certains de ses coreligionnaires sétaient émus. Béraud se défend daucune intention raciste ; il ne fait que souligner la mainmise dun groupe religieux sur les rouages de létat : « Il sagit, sil vous plaît, daller aux rouages essentiels de la machine gouvernementale ; il sagit de nous rendre aux points où se tiennent les leviers de commande et de demander à ceux qui manuvrent ces leviers de bien vouloir nous montrer leurs états-civils ». Sensuit une longue liste de chefs de cabinets et de conseillers ministériels aux patronymes juifs, et ainsi désignés. Et Béraud de préciser : « La plupart dentre eux, pour ne pas dire tous, nont dautres titres à se trouver où ils sont que la faveur du maître qui les y a mis ». « Lan prochain, à Parisalem, les élèves des grandes écoles pourront se préparer au commerce des ceintures. [] Maints commis, blanchis sous le harnois, se feront un plaisir de laisser leur place aux vrais élus du Front populaire. Et tous se consoleront, en lisant aux lueurs du chandelier à sept branches, la liste officielle et complète des gagnants de la loterie du 6 mai. » /// « Minuit, Chrétiens ! » fut recueilli en 1938 dans Popu-Roi (Chapitre III : « Une Histoire juive »).
Editions de France. Collection « Notre Temps ». 20 octobre 1926. In-8°, reliure bradel demi-chagrin, couverture conservée (reliure moderne). 244 pages. E.O. 1/18 sur japon impérial. [18 japon impérial / 80 hollande / 238 pur fil Lafuma / 1.525 alfa]. Très bel exemplaire. (Dupont, 25). /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Articles parus dans " le Journal " du 18 septembre au 15 octobre 1926. /// Si Béraud était allé en U.R.S.S. dans des dispositions favorables (mais terriblement déçues), il retournait en Allemagne (y étant déjà allé en reportage pour " luvre ", en 1919, pour assister aux derniers feux de la révolte spartakiste) dans un état desprit beaucoup plus hostile : il naimait guère ce pays et ses habitants qui, comme pour beaucoup dhommes de sa génération, resteraient toujours des «Boches ». Ce qui frappe dabord, dans le récit de Béraud, ce sont les similitudes avec son reportage en U.R.S.S. Même population conditionnée, hagarde, décérébrée. « Berlin se débauche lugubrement. Les enfants eux-mêmes jouent sans bruit. On y éprouve le même ennui, qui naît de luniformité et que lénormité dans la monotonie développe à linfini. » Mais le grand mérite de Béraud est davoir été un des premiers, lors de ce reportage, à avoir alerté ses lecteurs, et son pays, sur les dangers de la montée en puissance de lhitlérisme et de ses conséquences. Certes, en avril 1923, le putsch dHitler a échoué. Mais Béraud constate que le bellicisme revanchard quil incarne ne sest pas éteint pour autant. Au contraire. Il a vu « les reîtres chanteurs de Nuremberg, avec leurs bannières fascistes parées de têtes de morts et leurs drapeaux rouges à croix gammées ». Avec une prémonition étonnante (rappelons que nous sommes en 1926), Béraud va même plus loin dans sa mise en garde : « Nous navons aucune idée en France de ce que peut être lantisémitisme des réactionnaires allemands. Ce nest ni une opinion ni un sentiment, cest une passion, une véritable obsession dintoxiqués qui peut aller jusquau crime. Ils sont les Aryens contre les Sémites et ils se voudraient des âmes dexterminateurs. La croix gammée, qui est leur enseigne, ne symbolise pas autre chose quune impitoyable lutte de races. Contre le Juif, contre la République, un seul recours : la Hakenkreuz, la croix gammée. » « Faut-il rappeler tant de vains avertissements, tant dappels inutiles, tant de cris désespérés ? », demande rétrospectivement Béraud dans la préface de " Quas-tu fait de ta jeunesse ? " Dans