Inter-France. 29 juin 1944. In-8° broché. Fac-simile dune lettre du Maréchal Pétain à Henri Béraud en frontispice. 69 pages. E.O. (pas de grand papier annoncé mais il existe des exemplaires dauteur sur hollande). Etat convenable. (Dupont, 51). /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Le journal hebdomadaire " Gringoire " fut fondé en 1928 par Horace de Carbuccia. Horace de Carbuccia, Corse dascendance aristocratique génoise, doté dun indéniable sens des affaires, fera de ce journal un des plus populaires de son temps, atteignant un tirage de 700.000 exemplaires. Parallèlement, il développe une activité déditeur, elle aussi couronnée de succès, avec les éditions de France. Il sera député de la Corse de 1932 à 1936. Son salon de lavenue Foch fut un des plus courus de lépoque, où fréquentait le meilleur monde politique et littéraire. A ses débuts, " Gringoire " se situe politiquement au centre droit. Son style est déjà pamphlétaire, avec le communisme comme cible principale. Foncièrement germanophobe et antihitlérien, " Gringoire " prend pourtant position contre la guerre avec lAllemagne, en raison de la faiblesse militaire française. A partir de 1936, lidéologie droitiste et nationaliste de " Gringoire " saccentue. Le journal soppose ouvertement au gouvernement de Front populaire. Antijudaïsme et xénophobie saccentuent (alors même que plusieurs auteurs juifs collaborent à " Gringoire " : Romain Gary, Joseph Kessel, Irène Némirovsky). Une campagne, restée fameuse, est menée contre Roger Salengro (accusé de désertion pendant la Première Guerre mondiale), qui conduira au suicide le ministre de lIntérieur du gouvernement Blum. Après la défaite de juin 1940, " Gringoire " se replie à Marseille, puis à Clermont-Ferrand (pas trop loin de Vichy). Notons que jamais le journal ne sera diffusé en zone occupée. Sa ligne politique suit fidèlement le programme de la Révolution nationale, jusquen 1943. Le 795e et dernier numéro de " Gringoire " parait le 26 mai 1944. Cest en 1928 que Béraud, alors un des plus célèbres et des mieux payés journalistes de France, rejoint la rédaction de " Gringoire " notamment pour y retrouver son ami Joseph Kessel. Lévolution politique de Béraud qui, venu de la gauche socialiste penche de plus en plus à droite après laffaire Stavisky, suit lévolution politique de " Gringoire ". Il en devient, avec André Tardieu, un des plus virulents éditorialistes, mettant ses talents de polémiste au service de causes quil avait naguère combattues. Cela lui vaudra, en septembre 1944, dêtre arrêté puis jugé en deux jours, cest-à-dire : condamné à mort pour intelligences avec lennemi. Ce qua dexagéré et de fallacieux cette décision judiciaire est manifeste. Béraud na eu aucun contact avec loccupant. Deux de ses livres ont figuré sur la liste Otto : " Trois ans de colère " et " Vienne, clef du monde ". Ce procès ne peut cacher sa dimension de règlement de comptes ; sous le prétexte infamant de « collaboration avec loccupant », les nombreux ennemis quil a su sattacher font payer à Béraud des années décrits polémiques et, éventuellement, diffamatoires. La campagne contre Salengro pèse lourd dans ce jugement. Et aussi le pamphlet " Faut-il réduire lAngleterre en esclavage ? " Lamiral marseillais Emile Muselier « inventeur » du symbole de la Croix de Lorraine réclame sa mort : Béraud avait osé le traiter d « amiral de bateau-lavoir ». De nombreux intellectuels trouvent injuste ce procès particulièrement François Mauriac et interviennent en faveur du condamné à mort. In extremis, le général de Gaulle lui accordera sa grâce et la peine de mort sera commuée en détention à perpétuité. Horace de Carbuccia, moins naïf et ballot que Béraud et surtout ancien député, pourvu dun des meilleurs carnet dadresses de Paris se fera discret, prendra le maquis dans son île, et ne sera « jugé » quen 1955, le calme revenu et la soif de vengeance assouvie. Citons à ce propos larticle plein dironie de Jean-Marc Théolleyre, chroniqueur judiciaire du " Monde ", paru le 21 octobre 1955 : « Il paraît que les défenseurs et les amis de M. Horace de