‎[MANUSCRIT].‎
‎[Correspondance passive d'André Grosdidier].‎

‎Versailles et Rebourseaux [Yonne], 2 septembre 1939 - 9 août 1940 78 pièces in-8 ou in-12, en feuilles. ‎

Reference : 225694


‎Important et émouvant dossier qui réunit les lettres envoyées pendant la "drôle de guerre" à André-Henri Grosdidier, dans le civil boucher chez un dénommé Mussard à Viroflay, mais à l'armée caporal-chef, puis sergent dans la 3e Compagnie du 8e Régiment de Zouaves. Cette unité devait, avec la 12e division d'infanterie motorisée, être détruite lors de la bataille de Dunkerque. Né à Boynes le 28 juillet 1918, André mourut d'ailleurs au combat lors du repli de son régiment sur Dunkerque le 27 mai 1940 à Péronne-en-Mélantois (Nord). Il est inhumé au cimetière de Péronne (à gauche, allée centrale).Abondantes, pleines de détails, centrées presque exclusivement sur les difficultés de la vie quotidienne, ces lettres émanent pour la plupart des deux parents d'André, qui écrivaient séparément (mais le père bien davantage que la mère), et elles scandent de façon très souvent poignante les étapes de l'entrée du pays en guerre depuis la déclaration jusqu'au début de la Campagne de France. Recevant peu de lettres de leur fils aîné parti dès le 21 août 1939, M. et Mme Henri Grosdidier, qui partagent leur temps entre Versailles où se situe leur résidence principale (5, rue Joffre), et une maison de campagne à Rebourseaux (dans l'Yonne) où vit apparemment la mère de Madame, expriment le plus souvent leur extrême angoisse et une sollicitude matérielle, touchantes dans les menus détails qu'elles revêtent. Le père (né le 7 janvier 1894), un ancien de 1914-18, blessé et désabusé de la guerre, exerce apparemment comme représentant pour une maison de laines et de bonneterie en gros appelée G. Regnault, la mère travaille également, apparemment dans un commerce. Il y a deux autres enfants, Monique (qui demeure avec sa grand-mère à Rebourseaux), et Gilbert (14 ans alors).Signalons donc quelques autres correspondants : la grand-mère maternelle d'André, L. Rivière (lettres du 10 septembre, du 26 octobre 1939) ; son frère Gilbert (lettres du 8 novembre, du 16 décembre, sur son apprentissage de l'anglais à l'école).1. Septembre 1939 : 14 lettres ou billets du 2 septembre au 30 septembre. La première (2 septembre) est encore empreinte de fortes illusions : "Mais malgré tout, et dans mon âme et conscience j'ai idée que nous aurons pas la guerre et qu'un bon génie nous sauvera tous de cet affreux cauchemar". Cet espoir se dissipe très vite : "Cette fois la ficelle a cassé et nous ne voulions pas croire que cela pouvait arriver ; il nous faut nous rendre à l'évidence .."2. Octobre 1939 : 11 lettres du 4 octobre au 31 octobre (dont une très longue du 28, émanant du père). Elles abondent cette fois en nouvelles de la famille et des relations professionnelles du père, dont les tournées se diversifient (en sus de la Seine-et-Oise, il roule en Eure-et-Loir et dans le Loiret). Toutes les femmes de la famille sont mobilisées pour tricoter des effets chauds à destination du soldat André. La vie s'organise pour tous en fonction de la guerre et des contraintes qu'elle implique. L'annonce officielle par Daladier des permissions de décembre mobilise toutes les espérances.3. Novembre 1939 : 13 lettres du 4 novembre au 30 novembre. Le ton des missives se fait moins grave, voire parfois guilleret. Par exemple, le récit du père sur les occupations familiales du dimanche 5 novembre vaut le détour comme instantané de la vie d'une famille populaire française ... (nous recommandons le menu du repas de midi). Les nouvelles se refont intimes : travaux d'abduction d'eau dans la résidence de Reverseaux inondée par de fortes pluies, achats de tissus et de poulettes. Un quiproquo sur le bénéficiaire d'une citation à l'ordre de l'armée tint également en haleine la famille (une photo floue dans un journal laissait penser qu'il s'agissait d'André ..., mais "j'aime mieux que tu ramènes tous tes os que la Croix de guerre", opine le père).4. Décembre 1939 : 12 lettres du 2 décembre au 26 décembre. Avant les fêtes, c'est le recul permanent de la "perm" d'André qui alimente toutes les correspondances : annoncée au départ pour Noël, elle a été repoussée au 25 janvier, puis à fin février. Le père s'épanche un peu sur "sa" guerre : "Jamais un seul instant je n'ai douté en 14 qu'il pourrait m'arriver quelque chose. À tout moment, j'ai toujours eu confiance dans la destinée, et je crois fermement qu'il en est de même chez toi." La sollicitude des colis est plus forte que jamais, et ils sont envoyés non seulement par les parents, mais par les employeurs, les amis, etc. La très longue lettre de Henri la veille de Noël (7 demi-feuillets écrits recto-verso) condense toute l'émotion née du fils absent, spécialement au moment des fêtes de fin d'année. 