slnd, Circa 1880. 1880 1 vol in-8° oblong ( 190 x 265 mm) de [50] ff de papier bleuté montés sur onglets dont de 37 garnis de 122 découpes de papier de dimention variée portant un papillon composé à partir des ailes, peint à l'aquarelle et gommé. Pleine percaline rouge d'époque, dos muet, encadrement à froid sur les plats (décoloration et défauts d'usage.)
Reference : 6347
Rare album daquarelles comportant 122 spécimens de papillons diurnes et nocturnes dEurope, travail de lepidochromie préservant les couleurs à la perfection. La lepidochromie est une technique complexe de décalque permettant de reproduire et préserver les couleurs des ailes de papillons. Sa paternité reviendrait au peintre Néérlandais Otto Marseus van Schrieck (1619 1678), célèbre pour avoir décalqué dans ses uvres des ailes de lépidoptères. Le botaniste François Rozier (1734-1793), dans son « Introduction aux observations sur la physique, sur lhistoire naturelle et sur les arts » (1771), attribue cette découverte à un curé de la province de Bresse qui, ayant épinglé un papillon posé sur un baromètre récemment verni, constata le lendemain que ses écailles sétaient fixées sur le vernis. Il perfectionna ce procédé que labbé Rozier détaille dans son ouvrage, jusquà préciser les pigments nécessaires pour peindre fidèlement le corps et les antennes de linsecte. Lanecdote et la technique sont reprises dans LEncyclopédie méthodique, (Papillons, tome 5, 1788). Jean-Baptiste Godart (1775-1825) parle aussi de la « Manière dimprimer les Papillons » dans le premier tome (1821) de son Histoire naturelle des Lépidoptères ou Papillons de France. Hippolyte Lucas, secrétaire de la SEF présente en1848 un cadre de papillons imprimés par M. Emy et offerts à la société. En 1876 H. Poulin fait paraître chez Deyrolle : « Lépidoptères. Procédé pour fixer sur le papier les couleurs des ailes du papillon, et principalement pour obtenir les couleurs bleues, où il expose en détail sa méthode de « double décalque », avec une première impression « à leau gommée » et une seconde « au vernis ». Sériziat publie « La lépidochromie (1892), illustré de sept véritables papillons ainsi décalqués. En 1899, H. Poulin reprend le terme dans la deuxième version de sa brochure, « La lépidochromie. Lart de décalquer et de fixer les couleurs des ailes du papillon ». Exposé du procédé : « Il sagit dans un premier temps de placer les quatre ailes du papillon soigneusement disposées dans une feuille de papier fin préalablement enduit dune solution aqueuse de gomme arabique et pliée en deux. Après quelques heures de séchage sous presse, le papier est découpé à quelques millimètres du bord des ailes puis méticuleusement réhumidifié en bordure avec un pinceau de manière à séparer les deux « empreintes » ; la membrane alaire, maintenant complètement incolore, peut être alors délicatement retirée avec une pince. La deuxième partie de lopération demande une certaine habitude : il faut en effet, en maintenant la feuille découpée avec ses écailles, lenduire de vernis à même les écailles et la réappliquer sur un carton ou un bristol. Lensemble est remis sous presse quelques heures pour séchage, puis mis à flotter sur leau pour décoller le premier papier et obtenir la contre-épreuve définitive présentant les écailles dans leur position originale sur laile de linsecte. Ce procédé complexe aux résultats spectaculaires connait un engouement dans la seconde moitié du 19éme siècle. Quelques albums de cette époque sont conservés dans les fonds publics. Le nôtre, réalisé à l'époque de la publication de l'ouvrage de H Poulain (1876), réunissant 122 spécimens, est un rares vestige de cette ingénieuse technique en mains privées. Son auteur anonyme, vraisemblablement un entomologiste, maitrise parfaitement le procédé. Nous avons pu identifier parmi les espèces représentées : Euplagia quadriponctaria, Opisthograptis lutelata, Macroglossum stellatarum, Abraxas grossulariata, Lasiommata petrolitana, Aplocera plagiata, Tyria jacobaeae, Acta caja, Zygaena lonicera, Sphinginae, Catola conversa Ensemble en parfait état de conservation préservé dans sa reliure dorigine. 1 oblong 8vo volume (190 x 265 mm) of [50] ff of blue paper mounted on tabs, 37 of which are decorated with 122 paper cutouts of various sizes bearing a butterfly composed of wings, painted in watercolor and gummed. Full red period percaline, plain spine, cold framing on the covers (discoloration and signs of wear). Rare album of watercolors featuring 122 specimens of European diurnal and nocturnal butterflies, lepidochromy work preserving the colors to perfection. Lepidochromy is a complex tracing technique used to reproduce and preserve the colors of butterfly wings. It is believed to have been invented by the Dutch painter Otto Marseus van Schrieck (1619-1678), famous for tracing lepidopteran wings in his works. The botanist François Rozier (1734-1793), in his "Introduction to Observations on Physics, Natural History, and the Arts " (1771), attributes this discovery to a priest from the province of Bresse who, having pinned a butterfly on a recently varnished barometer, noticed the next day that its scales had stuck to the varnish. He perfected this process, which Abbé Rozier details in his work, even specifying the pigments needed to faithfully paint the insect's body and antennae. The anecdote and technique are repeated in L'Encyclopédie méthodique (Butterflies, volume 5, 1788). Jean-Baptiste Godart (1775-1825) also discusses the Method of Printing Butterflies in the first volume (1821) of his Natural History of Lepidoptera or Butterflies of France. Hippolyte Lucas, secretary of the SEF, presented a frame of butterflies printed by Mr. Emy and donated to the society in 1848. In 1876, H. Poulin published Lepidoptera. Process for fixing the colors of butterfly wings on paper, and mainly for obtaining blue colors with Deyrolle, in which he explained in detail his double decal method, with a first gummed water print and a second varnish print. Sériziat published La lépidochromie (1892), illustrated with seven real butterflies traced in this way. In 1899, H. Poulin used the term again in the second version of his brochure, "La lépidochromie. The art of tracing and fixing the colors of butterfly wings. Description of the process: The first step is to carefully place the four wings of the butterfly on a sheet of thin paper that has been coated with an aqueous solution of gum arabic and folded in half. After drying for a few hours under a press, the paper is cut a few millimeters from the edge of the wings and then meticulously re-moistened around the edges with a brush in order to separate the two imprints; the wing membrane, now completely colorless, can then be delicately removed with tweezers. The second part of the operation requires a certain amount of skill: the cut sheet with its scales must be coated with varnish directly onto the scales and reapplied to cardboard or Bristol board. The whole thing is put back under the press for a few hours to dry, then floated on water to remove the first sheet of paper and obtain the final counterproof showing the scales in their original position on the insect's wing. This complex process, which produced spectacular results, became very popular in the second half of the 19th century. A few albums from this period are preserved in public collections. Ours, produced at the time of the publication of H. Poulain's book (1876) and containing 122 specimens, is a rare example of this ingenious technique in private hands. Its anonymous author, probably an entomologist, had mastered the process perfectly. Among the species represented, we have been able to identify: Euplagia quadriponctaria, Opisthograptis lutelata, Macroglossum stellatarum, Abraxas grossulariata, Lasiommata petrolitana, Aplocera plagiata, Tyria jacobaeae, Acta caja, Zygaena lonicera, Sphinginae, Catola conversa... The collection is in perfect condition, preserved in its original binding.
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