Carbuccia souhaitaient que le procès de lancien directeur de Gringoire se déroulât à linsu des chroniqueurs judiciaires et avec le minimum de publicité. On peut se demander pourquoi, car si jamais un accusé dintelligences avec lennemi fut autant loué, célébré, vanté pour son patriotisme, sa générosité, sa résistance, ce fut bien celui-là. Des témoins de laccusation, qui nen avaient que le nom, à ceux de la défense, ce fut un palmarès déloges. Ce fut à qui raconterait comment le directeur de ce journal pourfendeur de juifs, de francs-maçons, de résistants, abrita des juifs, sauva des francs-maçons, aida des résistants. Les juges militaires ont donc prononcé lacquittement, et leur jugement a été accueilli sans surprise, tout comme en 1945 [sic pour 1944, le 29 décembre 1944] lopinion publique avait accueilli sans surprise la condamnation à mort de Henri Béraud, collaborateur du même " Gringoire ". Pourtant, entre la condamnation de Béraud, qui nétait pas la justice, et cet acquittement, la marge est quand même un peu trop grande. M. de Carbuccia sest plu à dire quil laissait toute liberté à ses rédacteurs pour exprimer des sentiments quil a reconnu avoir été les siens de 1940 à 1942. Mais il a attendu 1955 pour venir le proclamer devant la justice. Il a bien fait, dira-t-on, puisque cet « attentisme » lui vaut labsolution totale. Cest bien la morale de ce procès : la fuite, labandon des anciens amis, se révèlent parfois payants. » * * * Fin 1942, après linvasion de la zone libre par larmée allemande (en réponse au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord), la ligne politique de " Gringoire " sinfléchit et cesse son soutien absolu au gouvernement de Vichy. Béraud ignore ces consignes, dictées par le propriétaire du titre, son ami Horace de Carbuccia. Il poursuit ses articles polémiques, particulièrement hostiles à lAngleterre. Après plusieurs interruptions, les articles de Béraud cessent définitivement de paraître dans " Gringoire " en octobre 1943. Horace de Carbuccia pense déjà à lheure où il devra rendre quelques comptes, et cet inconscient de Béraud, qui a fait le succès de son journal, devient gênant, en prévision des temps à venir. On le réduit au silence. De plus, une clause de non-concurrence interdit à Béraud de donner ses articles à un autre journal. Béraud explique cette situation, à ceux qui « depuis dix mois cherchent en vain ma signature dans le journal où jécrivais depuis dix ans », par un libelle, " les Raisons dun silence ", quil confie à une officine éditoriale collaborationniste, les éditions Inter-France (dirigée par Dominique Sordet). « Le 12 janvier 1934, je me suis jeté dans la bataille. Jétais un homme heureux, comblé par la vie, jeune encore, tout à sa tâche, et qui, loin des agitations du forum, poursuivait une uvre entreprise depuis ses débuts dans la vie littéraire. [] Un jour de janvier, en 1934, jai posé la plume du romancier et jai consacré mes veilles aux centaines darticles quon a pu lire dans " Gringoire ". Au service dun idéal qui pouvait contrarier bien des gens parmi les meilleurs, jai renoncé à bien des joies, jai rompu de chères amitiés. [] Quoi quil en soit, lhomme que jétais, absolument étranger à la politique, sest tout à coup jeté dans la mêlée. Pourquoi ? Reportons-nous, je vous prie, à ces jours lointains qui chez tant doublieux ont laissé si peu de traces. On était à la veille du 6 février. Aux miasmes dun régime en pleine crevaison, le cadavre de Stavisky mêlait ses puanteurs. Tout annonçait la guerre et le désastre. A qui voulait ouvrir les yeux, il était clair que le pays légal allait entrainer le pays réel aux catastrophes. On désarmait, on démoralisait notre peuple avant de lenvoyer à la boucherie. [] Que faire ? Ce que nous fîmes : sarcbouter, tenir tête, braver outrages et menaces, dire et redire la vérité, crier infatigablement malheur sur la cité, maudire la guerre, déshonorer les bellicistes, dévoiler leur rôle souterrain dans la préparation du malheur universel, montrer au doigt les stipendiés du massacre. Tel fut le combat nécessaire. [] Or, à la date du 12 