le même temps, et même beaucoup plus tard, Léon Blum multipliait les commentaires lénifiants sur la montée du nazisme, stupidement persuadé quHitler « sinclinerait demain devant la légalité internationale ». /// Ici est peut-être le lieu daborder la question dHenri Béraud et lantisémitisme. Sa réputation nest plus à faire, mais elle est un peu simplificatrice, voire simpliste. Pour schématiser, disons quil y a deux Béraud. Le premier, fils dun homme de gauche dreyfusard, adopte les idées de son père. Aucune trace dantisémitisme dans la première partie de son uvre au contraire, comme on vient de le lire dans lextrait cité de " Ce que jai vu à Berlin ". La fracture a lieu en 1936 avec laffaire Stavisky. « Laffaire Stavisky et ses suites ont eu pour effet de pousser vers les extrêmes de larges secteurs dopinion issus des droites libérales ou conservatrices. La dérive de Béraud, comme celle de Carbuccia et de " Gringoire ", sinscrit dans le processus général de radicalisation xénophobe et antiparlementaire qui trouve son expression la plus spectaculaire dans les émeutes du 6 février 1934 et qui influe jusquen 1940 sur la vie politique française. » La précédente citation est extraite dun article de Simon Epstein, « Henri Béraud (1885-1958), un poids lourd de lantisémitisme », disponible sur le site web de Cairn.info.Nous y renvoyons, puisquil ny a rien de plus complet sur ce sujet.
« LETTRE À LA TOURANGELLE ». (2 pages, texte sur 3 colonnes). Portrait amical dAndré Billy par Henri Béraud. Le même numéro contient un entretien dHenri Béraud avec Pierre Bost, dans le cadre dune enquête sur « Les écrivains et la politique ». Bon état. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
LES ANNALES POLITIQUES ET LITTÉRAIRES. « Grande revue moderne de la vie littéraire ». Fondateur : Adolphe Brisson. Directeur (à lépoque où Béraud y écrit) : Pierre Brisson. In-4° agrafé. Environ 64 pages par numéro. Les Annales politiques et littéraires ont paru de juillet 1883 jusquen 1971. Pierre Brisson, fils du fondateur des Annales et directeur de 1925 à 1939 (puis historique directeur du Figaro, de 1934 à 1964), fut un des meilleurs et plus fidèles amis dHenri Béraud (qui dresse son portrait dans " les Derniers beaux jours ", VI, III). /// Henri Béraud collabora régulièrement à cette institution quétaient les Annales politiques et littéraires (avec, entre autres, Paul Morand, Pierre Mac Orlan, André Salmon, Colette, Francis Carco, Jacques de Lacretelle, André Maurois). Il réserva à cette revue la primeur de plusieurs romans.
Collection complète, du n° 1 (janvier 1918) au n° 6 (mai 1919). Rare collection complète en bon état. /// Textes de Pierre Argence, Henri Béraud, Francis Carco, Louis Chadourne, Georges Champeaux, Henri Dalby, Marthe Deladune, Fernand Divoire, Georges Duhamel, Gabriel-Joseph Gros, Paul Lintier, Marius Mermillon, Paul Vaillant-Couturier, Charles Vildrac Couvertures illustrées par Jean Deville, Jacques Laplace, Marthe Deladune /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
LES JOURNÉES DE MCMXVIII [& de MCMXIX]. « Recueil dart et de littérature ». Paris (2, passage Charles-Albert). Comité de rédaction : Henri Barbusse, Henri Béraud, Francis Carco, Georges Champeaux, Gabriel-Joseph Gros, Marius Mermillon. Grand in-8° agrafé. 6 numéros ont paru en 6 livraisons, de janvier 1918 à mai 1919. (Admussen, 115 & 116)
