Paris, Chez Servier, 1826. 1826 1 vol in-12° ( 190 x 115 mm) de: [2] ff.; xj, 108 pp. (rousseurs). Bradel moderne recouvert de papier à la colle vert, titre de maroquin rouge, non rogné, couverture éditeur conservée.
Reference : 6262
Rare exemplaire de lédition originale en français de ce tragique récit de naufrage rédigé par le major Duncan Mac Gregor (1787 1881) et traduit de langlais par le baron Auguste-Louis de Staël-Holstein (1790-1827), fils aîné de Germaine de Staël. Le 28 février 1825, le Kent, vaisseau de la Compagnie anglaise des Indes, rencontre un violent coup de vent dans le golfe de Gascogne. Le navire, qui a quitté l'Angleterre 9 jours plus tôt pour se rendre au Bengale, transporte plus de 650 personnes, dont une centaine de femmes et denfants. Pendant la tempête, un violent incendie se déclare à bord. Le feu se propage avec une extrême rapidité dans tout le navire et menace d'atteindre la soute aux poudres. Le brick anglais Cambria, alerté par le pavillon de détresse du Kent, parvint à s'approcher du navire. Malgré les opérations de transbordement, rendues dramatiques par la tempête, de nombreuses victimes sont à déplorer. Le récit de Mac Gregor comporte des scènes poignantes : « S'il est consolant pour l'humanité de savoir qu'aucune femme ne périt dans ces tentatives, la perte d'un grand nombre d'enfants était aussi cruelle à voir qu'impossible à empêcher. En effet, les moyens violents qui réduisaient les mères à un état d'épuisement ou d'insensibilité, éteignaient la dernière étincelle de vie chez ces pauvres petites créatures qui étaient attachées à la même corde. Deux ou trois soldats, pour soulager leurs femmes, sautèrent à la mer avec leurs enfants, et périrent en s'efforçant de les sauver. Une jeune femme ayant absolument refusé de quitter son père, que le devoir retenait à son poste, faillit devenir victime de son dévouement filial ; elle ne fut recueillie dans un canot qu'après avoir plongé cinq ou six fois. Un homme, réduit à l'affreuse alternative de perdre sa femme ou ses enfants, se prononça promptement pour ses devoirs envers sa femme : elle fut sauvée ; mais, hélas ! ses quatre enfants périrent. Un soldat fort bel homme, qui n'avait ni femme ni enfants, mais qui témoignait le plus grand intérêt pour les enfants de ses camarades, en fit attacher trois autour de son corps, et plongea ainsi à la mer : il échoua dans ses efforts pour gagner le canot, et on le hissa de nouveau à bord ; mais déjà deux des pauvres enfants avaient cessé de vivre. Un homme tomba dans l'écoutille, et fut à l'instant dévoré par les flammes ; un autre eut l'épine du dos si complétement brisée, qu'il fut plié en deux par la violence du coup. Le danger n'était pas moindre à l'arrivée qu'au départ. Un homme qui glissa entre la chaloupe et le brick eut la tête écrasée en mille morceaux ; et quelques autres périrent en essayant de grimper à bord ... » (: P 31-32). 1 vol. 12mo (190 x 115 mm) of: [2] ff.; xj, 108 pp. (foxing). Modern Bradel binding covered with green paper, red morocco title, untrimmed, publisher's cover preserved. Rare copy of the original French edition of this tragic account of a shipwreck written by Major Duncan MacGregor (17871881) and translated from English by Baron Auguste-Louis de Staël-Holstein (17901827), eldest son of Germaine de Staël. On February 28, 1825, the Kent, a ship belonging to the English East India Company, encountered a violent storm in the Bay of Biscay. The ship, which had left England nine days earlier bound for Bengal, was carrying more than 650 people, including around 100 women and children. During the storm, a violent fire broke out on board. The fire spread extremely quickly throughout the ship and threatened to reach the powder magazine. The English brig Cambria, alerted by the Kent's distress flag, managed to approach the ship. Despite the transfer operations, made dramatic by the storm, there were many casualties. MacGregor's account contains some poignant scenes: "While it is comforting for humanity to know that no women perished in these attempts, the loss of a large number of children was as cruel to behold as it was impossible to prevent. Indeed, the violent means that reduced the mothers to a state of exhaustion or insensitivity extinguished the last spark of life in these poor little creatures who were tied to the same rope. Two or three soldiers, to relieve their wives, jumped into the sea with their children and perished while trying to save them. A young woman who absolutely refused to leave her father, who was bound by duty to remain at his post, nearly became a victim of her filial devotion; she was only rescued by a boat after diving in five or six times. One man, faced with the terrible choice of losing either his wife or his children, quickly chose his duty to his wife: she was saved, but alas, his four children perished. A very handsome soldier, who had neither wife nor children but who showed the greatest concern for his comrades' children, had three of them tied around his body and thus plunged into the sea. He failed in his efforts to reach the boat and was hoisted back on board, but two of the poor children had already died. One man fell into the hatch and was instantly consumed by the flames; another had his spine so completely broken that he was bent in two by the violence of the blow. The danger was no less on arrival than on departure. One man who slipped between the boat and the brig had his head crushed to pieces, and several others perished while trying to climb aboard..." (: P 31-32).
J-F Letenneur Livres Rares
M. Jean-François Letenneur
11 bd du tertre Gondan
35800 Saint Briac sur Mer
France
librairie@jfletenneurlivresrares.fr
06 81 35 73 35
Paris Chez Servier 1826 in-12 de 2 ff.n.ch., xj-108 pp. demi-veau blond, pièce de titre noire, couv. grises impr. (rest.) cons. [Rel. moderne]
Édition originale de la traduction française du récit du naufrage du Kent, début mars,1825, qui sombra lors d'un incendie dans le golfe de Gascogne alors qu'il cinglait vers les Indes sous le commandement du capitaine Henry Cobb. Traduit en français par le baron Auguste-Louis de Staël-Holstein, le fils de Mme de Staël.Cet épisode a été repris par Alexandre Dumas en 1853 dans ses Drames de la mer