novembre 1943, on put lire, en tête de " Gringoire ", un article au titre sibyllin. Ordre durgence exposait un programme assez imprévu. En deux colonnes harmonieusement balancées, le plus violent de nos journaux exhortait sa clientèle à la douceur. Il se plaçait, disait-il, à la pointe du combat pour la réconciliation française. [] Si les mots ont un sens, cette phrase voulait dire : Tout ce qui fut écrit à cette place nétait que mensonge et foutaise. Nous avons, il est vrai, traité de fripouilles un grand nombre dindividus, que nous tenions pour responsables des malheurs de la France. Il nous est même arrivé de réclamer leurs têtes. Nous les prions très humblement de bien vouloir accepter nos excuses. » La diplomatie, le style précautionneux, les demi-mesures, ne furent jamais les premières qualités dHenri Béraud. Il en devrait bientôt payer le prix fort. Horace de Carbuccia rédigea, après la condamnation de Béraud, un " Mémoire en réponse aux Raisons dun silence " (demeuré inédit jusquà sa publication en annexe des " Ecrits de Gringoire ", éditions Consep, 2004-2005). Les jeux étants faits et les sentences tombant (Carbuccia, pour éviter la sienne, est en fuite et ne se rendra quen 1955, le calme revenu), Carbuccia « charge » Béraud (alors que Béraud avait évité de trop le malmener dans les " Raisons dun silence ", refusant de croire à sa malicieuse stratégie : « Non, réellement, non, Horace de Carbuccia na pas voulu ces choses. Moins que personne jen crois mon vieil ami capable. Il connaît mes sentiments, je connais les siens »). Aux accusations de reniement et dopportuniste retournement de veste, Horace de Carbuccia répond : « La vérité est que dans les dernières semaines de 1942 [] jai progressivement modifié la politique de mon journal et bientôt cessé de soutenir le gouvernement de Vichy, et que jai développé la partie littéraire au détriment de la partie politique. [] A quels mobiles ai-je donc obéi ? Pour les comprendre, il faut se souvenir que, dans les dernières semaines de 1942, il se produisit dans le monde des événements auxquels " les Raisons dun silence " ne font aucune allusion : invasion de la zone libre, tentative de rapt par les Allemands de la flotte française de Toulon, licenciement imposé de larmée darmistice, occupation par les Italiens de la Corse, du sud-est de la France, de la Tunisie, odieuses revendications territoriales italiennes. Jai alors pensé quil fallait renoncer à tout espoir de réconciliation avec lAllemagne, que larmée qui se constituait en Afrique, serait larmée de la libération, que les Français devaient sunir face à loccupant [] Bref, il mapparut impossible de faire en zone militairement occupée le même journal quen zone libre. » Les uvres de Carbuccia étaient mieux écrites et plus convaincantes, quand Béraud tenait sa plume.
Editions de France. Collection « Notre Temps ». 20 octobre 1926. In-8°, reliure bradel demi-chagrin, couverture conservée (reliure moderne). 244 pages. E.O. 1/18 sur japon impérial. [18 japon impérial / 80 hollande / 238 pur fil Lafuma / 1.525 alfa]. Très bel exemplaire. (Dupont, 25). /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Articles parus dans " le Journal " du 18 septembre au 15 octobre 1926. /// Si Béraud était allé en U.R.S.S. dans des dispositions favorables (mais terriblement déçues), il retournait en Allemagne (y étant déjà allé en reportage pour " luvre ", en 1919, pour assister aux derniers feux de la révolte spartakiste) dans un état desprit beaucoup plus hostile : il naimait guère ce pays et ses habitants qui, comme pour beaucoup dhommes de sa génération, resteraient toujours des «Boches ». Ce qui frappe dabord, dans le récit de Béraud, ce sont les similitudes avec son reportage en U.R.S.S. Même population conditionnée, hagarde, décérébrée. « Berlin se débauche lugubrement. Les enfants eux-mêmes jouent sans bruit. On y éprouve le même ennui, qui naît de luniformité et que lénormité dans la monotonie développe à linfini. » Mais le grand mérite de Béraud est davoir été un des premiers, lors de ce reportage, à avoir alerté ses lecteurs, et son