Un feuillet de grand format, à en-tête du Grand Café de Londres, de Grenoble, rédigé recto et verso à lencre marron. Très bon état. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Voici une lettre qui, eût-elle été entre les mains de Roger Salengro et de sa défense, aurait pu peser lourd dans la campagne que Béraud mena contre lui en 1936, et qui conduisit au suicide le ministre de lIntérieur du gouvernement de Léon Blum. Béraud accusait Salengro dantimilitarisme (pour des écrits de jeunesse) et, surtout, davoir déserté pendant la Première Guerre mondiale. Béraud menait cette campagne au nom des anciens combattants contre les lâches. La lettre que nous produisons montre un Béraud alors moins attaché aux valeurs militaires, ayant de plus importants projets que de servir larmée française. 1907. Béraud a 22 ans. Lheure est venue (il est même un peu tard) deffectuer son service militaire. Il est affecté à un régiment de chasseurs alpins, basé à Grenoble. Au printemps 1907, il effectue sa période préparatoire. Il a déjà chargé un avocat (Me Gaston Kahn) de trouver un moyen de lui éviter ce service militaire. De Grenoble, il lui écrit cette lettre désespérée, pour quil « le tire de là ». En voici de larges extraits : « Je ne reçois aucune nouvelle au sujet des demandes faites par vous en ma faveur. Cependant le métier devient de plus en plus dur. Ce sont des marches, des marches et encore des marches, toutes fournies à des allures invraisemblables à travers monts et vaux, et doù lon arrive le corps brisé, lesprit anéanti. Autant, au début, jeus limpression que je résistais à lavachissement général du milieu, autant je sens pousser sur mon crâne les champignons de la bêtise soldatesque. Il nest que vous pour me tirer de là, mon cher Maître. Dites-moi donc, sil vous plaît, où cela peut en être et de quelle façon il faut mattendre à en être averti. Le départ pour la campagne alpine le comble de toutes ces misères nest quune question de semaines et telle est mon appréhension de ce qui mattend là-haut, que je ferais tout plutôt que dy monter. Pardonnez-moi mon insistance en pensant à ce quune pareille vie a de désespérant pour un homme que rien na préparé à de pareilles fatigues » Lintervention de Me Gaston Kahn sera efficace, puisque Béraud neffectuera que deux mois de service militaire (octobre-novembre 1907). En revanche, il participera activement à la Première Guerre mondiale, rejoignant le front le 2 septembre 1914 en qualité de lieutenant dartillerie, démobilisé le 14 décembre 1918 (sur intervention de Gustave Téry, patron de " luvre ", qui souhaitait sattacher ses services (cf. " Les Derniers beaux jours ",I, I).
Après avoir débuté aux " Annales politiques et littéraires ", où il succède à son père, Pierre Brisson est devenu en 1934 directeur du Figaro. Sous sa direction, le célèbre quotidien connaît son âge dor. Pierre Brisson fut un des meilleurs et des plus infaillibles amis dHenri Béraud. Comme lui pétainiste et antiallemand, il sut cependant, mieux que lui, gérer la période davant-paix, en se rapprochant des milieux résistants à fin de lannée 1942. (Il faut dire quil était difficile de se montrer moins avisé et plus balourd que Béraud dans ces circonstances). La fidélité et le soutien sans faille de Germaine Béraud envers son époux même posthumes, comme nous le montrent ces deux lettres ont souvent et à juste titre été soulignés. Ces deux lettres en donnent encore la preuve : 1/ Lettre manuscrite sur carte bristol. Saint-Clément-les-Baleines, le 28 septembre 1964. Germaine Béraud demande à Pierre Brisson, qui dispose alors dune forte influence, « de bien vouloir [s]occuper dune édition possible des livres dHenri ». Il nest pas sûr que Pierre Brisson ait eu le temps de sen occuper ; il meurt trois mois plus tard. 2/ Lettre manuscrite au recto dun feuillet. Saint-Clément-les-Baleines, le 5 janvier 1965. Lettre de condoléance de Germaine Béraud après la mort soudaine de Pierre Brisson, le 31 décembre 1964, des suites dun A.V.C.