5. Janvier 1940 : 7 lettres du 1er janvier au 29 janvier. Le jour de l'an est marqué par la rencontre entre le père et un capitaine du 8ème Zouaves en permission, qui donne quelques nouvelles (générales et vagues). La situation matérielle devient plus compliquée : d'un côté, les prix de l'alimentation montent, et les bouchers sont contraints de fermer du dimanche midi au mercredi ; de l'autre, le père a moins de travail car moins de marchandises à transporter. Sur le tout, le mois de janvier est glacial et tout le monde est plus ou moins malade.6. Février-mars 1940 : 13 lettres du 2 février au 26 mars. Le mois de février fut celui de la permission tant attendue d'André, qui eut lieu bien tardivement (entre le 11 et le 24 février d'après la lacune de la correspondance), et bien sûr elle parut bien courte à la famille ("Nous étions déjà habitués mettre la clef sous le paillasson, ou à t'attendre pour le dîner, ou le déjeuner. Ta mère commençait à s'organiser pour faire de la tisane, poser des ventouses ou faire des cataplasmes, et vlan, quand le permissionnaire commence à s'installer, c'est là qu'il commence à ramasser son masque, sa musette, les bandes Mollet, et tout et tout, et se prépare au départ"). Le mois de mars s'égrène lentement entre nouvelles du petit moral d'André et visites de camarades en permission à ses parents.Une lettre du 17 mars nous apprend que, en dépit de plusieurs démarches administratives, le père est également mobilisable pour la défense passive à partir de la première quinzaine d'avril, contraignant la mère à chercher un travail pour assurer le quotidien des autres enfants.7. Avril-mai 1940 : 5 lettres du 12 avril au 23 mai 1940. Il y eut une seconde permission d'André (cf. infra), mais la correspondance n'en fait pas état. En revanche, les deux dernières lettres ont été envoyées alors même que la Bataille de France faisait rage (16 et 23 mai) ; la dernière, assez pathétique et rédigée en pleine débâcle, n'est sans doute jamais parvenue à son destinataire : "Notre pays est depuis quelques jours en bonnes mains, guidés par des hommes énergiques de hautes valeurs. Tout notre espoir va vers eux et nous [sommes] convaincus que nous aurons le mot final (...). Ici notre petite vie est toujours pareille ; on s'efforce de continuer notre petit rouleau malgré tous les tourments."Comme nous l'avons dit, André était en réalité mort le 27 mai lors de la catastrophique retraite sur Dunkerque. Mais son sort ne fut connu de ses proches que bien plus tard, comme l'attestent les documents suivants, annexés au dossier, et qui retracent les étapes de l'enquête menée auprès des différentes autorités par Henri Grosdidier pour retrouver son fils, d'abord considéré comme prisonnier :I. Une lettre de Henri du 9 août 1940, retournée avec le papillon dactylographié "Veuillez attendre d'autres informations. Les prisonniers ne donnent leur adresse qu'au bout d'un certain temps, et eux-mêmes". Elle exprimait encore un espoir : "J'ai déjà fait maintes démarches. Jusqu'alors maintenant aucune n'a abouti. Nous avons la ferme conviction que tu es prisonnier, mais où ?"II. Un billet daté de Hazebrouck du 26 août 1940 : "C'est avec regret que je me vois contrainte à vous dire qu'il m'est impossible de vous donner les renseignements demandés (..). Votre fils n'est probablement pas passé dans notre ville".III. Enfin, une lettre au crayon de bois émanant de Raymond Baly, prisonnier de guerre au Stalag VI A (sis à Hemer dans le Kreis d'Iserlohn). En date du 13 avril 1941, elle communique aux parents d'André les circonstances de sa mort : "Et c'est avec grande peine je me joins à votre douleur depuis que j'ai quitté votre fils le sergent Grosdidier (...). Votre fils a été blessé au côté, je ne me souviens pas lequel et est décédé sans souffrances dans mes bras le 27 mai à 4 heures du matin. J'ai fait les derniers services au cimetière de Péronne (Nord). Cher Monsieur, j'ai connu votre fils André à Mourmelon le Grand qui est venu comme caporal-chef à la 3e Compagnie 8e zouaves. Nous avons fait les manoeuvres de Sissonne ensemble. Et c'est en revenant de permission d'avril qu'il fut nommé sergent à mon groupe et nous sommes partis en Belgique". LIVRE NON DISPONIBLE À PARIS, VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT‎

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