pays, sur les dangers de la montée en puissance de lhitlérisme et de ses conséquences. Certes, en avril 1923, le putsch dHitler a échoué. Mais Béraud constate que le bellicisme revanchard quil incarne ne sest pas éteint pour autant. Au contraire. Il a vu « les reîtres chanteurs de Nuremberg, avec leurs bannières fascistes parées de têtes de morts et leurs drapeaux rouges à croix gammées ». Avec une prémonition étonnante (rappelons que nous sommes en 1926), Béraud va même plus loin dans sa mise en garde : « Nous navons aucune idée en France de ce que peut être lantisémitisme des réactionnaires allemands. Ce nest ni une opinion ni un sentiment, cest une passion, une véritable obsession dintoxiqués qui peut aller jusquau crime. Ils sont les Aryens contre les Sémites et ils se voudraient des âmes dexterminateurs. La croix gammée, qui est leur enseigne, ne symbolise pas autre chose quune impitoyable lutte de races. Contre le Juif, contre la République, un seul recours : la Hakenkreuz, la croix gammée. » « Faut-il rappeler tant de vains avertissements, tant dappels inutiles, tant de cris désespérés ? », demande rétrospectivement Béraud dans la préface de " Quas-tu fait de ta jeunesse ? " Dans le même temps, et même beaucoup plus tard, Léon Blum multipliait les commentaires lénifiants sur la montée du nazisme, stupidement persuadé quHitler « sinclinerait demain devant la légalité internationale ». /// Ici est peut-être le lieu daborder la question dHenri Béraud et lantisémitisme. Sa réputation nest plus à faire, mais elle est un peu simplificatrice, voire simpliste. Pour schématiser, disons quil y a deux Béraud. Le premier, fils dun homme de gauche dreyfusard, adopte les idées de son père. Aucune trace dantisémitisme dans la première partie de son uvre au contraire, comme on vient de le lire dans lextrait cité de " Ce que jai vu à Berlin ". La fracture a lieu en 1936 avec laffaire Stavisky. « Laffaire Stavisky et ses suites ont eu pour effet de pousser vers les extrêmes de larges secteurs dopinion issus des droites libérales ou conservatrices. La dérive de Béraud, comme celle de Carbuccia et de " Gringoire ", sinscrit dans le processus général de radicalisation xénophobe et antiparlementaire qui trouve son expression la plus spectaculaire dans les émeutes du 6 février 1934 et qui influe jusquen 1940 sur la vie politique française. » La précédente citation est extraite dun article de Simon Epstein, « Henri Béraud (1885-1958), un poids lourd de lantisémitisme », disponible sur le site web de Cairn.info.Nous y renvoyons, puisquil ny a rien de plus complet sur ce sujet.
Paris, Editions de France, 1926, in-12, 300pp, Broché, Quelques défauts mineurs sinon très bel exemplaire. 300pp
Paris, 1953, in-8, 272pp, broché, emboitage, Superbe exemplaire de l'édition originale sur papier Alfa, (n° 15/285)). A toutes marges. 272pp
Paris, 1951, in-8, 241pp, broché, Très bel exemplaire de l'édition originale sur papier d'édition! 241pp
Paris, 1924, in-8, 229pp, broché, Très bel exemplaire de l'édition numérotée sur Vergé pur fil du Marais! 229pp
Monaco, 1950, in-8, 161pp, Reliure demi-chagrin, Très bel exemplaire de l'édition numérotée sur Vélin Crevecoeur! Couvertures conservées. 161pp
Paris, 1951, in-8, 241pp, broché, Très bel exemplaire de l'édition originale sur papier d'édition! 241pp
Editions de France. 31 octobre 1925. In-8°, reliure demi-chagrin rouge à coins, filets dorés sur les plats, dos à nerfs, tête dorée, couverture conservée. XI + 250 pages. E.O. 1/124 sur pur fil Lafuma. [11 japon / 65 hollande / 124 pur fil Lafuma / 1.000 alfa]. Bon état. (Dupont, 23 A). /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Articles parus dans " le Journal " du 6 septembre au 6 octobre 1925. /// Henri Béraud avait obtenu des autorités soviétiques lautorisation de faire ce reportage et lattribution dun passeport frappé de la faucille et du marteau grâce à lintervention du maire de Lyon, Edouard Herriot, devenu président du Conseil à la suite de la victoire du Cartel des Gauches. De plus, les communistes soviétiques avaient une confiance idéologique