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« HENRI BÉRAUD », par André Billy. (2 pages, texte sur 3 colonnes). Bon état. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
LES ANNALES POLITIQUES ET LITTÉRAIRES. « Grande revue moderne de la vie littéraire ». Fondateur : Adolphe Brisson. Directeur (à lépoque où Béraud y écrit) : Pierre Brisson. In-4° agrafé. Environ 64 pages par numéro. Les Annales politiques et littéraires ont paru de juillet 1883 jusquen 1971. Pierre Brisson, fils du fondateur des Annales et directeur de 1925 à 1939 (puis historique directeur du Figaro, de 1934 à 1964), fut un des meilleurs et plus fidèles amis dHenri Béraud (qui dresse son portrait dans " les Derniers beaux jours ", VI, III). /// Henri Béraud collabora régulièrement à cette institution quétaient les Annales politiques et littéraires (avec, entre autres, Paul Morand, Pierre Mac Orlan, André Salmon, Colette, Francis Carco, Jacques de Lacretelle, André Maurois). Il réserva à cette revue la primeur de plusieurs romans.
« BUVONS DU VIN », par Henri Béraud. Dessins de Hervé Baille. (2 pages, texte sur 2 colonnes). Bon état. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
LES ANNALES POLITIQUES ET LITTÉRAIRES. « Grande revue moderne de la vie littéraire ». Fondateur : Adolphe Brisson. Directeur (à lépoque où Béraud y écrit) : Pierre Brisson. In-4° agrafé. Environ 64 pages par numéro. Les Annales politiques et littéraires ont paru de juillet 1883 jusquen 1971. Pierre Brisson, fils du fondateur des Annales et directeur de 1925 à 1939 (puis historique directeur du Figaro, de 1934 à 1964), fut un des meilleurs et plus fidèles amis dHenri Béraud (qui dresse son portrait dans " les Derniers beaux jours ", VI, III). /// Henri Béraud collabora régulièrement à cette institution quétaient les Annales politiques et littéraires (avec, entre autres, Paul Morand, Pierre Mac Orlan, André Salmon, Colette, Francis Carco, Jacques de Lacretelle, André Maurois). Il réserva à cette revue la primeur de plusieurs romans.
« RETOUR SENTIMENTAL VERS ALPHONSE DAUDET » (6 pages, texte sur 3 colonnes). Bon état. Extrait de la préface d'Henri Béraud aux « uvres complètes illustrées » dAlphonse Daudet, aux éditions Rombaldi. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
LES ANNALES POLITIQUES ET LITTÉRAIRES. « Grande revue moderne de la vie littéraire ». Fondateur : Adolphe Brisson. Directeur (à lépoque où Béraud y écrit) : Pierre Brisson. In-4° agrafé. Environ 64 pages par numéro. Les Annales politiques et littéraires ont paru de juillet 1883 jusquen 1971. Pierre Brisson, fils du fondateur des Annales et directeur de 1925 à 1939 (puis historique directeur du Figaro, de 1934 à 1964), fut un des meilleurs et plus fidèles amis dHenri Béraud (qui dresse son portrait dans " les Derniers beaux jours ", VI, III). /// Henri Béraud collabora régulièrement à cette institution quétaient les Annales politiques et littéraires (avec, entre autres, Paul Morand, Pierre Mac Orlan, André Salmon, Colette, Francis Carco, Jacques de Lacretelle, André Maurois). Il réserva à cette revue la primeur de plusieurs romans.
