‎BRUANT (Aristide) - STEINLEN (Alexandre, dessins de).‎
‎Dans la Rue - Chansons et monologues.‎

‎ Paris, Aristide Bruant, s.d. [1889] Un vol. au format in-12 (188 x 118 mm) de 207 pp. Reliure signée de l'époque de demi-percaline satinée cerise à coins, dos lisse orné de doubles filets dorés, fleuron central doré, pièce de titre de maroquin ébène, titre doré, couvertures et dos conservés façon ''leporello''. (Carayon).‎

Reference : 31459

‎ ''Première édition illustrée, recherchée et cotée''. (in Carteret). Elle est ici dépourvue de toute mention de ''mille''. Elle s'agrémente de nombreuses compositions in et hors-texte d'Alexandre Steinlen. L'exemplaire - revêtu d'une reliure signée de Carayon - a conservé son dos et ses couvertures agréablement illustrés ; se déployant ici façon ''leporello''. ''Sorti des Beaux-Arts à Lausanne, Steinlen débuta dans le dessin industriel pour le textile à Mulhouse. Arrivé à Paris en 1882, il fréquenta aussitôt le cabaret du Chat noir et commença alors à dessiner pour de nombreuses revues ainsi que plusieurs éditeurs. A partir de 1898, il grava à l'eau-forte et produisit des affiches qui le rendirent célèbre. Anatole France écrivit de lui : ''Doué d'une sensibilité subtile, vive, attentive, d'une infaillible mémoire de l'oeil, et de moyens rapides d'expression, en somme, tout destinait Steinlen à devenir le dessinateur et le peintre de la vie qui passe, le maître de la rue. Le flot clair et matinal et le flot sombre et nocturne des ouvriers et ouvrières, les groupes attablés sur le trottoir, les rôdeurs des noirs boulevards, la rue enfin, la place publique, les lointains faubourgs aux arbres maigres, les terrains vagues, tout cela est à lui. De ces choses, il sait tout. Leur vie est sa vie, leur joie est sa joie, leur tristesse, sa tristesse. Il a ri et souffert avec les passants. L'âme des foules irrités ou joyeuses a passé en lui. Il en a senti la simplicité terrible et la grandeur. C'est pourquoi l'oeuvre de Steinlen est épique''. (in Osterwalder). Premier ouvrage de l'auteur, il ne manqua - dès parution - de faire sensation, les critiques sont enthousiastes. Chacun salue le «poète sincère et vibrant, d'une rare originalité», louant ''sa verve à exprimer le pathétique de la crapule''. François Coppée le fait recevoir à la Société des gens de lettres en 1891 et il ne ménage pas ses éloges au comité des gens de lettres: «Je fais grand cas de Dans la rue et je le tiens pour un descendant, en ligne directe légitime, de notre Villon...». Immense réussitepour Bruant : ses chansons sont mises aux répertoires d'artistes célèbres: Eugénie Buffet, déguisée en fille de barrière, fait applaudir, À la Cigale, À la Villette et À la Glacière, et lance À Saint-Lazare ; Yvette Guilbert, vedette du caf'conc', interprète À Belleville et Au Bois de Boulogne. Bruant connait alors une gloire internationale, et, en 1895, abandonne son cabaret et part en tournée à l'étranger.Bruant se revendique comme un travailleur sérieux. Dans sa poésie apparemment simple, la puissance du raccourci et la précision du terme dissimulent de longues recherches: «sept mois pour une chanson!» a-t-il déclaré à propos de À Biribi... Fléty, Dictionnaire des relieurs fran!ais, p. 38 - Carteret IV, Le Trésor du bibliophile / Livres illustrés modernes, p. 83 - Vicaire I, Manuel de l'amateur de livres du XIXème siècle, col. 938. Quelques lacunes en marge de la page de titre. Dos de la couverture papier originelle doublé présentant en outre un manque en tête. Du reste, très belle condition. ‎