envers Henri Béraud, homme de gauche, fils de prolétaires, connu pour la veine sociale de ses livres. Ils attendaient de lui certaine complaisance. Cétait omettre son indépendance et son attachement à la vérité des faits. « Plus dun million de Moscovites semblent condamnés à une vie de camp à la fois cruelle et morose, ne disposant dans les appartements que de dix mètres cubes par personne, car y vivent plusieurs familles ayant en commun cuisine et antichambre, sous lautorité dun soviet de maison. Conséquence : Chacun vit claquemuré dans une sorte de hargneux effroi. Dautant plus que la délation est partout : ce sont les Moscovites eux-mêmes qui apprennent aux étrangers à se taire. Où est donc légalité prônée par le régime ? Mendiants en loques, pouilleux et agressifs, magasins vides, salaires misérables, mais aussi privilégiés et profiteurs, noctambules hallucinés et fantômes de lancien régime. Il y a surtout les hauts fonctionnaires du régime, sortes de Templiers du Kremlin : près de 20.000 bureaucrates formant un véritable Ordre de la Religion Economique, qui exerce et perpétue la dictature du prolétariat sur le dos des prolétaires. [] ". « « Béraud dédia " Ce que jai vu à Moscou " à son ami [provisoire] Joseph Kessel (lui-même dorigine russe), en souvenir des jours dIrlande où nous luttions ensemble pour aider les plus pauvres révolutionnaires du monde à conquérir la liberté. Pour lU.R.S.S. comme pour lIrlande, il se voulait donc journaliste engagé, et engagé au nom de la liberté. Cest pourquoi il fit précéder son livre dune préface quil adressait aux ouvriers de France et aux ouvriers dEurope. Il était parti tout pénétré de préjugés favorables à la Russie soviétique. Mais il a considéré de son devoir décrire ce quil avait vu, et comme il lavait vu. Et il considérait maintenant de son devoir de ne pas laisser abuser les ouvriers et de dénoncer linsupportable déchéance matérielle et politique à laquelle était réduit le peuple russe. » (Jean Butin, pp. 114-117)
Cercle Lyonnais du Livre, 1931, 1 volume in-folio de 320x235 mm environ, 2ff.blancs, 10ff. ( justificatif de tirage, portrait-frontispice, titre imprimé en noir et or, dédicace et préface inédite de Henri Béraud), 196 pages, 1f.blanc, 1f. de liste des membres, 1f. d'achevé d'imprimé, 1f.blanc, en feuillets sous chemise à rabats toilés, dos vélin imprimé en or, étui cartonné crème. Un des 120 exemplaires nominatifs, imprimé par Daragnès pour le Cercle Lyonnais du Livre à 160 exemplaires dont 120 au nom de chacun des membres du Cercle, 20 numéros mis dans le commerce et 20 exemplaires numérotés réservés aux collaborateurs. Bel exemplaire en parfait état (étui changé). Illustré de 52 gravures sur cuivre dont le portrait de Béraud en frontispice, par Edmond Ceria.
Henri Béraud, né à Lyon le 21 septembre 1885 et mort à Saint-Clément-des-Baleines sur l'île de Ré le 24 octobre 1958, est un romancier et journaliste français. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Editions de France. Avril 1941. In-8° broché.VI + 231 pages. E.O. I/LX hors commerce sur alfa de Navarre ; exemplaire nominatif, « imprimé spécialement pour Marie Sambardier ». Envoi autographe signé dHenri Béraud au colophon. Couverture un peu passée. [50 pur fil Lafuma / 325 alfa de Navarre (+ LX H.C. sur le même papier)]. (Dupont, 48 A).
Deuxième volume des souvenirs dHenri Béraud, après " la Gerbe dor ". Il relate lentrée de Béraud dans la vie active, ses premières amitiés lyonnaises (Charles Dullin, Albert Londres, Adrien Bas), ses velléités artistiques, sa vocation de chef de bande, ses débuts dans la presse lyonnaise (par la critique dart), sa montée à Paris, ses rapides succès journalistiques. La plupart des biographes ou commentateurs de Béraud sinspirant de ce livre, autant lire loriginal. /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Editions de France. 25 octobre 1929. In-8° broché. VII + 260 pages. E.O. 1/817 sur alfa. [14 japon impérial / 43 hollande / 121 pur fil Lafuma / 817 alfa]. Bel exemplaire. (Dupont, 35). /// Notre catalogue " Henri Béraud " est disponible sur simple demande.