Contient limportant article de Béraud « MARTIN DU GARD PAR BERAUD DU RHONE » (8 pages, illustré par 11 vignettes de Jean Oberlé), important épisode de l"affaire de la " Croisade des Longues Figures ". Bon état. /// Lors de laffaire de la " Croisade des Longues Figures ", la N.R.F. manda (on pourrait dire : envoya au casse-pipe) Maurice Martin du Gard pour affronter Béraud. Ledit Gardois en devint une des cibles préférées du Rhodanien. En octobre 1927, Maurice Martin du Gard est fait chevalier de la Légion dhonneur par une autre vieille connaissance de Béraud, Edouard Herriot, alors ministre de lInstruction publique et des Beaux-Arts, et bien sûr maire de Lyon. A quel titre ? « Au titre de son journal ! [Du Gard avait fondé les " Petites Affiches littéraires ", et avait en vain tenté dy attirer Béraud, qui préféra rester alors au Mercure de France], aux titres de ses futurs ouvrages ! [Du Gard navait encore rien publié]. Titres nominatifs, titres au porteur ! Sans parler des titres de noblesse, les Martin nétaient-ils pas « de » tout un département ? [Ces Martin dits par eux-mêmes « du Gard », sans doute pour éviter les confusions neurent jamais le moindre quartier de noblesse]. Béraud révèle les coulisses et manigances de cette décoration et comment le réticent Comité dut se plier aux pressions ministérielles. Il amuse aussi son lecteur de quelques bourdes et gaffes du Gardois. « Mais voici linstant, je pense, de vous présenter ce cher Maurice Le chevalier du Gard est long, excessivement long. Ce moins-de-trente-ans est un plus-de-deux-mètres. Mince, pointu, peu articulé, coupé à langlaise, avec ce quil faut de sécheresse dans le drapé et de rigueur dans les entournures. [] Au sommet de cette découpure britannique, il y a une chose extraordinaire : la tête. Cest un objet ovoïde sans bosse, sans creux ni méplats, une sorte de quenelle pour la forme et de ris-de-veau pour le ton. Encore ce blanc, ni mat, ni terne, ni blafard, est-il, en vérité, dune consistance à la fois élastique, dense et moite, dont aucune matière connue ne peut donner lidée, et qui tient le milieu entre le fromage mou jauni et le pain dépice albinos. »
LE CRAPOUILLOT. Fondateur : Jean Galtier-Boissière. In-4° agrafé. Revue fondée en août 1915. Elle a paru, sous de très diverses formules, jusquen février 2017 (en attendant la prochaine résurrection). /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Collection complète, du n° 1 (octobre 1913) au n° 11 (avril 1916). Rare collection complète en très bon état. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
LOURS. « Pamphlet mensuel entièrement rédigé par Henry Béraud ». Lyon (39, rue Servient, puis (à partir du n° 9) 32, rue de Marseille). Fascicules in-8° agrafés. Couvertures illustrées par Sap, Sénard, Jean Deville. 11 numéros ont paru en 11 livraisons, doctobre 1913 à avril 1916. Le onzième et dernier numéro (paru deux ans après le n° 10) est un « numéro de guerre, écrit sur le front », en dépôt chez J. Tadieu, 23, rue Thomassin (« le rédacteur [nétant] visible à Lyon que pendant les permissions »). Rare. (Dupont, 13). /// En octobre 1912, Henri Béraud et Edmond Locard (le futur grand criminologue) fondèrent la revue hebdomadaire " le Septième Jour ". Mais les relations entre les deux hommes senvenimèrent et ils se séparèrent. Locard garda " le Septième Jour ". Béraud sen alla fonder son propre journal, " lOurs ". « Mon journal navait dautre personnel que son fondateur, et il paraissait une fois par mois. Jécrivais seul, je dirigeais, jadministrais, je vendais, jexpédiais, je facturais, je recevais, je balayais. Pour inégal que fût mon caractère, il métait difficile de me disputer avec mes collaborateurs. " LOurs " était un pamphlet. Il paraissait sur une vingtaine de pages, où les personnes modérées ne trouvaient guère leur compte. » (" Quas-tu fait de ta jeunesse ? ", VII, II). " LOurs " obtint rapidement un grand succès et un nombre élevé dabonnés. Son poids sur la vie politique locale fut certain. Et les qualités de pamphlétaire que Béraud déployait dans ses pages dépassèrent les frontières lyonnaises et préparèrent la carrière parisienne qui bientôt soffrirait à lui, et commencerait, en 1917, dans le journal satirique fondé dans les tranchées par Maurice Maréchal (du 74e régiment dartillerie), " le Canard Enchaîné ". (Cf. Jean Butin, pp. 52-57)
Collection complète. 1ère & 2e séries. [Novembre 1921] & [Avril 1922]. Les deux numéros sont en bon état. Nous joignons un exemplaire de lédition fac-simile réalisée en 2000 par lAssociation Rétaise des Amis dHenri Béraud. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Paris (142, rue Montmartre). Editions du Merle Blanc. Directeur : Eugène Merle. Fascicule in-4° agrafé. Deux numéros ont paru en deux livraisons. Le second numéro a fait lobjet dun tirage de luxe de 300 exemplaires sur vélin pur fil Lafuma. (Dupont, 16). /// Chaque numéro présente vingt caricatures par Bib de personnalités du temps (Bib est le pseudonyme du dessinateur Georges Breitel). Ces caricatures sont légendées sans pitié par Henri Béraud. Première série : Aristide Briand, Isadora Duncan, Henri de Rothschild, Lucie Delarue-Mardrus, Mandel, Delcassé, Silvain, Georges Pioch, Maurice Rostand, De Moro-Giafferi, Robert de Flers, Maurice Barrès, Cora Laparcerie, Paul Doumer, G. de la Fouchardière, Arthur Meyer, Mistinguett, André de Fouquières, De Max, Georges Clémenceau. Seconde série : Raymond Poincaré, Gustave Téry, Lucienne Bréval, Dorville, Yvette Guilbert, Edouard Herriot, Lucien Guitry, André Duvernois, Louis Barthou, Georges Courteline, les Frères Isola, Louis Forest, Georges Berr, Georges Carpentier, Mayol, Paul Reboux, André Tardieu, Sarah Bernhardt.
Roanne. Editions Horvath. 1979. Grand in-8°, reliure similicuir, portrait dHenri Béraud appliqué sur le premier plat. 508 pages. E.O. 1/300 exemplaires de luxe, reliés (le tirage courant est broché). Envoi autographe de Jean Butin à Michel Rambaud, doyen de la Faculté des Lettres de Lyon, « en souhaitant quil veuille bien appuyer de son autorité universitaire la cause de ce grand écrivain ». Les exemplaires de luxe sont peu courants. Très bon état.
Ce livre est louvrage de référence sur Henri Béraud (en labsence de concurrent sérieux). Jean Butin fut longtemps le professeur de lettres de la khâgne du Lycée du Parc. Il déploya beaucoup defforts avec peu de succès pour réhabiliter Henri Béraud et ramener son uvre sur la scène littéraire lyonnaise. Sa principale déception fut alors quil avait obtenu laccord de la Bibliothèque municipale de Lyon pour célébrer en 1985, par une exposition et quelques conférences, le centenaire de la naissance dHenri Béraud lannulation de ladite célébration par la Mairie, soucieuse déviter tout faux-pas politique avant la tenue prochaine du Procès Barbie.