Articles parus dans " le Petit Parisien " du 1er septembre au 4 octobre 1929. Béraud avait déjà visité lItalie et rencontré Mussolini en 1922. Il put donc constater le résultat de six années de gouvernement fasciste évidemment peu au goût de lhomme de gauche quil était alors. « Avant de terminer lentretien, Béraud ne cacha pas à Mussolini les impressions désagréables que lui avaient laissées la contrainte et la morosité fascistes. Le Duce préféra éluder la question, protestant de son admiration pour la France. Mais, à son retour, Béraud apprend que les autorités italiennes ont fait saisir le numéro du " Petit Parisien " où était rapportée cette conversation. Son sang ne fait quun tour et il dédiera le livre au seul Italien à qui lon puisse dire encore la vérité, Benito Mussolini. Il y ajoutait quelques phrases à lintention du lecteur : Lauteur tient la liberté pour le bien le plus précieux. Il na donc pu trouver bon un régime qui, par la voix de son chef, se flatte hautement de fouler aux pieds le cadavre pourri de la déesse Liberté ! Et il souhaite à notre pays dautres emblèmes que les cordes, les verges et la hache [phrase rétrospectivement malencontreuse et paradoxale, quand on pense à la francisque et au faisceau de licteur (emblèmes de la Révolution nationale) pour lesquels Béraud prendra fait et cause]. » (Jean Butin, pp. 132-133)
Association Rétaise des Amis d'Henri Béraud 1997 Association Rétaise des Amis d'Henri Béraud, Cahiers Henri Béraud N°3, 1997, broché, environ 19x12cm, exemplaire numéroté 282/300, bon état.
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Librairie E. Sansot & Cie, éditeurs. 1906. Plaquette in-12 brochée. Couverture factice. 59 pages. E.O. (pas de grand papier). Bon exemplaire. Envoi autographe signé dHenri Béraud à son ami denfance Sapin. La couverture orangée a déteint sur la page de garde, sur laquelle est inscrit lenvoi dHenri Béraud (sans dommage pour linscription et sans grave conséquence). Rare. (Dupont, 5)
Version remaniée dun texte paru dans la revue " la Houle ", n° 8, juillet 1905. /// « Dans " lHéritage des Symbolistes ", Béraud sappliquait à retrouver dans la poésie médiévale les origines du symbolisme, avec la lignée ardente des bardes bretons, des trouvères et des troubadours, avant quils ne vinssent se heurter sur les portes verrouillées par un Ronsard, un Malherbe et un Boileau. La poésie tombait alors dans les jardins tracés au cordeau par Le Nôtre, au milieu des parterres du Grand Siècle fleuris des 1.200 mots de la langue racinienne. Le jeune critique se révoltait-il encore contre la férule des professeurs de rhétorique du lycée Ampère ? Il prônait en tout cas une langue plus libre et plus riche, exploitant toutes les ressources de son siècle. » (Jean Butin, 41-42) /// Notre catalogue " Henri Béraud " vous sera adressé sur simple demande.
Lyon. Luvre Nouvelle. 15 avril 1911. Plaquette in-8° brochée. 24 pages. E.O. (pas de grand papier). Bon état. Rare. (Dupont, 8)
Texte paru dans lExpress de Lyon en janvier 1911. /// « Parmi ses contemporains, cest en faveur de Jacques Martin que Béraud rompt le plus de lances. En 1911, il lui consacre une brochure. A ses yeux, il est le maître vivant de la peinture lyonnaise et assume par-là toutes les haines de la barbouille, avec son allure héronnière, sa crinière de vieux lion, son visage de vieux Gaulois et, parachevant son extraordinaire silhouette, des souliers énormes, des brodequins de colporteur, blancs de la poudre des quais. Grâce à cette campagne menée par Béraud (et des amis comme Marius Mermillon), Jacques Martin reçoit le ruban de la Légion dhonneur. En janvier 1913, dans " le Septième Jour ", Béraud pourra chanter victoire : Cest là notre victoire, à nous qui fûmes ses amis, à une époque où les journaux lappelaient le farceur de Baraban. Cependant, dans les sombres logis de Perrache, au sein de cette hermétique bourgeoisie lyonnaise, où les préjugés de la niaise province tiennent au mur comme les bardanes, on persiste à voir en Jacques Martin le symbole de la bohème et de lanarchie. » (Jean Butin, p. 45) /// Notre catalogue " Henri Béraud " vous sera adressé sur simple demande.