Un feuillet plié formant quatre pages (à entête du 67 rue Rochechouart, adresse de Béraud à Paris). Lettre manuscrite signée de deux pages. Bon état. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Lettre de remerciement et de renseignements à un correspondant qui demande à Henri Béraud des informations bibliophiliques au sujet de " la Gerbe dor ", et qui souhaite que Béraud lui signe son exemplaire. « La Gerbe dor sera éditée par les Editions de France. Elle paraîtra en février [1928]. Il y aura des hollande, japon, et des papiers de couleur. Je signerai bien volontiers lexemplaire que vous voudrez bien prendre la peine de menvoyer. [] Votre démarche, ai-je besoin de vous le dire, me touche infiniment, ainsi que votre louange »
Béraud a été libéré depuis trois ans, pour raisons de santé. Il est très diminué physiquement. Les amis dantan, pour la plupart, lont lâché. Il vit seul avec sa femme à Saint-Clément-des-Baleines, autant dire au bout du monde. Aussi Germaine Béraud répond-elle très chaleureusement à cet ancien collègue qui leur a écrit pour le nouvel an. A la fin de la lettre, Béraud ajoute quelques mots de sa main, dune écriture faible et hésitante. « Il mest impossible de vous dire quelles furent la surprise, la joie et lémotion dHenri. Vos magnifiques livres lui ont donné une joie très grande et il a été bouleversé par ce témoignage de lamitié. De tout mon cur je vous remercie de lui avoir donné ce bonheur. » /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Portrait dHenri Béraud par André Lang, dans le cadre de son feuilleton « Au pays des hommes de lettres ». (2 pages, texte sur 3 colonnes). Bon état. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
LES ANNALES POLITIQUES ET LITTÉRAIRES. « Grande revue moderne de la vie littéraire ». Fondateur : Adolphe Brisson. Directeur (à lépoque où Béraud y écrit) : Pierre Brisson. In-4° agrafé. Environ 64 pages par numéro. Les Annales politiques et littéraires ont paru de juillet 1883 jusquen 1971. Pierre Brisson, fils du fondateur des Annales et directeur de 1925 à 1939 (puis historique directeur du Figaro, de 1934 à 1964), fut un des meilleurs et plus fidèles amis dHenri Béraud (qui dresse son portrait dans " les Derniers beaux jours ", VI, III). /// Henri Béraud collabora régulièrement à cette institution quétaient les Annales politiques et littéraires (avec, entre autres, Paul Morand, Pierre Mac Orlan, André Salmon, Colette, Francis Carco, Jacques de Lacretelle, André Maurois). Il réserva à cette revue la primeur de plusieurs romans.
Très bon dossier sur le procès Béraud, avec de nombreux extraits des débats entre le Président Raoult, Béraud et son accusateur, le Commissaire du gouvernement Raymond Lindon (Raymond Lindon était le père de Jérôme Lindon, futur directeur des éditions de Minuit. Premier avocat général à la Cour de cassation, il fut maire dEtretat de 1929 à 1959. Il est lauteur, sous le pseudonyme de Valère Catogan anagramme davocat général dun livre, paru chez son fils en 1955, qui occupe une place particulière chez les spécialistes du mystère de Rennes-le-Château : " Le Secret des rois de France ou la véritable identité dArsène Lupin " (Cf. Patrick Ferté, " Arsène Lupin, Supérieur Inconnu ", Guy Trédaniel, 1992, pp. 26-27 & Henri Vignes, " Bibliographie des Editions de Minuit ", 2010, p. 161). Bon état.
LE CRAPOUILLOT. Fondateur : Jean Galtier-Boissière. In-4° agrafé. Revue fondée en août 1915. Elle a paru, sous de très diverses formules, jusquen février 2017 (en attendant la prochaine résurrection). /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Bon état. /// « Satirique hebdomadaire ». Paris (362, rue Saint-Honoré). Rédacteur en chef : Léo Marchès. Fascicule in-4° agrafé. Fondé en 1924, ce magazine satirique continuait de paraître en 1935. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Henri Béraud donne des « SOUVENIRS SUR ROBERT DE JOUVENEL » (2 pages, texte à deux colonnes), après la mort prématurée de celui-ci. Robert de Jouvenel, journaliste de grand renom, proche des milieux républicains radicaux, aida Béraud lors de ses débuts dans la presse parisienne. Il était le bras droit de Gustave Téry, patron de luvre quand Béraud y fit ses débuts. Article empreint dune émotion sincère. Longtemps après, Béraud restait encore marqué par la perte de cet ami et lévoquait dans " les Derniers beaux jours " (écrit en prison à partir de 1945, paru en 1953) : « Il mourut en 1925 [en réalité : 1924], dune sorte de crime chirurgical. Il avait tout juste quarante ans. La nouvelle de sa mort me vint par un journal, dans ma solitude rhétaise. Je fus une semaine sans en accepter la certitude. Chaque nuit je croyais entendre son pas dansant sur la route. Je lui dois beaucoup. Dès le premier jour il me témoigna une sympathie que ne pouvaient expliquer ni nos origines, ni nos tempéraments. Indulgent à mes débuts, il aida mon inexpérience de ses conseils et ma solitude de ses relations. Tel il fut tout de suite, avant de se montrer, bien plus tard car la familiarité nétait pas son genre linoubliable ami quil demeure dans mon souvenir. » (" Les Derniers beaux jours ", I, II)
Catalogue de la compagnie phonographique « COLUMBIA ». Le texte de présentation dHenri Béraud a pour titre : « LYON EN PASTILLES NOIRES ». Sans nom déditeur. (Imprimerie LHoir, Paris). Sans date [vers 1935]. Plaquette in-8° agrafée. Couverture illustrée dune gravure sur bois représentant la cathédrale Saint-Jean. La préface dHenri Béraud est illustrée de son portrait par Don (caricature au monocle). 16 pages. E.O. sur papier ordinaire. [300 exemplaires sur papier de luxe réservés aux « Amis de Lyon »]. Très bon état. Rare. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
La firme phonographique « Columbia » présente dans cette plaquette, destinée à être distribuée aux clients de ses revendeurs lyonnais, un choix de disques ayant un rapport avec Lyon : enregistrements de lOrchestre de la Société des Grands Concerts de Lyon (G. M. Witkowski, directeur), de la Maîtrise de la Primatiale de Lyon, du grand organiste Edouard Commette, du pianiste Ennemond Trillat, de saynètes du Guignol lyonnais, de monologues de canuts du comédien Benoist-Mary, de chansons populaires. 24 disques sont ainsi présentés. /// Relevons la proximité dHenri Béraud avec la firme « Columbia ». Outre la préface de ce catalogue, il enregistre pour cette compagnie phonographique, vers 1930, LYON, MON PAYS, « Propos sur Lyon et ses chants ». Cest encore pour « Columbia » quil rédige, en 1934, le texte dune luxueuse plaquette promotionnelle consacrée à la chanteuse Damia, illustrée de photographies de Germaine Krull .
Catalogue de la compagnie phonographique « COLUMBIA ». Le texte de présentation dHenri Béraud a pour titre : « LYON EN PASTILLES NOIRES ». Sans nom déditeur. (Imprimerie LHoir, Paris). Sans date [vers 1935]. Plaquette in-8° agrafée. Couverture illustrée dune gravure sur bois représentant la cathédrale Saint-Jean. La préface dHenri Béraud est illustrée de son portrait par Don (caricature au monocle). 16 pages. E.O. 1/300 exemplaires sur papier de luxe réservés aux « Amis de Lyon », seul grand papier. Très bon état. Rare. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
La firme phonographique « Columbia » présente dans cette plaquette, destinée à être distribuée aux clients de ses revendeurs lyonnais, un choix de disques ayant un rapport avec Lyon : enregistrements de lOrchestre de la Société des Grands Concerts de Lyon (G. M. Witkowski, directeur), de la Maîtrise de la Primatiale de Lyon, du grand organiste Edouard Commette, du pianiste Ennemond Trillat, de saynètes du Guignol lyonnais, de monologues de canuts du comédien Benoist-Mary, de chansons populaires. 24 disques sont ainsi présentés. /// Relevons la proximité dHenri Béraud avec la firme « Columbia ». Outre la préface de ce catalogue, il enregistre pour cette compagnie phonographique, vers 1930, LYON, MON PAYS, « Propos sur Lyon et ses chants ». Cest encore pour « Columbia » quil rédige, en 1934, le texte dune luxueuse plaquette promotionnelle consacrée à la chanteuse Damia, illustrée de photographies de Germaine Krull .