Edition du Tout Lyon. Février 1904. Plaquette in-12, reliure plein cuir bleue. Couverture conservée. Non paginé [34 pages]. E.O. sur papier ordinaire. [Tirage à 50 exemplaires, selon Béraud lui-même dans " Quas-tu fait de ta jeunesse ? " « Quelques exemplaires numérotés sur japon impérial » dont la réelle existence est assez douteuse]. Envoi autographe dHenry Béraud (daté de 1904) à son ami de jeunesse Sapin. Très bon état. Très rare. (Dupont, 2)
En présentation de ce recueil de poèmes, Béraud écrit : « Sous le titre général de " Missel Jaune ", je me propose de publier un certain nombre de plaquettes dont voici la première : " Les Jardins évanouis ". Ce fut la seule parue sous ce titre général. /// « Lannée suivante [1904], paraissait un autre recueil, " les Jardins évanouis ", qui prétendait ne sadresser quaux amis et à quelques curieux. Linspiration en était toujours aussi languissante et vaporeuse. Il est vrai quil continuait [en tant que dessinateur en soierie] à peinturlurer sans entrain les glauques nénuphars et les iris cadavériques exigés par le goût du jour » (Jean Butin, p. 38) /// « Sous le titre " Jardins évanouis ", il avait réuni ses poésies complètes. [] On en avait tiré cinquante exemplaires, dont un faillit être vendu. » (" Quas-tu fait de ta jeunesse ? ", V, IV). /// Un seul exemplaire en bibliothèque publique, à la B.N. /// Notre catalogue " Henri Béraud " vous sera adressé sur simple demande.
Couesnon & Cie, éditeur (pour les disques « Columbia »). 1927. Plaquette in-8° agrafée. Couverture illustrée dun portrait de Wagner par Marcel Arthaud. Bois gravés à chaque page. 16 pages. E.O. 1/200 sur vergé de Rives. [10 japon impérial / 200 vergé de Rives + 20 H.C.]. Couverture très légèrement jaunie sur les bords ; bon état. Rare.
Plaquette publiée par les disques « Columbia » à loccasion de la parution dun coffret de douze disques consacrés au Festival de Bayreuth 1927. « Les meilleurs moments de sa vie [de 1901 à 1903] se passaient alors aux dernières galeries du Grand Théâtre, avec ceux quon appelait les « Frères des quatrièmes ». A Lyon, les « Enfants du Paradis » se nommaient plus simplement les « Gones du Poulailler ». Là, pour douze sous, on pouvait se saouler de lyrisme. Le jeune Henri sétait très vite fondu dans la bande détudiants et de rapins qui célébrait alors le tout nouveau culte de Wagner [on retrouvait dans ce groupe Charles Dullin, Alexandre Arnoux, Albert Londrès le futur Albert Londres]. Le prophète de Bayreuth était devenu leur prophète. » (Jean Butin, p. 34). /// Dans " Wagner sous le diaphragme ", Béraud évoque avec émotion son juvénile enthousiasme pour Wagner. Il fait aussi léloge du disque et des nouvelles conditions découte quil offre au mélomane (ce « diaphragme » est évidemment la partie pivotante de la tête de lecture des gramophones dantan). « Ce soir, chez moi, dans ma solitude rhétaise, tandis que, de toits en toits, le vent du large chasse le moine bourru, tout Bayreuth gronde avec une majestueuse et pure exactitude sous un couvercle dacajou. Il suffit quune aiguille frôle avec douceur un orbe de noire ébonite. Aussitôt, cuivres, bois, cordes, timbales, tout se déchaîne à mon appel, en un prodige inépuisable, contre les mugissements de la tempête. Jécoute, je rêve. A la voix de lorchestre, vous sortez un à un du coffret enchanté, chers fantômes de ma jeunesse » /// Henri Béraud nous confie encore son goût du phonographe au chapitre 5 du " Plan sentimental de Paris ", par sa fréquentation des « phonos payants » (ancêtres de nos obsolètes juke-boxes). « Si ce nétait lheure du théâtre ou des délassements libertins, je macheminais vers une de ces boutiques à phonographes où, contre une pièce de monnaie, lon peut entendre lair et le monologue de son choix. »
Couesnon & Cie, éditeur (pour les disques « Columbia »). 1927. Plaquette in-8° agrafée. Couverture illustrée dun portrait de Wagner par Marcel Arthaud. Bois gravés à chaque page. 16 pages. E.O. 1/10 de tête sur japon impérial (sans la suite des illustrations annoncée). [10 japon impérial / 200 vergé de Rives + 20 H.C.]. Bel exemplaire. Evidemment très rare sur ce papier.
Plaquette publiée par les disques « Columbia » à loccasion de la parution dun coffret de douze disques consacrés au Festival de Bayreuth 1927. « Les meilleurs moments de sa vie [de 1901 à 1903] se passaient alors aux dernières galeries du Grand Théâtre, avec ceux quon appelait les « Frères des quatrièmes ». A Lyon, les « Enfants du Paradis » se nommaient plus simplement les « Gones du Poulailler ». Là, pour douze sous, on pouvait se saouler de lyrisme. Le jeune Henri sétait très vite fondu dans la bande détudiants et de rapins qui célébrait alors le tout nouveau culte de Wagner [on retrouvait dans ce groupe Charles Dullin, Alexandre Arnoux, Albert Londrès le futur Albert Londres]. Le prophète de Bayreuth était devenu leur prophète. » (Jean Butin, p. 34). /// Dans " Wagner sous le diaphragme ", Béraud évoque avec émotion son juvénile enthousiasme pour Wagner. Il fait aussi léloge du disque et des nouvelles conditions découte quil offre au mélomane (ce « diaphragme » est évidemment la partie pivotante de la tête de lecture des gramophones dantan). « Ce soir, chez moi, dans ma solitude rhétaise, tandis que, de toits en toits, le vent du large chasse le moine bourru, tout Bayreuth gronde avec une majestueuse et pure exactitude sous un couvercle dacajou. Il suffit quune aiguille frôle avec douceur un orbe de noire ébonite. Aussitôt, cuivres, bois, cordes, timbales, tout se déchaîne à mon appel, en un prodige inépuisable, contre les mugissements de la tempête. Jécoute, je rêve. A la voix de lorchestre, vous sortez un à un du coffret enchanté, chers fantômes de ma jeunesse » /// Henri Béraud nous confie encore son goût du phonographe au chapitre 5 du " Plan sentimental de Paris ", par sa fréquentation des « phonos payants » (ancêtres de nos obsolètes juke-boxes). « Si ce nétait lheure du théâtre ou des délassements libertins, je macheminais vers une de ces boutiques à phonographes où, contre une pièce de monnaie, lon peut entendre lair et le monologue de son choix. »
Eugène Figuière, éditeur. 1927. In-8° broché. Portrait photographique de lauteur en frontispice. XIV + 92 pages. Exemplaire sur vélin (non mentionné, en labsence de colophon). Envoi autographe de lauteur « à son vieil Henri [Béraud] ». Quelques taches dencre sur le premier plat de couverture, mais bel exemplaire, à grandes marges et pages non coupées. Peu courant. (Dupont, P7)
Dans sa préface à ce recueil, Béraud évoque sa première rencontre avec Pierre Rehm, en lautomne de 1914, à Commercy qui venait dêtre bombardé. Rehm était médecin aux armées. Mais le soir, il se mettait au piano et accompagnait, dans quelque salle des fêtes, chanteurs et comiques chargés de distraire les troupes. « Il remplissait les entractes darpèges tapageurs. [] Tous ces gars, et dont tant sont morts là-haut, laimaient comme un frère au grand cur. » Après la guerre, il devient journaliste et romancier. Il est lauteur de " la Famille Tuyau-de-Poêle ", roman paru en 1930, soit trois ans avant la pièce de théâtre de Jacques Prévert pourvue du même titre. Il laisse aussi une " Encyclopédie pratique de médecine et dhygiène " (1922), préfacée par Auguste Broca. Ce recueil des " Bestiales " se compose de trois pièces dont les titres laissent assez supposer le contenu médico-érotique : « Animal triste » ; « Dupuytren contre Vénus » ; « LAmour médecin ».